Elle aime Paris, la société, la conversation, elle ne peut s’en passer ; comme à Mme Du Deffand, dès qu’elle est seule ou peu entourée, le fantôme de l’ennui se dresse à ses yeux et l’épouvante ; elle est vulnérable par là plus qu’on ne peut dire : Clorinde, même quand elle combat, se retrouve tout à coup plus faible qu’une Herminie. […] C’est une étrange manière que de faire des accaparements de tout, même d’infortune. » Ceci se rapporte à ce malheur exagéré sans doute, mais si réel puisqu’il était moralement ressenti, à ce mal de Paris et de l’exil qui agitait et torturait Mme de Staël, même dans un beau lieu et sous de magnifiques ombrages. […] M’appliquant, dans ces esquisses, à être aussi complet que possible, du moins par tout ce que j’y rapproche et que j’y rassemble, je veux indiquer encore une lettre écrite à Mme Sophie Gay par le marquis de Custine au sortit d’une soirée passée chez Mme de Staël dans son salon de Paris ; cette lettre est datée du 8 mars 1814, à deux heures du matin.
« A Paris, le 8e novembre (1692). […] Sans cela nous l’aurions retenu à Paris avec bien de la joie, quoi qu’il en eût coûté, et ma femme même a bien versé des larmes ce matin en le voyant partir. […] Racine fils ayant quitté les emplois de finance revint habiter Paris pendant ses dernières années ; il allait pouvoir jouir enfin de ses droits de titulaire à l’Académie des Inscriptions dont il était un membre depuis si longtemps absent, lorsqu’une intrigue l’obligea à prendre la vétérance.
Dans un voyage et séjour de cinq mois à Paris, pendant lequel il alla prendre souvent l’air de Versailles, il commença par se bien pénétrer des intentions du roi et de ses désirs ; il exposa à Louis XIV, dans une audience particulière, et lui fit agréer toute la partie ostensible et séduisante de son plan ; il ne parla que de l’amour, de la vénération des Béarnais pour la mémoire de Henri IV, sentiments qui avaient passé à son petit-fils. […] Je dois dire que nulle part, ni avant ni après le voyage de Paris, le misérable embaucheur Archambaud, dénoncé par Élie Benoît comme l’agent subalterne des conversions parmi le peuple, n’est nommé dans ce Journal de Foucault ; mais cela ne prouve rien : il y a de ces agents qu’on emploie, qu’on paye, et qu’on rougirait de nommer. […] « Depuis le 22 février que j’ai été de retour de Paris à Pau, jusques au mois d’août, il s’est converti, plus de quinze mille âmes.