L’atteindre ainsi du premier coup et dans sa perfection était certes la preuve d’un talent et d’une intelligence peu ordinaires ; et c’est pourquoi nous avons tenu à recueillir, parmi les chefs-d’œuvre de cette époque, cette épave d’un poète qui ne vivait plus, depuis longtemps, que dans la mémoire des dilettantes.
Cet Auteur, si bien fêté, eut peu après des Rivaux qui firent oublier ses Essais : son nom eût éprouvé le même sort, si ce Poëte ne faisoit époque dans l’Histoire de notre Théatre.
Si j’avais été susceptible d’ivresse d’amour-propre d’écrivain, je me serais cru plus qu’un homme ; mais dès cette époque je connaissais l’engouement, et je ne me fiais pas à ma popularité d’historien. […] Le roi Louis-Philippe et ses frères avaient été, avant l’époque de madame de Genlis, élevés par ma grand’mère ; un de mes proches parents était son intendant des finances. […] Ma mère, qui vivait encore à cette époque, appuya par ses larmes la prière du duc d’Orléans. […] La fête mémorable que le duc d’Orléans donna à cette même époque au roi de Naples fut une autre occasion de rapprochement. […] Cette malheureuse prévention de poésie que je traînais dès cette époque après moi, comme un lambeau de pourpre qu’un roi de théâtre traîne en descendant de la scène dans la foule ébahie d’une place publique, me causait un immense embarras.