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512. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Xavier Eyma » pp. 351-366

En a-t-il été de même pour Xavier Eyma, qui nous a donné une étude politique très consciencieuse, je le crois, sur L’Amérique, ses institutions et ses hommes, sur l’ensemble, enfin, d’un pays proposé depuis longtemps à l’admiration et à la stupéfaction de l’Europe comme un phénomène qu’elle doit envier et adorer, malgré ce qu’il peut avoir d’injurieux pour elle ! […] Elle est jusque dans la dédicace de cette Étude, que l’auteur a pieusement dédiée à son père, et dont la prétention est de faire une gloire à des fils insurgés contre les leurs. […] Une étude sévère, approfondie, non des progrès d’une démocratie qui ne progresse point en Amérique, mais d’une aristocratie qui, à chaque moment, y fait éruption par un homme, comme Jackson, par exemple, ou tout autre énergique vaurien, et qui, un jour, — un jour plus prochain qu’on ne croit, — bouleversera la société qu’elle trouble déjà et finira par la tuer.

513. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Introduction Peu d’idées semblent plus vivantes aujourd’hui, plus agissantes et passionnantes que l’idée de l’égalité des hommes ; il en est peu par suite qu’il soit à la fois plus tentant et plus malaisé de soumettre à une étude scientifique. […] Et sans doute, il nous est difficile d’empêcher que la conscience se mêle à la science, lorsque l’objet que nous proposons à notre étude scientifique est justement une idée morale. […] Nos préférences fondées ou non en raison, n’ont plus voix au chapitre : c’est avec un esprit méthodiquement désintéressé que nous devons aborder, comme s’il s’agissait de minéraux ou de végétaux quelconques, l’étude des idées égalitaires ; elles ne sont plus pour nous que des produits qu’il faut expliquer, et non estimer.

514. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre III. Des moyens de trouver la formule générale d’une époque » pp. 121-124

Le milieu social est celui dont l’étude est la plus féconde et la plus variée. […] Mais je crois qu’il est inutile et dangereux de porter dans cette étude des préoccupations étrangères à son objet propre ; je crois que les phénomènes littéraires sont assez intéressants et assez complexes en eux-mêmes pour que l’historien emploie et borne tous ses efforts à les débrouiller.

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