On a osé comparer M. de Balzac à Molière, et un grand poëte en a récemment donné l’exemple, comme pour achever de justifier ceux qui lui avaient refusé l’esprit critique. […] Chez Molière, la réalité, observée de loin ou de près, subissait cette transformation imposée à toute œuvre d’art ; mais elle se transformait dans le sens de la vérité, parce que le génie et la vérité sont frère et sœur, et que d’irrésistibles affinités les ramènent sans cesse l’un vers l’autre. […] Molière, dans M. de Pourceaugnac, a fait parler Lucette et Nérine en patois languedocien et picard ; mais la scène ne dure qu’un moment, M. de Pourceaugnac est une farce, et nous ne voyons pas que, dans le Misanthrope ou le Tartufe, Molière ait demandé au charabia ses effets comiques. Nous avons fait du chemin, et les adorateurs de M. de Balzac sont bien modestes de se borner à le comparer à Molière. […] Elle étendait ainsi, sans le savoir, le sens des mots, et vous entraînait l’âme dans le monde surhumain. » — Avouons que, depuis le Bourgeois gentilhomme (toujours Molière !)
la poésie, dit-il par exemple, doit être musique par l’élimination… recueillez-vous, je vous prie… par « l’élimination du prosaïsme. » par où l’on voit que Molière n’est pas l’idole la plus vénérée de son panthéon. […] Corneille, Molière et moi. […] Si Molière était là ! […] Une des tartes à la crême de la critique pendant la dernière moitié du XIXe siècle était l’opposition irréductible de la poésie et de la science, la blonde et la brune de Lucrèce ou de Molière.
Rœderer, qui a intérêt à ce qu’aucune des plaisanteries de Molière n’atteigne l’hôtel de Rambouillet, le fait se dépeupler et finir un peu plus tôt qu’il ne convient. […] Rœderer a mille fois raison au sujet des relations de Molière avec le monde de Mmes de Sévigné, de La Fayette, et en montrant que la pièce des Femmes savantes ne les regardait en rien.