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344. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « HISTOIRE de SAINTE ÉLISABETH DE HONGRIE par m. de montalembert  » pp. 423-443

L’auteur d’ordinaire termine ses chapitres par quelque vocation élevée, quelque réflexion affectuese, ni sur le don des larmes qu’on avait en ces temps, et qui semble de jour en jour tarir ; sur les mariages chrétiens à la fois si passionnés et si chastes, et dont celui d’Élisabeth et du landgrave est comme un type accompli ; sur ce que le souvenir de Luther, au château même de la Wartbourg a détrôné celui de l’humble Élisabeth, dont le nom toutefois est resté à une fleur des champs. […] Le style de ce livre est grave, nombreux, élevé, élégant ; il prend, par moments, avec bonheur, les accents de l’hymne. […] Je retrouve dans des notes, écrites pour moi seul, le portrait suivant qui, si je ne me trompe, doit être le sien quand il avait vingt-cinq ans : « Phanor est honnête, élevé de cœur, il a du talent, mais point d’originalité vraie ; et quelle suffisance !

345. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « CHRISTEL » pp. 515-533

Dès que la porte de la rue s’ouvrait et qu’un visage paraissait à la grille, la jeune fille était debout, élancée, polie, prévenante pour chacun (comme si elle n’avait été élevée qu’à cela), recevant de sa main blanche les gros sous des paysans qui affranchissaient pour leur pays ou payse en condition à Paris. […] Ces traces légères remirent Christel aux regrets de la vie élevée et choisie pour laquelle elle était née. […] La petite bibliothèque de Christel possédait quelques livres favoris, venus de là-bas pour sa mère ; il leur en lisait parfois, une ode de Klopstock, quelque poëme de Matthisson, une littérature allemande déjà un peu vieillie, mais élevée et cordiale toujours.

346. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre IV. Des figures : métaphores, métonymies, périphrases »

Elle a été dotée de toutes les épithètes, de tous les verbes qui indiquent les qualités et les actions des objets sensibles : elle a été élevée, basse, elle a eu des idées étendues, étroites, des sentiments vifs ou lents, ardents ou froids. […] « Assur, dit ce saint prophète, s’est élevé comme un grand arbre, comme le cèdre de Liban : le ciel l’a nourri de sa rosée, la terre l’a engraissé de sa substance ; les puissances l’ont comblé de leurs bienfaits, et il suçait de son côté le sang du peuple. C’est pourquoi il s’est élevé, superbe en sa hauteur, beau en sa verdure, étendu en ses branches, fertile en ses rejetons ; les oiseaux faisaient leurs nids sur ses branches ; les familles de ses domestiques, les peuples se mettaient à couvert sous son ombre. » Ailleurs Bossuet compare l’homme à un édifice ruiné, et ajoute : « Il est tombé en ruine par sa volonté dépravée », ce qui ne peut se dire d’un édifice et déplaît à Condillac.

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