De bons écrivains ont détesté Racine. […] Amyot et les auteurs latins ont créé Montaigne, et les tragiques grecs Racine. […] M. Racine ? […] Massillon savait Racine par cœur. […] Racine en a fait un récit.
Corneille & Racine ont sans doute puisé dans Sophocle & dans Euripide le goût des vraies beautés théatrales ; mais, quoique Disciples des Tragiques d’Athenes, ils ont néanmoins très-souvent égalé, & quelquefois surpassé leurs modeles, & le sont devenus à leur tour.
Corneille n’exécutera jamais mieux plus tard ; il n’est pas éducable et progressif comme Racine, qui le fut indéfiniment et jusqu’à l’entière perfection, Racine fera de son talent tout ce qu’il voudra ; il aura tous les talents à la réflexion et à loisir : Corneille a tout d’inspiration ; ce qu’il n’a pas d’emblée, il le manque. Racine a l’art ; il donne toujours des plaisirs purs, même dans ses faiblesses.