/ 2211
1086. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre II. Dryden. »

Dryden fut élevé dans une excellente école, chez le docteur Busby, alors célèbre ; il passa ensuite quatre ans à Cambridge. […] Toute pédanterie, tout appareil de logique en est exclu ; rien de plus désagréable que la rouille scolastique à des gens bien élevés et délicats. […] Ni lui ni ses personnages ne sont des gens bien élevés, maîtres de leur style ; ils n’ont pris aux Français que le gros appareil du barreau et de l’école : ils ont laissé là l’éloquence unie, la diction modérée, l’élégance et la finesse. […] Ce sont des poëtes étriqués et des courtisans mal élevés, ne sachant plus rêver et ne sachant pas encore vivre, tantôt plats ou brutaux, tantôt emphatiques ou roides. […] Il l’était par l’esprit comme par le cœur, muni de raisonnements solides et de jugements personnels, élevé au-dessus des petits procédés de rhétorique et des arrangements de style, maître de son vers, serviteur de son idée, ayant cette abondance de pensées qui est la marque du vrai génie. « Elles arrivent sur moi si vite et si pressées que ma seule difficulté est de choisir ou de rejeter parmi elles764. » C’est avec ces forces qu’il entra dans sa seconde carrière ; la constitution et le génie de l’Angleterre la lui ouvraient.

1087. (1903) La vie et les livres. Sixième série pp. 1-297

Sa veuve fut pensionnée par ordre de l’Empereur, et ses deux fils, Aristide et Timoléon, furent élevés gratuitement au lycée de Marseille. […] Ce jeune officier a été élevé à l’École militaire, sa sœur à Saint-Cyr, et sa mère, comblée de bienfaits du gouvernement. […] » Et puis, en revenant en France, il a fait le catholique ; alors seulement il a été élevé à la dignité de consul. […] C’est si élevé, si noble, si pur, qu’il n’y a qu’à s’incliner dans le respect. […] Cette jeune personne, trop bien élevée pour sortir seule, était allée se promener en ce lieu, avec une vieille femme qui était sa mère adoptive.

1088. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIVe entretien. Alfred de Vigny (1re partie) » pp. 225-319

« Nous avons élevé cet enfant pour le roi », écrivait madame la comtesse de Vigny, en 1814, au ministre de la guerre, en lui demandant la faveur d’admettre son fils dans les gendarmes de la Maison-Rouge, corps de noblesse qui, avec les gardes du corps et les mousquetaires, donnait le rang d’officier aux fils de l’aristocratie déshéritée et un appointement de sous-lieutenant dans l’armée. […] Elle y avait élevé son fils ; il lui était cher et sacré comme son berceau. […] Construit sur la colline la plus élevée du rivage de la Loire, il encadre ce large sommet avec ses hautes murailles et ses énormes tours ; de longs clochers d’ardoises les élèvent aux yeux, et donnent à l’édifice cet air de couvent, cette forme religieuse de tous nos vieux châteaux, qui imprime un caractère plus grave aux paysages de la plupart de nos provinces. […] Son génie, c’est l’attention portée au degré le plus élevé, c’est le bon sens à sa plus magnifique expression.

/ 2211