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1975. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

C’est hier que j’ai eu ce spectacle, et aujourd’hui, à mesure que j’écris, je le revois faiblement, mais je le revois ; les couleurs, les formes, les sons qui m’ont frappé se renouvellent pour moi ou à peu près. […] Le jeune Colborn, qui n’avait jamais été à l’école et ne savait ni écrire ni lire, disait que pour faire ses calculs « il les voyait clairement devant lui ». […] Buchez, lui répondit que, lisant une partition écrite, « il entendait comme dans son oreille », non seulement les accords et leur succession, mais encore le timbre des instruments. […] « Mes personnages imaginaires, m’écrit le plus exact et le plus lucide des romanciers modernes, m’affectent, me poursuivent, ou plutôt c’est moi qui suis en eux. […] Le joueur d’échecs dont j’ai parlé m’écrit encore : « Je ne songe jamais à établir une différence entre l’échiquier qui est dans mon esprit et l’autre.

1976. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

Voici en quels termes il en écrit à son correspondant le plus intime de Paris, M.  […] Il attrista ses amis par sa mélancolie, écrite sur ses traits. […] écrit-il encore trois mois avant sa mort, cet attachement ne me rend pas malheureux autant que vous le pouvez penser, et, vous le dirai-je ? […] « Je ne veux pas quitter ce sujet (sa tristesse) », écrit-il à M.  […] Est-ce qu’il y a plus de langage dans un mot écrit que dans un trait peint ?

1977. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

c’est un mauvais homme… Il y a déjà six mois, j’écrivais à Flaubert : « Je crains que Sainte-Beuve, d’ici à quelque temps, ne nous joue quelque tour… » C’est lui qui a écrit à Nefftzer… il y a de son ami d’Alton-Shée dans tout cela. » Et avec une parole d’amertume sifflante : « Il m’écrivait, au Jour de l’an, que tout le confortable et le bien-être qui entouraient sa maladie, il me les devait… Non, on ne se conduit pas comme ça. » Et elle suffoque, elle étouffe, elle se bat la gorge avec le haut de sa robe brodée, qu’elle agite à deux mains, et des larmes, qu’elle dévore, lui montent dans la voix, que l’émotion étrangle par moments. […] Nous lui écrivions. […] * * * — Nous trouvons les livres que nous lisons, écrits avec la plume, l’imagination, le cerveau des auteurs. […] * * * — J’écris à la princesse. […] L’autre semaine j’écrivais que les princes n’aiment pas les gens malades.

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