Je trouve dans l’état imprimé 295 officiers de bouche sans compter les garçons pour la table du roi et de ses gens, et « le premier maître d’hôtel jouit de 84 000 livres par an en billets et en nourritures », sans compter ses appointements et les « grandes livrées » qu’il touche en argent. […] La famille a représenté au roi le mauvais état des affaires de M. le prince de Pons, et Sa Majesté a bien voulu accorder à M. le prince Camille, son fils, 15 000 livres de la pension vacante par la mort de son père, et 5 000 livres d’augmentation à Mme de Marsan. » — M. de Conflans épouse Mlle Portail : « En faveur de ce mariage, le roi a bien voulu que, sur la pension de 10 000 livres accordée à Mme la présidente Portail, il en passât 6 000 à M. de Conflans après la mort de Mme Portail. » — M. de Séchelles, ministre qui se retire, « avait 12 000 livres d’ancienne pension que le roi lui conserve ; il a, outre cela, 20 000 livres de pension comme ministre ; et le roi lui donne encore outre cela 40 000 livres de pension » Parfois les motifs de la grâce sont admirables. […] En l’état où est l’impôt, chaque largesse du monarque est fondée sur le jeûne des paysans, et le souverain, par ses commis, prend aux pauvres leur pain pour donner des carrosses aux riches Bref le centre du gouvernement est le centre du mal ; toutes les injustices et toutes les misères en partent comme d’un foyer engorgé et douloureux ; c’est ici que l’abcès public a sa pointe, et c’est ici qu’il crèvera.
« S’il y eût eu dans l’Assemblée constituante plus d’hommes d’État que de philosophes, elle aurait senti qu’un état intermédiaire était impossible sous la tutelle d’un roi à demi détrôné. […] La monarchie ou la république correspondent exactement chez un peuple aux nécessités de ces deux états opposés : le repos ou l’action. […] « S’agit-il de se conserver, de se reproduire, de se développer dans cette espèce de végétation lente et insensible que les peuples ont comme les grands végétaux ; s’agit-il de se maintenir en harmonie avec le milieu européen, de garder ses lois et ses mœurs, de préserver ses traditions, de perpétuer les opinions et les cultes, de garantir les propriétés et le bien-être, de prévenir les troubles, les agitations, les factions : la monarchie est évidemment plus propre à cette fonction qu’aucun autre état de société.
le bienheureux état où l’on peut s’occuper uniquement de la seule chose nécessaire, où, du moins, les soins matériels n’occupent que légèrement et ne prennent pas la grande partie du jour ! […] Je ne voudrais pas que mon âme prît tant de part à l’état de l’air et des saisons, que, comme une fleur, elle s’épanouisse ou se ferme au froid ou au soleil. […] Voilà le mal de voir et de vivre, c’est de laisser toutes les plus jolies choses derrière. » XXXII La pensée de l’état de son frère devenu sa propre pensée la suit toujours.