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992. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

Ce sont les étrangers qui ne connaissent de nous que les caractères généraux et l’ensemble indistinct. […] Si un arbre pouvait se transporter d’un lieu à un autre, il ne craindrait pas la scie ni la cognée, et ne serait pas exposé aux mauvais traitements des bûcherons. — Cela est vrai, lui dit l’Aimant ; mais, mon cher compagnon, vous n’avez jamais souffert les fatigues des voyages, et vous ne savez ce que c’est que d’être en pays étranger. […] Volontiers on fait cas d’une terre étrangère, Volontiers gens boiteux haïssent le logis.

993. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Peut-être y a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence du cloître, et l’aridité des landes, et les ossements des ruines : la vie et le mouvement y sont si tranquilles qu’un étranger les croirait inhabitées, s’il ne rencontrait tout à coup le regard pâle et froid d’une personne immobile, dont la figure à demi monastique dépasse l’appui de la croisée au bruit d’un pas inconnu. […] Aussi, jadis, quand un étranger arrivait dans une ville de province, était-il gaussé de porte en porte. […] Aussi plus d’un négociant, plus d’un aubergiste, disait-il aux étrangers avec un certain contentement : “Monsieur, nous avons ici deux ou trois maisons millionnaires ; mais, quant à M. 

994. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre VIII. La littérature et la vie politique » pp. 191-229

Elle porte dans les pays hospitaliers où elle reçoit accueil la langue, les goûts, les idées de la mère patrie, et en même temps la haine du régime, quel qu’il soit, qui la force à se développer sur le sol étranger. […] Ecrits anonymes datés de l’étranger, quoique imprimés à Paris, ouvrages signés de noms de fantaisie ou attribués à des morts, ironies, demi-mots, réticences, tout cela pullule de toutes parts. […] Quand la guerre est, faite par des mercenaires, des volontaires ou une classe spéciale qui se fait gloire de ne payer que l’impôt du sang, comme on disait jadis, ou encore quand elle a son théâtre à l’étranger, aux colonies, loin du cœur de la patrie, elle peut ne susciter que des passions modérées ; comme elle n’a pas pour la nation un intérêt vital, elle n’a souvent qu’un faible retentissement sur les autres branches de l’activité sociale.

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