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994. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

M. de Latouche, l’un des hommes de nos jours qui ont le plus écrit depuis quarante ans et de tous les côtés, avait eu l’art d’échapper en partie à cet enregistrement et à ce cadastre littéraire. […] Ses amis, et il en eut, n’échappaient pas à ses humeurs, à ses finesses.

995. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1858 » pp. 225-262

Elle était un repos, un déliement des affaires, une excuse de paresse, l’endroit où la conversation échappait aux choses de la vie et de la ville, où la pensée prenait sa récréation. […] Le monde de l’art, au contraire, contient les nobles âmes, les âmes mélancoliques, les âmes désespérées, les âmes fières et gouailleuses, comme Watteau qui échappe aux amitiés des grands, et parle de l’hôpital ainsi que d’un refuge ; comme Lemoyne qui se suicide, comme Gabriel de Saint-Aubin qui boude l’officiel, les académies, et suit son génie dans la rue, comme Le Bas qui met son honneur d’artiste sous la garde de la blague moderne.

996. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre septième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie. »

Ne tenir compte que de l’étroit cercle lumineux dans lequel nous nous mouvons, vouloir y borner notre vue sans nous souvenir de l’immensité qui nous échappe, ce serait souffler nous-mêmes sur la flamme tremblante de la lampe du mineur. […] Tout mourait autour d’eux, l’oiseau dans le feuillage, La fleur entre leurs mains, l’insecte sous leurs pieds, La source desséchée où vacillait l’image        De leurs traits oubliés ; Et sur tous ces débris joignant leurs mains d’argile, Etourdis des éclairs d’un instant de plaisir, Ils croyaient échapper à cet être immobile        Qui regarde mourir 91.

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