Il n’en fut pas ainsi : la Providence empêcha que le monde ne retombât dans la communauté des biens qui avait caractérisé la barbarie de premiers âges, en assurant par la forme même du gouvernement aristocratique la certitude et la distinction des propriétés. […] Jugeant de l’antiquité par leur temps (axiome 2), les jurisconsultes romains du dernier âge ont cru que la loi des douze tables avait appelé les filles à hériter du père mort intestat, et les avait comprises sous le mot sui, en vertu de la règle d’après laquelle le genre masculin désigne aussi les femmes. […] Dans l’âge divin, les lois étaient gardées avec scrupule et sévérité.

Cet âge, antérieur aux deux grands poëmes homériques, revivait pour l’imagination grecque sous le nom d’Orphée. […] Les âges suivants ajoutèrent des fictions à ce souvenir. […] On sait combien ces fabrications antidatées, que la science moderne même ne prévient pas parmi nous, étaient communes dans les derniers âges du monde grec et romain.

Encore une fois, si on nous avait dit dans les jeunes années : « Vous aimerez un jour cet homme ; vous l’aimerez, non seulement d’attrait, mais d’estime ; vous l’aimerez passionnément d’une de ces passions tardives et réfléchies de l’âge mûr qui ne meurent plus qu’avec nous », nous aurions dit : Non, jamais ! […] Ce peuple rabelaisien n’est pas encore arrivé à son âge poétique dans ses couches profondes, et peut-être n’y arrivera-t-il jamais. […] Je parlerai tout à l’heure de celle qui fut Lisette, compagne de la jeunesse, de l’âge mûr, de la poésie et de la vieillesse de Béranger. […] Pardonnez à mon âge… Le conquérant. Pardonnez à mon âge…Heureux vieillard, adieu.