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317. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

L’école historique des Thierry, des Thiers, des Guizot et de leurs amis, n’y reconnut en rien le véritable esprit du genre. […] Dès 1829, M. de Vigny avait été touché et comme mis à l’épreuve par les écoles philosophiques nouvelles qui s’essayaient et qui cherchaient des alliés dans l’art. […] L’école romantique avait forcé les portes de l’Académie, mais sans entrer en masse et tout d’un flot : la porte s’ouvrait ou plutôt s’entrebâillait de temps en temps, puis se refermait pour ne se rouvrir que d’intervalle en intervalle. […] Lamartine, s’il est permis de le rapporter à aucune école, avait été accueilli dès 1829 : Charles Nodier fut admis sans difficulté en 1834 ; Victor Hugo, tant combattu, entra par la brèche en 1841. […] Molé et de ses amis, tant il est faux de dire qu’il y ait eu de ce côté hostilité d’école ou de principes littéraires contre lui et contre la nature de son talent.

318. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mars 1886. »

J’accorde même que ce théâtre aura le droit de jouer des compositeurs français qui se rangeront du côté de l’école allemande ; ceux-là feront honneur aux deux écoles, à la condition d’être instruits réellement, convaincus, et de ne pas se croire obligés, comme on l’a fait jusqu’ici, de ne prendre à Wagner que ses nuages et ses personnages légendaires pour les transformer en troubadours. […] — Le 4 décembre, un dîner avait eu lieu, paraît-il, chez l’architecte Charles Garnier, où l’on s’était fort élevé contre le Lohengrin, et où le peintre Boulanger avait déclaré qu’il irait siffler avec les élèves de l’école des Beaux-Arts. […] On me raconte que le quartier dit des Ecoles est en ébullition. […] « Mais de là à me mettre à la tête de deux cents élèves de l’Ecole des beaux-arts, il y a loin. […] Elle a des programmes variés et intéressants, où l’École française tient la première place, un orchestre d’élite, des exécutions soignées, le tout soutenu par de grands et louables efforts, par d’importants sacrifices de temps et d’argent.

319. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Il insiste peu sur ses débuts, et n’a pas les tendresses de l’enfance ni des premières années ; il ne pense qu’à prendre l’essor, à aller par-delà les monts, à voir l’Italie, le Milanais, qui depuis les expéditions de Charles VIII et de Louis XII était le champ de bataille et l’école militaire de la jeune noblesse. […] C’est un véritable enseignement ; on devient docteur ès armes à son école. […] Il ne commanda point en chef avec étendue et dans de grandes proportions : mais, je le répète, il paraît avoir excellé dans certaines parties rares, difficiles et hardies de la guerre, et il en donne leçon, il en tient école autant que cela se peut, et une école brillante, dans ses Commentaires. — J’ai hâte d’en venir à sa conduite aux jours où il est plus en vue, avant et pendant la bataille de Cérisoles, et surtout dans sa mémorable défense de Sienne, qui fut pour lui ce que fut à Masséna sa défense de Gênes.

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