La plus grande fut d’écrire en 1660, sous des masques très légers, l’Histoire amoureuse de deux ou trois dames de la Cour, de prêter à d’autres dames de son intimité ce manuscrit, dont plusieurs copies circulèrent, et qui fut imprimé à l’étranger en 1665. […] [NdA] Il s’est toujours vanté de cette douceur naturelle, antérieure et secrète : Il est vrai, écrivait-il à Mlle de Scudéry (16 juillet 1672), que je suis naturellement doux et tendre ; aussi ai-je pris pour ma devise une ruche de mouches à miel, avec ce mot : Sponte favos, aegre spicula ; La douceur naturelle, et l’aigreur étrangère.
Car elle ne demande à un remède que de guérir le mal immédiat, et lorsqu’elle a trouvé ce topique, elle ne se préoccupe pas des modifications profondes que peut déterminer dans l’organisme, l’ingérence d’une substance étrangère. […] L’homme se conçoit doué du pouvoir de modifier l’Univers à son profit, c’est ici comme ailleurs se concevoir autre qu’il n’est et tandis qu’il tend vers cette fin égoïste toute son énergie, il développe une force qui est utilisée pour une fin étrangère.
Le silence et l’immobilité de la captive, devant les ordres réitérés de la reine, la pitié du chœur pour cette étrangère qui lui paraît une bête sauvage récemment prise aux filets, ce n’est là qu’un prélude à l’incomparable scène où la prophétesse effarée voit et dénonce, sur le lieu même et à quelques heures de distance, le crime près de s’accomplir : LE CHŒUR. […] Je ne chercherai pas, en ce moment, quel âge avait Sophocle, quand il fit cette pièce, et, qu’accusé de folie par ses fils, il récita, pour toute réponse, le commencement du Chœur des vieillards de Colone127 : « Ô étranger !