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216. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLVIIIe Entretien. Montesquieu »

De Venise, il se rendit à Rome, où il contracta des liaisons d’amitié avec le cardinal Corsini, depuis pape sous le nom de Clément XII, et avec le cardinal de Polignac, l’auteur de l’Anti-Lucrèce. […] La conquête, dans certains cas, est légitime comme la vie… République comme Rome, ou monarchie de quatre cents millions d’hommes comme la Chine. […] Rome se vit soumise à une tyrannie aussi cruelle que celle de Tarquin. Quand Tarquin exerçait ses vexations, Rome était étonnée du pouvoir qu’il avait usurpé ; quand les décemvirs exercèrent les leurs, Rome fut étonnée du pouvoir qu’elle avait donné. […] La robe sanglante de César remit Rome dans la servitude. » XVII Après ces aperçus très-généraux et très-fautifs sur les lois politiques, Montesquieu passe aux lois qui règlent les rapports des citoyens entre eux.

217. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre V. Des orateurs anciens et Modernes. » pp. 223-293

Mais de quelques écueils que fût semée la carriere du Barreau à Athènes & à Rome, tous n’y échouerent pas, & quelques-uns montrerent des vertus. […] Après avoir suivi les meilleurs maîtres qui fussent pour lors à Rome, il alla dans la Grèce pour se perfectionner dans cette ancienne patrie des Arts. […] En un mot Ciceron fut à Rome ce que Démosthènes avoit été à Athènes. […] Ces harangues, sans avoir tout l’appareil oratoire des plaidoyers de Ciceron, sont autant de morceaux d’éloquence, où respire, sous des traits mâles, le véritable génie de Rome. […] Pline ayant commandé d’abord une légion en Syrie, revint à Rome, où il se livra entiérement aux affaires publiques.

218. (1870) La science et la conscience « Chapitre III : L’histoire »

Sans parler des récits fabuleux sur les origines de Rome, auxquels il n’a manqué, pour en faire un véritable poëme à la façon de l’Iliade, que le génie, la langue et les chants de la Grèce primitive, il faut voir Tite-Live raconter les guerres de Rome contre les cités latines et les peuples italiens ou étrangers, les luttes entre les classes et les partis sur le forum où au sénat. […] Polybe montre un tout autre sens historique, quand il cherche l’explication de la supériorité politique et militaire de Rome dans la comparaison de ses institutions avec celles des autres grands peuples de l’antiquité. […] Pourquoi Rome a-t-elle conquis le monde, pourquoi l’empire a-t-il succédé à la république, quelles sont les vraies causes, les causes premières de la grandeur et de la décadence romaines ? […] Pourquoi les grandes destinées de Rome, pourquoi les luttes de son aristocratie et de sa démocratie, pourquoi la république d’abord et ensuite l’empire ? […] C’est la science historique de notre temps qui a fait comprendre comment Rome légiste, militaire et conquérante, a dû commencer par une espèce de monarchie, puis se développer en une république aristocratique pour finir par l’empire des Césars, tout cela en vertu de nécessités supérieures qui ont dominé l’action des individus et des partis.

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