L’Église a plus d’une fois déploré, dénoncé les conseils d’indépendance et de révolte qui s’échappaient d’un Lucrèce ou d’un Lucien. […] Il s’est formé en elle deux Frances qui se dressent menaçantes en face l’une de l’autre, deux nations différant de principes, de convictions politiques, de préférences littéraires, celle-ci tournée avec regret vers l’ancien régime, favorable aux prétentions de l’Eglise, admiratrice forcenée de Bossuet, du xviie siècle, de tout ce qui prêche la soumission aux puissances d’autrefois, celle-là répudiant le vieil idéal catholique et monarchique, proclamant que le xviiie siècle est « le grand siècle » et la Révolution le point de départ d’une ère nouvelle, appelant de tous ses vœux un état social où achèvent de disparaître les privilèges et les entraves du passé.
C’est l’esprit de l’inquisition, l’esprit de torture, l’esprit de l’Église du moyen âge, l’horreur de la nature… Remarquez-vous qu’il n’y a pas un animal, pas un arbre dans de Sade ? […] * * * — Une main humaine, presque toujours une main de femme, les doigts autour d’une aumônière tendue, — c’est la quête dans l’église catholique ; une espèce de filet à papillons, au bout d’un bâton de bois à rallonge, — c’est la quête dans la chapelle protestante.
Les yeux presque secs, et soigneusement peignée, elle marche toujours dans le long salon, mais lentement, régulièrement, presque processionnellement, ainsi que marchent dans le chœur d’une église, les chantres, auxquels elle ressemble par derrière, avec son fichu noir, apparaissant comme un capuchon sur le dos d’un moinillon. […] La voici à l’église, où elle a demandé qu’il n’y eût pas de chant, et où, je crois, une galanterie de l’ambassadeur d’Italie a fait envoyer des chanteurs.