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456. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 26, que les jugemens du public l’emportent à la fin sur les jugemens des gens du métier » pp. 375-381

Nous faisons encore autant de cas de la satyre de Seneque contre l’empereur Claudius qu’on en pouvoit faire à Rome deux ans après la mort de ce prince.

457. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Solidarité et lutte : voilà les deux effets de ce grand établissement réglementé qui forme et maintient en corps, d’un côté l’aristocratie conquérante, de l’autre la nation conquise ; de même qu’à Rome l’importation systématique des vaincus dans la plèbe, et l’organisation forcée des patriciens en face de la plèbe, enrégimenta les particuliers en deux ordres dont l’opposition et l’union formèrent l’État. Ainsi se façonne et s’achève, ici comme à Rome, le caractère national par l’habitude d’agir en corps, par le respect du droit écrit, par l’aptitude politique et pratique, par le développement de l’énergie militante et patiente. […] Un plus grand nombre deviennent socagers, c’est-à-dire possesseurs libres, grevés d’une redevance, mais pourvus du droit d’aliéner leur bien, et les vilains saxons trouvent en tous ces hommes des patrons, comme jadis la plèbe rencontra des chefs dans les nobles italiens transplantés à Rome. C’est un patronage effectif que celui de ces Saxons, restés debout ; car ils ne sont point isolés ; des mariages communs, comme jadis ceux des patriciens et des plébéiens à Rome, ont, dès l’abord, uni les deux races135 ; le Normand, beau-frère d’un Saxon, se défend lui-même en défendant son beau-frère ; dans ces temps de troubles surtout, et dans une société armée, les parents, les alliés, sont obligés de se serrer les uns contre les autres pour faire ferme. Après tout, il faut bien que les nouveaux venus tiennent compte de leurs sujets : car ces sujets ont un cœur et un courage d’hommes ; les Saxons, comme les plébéiens de Rome, se souviennent de leur rang natal et de leur indépendance première.

458. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

À côté du temple de Saint-Pierre, à Rome, je trouve les cloaques de Tarquin et les constructions cyclopéennes. […] Cela est bon, car, sous une aristocratie plus ou moins forte, la souveraineté ne l’est plus assez. » Le sacre des monarques par l’autorité de Dieu, l’extinction de la liberté civile dans le monde, l’administration morale par le sacerdoce, la suppression des schismes par la puissance armée de l’unité dans la main du souverain pontife, de tristes et éloquentes prophéties contre l’indépendance de la Grèce à moins qu’elle ne reconnaisse l’autorité du pape, une adjuration aux protestants pour recomposer l’unité en sacrifiant leur liberté usurpée par la révolte contre Rome, des imprécations contre toute philosophie non orthodoxe, une hymne à Rome, véritable Te Deum d’un autre Ambroise, complètent ce livre. […] Votre Rome, occupée par une armée de compression, tremble de la voir remplacer par une armée de révolution.

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