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1319. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — I. » pp. 262-280

Dévoré de désir de se consacrer à Dieu et contrarié sans doute par les desseins de sa famille qui le voulait engager dans l’état paternel, il se déroba par la fuite, vint à Paris sans l’aveu de ses parents, et se jeta dans le noviciat des Jésuites. […] [NdA] Il y a une question (car l’esprit d’examen s’étend à tout) : en quel état était réellement l’esprit du prince de Condé sur la fin de sa vie ?

1320. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. de Stendhal. Ses Œuvres complètes. — II. (Fin.) » pp. 322-341

Les défauts de Beyle n’en sont plus quand on le prend de la sorte à l’état de voyageur et qu’on use de lui pour compagnon. […] Il a fait de Fabrice un Italien de pur sang, tel qu’il le conçoit, destiné sans vocation à devenir archevêque, bientôt coadjuteur, médiocrement et mollement spirituel, libertin, faible (lâche, on peut dire), courant chaque matin à la chasse du bonheur ou du plaisir, amoureux d’une Marietta, comédienne de campagne, s’affichant avec elle sans honte, sans égards pour lui-même et pour son état, sans délicatesse pour sa famille et pour cette tante qui l’aime trop.

1321. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Aussi, lorsqu’on 1677 M. de Luxembourg demanda que La Fare fût fait brigadier, et comme celui-ci représentait à Louvois que de plus jeunes que lui au service étaient déjà maréchaux de camp, Louvois répondit : « Vous avez raison, mais cela ne vous servira de rien. »  Cette réponse brutale et sincère du ministre alors tout-puissant, qui me haïssait depuis longtemps, nous dit La Fare, et à qui je n’avais jamais voulu faire ma cour, jointe au méchant état de mes affaires, à ma paresse et à l’amour que j’avais pour une femme qui le méritait, tout cela me fit prendre le parti de me défaire de ma charge de sous-lieutenant des gendarmes de Monseigneur le Dauphin, que j’avais presque toujours commandés depuis la création de ma compagnie, et, je puis dire, avec honneur. […] Il est évident qu’il ne croit pas à la liberté dans le sens philosophique du mot ; il explique toute la diversité qu’on voit dans les pensées et par conséquent dans la vie des hommes, indépendamment des divers âges du monde et des états ou degrés de civilisation où ils naissent, par le tempérament, la fortune et l’habitude ; et il en vient ainsi, d’une manière un peu couverte, à exposer ce que nous appellerions sa philosophie de l’histoire.

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