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444. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

De plus, les remarques & observations des plus habiles Grammairiens : ouvrage très-utile aux jeunes gens, aux étrangers & aux habitans des différentes provinces du Royaume, en deux vol. […] Il peut être fort utile non-seulement aux étrangers, mais encore à tous ceux qui composent, & particuliérement aux Poëtes. […] Cette seule omission doit être une source d’erreurs pour les étrangers, & pour la-plûpart des nationaux qui, n’étant point à portée de connoître les loix ou les caprices de l’usage, prononcent les mots comme ils les trouvent écrits.

445. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre X. Première partie. Théorie de la parole » pp. 268-299

C’est ainsi qu’elle a été si souvent étrangère aux mouvements de la civilisation ; qu’elle a suivi la marche progressive indépendamment des autres états ; que l’influence exercée par les croisades a été nulle pour elle, quoiqu’elle ait participé à ces expéditions lointaines. […] Les étrangers ne font que passer chez nous, et ils emportent partout notre langue. […] La poésie entre dans le domaine de l’histoire, où bientôt elle se trouve étrangère ; et, méconnaissant ses véritables attributions, elle veut créer, usurpation dont elle est punie à l’instant même par le discrédit le plus complet.

446. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Deuxième partie — Chapitre I. La quantité des unités sociales : nombre, densité, mobilité »

Au lieu d’être des associations de familiers, les grandes sociétés modernes sont en un sens des associations d’étrangers, pour la plupart inconnus les uns aux autres82. […] Nous sont-ils étrangers au contraire ? […] L’habitude, que seule notre civilisation nous permet, de vivre au milieu d’un nombre considérable d’individus qui changent, et défilent en quelque sorte devant nous pour se substituer les uns aux autres dans les mêmes places, n’est sans doute pas étrangère à l’assouplissement de nos conceptions juridiques : elle nous prépare à reconnaître des droits au premier « passant » venu, c’est-à-dire à tous les êtres, quels qu’ils soient, qui sont hommes.

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