Il y eut véritablement trois régences, et toutes les trois presque également dissolues, celle du Régent à proprement parler, celle de Mazarin, celle enfin du maréchal d’Ancre et du connétable de Luynes (sans tenir compte de l’âge de Louis XIII), et qui expire à la dictature de Richelieu. […] A l’âge où le génie doit être dans toute sa force et fructifier dans sa maturité, ils ont déjà comme épuisé la nature, et ils tendent les bras à la muse, qui s’enfuit plus vite encore que la jeunesse. […] vous qui produisiez vos œuvres idéales à l’âge sévère, où en seriez-vous avec ce système épicurien ?
La jeune Claire fut admise dès l’âge de sept ans dans la société familière de ses parents ; Mme de Duras disait volontiers qu’elle n’avait pas eu d’enfance, ayant été tout d’abord raisonnable et sérieuse. […] Elle fut Philadelphie d’abord, puis à la Martinique où elle géra les possessions de sa mère avec une prudence et une autorité bien au-dessus de son âge. […] Une de ses pensées habituelles était que, pour ceux qui ont subi jeunes la Terreur, le bel âge a été flétri, qu’il n’y a pas eu de jeunesse, et qu’ils porteront jusqu’au tombeau cette mélancolie première.
Crithéis, qui avait entendu parler de la bonté de ce maître d’école pour les enfants, parce qu’elle songeait d’avance sans doute à lui confier le sien quand il serait en âge, conduisit son fils par la main au seuil de Phémius. Il fut touché de la beauté et des larmes de la jeune fille, de l’âge et de l’abandon de l’enfant ; il reçut Crithéis dans sa maison comme servante ; il lui permit de garder et de nourrir avec elle son fils ; il employa la jeune Magnésienne à filer les laines qu’il recevait pour prix de ses leçons. […] Puis vinrent les ténèbres des âges barbares, qui enveloppèrent pendant près de mille ans l’Occident d’ignorance, et qui ne commencèrent à se dissiper qu’à l’époque où les manuscrits retrouvés d’Homère, dans les cendres du paganisme, redevinrent l’étude, la source et l’enthousiasme de l’esprit humain.