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396. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre V. »

Comment l’idée d’un poëte sacré, dominant par l’harmonie jusqu’aux bêtes féroces et aux rochers, n’aurait-elle point apparu dans cette Grèce, où nous voyons, aux époques historiques, un vrai législateur chanter en vers élégiaques, sur la place publique d’Athènes, les conseils qu’il donne à ses concitoyens ? Sans affirmer l’existence ni l’époque précise d’un seul Orphée, croyons qu’il dut s’en élever plusieurs, à la naissance de cette société grecque sortant de la barbarie par la guerre et la gloire, et de bonne heure humanisée par les arts. […] Apparemment, le poëte eut deux époques dans sa vie et dans son art ; ou bien il faut supposer que, son nom étant devenu célèbre, on le chargea dans les siècles suivants de vers qui ne lui appartenaient pas.

397. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. THIERS. » pp. 62-124

Thiers s’occupait beaucoup, à cette époque, de philosophie, de haute analyse spéculative, soit mathématique, soit même méaphysique ; l’optimisme de Leibniz lé tentait, et Descartes ne lui était pas du tout indifférent. […] Quoi qu’il en soit, tous les deux y représentent, comme deux chefs, les deux grands instincts et les deux principaux courants de ce siècle, duquel on a pu dire tour à tour qu’il est un siècle d’action et un âge de rêverie ; une époque vague, sceptique, et une époque positive. […] s’écrie l’historien, dont le ton s’élève un moment jusqu’à l’hymne ; à quelle époque notre patrie fut-elle plus belle et plus grande ? […] Il ne projetait donc rien moins, à cette époque, qu’une Histoire générale d’après ce système. […] Il est juste de remarquer qu’à l’époque où M.

398. (1891) Esquisses contemporaines

On n’est pas impunément de son époque ; l’atmosphère que nous respirons nous modifie même à notre insu. […] Mais à ces causes, qui font de notre époque une époque analytique, s’en joint une autre plus fondamentale qui contient et engendre les précédentes. […] Elle rend à notre époque, si médiocre à d’autres égards, un reste de grandeur que signaleront les historiens à venir. […] Cette conception, qui nous étonne aujourd’hui, n’étonnait personne à cette époque. […] L’histoire naturelle est la toute science des époques matérialistes, et, pour le dire en passant, c’est là que nous en sommes.

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