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40. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de la Révolution » pp. 73-87

mais que ce mot de femmes miroite dans le titre du livre qu’on publie, et les hommes s’y jetteront… quittes à être attrapés. […] Pour lui, la Révolution, qu’il disait — et avec raison — ne s’incarner dans aucun homme, se fait femme aujourd’hui, et tout aussitôt, avec la piété d’un enlumineur de fétiches, le voilà qui se met à nous peindre ce multiple visage de femme sous lequel l’idée révolutionnaire lui apparaît, peut-être d’autant plus puissante… Il est vrai qu’un remords le prend vers la fin de son travail : « Le défaut essentiel de ce livre — dit-il — c’est de ne pas remplir son titre. […] Le livre est fait quand Michelet nous dit cela, et s’étale fastueusement sous le pavillon de son titre. […] Triste procédé, qui pourrait dispenser la Critique de s’occuper d’un ouvrage dont le fond est déjà connu, si, d’un autre côté, le nom de l’auteur, le titre du livre, et les quelques points de suture qui tiennent les morceaux dont il est composé rapprochés, ne révélaient pas suffisamment l’éternel dessein de propagande contre lequel on ne saurait mettre trop en garde les esprits faibles sur lesquels Michelet, avec son talent mystico-sensuel, peut beaucoup agir. […] Celui des Conférences de Notre-Dame, qui sont le seul titre du P. 

41. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Jules de Gères »

Il l’est jusque dans les titres qu’il donne à ses poésies ; car je ne crois pointé leur modestie… Je ne crois point à la modestie d’un homme de talent qui a conscience de son talent, et qui, après tout, ne peut pas se croire un sot, comme dit Voltaire en parlant de lui-même… La modestie est une petite hypocrisie sans vigueur et dérivée de la grande. […] Il y a quelque chose de troublé, de rougissant, même de farouche dans la timidité, qui est souvent une grâce de plus, et je trouve cette timidité de gazelle dans les titres de Gères. Il appelait son premier recueil : Le Roitelet, et il ajoutait en sous-titre : Versiculets, comme aujourd’hui il nous donne un nouveau recueil sous ce titre simple, qui peut-être voudrait être plus simple encore : Cinq dizaines de sonnets entrecoupés d’historiettes en vers et autres rimes 44. […] de l’homme troublé à l’homme qui le trouble, je n’aime point ce titre, qui est trop long et semble embarrassé… Jules de Gères a le droit d’avoir de l’aplomb, et il n’y a que les trembles, si c’était leur métier, à ces arbres frissonnants, de faire des livres, qui pourraient les intituler comme cela ! […] je ne demande pas mieux que de le reconnaître, il y en a plusieurs, dans ce recueil, que Joséphin Soulary, qui a fait du sonnet son incommutable majorat, serait heureux d’avoir signés ; mais ce n’est point les Cinq dizains de sonnets que Gères met en premier dans l’énoncé de son titre qui sont l’honneur de son volume.

42. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Gogol. » pp. 367-380

I En voyant ce titre singulier et piquant sur la couverture de ces deux volumes qu’on vient de publier, les braves gens naïfs, qui se prennent au titre des livres, et qui ne sont pas, d’ailleurs, très au courant de la littérature de Russie, ne se douteront guère, à distance, de ce qu’exprime un titre pareil. […] C’est ici que le titre du livre va s’éclairer d’un commentaire38. […] Il possédera des âmes qui, aux yeux du fisc, existent tout le temps que la révision des listes n’est pas faite ; et muni de ses titres de vente, il empruntera sur ces âmes fictives au Lombard (le Mont-de-Piété, en Russie) des sommes parfaitement réelles.

43. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Je me serais donc gardé d’engager la lutte avec un si noble devancier ; mais M. de Vigny, à vue d’œil et malgré l’éclat de ses titres, n’avait aucune chance de succès à ce moment-là. […] J’y voudrais un chapitre qui aurait pour titre : Des effets d’audience, et ceci en ferait partie. […] La première pièce, qui a donné le titre au volume, a quelque chose de fatidique et d’énigmatique comme les oracles. […] Les mêmes questions redoutables reviennent dans la pièce qui a pour titre le Mont des Oliviers et qui nous rend l’agonie du Christ. […] Voici le titre exact : Poèmes. — Héléna, le Somnambule, la Fille de Jephié, la Femme adultère, le Bal, la Prison, etc. ; un mince in-8°, 1822.

44. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Dübner »

Hase, mourait surchargé de titres, de places et d’honneurs bien mérités, Dubner, à l’âge de plus de soixante ans comme au premier jour, n’était rien qu’un travailleur isolé, tout entier voué à l’exécution des grandes entreprises philologiques qui roulaient sur lui, dont il était la cheville ouvrière et l’âme, se dérobant, ne s’affichant pas, étranger au monde, n’ayant au dehors que les relations strictement nécessaires, enseveli, comme il le disait, dans sa vie souterraine au fond de sa mine philologique, et tout semblable à l’un de ces mineurs du Erzgebirge auquel lui-même il se comparait ingénieusement. […] Le Clerc en parlant ainsi oubliait que pendant longtemps son principal titre, à lui-même, était d’avoir donné un texte, une édition de Cicéron. […] Tous ceux qui ont causé avec Dübner dans les derniers temps de sa vie savent, par exemple, qu’il s’en est fallu de peu que le titre de l’édition de Cesar ne portât point son nom, mais seulement le nom du directeur de l’Imprimerie impériale. […] Le Clerc et qui ne lui paraissaient pas constituer un titre valable pour l’Académie. […] Dans la Revue de Philosophie, de Littérature et d’Histoire ancienne (1845), volume I, n° 2, voir, si l’on est curieux,, l’article Dübner, qui a pour titre : Sur une attaque contre Niebuhr.

45. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Nicolas Gogol »

Nicolas Gogol25 I En voyant ce titre singulier et piquant sur la couverture de ces deux volumes : Les Âmes mortes, les braves gens naïfs qui se prennent au titre des livres, et qui ne sont pas, d’ailleurs, très au courant de la littérature de Russie, ne se douteront guères, à distance, de ce qu’exprime un titre pareil. […] C’est ici que le titre du livre va s’éclairer d’un commentaire27. […] Il possédera des âmes qui, aux yeux du fisc, existent tout le temps que la révision des listes n’est pas faite ; et, muni de ses titres de vente, il empruntera sur ces âmes fictives au Lombard (le Mont-de-Piété en Russie), des sommes parfaitement réelles.

46. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vicaire, Gabriel (1848-1900) »

André Theuriet Il est des titres qui donnent des promesses que parfois le livre ne tient guère. […] Rare exemple d’une œuvre qui tient plus que ses promesses et supérieure à son titre ! […] Certains titres de ses volumes : Au Bois-Joli, le Clos des Fées, indiquent, à eux seuls, les tendances de son imagination.

47. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Gérard de Nerval »

Si Gérard de Nerval avait seulement écrit les Excentriques au front du livre où sont réunis les articles faits pour les journaux ou pour des revues, ces biographies, tout au plus spirituelles, qui n’ont que l’intérêt raccourci des anecdotes et dont le titre, souvent déplacé, semblait promettre davantage, on n’aurait peut-être rien à objecter contre son titre, quoiqu’il pût trouver sans grand peine des types d’excentricités plus frappants, plus dramatiques, plus exceptionnels enfin, que les types qu’il nous a décrits. […] … Mais que dirait-on si on montrait que dans ce livre, intitulé les Illuminés, il n’y a pas plus d’illuminés que d’illuminisme, et qu’excepté le récit d’une véritable parade chez Cagliostro et quelques mots sans aperçu et sans critique sur des hommes qu’il aurait fallu étudier il n’y a dans le titre du livre de Gérard de Nerval, rien de plus qu’une spéculation sur la curiosité publique, en ce moment fort excitée par tout ce qui pourrait amener un changement dans la philosophie d’un siècle dépassé en métaphysique par ceux même qui auraient dû le diriger ?

48. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « THÉOPHILE GAUTIER (Les Grotesques.) » pp. 119-143

En voilà assez pour montrer que l’auteur n’a cherché, dans le titre donné à son livre, qu’une sorte d’étiquette suffisamment accommodée à la plupart de ses portraits, et que ce n’est pas un sujet, un cadre complet qu’il s’est à l’avance proposé de remplir. […] Théophile s’annonce comme le bel-esprit en titre et le coryphée littéraire de cette dernière époque ; il en est le poëte débauché, raffiné ; il avorte comme elle, et il a un sort assez pareil à celui de ses patrons. […] J’y distingue les stances écrites pour le Prince de Chypre dans un ballet, et où l’on croirait entendre à l’avance quelque accent de Quinault ; je me rappelle aussi que madame Tastu aime particulièrement les stances qui ont pour titre les Nautonniers. […] Et d’abord la pièce qu’il cite, l’ode qui a pour titre la Solitude, est composée primitivement de quarante et une stances, et M. […] Un curieux manuscrit de la bibliothèque de l’Arsenal, qui a pour titre : Recueil de plusieurs pièces très-plaisantes du sieur Théophile, avec d’autres pièces de différents auteurs, etc.

49. (1802) Études sur Molière pp. -355

Le titre. — Voltaire prétend que la pièce française devrait porter le seul titre de Contre-temps ; mais le lecteur a pu remarquer que tous les contre-temps devant leur naissance, leur comique, leur rapidité, à l’étourderie de Lélie, son caractère seul a le droit de donner un titre à l’ouvrage qu’il anime, et que le second est tout au moins inutile. […] Le titre. — Remarquons-en toute l’adresse. […] Le dénouement. — Infidèle au titre ; précipité et romanesque. […] Le titre. — Pas juste, en ce qu’il détourne tout à fait de la véritable moralité de la pièce, à moins que Molière n’ait pensé que ses stances sur les devoirs de la femme mariée méritaient les honneurs du titre. […] Quand reparaîtront-ils ces hommes si rares, à tant de titres !

50. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. Émile Augier » pp. 317-321

Émile Augier, et l’éloge de celui-ci, l’exposé de ses titres littéraires, prononcé par M.  […] Lebrun sur une œuvre qui avait paru exciter bien des réprobations, devrait rendre peut-être plus circonspects ceux qui repoussent d’abord, au même titre, d’autres œuvres de talent. […] Homme aimable, esprit conciliant et juste, académicien exemplaire, fidèle à tous les sentiments honorables, ami intime et constant de Béranger, il a justifié aujourd’hui tous ces titres et fait preuve des qualités qu’on estime en lui.

51. (1753) Essai sur la société des gens de lettres et des grands

Pour apprécier l’une et l’autre il ne faut que savoir compter des titres et des contrats, et cela est bien plutôt fait que de mettre des talents à leur place. […] Le sage n’oublie point surtout que s’il est un respect extérieur que les talents doivent aux titres, il en est un autre plus réel que les titres doivent aux talents. […] Malgré cette lumière générale dont se glorifie notre siècle philosophe, il est encore bien des gens, et bien plus qu’on ne croit, pour qui la qualité d’auteur ou d’homme de lettres n’est pas un titre assez noble. […] Ce n’est qu’à ce prix qu’on mérite de l’être ; mais combien peu voudraient d’un pareil titre à de pareilles conditions ? […] L’ouvrage dont il s’agit m’est tombé entre les mains depuis la première édition de cet essai : l’exécution m’a paru bien indigne du projet : on ne saurait faire un plus mauvais livre avec un meilleur titre.

52. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Ma biographie »

Je faisais en même temps les Poésies et Élégies intérieures qui parurent en mars 1830 sous le titre de Consolations. […] Sainte-Beuve, tant ceux de la Revue de Paris que de la Revue des Deux Mondes, furent recueillis en cinq volumes in-8° qui parurent successivement, de 1832 à 1839, sous le titre de Critiques et Portraits littéraires. […] Sainte-Beuve publiait un roman en deux volumes in-8° qui avait titre Volupté. […] Il remplit de nouveau toute une carrière, et la série de ces articles, recueillis à partir de 1863 sous le titre de Nouveaux Lundis, ne forme pas aujourd’hui (1868) moins de dix volumes qui auront même une suite. […] Sainte-Beuve l’a écrite depuis ailleurs, dans le premier appendice du tome Ier de Port-Royal (édition de 1866) ; le chapitre a pour titre : L’Académie de Lausanne en 1867.

53. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CXLIXe entretien. De la monarchie littéraire & artistique ou les Médicis (suite) »

Sa modération était son titre à son pouvoir tout volontaire et tout électif. […] Soderini gouvernait alors Florence sous le titre de gonfalonier décennal. […] Côme II accourut et reçut l’empire sous le titre de chef de la république. […] On le délivra malgré lui de ses implacables ennemis ; de ce jour il régna sans titres, mais avec quelle prudence et quelle modestie ! […] Côme II fut forcé de régner, et régna avec un titre plus absolu, mais sur les principes de Laurent.

54. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre II. Des poëtes étrangers. » pp. 94-141

Cette version dans laquelle le génie du Poëte italien reprenoit une nouvelle vie, fut le titre de sa réception à l’Académie Françoise. […] Voilà votre titre.” […] in-12. sous le titre de Tragédies & Opéra de l’Abbé Metastasio. […] Ce titre est sans doute trop pompeux ; car le traducteur n’a donné que deux piéces & ne s’est pas même attaché à être littéral. […] Eidous, sous ce titre : Hau-Kiou-choan, histoire chinoise, à Lyon 1766. en quatre parties in-12.

55. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « L’abbé de Marolles ou le curieux — I » pp. 107-125

Il s’offrit, un jour, pour travailler à dresser un inventaire général de tous les titres de la maison de Nevers, comptant par là faire sa cour à la princesse Marie, et aussi découvrir toutes sortes de belles choses ignorées : « Je m’appliquai à cet ouvrage quatre ou cinq mois durant avec tant d’assiduité que j’en vins à bout, ayant sans mentir dicté les extraits et marqué de ma main plus de dix-neuf mille titres rédigés en six gros volumes, avec les tables d’une invention toute nouvelle : ce que j’aurais de la peine à croire d’un autre si je n’en avais moi-même fait l’expérience et si je ne voyais encore entre mes mains les marques d’un labeur si prodigieux, pour la seule satisfaction de ma curiosité, quoiqu’il a bien pu servir à des choses plus importantes. » C’est à Nevers qu’il était allé faire ce rude et, pour lui, délicieux travail : il y avait fait venir quelques personnes de son choix pour l’aider, entre autres le prieur d’une de ses abbayes. […] Il y avait encore, disait-il, à voir les titres du grand cabinet, ceux du trésor de l’hôtel de Nevers, et enfin une table générale devenait indispensable pour ces derniers inventaires ; on lui demanda ce nouvel effort, et il s’y mit : « L’affection que j’ai toujours eue pour cette princesse ne m’a rien fait trouver de difficile ni d’ennuyeux, où il s’agissait de son service, et puis j’étais bien aise d’avancer toujours dans ma curiosité, pour y faire de nouvelles conquêtes quand l’occasion s’en offrait. » Depuis qu’il eut son logement en ce lieu d’honneur et d’étude, il semble qu’il ne lui manquait plus rien. […] Depuis l’année 1627, c’est-à-dire depuis l’âge de vingt-sept ans, Marolles avait joint à sa première petite abbaye de Baugerais l’abbaye bien plus importante de Villeloin, dont le titre se rattache habituellement à son nom. […] Se livrant avant tout à son goût favori, il avait inventorié les titres de ses abbayes, avait transcrit les plus considérables, et les avait rangés par ordre chronologique. […] Quant à la correction des mœurs de ses religieux, il n’estimait pas apparemment que son titre d’abbé commandataire lui conférât autorité suffisante pour cela, et, au lieu d’entrer en lutte avec ses moines, il avait mieux aimé patienter ; c’est à l’archevêque diocésain sous la juridiction duquel était placée l’abbaye, qu’il demanda enfin d’autoriser un rétablissement de règle devenu bien nécessaire.

56. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Entretiens sur l’histoire, — Antiquité et Moyen Âge — Par M. J. Zeller. »

On craint toujours, par un titre présomptueux, de rappeler Bossuet pour ce célèbre Discours sur l’Histoire universelle, et l’on a raison si l’on songe à la grandeur du talent déployé et à l’élévation du monument. […] Le titre complet de l’ouvrage, et qui en exprime l’idée, est celui-ci : Discours sur l’Histoire universelle à Monseigneur le Dauphin, pour expliquer la suite de la Religion et les changements des Empires. […] Que si l’on prenait, en effet, le genre de littérature auquel se rapporte cette première partie en la détachant et en l’isolant, en ne la considérant qu’à titre d’abrégé chronologique ou de résumé et en la comparant à quelques-uns des ouvrages qu’on range communément sous ce titre, on la trouverait inférieure à quelques égards. […] Il commence par y définir ingénieusement « ce genre d’écrire, où l’espace, dit-il, est si court, où la moindre négligence est un crime, où rien d’essentiel ne doit échapper, où ce qui n’est pas nécessaire est un vice, et où il faut encore essayer de plaire au milieu de la sévérité du laconisme et des entraves de la précision. » Il veut que l’abréviateur ne soit pas dispensé de recourir aux originaux, aux titres, aux chartes, pas plus que l’historien ; qu’il soit un garant sérieux. […] On sait la parole célèbre : « Tout était Dieu, excepté Dieu même. » Israël avait presque perdu ses titres ; Moïse les lui a rendus.

57. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Théodore de Banville »

Ses Cariatides et ses Stalactites disent suffisamment par leur titre seul quelle inspiration matérielle est la sienne. […] II On s’étonnera peut-être de ce titre de Poésies complètes, sous lequel l’éditeur Poulet-Malassis a publié le beau volume de Théodore de Banville. D’ordinaire, les poètes jeunes encore, les poètes aux pensées infinies, pour parler comme eux, ne s’enterrent pas de leurs propres mains dans ce titre solennel et un peu funéraire de Poésies complètes, qui implique la fin de leurs travaux et le dernier mot de leur manière ; mais un détail touchant de cette publication, c’est que Banville, quand il en eut l’idée, croyait mourir. […] Grâce à Dieu, sa santé se raffermit, dit-on, et, comme les malades qui se retrouvent vivants quand ils ont fait leur testament, Banville, plus poète et mieux portant que jamais, fera mentir le titre de son volume actuel en publiant d’autres ouvrages. […] Un poète individuel fonde une école parce que le succès ou l’admiration déduit une poétique de ses œuvres, parce que le chêne n’est pas responsable, après tout, des glands qui tombent autour de lui et qui poussent comme ils peuvent dans les mille hasards du terrain où s’enfoncent ses racines ; mais si un poète individuel fonde une école malgré lui, ou s’il accepte cet orgueilleux et dangereux titre de chef d’école, il s’y énerve, y expose et finit par y perdre l’originalité de son inspiration et le meilleur caractère de son génie.

58. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Auguste Vitu » pp. 103-115

— Au premier coup d’œil, un joli titre, qui fait rêver, mais qui n’indique rien de précis. […] … Les ombres seraient-elles les morceaux d’histoire oubliée de ce livre, et dont l’auteur, contrairement à son titre, a fait de la lumière ? […] Malgré l’attrait de tout noir et de toute estompe, j’aurais cependant mieux aimé un autre titre, et même une autre distribution. […] IV Mais, encore une fois, si cette biographie d’un homme qui a droit, sinon à la statue en pied de l’histoire au moins à la médaille de la biographie, si tout ce travail sur François Suleau est très élevé de renseignement, de vue et d’accent, et si l’écrivain qui l’a publié y a montré des aptitudes et des facilités vers l’histoire, grave ou tragique, telle qu’elle est le plus généralement conçue et réalisée par MΜ. les historiens ordinaires, je ne m’en opiniâtre pas moins à croire, ainsi que je l’ai dit au commencement de ce chapitre, que le vrai génie spécial de l’auteur Ombres et vieux murs, que son originalité la plus vive, serait, son genre d’esprit donné, la mise en scène ou en saillie de l’élément comique ou ravalant qui ne manque pas dans l’histoire, et qu’il saurait fort bien en dégager, ainsi que l’attestent les excellentes variétés historiques qu’il nous a mises sous les yeux, titres réveillants en tête : La Lanterne, Le Rhum et la Guillotine, Le Lendemain du massacre, etc., tous épisodes ou mosaïques d’anecdotes dont il faut juger par soi-même en les lisant et dont l’analyse, d’ailleurs, ne donnerait qu’une très imparfaite idée.

59. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXVII » pp. 298-304

Elle devait même monter plus haut que madame de Montausier ; mais c’est une singularité de sa fortune que la première circonstance par où elle fut signalée, fut l’acquisition de la terre de Maintenon qui appartenait à la maison d’Angennes, dont le marquis de Rambouillet était le chef ; et que, quand le roi donna à madame Scarron, comme on le verra en suivant l’ordre des faits, le titre et le nom de marquise de Maintenon, ce titre et ce nom étaient portés par un des fils d’Angennes ; de sorte qu’elle succéda à un domaine, à un titre, à un nom de l’hôtel Rambouillet, en même temps qu’à la réputation d’esprit et de mœurs, et à la considération de la duchesse de Montausier, dernier rejeton de cette maison.

60. (1913) Poètes et critiques

Victor Giraud est remarquable à plus d’un titre, et tout particulièrement par sa cohésion, par sa forte unité. […] Sous le titre : Pascal, l’homme, l’œuvre et l’influence, M.  […] Nous n’avons rien ici qui puisse rappeler les alliages à bas titre. […] Il n’a pas même vu toutes les conditions qui sont à réunir pour mériter ce titre. […] Rappelons-nous la brochure qui avait pour titre : Les idées morales d’Horace.

61. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

Enfin, voici deux autres diplomates, hommes très distingués, mais à des titres très différents ; car Donoso Cortès, ce Joseph de Maistre espagnolisé, ce Joseph de Maistre de profond devenu sonore, est plus près de la gloire, cette fille du vulgaire, que le comte Racsynzki, qui est resté toute sa vie dans la haute et mystérieuse sphère de son action, d’où l’on veut le descendre dans le jour commun de la publicité. […] C’est cette amitié de Raczynski, de ce petit-fils de tant de Starostes et de Castellans, pour l’homme qui pouvait dédaigner son titre de marquis de Valdegamas, parce que son nom était Cortès, c’est cette amitié qui fait le prix et l’intérêt de ce volume, intitulé : Deux Diplomates 52, mais ce n’est, certes ! […] IV Tel ce livre, si on peut appeler ces fragments un livre, qui se nomme les Deux Diplomates, titre pour le livre comme pour les hommes qui le portent, — un titre et rien dessous !

62. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XXV. Le Père Ventura »

Ventura a publié les sermons qu’il a prononcés devant Sa Majesté l’Empereur, à la chapelle des Tuileries, en 1857, et l’illustre théatin, dont la pensée, — comme l’on sait, — est toujours une pensée d’ensemble et d’unité profonde, les a publiés sous un titre collectif qui dit bien, en un seul mot, le sens particulier de ces discours. […] Ce ne serait là qu’un compte à régler sur les qualités et les richesses du talent de l’orateur : mais, dans la pensée évidente, catégorique et même exprimée dans ce titre que vous avez pris, c’est bien autre chose. […] Or encore, à part la vérité morale et dogmatique du christianisme qui circule dans ces discours et qui appartient au premier curé de village autant et au même titre qu’au R.  […] C’est là une chose presque douloureuse et qui, à nos yeux et aux yeux de tous, décapite le titre ambitieux et qui pouvait être juste du livre du P. 

63. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Charles Didier » pp. 215-226

Charles Didier était un débutant littéraire, on pourrait croire, de sa part, à une petite spéculation d’auteur, exploitant, au profit de son livre, ce nom d’Italie si populaire à cette heure et qui pare aujourd’hui le titre du sien. […] Mais son talent, que nous détaillerons tout à l’heure, et pour nous servir d’un mot dans le genre de son titre, n’est pas un talent d’Italie. […] Les Amours d’Italie, ce titre qui faisait rêver, ne fera plus rêver personne quand on saura qu’ils ont été écrits par M.  […] Livre médiocre, pavoisé d’un titre qui se retourne contre le livre, car il est attirant comme une séduction et il vous dupe comme un mensonge, — livre médiocre, excepté pourtant en deux histoires dont j’ai parlé déjà, et qu’après mes sévérités de critique il est juste et doux de signaler.

64. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. (suite et fin.) »

C’est, comme le titre l’indique, un journal, une espèce de livre de bord, exactement tenu par un homme du métier (Jean-Bon avait été marin), par un homme de bon sens, et qui rend compte jour par jour de tous les mouvements, des ordres donnés et plus ou moins bien — et souvent fort mal — exécutés, depuis la sortie de la flotte de la rade de Brest le 16 mai au soir, jusqu’à sa rentrée dans cette rade le 11 juin suivant. […] Jean-Bon, nommé par le Directoire commissaire ou consul de France à Alger (novembre 1795), y resta deux ans et demi, et de là il fut envoyé au même titre à Smyrne (1798). […] Présenté au premier Consul, il lui agréa aussitôt : sa captivité, les souvenirs de ses services militaires et maritimes parlaient pour lui et lui créaient des titres ; sa personne les justifia, et le 20 décembre 1801 il fut nommé commissaire général dans les quatre départements de la rive gauche du Rhin. […] Le baron de Saint-André. — On voit que Jean-Bon avait reçu le titre qui était ordinairement attaché à celui de préfet de l’Empire. […] Autant il serait puéril à un homme qui a concouru au nivellement et à l’abolition des classes privilégiées de rechercher ensuite des titres de distinction honorifique et de noblesse, autant et plus encore il serait puéril à l’homme public qui est en charge et occupé à rendre des services utiles, d’y renoncer et de se désister pour se soustraire à un titre qui devient l’accompagnement presque obligé de la fonction et qui fait comme partie de l’uniforme.

65. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 430

Campigneules, [Charles-Claude-Florent Thorel de] Trésorier de France, des Académies d’Angers, de Ville-Franche, de Lyon, de Caen & des Arcades de Rome, né à Montreuil sur mer en 1737 ; Auteur qui a débuté par un Roman intitulé le Temps perdu, titre des plus convenables au temps qu’il a employé à le composer, & à celui que le Lecteur emploieroit à le lire. Ses autres Productions mériteroient aussi un pareil titre ; pour être moins mauvaises, elles n’en sont pas plus dignes d’être lues.

66. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

Voici le titre des Productions de Papire Masson : Annalium libri IV. — Vita Joannis Calvini. — Notitia Episcoporum Galliœ. — Une Histoire des Papes, sous ce titre assez singulier, de Episcopis Urbis.

67. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre premier. La perception extérieure et les idées dont se compose l’idée de corps » pp. 69-122

. — À ce double titre, elles ont tous les caractères de la substance. — Par degrés, elles s’opposent aux sensations passagères et dépendantes, et semblent des données d’une espèce distincte et d’une importance supérieure. — Développement de cette théorie par Stuart Mill. […] Quand même il n’y aurait en fait dans le monde aucun individu sensible, elles existeraient ; elles existent donc à part et par elles-mêmes. — À ces deux titres, elles s’opposent d’abord aux sensations qui sont passagères et non point permanentes comme elles, ensuite aux individus sentants qui sont eux-mêmes et non point elles. […] Par cette translation, de simple possibilité qu’il était, il devient chose effective au même titre que nous-mêmes, et nous lui reconnaissons une existence distincte, indépendante de la nôtre, puisque les événements qui la constituent, quoique constatés par nous, n’ont pas besoin de nos événements pour se produire et se succéder. […] Mais nous pouvons à bon droit attribuer une telle série à la pierre, et, à ce titre, elle est pour nous un être aussi réel, aussi complet, aussi distinct de nous, que tel homme ou tel cheval35. […] À ce titre, tous les faits ou événements de la nature pourraient se ramener à des mouvements, et nos sciences, ayant toutes pour objet le dégagement des éléments simples, pourraient toutes, comme en effet elles y tendent, se ramener à la mécanique.

68. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Avertissement] » p. 2

Aujourd’hui voici un douzième volume qui sera bien probablement le dernier à ranger sous le titre actuel, car les éditeurs MM.  […] Celui-ci contient quelques articles qui pourraient s’appeler à plus juste titre Causeries du samedi, ayant paru d’abord à ce jour de la semaine dans L’Athenaeum.

69. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 520

Le plus connu & le plus estimé est son Journal littéraire, qui parut d’abord sous le titre de Bibliotheque universelle, puis sous celui de Bibliotheque choisie, enfin sous le nom de Bibliotheque ancienne et moderne, & qui forme en tout 82 volumes. […] On pourroit former un très-bon Recueil de son Journal, sous le titre d’Esprit de le Clerc ; il faudroit pour cela qu’un homme de goût se chargeât de ce travail.

70. (1874) Premiers lundis. Tome I « Dumouriez et la Révolution française, par M. Ledieu. »

M. de Saint-Priest, qui avait le titre de ministre des affaires étrangères de sa majesté très chrétienne, fut chargé de nouer la négociation avec le général. […] Mais dans la lettre dont il était porteur, Dumouriez vit avec étonnement qu’on ne lui donnait que le titre de maréchal de camp, et il en demanda la raison, en disant qu’il avait été nommé lieutenant général par Louis XVI. […] On lui proposa un autre titre qu’il refusa.

71. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

De l’acquis scientifique que l’on a vu, élaboré par l’esprit que l’on vient de décrire, naquit une doctrine qui parut une révélation et qui, à ce titre, prétendit au gouvernement des choses humaines. […] Il a ses titres aussi bien que la raison elle-même ; mais il ne sait pas les retrouver ; à la place des bons, il en allègue d’apocryphes. […] C’est à ce titre qu’elle est efficace et populaire ; car, sauf pour une élite imperceptible, une pure idée n’est qu’un mot vide, et la vérité, pour devenir sensible, est obligée de revêtir un corps. […] La raison classique ne peut se mettre à ce point de vue. — Les titres passés et présents de la tradition sont méconnus. — La raison entreprend de la détruire. […] Pour elle, le préjugé héréditaire devient un préjugé pur ; la tradition n’a plus de titres, et sa royauté n’est qu’une usurpation.

72. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre I. Origine des privilèges. »

Pour faire cet office, il n’a pas besoin d’ancêtres, ne lui faut que du cœur, il est lui-même un ancêtre ; on est trop heureux du salut présent qu’il apporte pour le chicaner sur son titre. — Enfin, après tant de siècles, voici dans chaque canton des bras armés, une troupe sédentaire, capable de résister à l’invasion nomade ; on ne sera plus en proie à l’étranger ; au bout d’un siècle, cette Europe que saccageaient des flottilles de barques à deux voiles, va jeter deux cent mille hommes armés sur l’Asie, et désormais, au Nord, au Midi, en face des Musulmans, en face des païens, au lieu d’être conquise, elle conquiert. […] Souverain et propriétaire, à ce double titre le seigneur garde pour lui la lande, la rivière, la forêt, toute la chasse ; le mal n’est pas grand, puisque le pays est à demi désert et qu’il emploie tout son loisir à détruire les grandes bêtes fauves. […] Elle se confond avec le seigneur et sa famille ; à ce titre, on est fier de lui, on conte ses grands coups d’épée ; on l’acclame quand sa cavalcade passe dans la rue ; on jouit par sympathie de sa magnificence12. […] Hugues Capet pose la première ; avant lui, la royauté ne donnait pas au roi une province, pas même Laon ; c’est lui qui ajoute au titre son domaine. […] Tous, par une vague tradition, par un respect immémorial, sentent que la France est un vaisseau construit par ses mains et par les mains de ses ancêtres, qu’à ce titre le bâtiment est à lui, qu’il y a droit comme chaque passager à sa pacotille, et que son seul devoir est d’être expert et vigilant pour bien conduire sur la mer le magnifique navire où toute la fortune publique vogue sous son pavillon. — Sous l’ascendant d’une pareille idée, on l’a laissé tout faire ; de force ou de gré, il a réduit les anciennes autorités à n’être plus qu’un débris, un simulacre, un souvenir.

73. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre VIII. Jésus à Capharnahum. »

Mais ce passage capital de Daniel frappa les esprits ; le mot de fils de l’homme devint, au moins dans certaines écoles 371, un des titres du Messie envisagé comme juge du monde et comme roi de l’ère nouvelle qui allait s’ouvrir 372. […] Un groupe d’hommes et de femmes, tous caractérisés par un même esprit de candeur juvénile et de naïve innocence, adhérèrent à lui et lui dirent : « Tu es le Messie. » Comme le Messie devait être fils de David, on lui décernait naturellement ce titre, qui était synonyme du premier. […] Pour lui, le titre qu’il préférait était celui de « Fils de l’homme », titre humble en apparence, mais qui se rattachait directement aux espérances messianiques. […] Ce titre revient quatre-vingt-trois fois dans les Évangiles, et toujours dans les discours de Jésus.

74. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre II. Des livres de géographie. » pp. 5-31

Celui-ci porte en titre le nom de la Martiniere. […] La plus grande collection que nous ayons en ce genre, est celle de M. l’Abbé Prevot qui parut sous ce titre : Histoire générale des voyages, depuis le commencement du XVme. […] Mais on desire que l’auteur remplisse son titre en traitant la partie de l’Amérique, à laquelle il renvoye plusieurs fois dans le cours de son ouvrage & sur laquelle on ne trouve rien. […] Touron en a donnée sous ce titre : Histoire générale de l’Amérique depuis sa découverte, 1769. 14. vol. […] Le même nous a donné son voyage d’Italie sous le titre de Nouvelles observations sur l’Italie & les Italiens, par deux gentilshommes Suedois.

75. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 271

Des Tableaux trop hardis, au sujet du Calvinisme, dans son Abrégé de l’Histoire de Nîmes, qui n’est qu’une compilation, ne devoient pas paroître non plus un titre suffisant pour le placer parmi les Ecrivains célebres, dans le nouveau Dictionnaire historique. […] Maucomble, à moins qu’on ne lui sache encore gré de nous avoir régalé d’une Tragédie Bourgeoise, sous le titre des Amans désespérés, ou la Comtesse d’Olinval, production monstrueuse, qui n’est autre chose que l’Histoire de l’infortunée Marquise de Ganges, mise en action.

76. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 437

En changeant souvent le titre de ses Journaux, il ne put parvenir à les rendre meilleurs. […] Cet Auteur étoit petit neveu de Nicolas Camusat, Chanoine de Troies, mort en 1655, à qui nous devons des Mélanges Historiques, sous le titre de Recueil de plusieurs actes, traités & lettres missives, depuis 1390, jusqu’en 1580.

77. (1874) Premiers lundis. Tome II « Étienne Jay. Réception à l’Académie française. »

C’était l’occasion sans doute de revenir sur cet arbitraire mesquin qui s’acharnait à des titres littéraires et à des droits consacrés. […] N’était-ce pas d’ailleurs, puisqu’on y insistait, le lieu de se souvenir de quelques noms célèbres, écartés encore aujourd’hui presque aux mêmes titres, et sur lesquels l’injustice de M. de Vaublanc pèse toujours ? […] d’où vient ce silence absolu sur nos faiseur d’arbitraire d’aujourd’hui, qui s’attaquent, non pas à des titres littéraires, à des fauteuils, mais aux garanties les plus inviolables du citoyen, qui jugent prévôtalement, et qui, avant peu de jours, si une clameur équitable ne s’élève, fusilleront ?

78. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLVe entretien. Examen critique de l’Histoire de l’Empire, par M. Thiers (2e partie) » pp. 177-248

Dans une société républicaine par accident, monarchique par nature, entourée d’ennemis, dès lors militaire, ne pouvant se gouverner et se défendre sans unité d’action, le général Bonaparte avait raison d’aspirer au pouvoir suprême, n’importe sous quel titre. […] Enfin, après mille manœuvres de ses confidents contrariés par ce qui restait de décorum républicain dans les différents corps représentatifs, la douce violence est opérée, et, après avoir deux fois repoussé la couronne comme César au Cirque, le général Bonaparte passe du titre de premier Consul au titre de Consul à vie, et du titre de consul à vie à la prochaine proclamation de l’empire héréditaire. […] Une dictature, sous le titre de Protecteur, avait suffi à Cromwell. […] Le titre et l’institution du consulat à vie n’étaient qu’une demi-république, une demi-ambition, un demi-caractère, un demi-crime, une demi-vertu. […] C’est à ce titre surtout que de pareilles pompes sont dignes d’attirer l’attention de l’histoire.

79. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 145-146

Il a pour titre l’Intrigue du Cabinet sous Henri IV & Louis XIII, terminée par la Fronde ; mais ce titre n’est rien moins que justifié par l’Ouvrage, qui devroit offrir le développement des ressorts de la politique, & qui, au lieu de cela, ne présente que des événemens étrangers aux Intrigues du Cabinet.

80. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 211-212

Quoique la plupart des Pieces que ce jeune Poëte a publiées sous le titre trop peu modeste de Bibliotheque des Amans, ne roulent que sur des sujets d’amour ou de galanterie, elles ne laissent pas de se faire lire avec une sorte d’intérêt, par l’adresse qu’il a eue d’en varier les peintures & les cadres, & de répandre beaucoup de naturel, de grace & de délicatesse dans ses expressions. […] Elle a pour titre les Quinze ans.

81. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Auriac, Victor d’ (1858-1925) »

Louis de Gramont Sous ce titre : Pâques-Fleuries, M.  […] Victor d’Auriac a trouvé un bien frais et bien gracieux titre pour ses vers de la vingtième année, Pâques-Fleuries.

82. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Œuvres de Frédéric le Grand. (Berlin, 1846-1850.) » pp. 144-164

En France, en 1759, pendant la guerre de Sept Ans, on eut l’idée d’imprimer les Œuvres du philosophe de Sans-Souci (c’était le titre qu’avait pris Frédéric dans ses poésies et ses premiers essais littéraires). […] Le texte, typographiquement, est admirable ; les titres sont d’un grand goût ; les portraits sont beaux : je ne trouve à blâmer que les espèces de vignettes qui terminent les pages à la fin des chapitres, et qui font ressembler par moments ce volume royal à un livre d’illustrations : ces enjolivements, dont le sujet est souvent énigmatique, ne conviennent pas à la gravité monumentale de l’édition. […] Je ne sais pas d’homme qui, plume en main, soit moins charlatan que lui ; il dit ses raisons et ne les colore en rien : « Un rôle d’emprunt est difficile à soutenir, pensait-il ; on n’est jamais bien que soi-même. » En écrivant l’histoire de sa maison sous le titre de Mémoires de Brandebourg, il nous donne le sens, l’inspiration première et la clef de ses actions. […] Ce titre, cette qualification de roi qui ne fut donnée qu’au fils du Grand Électeur, et comme par grâce, semblait plutôt avoir diminué le nom prussien qu’elle ne l’avait rehaussé. Le premier Frédéric qui l’avait porté, esclave du cérémonial et de l’étiquette, avait rendu ce titre de Majesté presque ridicule en sa personne ; il en était écrasé.

83. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » pp. 406-407

Il y a d’excellentes choses dans sa Grammaire, connue sous le titre de Principes de la Langue Françoise : malgré cela, cet Ouvrage, où l’on trouve rarement des observations neuves, dont les regles & les enseignemens sont si compliqués, dont le style est tantôt recherché, précieux, tantôt abstrait & embrouillé, le distingue peu du commun des Grammairiens. […] Ce titre sembleroit d’abord annoncer un systême conçu d’après l’idée attachée ordinairement au terme de Synonymes : au contraire, l’Auteur prouve très-évidemment que notre Langue n’a pas deux mots qui signifient précisément, & dans un égal degré de nuance, la même chose.

84. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre II. « Faire de la littérature » » pp. 19-26

Pour un demi-louis, le Tout-Paris publie son nom, son adresse et son titre : homme de lettres. […] On constaterait, en, second lieu, que, au même titre que l’économie politique ou la psychologie, l’histoire et la critique sont des sciences, posant les faits et cherchant les lois des manifestations réelles ou fictives de l’activité des hommes. […] Seulement, l’illusoire concept est protégé contre la désuétude par de très solides institutions, masquant de l’unité de leurs titres la diversité de leurs objets.

85. (1860) Ceci n’est pas un livre « Les arrière-petits-fils. Sotie parisienne — Deuxième tableau » pp. 196-209

Il faut d’abord faire valoir vos titres auprès du Ministre d’État, produire des actes authentiques, en un mot, prouver votre filiation. […] Des titres ? […] Des titres, des actes brûlés en 93 ; — cet homme qui pue l’absinthe… Tout ça n’est pas naturel.

86. (1895) Les mercredis d’un critique, 1894 pp. 3-382

Héloïse Paranquet n’était pas le titre de la pièce de M.  […] Ernest Legouvé vient de publier chez Garnier sous ce titre : Le Béranger des Écoles. […] et surtout celui qui a donné son titre au livre : la Jambe coupée. […] Camille Saint-Saëns dans un petit livre paru sous ce titre : Problèmes et mystères. […] Il a pour titre : De la liberté politique dans l’État moderne.

87. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Borrelli, Raymond de (1837-1906) »

Entre temps, sous ce joli titre : Rimes d’argent, il a réuni une soixantaine de morceaux fort divers et fort remarquables, où sa « muse », comme on disait jadis, se montre à la fois tendre délicieusement et martiale avec crânerie. […] Philippe Gille De chaudes poésies patriotiques, de charmants sonnets, d’autres pièces en vers, voilà ce que contient le volume qu’un vrai poète, le vicomte de Borrelli, vient de publier sous ce titre : Les Dactyles.

88. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Souchon, Paul (1854-1923) »

Léon Bailby L’auteur a choisi pour ses premiers vers un beau titre, simple, qui rappelle un peu le titre fameux des Méditations de Lamartine.

89. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre V : La religion — Chapitre III : Le problème religieux »

Je sais que l’on conteste le titre de chrétien à ceux qui voudraient conserver le christianisme sans dogmes et Jésus-Christ sans miracles. Mais nous comprenons difficilement que l’on refuse le titre de chrétien à celui qui revendique ce titre volontairement et sincèrement. […] C’est à ce titre que nous le considérons nous-mêmes comme le sauveur, et que nous sommes de sa religion.

90. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

21 Voilà un titre qui n’a pas été placé là, comme on dit, pour des prunes. […] C’est parfaitement en vue du succès sur place et de l’effet à produire sur l’opinion, tout de suite, qu’Alexandre Weill a choisi pour titre de son ouvrage cette phrase, où s’étale si rondement l’abdomen de ce Je que Pascal ne pouvait pas souffrir. […] À ce titre, il nous appartient. […] II Ce livre qui, malgré le déboutonné de son titre, était un livre très difficile à faire, car c’est le catéchisme des filles à marier, commence, non par Dieu, comme le catéchisme ordinaire de Nos Seigneurs les Évêques, mais par l’homme et la femme, lesquels sont, du reste, les dieux de ce temps humaniste et laquais, qui porte la livrée d’Hegel sur toutes les coutures.

91. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre cinquième. De l’influence de certaines institutions sur le perfectionnement de l’esprit français et sur la langue. »

Un titre pris du lieu où ils habitaient, de Paris, par exemple, en eût dit trop peu. […] Outre, dit-il, l’aversion qu’il avait pour ces titres ambitieux, son rôle se bornait à montrer ou à éclaircir l’usage et à distinguer le bon du mauvais. […] On décernait d’avance à l’auteur le titre de Quintilien français. […] Rien ne l’a plus touché, dit-il, dans cette apologie, que d’être qualifié par Arnauld du titre d’ami. […] De même le traité de Nicole n’attire pas ; le titre même éloignerait plutôt qu’il n’allécherait.

92. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre X. La commedia dell’arte en France pendant la jeunesse de Molière » pp. 160-190

Elle composa et publia à Paris, en 1659, une comédie intitulée : L’Inganno fortunato overo l’Amata aborita (« l’Heureuse tromperie ou l’Amante abhorrée », un titre à l’italienne, s’il en fut jamais). […] Ce sujet de La Finta Pazza est un de ceux qui ont été le plus exploités sur la scène italienne : il y a sous ce titre un canevas très mouvementé de Flaminio Scala, le huitième de son recueil ; et c’est à l’occasion de cette première Finta Pazza, que le satirique Boccalini faisait cette critique peu galante : « Ognuno sà che tutte le donne sono pazze e che non possono fingere d’essere quelle che sono. […] À la différence de celle de Scala dont la scène est à Pesaro, elle transportait l’action dans l’antiquité comme le prouve son second titre, La Finta Pazza o Achille in Sciro : elle avait, du reste, été antérieurement jouée à Venise, en 1641, sur le Teatro novissimo della cavalerizza. […] À l’époque où les Italiens offraient au public ces attrayants spectacles, une jeune troupe d’enfants de famille, la plupart Parisiens de naissance, s’étant associés pour jouer la comédie sous le titre de l’Illustre Théâtre, donnèrent, d’abord au Jeu de paume des Métayers, proche la tour de Nesle, puis au Jeu de paume de la Croix-Noire, sur le quai des Ormes, au port Saint-Paul, des représentations beaucoup moins fastueuses. […] Le ballet de L’Amour malade avait laissé de si joyeux souvenirs parmi les contemporains, que lorsque huit ans après, fut joué L’Amour médecin de Molière, les hommes qui, comme le fameux médecin Guy Patin, ne fréquentaient pas beaucoup le théâtre, prenaient un titre pour l’autre et parlaient de L’Amour malade, de Molière, que Paris allait voir en foule.

93. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

Sérieux (stem veut dire sérieux en anglais) ; Sterne, au nom duquel la vie, cette farceuse, ajouta comiquement le titre de Révérend, comme si M.  […] Il faut avoir le courage de le reconnaître et de l’écrire : tout est mauvais dans ce livre exhumé, tout, et jusqu’au titre, qui est un non-sens et une contradiction dans les idées et les prétentions de l’auteur. […] Telle est, pourtant, la surprise et la déception que nous cause ce titre d’un livre, choisi en haine des titres significatifs. Quant au livre lui-même, que ne devait-il pas être pour soutenir ce titre écrasant et terrible de Koran, qui éclate comme un météore dans l’Histoire, et avec lequel une colossale humour aurait seule pu lutter ?

94. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Maupassant, Guy de (1850-1893) »

Comme poète, il n’a donné qu’un volume ayant pour simple titre : Des vers. […] Ce titre fut judicieusement choisi.

95. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Riotor, Léon (1865-1946) »

Louis Denise Léon Riotor publie sous ce titre : Le Pêcheur d’anguilles, une fort belle légende hollandaise, qu’il a traitée en une suite de tableaux parfaitement adaptés à l’agencement du sujet primitif, En dehors du récit et seulement par l’allure générale de l’œuvre, cela fait penser à L’Albertus, de Théophile Gautier. […] Philippe Gille Sous ce titre : Le Pêcheur d’anguilles, M. 

96. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 74-75

Ce qu’on peut lui reprocher, à plus juste titre, c’est d’avoir écrit la Vie du grand Sobiesky, à-peu-près comme il a écrit ses Bagatelles. […] Dans son Livre, qui a pour titre, De la Prédication, il est encore, & plus hors de propos qu’ailleurs, l’homme aux bagatelles.

97. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — Q. — article » pp. 570-571

De retour d’Italie, il composa un Poëme Latin, dont le titre seul paroîtra singulier, autant que les préceptes en sont chimériques & peu sûrs. […] On sera moins étonné du titre de l’Ouvrage, que d’apprendre que le Cardinal Mazarin qui y étoit maltraité, fit appeler l’Auteur, lui reprocha avec douceur les traits qu’il s’étoit permis contre lui, & lui donna une Abbaye de quatre mille livres.

98. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXII » pp. 242-243

On fera un jour un curieux livre avec le titre d’Entretiens de ces trois hommes ; un futur philosophe y fera entrer tout ce qu’il voudra. […] — Félix Pyat, condamné pour diffamation envers Janin, a publié, sous le titre de Pourvoi en cassation, une petite brochure dont l’idée est piquante.

99. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Liégeard, Stéphen (1830-1925) »

Victor Delaporte C’est une guirlande de quarante-cinq poèmes qui répondent bien au double titre : Rêves et combats, inspiré par le double amour des lettres et de la France ; avant de chanter les combats de son pays, il en défendit avec vigueur les intérêts comme orateur et député de la Moselle. […] Et ceux de Stéphen Liégard, sans être toujours assez frémissants, sont toujours de bons vers, et souvent des vers fortifiants, cueillis sur l’âpre coteau des vertus, ou des vers splendides, cueillis sur la « Côte d’Azur », pour rappeler l’expression qui sert de titre à l’un de ses volumes en prose, qu’il a créée, je crois, et qui a fait fortune.

100. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 193-194

On a fort bien fait de donner aux Poésies qu’il a composées dans notre langue, le titre d’Œuvres en rime de Baïf. […] Baillet doit principalement sa célébrité à celui de ses Ouvrages qui a pour titre, Jugemens des Savans.

101. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre » pp. 393-472

Leurs titres sont leur uniforme et leur épée consacrée héréditairement au service militaire de la maison de Savoie. […] On lui donna, sous le titre de régent de la chancellerie, la direction très insignifiante des tribunaux de cette petite île. […] L’empereur Alexandre et l’aristocratie russe l’accueillirent, non pour son titre, mais pour son nom. […] Le titre d’ambassadeur d’un roi à la cour de Russie, bien que ce roi ne fût plus qu’un naufragé du trône sur un îlot d’Italie, caressait agréablement son orgueil. […] Le titre légitime, même seulement en apparence, en impose à un certain point à celui qui le porte.

102. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Joncières, Léonce de »

Philippe Gille L’Ame du Sphynx, tel est le titre d’un volume de poésies que M.  […] Sans lui avoir rien emprunté, M. de Joncières a quelque chose de Théophile Gautier, et il est telle pièce, l’Islam, par exemple, qui pourrait, sans désavantage, prendre place dans le charmant petit livre célèbre sous le titre d’Émaux et camées.

103. (1898) Ceux qu’on lit : 1896 pp. 3-361

Et pas de titre. […] Gustave Geffroy vient de publier sous ce titre : l’Enfermé. […] Catulle Mendès sous ce titre : Gog. […] Elle a pour titre : le Parc. […] Verchin publie sous le titre d’Heures tristes.

104. (1896) Hokousaï. L’art japonais au XVIIIe siècle pp. 5-298

Rappelons une fois pour toutes que, sous tous ces titres, ce sont toujours de petits dessins de femmes. […] Une série de dix planches ayant pour titre : Les Dix Éléments. […] Pourquoi ce titre : Les Deux Papillons ? […] Toujours en 1816 paraît le huitième volume, avec un titre fait à l’imitation d’un morceau d’étoffe brodée. […] Les titres de cette série de la plus grande rareté tantôt portent le nom d’un poète, tantôt le titre d’une poésie.

105. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Romans et nouvelles » pp. 3-80

La Jeune Bourgeoisie, le titre sous lequel mon frère et moi annoncions le roman, avant qu’il fût terminé, ne définissait-il pas mieux l’analyse psychologique que nous tentions, en 1864, de la jeunesse contemporaine ? […] Enfin, j’ai besoin de relire nos confessions, notre livre préféré entre tous, un journal de notre double vie, commencé le jour de l’entrée en littérature des deux frères et ayant pour titre : Journal de la vie littéraire (1851-188.), journal qui ne doit paraître que vingt ans après ma mort. […] Je réédite ce livre aujourd’hui sous un titre qui me semble mieux le nommer. […] paraissait dans la première huitaine de décembre avec cette note au verso du titre : Ce roman a été livré à l’impression le 5 novembre. […] Ce roman portait pour titre dans la première édition : Les Hommes de lettres.

106. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé d’Aubignac, avec Ménage, Pierre Corneille, Mademoiselle de Scudéri et Richelet. » pp. 217-236

Il donne un discours sous ce titre : Térence justifié, ou discours sur la troisième comédie de Térence, adressé à M. […] Le tout fut donné sous ce titre : Térence justifié, ou deux dissertations sur la troisième comédie de Térence intitulée Heautontimorumenos, contre les erreurs de M. […] Il ne fallut, pour lui donner de l’ombrage, qu’un livre de l’abbé d’Aubignac publié sous ce titre : Histoire du temps, ou relation du royaume de Coquetterie, extraite du dernier voyage des Hollandois aux Indes du Levant. […] Mais le titre de l’ouvrage n’est pas rempli.

107. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Funck Brentano. Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains » pp. 401-416

… Je ne sais rien de lui, sinon qu’il est professeur, comme il nous l’apprend, du reste, dans le titre même de son livre, et qu’il a, malgré son nom allemand, la précision française du langage, et un mépris très français aussi pour les idées allemandes… Il range, en effet, Kant et Hégel — mais trop en passant, il est vrai, — parmi les sophistes dont il écrit l’histoire. […] Les Sophistes grecs et les Sophistes contemporains, quelle promesse, dans ce titre de livre, et quelle déception ! […] Lorsqu’on lit ce titre de Sophistes contemporains, on croit qu’on va nager en pleine mer de sophismes, et on ne nage qu’entre deux rives : — la Grèce, la vieille Grèce et l’Angleterre, — et encore l’Angleterre réduite à ces derniers temps et à ces deux sophistes qui ont récemment abaissé dans leur personne le mâle esprit anglais, lequel faisait mieux, en sophistes, quand il produisait Locke et cette grande canaille philosophique de Bacon ! […] malgré son titre de professeur, qui l’oblige, c’est peut-être là la pensée de M. 

108. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Arsène Houssaye » pp. 271-286

I Ce livre au titre hardi, même téméraire, même inquiétant pour les gens d’une moralité susceptible, n’est pas un roman isolé ayant sa valeur propre et intégrale, — une valeur absolue. […] Aussi Houssaye, malgré son titre, ne l’a pas mise dans le sien. […] Arsène Houssaye n’a pas beurré cette moelle de louve sur la tartine de son titre pour avoir le plaisir taquin de vous dire : « Tu n’y toucheras pas !  […] Il le pipe avec ce titre de Messaline, — mais, au lieu de ce type brutal, il nous donne deux types de femmes, très raffinés et très modernes, mis en opposition et en valeur l’un par l’autre.

109. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Milton, et Saumaise. » pp. 253-264

Milton répondit sans peine au livre de la défense des rois, par un autre ouvrage sous ce titre : Défense pour le peuple Anglois (**). […] Le Cri du sang royal * n’avoit rien d’imposant que le titre. […] Sous Auguste, ils auroient eu des titres pour avoir part à ses libéralités***.

110. (1875) Premiers lundis. Tome III « M. Buloz et le Messager de Paris. »

Buloz, commissaire du roi auprès du Théâtre-Français, et lui reprochait, d’un air méprisant, ses titres mêmes à la fondation de cette Revue. […] Buloz, demeure son titre, comme, dans sa lettre au Journal des Débats du 10 de ce mois, il l’a très bien revendiqué.

111. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 328-331

Celui qui a pour titre : l’Incrédulité convaincue par les Prophéties, est un des meilleurs Livres qu’on ait faits en ce genre ; on y trouve une logique pressante, & des raisonnemens aussi clairs que profonds, qui ne laissent rien à désirer au Lecteur. […] M. l’Archevêque de Vienne a porté de nouveaux coups aux prétendus Sages de nos jours, dans un Ouvrage qui a pour titre, la Religion vengée de l’Incrédulité par l’Incrédulité elle-même, auquel on ne peut opposer que des réponses futiles ou de mauvaise foi.

112. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 506-508

Ceux qui se sont occupés à compiler des Vers médiocres ou frivoles, sous le titre d’Elite de Poesie, du plus joli des Recueils, du Porte-feuille d’un Homme de Goût, compilations qui toutes démentent leurs titres, auroient dû s’attacher à faire revivre ces premiers fruits de notre bonne Littérature.

113. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

J’aime ce titre donné à des fragments de mémoires : Histoire de ma jeunesse ; il me semble que ce n’est guère qu’ainsi et dans cette mesure que chacun devrait écrire les siens. […] Condorcet le premier sentit qu’il était temps d’exposer les vrais titres des hommes éminents dont l’Académie des sciences s’était honorée ; mais, malgré le mérite de quelques-uns de ses éloges, il ne sut point offrir de parfaits modèles de ce genre nouveau. […] Arago nous expose la manière dont il conçoit l’éloge historique, à commencer par celui-là : « Ce n’est qu’une sorte de mémoire scientifique », disait-il, qu’il se propose de faire, « et dans lequel, à l’occasion des travaux de son confrère, il va examiner les progrès que plusieurs des branches les plus importantes de l’optique ont faits de nos jours. » Négligeant l’art des transitions, il divise en chapitres et avec des titres distincts la suite des matières qu’il se propose de parcourir, la biographie d’abord, puis les mémoires et travaux. […] On apprécie, grâce à lui, la portée de l’homme dont il vous entretient ; il vous fait mesurer avec poids la force de sa trempe ; il le classe en général à son vrai rang (si ce n’est qu’un savant, non un politique) ; il discute ses titres avec une passion sérieuse et une impartialité définitive (toujours si ce n’est qu’un savant). […] Arago a composées avec le plus de goût et de succès est celle du célèbre Écossais James Watt, ce héros de l’industrie, cet Hercule ingénieux du monde moderne ; il se complaît, après une enquête complète et consciencieuse qu’il est allé faire sur les lieux, à nous exposer ses procédés d’invention en tout genre, ses titres à la reconnaissance des hommes.

114. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [I] »

En attendant, la guerre est un de ces grands faits historiques qu’il faut reconnaître et savoir étudier dans le passé : du moment qu’elle cesse d’être une pure dévastation et un brigandage, c’est un art, une science, et digne, à ce titre, de toute l’attention des esprits éclairés. […] Ce premier ministre de la guerre ne tint pas et fut remplacé à Berne en arrivant ; un autre succéda, puis un autre ; Jomini resta auprès d’eux à titre provisoire d’abord, puis définitif, comme chef du secrétariat de la guerre. […] Son Traité de grande Tactique était commencé ; il espérait s’en faire un titre auprès des militaires en vue. […] C’est encore sous ce titre, et comme suite, que parut en 1806 et par anticipation un volume intitulé : Relation critique des campagnes des Français contre les coalisés depuis 1792, qui commençait l’Histoire des guerres de la Révolution. Puis, en 1807, parut une troisième partie du Traité, mais avec un changement avoué de plan, et il s’intitula dès lors Traité de grandes opérations militaires : une quatrième partie, sous ce même titre, parut en 1809.

115. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. LE COMTE MOLÉ (Réception à l’Académie.) » pp. 190-210

La modération de la révolution de Juillet a tourné l’écueil, et, bien qu’elle ait rempli l’Académie de ses personnages, ç’a été à des titres bien patents et sans idée aucune d’asservissement ou d’exclusion. […] L’important, c’est que l’Académie soit libre dans ses choix, qu’elle les fasse aussi balancés, aussi imprévus, aussi étendus que possible, et sans s’interdire même les gens de lettres proprement dits, spéciaux, isolés, célibataires obstinés jusque-là, et qui, à ce titre, ont marqué un peu vivement. […] Il n’y a plus de grands seigneurs à l’Académie, reçus à ce titre et sur un mot du roi. […] En 1738, le marquis de Sainte-Aulaire, le spirituel ancêtre du très-légitime académicien d’hier, avait, comme directeur de l’Académie, à recevoir le duc de La Trémoille qui n’y avait d’autre titre que ses hautes qualités et fonctions à la cour. […] Parmi les hommes d’État qui ont paru en première ligne dans nos affaires depuis dix ans, il en est plusieurs qui se sont fait bien des titres de gravité, de vertu, d’éloquence : il en est deux que j’ai toujours involontairement rapprochés par le contraste et aussi par de certaines ressemblances dans l’effet produit.

116. (1925) Feux tournants. Nouveaux portraits contemporains

À ce titre seul. […] C’est un bien joli titre qui dit ce qu’il veut dire. […] Sous le titre de surréalisme, deux tendances s’opposent. […] Voilà un titre clinquant et qui rappelle un peu trop Versailles. […] Il a le génie des titres !

117. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 285-288

Berruyer, [Isaac-Joseph] né à Rouen en 1681, mort à Paris en 1758, seroit sans contredit le meilleur de nos Historiens, si les Histoires qu’il a écrites portoient un autre titre que celui de Peuple de Dieu. […] Nous convenons de la justice de ce reproche, & c’est ce qui justifie ce que nous avons dit, que ses Ouvrages eussent été des chef-d’œuvres, s’ils n’avoient pas un titre qui l’obligeoit à plus de circonspection & de retenue.

118. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 390-393

Brun, [Laurent le] Jésuite, né à Nantes en 1607, mort à Paris en 1663 ; Poëte Latin qui a prétendu égaler les plus grands modeles, en n’imitant que les titres de leurs Ouvrages. […] le Brun s’étoit proposé ; mais ce n’est point en imitant les titres des Ouvrages de Virgile & d’Ovide, qu’il pouvoit remplir son objet ; c’est en tâchant d’égaler le mérite des Ouvrages mêmes, ce dont il est bien éloigné, malgré sa bonne volonté.

119. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans » pp. 64-66

Section 9, comment on rend les sujets dogmatiques, interessans Quand Virgile composa ses georgiques qui sont un poëme dogmatique, dont le titre nous promet des instructions sur l’agriculture et sur les occupations de la vie champêtre, il eut attention à le remplir d’imitations faites d’après des objets qui nous auroient attachez dans la nature. […] Il est si vrai que ce sont ces images qui sont cause qu’on se plaît tant à lire les georgiques, que l’attention se relâche sur les vers qui donnent les preceptes que le titre a promis.

120. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Tous deux ont les plus petits districts qu’on puisse avoir à gouverner, chacun suivant leurs titres ; tous deux sont bienfaisants ; ils donnent aux pauvres tout ce qu’ils peuvent donner, et avec grande intelligence ; ils inspirent à leurs peuples la vertu par l’exemple ; ils réussissent à la police par les soins ; ils encouragent leur travail, et avec cela sont très honorables quand il le faut. […] Il y a sans doute une part à faire à la boutade dans ces notes écrites pour soi seul dans le feu d’une lecture, mais le trait fondamental est manifeste : « Je ne sais pas bien nos lois, dit-il quelque part, mais je sais mieux qu’un autre comment elles devraient être. » Il méditait lui-même un grand ouvrage dont on a les matériaux, et dont le titre devait être : Les Lois de la société en leur ordre naturel. […] Si je pouvais citer un plus grand nombre de ses jugements, je ne les donnerais pas comme vrais, mais comme siens, et à ce titre presque toujours remarquables. […] Il a dit du maréchal de Saxe, sous le titre de Génie, esprit : On n’a jamais si bien reconnu les effets de l’esprit et du génie qu’à l’occasion du maréchal de Saxe ; il n’avait point l’esprit de la guerre, mais il en avait le génie. […] [NdA] Une fois cependant les goûts de race et d’antique noblesse semblent lui revenir, et il écrit vers la date de 1750, sous ce titre : Gradation pour vivre noblement : J’aimerais à l’imitation des Anglais, à vivre ainsi graduellement en ces différents postes : À la ville ne vivre qu’en bourgeois aisé ; petite maison bourgeoise, mais commode, et d’une grande propreté au dedans ; chère bonne et propre ; quelques amis seulement le fréquentant.

121. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre premier »

Marguerite a été comme le bon génie de son royal frère, et François Ier lui doit peut-être les plus solides de ses titres. […] C’est là un titre charmant et durable. […] Le titre et l’idée de cet ouvrage sont imités du Décaméron de Boccace ; mais l’exécution en a fait un ouvrage original. […] Un auteur ou rédacteur inconnu les a recueillis sous le titre des Cent Nouvelles nouvelles du roi Louis XI. […] L’écrivain de génie est supérieur à son temps et à tous les temps, et le titre n’en convient qu’à celui qui ajoute en quelque manière aux facultés de sa nation.

122. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre douzième. »

Depuis cette époque jusqu’à sa mort, La Bruyère continua de faire partie de la maison de Condé, avec le titre d’écuyer gentilhomme de M. […] A peine, dans quelques chapitres, un ou deux de ces portraits, qui firent plus tard la gloire de La Bruyère, interrompaient-ils cette suite de moralités détachées, que rassemblait, sans les lier, le titre du chapitre. […] Quoique le plan du livre le divise par chapitres dont chacun porte un titre distinct, La Bruyère ne s’y astreint pas si étroitement qu’un certain nombre d’observations ne trouvent à s’appliquer hors de ce cercle et ne soient plus générales que le titre. […] Dans les Caractères, les mêmes réflexions sont à la fois très spéciales par rapport au titre, et très générales par rapport aux applications que l’on en peut faire à des conditions ou à des travers analogues. […] Les pensées communes, quoique justes, ne doivent pas être recueillies dans les livres, lesquels sont faits pour défendre contre notre faiblesse et notre oubli, les plus essentielles de nos pensées, et comme les titres de notre nature.

123. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre X. Des Livres nécessaires pour l’étude de la Langue Françoise. » pp. 270-314

in-12. sous le titre de Principes généraux & particuliers de la Grammaire françoise, & il a été réimprimé depuis avec des corrections en 1763. […] Cet ouvrage remplit son titre. […] Son titre fit sa vogue & sa fortune. […] L’histoire naturelle de l’homme, celle des animaux, & particuliérement la connoissance, l’usage & la vertu des plantes & des minéraux, devoient être traités avec soin dans un Dictionnaire qui s’arroge le titre d’universel. […] C’est un petit volume in-12. imprimé à Paris en 1739., quoique le titre porte à Avignon.

124. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Belmontet »

Quel que fût le poète, en effet, nous ne pouvions laisser passer, sans le signaler, un livre qui portait sur sa première page un titre à la hauteur duquel ce serait assez, pour la gloire d’un homme, de monter et de se maintenir ! […] Nous l’avons dit déjà : quel que soit le talent d’un homme qui ne serait ni Shakespeare ni Dante, c’est un titre presque audacieux, et qu’on ne pardonne qu’à la ferveur de l’enthousiasme, que le titre de Poésies de l’Empire ; mais, on doit en convenir, ce n’est, certes !

125. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Taine — II »

Taine a pu rédiger, à des intervalles divers, depuis vingt ans, et classer sous ce titre qui exprime, je crois, son principal souci moral : Préparation à la mort. […] Ce titre de saint, je le donne, moi aussi, à un Spinoza ou même à M.  […] Comment ce titre vide éveille-t-il encore des sentiments en nous ?

126. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre III. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire sacrée & ecclésiastique. » pp. 32-86

Basnage qu’il donna sous le titre d’Histoire des Juifs depuis J. […] Il rédigeoit ses recueils sous divers titres des Vies des Saints, d’Auteurs, d’Empereurs, de persécutions, d’Hérésies & les mettoit en ordre sans changer les termes des auteurs qu’il copioit. […] Vannes, fit imprimer un volume in-8°. sous le titre de Remarques solides sur les premiers volumes de la Bibliothèque de M. du Pin. […] Ce titre vaut un analyse. […] Sous le titre d’Abrégé de l’Histoire Ecclésiastique, contenant les événemens considérables de chaque siécle, avec des réfléxions.

127. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 489-492

On ne peut nier qu’il ne l’ait eu plein de gaieté, de politesse, de modération, qualités qui transpirent dans ses Ecrits, & bien supérieures au mérite de faire de bons Ouvrages ; mais sont-ce-là des titres pour prétendre aux honneurs de la Philosophie ? Le génie de la plupart de nos Philosophes, si morne, si empesé, si intolérant, ne prouve-t-il pas qu’elles sont plutôt un titre d’exclusion ?

128. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

Il les range sous trois titres : 1° Richesse, Pouvoir, Dignité et leurs contraires ; 2° Nos semblables : parents, amis, concitoyens, etc.  […] Amitié, Bonté, Famille, Pays, Parti, Humanité : tels sont les six titres un peu confus sous lesquels l’auteur les classe. […] « Nous pouvons expliquer maintenant les phénomènes classés sous les titres de sens moral, facultés ou affections morales. » Quoique plusieurs des psychologues qui nous occupent aient une tendance marquée à esquisser en passant un traité sur les mœurs, nous serons très court sur ce point ; car si la psychologie touche à la morale, la psychologie n’est pas la morale. « Les actions d’où nous tirons quelque avantage ont été classées sous ces titres : prudence, courage, justice, bienfaisance, lesquels constituent la vertu parfaite. » L’auteur s’efforce de montrer que si nous approuvons, soit en nous, soit dans les autres, ces diverses manières d’agir, cette approbation est fondée sur une association d’idées qui se termine à un plaisir.

129. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Avertissement sur la seconde édition. » pp. 23-54

Le premier qui ait osé se montrer, a pour titre, les Oreilles des Bandits de Corinthe, digne régal pour les oreilles de tous les Bandits du monde. […] Enfin, il vient de paroître un Extrait d’un Ouvrage nouveau *, avec ce titre, des Dictionnaires de Calomnies, article 15. […] Quant au second, nous l’avouerons franchement, les Boissiere, les Bougure, les de Brice, les Bouillart, les Coustant, les Delfau, &c. qu’il qualifie d’illustres, peuvent lui être très-connus & très-chers ; mais ce n’est pas un titre pour nous les faire regarder comme de grands Ecrivains. […] C’est le titre d’une Feuille hebdomadaire qui n’existe plus.

130. (1888) Préfaces et manifestes littéraires « Théâtre » pp. 83-168

Et pourquoi n’y aurait-il pas là des titres au rare honneur d’un début sur la première scène littéraire de France ? […] C’était la première fois qu’un salon s’ouvrait devant nos titres littéraires. […] La pièce, intitulée Les Hommes de lettres, était l’embryon du roman qui a pour titre aujourd’hui Charles Demailly. […] Seul le titre a été changé. La pièce a été lue sous le titre de Mademoiselle de la Rochedragon.

131. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 104-107

Laus de Boissy a enfin donné une Critique des Trois Siecles, sous ce titre : « ADDITION à l’Ouvrage intitulé les Trois Siecles de notre Littérature ou LETTRE critique, adressée à M. […] pourquoi faut-il que ces titres de noblesse littéraire ressemblent aujourd’hui à ces Billets, qui, pour avoir été trop multipliés, se trouverent, à la chute du systême, des papiers stériles entre les mains des Agioteurs qui les avoient eus à si bon marché !

132. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 23-38

Nous ajouterons que ces mêmes fautes, incapables de diminuer le mérite des bons Ouvrages, seroient des titres de condamnation contre les siens, parce qu’il s’en appuie pour décrier ceux des autres. […] Qu’ils apprennent cependant que Lafontaine a plus droit qu’aucun d’eux au titre de Philosophe, qu’ils usurpent. […] Du titre de Clément rendez-le ambititieux ; (Louis XIV) C’est par-là que les Rois sont semblables aux Dieux Du magnanime Henri qu’il contemple la vie ; Dès qu’il put se venger il en perdit l’envie ; Inspirez à Louis cette même douceur : La plus belle victoire est de vaincre son cœur.

133. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

Le titre étoit, Conformité de l’éloquence de M. de Balzac avec celle des plus grands personnages du temps passé & du présent. […] Il eut le brevet d’historiographe de France ; titre si ambitionné, & qu’il appelloit une magnifique bagatelle. […] On tournoit en ridicule sa probité rigide & son titre de grand épistolier de France.

134. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « Napoléon »

Il y a dans le titre seul de cette histoire quelque chose de fastueux, d’étalé, de gonflé, qui sent son petit Tuffière historique en herbe, et qui dispose mal la critique en faveur d’un livre annonçant plus qu’il ne peut tenir. […] Il a manqué deux fois de goût avec le bombast de son titre, et il en a été puni par l’effet que produit rétroactivement ce titre, d’une prétention si accusée, quand on a lu un ouvrage qui, au contraire, devait conseiller toutes les modesties de l’auteur.

135. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

Paul Verlaine Génie, le mot ne semblera pas trop fort à ceux assez nombreux qui ont lu ses pages impressionnantes à tant de titres, et ces lecteurs, je les traite d’assez nombreux en vertu de la clarté, même un peu nette, un peu brutale, et du bon sens parfois aigu, paradoxalement dur, toujours à l’action, qui caractérise sa manière si originale d’ailleurs. […] Lisez encore ces choses, ni poèmes en prose (titre et forme bien affadis depuis ces maîtres, Aloysius Bertrand, Charles Baudelaire, Stéphane Mallarmé, Arthur Rimbaud), ni contes, ni récits, ni même histoires, le Hareng saur, angélique enfantillage justement célèbre, et le Meuble, que j’ai toutes raisons d’environner de sympathies même intrinsèques pour ainsi parler, l’ayant possédé, ce meuble, du temps où je possédais quelque chose au soleil de tout le monde.

136. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Franc-Nohain (1873-1934) »

Il a pour titre : Flûtes, et pour auteur Franc-Nohain. […] Celle des Pédicures est impayable, et que dites-vous de celle-ci, qui porte ce titre élégiaque : Solitudes :          À boutons, ou à élastiques, Ou à lacets, ô bottine mélancolique Des personnes qui ont leur autre jambe en bois,          Ô bottine mélancolique, Sur ton isolement je pleure quelquefois.

137. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XIII » pp. 53-57

L'ensemble de ces jugements anecdotiques recueillis serait peut-être la meilleure critique de toute œuvre qui a réussi : presque toute l’habileté du critique en titre consiste à savoir bien aller au scrutin secret, à savoir bien dépouiller ce scrutin. […] » On annonce une nouvelle brochure sous le même titre : les Anti-Lucrèce vont pleuvoir ; après le flux, le reflux.

138. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Van Lerberghe, Charles (1861-1907) »

On sait qu’il fut, avec Maurice Maeterlinck, le trouveur de cette sorte de drame singulier, bizarre si l’on veut, mais mental, mais intelligent, de ces marches d’aveugles à travers des forêts tragiques, ces arrivées lentes ou brusques, inéluctables toujours, de la mort, qui forment un des titres du symbolisme, un de ses apports les plus incontestés. […] Henry Davray Malgré son titre : Entrevisions, d’une pas très heureuse recherche, le livre de SI.

139. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre premier. La structure de la société. — Chapitre III. Services locaux que doivent les privilégiés. »

Si, par hasard, il voulait intervenir à titre officieux, réclamer pour la communauté, les bureaux le feraient taire bien vite. […] Par cette disjonction des fonctions et du titre, il est devenu d’autant plus fier qu’il devenait moins utile. […] Un autre gentilhomme veuf passe ses jours à boire, vit dans le désordre avec ses servantes, et met les plus beaux titres de sa maison à couvrir des pots de beurre » […] À présent que du gendarme il n’a plus que le titre et les épaulettes, il maintient par tradition son privilège et d’un service il fait une vexation. […] Beaumarchais, ayant acheté la charge de lieutenant général des chasses aux bailliages de la garenne du Louvre (douze à quinze lieues de rayon), jugeait à ce titre les délinquants.

140. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (3e partie) » pp. 161-219

Le cardinal d’York, frère du prétendant au trône des Stuarts en Angleterre, l’aimait avec une réelle prédilection ; il lui légua en mourant une somme considérable à titre d’exécuteur testamentaire. […] L’empereur Napoléon lui fit écrire de venir à Paris toucher les 30 000 F auxquels son titre de cardinal français lui donnait droit. […] « À peine entré en possession de son titre, mon héritier fiduciaire, pour prévenir le cas possible (puisse Dieu conserver longtemps ses jours !) […] Mais il y a de plus un ordre neutre qui porte le costume sacerdotal et qui en reçoit les titres sans néanmoins en contracter les engagements ni en assumer les obligations, sorte de long et quelquefois d’éternel noviciat. […] Les dons de Dieu lui parurent aussi sacrés que les titres des hommes, le nom de Cimarosa lui parut digne d’honorer la dernière pensée de Consalvi.

141. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre neuvième »

Comme beaucoup d’écrits de Voltaire, ils tiennent plus que le titre ne promet. […] Voltaire, dans une seconde édition, ne défendit plus le remords qu’à titre d’opinion utile. Le titre de Religion naturelle, donné d’abord au poème, déplaît à Frédéric ; Voltaire essaye d’en atténuer le sens par ses explications. […] Le titre disparaît. […] J’en viens au meilleur, au plus charmant, au moins contesté des titres de Voltaire, sa Correspondance.

142. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Discours préliminaire, au lecteur citoyen. » pp. 55-106

Si, pour dernier si [car les si ne finiroient point], je demandois une audience à un Monarque précisément pour lui faire ce beau compliment : Tout homme à qui le Peuple veut donner la couronne par voie d’élection, la possede à plus juste titre que celui qui la possede par les droits de sa naissance Œuv de M. de V taire, to XI, pag. 10. […] Pour peu que, l’accès redoublant toujours, je m’écriasse : Fléaux du genre humain, illustres tyrans de vos semblables, hommes qui n’en avez que le titre, Rois, Princes, Monarques, Empereurs, Chefs, Souverains, vous tous enfin, qui, en vous élevant sur le trône & au dessus de vos semblables, avez perdu les idées d’égalité, d’équité, de sociabilité, de vérité, je vous assigne au Tribunal de la Raison ; écoutez : si ce globe malheureux a été votre proie, ce n’est point à la sagesse de vos prédécesseurs ni aux vertus des premiers humains que vous en êtes redevables, c’est à la stupidité, à la crainte, à la barbarie, à la persidie, & à la superstition : voilà vos titres Le Prophete Philosophe, Part.  […] Si les Ouvrages d’esprit ont une influence marquée sur le génie & les mœurs d’une Nation, on ne peut douter que les Lettres n’intéressent le Gouvernement, & que les Ecrivains qui s’opposent à leur dégradation, n’aient des titres à sa protection & à ses récompenses. […] Croira-t-on que, pour procurer du débit à son Ouvrage, qui n’en avoit point sous son premier titre, il ait osé le changer, pour lui donner le titre du mien ?

143. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

  Le sieur de Mézeray, notre historiographe, nous a très humblement représenté que l’une des principales fonctions de l’Histoire à laquelle il travaille depuis vingt-cinq ans, c’est de marquer les nouvelles découvertes et lumières qui se trouvent dans les sciences et dans les arts, dont la connaissance n’est pas moins utile aux hommes que celle des actions de guerre et de politique, mais que cette partie ne se pouvait pas insérer dans le gros de son ouvrage, sans faire une confusion ennuyeuse et un mélange embarrassé et désagréable, et qu’ainsi sa principale intention étant, comme elle a toujours été, de servir et profiter au public et lui fournir un entretien aussi fructueux et aussi honnête que divertissant et agréable, il aurait pensé de recueillir ces choses à part et d’en donner une relation toutes les semaines, sous le titre de J.  […] À ces causes, considérant que les sciences et les arts n’illustrent pas moins un grand État que font les armes, et que la nation française excelle autant en esprit comme en courage et en valeur ; d’ailleurs désirant favoriser le suppliant et lui donner le moyen de soutenir les grandes dépenses qu’il est obligé de faire incessamment dans l’exécution d’un si louable dessein, tant pour paiement de plusieurs personnes qu’il est obligé d’y employer que pour l’entretien des correspondances avec toutes les personnes de savoir et de mérite en divers et lointains pays ; nous lui avons permis de recueillir et amasser de foules parts et endroits qu’il advisera bon être les nouvelles lumières, connaissances et inventions qui paraîtront dans la physique, les mathématiques, l’astronomie, la médecine, anatomie et chirurgie, pharmacie et chimie ; dans la peinture, l’architecture, la navigation, l’agriculture, la texture, la teinture, la fabrique de toutes choses nécessaires à la vie et à l’usage des hommes, et généralement dans toutes les sciences et dans tous les arts, tant libéraux que mécaniques ; comme aussi de rechercher, indiquer et donner toutes les nouvelles pièces, monuments, titres, actes, sceaux, médailles qu’il pourra découvrir servant à l’illustration de l’histoire, à l’avancement des sciences et à la connaissance de la vérité ; toutes lesquelles choses, sous le titre susdit, nous lui permettons d’imprimer, faire imprimer, vendre et débiter soit toutes les semaines, soit de quinze en quinze jours, soit tous les mois ou tous les ans, et de ce qui aura été imprimé par parcelles d’en faire des recueils, si bon lui semble, et les donner au public ; comme aussi lui permettons de recueillir de la même sorte les titres de tous les livres et écrits qui s’imprimeront dans toutes les parties de l’Europe, sans que, néanmoins, il ait la liberté de faire aucun jugement ni réflexion sur ce qui sera de la morale, de la religion ou de la politique, et qui concernera en quelque sorte que ce puisse être les intérêts de notre État ou des autres princes chrétiens. […] [NdA] Ce curieux projet de privilège se trouve également aux Manuscrits de la Bibliothèque impériale dans les papiers de Mézeray, au milieu du volume intitulé Dictionnaire historique, géographique, étymologique, particulièrement pour l’histoire de France et pour la langue française ; c’est le même ouvrage que Camusat a publié sous le titre de Mémoires historiques et critiques, etc., par Mézeray.

144. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Le comte de Clermont et sa cour, par M. Jules Cousin. »

Ce titre de lieutenant appartient à Lœwendal et à d’autres généraux plus solides que ne l’était ce rejeton des Condé. […] D’Alembert, dans l’article qu’il lui a consacré comme à un membre de l’Académie (article qu’il s’est bien gardé d’intituler Eloge), a raconté une singulière idée que le prince mita exécution quand il eut vingt ans : « Il avait formé une Société littéraire, aux assemblées de laquelle il assistait quelquefois, et qui avait pris le titre de Société des Arts. […] Ici nous avons affaire à un nouveau témoin, simple et véridique33 ; chaque déposition se complète de la sorte et se confirme ; qualités et faiblesses, tout s’y voit : « A mon arrivée près de ce nouveau général, nous dit Rochambeau, je me trouvai dans une société qui m’était fort étrangère ; ce prince était entouré d’aides de camp qui lui avaient été donnés dans sa petite maison par la fameuse Leduc, sa maîtresse en titre : tous ces messieurs aimaient leurs chevaux et ne voulaient les fatiguer que quand ils étaient commandés ou que le prince montait à cheval. […] Rochambeau, fort intéressant pour nous dans cette partie de ses Mémoires, raconte une anecdote qui caractérise bien les mœurs et procédés militaires de l’époque ; les princes du sang y conservaient jusque dans les hasards de la guerre, leurs immunités et privilèges : « Le maréchal de Saxe envoya demander au prince Charles des sauvegardes, qu’il envoya honnêtement au nombre de cinquante hussards, auxquels on joignit cinquante cavaliers du colonel général, sous le même titre de sauvegarde. […] Les Mémoires de Rochambeau (2 vol. in-8°) ont été publics en 1809 par Luce de Lancival ; mais ce professeur de rhétorique n’a pas mis une seule note à l’édition, n’a éclairci le texte sur aucun point et ne s’est inquiété en rien de le purger des inexactitudes, en ce qui est des noms propres, des titres attribués aux personnes, etc.

145. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Xavier Aubryet » pp. 117-145

Or, tel est et tel fait Xavier Aubryet, le jeune auteur des Jugements nouveaux, qui, par cela seul, justifieront leur titre. […] Voilà un titre qui fait rêver ! […] Ce serait donc un idéal que ce livre… Ce serait plus de l’invention que de l’histoire, ces quatre à cinq Nouvelles publiées sous le titre des Patriciennes de l’Amour. […] En mettant à part ses figures de femmes, qui sont très réussies, le plus grand intérêt de son livre est celui qu’on a pour soi-même, lorsqu’on est très fatigué… Jusqu’aux titres des chapitres sont prétentieux. Puis, sous les titres, il y a des rencontres et des combinaisons impossibles.

146. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Cet homme met des barbarismes jusque sur ses titres. […] Tenez, débrouillez ce grimoire : « Il y a immédiation entre l’aperception immédiate de la force constitutrice du moi et l’idée de la notion de mon être au titre de force absolue, par la raison que je pense et entends la réalité absolue de mon être, de la même manière que j’aperçois ou sens immédiatement l’existence individuelle et actuelle du moi 16. » Savez-vous ce que c’est que cette philosophie ? […] Voici d’abord ce que vous appeliez son grimoire : « Il y a immédiation entre l’aperception immédiate de la force constitutrice du moi et ridée de la notion de mon être au titre de force absolue, par la raison que je pense et entends la réalité absolue de mon être de la même manière que j’aperçois ou sens immédiatement l’existence individuelle et actuelle du moi. » La phrase est rude : Force constitutrice du moi, idée de la notion de mon être au titre de force absolue, réalité absolue de mon être, immédiation entre l’aperception et l’idée ; ce sont là autant de broussailles qui arrêtent l’esprit tout court. […] « Car nulle cause ou force ne peut se représenter sous une image qui ressemble à l’étendue ou à ce que nous appelons matière. » « Toute cause efficiente dans l’ordre physique même est une force immatérielle. » « Les êtres sont des forces, les forces sont des êtres : il n’y a que les êtres simples qui existent réellement à leur titre de forces ; ce sont aussi les véritables substances existantes. » « Aussi les esprits conséquents et qui pensent comme il faut, se trouvent-ils éconduits au point de spiritualiser le monde, comme a fait Leibnitz, en n’admettant d’autre réalité que celle des êtres simples dont toute l’essence est la force active.

147. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

C’est là le titre de gloire de Voltaire dans sa prose, et dans cette partie de ses poésies que le sujet, le temps, la libre humeur du peintre, pouvaient rendre quelque peu prosaïques, sans les laisser moins originales. […] C’est à ce titre qu’un poëte, d’abord de l’école alexandrine, sous l’ancienne royauté, puis de l’école frénétique sous l’anarchie, Lebrun, affecta les écarts d’une veine à la fois savante et forcenée, n’étant d’ailleurs qu’un artiste en paroles, sans libre invention, comme sans principe moral, et d’autant plus impétueux qu’il était plus servile sous la passion ou le pouvoir du moment. […] À ce titre, essayons de traduire la protestation, plus anglaise encore que cosmopolite, que lui inspira l’invasion de la Suisse en 1798. […] En 1823, un jeune ministre anglican, brillant élève de Cambridge et déjà célèbre par quelques poésies grecques, latines, anglaises, était envoyé à Calcutta, pour diriger, à titre d’évêque, les établissements religieux du Bengale. […] L’hymne religieux peut naître dans tous les pays, et à ce titre la plupart des chants chrétiens d’Héber, inspirés par ses études, sa vocation simple, ses contemplations de la foi, avaient précédé son séjour dans l’Inde.

148. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XI »

Aussi bien, avant de partir, il assure l’existence stricte de la mère et de son enfant, en leur laissant un titre de trois mille livres de rente, avec la propriété d’une petite maison de campagne où elle attendra son retour. […] Le grand-oncle de la maison, qui s’est épris de lui à première vue, veut l’investir, en l’adoptant, de son titre de marquis et de son nom d’Orgebac. […] Jacques Vignot pourrait inscrire sur son cachet de diplomate ce titre que Guillaume le Conquérant prenait orgueilleusement dans ses chartes. […] Il y a de la dérision dans la façon dont il apporte à son père le titre de comte qu’il a obtenu pour lui.

149. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Nièces de Mazarin » pp. 137-156

Toutes célèbres à des titres divers, cette cargaison de nièces, venues d’Italie par le coche, étaient et furent les crampons à l’aide desquels l’officier de fortune, devenu cardinal et ministre d’État, entra dans le cœur des plus grandes familles de son temps. […] Je les crois tous mal acquis ; et, du moins, quand j’ai un arrêt en ma faveur, c’est un titre, et ma conscience est en repos (toujours Alceste).” […] Les Nièces de Mazarin ne sont guères là qu’un titre et un prétexte, quoique le titre soit justifié et que le prétexte puisse passer fort bien pour un motif.

150. (1904) Prostitués. Études critiques sur les gens de lettres d’aujourd’hui « Chapitre III. Soubrettes et bonnes à tout faire »

Il pleure, le pauvre affamé : « Le Post-Scriptum de ma vie forme MALHEUREUSEMENT le dernier volume de prose à publier. » Ailleurs, Claretie cite quelques « livres immortels » et le premier titre qu’il proclame, c’est Bug-Jargal ! […] Sachez que, dans le manuscrit d’Hernani, « Victor Hugo a donné à ses actes non pas un numéro mais une lettre spéciale : a, b, c, d, et e. » Apprenez encore que, le titre de ce drame est tracé « en grandes lettres figurant l’imprimerie et séparées les unes des autres » tandis que « le titre de Marion de Lorme est écrit en lettres anglaises ».

151. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Th. Gautier. Émaux et Camées »

Mais ici, dans Émaux et Camées, quoique le titre du livre indique, avec une précision coupante, la préoccupation matérielle de cette imagination objective, le poète n’est déjà plus matérialiste au même degré. […] Son titre est vaincu par son livre ! Ce titre ne dit pas la moitié du livre qu’il nomme.

152. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Gères. Le Roitelet, verselets. »

Le titre même du recueil ne nous alléchait pas. […] Il n’y avait là, dans le titre de ce volume, que la coquetterie innocente, quoiqu’un peu futée, qui consiste à se faire petit pour être vu dans ce monde, offusqué de tant de grands hommes qu’ils se cachent les uns par les autres ! […] M. de Gères a le bonheur des titres.

153. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Louis Bouilhet. Festons et Astragales. »

Le titre seul de ses poésies le dit, du reste : Festons et Astragales ! […] Il y a dans ce titre de Festons et Astragales quelque chose qui rappelle M.  […] Le titre du livre n’est que trop exact.

154. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Introduction »

Tout cela est encore histoire des lettres, et le serait strictement resté malgré les incursions médicales les plus avancées6, si les nouveaux savants, fiers du titre arrogé, n’en avaient immédiatement tiré les conclusions suivantes : « Aujourd’hui que le roman s’élargit et grandit, qu’il commence à être la grande forme sérieuse, passionnée, vivante de l’étude littéraire et de l’enquête sociale, qu’il devient par l’analyse et la recherche psychologique l’histoire morale contemporaine, aujourd’hui que le roman s’est imposé les études et les devoirs de la science, il peut en revendiquer les libertés et les franchises » 7, et treize ans plus tard, Edmond de Goncourt insistait encore : « Ces libertés et ces franchises, je viens seul, et une dernière fois peut-être, les réclamer hautement et bravement pour ce nouveau livre écrit dans le même sentiment de curiosité intellectuelle et de commisération pour, les misères humaines » 8. […] Nous n’avons donc point voulu faire de cette étude un répertoire médical de l’école naturaliste et prétendre en détailler — à titre d’anecdotes — les innombrables recettes.

155. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Barbey d’Aurevilly, Jules (1808-1889) »

— Une plaquette, sans titre, renfermant 12 pièces de vers (Caen, 1854). — Mémorandum (1856). — Deux rythmes oubliés (1858) […] — titre digne de ce hautain, indifférent et méprisant, — ce volume, dis-je, étonnera bien des lettrés, qui n’ont jamais lu les Premières poésies publiées à Caen, chez Hardel, par les soins de G. 

156. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Montesquiou, Robert de (1855-1921) »

Philippe Gille C’est dans la Salammbô de Flaubert, à côté de l’Annonciateur des lunes, que l’auteur des Chauves-souris , M. de Montesquiou-Fezensac, a choisi le titre de son volume de vers. […] Et ce sera certainement un de ses titres à la reconnaissance du siècle que d’avoir, par ses écrits, par ses conférences et par sa participation aux fêtes de Douai, contribué à la résurrection littéraire de cette femme de génie.

157. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 303-308

Son Histoire Ecclésiastique, qui finit au Concile de Constance, est un des plus beaux & des plus utiles monumens élevés à la gloire du Christianisme, & le titre d’une célébrité durable. […] Nous avons encore de M. l’Abbé Fleury plusieurs Ouvrages estimés, dont les plus connus sont ceux qui ont pour titre : Mœurs des Israélites, & Mœurs des Chrétiens.

158. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Paul Nibelle »

Un autre livre de Nibelle, mais qui nous a paru très inférieur aux Légendes de la Vallée, est un petit volume de Récits antiques réunis sous le titre collectif et assez mystérieux de la Fin d’un Songe 7… Nous acceptons le titre comme excellent s’il veut dire que ces récits n’ont pas d’autre valeur qu’un rêve de rhétorique, et que l’auteur, éveillé de cette griserie au souper de Nicias, n’y reviendra plus.

159. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Huysmans vient de publier chez Tresse et Stock sous ce titre : Là-bas. […] Rosny vient de publier, et qui a pour titre : Daniel Valgraive. […] Abel Hermant, et le volume, édité par Charpentier, a pour titre : Serge. […] Le Cuirassier blanc est la première de ces nouvelles et a donné son titre au livre. […] C’est le titre du nouveau roman que M. 

160. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pailleron, Édouard (1834-1899) »

De tels titres, tombant sous nos yeux, dans un de ces nids d’acide carbonique que nous appelons à Paris un beau troisième sur une belle avenue, nous communiquent soudain les mêmes élans vers l’être qui agitaient Charles Bovary, dans sa chambre d’étudiant de Rouen. […] Un autre a pour titre : Nirvâna.

161. (1925) La fin de l’art

On ne lui avait changé que le titre et remplacé la signature par trois étoiles. […] Il y a même eu, il y a quelques années, une collection populaire sous ce titre fallacieux. […] On voit les livres dont il est question, car les titres en sont presque toujours reproduits. […] Le titre est à la fois ingénu et piquant. […] Et finalement je trouve charmant que ce nom et ce titre soient usurpés par un institut de frivolités.

162. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Hommes et dieux, études d’histoire et de littérature, par M. Paul De Saint-Victor. »

Et Eugène Delacroix, qui venait de lire un article de lui sur le Cid, lui écrivait : « Je penserai à cela pendant quinze jours, et j’en ferai de meilleure peinture. » Ce sont là des suffrages, des titres de noblesse, et ils sont justifiés par ce qu’on lit depuis près de quinze ans, chaque dimanche soir, sous cette fière et résonnante signature : analyses d’ouvrages d’art ou de pièces de théâtre, feuilletons ou salons, comptes rendus qui sortent du cadre et qui sont eux-mêmes de brillants portraits ou des tableaux. […] Hommes et Dieux, c’est le titre du premier livre qu’il publie, et ce titre est exact, non pas tant en effet parce qu’il y a placé, en commençant, la description de quelques grandes divinités antiques, la Vénus de Milo, Diane, Gérés et aussi Hélène, la déesse de beauté, mais parce que partout, dans les jugements de M. de Saint-Victor, dans les rangs qu’il assigne, dans les étages et comme les sphères d’admiration qu’il embrasse, respire et règne une véritable religion littéraire.

163. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre XV. La commedia dell’arte au temps de Molière et après lui (à partir de 1668) » pp. 293-309

Il est vraisemblable, avons-nous dit, qu’un canevas italien, intitulé Il Ritratto (le Portrait), très différent de celui des Gelosi qui porte le même titre, fut utile à Molière pour la composition du Cocu imaginaire, mais il est impossible de déterminer dans quelle mesure, le canevas primitif ne nous étant pas connu, et les Italiens ayant, à coup sûr, profité de ce qu’il y avait à leur convenance dans la pièce française. […] Il y a pourtant, de cette revanche d’ailleurs légitime, des traces bien frappantes jusque dans le répertoire de l’Arlequin Dominique : en voici un remarquable exemple : un peu plus d’un an après la première représentation du Malade imaginaire, les Italiens en donnèrent une grossière copie sous le titre de : Le Triomphe de la médecine, représenté le 14 mai 1674, presque en même temps que la dernière œuvre de Molière était reprise par la troupe française. […] On y relève, en effet, de nombreux italianismes et même des vers entiers en italien : Che si non era morta, c’était grande merveille,                Perchè in suo negotio Era un poco d’amore e troppo di cordoglio : Che’l suo galano sen’ era andato in Allemagna Servire al signor Brandebourg una campagna… Remarquez aussi le titre de ces versions amplifiées : Receptio publica unius juvenis medici, ce qui s’appliquerait mieux à la réception de Cintio del Sole qu’à celle d’Argan.

164. (1890) L’avenir de la science « I »

La faiblesse de notre âge d’analyse ne permet pas cette haute unité ; la vie devient un métier, une profession ; il faut afficher le titre de poète, d’artiste ou de savant, se créer un petit monde où l’on vit à part, sans comprendre tout le reste et souvent en le niant. […] Bien des gens renoncent aussi volontiers au titre de poète. […] Mais, si l’on entend par poésie cette faculté qu’a l’âme d’être touchée d’une certaine façon, de rendre un son d’une nature particulière et indéfinissable en face des beautés des choses, celui qui n’est pas poète n’est pas homme, et renoncer à ce titre, c’est abdiquer volontairement la dignité de sa nature.

165. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre III. Mme Sophie Gay »

Elle écrivit ces feuilletons charmants du vicomte de Launay, chef-d’œuvre de la légèreté féminine, qui est pour le dix-neuvième siècle ce que les lettres de Mme de Sévigné sont pour le dix-septième, mais Mme Sophie Gay n’eut pas un pareil bonheur… Mme Sophie Gay, qui a fait une montagne de romans que je ne conseillerai à, personne de gravir, et dans lesquels je retrouve, ensemble ou tour à tour, les influences, déteintes ou mélangées, de Picard, de Droz, de Sénancourt, et surtout de Mme de Genlis, non pour la raison, que Mme de Genlis avait, mais pour l’agrément, que Mme de Genlis n’avait pas, Mme Sophie Gay a, comme sa fille, voulu une fois faire son livre de femme, — un livre dans lequel la prétention virile et l’imitation des littérateurs de son temps qui avaient eu du succès, — ces deux choses qui constituent le bas-bleuisme, — pouvaient n’être absolument pour rien, et ce livre, dont le titre frappe au milieu des autres titres de ses œuvres (la Physiologie du Ridicule), prouve au contraire combien chez Mme Gay, le bas-bleu avait rongé la femme, et combien elle était peu propre à traiter un sujet qui demandait plus qu’aucun autre les qualités naturelles à la femme, c’est-à-dire de la grâce sincère et, à force de finesse de la profondeur. […] Le titre du livre en effet promet une idée que le livre ne tient pas.

166. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Sous ce modeste titre d’Études biographiques sur la Révolution d’Angleterre 6, Guizot a publié un volume d’histoire qui aurait bien eu le droit, à ce qu’il me semble, quand on pense au nom et au talent de l’auteur, de porter un titre plus orgueilleux. […] Heureusement, le livre de Guizot porte dans son titre le mot qui nous remue, à tous, les entrailles.

167. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

Cela disait en deux mots, — plus un titre est bon, moins il en a, — cela disait en deux mots ce que l’auteur a voulu faire, et ce qu’il a voulu faire était bien assez difficile pour n’avoir pas besoin de le compliquer par toutes les superfétations du titre lourd qu’il a choisi. […] Hatin, jusqu’à la Révolution française, — qui déchaîna le journalisme, jusque-là contenu sous la main des gouvernements, — et son histoire, à cette grande presse dérisoire qui fut si peu de chose, n’aurait-elle pas été bientôt écrite, si l’auteur de l’Histoire de la Presse en France, tenant à justifier son titre, n’avait remonté les courants de la Fronde et de ses pamphlets pour y trouver ce qu’il appelle la petite Presse ?

168. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Armand Hayem »

Son livre actuel, sous son titre imposant de l’Être social 46, n’était primitivement qu’une réponse à la question de savoir « quelles sont les raisons de la différence qui peut exister dans les opinions et les sentiments moraux des différentes parties de la société ». […] Armand Hayem, malgré tout son respect pour le danseur qui l’a jugé, en a appelé au public, et il a publié son mémoire, dont il a fait un livre, sous le titre métaphysique et hardi de l’Être social. […] III Tel donc est ce livre de l’Être social, au titre d’une grandeur trahie, écrit par un de ces esprits modernes qui n’est sûr de rien, et qui est adressé à des gens qui non plus ne sont sûrs de rien comme lui, — et pas même de la valeur de son livre.

169. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

I Voilà un mauvais titre ! […] Dans tous les cas, c’est là un titre beaucoup trop fort en gueule et en éclats de rire pour le recueil de poésies de ce nouveau poète, d’un nom si beau, — M.  […] Sur le titre seul, en effet, ne dirait-on pas que ce livre est toute une beuverie à la Rabelais ou à la Saint Amand ?

170. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre V. Autres preuves tirées des caractères propres aux aristocraties héroïques. — Garde des limites, des ordres politiques, des lois » pp. 321-333

Qu’on voie par là si les commentateurs de la loi des douze tables ont été bien avisés de placer dans la onzième le titre suivant, auspicia incommunicata plebi sunto . […] Après avoir dans les premières tables établi les lois qui sont propres à une démocratie (particulièrement la loi testamentaire) en communiquant tous ces droits privés au peuple, ils rendent la forme du gouvernement entièrement aristocratique par un seul titre de la onzième table. […] De crainte d’éveiller la jalousie du peuple en lui enlevant le privilège nominal de l’empire, imperium, il prit le titre de la puissance tribunitienne, potestas tribunitia, se déclarant ainsi le protecteur de la liberté romaine.

171. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre quatrième. Du cours que suit l’histoire des nations — Chapitre VII. Dernières preuves à l’appui de nos principes sur la marche des sociétés » pp. 342-354

Enfin dans les monarchies, les princes s’honorent du titre de cléments. […] On jugera aussi si l’un a eu raison de croire jusqu’ici que Tarquin l’Ancien prétendit donner aux nations dans la formule dont nous venons de parler, un modèle pour les cas semblables. — Ainsi le droit des gens héroïques du Latium resta gravé dans ce titre de la loi des douze tables : si quis nexum faciet mancipiumque uti lingua nuncupassit ita jus esto . C’est la grande source de tout l’ancien droit romain, et ceux qui ont rapproché les lois athéniennes de celle des douze tables, conviennent que ce titre n’a pu être importé d’Athènes à Rome.

172. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — I. » pp. 413-433

Les collèges des Oratoriens étaient en petit une académie, et quelquefois même en avaient le titre. […] Dans la nouvelle organisation réglée par le Premier consul, et qui répartissait les détails de l’administration militaire entre deux corps différents, l’un conservant l’ancien titre de commissaires des guerres et destiné à surveiller l’emploi des matières et les approvisionnements, l’autre, sous le titre d’inspecteurs aux revues, destiné à constater le chiffre de l’effectif, Daru fut compris dans la création de ce dernier corps ; et ce fut en cette qualité d’inspecteur aux revues qu’il fut envoyé à l’armée d’Italie et qu’il fit la campagne de Marengo. […] Pendant qu’il était encore en Italie comme inspecteur en chef aux revues, dans l’hiver de 1800, une femme, auteur de petits vers et d’un Éloge plus sérieux de Montaigne, Mme de Bourdic-Viot, qui s’appelait sa compatriote, lui écrivait ces mots affectueux et tout littéraires, qui, après les titres officiels et sévères que nous venons d’énumérer, peignent bien la double existence de Daru à cette époque : Quand nous serez-vous rendu ? […] C’est au Lycée qu’il avait lu l’hiver précédent, et avec un applaudissement unanime, son joli conte imité et abrégé de celui de Casti, et qui a pour titre : Le Roi malade ou la Chemise de l’homme heureux 94.

173. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « William Cowper, ou de la poésie domestique (I, II et III) — III » pp. 178-197

Ordinairement il intitule ses chants d’après le morceau de début ou le tableau principal qui les décore : ainsi un des chants s’intitule Le Jardin ; un autre Le Soir d’hiver, un autre Promenade d’un matin d’hiver, un autre Promenade d’hiver à midi ; mais le second chant a pour titre Le Cadran, quoiqu’il n’y soit point question d’une telle chose ; c’est un titre mystique et symbolique, comme qui dirait les signes des temps. […] … Ce chant, pour justifier son titre, traite des fleurs, des travaux du jardinage : « Qui aime un jardin aime aussi une serre. » Il y a des préceptes tout particuliers sur l’art d’élever les courges ; le poète y parle d’après sa propre expérience, et comme quelqu’un qui a mis la main à la bêche et à la terre. […] Si vaste et rapide est le coup d’œil de l’esprit, qu’en peu de moments je me retrace (comme sur une carte le voyageur, les pays parcourus) tous les détours de mon chemin à travers maintes années… Il poursuit de la sorte, et, par une association insensible, il arrive à se retracer quelques circonstances émouvantes de son passé ; une allusion directe nous ramène à la perte de son père, dont il se reproche de n’avoir pas assez apprécié l’amitié sous sa forme un peu sévère : « Un ami est parti, peut-être le meilleur ami de son fils, un père dont l’autorité, même quand elle se montrait en apparence le plus sévère et qu’elle rassemblait toute sa force, n’était que la contenance plus grave de la tendresse… » Puis tout d’un coup, et sans autre transition, il se met à tracer cet exquis et mémorable tableau qui a donné son titre au sixième livre, La Promenade d’hiver à midi. […] … La pièce la plus considérable qu’il ait composée dans les dernières années, et qui est d’une imagination aussi forte qu’élevée, a pour titre Le Chêne de Yardley ; elle lui avait été inspirée par un chêne antique qu’il avait vu dans ses promenades autour de Weston, et qui était réputé contemporain de la conquête des Normands.

174. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Monsieur Michaud, de l’Académie française. » pp. 20-40

III, p. 105), et qui a pour titre Ermenonville, ou le Tombeau de Jean-Jacques. […] Parvenu à s’échapper de Paris, il alla passer ces années menacées sur les rivages de l’Ain et dans les montagnes du Jura ; c’est ce retour consolant à la nature, cette première saison d’exil et de mélancolique douceur, qu’il a voulu consacrer dans Le Printemps d’un proscrit, poème descriptif, qui n’a de joli que l’intention et le titre. […] Deux brochures qu’il publia en 1800, sous le titre d’Adieux à Bonaparte, montrent combien il eut peine à entrer dans l’esprit et le génie de l’époque consulaire. […] Toute cette brochure pourrait aussi bien s’intituler de cet autre titre : Comment un homme d’esprit se trompe au début d’un gouvernement qui aura quatorze ans de durée. […] Cette Histoire pour lui, c’était son devoir, son titre à l’estime, cet ouvrage solide que tout écrivain qui se respecte doit faire une fois dans sa vie ; le journal, c’était son plaisir, son second vin de Champagne, sa malice et sa gaieté.

175. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre I. »

. — Justification d’un titre, en apparence, un peu trop général […] Ces traditions sont les suprêmes vestiges des croyances primitives de la race noire et, à ce titre, méritent d’être sauvées de l’oubli. […] Quant au titre principal : Aux lueurs des feux de veillée, il s’explique par les conditions dans lesquelles se racontent généralement ces récits. […] Le lion n’est pas toujours pour eux le roi des animaux et l’éléphant leur paraît plus souvent digne de ce titre d’honneur. […] Quoi qu’il en soit, il est un fait à retenir c’est qu’à part le titre de roi donné à l’éléphant on ne voit pas trace dans les fables indigènes d’une société animale constituée avec ses marabouts, ses parasites des puissants, ses dignitaires et ses magistrats, bien que la société indigène offre des exemples d’un semblable état de choses29.

176. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre VII. Mme de Gasparin »

Son titre se comprend à peine et il n’est signé d’aucun nom. […] En écrivant un pareil titre, que nous osons blâmer parce qu’il n’est pas clair, au front d’un livre qui est tout clarté, l’auteur a parlé, d’ailleurs, comme tant de mystiques, une langue intelligible pour lui seul. […] Pour comprendre ces titres-là, chargés, comme d’électricité, de tant de significations secrètes, il faut avoir l’âme au diapason de celle qui écrit les Horizons prochains ! […] Le titre de ce livre délicieux devient presque faux, quand il s’agit de le préciser. […] VI Il y a neuf mois à peu près que nous parvinrent ces Horizons prochains dont l’auteur, qui est une femme connue par d’autres écrits, a fait le meilleur de ses titres, et qu’elle préfère à son nom.

177. (1864) Cours familier de littérature. XVII « XCVIIe entretien. Alfieri. Sa vie et ses œuvres (2e partie) » pp. 1-80

Le cardinal d’York hérita authentiquement des titres de prétendant à la couronne des Stuarts. […] Mon mari était roi ; respectez en lui son titre, et en moi son nom ! […] La reine-veuve a été annoncée sous le titre de princesse de Stolberg. […] Ainsi avaient été arrêtés sous le titre d’otages une foule de jeunes gens des plus nobles familles. […] Parcourons ses titres.

178. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Ramond, le peintre des Pyrénées — II. (Suite.) » pp. 463-478

Malgré ces mots du titre, grand schisme d’Occident, qui donnent d’abord l’idée d’une autre date bien postérieure, la scène se rapportait à la fin du xie  siècle et à l’époque des démêlés du pape Grégoire VII avec l’empereur. […] Celui-ci, conseiller privé de la régence de Saverne, chef du conseil et secrétaire du cardinal (on lui donne alternativement tous ces titres), appliquait en effet ses connaissances précises à l’administration de ce petit État, en même temps qu’il charmait par son esprit l’intérieur du palais. […] Ce curieux voyage est le sujet d’un volume publié en 1789, sous le privilège, comme on disait, de l’Académie des sciences, et sous le titre d’Observations faites dans les Pyrénées, pour servir de suite à celles que l’auteur avait déjà faites sur les Alpes dix années auparavant. […] Mais en même temps et en attendant que cette épopée encore à naître fut venue, Ramond, vers 1807, savait fort bien déterminer le caractère littéraire d’un siècle qui était le sien et qui a aussi sa force et son originalité : On le dépréciera tant qu’on voudra ce siècle, disait-il, mais il faut le suivre ; et, après tout, il a bien aussi ses titres de gloire : il présentera moins souvent peut-être l’application des bonnes études à des ouvrages de pure imagination, mais on verra plus souvent des travaux importants, enrichis du mérite littéraire… Nos plus savants hommes marchent au rang de nos meilleurs écrivains, et si le caractère de ce siècle tant calomnié est d’avoir consacré plus particulièrement aux sciences d’observation la force et l’agrément que l’expression de la pensée reçoit d’un bon style, on conviendra sans peine qu’une alliance aussi heureuse de l’agréable et de l’utile nous assure une place assez distinguée dans les fastes de la bonne littérature.

179. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Quatre sujets étaient proposés, dont les titres seuls témoignaient de cet esprit de bon accueil et d’entière ouverture qui devait présider à l’examen. […] Émile de Labretonnière, membre de l’Académie de La Rochelle, dont la pièce a obtenu la première de ces mentions, a composé, sous le titre de Petit Souper, tableau de chevalet, une scène nocturne qui se passe à la Maison d’or, en carnaval, et où il introduit des originaux et des masques à demi philosophes qui parlent très spirituellement de nos vices et de nos travers. […] L’ouvrage qui a obtenu le premier prix parmi les 129 présentés, et qui a paru le plus s’approcher de l’idée qu’on se pouvait faire d’une nouvelle excellente, a pour titre Cécilie. […] La nouvelle qui a obtenu le second prix, et qui a pour titre Le Chant des Hellènes, est une confession, ou du moins une confidence, celle d’une femme à une jeune amie qu’elle veut prémunir contre un travers dont elle n’a pas pu se garder elle-même. « Préserver son imagination de tout écart n’est qu’un simple calcul de bonheur pour une femme vertueuse » : cette épigraphe, empruntée à Mme Necker de Saussure, se trouve justifiée par le récit ; mais ce récit est facile, naturel, coulant, et n’a rien d’une prédication.

180. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

Le titre était modeste ; la fonction était délicate. […] Le roi de Saxe n’avait voulu établir de vice-roi, ni en titre ni de fait ; il n’avait délégué le pouvoir à personne et s’en était réservé la plénitude, « précisément parce qu’il ne voulait l’exercer qu’avec mesure. » Il en résultait bien des lenteurs et des embarras. […] Le plus populaire des ministres était le prince Joseph Poniatowski, la fleur des héros, qui joignait au titre de commandant en chef de l’armée le portefeuille de la guerre : « Son éloge, nous dit M.  […] Bignon, et où il se retrouvera en rapports étroits avec M. de Senfft : « Il réussit dans cette commission (de gagner aux vues du Cabinet français le chanoine Escoïquiz), et ce fut, depuis, son titre à la faveur.

181. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. (Suite et fin.) »

Il suivit de près son maître et se mit en route pour Dresde le 5 février 1810 : « Il quittait, après un séjour de près de quatre ans, nous dit-il, cette France, pays privilégié du Ciel, à tant de titres, où la civilisation, plus ancienne et plus complète qu’ailleurs, a donné aux lois de l’honneur et de la probité cette fixité d’axiomes qui, sans les faire peut-être observer davantage, ne laisse en problème ni en discussion rien de ce qui appartient aux bases des rapports sociaux et du commerce des hommes entre eux ; pays où le langage a une valeur mieux déterminée, où tous les ressorts de la vie sociale ont un jeu lus aisé, ce qui en fait, non comme ailleurs un combat, mais une source de jouissance. » J’aime de temps en temps ces définitions de la France par un étranger ; elles sont un peu solennelles sans doute et ne sont pas assurément celles que nous trouverions nous-mêmes ; nous vivons trop près de nous et trop avec nous pour nous voir sous cet aspect ; le jugement d’un étranger homme d’esprit, qui prend son point de vue du dehors, nous rafraîchit et nous renouvelle à nos propres yeux : cela nous oblige à rentrer en nous-mêmes et nous fait dire après un instant de réflexion : « Sommes-nous donc ainsi ?  […] Cet abbé, bizarrement célèbre, et qui s’était intitulé lui-même dans un de ses accès de flagornerie « l’aumônier du dieu Mars », avait été chargé, sous le titre d’ambassadeur, de prendre en main le mouvement de la nation polonaise au moment où la guerre contre la Russie se décida. […] Bignon, mais avec un titre et des pouvoirs tout autrement considérables. […] Mais il n’est pas moins vrai que l’abbé prit au rebours toute sa mission, tant qu’elle fut possible et réalisable ; l’écrit apologétique et agressif qu’il publia, en 1815, sous le titre d’Histoire de l’Ambassade dans le Grand-Duché de Varsovie, prouve et dépose contre son auteur même.

182. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « M. BRIZEUX (Les Ternaires, livre lyrique.) » pp. 256-275

Pourquoi ce titre de Ternaires ? […] Évidemment l’auteur était en quête d’un titre ; j’en aurais mieux aimé un plus simple, le premier trouvé. […] Le plus réel inconvénient du titre abstrait, et de ce qui s’ensuit, c’est de rendre le bord du vase moins accessible pour bien des lèvres délicates et féminines. […] Quel plus délicat et plus profitable avis que celui-ci qu’i adresse sous ce titre : A PLUS D’UN.

183. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXIV. Arrestation et procès de Jésus. »

Hanan, bien qu’auteur véritable du meurtre juridique qui allait s’accomplir, n’avait pas de pouvoirs pour prononcer la sentence de Jésus ; il le renvoya à son gendre Kaïapha, qui portait le titre officiel. […] Le titre de « roi des Juifs », que Jésus ne s’était jamais donné, mais que ses ennemis présentaient comme le résumé de son rôle et de ses prétentions, était naturellement celui par lequel on pouvait exciter les ombrages de l’autorité romaine. […] Il craignait que trop d’indulgence pour un accusé auquel on donnait le titre de « roi des Juifs » ne le compromît. […] Affectant de rire du titre pompeux que l’on donnait à Jésus, il le fit fouetter 1141.

184. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XIX. Mme Louise Colet »

… Les Derniers Marquis et les Derniers Abbés, si on en croit l’ambition de leurs titres, sont de ces livres-là. […] On le savait bien, on croyait le savoir, Mais ce qu’on ne savait point, c’est que cette plume ne gratterait pas cette place ; c’est que madame Colet n’avait pas d’ongles pour la gratter ; c’est qu’elle resterait impuissante devant ces quelques brins d’herbe obstinés à reparaître ; et que ces titres à faire trembler pour ce qu’ils contiennent — les Derniers Abbés et les Derniers Marquis ne devaient être que deux impostures et deux bêtises, faites par le dernier des bas-bleus. […] On s’attendait à une brillante archiloquiade et on tombe dans une jocrisserie… C’est vraiment à, croire que ce titre des Derniers Marquis donné à une chose si triviale et si sotte, n’est qu’une invention d’éditeur pour faire lever de ses rayons, cette prodigieuse imbécillité. […] La sienne n’en a pas, elle est empâtée… Dans son Italie des Italiens, titre qu’elle emprunta à un discours du trône de Victor-Emmanuel, elle n’est pas, — il faut en convenir, — tout à fait aussi misérable et dénuée que dans ses romans, mais la faute n’en est point à elle… Pour qui n’existe pas par soi-même, l’histoire qui est quelque chose par elle-même, elle !

185. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre troisième. Découverte du véritable Homère — Chapitre VII » pp. 278-283

Grâces à notre découverte, Homère est assuré désormais des trois titres immortels qui lui ont été donnés, d’avoir été le fondateur de la civilisation grecque, le père de tous les autres poètes, et la source des diverses philosophies de la Grèce. Aucun de ces trois titres ne convenait à Homère, tel qu’on se l’était figuré jusqu’ici.

186. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (3e partie) » pp. 5-56

Les plus populaires de ces gouvernements ne réalisent pas plus de liberté que les autres ; ils commandent et ils obéissent à des titres différents, mais ils commandent l’obéissance avec la même obligation d’obéir ; dans aucun il n’y a place pour ce qu’on appelle liberté dans la langue de J. […] Voyez comme le spiritualisme social se dégage déjà de la matière, et comme le véritable contrat social de la nature se spiritualise et se divinise en découvrant, non pas dans le corps humain, mais dans l’âme humaine, l’origine, le titre, l’objet, et la fin de la société politique ! […] Je m’engagerais à parcourir ainsi avec vous, un à un, tous les instincts en apparence les plus physiques de l’homme venant en ce monde, et de vous amener à découvrir avec une évidence solaire, dans chacun de ces instincts élémentaires, la source, le titre divin, la révélation irréfutable du vrai contrat social : souveraineté divine manifestée par la souveraineté de la nature, et imposant aux hommes de tous les âges et de tous les pays le contrat social de la moralité et de la vertu, la politique du devoir au lieu de la politique du droit, le gouvernement pour l’âme au lieu du gouvernement pour les besoins, le progrès aboutissant à l’immortalité et à Dieu par la vertu au lieu du progrès partant de la chair et aboutissant à la chair. […] Ce ne sont ni les despotes, ni les aristocrates, ni les démocrates, qui ont créé le divin phénomène de la société politique ; ce ne sont ni les dynasties, ni les théocraties, ni les autocraties, ni les démocraties, qui peuvent sanctifier en elles le titre au commandement humain, divin, aristocratique ou populaire, à la souveraineté, à l’organisation, à la conservation, au perfectionnement de la société politique. […] XVI Notre contrat social, à nous, le contrat social spiritualiste, au contraire, celui qui cherche son titre en Dieu, qui s’incline devant la souveraineté de la nature, celui qui ne se reconnaît d’autre droit que dans ce titre magnifique, et plus noble que toutes les noblesses, de fils de Dieu, égal par sa filiation et par son héritage à tous ses frères de la création, celui qui ne croit pas que tout son héritage soit sur ce petit globe de boue, celui qui ne pense pas que l’empire de quelques millions d’insectes sur leur fourmilière, renversant ou bâtissant d’autres fourmilières, soit le but d’une âme plus vaste que l’espace, et que Dieu seul peut contenir ou rassasier ; celui qui croit, au contraire, à l’efficacité de la moindre vertu exercée envers la moindre des créatures en vue de plaire à son Créateur, celui qui place tous les droits de l’homme en société dans ses devoirs accomplis envers ses frères ; celui qui sait que la société humaine, civile et politique, ne peut vivre, durer, se perfectionner en justice, en égalité, en durée, que par le dévouement volontaire de chacun à tous, dévouement du père au fils, de la femme à l’époux, du fils au père, des enfants à la famille, de la famille à l’État, du sujet au prince, du citoyen à la république, du magistrat à la patrie, du riche au pauvre, du pauvre au riche, du soldat au pays, de tout ce qui obéit à tout ce qui commande, de tout ce qui commande à tout ce qui obéit, et, plus haut encore que cet ordre visible, celui qui conforme, autant qu’il le doit et qu’il le peut, sa volonté religieuse à cet ordre invisible, à ce principe surhumain que la Divinité (quel que soit son nom dans la langue humaine) a gravé dans le code, dans la conscience, table de la loi suprême ; celui qui sait que, sous cette législation des devoirs volontaires qu’on nomme avec raison force ou vertu, il n’y a ni Platon, ni J.

187. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Au lieu de l’appeler le Livre du peuple et de le lancer à cette partie déshéritée, souffrante et irritée de la société, adressez-le, sous un autre titre, à la partie aisée, privilégiée, heureuse et jouissante de l’humanité, et montrez-lui les moyens pratiques d’améliorer sans le renverser l’état social. […] — Oui, me répondit-il avec un air d’embarras et en détournant les yeux. — Mais vous m’aviez promis qu’il ne paraîtrait qu’après que vous me l’auriez fait relire à moi-même, et sans doute vous l’avez rendu aussi inoffensif que nous en étions convenus et vous en avez changé l’adresse et le titre ? […] Le silence et l’abstention m’étaient d’autant plus commandés, que je passais alors (ce qui était faux) pour avoir conclu avec Ledru-Rollin un traité secret d’action commune pour nous partager le gouvernement de la république sous le titre de deux consuls, l’un de l’extérieur, l’autre de l’intérieur, s’entendant ensemble pour administrer les ressorts de l’État. […] Il vint un matin chez moi et m’avoua l’embarras où il se trouvait. « N’êtes-vous pas lié, me dit-il, avec Pastoret, qui est poëte distingué aussi et directeur du sceau des titres au ministère de la justice ? […] Avant que la journée fût achevée, Pastoret me répondit que c’était fait et que le roi Charles X ajoutait à cette grâce la dispense de payer au sceau des titres les douze ou quinze mille francs qu’on payait ordinairement pour la noblesse.

188. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « I »

Oscar Comettant consentira-t-il à réunir en volume, sous le titre croustillant de Wagner pharmacien, ces brillants articles du Siècle où il a condensé tant de fois le meilleur de lui-même ? […] C’est un travail bibliographique qu’on nous présente sous ce titre, et il est fort intéressant, sans d’ailleurs faire double emploi avec aucun autre ouvrage relatif à Wagner. […] En titre : Les fêtes de Weimar, — Le Prométhée. […] En titre : Lohengrin. […] En titre : La maison de Goethe.

189. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 457-512

S'il est vrai, comme l'a dit un grand Poëte*, que le plus ou le moins d'invention & d'intérêt soit ce qui distingue & subordonne entre eux les Hommes célebres ; on sera forcé de convenir, qu'à ce titre M. de Voltaire ne pourra soutenir de comparaison avec les Poëtes qui l'ont précédé. […] La premiere a mérité à son Auteur le titre de Quinte-Curce François, sans doute parce que l’Historien d’Alexandre n’a pas été plus scrupuleux que celui du Roi de Suede. […] L’attention de répéter sans cesse que le Czar est un grand Homme, annonce tout au plus un Ouvrage de commande, & ne persuaderoit pas la supériorité du Héros, s’il n’avoit pas lui-même d’autres titres pour la faire sentir. […] Seroit-ce donc à ce titre que M. de Voltaire jouiroit d'un privilége que les Turenne, les Luxembourg, les Catinat, les l'Hôpital, les Daguesseau, on si bien mérité & n'ont point obtenu ? […] Les Scythes sont évidemment les enfans des Chérusques, Tragédie connue auparavant sous le titre d'Arminus, dont l'Auteur n'auroit peut-être pas obtenu la représentation [quoique reçue depuis quatre ans, si la Piece de M. de Voltaire eût réussi.

190. (1875) Premiers lundis. Tome III « Instructions sur les recherches littéraires concernant le Moyen Âge »

Vous mettrez une égale importance à tous manuscrits étendus en vers, quel qu’en soit le titre ; aux voyages, aux écrits satiriques désignés sous le nom de Bibles ; à ceux qui s’intitulent Bestiaires, Volucraires, Lapidaires, ou qui s’offriraient sous des titres latins ; aux espèces de compilations scientifiques, comme l’Image du monde ; aux grands ouvrages allégoriques du genre du Roman de la Rose ; aux grands apologues, aux branches nouvelles qu’on pourrait retrouver du célèbre Roman de Renart, par exemple. […] Des traités en langue vulgaire sur les divers arts et métiers, sur diverses parties des sciences d’alors, des livres de compte même peuvent devenir précieux pour l’histoire des origines et des progrès de la langue, par leur date, par leur terminologie, La littérature de ces époques revendique très directement, et à titre même de poèmes didactiques, les traités en vers sur la chasse, sur l’équitation, sur les échecs, etc.

191. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre II. Mme Le Normand »

écouterait qui voudrait le bruit conservé, lirait qui voudrait les petits papiers qu’on exhume, mais on ne s’est pas contenté de jouer simplement des grands noms dans l’intérêt d’un livre qui n’a que l’intérêt de son titre. […] Une Vie donc de Mme de Staël, tel serait le titre sincère, le titre loyal du livre d’aujourd’hui, — souricière où ne manqueront pas de se prendre tous ceux qui voudront grignoter un peu de cette guipure, de ce splendide point d’Angleterre qu’on appelle l’esprit de Mme de Staël !

192. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. J. Autran. Laboureurs et Soldats, — Milianah. »

Le titre donc des livres de M.  […] … Quand nous nous en allons en égoïstes Contemplations de toutes sortes, quand nous ne méditons que sur nous-mêmes, quand la poésie du moi, dans la littérature du xixe  siècle, suit la philosophie du moi, comme le laquais suit son maître, nous trouvons nouveau et excellent ce titre impersonnel et viril qui nous promet des peintures saines et mâles, des mœurs naïves et touchantes et des sentiments de héros. Seulement le livre tiendra-t-il toutes les promesses de son titre, et M. 

193. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVII. Des panégyriques ou éloges adressés à Louis XIII, au cardinal de Richelieu, et au cardinal Mazarin. »

Mais il dirigea la paix de Munster, il fit la paix des Pyrénées, il donna l’Alsace à la France, il prévit peut-être qu’un jour la France pourrait commander à l’Espagne : voilà ses titres pour la renommée. Soutenu de ces titres et de sa puissance, il trouva des panégyristes. […] Alors l’estime est pour le génie, le respect pour la vertu, et les bienséances pour les titres.

194. (1868) Curiosités esthétiques « V. Salon de 1859 » pp. 245-358

Je pourrais faire défiler sous vos yeux le titre comique à la manière des vaudevillistes, le titre sentimental auquel il ne manque que le point d’exclamation, le titre-calembour, le titre profond et philosophique, le titre trompeur, ou titre à piège, dans le genre de Brutus, lâche César ! […] Je crois plutôt que le titre a été composé suivant la recette de Misanthropie et Repentir. Le vrai titre serait donc : Personnes amoureuses mangeant une gibelotte. […] quel titre ! […] Voilà le vrai titre !

195. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [II] »

On aura remarqué ce titre d’adjudant-commandant, qui n’est guère usité et qui ne se donnait pas en effet dans le langage courant. […] Les deux titres correspondaient ; celui d’adjudant-commandant ne s’était introduit dans la langue officielle que depuis la réorganisation du corps d’état-major, datant du 10 octobre 1801. Malgré l’équivalence des titres, il y avait pourtant une nuance. […] Ce fut le cas pour Jomini ; mais, en recourant aux pièces officielles, je suis frappé d’un détail : bien que ces qualifications à adjudant-commandant ou de colonel y figurent à peu près indifféremment, et quelquefois l’une et l’autre dans la même pièce, il en est une de juin 1810, que je produirai en son lieu, dans laquelle l’appellation de colonel donnée à Jomini a été effacée de la main même du maréchal Berthier, qui y a substitué le titre d’adjudant-commandant. […] Je lui représentai que la simple annonce de ce projet attacherait pour jamais, par des liens indissolubles, la Russie, l’Autriche et la Prusse, que sans cela tant de rivalités diviseraient entre elles. » Jomini, dans son mémoire, proposait au contraire de pardonner généreusement au neveu de Frédéric le Grand, de lui accorder même le titre de roi de Pologne, s’il voulait s’allier à nous pour conquérir une portion du royaume.

196. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DE BARANTE. » pp. 31-61

Il la méritait à bien des titres. […] Ces Mémoires, qui parurent à la première Restauration et qui en promulguaient assurément les titres les plus glorieux, n’avaient d’ailleurs (est-il besoin de le dire ?) […] Le sujet prend une sorte d’unité qu’il n’aurait pas si je l’avais traité à titre d’histoire générale. » Ainsi, dans ce choix des quatre ducs de Bourgogne, M. de Barante voyait surtout une manière ingénieuse de découper et de prendre de biais un large pan de l’histoire de France. […] Monnard18, on trouve dans les tomes VII et VIII, à titre d’appendice, d’excellentes dissertations de M. de Gingins, qui prennent ces événements fameux par un revers assez inattendu, mais désormais impossible à méconnaître, sauf la mesure. […] Enfin la campagne qui se termina à la bataille de Nancy, et qui forme la troisième période de la guerre de Bourgogne, cette expédition dans laquelle le duc de Lorraine recruta dans les cantons, moyennant solde fixe, les hommes d’armes de bonne volonté, ne fut à aucun titre une guerre nationale, pas plus que toutes celles du même genre où les troupes suisses capitulées ont figuré depuis.

197. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 489-496

« Je passe, Monsieur, au quatrieme Libelle : son titre est des Dictionnaires de calomnies *, auxquels il fourniroit un article des mieux conditionnés. […] Ce Libelle, qui a d’abord paru sous le titre d’Extrait d’un Ouvrage nouveau, Chap. 15, fait à présent partie du tome 13 de la Collection complette des Œuvres de M. de Voltaire, en 41 vol.

198. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre V. Histoire littéraire. » pp. 212-219

Ce titre étoit le seul convenable ; & l’auteur n’auroit pas dû mettre à son livre un frontispice qui promet plus qu’il ne donne. Il y a de gens sortis d’un sang obscur qui usurpent hardiment des titres de noblesse pour s’attirer des égards qui ne sont dus qu’à une illustre naissance.

199. (1863) Histoire de la vie et des ouvrages de Molière pp. -252

Observation sur le second titre de cette pièce. […] Louis XIV accorde une pension à sa troupe qui prend le titre de Comédiens du Roi. […] C’étaient Les Trois Docteurs rivaux et Le Maître d’école, dont il ne nous reste que les titres. […] Un nouveau succès vint inaugurer ce titre nouveau. […] On ignorait jusqu’ici le nom de ce curé, sa paroisse et le titre de son ouvrage.

200. (1885) Le romantisme des classiques (4e éd.)

Sa sixième pièce a pour titre : la Place-Royale. […] Cependant le titre de tragi-comédie, donné par Corneille à son œuvre, se justifie en partie par plusieurs scènes de demi-caractère qui appartiennent à ce rôle18. […] Dans cet A qui lit il se défendait du titre d’auteur, comme peu noble, peu séant à un homme de qualité, se vantant d’être sorti d’« une maison où l’on n’avait jamais eu de plume qu’au chapeau », et ajoutait : « Je veux apprendre à écrire de la main gauche, afin d’employer la droite plus noblement. » C’est ainsi que le duc de Saint-Simon dira : « Je ne fus jamais un sujet académique. » Au milieu du dix-huitième siècle seulement, le titre d’homme de lettres deviendra un titre de noblesse, égal ou supérieur aux autres. […] Et quel titre en ce rang a pu vous établir ? […] Le titre complet est ainsi conçu (à cette époque, on ne craignait pas les longs titres) : Le véritable Saint Genest, comédien païen représentant le Martyre d’Adrien.

201. (1894) La bataille littéraire. Septième série (1893) pp. -307

G. d’Annunzio, l’auteur de l’Intrus, qui, en italien, portait le titre de l’Innocente, semble procéder de M.  […] de lui et présentons-le sous son titre : Les Disciples d’Emmaüs, ou les étapes d’une conversion, par M.  […] Julien Decrais vient de publier à là librairie Calmann-Lévy, sous ce titre : L’Angleterre contemporaine. […] Octave Uzanne vient de faire paraître sous ce titre : Physiologie des quais de Paris. […] Sous ce titre : Les Grands Initiés, M. 

202. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome IV pp. -328

L’ex-oratorien méprisa des titres si fastueux, & ne porta que celui de père prieur. […] Cette école mérite bien le titre d’académie d’anières de saint Côme. […] La liste seule des titres fatigueroit le lecteur le plus aguerri contre les dissertations & les commentaires. […] Sous ce titre : Mémoires historiques du P. […] On n’eût jamais parlé de lui sans son titre d’encyclopédiste & sans la protection déclarée d’un grand prince.

203. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre troisième. La connaissance de l’esprit — Chapitre premier. La connaissance de l’esprit » pp. 199-245

Par conséquent, mes événements passés, comme mes événements présents, ont tous ce caractère qu’ils apparaissent comme internes. — À ce titre, ils forment une chaîne dont les chaînons, tous du même métal, apparaissent à la fois comme unis et comme distincts. […] Il nous reste donc l’idée d’un quelque chose interne, d’un dedans qui, à ce titre, s’oppose à tout le dehors, qui se rencontre toujours le même à tous les moments de la série, qui, par conséquent, dure et subsiste, qui, à cause de cela, nous semble d’importance supérieure et qui se rattache, comme des accessoires, les divers événements passagers. […] À ce titre, leur notion s’attache à la notion du moi persistant ; dès lors, ce moi cesse de nous apparaître comme un simple dedans ; il se garnit, se qualifie, se détermine ; nous le définissons par le groupe de ses pouvoirs, et, si nous nous laissons glisser dans l’erreur métaphysique, nous le posons à part comme une chose complète, indépendante, toujours la même sous le flux de ses événements. […] À ce titre, en maintenant exactement le sens des mots, nous pouvons dire que le moi, comme les corps, est une force, une force qui, par rapport à eux, est un dedans, comme par rapport à elle ils sont un dehors. […] Les paroles mentales ont provoqué dans les centres sensitifs de l’encéphale les sensations de l’ouïe correspondantes, et désormais, détachées du moi à un double titre, elles sont imputées à un interlocuteur.

204. (1859) Cours familier de littérature. VIII « XLIIIe entretien. Vie et œuvres du comte de Maistre (2e partie) » pp. 5-80

À ce titre le meurtre et l’anthropophagie sont donc divins, car ces monstruosités sont une loi du monde. […] Crois-tu que ce grand comique, ce juge infaillible des ridicules, eût traité ce sujet s’il n’avait pas reconnu que le titre de femme savante est en effet un ridicule ? […] Il fut rappelé en 1817 avec le titre de président des cours suprêmes du royaume et de ministre d’État sans portefeuille. […] Quant au titre de ministre d’État, joint à la dignité de régent, il ne suppose pas des fonctions particulières, ni la direction d’un département. […] D’autres Bourbons, qui lui avaient succédé sans autre titre qu’une longue et fatale compétition à son trône, sont tombés dans leur usurpation élective comme lui dans son droit héréditaire.

205. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « III. M. Michelet » pp. 47-96

mais que ce mot de femmes miroite dans le titre du livre qu’on publie, et les hommes s’y jetteront… quittes à être attrapés ! […] « Le défaut essentiel de ce livre, dit-il, c’est de ne pas remplir son titre. […] Michelet nous dit cela, et s’étale fastueusement sous le pavillon de son titre. […] Nous l’avouerons, avant d’ouvrir ce livre d’un titre qui nous fit rêver, nous pensions que c’était aussi, comme le livre de M.  […] Des conférences de Notre-Dame, qui sont le seul titre du P. 

206. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Vicq d’Azyr. — I. » pp. 279-295

Doué des dons naturels de la personne, de la physionomie et de la figure, de la séduction de l’organe et de l’agrément de la parole, il brilla au premier rang comme professeur et comme orateur académique ; à ce dernier titre, il a sa place encore aujourd’hui parmi ceux qui, tout en les louant, ont su peindre les hommes. […] Lassone, premier médecin du roi en survivance, avait à ce titre l’examen des remèdes secrets ; il avait l’administration des eaux minérales et médicinales. […] [NdA] Dans une autre brochure qui a pour titre : Lettre de M.  […] Cromwell a voulu éteindre la race de ses rois, tu as voulu détruire la Faculté ; il n’a pris que le titre modeste de Protecteur, tu t’es contenté de celui de secrétaire de la Société, etc., etc. » Mais il ne faudrait pas croire que tout cela ait été dit au sérieux ; la lettre mise sous le nom d’Andry, membre de la Société royale, n’est faite que pour ridiculiser tout le monde et Andry lui-même ; celle lettre est encore de Le Roux des Tillets.

207. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Sa longue et studieuse vieillesse, l’emploi actif, constant, animé, ingénieux, qu’il fit jusqu’à la fin de ses facultés excellentes, achevèrent de mettre tant d’heureuses qualités dans leur plus beau jour, et lui ont justement mérité le titre qui lui a été décerné de vieillard illustre. […] Il est assez singulier toutefois que, reproduisant avec autant de soin ses anciens titres littéraires, il ait précisément omis celui qui fut et qui est encore le plus vivant, celui qui mérite d’être cité, comme il l’a été, en effet, dans toute histoire littéraire un peu complète de la Révolution. Les volumes de Mélanges contiennent quelques articles insérés au Mercure de France, à ce Mercure déjà mort ou mourant dès le temps de La Bruyère, depuis lors remourant sans cesse, et qu’on essayait de ressusciter en 1809, sous le titre de Nouveau Mercure. […] Villemain remporta le prix, est le principal titre littéraire de M. 

208. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Etienne-Jean Delécluze »

Si c’est être romantique que d’écrire incorrectement, personne n’a plus droit à ce titre que lui. […] Il a fait un joli roman, Mademoiselle de Liron, son seul titre vraiment littéraire : son héroïne n’est pas une héroïne, c’est une fille aimable et sensée qui excelle aux soins du ménage et à la pâtisserie du pays, une campagnarde un peu philosophe qui a aimé et failli une première fois, et qui aimera et cédera encore une seconde ; intéressante et sensible, bien qu’un peu grasse23. […] On a grandement abusé de ce titre d’élève de David ; il y en eut un des plus obscurs dont Étienne ne parle pas ou qu’il ne met que dans sa liste de la fin, et qui dut être de ce temps ou d’un peu après. […] Il énumère ses titres, et il réserve le plus mémorable pour le post-scriptum : « Je fus aussi chargé par David, dit-il, de lui ébaucher le javelot de Tatius dans le tableau des Sabines. » 21.

209. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Histoire des cabinets de l’Europe pendant le Consulat et l’Empire, par M. Armand Lefebvre. »

Il ne faut pas que le secrétaire se presse et empiète sur son chef, qu’il devance d’une minute son moment, qu’il commence par en faire à sa tête et par se poser en personnage, sur un pied à lui, comme Chateaubriand prétendit faire à Rome avec le cardinal Fesch ; il ne faut pas qu’il laisse soupçonner ni percer, comme on l’a vu récemment chez un secrétaire revêtu d’un nom illustre (Bellune), une inclination politique différente de celle de son ministre : cela est élémentaire ; il faut qu’il vive en parfaite harmonie et ne fasse qu’un avec lui, qu’il s’efface soigneusement et qu’il s’éclipse, et en même temps toutefois qu’il se tienne tout prêt, le cas échéant, à le remplacer, à le suppléer, à faire même, s’il y a urgence, un pas décisif sans lui ; il peut, sous ce titre secondaire, être chargé par intérim de missions délicates et d’une haute importance. […] Édouard Lefebvre, ne se faisait point illusion sur le caractère de la reine : il savait combien était profonde son aversion pour la France, quelle témérité elle portait dans la direction de sa politique ; mais elle était mère : il pensait qu’à ce titre elle pourrait se laisser toucher. […] Il y resta jusqu’en 1811 et passa alors, avec le même titre de secrétaire de légation, à Berlin. […] Lefebvre, mon secrétaire de légation, qui me quitte pour aller avec le même titre à Berlin.

210. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Œuvres choisies de Charles Loyson, publiées par M. Émile Grimaud »

La gravure qui est en tête et qui représente le poète mourant couché dans un lit à longs rideaux, entouré de ses amis vêtus encore à la mode de 1811, et lui-même, dans cette chambre à coucher d’un ameublement moderne, tenant à la main sa lyre, — une vraie lyre (barbiton) ; — la vignette du titre où une femme, une muse en costume d’Empire, apprend l’art de pincer du luth à un petit Amour à la Prudhon ; les bouts-rimés et les quatrains qui s’entremêlent dans le volume aux pièces sérieuses, tout cela retarde et montre que le nouveau goût qui va naître et qui signalera proprement l’ère de la Restauration n’en est encore qu’à de vagues et craintifs essais. […] Le second Recueil de Charles Loyson, dans lequel étaient comprises les meilleures pièces du premier, et qui avait pour titre Épîtres et Élégies (1819), présente un tout autre caractère. […] La parodie parut pour la première fois dans les Lettres Normandes (tome VIII, page 238) sous ce titre : Êpigramme-quatrain sur un jeune doctrinaire qui fait de gros articles et de petits vers : Au Pinde pourquoi voltiger, Lorsque  toujours vous y rampâtes ? […] Dans une fort bonne Étude, extraite de la Revue moderne, sous ce titre : Un libéral en 1820 ; Charles Loyson, M. 

211. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre II »

… » 11 juin : « Ce matin, il lui a été impossible de se rappeler un seul titre de ses romans. […] Trousseau en exprima l’intérêt, même au point de vue médical pur, dans les pages savoureuses qui ouvrent le recueil de ses magistrales cliniques : « Que les nosologies soient utiles à celui qui commence l’étude de la médecine, j’y consens au même titre qu’une clef analytique est assez bonne, au même titre que le système si faux de Linné peut être fort utile à celui qui essaie l’étude de la botanique ; mais, Messieurs, si vous connaissez assez pour pouvoir reconnaître, permettez-moi cette espèce de jeu de mots, hâtez-vous d’oublier la nosologie, restez au lit du malade, cherchant sa maladie comme le naturaliste étudie la plante en elle-même dans tous ses éléments. […] Au même titre, nous pouvons enfin citer une observation relevée dans Germinie Lacerteux ; observation dont la précocité souleva l’admiration même des spécialistes.

212. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre I : Sensations et idées. »

Il classe nos sensations sous huit titres : Odorat, ouïe, vue, goût, toucher, sensations de désorganisation dans quelque partie du corps, sensations musculaires, sensations du canal alimentaire. […] « Les phénomènes classés sous ce titre sont expliqués par les philosophes modernes d’après les principes de l’Association. » Dugald Stewart a donné au mot imagination un sens technique, sans qu’on en puisse retirer aucun avantage ; il le restreint au cas où l’esprit crée, forme de nouvelles combinaisons. […] Les divers cas de croyance peuvent se classer sous trois titres : croyance aux événements ou aux existences réelles ; croyance au témoignage ; croyance à la vérité des propositions. […] Cette croyance implique le souvenir dont la nature a été examinée sous le titre de la mémoire ; ensuite une extension dans l’avenir des faits passés : on l’étudiera ci-après.

213. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

Il y a, de par le monde, un journal illustré qui s’appelle La Vie parisienne, comme si tous ses rédacteurs étaient des Balzac, des Gozlan et des Gavarni, et cet audacieux journal n’est pas mort sous son terrible titre. […] Eh bien, parmi les rédacteurs de La Vie parisienne, en voici un qui a pendu son loup à sa boutonnière et s’est présenté à nous visage découvert, et avec un livre fait de ses articles, rassemblés ingénieusement sous un titre : Monsieur, Madame et Bébé 23, lequel titre, comme vous le voyez, joue assez bien la composition ! […] Tels le titre et l’idée du livre.

214. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Hippolyte Babou »

… V Du reste, il ne le deviendrait jamais qu’il n’en serait pas moins, aujourd’hui même, un écrivain très spirituel, une imagination très cultivée et un homme de lettres (ajoutons ceci) qui porte très noblement, comme son dom Bazin eût porté la mitre, ce titre d’homme de lettres dont on ne sait plus assez être fier. […] VI Est-il inconséquent, ce titre : Lettres satiriques et critiques 28, qui s’atténue lui-même après s’être très bien exprimé !… Pourquoi ces lettres, qui sont vraiment des Lettres satiriques dans tout le vif, et, disons le aussi, le capricieux du mot, ajoutent-elles à leur titre, qui est loyal et hardi, l’épithète rougissante de critiques, qui a l’air d’un repentir (déjà), ou d’une petite réserve ou d’une petite peur ?… Serait-il donc possible qu’Hippolyte Babou eût peur… de faire peur au public avec son titre net de Lettres satiriques, lui, Babou, qui, comme Scudéry, ma foi !

215. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Appendice à l’article sur Joseph de Maistre »

Mais son vrai titre, celui qui l’honorera toujours, est la confiance que lui avait accordée M. de Maistre, et la déférence, aujourd’hui bien constatée, que l’éminent écrivain témoignait pour ses décisions. […] Le titre de Soirées n’indique point d’ailleurs ici de conversations ni d’entretiens ; l’auteur est seul, il parle seul et ne soutient son tête-à-tête qu’avec l’adversaire qu’il réfute, et avec ses propres notes et remarques qu’il compile. […] Nous ne saurions rien, de l’auteur anonyme des Soirées de Rothaval, sinon, qu’il nous semble un esprit droit, scrupuleux et lent, un homme religieux et instruit ; mais une petite brochure publiée en 1839, et qui a pour titre : M. le comte Joseph de Maistre et le Bourreau, nous indique M. 

216. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Édouard Fournier »

L’intention qui rayonne dans les différents titres de ces livres, mais surtout dans le titre de ce dernier, semble la haine du commun, qui n’est jamais assez vigoureuse, le mépris du convenu, — je ne dis pas de la convenance, — la guerre faite à toute tradition menteuse ou frelatée, enfin la promesse d’une hécatombe des moutons de Dindenaut, ces sottes bêtes qui se suivent toujours de la même manière, en bêlant toujours de la même façon. […] Voici les paroles que l’on trouve presque en tête du livre qu’il publie sous le titre un peu gascon de l’Esprit dans l’histoire : « Je me donne là, — dit-il avec un joli mouvement de faon dans les bois, — je me donne là, je le sais, un labeur rude et téméraire ; et cependant, tant est vif mon désir de démolir le faux et d’arriver au vrai, tant est grande ma haine pour les banalités rebattues, pour les raisons non prouvées, pour le scandale et pour les crimes sans authenticité, je voulais étendre mon travail au-delà des limites que je me suis assignées ; mais j’ai reculé devant cet effort après l’avoir mesuré.

217. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Eugène Pelletan » pp. 203-217

I Le livre publié par Eugène Pelletan sous ce titre, vague et trouble et détestable pour un livre, qui doit porter radieusement son idée dans son titre : Les Uns et les Autres, est-il bien un livre, en réalité ? […] Le titre du livre en dit, avec une assez obscure intention d’insolence, le fond et la portée.

218. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

On va au livre qui porte un pareil titre, et comment ne pas y aller ? […] … Paul de Musset, qui n’a pas trois têtes dans son bonnet, n’aurait pas été plus frère dans trois vies que dans une, et c’est seulement son titre de frère que voulaient, pour la satisfaction de leur curiosité et leur boutique, le public et les éditeurs. […] Le livre, sur le titre seul, était levé, comme ils disent galamment, les éditeurs, dans leur langage si drôlement aérien, et comme s’ils parlaient, ma foi !

219. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Avec leur sentimentale et mystérieuse transparence, ces deux titres : Elle et Lui, Lui et Elle 8, ne sont que des masques de verre à travers lesquels on voit les visages, et ces visages, tout le monde les a reconnus. […] Paul de Musset n’a pas cru, lui, qu’il le fût… et il a opposé roman à roman, titre à titre.

220. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Avec leur sentimentale et mystérieuse transparence, ces deux titres, Elle et Lui, Lui et Elle, ne sont que des masques de verre à travers lesquels on voit les visages, et ces visages, tout le monde les a reconnus. […] Paul de Musset n’a pas cru, lui, qu’il le fût… et il a opposé roman à roman, titre à titre ; et ce n’est pas tout, à la fin du sien, qui est très-net, très-aiguisé, très-ajusté à la poitrine et dans lequel il ne dit pas de son Olympe ce que Mme Sand dit de son Laurent : « Il avait le cœur admirablement bon », M. 

221. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Le titre complet du premier, De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales, marque déjà une date. […] À ce titre Delphine inaugure toute une branche de la littérature féminine. […] Aujourd’hui la vie et la grandeur de la cause méritent qu’on fasse l’effort nécessaire pour en retrouver les précédents, les titres, dans une œuvre dont on ne peut dissimuler qu’elle est devenue pesante. […] Elle fut, malgré son titre, beaucoup moins lue que la célèbre Dissertation que G.  […] Vigneron de la Chavonnière, ce titre est un présage !

222. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

Victor Hugo L’autre jour, j’ouvris un livre qui venait de paraître, sans nom d’auteur, avec ce simple titre : Méditations poétiques. […] On cessera de louer en lui ce titre de novateur qui a fait sa première gloire, et on regrettera même de l’avoir vu appliquer les efforts de sa muse à changer les détails d’une langue poétique fixée par l’autorité d’un grand siècle.

223. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre XVIII. Des Livres sur l’Art Militaire & sur les sciences qui y ont rapport. » pp. 370-378

Les Recréations mathématiques d’Ozanam sont un livre qui a eu beaucoup de cours ; mais on publie à présent un ouvrage sous le même titre, qui éclipsera le sien. […] Jombert, Libraire de Paris, a donné sous le titre de Bibliothèque portative d’Architecture élementaire, fix vol.

224. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Charles Barbara » pp. 183-188

Sous ce titre brutal : L’Assassinat du Pont-Rouge 22, titre de Gazette des tribunaux et de mélodrame de portière, la Critique a trouvé non seulement du talent (à force de métier on finit parfois par en avoir), mais de la pensée, mais de l’observation à une profondeur telle que, quand on observe ainsi, on peut dire qu’on a inventé.

225. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Lettres de m. l’Abbé Sabatier de Castres ; relatives aux trois siecles de la littérature françoise.ABCD » pp. -641

Ce succès est un titre qui m’encourage à le présenter à Votre Majesté. […] Sous ce dernier titre, Votre Majesté ne pourra qu’applaudir au zele qui m’a inspiré dans l’exposé des Trois Siecles de notre Littérature, & dans la censure des travers philosophiques, qui dégradent les Lettres parmi nous. […] Si, dans les Sciences, le Grand Homme, est celui-là seul qui a un caractere décidé, des principes fixes, un systême suivi de raison ou d'idées ; qui osera soutenir que M. de Voltaire mérite ce titre ? […] Vous jugerez sans doute qu’il a fallu la croire bien bonne, cette Académie, pour compter assez sur son zele à épouser, à titre d’intérêt général, quelques intérêts particuliers. […] On a peut-être voulu faire entendre que, pour fronder la Philosophie, il falloit, avant toutes choses, produire des titres de noblesse, comme lorsqu’il s’agissoit de combattre en champs clos.

226. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Encore faudrait-il chercher pour ce sage poète un titre plus honorable, si l’on veut, mais un peu différent. […] Ce titre était par lui-même fort significatif. […] L’ouvrage ne démentait pas les promesses du titre. […] Cousin les a refondues et publiées lui-même en 1853, sous ce titre : Du Vrai, du Beau et du Bien. La simplification du titre est un indice exact de celle de l’ouvrage.

227. (1932) Le clavecin de Diderot

Il le désigne en utilisant l’expression de « clavecin mal tempéré », jouant ainsi avec le titre de l’œuvre de Bach. […] A cause du titre de cette chanson de geste et surtout du nom qui, dans le titre, faisait penser à quelque Isabeau (Isabeau de Bavièrei, s’entend) je m’étais plu à imaginer une histoire d’amour. […] Titre d’une pièce de Georges Feydeau de 1911, in Théâtre de Feydeau, Omnibus, 2006. […] Thaïs est le titre d’un roman d’Anatole France publié en 1890, inspiré du récit de la vie de sainte Thaïs. […] Titre de la revue surréaliste, de 1930 à 1933, qui a succédé à La révolution surréaliste (1924-1929).

228. (1868) Rapport sur le progrès des lettres pp. 1-184

Jusque dans ses égarements on retrouve les titres de sa noblesse. […] Il fit un jour son livre et lui donna son titre : La Folie de l’épée. […] À ce titre seul, le roman devait avoir sa place dans l’exposition des œuvres de l’intelligence. […] Le volume qu’elle a publié sous le titre Contes et poésies renferme des traductions et des pièces originales. […] Drame en cinq actes, dit le titre ; mais le titre ne dit pas tout, car il dissimule officieusement dix tableaux.

229. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Le duc de Buckingham a aussi retravaillé cette même tragédie qu’il a séparée en deux parties, la première sous le titre de Julius Cæsar, avec des changements, un prologue et un chœur ; la seconde sous le titre de Marcus Brutus, avec un prologue et deux chœurs ; toutes deux imprimées en 1722. […] Elle ne manque pas d’une certaine originalité, et les Anglais l’ont traduite sous le titre de Timon amoureux. […] La première édition est de 1608, et porte ce titre : « Véritable Chronique et Histoire de la Vie et de la Mort du Roi Lear et de ses Trois Filles, par M.  […] Il y a entre les deux pièces bien plus qu’une analogie de titre. […] Grandville, depuis lord Lansdowne, remit au théâtre le Marchand de Venise, avec des changements considérables, sous le titre du Juif de Venise.

230. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLV » pp. 176-182

Vigny, Sainte-Beuve, Saint-Marc Girardin se trouvent aux prises, et leurs noms, leurs titres sont tiraillés, débattus en tous sens. […] De l’Existence et de l’Institut des jésuites, tel est le titre et le sujet de la brochure de M. de Ravignan.

231. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mort de M. Vinet »

Il n’avait rien de ce que ce titre fait d’abord supposer, rien surtout de dogmatique ; et c’est en moraliste principalement, c’est par les voies pratiques du cœur qu’il avait approfondi la foi. […] Vinet un critique littéraire du premier ordre, et c’est à ce titre qu’il nous touche particulièrement.

232. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires de Dampmartin, Maréchal de camp »

Un avancement lent n’était pourtant pas interdit encore au mérite obscur : un officier de fortune pouvait, à force de valeur, et sur la fia de sa vie, aspirer à la place de major ou de lieutenant colonel, et devenir le mentor en titre du colonel étourdi, non moins impatient de conseil qu’incapable de commandement. […] Une ordonnance prononça, « que personne ne pourrait obtenir un emploi dans le service avant d’avoir déposé les titres de quatre générations de noblesse entre les mains de M. 

233. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » pp. 238-247

Les principaux ont été recueillis en treize volumes in-8°. sous le titre des Loisirs du Chevalier d’Eon. […] Ce n’est pas ici le lieu d’en parler ; on en trouvera le détail dans le Recueil qui a pour titre : Lettres, Mémoires & Négociations particulieres du Chevalier d’Eon, en un vol.

234. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 8, des instrumens à vent et à corde dont on se servoit dans les accompagnemens » pp. 127-135

Il est facile de comprendre après ce que nous venons de dire, pourquoi l’on a marqué avec tant d’exactitude au bas du titre des comedies de Terence le nom des instrumens à vent dont on s’étoit servi dans la representation de chaque piece, comme une information sans laquelle on ne pouvoit pas bien comprendre quel effet plusieurs scenes devoient produire dans l’execution, ou comme une instruction necessaire à ceux qui voudroient les remettre au théatre. […] Il me semble que ce passage jette presentement un grand jour sur le titre des comedies de Terence, qui souvent ont mis à la géne des sçavans commentateurs, sans qu’ils y disent rien sur quoi l’on puisse fonder un jugement arrêté.

235. (1860) Cours familier de littérature. X « LIXe entretien. La littérature diplomatique. Le prince de Talleyrand. — État actuel de l’Europe » pp. 289-399

Ces archives recueillent ces actes comme les titres des nations ; là sont enregistrés leurs droits et leurs limites. C’est dans les congrès, tribunaux suprêmes de la société internationale, que sont débattus, rejetés ou admis ces titres. […] Les hommes du dernier ministère de Louis XVI avaient envoyé à Londres M. de Chauvelin, jeune et ardent révolutionnaire, fils d’un favori de cour, dont le seul titre était sa défection à la cour. […] À ce titre aussi, M. de Talleyrand pouvait s’offrir au Directoire comme une célébrité utile à l’autorité de la république épurée. […] Le roi d’Espagne prendrait, en outre, le titre d’empereur des Amériques.

236. (1902) La métaphysique positiviste. Revue des Deux Mondes

En comparaison d’eux, les Galilée, les Descartes, les Pascal, les Huyghens, et à plus forte raison un Swammerdam ou un Harvey, n’étaient que des « curieux. » Le titre même d’une comédie de Molière en témoigne : Les Femmes savantes, et les préoccupations de sa Philaminte ou de son Armande, qui sont « curieuses », il est vrai, de physique et d’astronomie, mais combien plus curieuses encore de petits vers, et des fatrasseries dont Gilles Ménage, Egidius Menagius, était le plus illustre représentant ! Une autre preuve nous en est donnée par un autre titre, celui du Journal des Savans, où, dès l’origine, pour quelques articles « scientifiques » les articles littéraires abondent. […] Il fallait que ce qui était acquis fût acquis, le fût à toujours ; et ils eussent dit volontiers, en parodiant un mot de Bossuet, que toute vérité, du moment et par cela seul qu’elle était sortie du cabinet ou du laboratoire du savant, « avait d’abord toute sa perfection. » Si cette conception de la science, — infiniment plus étroite et plus ennemie du progrès que celle qu’aucune Église s’est jamais formée de son dogme, — n’est pas encore tout à fait abolie, mais le sera bientôt sans doute, quand nous aurons cessé de subir l’influence des Renan et des Littré, personne assurément n’y aura plus contribué qu’Auguste Comte ; et ce n’est pas le moindre titre du positivisme, — il faut le dire et le redire, — que d’avoir opéré cette révolution. […] Obligée de convenir aujourd’hui qu’elle ne va pas au fond des choses, — que le sous-sol de son domaine, pour ainsi dire, échappe à son exploitation, — et quelle ne saurait nous dire ni ce que c’est que la chaleur, ni ce que c’est que la vie, ni ce que c’est que la pensée, quels titres aurait-elle à nous parler de notre destinée, des lois de notre conduite ou de la force qui gouverne le monde ? […] C’est le titre d’un livre encore assez récent où le professeur Hæckel, ayant réduit le nombre des « Énigmes de l’univers » à sept, puis à trois, et finalement à deux, ne les a peut-être pas résolues, mais n’en a pas moins affirmé la possibilité de les résoudre, et son droit de parler comme s’il les avait résolues.

237. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « Baudelaire, Œuvres posthumes et Correspondances inédites, précédées d’une étude biographique, par Eugène Crépet. »

Hélas l’œuvre posthume de Baudelaire se réduit presque à des titres de nouvelles et de romans, tels que : Le Marquis invisible, la Maîtresse de l’idiot, la Négresse aux yeux bleus, la Maîtresse Vierge, les Monstres, l’Autel de la volonté, le Portrait fatal… Evidemment ces titres lui semblaient très singuliers et très beaux. Mais était-ce pour lui-même quelque chose de plus que des titres ?

238. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Œuvres littéraires de M. Villemain (« Collection Didier », 10 vol.), Œuvres littéraires de M. Cousin (3 vol.) » pp. 108-120

Villemain et Cousin comme critiques littéraires, les deux plus éloquents critiques de ce temps-ci, et comme venant de rassembler leurs titres à cet égard aux yeux du public dans des œuvres corrigées et revues avec soin. […] Prenez tous les hommes considérables auxquels s’est appliqué jusqu’ici ce titre de critique, Malherbe, Boileau (car tous deux étaient des critiques sous forme des poètes) ; le docteur Johnson en Angleterre ; La Harpe chez nous, même M. de Fontanes : tous ces hommes, qui ont eu de l’autorité en leur temps, jugeaient des choses de goût avec vivacité, avec trop d’exclusion peut-être, mais enfin avec un sentiment net, décisif et irrésistible. […] Cette révolution, en deux mots, est celle-ci : Le siècle de Louis XIV est déjà bien loin de nous ; pourtant, jusqu’en des temps très rapprochés, les écrivains corrects, ceux qui aspiraient au titre de classiques, se flattaient non seulement de le rappeler, mais de le continuer.

239. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XV. Mme la Mise de Blocqueville »

II Et pour ne parler que de celle-là, à qui l’Opinion, cette femelle, décerne actuellement le titre d’homme de génie, Mme George Sand, qui, dans sa Lélia, ayant voulu montrer des abstractions et des types revêtus d’une humanité agrandie, a glissé bien vite, de cette hauteur de conception et de résolution, dans cette fatalité des portraits, imposés, de par la nature, à la femme, laquelle ne pense guère que quand elle se souvient. […] nous voilà bien loin des Soirées de Saint-Pétersbourg que Mme de Blocqueville, dans son titre, a osé rappeler ! […] Mme de Blocqueville a fourré du jasmin dans les Soirées de Saint-Pétersbourg, et elle a cru qu’elle cacherait ou parerait ainsi la tentative de prendre un titre et une forme littéraire que le génie a rendus inaliénables aux imitateurs qui traînent toujours derrière le génie !

240. (1878) Les œuvres et les hommes. Les bas-bleus. V. « Chapitre XX. Mme Gustave Haller »

Ce titre abstrait est un roman encore, il est dédié à Mme Sand, ce qui inquiète…, et il porte sur sa couverture un dessin de Carpeaux mourant. […] Ce livre de « Vertu » dont le titre est un titre à la manière anglaise (les Anglais seuls ont de ces livres abstraits qui disent l’idée de leurs livres), ce livre dont les mœurs sont anglaises, semble avoir été écrit par un bas-bleu anglais.

241. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « L’Angleterre depuis l’avènement de Jacques II »

Elle attire donc l’attention à plus d’un titre. […] Désorienté dans une histoire d’Angleterre, se sentirait-il moins libre et moins inspiré que dans ces essais circonscrits et variés qui, réunis sous le commun titre de Miscellanies, forment une si brillante mosaïque intellectuelle ? […] Comme un Anglais, il s’est payé des formes d’une légalité consacrée, il a été puérilement vaincu par le spectacle ; mais lui, le critique exercé, dont la sagacité a vu tant de choses autrement difficiles à voir, peut-il être dupe à ce point de faits qui ne prouvent rien en Angleterre, et nous dire sérieusement qu’il n’y eut aucun changement fondamental dans la grande révolution de 1688, parce qu’on y vit Clarencieux, Norroy, Portcullis, Dragon-Rouge et les cottes d’armes brodées de Lions et de Lys, et qu’on y donna à Guillaume le titre de roi de France, comme c’était l’usage depuis Crécy ?

242. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « II. Jean Reynaud »

Jean Reynaud, ce livre au titre colossal, n’est pas, à nos yeux, un colosse. […] Voilà pourquoi il a mutilé, au nom de la théologie, le triple monde que la théologie enseigne, et qu’il le réduit à un seul dans son livre, malgré son double titre de Terre et Ciel ! […] N’oublions pas que son livre n’est, avant tout et après tout, qu’un essai de cosmologie… Parti du Cosmos, pour aller au Cosmos, en passant sur le Cosmos, l’auteur s’agite, mais stérilement, pour organiser plus qu’un cimetière… Le mot de ciel est de trop dans le titre de son ouvrage, et la terre même, comme il la conçoit, n’est pas la notion chrétienne de la terre.

243. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVII. Saint-Bonnet »

Alors seulement on comprendra le magnifique titre qui surprend d’abord : De l’affaiblissement de la Raison en Europe, donné à une brochure sur la question des classiques ; et ce titre, si plein de choses, sera complètement justifié. […] II Si nous avons uni sous un titre commun L’Affaiblissement de la Raison et les Études classiques dans la société chrétienne, par le révérend P. 

244. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XVIII. Lacordaire »

Les titres littéraires du P.  […] Parmi ces titres peu nombreux et encore plus nombreux qu’aperçus, il a glissé ce livre sur Marie-Madeleine, et s’il ne l’a pas publié pour les besoins de son élection, puisqu’il était nommé quand le livre a paru, on peut cependant très bien croire qu’il l’a publié pour la justifier ou pour en témoigner à qui de droit sa reconnaissance. Malgré son sujet et son titre (une vie de Sainte !)

245. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

On comprendra jusqu’au titre même du recueil, ce titre de « Colombes et Couleuvres » qui n’est pas là une vaine opposition d’idées, mais l’antithèse atrocement moqueuse de la vie — l’amour et la haine, la calomnie et l’innocence, les nectars et les poisons. Le poète l’explique à la première page, et déjà vous sentez, dès ces premiers vers, sous la suavité du coloris, les deux forces de sa poésie, le touchant regard en arrière de sa rêverie et la palpitation contenue de son émotion : Tu voudrais savoir pourquoi sous ce titre J’accouple mes chants……………………..

246. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Si le comte de La Villanera épousait cette jeune fille à la condition qu’elle adopterait le petit bâtard de madame Chermidy, l’enfant aurait un titre, une possession d’état et une fortune. […] Ivre de cette double délivrance, la Chermidy bondit jusqu’à Corfou pour y reprendre son fils et son amant, et les millions et les titres. […] Par exemple, le chapitre où madame Chermidy demande des renseignements sur les poisons, est dans Les Intimes, sous le titre de Consultation, et là, c’est un chef-d’œuvre.

247. (1860) Cours familier de littérature. IX « LIIIe entretien. Littérature politique. Machiavel (2e partie) » pp. 321-414

Le seul titre de libérateur de sa patrie le suit dans la postérité. […] Si le monde savait combien est grand l’amour que j’ai pour ma patrie, il m’excuserait d’avoir bravé quelques inculpations personnelles pour la servir. » Charles-Quint lui offrit la souveraineté sur sa patrie, avec le titre de prince de Gênes. […] Cette dignité, qui lui fut offerte, fut encore refusée par lui dans l’intérêt de la liberté et de son titre d’amiral des flottes de Charles-Quint, titre incompatible avec celui de duc de Gênes. […] Les croisades leur avaient donné un renom, une importance et des possessions royales en Orient ; la royauté de Chypre et de Jérusalem était le seul titre imposant qu’ils eussent encore attaché à leur maison. […] L’empereur lui accorde de plus, sur les dépouilles de l’Espagne, la royauté de la Sicile ; on la lui retire en 1720, et on l’indemnise avec la royauté de la Sardaigne, royauté semi-barbare qui lui donne sur le continent le titre de roi.

248. (1926) L’esprit contre la raison

L’essai de Crevel témoigne à plusieurs titres d’une inscription passionnée dans le débat d’idées qui divise les milieux littéraires des années vingt, de plus en plus violemment avec l’entrée officielle du Surréalisme sur la scène littéraire et avec, entre autres facteurs déterminants, la Guerre du Rif qui précipite les choix et durcit les clivages idéologiques. […] Ces représentations très visuelles, voire stéréotypées, de l’envol léger de l’esprit loin de la maison-raison, rustaude et massive, attachée à la glèbe, reprennent l’opposition du titre au moment où l’on croyait s’être définitivement éloigné du sujet. […] La dernière phrase du paragraphe éclaire la visée de ces généralités un peu tortueuses par l’expression claire de la thèse  promise dès le titre : la raison et l’esprit ne sont pas une même faculté, la première a longtemps servi d’alibi à la négation du second. […] Stanislas Fumet (1896-1983), ami de Claudel, écrivain critique, est l’auteur d’essais et d’articles sur Rimbaud, ainsi que de Notre Baudelaire (1926) qui lui valut une réponse cinglante de Desnos dans La Révolution surréaliste n°7 le 15 juin 1926, sous le titre « Fumet ? […] La fin de ce long titre du collage de Max Ernst diffère légèrement : « Un peu plus haut que l’oiseau l’éther pousse et les murs et les toits flottent. » Crevel la cite de nouveau dans sa « Préface au catalogue d’une exposition Max Ernst à la Galerie Bernheim, le 1er décembre 1928, avec quelques commentaires tirés des lignes qui suivent.

249. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Santeul ou de la poésie latine sous Louis XIV, par M. Montalant-Bougleux, 1 vol. in-12. Paris, 1855. — I » pp. 20-38

Sur la liste des gens de lettres que Chapelain proposait aux libéralités de Colbert en 1662, le titre de poète latin est une qualification qui recommande plusieurs noms depuis célèbres à d’autres titres, Fléchier, Huet. […] Santeul était plus enflé, du Périer plus modeste ; il se voyait en celui-ci une certaine couleur d’antiquité, laquelle, à y bien regarder, se découvrait avec bien plus d’éclat dans les poèmes de Petit ; et ce dernier était de plus un esprit orné et imbu de toutes sortes de lettres… Quant à Santeul et à du Périer, si le hasard me les amenait parfois (et il ne me les amenait que trop souvent), tout à l’instant chez moi retentissait du bruit de leurs vers ; et comme le premier surtout, se tenant, comme on dit, sur un pied, faisait mille vers à l’heure et coulait plein de limon, vous l’auriez exactement comparé à ce Camille Querno dont s’amusait le grand pape Léon X ; qui obtint de lui le titre et les insignes d’archipoète, et qu’on saluait comme décoré d’une couronne de choux, de pampre et de laurier. […] Pellisson qui, depuis qu’il s’était converti, avait beaucoup de zèle, et qui de plus avait titre et qualité spéciale d’économe de Cluny, engagea un jour Santeul à mieux employer son talent, et à faire des chants religieux, des hymnes qui lui seraient une occupation également lucrative et plus décente, plus digne d’un religieux : « Laissez là, lui disait-il, tous ces artifices menteurs des muses et d’Apollon ; c’est assez donner à Phébus et aux muses ; ces sortes de jeux ne siéent qu’à la jeunesse, et, pour n’être que des jeux, on y trouve aussi quelque gloire.

250. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « La princesse des Ursins. Ses Lettres inédites, recueillies et publiées par M. A Geffrot ; Essai sur sa vie et son caractère politique, par M. François Combes » pp. 260-278

Geffroy a faite, il y a quelques années, dans la bibliothèque de Stockholm, d’une centaine des lettres de la princesse adressées soit à la maréchale de Noailles, soit à Mme de Maintenon, est venue compléter heureusement le recueil si curieux donné en 1826 chez les frères Bossange ; ç’a été l’occasion naturelle, le point de départ d’une nouvelle étude où l’on a repris et pesé scrupuleusement les titres historiques de cette femme célèbre. […] [NdA] Il y a mieux ; on lit dans les Mémoires du duc de Luynes, ce répertoire de la parfaite étiquette (tome ii, p. 4) : « MM. les maréchaux de France sont à la tête de la noblesse lorsqu’un d’eux a l’honneur de commander les armées du roi, mais ce n’est point à ce titre précisément que cet honneur est accordé, c’est à la volonté de Sa Majesté. M. de Vendôme n’était point maréchal de France ; M. de Turenne n’en a jamais pris le titre. » C’était parce que M. de Turenne avait le léger faible d’être traité sur le pied de prince, qu’il rejetait le titre de maréchal comme inférieur et secondaire.

251. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Journal d’Olivier Lefèvre d’Ormesson, publié par M. Chéruel » pp. 35-52

On aura remarqué que ce mot de journal revient bien souvent depuis quelques années au titre des livres que la critique a pour devoir d’annoncer : Journal de Dangeau, Journal de d’Argenson, Journal de d’Andilly, Journal du duc de Luynes… C’est qu’en effet l’on est devenu singulièrement curieux de ces documents directs et de première main ; on les préfère même, ou peu s’en faut, à l’histoire toute faite, tant chacun se sent en disposition et se croit en état de la faire soi-même. […] Quand on voit la suite des titres de ces magistrats et le cours des charges par où ils ont passé, on n’a qu’une idée assez vague, si l’on ne se rend bien compte de ce que c’était que ce Grand Conseil, ce Conseil d’Etat, ce corps et ces fonctions des maîtres des requêtes. […] Le troisième d’Ormesson, le plus célèbre, et dont le Journal fournit sur ce sujet tant de lumières, était maître des requêtes, et ne fut que cela : car c’est à ce titre qu’il alla quelques années comme intendant en Picardie et dans le Soissonnais. « Les maîtres des requêtes étaient rapporteurs au Conseil d’État, juges souverains des officiers de la Maison du roi ou, comme on disait alors, des requêtes de l’hôtel ; ils siégeaient au Parlement immédiatement après les présidents, et étaient envoyés dans les provinces comme intendants de justice, police et finances. » C’étaient des magistrats dans la main du roi, et tout prêts à être des administrateurs, qui avaient un pied dans le Parlement, une robe de palais quand il le fallait, et qui touchaient au besoin à l’épée ; très essentiels et des plus utiles dans cette œuvre de la centralisation si avancée par Richelieu et consommée par Louis XIV. […] Les inconvénients inhérents à cette forme d’écrits, et qui la rendent inférieure en intérêt aux mémoires, sont évidents : un journal, comme son titre l’indique, va et procède au jour le jour ; il dit ce qu’il peut, il ramasse ce qu’il rencontre ; il se répète à satiété, il tâtonne, il se rétracte.

252. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Jean-Bon Saint-André, sa vie et ses écrits. par M. Michel Nicolas. »

J’ai obtenu enfin du savant et aimable directeur des Archives de l’Empire, M. le comte de Laborde, l’autorisation de faire dépouiller la correspondance administrative du préfet du Mont-Tonnerre (c’était le titre de la préfecture de Jean-Bon). […] Jean-Bon fut comme la plupart des hommes de cette époque : son esprit qui était ferme et net, et non supérieur, s’excitant et s’enflammant au foyer du cœur et au souffle de la passion, marcha avec les événements sans les devancer de beaucoup, et il est de ceux qui auraient pu dire en toute vérité avec le moraliste : « Les occasions nous font connaître aux autres, et encore plus à nous-mêmes. » Le 30 avril 1789, à l’occasion de l’Édit de Louis XVI en faveur des Protestants et en vertu duquel il leur était permis de s’avouer tels désormais sans péril et sans crainte, de pratiquer leur culte, de contracter mariage selon les lois et de jouir des avantages et des droits de citoyens, Jean-Bon prononçait à titre et en qualité de pasteur, « devant quelques vrais serviteurs de Dieu et divers citoyens amis de la religion, de la tolérance, de la patrie et de l’humanité », un discours ou sermon où il se montrait pénétré de reconnaissance envers « le bienfaisant monarque », et d’une sensibilité autant que d’une modération qu’il n’a que trop tôt démenties : « Mais peut-on se le dissimuler ? […] Jean-Bon Saint-André, quinze ans après environ, et déjà préfet de Mayence, ayant à prononcer un discours pour la première séance publique de la Société des Sciences et Arts dont on l’avait nommé membre (1804), y disait dans un sentiment de vérité et de modestie qu’il nous faut tout d’abord invoquer à sa décharge : « Citoyens, en paraissant pour la première fois au milieu de vous, étonné de la place que vos bontés m’ont assignée, je me demande à moi-même quels sont mes titres pour l’occuper. […] Sa spécialité, son titre, comme membre de la Convention, n’est pas dans ces exposés de théories : il fut un homme de vigueur et d’action.

253. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Réception de M. le Cte Alfred de Vigny à l’Académie française. M. Étienne. »

Dès le début de son discours, il a tracé dans une double peinture, pleine de magnificence, le caractère des deux familles, et comme des deux races, dans lesquelles il range et auxquelles il ramène l’infinie variété des esprits : la première, celle de tous les penseurs, contemplateurs ou songeurs solitaires, de tous les amants et chercheurs de l’idéal, philosophes ou poëtes ; la seconde, celle des hommes d’action, des hommes positifs et pratiques, soit politiques, soit littéraires, des esprits critiques et applicables, de ceux qui visent à l’influence et à l’empire du moment, et qu’il embrasse sous le titre général d’improvisateurs. […] On exhuma Conaxa ; c’était le titre de la pièce qui avait, disait-on, servi de matière et d’étoffe aux Deux Gendres. […] Lebrun-Tossa, son ami alors et son collaborateur en perspective, non pas un projet de canevas, mais une véritable pièce en trois actes et en vers, presque semblable en tout à celle qui est imprimée sous le titre de Conaxa, et qu’il en tira, comme c’est le droit et l’usage de tout poëte dramatique admis à reprendre son bien où il le trouve, une comédie en cinq actes et en vers, appropriée aux mœurs et au goût de 1810, marquée à neuf par les caractères de l’ambitieux et du philanthrope, et qui mérita son succès. […] Étienne nous a été montré dès l’abord tel qu’on le connaissait, un peu embelli peut-être dans sa personne, selon les lois de la perspective oratoire, mais justement classé à titre d’esprit comme un élève de Voltaire.

254. (1902) L’observation médicale chez les écrivains naturalistes « Chapitre IV »

« La chevelure électrique de la fille Élisa, c’est pris dans un livre ou dans une brochure de médecine dont je ne me rappelle plus le titre ni le nom de l’auteur. » 66 « Oui, j’ai lu pas mal de livres d’anatomie artistique modernes et anciens, entre autres les Études d’anatomie de Charles Bonnet et pour la maladie de cœur de René Maupérin, mon frère et moi avions pris des notes dans tous les livres de spécialistes sur les maladies de ces organes. »67 Et c’est tout. […] À rebours, avons-nous dit, relève avant tout d’un point de départ auto-neurasthénique, mais les documents relatifs à la grande lèpre68, en ses apparitions médiévales et ses manifestations actuelles lui furent indirectement fournies par un religieux bénédictin que son titre profane de docteur en médecine rendait apte à le documenter. […] À ce titre, il serait ingénieux de considérer l’intrusion de la science, en son œuvre, comme un merveilleux d’un nouveau genre, le merveilleux scientifique, et de ne pas tenir autre compte de ses velléités d’expérimentateur. […] Sans doute enfin, il y en a qui sont disposés à accorder au premier venu des titres illustres et qui se croient complaisamment les auteurs des inventions les plus merveilleuses ; ce sont des gens affectés de paralysie générale.

255. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Bain — Chapitre III : Les Émotions »

Cette exposition laite en détail et par fragments, sous le titre spécial de chaque émotion, y gagne en précision. […] Tandis que les sentiments rangés sur les neuf titres qui précèdent sont simples, irréductibles, les émotions esthétiques et les émotions morales qui forment les deux derniers groupes, sont composées. […] Ils procédaient dans cette hypothèse qu’on peut trouver quelque chose d’unique, qui entre, à titre d’ingrédient commun, dans toute la classe des objets nommés beaux. » Mais cela n’est pas ; sans quoi, depuis deux mille ans, ce beau-type aurait été découvert. […] Ce titre laisse voir que le côté psychologique l’a moins préoccupé que M. 

256. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Portalis. Discours et rapports sur le Code civil, — sur le Concordat de 1801, — publiés par son petit-fils — I. » pp. 441-459

Cela était vrai surtout de la Provence, de la Nation provençale comme on disait, chez laquelle le roi n’était admis à faire les lois qu’à titre d’héritier des comtes souverains du pays. […] Il publia au commencement de 1795 une brochure qui avait pour titre : De la révision des jugements, et pour épigraphe le vers de Crébillon : « Hérite-t-on, grands dieux ! […] Par ce décret, on excluait des fonctions publiques, jusqu’à la paix, des catégories entières de personnes, et notamment tous les inscrits sur des listes d’émigrés, ainsi que leurs parents et alliés : mais il y avait bien d’autres titres d’interdiction encore. […] Portalis, qui n’en avait pas donné en leur sens, était classé par eux comme royaliste, et il allait être compris à ce titre dans la proscription de Fructidor.

257. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Michelet »

Le livre que Michelet vient de publier, sous ce titre éternellement jeune, intéressant et couverture jaune : L’Amour, est prodigieusement difficile à examiner. […] Il en est une autre, qui tient au sujet grandiose de son livre et à ce titre, qui, d’un mot, d’un seul mot de trois lettres : « la Mer !  […] Pour les autres, c’est-à-dire pour ces gens d’imagination moyenne qui est l’imagination publique, il ne faut ni de trop grands titres, ni de trop grands sujets. […] Pour l’acquit de sa conscience et de son titre, Michelet n’a pu se dispenser de nous donner une tempête de sa façon, la tempête de rigueur, qui, par parenthèse, n’est pas, au point de vue du talent, ce que j’aime le mieux dans son livre.

258. (1883) La Réforme intellectuelle et morale de la France

Déchirure funeste faite a un titre un peu caduc en son origine et qui ne pouvait acquérir de force que par sa persistance. […] Les titres réels qu’on s’était acquis à la reconnaissance de l’Allemagne, on les perdit en prenant après Sadowa une attitude de mauvaise humeur et de provocation. […] Sans les événements de 1814 et 1815, il est probable que la maison Bonaparte héritait du titre des Capétiens. La remise en valeur du titre bonapartiste à la suite de la révolution de 1848 lui a donné une réelle force. […] La science sera pour elle comme un titre de noblesse, auquel elle ne renoncera pas facilement, et qu’elle défendra même avec une certaine âpreté.

259. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires du marquis d’Argenson, ministre sous Louis XV »

Dans l’ensemble de ces morceaux, déjà imprimés sous le titre de Loisirs d'un ministre, ou d’Essais dans le goût de Montaigne, sont puisés les éléments de ces Mémoires. […] Mais il y a un certain charme à louer les hommes honnêtes et utiles ; si ces hommes ont été puissants en restant bons, il y a devoir à le faire ; et quant à celui dont nous parlons, la postérité & tous ces titres lui doit bien un ressouvenir.

260. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième faculté d’une Université. Faculté de droit. » pp. 506-510

Tout professeur qui aurait persisté quinze années consécutives dans sa chaire, sans aucun reproche, devrait être assuré d’une retraite honorable sous le titre d’émérite, qui a lieu parmi nous et qui soutient nos professeurs dans le cours de leur ennuyeuse et pénible tâche. […] Le titre de l’ouvrage d’Antoine Thys est : Memorabilia celebrarum rerum publicarum ; Leyde, 1640, in-16.

261. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « L’abbé Prévost »

Or, à part un très-petit nombre de noms grandioses et fortunés qui, par l’à-propos de leur venue, l’étoile constante de leurs destins, et aussi l’immensité des choses humaines et divines qu’ils ont les premiers reproduites glorieusement, conservent ce privilège éternel de ne pas vieillir, ce sort un peu sombre, mais fatal, est commun à tout ce qui porte dans l’ordre des lettres le titre de talent et même celui de génie. […] Ils partent donc pour l’Espagne d’abord, puis visitent le Portugal et l’Angleterre, le vieux marquis sous le nom de M. de Renoncour, le jeune sous le titre de marquis de Rosemont. […] Le Pour et Contre, « ouvrage périodique d’un goût nouveau, dans lequel on s’explique librement sur ce qui peut intéresser la curiosité du public en matière de sciences, d’arts, de livres, etc., etc., sans prendre aucun parti et sans offenser personne », demeura consciencieusement fidèle à son titre. […] Septembre 1831 Pour compléter cet article, il faut y joindre celui qui a pour titre : L’Abbé Prévost et les Bénédictins, dans les Derniers Portraits ; et, dans le tome IX des Causeries du Lundi, celle qui a pour titre : Le Buste de l’abbé Prévost.

262. (1895) La musique et les lettres pp. 1-84

Ainsi la loi ne supprime pas l’hérédité, par la raison qu’elle ne peut, l’héritage déviant aux mains d’un tiers, ou de plusieurs exempts de titres ; mais elle se propose de l’interrompre. […] Bien l’épanouissement de ce qui naguères obtint le titre de poème en prose. […] Or, voici qu’à cette mise en demeure extraordinaire, tout à l’heure, révoquant les titres d’une fonction notoire, quand s’agissait, plutôt, d’enguirlander l’autel ; à ce subit envahissement, comme d’une sorte indéfinissable de défiance (pas même devant mes forces), je réponds par une exagération, certes, et vous en prévenant — Oui, que la Littérature existe et, si l’on veut, seule, à l’exclusion de tout. […] Dégénérescence, le titre, Entartung, cela vient d’Allemagne, est l’ouvrage, soyons explicite, de M.  […] Le titre, proposé à l’issue d’une causerie, jadis, devant le messager oxonien, indiqua Music and Letters, moitié de sujet, intacte : sa contrepartie sociale omise.

263. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre X. La littérature et la vie de famille » pp. 251-271

Cela était poussé si loin qu’on cessait d’être le chevalier en titre d’une dame, par cela seul qu’on devenait son mari. […] C’est uniquement pour la reine qu’il est venu en Egypte ; il se soucie peu d’être le premier de Rome et du monde, s’il n’ennoblit ce titre par celui de captif de Cléopâtre. […] Il n’est pas du tout nécessaire qu’elles possèdent le pouvoir en titre. […] Mme Argante sauve l’étourdie d’elle-même et des entreprises de son amant, et cela sans avoir usé une seule fois des droits que lui confère son titre de mère. […] Je résume ici à grands traits une longue étude que j’ai publiée dans la Nouvelle Revue du 1er septembre 1888 sous ce titre : Les femmes de la Fronde.

264. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre III. Poëtes françois. » pp. 142-215

Il tira des archives de divers Monastères, des fables puériles, des contes de vieille, & les publia à Lyon sous le titre de Vie des plus célébres & anciens Poëtes provençaux 1515., in-12. […] Cet ouvrage étant fort imparfait, M. l’Abbé Massieu crut pouvoir en entreprendre un autre sous le même titre. […] Leur histoire avoit été entreprise dès l’année 1734. par Messieurs Parfait ; ils donnerent successivement 15. vol. sous le titre d’Histoire du Théatre François. […] Elle a paru sous le titre de Parnasse François à Paris en 1732., & l’auteur a publié ensuite divers supplémens, qui n’ont pas été à l’abri de toute critique. […] C’est le premier de ses titres poétiques.

265. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

Les titres en aucun temps n’ont donné une idée juste des choses ; s’il en était autrement, les œuvres seraient superflues. […] Le peintre lui-même, dans son manifeste, a dit quelques mots excellents : « Le titre de réaliste m’a été imposé comme on a imposé aux hommes de 1830 le titre de romantiques. […] En lisant le titre, vous craignez de vous attendrir ; bon ! […] Quoi qu’il en soit du titre, l’œuvre est parlante, ce n’est ni plus ni moins que l’apothéose du peintre. […] Nous sommes aujourd’hui les modernes ; à ce titre nous avons le droit de prétendre vivre notre vie personnelle, mais demain d’autres nous remplaceront au même titre, en nous mettant de côté à notre tour.

266. (1894) La bataille littéraire. Cinquième série (1889-1890) pp. 1-349

À ce titre, une fête nationale serait l’anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc, qui délivra la France des Anglais. […] Les Siècles morts, tel est le titre de ce beau livre ; l’Orient antique, tel en est le sous-titre. […] mot dont la traduction se trouve dans le titre d’une comédie de Molière, et cela parce que nos femmes ne restent pas enfermées. […] Je sais qu’il est porté sur le tableau d’avancement et j’espère que cette campagne ajoutera de nouveaux titres à votre bienveillance. […] Il convient, de plus, pour la dignité même de la nation, que le titre porté par son représentant, par « son délégué », le mette de pair avec les plus grands Monarques.

267. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

Les siécles d’ignorance produisirent une foule de compilations qu’on honora du titre d’Histoire universelle. […] Il tient tout ce que le titre promet. […] sous le titre d’Histoire des Provinces-Unies des Pays-bas. […] Leurs ouvrages ne se ressemblent que par le titre. […] Elle passa pour un chef-d’œuvre ; mais on ne lui donne pas ce titre aujourd’hui.

268. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Un de ses poëmes avait pour titre : Le clocher de Saint-Marc : on a dit plaisamment que ce clocher lui était tombé sur la tête, et pour comble de malheur, ce fut sans bruit. […] — Un autre poëte, moins docte, plus facile et souvent aimable, Ulric Guttinguer, connu de nous pour avoir chanté autrefois notre lac, et qui vient aussi de rassembler ses vers en un seul volume sous ce titre : Les Deux Ages, cite, dans sa préface que nous avons sous les yeux, un passage de Jules Lefèvre, en l’accompagnant d’éloges qui prouvent au moins que tout n’est pas épine dans le sentier : il accorde sans hésiter à son confrère non-seulement la conscience poétique noble et puissante (ce qui n’est que juste), mais encore le génie intime et pénétrant. — Nous ne nous chargeons que de noter en courant : les Aristarques de l’avenir décideront.

269. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Cet article de la Presse est remarquable à plus d’un titre. […] — Le duc de Raguse vient de publier sous ce titre, Esprit des institutions militaires, un volume plein de feu, d’intérêt, de science et d’agrément ; il rend accessibles au lecteur une foule de questions qui semblaient du ressort des hommes spéciaux ; il fait comprendre la guerre, l’empereur, Wellington, le génie de la France et de l’Angleterre.

270. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Chirurgie. » pp. 215-222

Le titre de spécialiste, loin d’indiquer une supériorité, signifie trop souvent que celui qui se pare de ce titre, ne connaissant en effet que l’objet de sa « spécialité », risque de le connaître mal, s’il est vrai que toutes les parties et fonctions du corps soient liées entre elles et dépendantes les unes des autres.

271. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Hartley »

Dix-huit ans auparavant, il avait donné une esquisse de sa doctrine dans un opuscule ayant pour titre Conjecturæ qaœdam de sensu, motus et ideanm generatione 14. […] D’ailleurs un opuscule anonyme publié à Lincoln, en 1747, sous ce titre : An enquiry into the origin of human appetites and affections, shewing how each arises from association, written for the use of the young gentlemen at the Universities contient déjà une formule très nette de la loi d’association, de « l’union inséparable » et des « latent impressions. » Cette dissertation a été rééditée par le docteur Parr.

272. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des recueils poétiques — Préfaces des « Odes et Ballades » (1822-1853) — Préface de 1826 »

Il continue à comprendre sous le titre d’Odes toute inspiration purement religieuse, toute étude purement antique, toute traduction d’un événement contemporain ou d’une impression personnelle. […] Qu’on leur donne tel autre titre qu’on voudra ; l’auteur y souscrit d’avance.

273. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Quand il présenta son manuscrit, le titre étoit :Histoire des flagellans sur l’usage pervers des fouets *. […] De-là, son titre de fléau des princes.

274. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Les décrets de l’Empereur par lesquels il lui conférait ces hautes missions sont conçus en des termes qui sont de beaux titres de noblesse : « Prenant entière confiance dans le zèle et la fidélité à notre service du sieur Daru, membre de notre Conseil d’État…, lui donnons plein et absolu pouvoir… ; promettant d’approuver tous les actes qu’il aura passés…, de regarder comme valides et irrévocables toutes les opérations qu’il aura terminées, etc. » (Décret d’Erfurt du 11 octobre 1808, et aussi celui de Dresde du 22 juillet 1807.) […] Tandis que vous faites capituler les villes, moi je médite une comédie que j’appelle jusqu’ici Les Capitulations de conscience : ce titre est un peu long ; mais, comme il exprime bien ce que je veux peindre, je vous le livre. […] [NdA] Ou commissaire général ; peu importe le titre. Une légère inadvertance commise à ce sujet, ou plutôt au sujet du vrai titre des fonctions de M. 

275. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Nouveaux documents sur Montaigne, recueillis et publiés par M. le docteur Payen. (1850.) » pp. 76-96

De nos jours, des amateurs, gens d’esprit, ont continué sous une autre forme cette religion : ils se sont consacrés à recueillir les moindres vestiges de l’auteur des Essais, à rassembler ses moindres reliques : et, en tête de ce groupe, il est juste de mettre le docteur Payen, qui prépare depuis des années un livre sur Montaigne, lequel aura pour titre : Michel de Montaigne. […] Ô vous tous qui vous occupez si méritoirement de lui, mais qui ne prétendez point vous l’approprier, je pense, au nom de celui que vous aimez et que nous aimons tous aussi à plus ou moins de titres, n’ayez jamais, je vous prie, de ces mots-là, qui sentent la confrérie et la secte, l’érudition pédantesque et le caquet scolastique, les choses qui lui répugnaient le plus. […] Observons toutefois, pour expliquer à notre tour et justifier cette profession un peu large d’impartialité, que les chefs des partis alors en présence, les trois Henri, étaient gens de renom et considérables à divers titres : Henri, duc de Guise, chef de la Ligue ; Henri, roi de Navarre, chef opposé ; et le roi Henri III, au nom de qui Montaigne était maire, et qui oscillait entre les deux. […] « Qui ne me voudra savoir gré, dit-il, de l’ordre, de la douce et muette tranquillité qui a accompagné ma conduite, au moins ne peut-il me priver de la part qui m’en appartient par le titre de ma bonne fortune. » Et il est inépuisable à peindre en expressions vives et légères ce genre de services effectifs et insensibles qu’il croit avoir rendus, bien supérieurs à des actes plus bruyants et plus glorieux : « Ces actions-là ont bien plus de grâce qui échappent de la main de l’ouvrier nonchalamment et sans bruit, et que quelque honnête homme choisit après, et relève de l’ombre pour les pousser en lumière à cause d’elles-mêmes. » Ainsi la fortune servit à souhait Montaigne, et, même dans sa gestion publique, en des conjonctures si difficiles, il n’eut point à démentir sa maxime et sa devise, ni à trop sortir du train de vie qu’il s’était tracé : « Pour moi, je loue une vie glissante, sombre et muette. » Il arriva au terme de sa magistrature, à peu près satisfait de lui-même, ayant fait ce qu’il s’était promis, et en ayant beaucoup plus fait qu’il n’en avait promis aux autres.

276. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Le ministre, M. de Choiseul, le chargea en 1765 d’écrire, pour l’instruction du Dauphin (Louis XVI), l’histoire des troubles de Pologne ; c’est cette histoire toute contemporaine, dont la matière se déroulait chaque jour sous ses yeux, que Rulhière s’étudia à traiter durant vingt-deux ans à la manière des anciens, sans parvenir à la mener à fin, et qui forme aujourd’hui son titre le plus considérable. […] La destination royale de ce bâtiment faisait qu’il avait titre de gouvernement, et qu’il procurait des émoluments fort honnêtes. […] « Les gens d’esprit se permettent quelquefois des bons mots, disait-il, mais il n’y a que les sots qui fassent des méchancetés. » Plus de quinze ans s’étaient écoulés depuis la mort de Rulhière, lorsqu’en 1806 Napoléon, ayant formé des desseins sur la Pologne et contre la Russie, crut utile à ses vues de faire publier l’ouvrage manuscrit qu’avait laissé Rulhière, et qui avait pour titre : Histoire de l’anarchie de Pologne et du démembrement de cette république. […] Rulhière en eut l’idée : là est son titre, et c’est en quoi, bien qu’il soit demeuré en chemin, nous le saluons aujourd’hui.

277. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Alfred de Martonne, fils d’un père connu par des études sur la littérature du Moyen Âge, et qui n’y est pas étranger lui-même, a publié, sous le titre d’Offrandes (1851), une cinquantaine de sonnets qui attestent le commerce des maîtres en ce genre. […] Brizeux, auteur bien connu de Marie et des Bretons, vient de publier un nouveau recueil de vers qui a pour titre Primel et Nola (1852) : c’est le titre particulier d’une pièce que M.  […] Dans son récit, qu’il divise en chapitres, avec des titres distincts et plus longs que la chose, on ne trouve pas cette richesse, cette fertilité et cette suite de détails qu’il faudrait pour remplir le canevas, pour en couvrir la nudité.

278. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « Saint-Bonnet » pp. 1-28

Puis il publia, sous un mauvais titre, — métaphysicien qui ne voyait pas le succès et qui voyait par trop sa pensée, — ce chef-d’œuvre de la Restauration française, qui est à son propre talent ce qu’il est lui-même à l’abbé Noirot ; le chef-d’œuvre absolu qu’on ne recommence pas. Eh bien, malgré tous ces travaux, malgré tous les titres à l’éclat et à la célébrité, Blanc Saint-Bonnet a si peu la place à laquelle il a vraiment droit dans la préoccupation de son temps, qu’un critique catholique très renseigné, très consciencieux, et animé toujours des sentiments les plus nobles, appela un jour l’Affaiblissement de la Raison, cette brochure sur l’enseignement de la plus magnifique portée, et que Saint-Bonnet écrivit en se jouant dans l’entre-deux de ses autres ouvrages : « un livre tulipe », pour en exprimer la rareté, sans doute, — le croyant rare, ce livre, parce qu’il ne le connaissait pas ! […] Et voilà pourquoi ce livre de la Douleur est resté si longtemps parfaitement ignoré en France, malgré la clarté française d’un titre qui dit bien ce qu’il doit dire, qui ne s’appelle ni l’inconscient ou le surconscient, ni le un-tout, ni d’aucun de ces titres, obscurs comme fumée, si chers aux ramoneurs allemands et si respectés des Trissotins de France, qui les croient profonds.

279. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVI. Des oraisons funèbres et des éloges dans les premiers temps de la littérature française, depuis François Ier jusqu’à la fin du règne de Henri IV. »

Il sont devenus trop souvent des discours, où avec une fausse éloquence on célèbre des vertus encore plus fausses, et où l’on étale avec pompe des titres que le mort a flétris, des talents qu’il n’a point eus, et des services qu’il n’a pu rendre. […] Ses contemporains gravèrent sur son tombeau le titre de grand. […] La vanité de celui qui obéit, s’enorgueillit des titres prodigués à celui qui commande. […] L’infamie de son supplice fut un titre de plus pour sa gloire.

280. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre IV. Le théâtre des Gelosi » pp. 59-79

Voici le titre de son recueil : Il teatro delle favole rappresentative overo la ricreatione comica, boscareccia e tragica, divisa in cinquanta giornate, composte da Flaminio Scala detto Flavio, comico del sereniss. sig. […] On voit par le titre même du recueil de Scala que les Gelosi jouaient à l’impromptu non seulement des comédies, mais encore des pastorales et des tragédies. […] L’innocente Persiana (l’Innocente Persane), L’Orseida, L’Alvida, La Fortuna di Foresta, prencipessa di Moscou, portent le titre d’opera regia, œuvre royale.

281. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IX. L’abbé Mitraud »

Mitraud sur la Nature des sociétés humaines, comme il dit, et ce livre dont tout pour nous, jusqu’au titre, manque de rigueur et de vérité nous a jeté dans des perplexités étranges. À ce titre seul, nous avions reconnu le problème du temps présent, la chimère dit siècle, comme disait saint Bernard, — car les littératures font beaucoup de théories sociales, lorsque les peuples ont relâché ou brisé tous les liens sociaux, absolument comme on écrit des poétiques, lorsque le temps des poëmes épiques est passé, — et il était curieux de savoir comment le prêtre avait remué, à son tour, le problème vainement agité si longtemps par les philosophes. […] Selon nous, à défaut d’autres marques, cela seul eût prouvé qu’ils le reconnaissaient pour un des leurs, c’est-à-dire pour un philosophe, malgré sa foi et son titre de prêtre — et ils avaient raison, du reste, car, malgré tout cela, il en est un !

282. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Charles Monselet »

La seule pièce de ce recueil qui s’appelle Les Vignes du Seigneur, et qu’on pourrait appeler Les Reflets à plus juste titre, la seule pièce où l’auteur est enfin un peu lui-même, est un petit poème à la manière de quelques poètes anglais du siècle dernier, intitulé Le Musicien. […] Le livre qu’il a publié sous ce titre, à faire sécher de jalousie Arsène Houssaye : Monsieur de Cupidon 12, n’est nullement le trumeau qu’on croirait sur le simple énoncé du titre, quoiqu’il porte aussi les influences d’un siècle auquel on ne saurait toucher impunément qu’avec un masque de verre, comme les chimistes touchent au poison.

283. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « Mme DESBORDES-VALMORE. (Pauvres Fleurs, poésies.) » pp. 115-123

Oui, ma fille, plus tard Vous trouverez l’amour et la vie… autre part. » Dans une autre pièce qui a pour titre : Avant toi ! […] Qu’on lise la pièce qui porte ce titre, et celle encore qu’elle a adressée, après la guerre civile, à Adolphe Nourrit à Lyon, à ce généreux talent dont la voix, née du cœur aussi, répond si bien à la sienne : cela s’élève tout à fait au-dessus des inspirations personnelles de l’élégie.

284. (1874) Premiers lundis. Tome II « Mort de sir Walter Scott »

Ce qui peut y suppléer aujourd’hui de la manière la plus satisfaisante, c’est une réunion des diverses notices qu’il avait ajoutées à une récente édition de ses poésies ; cette réunion, habilement faite par une Revue anglaise, a été reproduite dans le cinquante-huitième numéro de la Revue britannique, sous le titre de Mémoires autobiographiques de sir Walter Scott. […] D’autres travaux nombreux de critique, d’antiquaire et d’éditeur trouvèrent place dans les courts intervalles de ces productions ravissantes qui se succédaient de six mois en six mois : depuis la Jolie fille de Perth, qui mérite son titre, on avait remarqué un déclin rapide et les symptômes de l’épuisement.

285. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Auguste Nicolas »

il n’est pas, dans tout cet inventaire, un livre dont le titre éveille l’esprit, l’attire et donne à penser qu’il y ait une idée derrière le titre.

286. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

la passion, ce que Raynaud la ressent et l’exprime et que son titre est bien justifié. […] Devoirs d’Histoire de France : voilà un titre bien modeste, — trop modeste, à notre sens, modeste jusqu’à l’injustice ; — l’auteur, M.  […] Et puis, ce titre que vous lancez comme un anathème ne vous semble-t-il pas audacieux ? […] C’est à ce titre qu’il devait servir comme aide-major pendant la guerre. […] Titres au hasard : Brown-Séquari, Jean Moréas, le Rhum à l’eau du Troubadour sont des meilleures.

287. (1739) Vie de Molière

Il fit donc pour la province le Docteur amoureux, les Trois Docteurs rivaux, le Maître d’école : ouvrages dont il ne reste que le titre. […] Dès lors la troupe de Molière prit le titre de la Troupe de Monsieur, qui était son protecteur. […] Il fut joué ensuite en Italie, sous le titre de Convitato di Pietra. […] Ce fut à la représentation de cette comédie, que la troupe de Molière prit pour la première fois le titre de la troupe du roi. […] La vanité, attribut de l’espèce humaine, fait que les princes prennent le titre de rois, que les grands seigneurs veulent être princes ; et, comme dit La Fontaine, Tout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages.

288. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet (suite et fin.) »

Le brave commandant de la place, qui vient de contresigner cet ordre du jour triomphal et pompeux, avait une fille charmante qu’il désirait faire admettre dans une des maisons de la Légion d’honneur ; il avait tous les titres par ses excellents services, et il recommandait sa demande à Horace Vernet, qui, toujours serviable et bon, l’appuyait vivement auprès du maréchal Gérard. […] je ne veux pas mourir ici, je veux mourir au soleil. » Jusqu’à son dernier mot, on put voir qu’Horace n’était pas seulement un talent, mais une nature ; et c’est à ce titre que nous nous sommes fait un plaisir et un devoir sérieux de l’étudier. […] donnez-moi votre palette. » Et, montant à l’instant à l’échelle, il achève le saucisson et autres objets que le confrère était en train de peindre : cela fait, il lui rend les armes. — « Monsieur Vernet, lui dit solennellement le peintre, en les recevant, ce pinceau et cette palette seront transmis à mes enfants comme mes titres de noblesse. » On ajoute que l’enseigne s’est vue longtemps rue Dauphine. […] » Mais quand on vit tous les titres, pair de France, membre de l’Institut, etc., l’affaire changea de face, et le commis-voyageur eut besoin qu’on intercédât pour ne pas être mis au violon. […] Sous ce titre : Joseph, Carie et Horace Vernet, correspondance et biographie, M. 

289. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Le malheur dans les amours de tête était un titre assuré aux charges et aux biens d’Église ; aussi se gardait-on bien d’être heureux. […] Sa traduction vaut mieux que celle de Marot, et la langue en est moins au-dessous des beautés de l’original ; mais l’ouvrage est médiocre, et, s’il doit être compté à Desportes, c’est moins comme un titre poétique que comme un acte de pénitence. […] Ce second recueil, le véritable titre de Bertaut, se compose de paraphrases de psaumes, de chants funèbres sur les morts royales, de diverses pièces en vers héroïques sur des sujets élevés. […] Il n’est pas lu pourtant, et peut-être le titre même en est-il ignoré. […] L’orgueil de Malherbe, c’est la foi dans la vérité de sa discipline, acceptée de tous les bons esprits de son temps : Toute la France sait fort bien Que je n’estime ou reprends rien Que par raison et par bon titre, Et que les doctes de mon temps Ont toujours été très-contents De m’élire pour leur arbitre127.

290. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre septième. »

Enfin il découvre un parent du seigneur Agnoste qui lui donne des explications sur le titre de Satire Ménippée, et répond aux critiques qu’on a faites de l’ouvrage. […] Mais selon mon jugement, qui ne peut compter qu’à titre d’adhésion réfléchie au jugement le plus général, c’est par cette abondance et cette diversité même que le xvie  siècle est si imparfait, et qu’il rend le xviie si nécessaire. […] C’est en 1601 que parut, à Bordeaux, le livre qui a fait sa gloire, la Sagesse, publiée pour la première fois sous le titre de Petit traité de la Sagesse. […] A peine est-il sévère pour ceux qui s’égarent ; pour les autres, il les laisse marcher de leur pas, trouvant bon qu’ils prennent quelques plaisirs honnêtes dans ce monde où Dieu les place pour quelques moments, à titre d’hôtes et de passagers. […] Huit livres de Mémoires sous le titre d’Ogdoades.

291. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

C’était une frivolité de dire que « les malades se guérissaient à la vue des lettres de Balzac » ; que « son livre n’était guère moins connu que l’eau et le feu » ; que « c’était le philtre qui faisait aimer le français aux nations qui habitent les bords de la mer Glaciale » ; que Sénèque, auprès de Balzac, n’était que monotonie, et Cicéron que vide ; qu’il était l’empereur des orateurs, comme si le titre d’orateur, objecte judicieusement un de ses critiques, pouvait appartenir à qui n’a jamais parlé en public. […] A ceux qui reprochaient à Balzac le titre de Lettres donné à ses pièces d’éloquence, disant qu’une inscription si basse ne devait couvrir que des choses ordinaires, ses admirateurs répondaient « qu’il n’avait tenu qu’à la fortune que ce qu’on appelait Lettres n’eussent été harangues ou discours d’Etat ; mais que, dans un pays où la volonté d’un seul avait remplacé le gouvernement populaire, n’y ayant ni peuples opprimés à défendre devant un sénat, ni oppresseurs à accuser, il n’y avait pas lieu à l’éloquence politique ; que quant au barreau, les affaires y étaient tellement étouffées par la chicane, que là non plus il n’y avait pas place pour l’éloquence judiciaire : qu’il restait les chaires des prédicateurs, mais que ce n’étaient pas des hommes tels que M. de Balzac qu’on appelait aux fonctions ecclésiastiques », — allusion à Richelieu, qui l’avait critiqué et ne l’avait pas fait évêque, pas même abbé, à quoi Balzac, dit-on, s’était rabattu ; — « que dès lors il avait fallu que son éloquence s’enfermât dans ce petit espace. » C’est là, en effet, le malheur de cette éloquence. […] Il n’entend pas, d’ailleurs, lui ôter la louange d’avoir « un peu de capacité, et quelque chose de bon et de relevé dans ses discours. » Mais pour cette réputation d’unique éloquent, d’empereur des orateurs, qu’on fait à Narcisse, « comment, dit naïvement Goulu, lui pourrait appartenir le titre d’orateur, vu qu’il n’a jamais parlé en public ?  […] Les écrivains du parti des politiques, à la fin du seizième siècle, Bodin, les auteurs de la Ménippée, l’avaient indiqué, et c’est peut-être un titre pour Balzac que, l’ayant manqué, il l’ait néanmoins aperçu. […] C’est le titre que Descartes donna d’abord au Discours de la méthode.

292. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Il y a des livres commodes où nous tous, gens de lettres, sommes rangés depuis longtemps par ordre alphabétique, avec les titres et les dates de nos productions, avec la date de notre naissance ; il n’y manque plus que celle de notre mort. […] La publication des Poésies d’André Chénier est le grand titre de M. de Latouche, le grand fait littéraire auquel restera attaché son nom. […] Les papiers lui furent remis, et, au premier coup d’œil, il porta un jugement dont on ne saurait assez lui savoir gré, et qui est aujourd’hui son premier titre d’honneur. […] M. de Latouche fut des premiers ; il fit plus, il composa en secret un petit roman qu’il fit paraître sous le titre d’Olivier (1826), sans nom d’auteur, et dans une forme d’impression exactement la même que celle des autres romans de Mme de Duras. […] Ce second titre de M. de Latouche lui doit être compté presque à l’égal du premier.

293. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Chamfort. » pp. 539-566

Mais ce qui était bien de lui et ce qu’il ne cessa de revendiquer comme un titre en pleine époque révolutionnaire, ce fut la petite comédie en un acte et en prose, Le Marchand de Smyrne, bagatelle qui amusa et réussit (janvier 1770), et dans laquelle on voit, disait Chamfort faisant son apologie en 93, « les nobles et aristocrates de toute robe mis en vente au rabais et finalement donnés pour rien ». […] — Non, pas un livre, je ne suis pas si bête, mais un titre de livre, et ce titre est tout. […] Il aura beau dire, on ne se ressouviendra que du titre […] C’est là, en effet, le titre et le début de la fameuse brochure de Sieyès.

294. (1773) Discours sur l’origine, les progrès et le genre des romans pp. -

Apulée, qui se disoit Philosophe, a prouvé par son Ane d’or, qu’il méritoit le titre de Philosophe cynique. […] Nous avons à cet égard les mêmes prétentions, & nous y joignons une foule de titres qui les appuient. […] Depuis on décora les premiers du beau titre d’Enchanteurs, titre que le vulgaire a réduit par la suite à celui de Sorcier. […] Le Danger des liaisons *, les Lettres du Marquis de Roselle **, quelques autres écrits de ce genre, prouvent que notre siecle a ses La Fayette, auxquelles même on ne dispute point les ouvrages qui peuvent leur mériter ce titre.

295. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE CHARRIÈRE » pp. 411-457

D’autres, qui sont pour la critique au contraire, et qui nous la conseilleraient fort, en contestent le titre à ces essais et doutent de la rigueur du genre. […] Au titre de l’ouvrage, on croirait l’auteur de Lausanne même ou de la Suisse française. […] Il me semble qu’un volume entier de titres ne me ferait pas envier ce jour-ci : il faut bien autre chose pour compenser ce qu’un engagement éternel a d’effrayant. […] Le titre de mon petit livre fit grand’peur ; on craignit d’y trouver des portraits et des anecdotes. […] Pour l’entière exactitude bibliographique, je dois dire que le titre de Caliste ou Lettres écrites de Lausanne n’appartient qu’aux éditions postérieures à la première : celle-ci s’intitulait simplement au premier volume Lettres écrites de Lausanne, et au second Caliste ou Suite des Lettres, etc. ; les deux titres se sont bientôt confondus.

296. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

À tous ces titres on ne peut le classer encore au rang des lyriques universels. […] Un ou deux bons couplets rimés spirituellement par un jeune homme étaient un titre d’admission dans cette académie de la goguette. […] Il y a plus, ma famille a toujours espéré que, par une vicissitude quelconque du sort, elle remonterait au rang légitime d’où elle était tombée par la misère, et qu’elle se ferait reconnaître, ses titres à la main, pour ce qu’elle est. […] Il y a évidemment dans ce dénuement prétendu de toute éducation, dont Béranger parle au public, la même exagération de subalternité que dans le titre de garçon d’auberge qu’il se donne dans la même chanson. […] Chose singulière et cependant exacte, moi-même, quinze ans plus tard, je composais le plan et les premiers chants d’un poème épique de Clovis ; j’écrivais, sous le titre de Méditations poétiques, des vers qui ne trouvaient pas à exprimer leur nature sous un autre titre ; enfin j’ébauchais cinq ou six tragédies avortées pour une scène où ma destinée n’était pas de monter au rang des Sophocle, des Shakespeare, des Corneille, ou de leurs rivaux d’aujourd’hui !

297. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Discours sur le système et la vie de Vico » pp. -

Les trois principaux titres d’Homère sont désormais mieux motivés : c’est bien le fondateur de la civilisation en Grèce, le père des poètes, la source de toutes les philosophies grecques. […] Les monarques se glorifient du titre de cléments, et rendent les peines moins sévères ; ils diminuent cette terrible puissance paternelle des premiers âges. […] La première seule a été imprimée, sous le titre indiqué ci-dessus. […] Un philosophe de nos jours me semble mieux mériter le titre de disciple légitime de Vico. […] Lorsque nous n’étions pas sûr d’indiquer avec exactitude le titre de l’ouvrage, nous avons rapporté seulement le nom de l’auteur.

298. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Jusque-là il était abbé comme on l’était volontiers alors, ayant le titre et quelques bénéfices ; mais il n’était point lié à son état, il n’était prêtre à aucun degré ; et en 1755, à l’âge de quarante ans, on le voit hésiter beaucoup avant de franchir ce pas dont il sent le péril, et d’où sa délicatesse d’honnête homme l’avait tenu éloigné jusque-là : « Je me suis lié à mon état, écrit-il à Pâris-Duverney (le 19 avril 1755), et j’ai mis moi-même dans cette démarche tant de réflexions que j’espère ne m’en repentir jamais1. » Quant aux petits vers galants, ils sont de sa première jeunesse ; il cessa d’en faire à l’âge de trente-cinq ans : J’ai abandonné totalement la poésie depuis onze ans, écrit-il à Voltaire en décembre 1761 ; je savais que mon petit talent me nuisait dans mon état et à la Cour ; je cessai de l’exercer sans peine, parce que je n’en faisais pas un certain cas, et que je n’ai jamais aimé ce qui était médiocre ; je ne fais donc plus de vers et je n’en lis guère, à moins que, comme les vôtres, ils ne soient pleins d’âme, de force et d’harmonie ; j’aime l’histoire… Il y a donc, avant tout, quand on parle de Bernis, à bien marquer les époques, si l’on veut être juste envers un des esprits les plus gracieux et les plus polis du dernier siècle, envers un homme d’une capacité réelle, plus étendue qu’on ne pense, et qui sut corriger ses faiblesses littéraires ou ses complaisances politiques par une maturité décente et utile, et par une fin honorable. […] Bernis, en 1763, après son ministère, est dans l’exil et la disgrâce ; quelque ennemi, pour lui faire pièce, ou simplement quelque libraire avide, fait imprimer ses Quatre Saisons, avec ce titre : par M. le C. de B. : Je ne sais de qui sont ces Quatre Saisons, lui écrit Voltaire, qui aime à broder sur ce thème à tout propos ; le titre porte par M. le C. de B. […] Il a bien des titres pour vous admirer, Sire, comme ministre, comme un des Quarante, comme homme d’esprit.

299. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

L’Estoile, dans un sentiment de malignité bien naturel, se plaît à relever et à dénombrer les titres et qualités de Sully à la date de juillet 1609, c’est-à-dire au faîte de sa grandeur : par un autre sentiment non moins naturel à l’homme, Sully se plaisait aussi à les étaler : Maximilien de Béthune, chevalier, duc de Sully, pair de France, prince souverain de Henrichemont et de Boisbelle, marquis de Rosny, comte de Dourdan, sire d’Orval, Montrond et Saint-Amand ; baron d’Épineuil, Bruyères, Le Châtelet, Villebon, La Chapelle, Novion, Baugy et Bontin ; conseiller du roi en tous ses conseils ; capitaine lieutenant de deux cents hommes d’armes d’ordonnances du roi sous le titre de la reine ; grand maître et capitaine général de l’artillerie ; grand voyer de France ; surintendant des finances, fortifications et bâtiments du roi ; gouverneur et lieutenant général pour Sa Majesté en Poitou, Châtelleraudois et Loudunois ; gouverneur de Mantes et Jargeau, et capitaine du château de la Bastille à Paris. Voilà, ajoute L’Estoile dans un langage plein de satiété et de pléonasme, et qui semble regorger de son objet, voilà les augustes et magnifiques titres de grandeur du grand duc de notre siècle. […] Le titre des Mémoires était singulièrement emphatique, allégorique et symbolique ; le voici en son entier : Mémoires des sages et royales économies d’État, domestiques, politiques et militaires de Henri le Grand, l’exemplaire des rois, le prince des vertus, des armes et des lois, et le père en effet de ses peuples françois ; Et des servitudes utiles, obéissances convenables et administrations loyales de Maximilian de Béthune, l’un des plus confidents familiers et utiles soldats et serviteurs du grand Mars des François ; Dédiés à la France, à tous les bons soldats et tous peuples françois.

300. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Ce n’est point par une prédilection sans motif sérieux et par pur caprice que je me suis souvent occupé des femmes distinguées du xviiie  siècle, et que j’ai cherché à revendiquer pour la littérature toutes celles qui y prêtaient à quelque titre, par leur réputation d’esprit, par la célébrité de leur salon ou la publication posthume de leur correspondance. […] Elle est, à propos de cette révérence d’étiquette, qualifiée de marquise dans le Journal du duc de Luynes, et, en effet, elle aurait eu droit dès lors à ce titre autant qu’à celui de comtesse, qu’elle ne garda peut-être que pour éviter une confusion avec l’autre marquise du même nom, et aussi pour ne rien devoir de plus à son mari. […] Il lui manque un titre, un état régulier, un nom ; mais ce nom de moins, et qu’elle avait ambitionné, était pour elle une blessure secrète, une épine au cœur. […] Je suis en vérité assez vulgaire pour vous souhaiter vivacité, santé et gaieté en tout état de fortune ; la belle consolation pour nous, vraiment, de voir le titre de princesse inscrit sur une tombe, quand nous nous dirons qu’elle renferme ce qu’il y avait de plus aimable au monde ! 

301. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Il obtint même en ces années le titre et la charge de gentilhomme ordinaire de la Chambre du roi, qui lui donnait de droit un pied au Louvre. […] Envoyé par le roi pour châtier une rébellion et venger le meurtre du gouverneur de Bordeaux, Monneins son propre parent, qui y avait péri odieusement massacré, il arriva devant cette ville, enflammé de colère, n’y voulut entrer que par la brèche et en ennemi, après avoir fait abattre trente toises de murailles, désarma les bourgeois, en envoya cent cinquante au dernier supplice ; et en outre il fit dresser un épouvantable arrêt par le maître des requêtes, Étienne de Nully, le plus violent des hommes, arrêt par lequel il interdit le Parlement, fit enlever toutes les cloches de la ville, supprima les privilèges des bourgeois, les contraignit d’en brûler eux-mêmes les titres et chartes, et de plus, ils durent déterrer le corps du gouverneur Monneins « avec leurs ongles », aller en habits de deuil devant le logis du connétable lui crier miséricorde, et lui payer en fin de compte 200 mille livres pour les dépenses de son armée46. […] Le roi de Navarre, avons-nous dit, avait titre et qualité de gouverneur de la Guienne pour le roi. […] Voici le titre de l’ouvrage de M. 

302. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Tandis que la postérité acceptait, avec des acclamations unanimes, la gloire des Corneille, des Molière, des Racine, des La Fontaine, on discutait sans cesse, on revisait avec une singulière rigueur les titres de Boileau au génie poétique ; et il n’a guère tenu à Fontenelle, à d’Alembert, à Helvétius, à Condillac, à Marmontel, et par instants à Voltaire lui-même, que cette grande renommée classique ne fût entamée. […] Le drame mis à part, on peut considérer Malherbe et Boileau comme les auteurs officiels et en titre du mouvement poétique qui se produisit durant les deux derniers siècles, aux sommités et à la surface de la société française. […] Ce n’est pas du tout un poëte, si l’on réserve ce titre aux êtres fortement doués d’imagination et d’âme : son Lutrin toutefois nous révèle un talent capable d’invention, et surtout des beautés pittoresques de détail. […] Jaloux de défendre Homère, Boileau, au lieu d’accueillir bravement la critique de Perrault et d’en décorer son poëte à titre d’éloge, au lieu d’oser admettre que la cour d’Agamemnon n’était pas tenue à la même étiquette de langage que celle de Louis le Grand, Boileau se rejette sur ce que Longin, qui reproche des termes bas à plusieurs auteurs et à Hérodote en particulier, ne parle pas d’Homère : preuve évidente que les œuvres de ce poëte ne renferment point un seul terme bas, et que toutes ses expressions sont nobles.

303. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre I. Shakespeare — Sa vie »

En 1606, dans le temps où Jacques 1er d’Angleterre, l’ancien Jacques VI d’Écosse, écrivait contre Bellarmin le Tortura torti, et, infidèle à Carr, commençait à regarder doucement Villiers, qui devait l’honorer du titre de Votre Cochonnerie, il fit Coriolan. […] Quand les pièces, par hasard, sont imprimées, elles portent des titres qui déroutent. […] Sur le tome second du registre du Stationers’ Hall, on peut lire encore aujourd’hui en marge du titre des trois pièces, Comme il vous plaira, Henri V, Beaucoup de bruit pour rien, cette mention : « 4 août, à suspendre. » Les motifs de ces interdictions échappent. […] Ce n’était plus le temps de la république ; le temps où Cromwell prenait le titre de Protecteur d’Angleterre et de France, et forçait ce même Louis XIV à accepter la qualité de Roi des Français.

304. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre X. »

Si on songe, d’ailleurs, à cette orchestique, ou danse mêlée de chants, qui formait une des représentations de la scène antique, et si d’autre part on remarque, dans la liste non contestée des chants du poëte thébain, un ordre de poésies lié, sous le nom d’Hyporchèmes, aux danses religieuses et guerrières, on concevra sans peine que, dans la critique indigeste de Suidas, ce titre ait pu se confondre avec l’idée du drame orchestique, et que la mention en ait ainsi créé, par double emploi, un théâtre de Pindare dont l’antiquité n’avait pas ouï parler. […] Enfin il y avait encore cette différence, au désavantage des Thébains, que, tandis que des sages, et des sages puissants, des philosophes législateurs s’étaient élevés dans toutes les parties de la Grèce, même de cette Grèce extérieure qui entamait les bords de l’Asie et se prolongeait en Sicile et jusqu’en Italie, Lycurgue à Sparte, Périandre à Corinthe, Solon dans Athènes, Thalès à Milet, Minos en Crète, Zaleucus et Charondas dans cette péninsule nommée la Grande Grèce, nul titre semblable n’avait illustré le territoire ou la ville de Thèbes. […] et Voltaire, à Potsdam, aurait pu la citer à Frédéric, que tout bas il accusait de rappeler Denys de Syracuse, à double titre de despote et de mauvais poëte. […] Les épisodes, ce sont les souvenirs des aïeux sans cesse rappelés, comme une obligation pour les fils et un titre d’orgueil pour les citoyens.

305. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « L’état de la société parisienne à l’époque du symbolisme » pp. 117-124

Célèbres, au même titre que la plupart des gens, grâce au hasard qui les fit naître assistés d’une riche écuelle, ils voisinent avec les notabilités de la science, des lettres, des arts, du barreau, de la finance, de la noblesse et des cabinets particuliers. […] La supériorité intellectuelle et morale se résumait à peu près en ceci : « Mépriser la politique et aimer le théâtre. — Connaître au moins de vue et de nom les personnages de “la fête” à Paris. — N’aller déjeuner et dîner que dans les restaurants connus. — Faire semblant d’avoir tout lu. — Savoir tous les potins. — Couper les livres des auteurs qui dînent chez vous. — Dîner beaucoup en ville et aller à la messe. — Retenir d’une exposition les tableaux des gens qu’on rencontre dans le monde. — Éviter le solennel et prendre la vie à la blague. » * *   * Étrange société où connaître les gens qui font « la fête » suffit pour conférer un titre d’excellence.

306. (1890) L’avenir de la science « XIV »

Il le doit même à un titre plus élevé ; car la religion, bien qu’éternelle dans sa base psychologique, a dans sa forme quelque chose de transitoire ; elle n’est pas comme la science tout entière de la nature humaine. […] Mais, dans l’état actuel de l’humanité, l’argent est une puissance intellectuelle et mérite à ce titre quelque considération.

307. (1887) Journal des Goncourt. Tome I (1851-1861) « Année 1851 » pp. 1-9

, Gerdès, hanté par l’idée qu’on pouvait interpréter un chapitre politique du livre comme une allusion à l’événement du jour, tout plein, au fond, de méfiance pour ce titre bizarre, incompréhensible, cabalistique, et qui lui semblait cacher un rappel dissimulé du 18 Brumaire, Gerdès, qui manquait d’héroïsme, avait, de son propre mouvement, jeté le paquet d’affiches au feu. […] Un soir, dans un café à côté du Gymnase, par manière de passe-temps, nous jetions en l’air des titres de journaux. « L’Éclair », fait Villedeuil en riant, et continuant à rire : « À propos, si nous le fondions, ce journal, hein ? 

308. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XI »

Pélissier nous excusera de préférer l’opinion de ces trois auteurs, pour ne citer que ceux-là, et d’avoir écrit un ouvrage dont ils nous indiquaient si clairement l’utilité, le sujet et même le titre, sans qu’ils crussent pour cela se « rabaisser » ni rabaisser n’importe qui. […] Octave Uzanne est de ces derniers et, à ce titre, il mérite une mention.‌

309. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre III. Des éloges chez tous les premiers peuples. »

Ainsi la découverte du feu, l’application de cet élément aux usages de la vie, l’art de forger les métaux, l’idée de fertiliser la terre en la remuant, la première et la grossière ébauche d’une charrue, voilà sans doute quels furent les premiers titres pour les éloges des nations : tout ce qui est vil aujourd’hui commença par être grand. […] On a rassemblé depuis peu en Angleterre plusieurs de ces monuments qui s’étaient conservés dans le nord de l’Écosse, et ils sont connus en France sous le titre de poésies erses.

310. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Chapitre II. Comment les nations parcourent de nouveau la carrière qu’elles ont fournie, conformément à la nature éternelle des fiefs. Que l’ancien droit politique des romains se renouvela dans le droit féodal. (Retour de l’âge héroïque.) » pp. 362-370

Ils les saluaient du titre des anciens héros, ave rex, les menaient au forum, et les ramenaient le soir à la maison. Les grands, conformément à l’ancien titre héroïque de pasteurs des peuples, leur donnaient à souper.

311. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Les nièces de Mazarin et son dernier petit-neveu le duc de Nivernais. Les Nièces de Mazarin, études de mœurs et de caractères au xviie  siècle, par Amédée Renée, 2e éd. revue et augmentée de documents inédits. Paris, Firmin Didot, 1856. » pp. 376-411

Voyez par combien de titres Pradon avait mérité l’animosité de ces messieurs. […] J’en reviens aux titres académiques du jeune duc. […] On savait aussi qu’il cultivait l’élégie de société ; l’archevêque, qui l’avait entendu réciter quelques-uns de ses vers, fit encore à sa modestie la trahison d’indiquer ce nouveau titre littéraire. […] Après son retour, et dans un remaniement de ministère (fin de 1757), Bernis essaya inutilement de faire entrer au conseil le duc de Nivernais : « La connaissance qu’on avait de ses talents, écrivait Duclos, ne put triompher de la répugnance que Mme de Pompadour a toujours eue pour ceux qui sont liés de sang ou d’amitié avec le comte de Maurepas, et le duc de Nivernais avait ce double titre de réprobation. » S’il n’avait pu prévenir à Berlin l’explosion de la guerre de Sept Ans, le duc de Nivernais fut plus heureux à Londres pour mettre un terme aux conséquences de cette guerre si désastreuse pour la France. […] De tous ses titres d’autrefois, celui d’homme de lettres était le seul qui lui fût demeuré en propre et auquel il parût tenir.

312. (1861) Cours familier de littérature. XI « LXVIe entretien. J.-J. Rousseau. Son faux Contrat social et le vrai contrat social (2e partie) » pp. 417-487

La souveraineté y flotte sans titre, sans base, sans forme, sans organe, comme un de ces nuages dans le vide auquel l’imagination ivre de métaphysique peut donner les formes et les couleurs qui lui conviennent ! […] Voilà la souveraineté, voilà l’autorité morale, voilà l’obéissance obligatoire, voilà les titres et la sanction de la loi. […] Les titres de ces divers survivants à la totalité ou à des proportions équitables d’héritage sont divers, opposés, contestés, affirmés, contradictoires, sujets à des controverses incessantes, à des législations aussi variées que les climats, les natures de propriétés, les monogamies ou les polygamies, les religions ou les lois civiles, les aristocraties ou les démocraties. Rien n’est plus difficile que de statuer sur cette unité de l’hérédité, ou sur cette répartition de l’hérédité entre les porteurs d’un même titre devant la famille, devant l’égalité, devant Dieu. […] La révolution française, dans sa législation abstraite, a donc professé en fait autant de mensonges que de principes, en supposant l’égalité des titres de capacité, d’intelligence, de vertu filiale, c’est-à-dire de droits égaux entre les enfants.

313. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre III. De la vanité. »

Il est d’une naissance obscure ; il le sait, il est certain que personne ne l’ignore ; mais au lieu de dédaigner cet avantage par intérêt et par raison, il n’a qu’un but dans l’existence, c’est de vous parler des grands seigneurs avec lesquels il a passé sa vie ; il les protège, de peur d’en être protégé ; il les appelle par leur nom, tandis que leurs égaux y joignent leurs titres, et se fait reconnaître subalterne par l’inquiétude même de le paraître. […] Cette passion qui n’est grande que par la peine qu’elle cause, et ne peut, qu’à ce seul titre marcher de pair avec les autres, se développe parfaitement dans les mouvements des femmes : tout en elles, est amour ou vanité. […] En étudiant le petit nombre de femmes qui ont de vrais titres à la gloire, on verra que cet effort de leur nature fut toujours aux dépens de leur bonheur.

314. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gautier, Théophile (1811-1872) »

Son titre est vaincu par son livre ! Ce titre ne dit pas la moitié du livre qu’il nomme. […] Quand je me remets à feuilleter et à parcourir en tous sens, comme je viens de le faire, ce recueil de vers de Gautier, qui mériterait, à lui seul, une étude à part, je m’étonne encore une fois qu’un tel poète n’ait pas encore reçu de tous, à ce titre, son entière louange et son renom… J’aime infiniment mieux M. 

315. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XIII. Dernière semaine de Jésus. »

Il aimait les honneurs ; car les honneurs servaient à son but et établissaient son titre de fils de David. […] » Quelques personnes même lui donnaient le titre de roi d’Israël 1055. « Rabbi, fais-les taire », lui dirent les pharisiens  « S’ils se taisent, les pierres crieront », répondit Jésus, et il entra dans la ville. […] Juda jusque-là avait été un disciple comme un autre ; il avait même le titre d’apôtre ; il avait fait des miracles et chassé les démons.

316. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre IV : La philosophie — I. La métaphysique spiritualiste au xixe  siècle — Chapitre II : Partie critique du spiritualisme »

Il fallait donc trouver un fondement métaphysique à cette personnalité dont on proclamait si éloquemment les titres et les droits. […] Hors de là il nous paraît impossible de fonder une vraie morale et une vraie politique, car si la personne n’est, comme la chose elle-même, qu’une collection d’atomes, comment lui attribuez-vous d’autres titres et d’autres droits qu’à la chose ? […] pourquoi ne peut-il pas être pour nous un moyen, au même titre que les choses extérieures ?

317. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XV. M. Dargaud » pp. 323-339

Ce n’est rien moins que quatre volumes chargés de ce titre qui oblige et qui ne manque pas d’une certaine grandeur : Histoire de la Liberté religieuse en France et de ses fondateurs, sujet triste et terrible qu’il n’a pas envisagé comme nous l’envisagerions, nous… nous le savons bien. […] Mais ni la fatuité nonchalante, ni la superficialité sans gêne d’une Critique qui n’aime que les livres bientôt lus ou aisés à pénétrer, ne suffisent aujourd’hui pour expliquer l’étrange silence, très injuste selon moi, qui, relativement à son importance, enveloppe, pour le moment, un livre fait, de sujet seul, pour retentir, et dont le titre pour les partis ressemble à une provocation d’amour ou de haine. […] Avec son titre provoquant et sa chaleur de polémique qui court, sous le récit, comme une invisible flamme, elle n’est pas, après tout, ce qu’on pourrait la croire, cette Histoire de la Liberté religieuse !

318. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Eugène Fromentin ; Maxime du Camp »

Mais ce que nous ne pouvons admettre au même titre, c’est le voyage servi à l’état de livre facile dans sa négligence déshabillée ou prétentieuse, ses indiscrétions d’album ou son intimité de correspondance. […] Il a chanté les mécaniques, puis fait encore d’autres poésies qu’il a intitulées Convictions, titre turbulent qui, par parenthèse, ferait bien sourire Gautier dans sa barbe placide. […] Ils n’ont pas, eux, besoin d’un titre pour cacher la valeur absente et qui y fait croire les imbécilles !

319. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Madame Paul de Molènes »

II Elle l’a appelé l’Orpheline 55, — et elle aurait pu l’appeler d’un autre nom, et même de plusieurs autres noms ; car toutes les femmes qui apparaissent et qui vivent dans son roman valent en intérêt celle qui est l’héroïne du livre indiquée par son titre. […] Au lieu des cinq actes qui sont le terme des plus longues comédies, celle-ci en a seize, qui sont des chapitres… Malgré l’ancienneté des noms qui forment son titre, monsieur Adam et madame Ève ne sont pas les personnages historiques de ces noms vieux comme l’univers. […] Douglas Jerrold a publié un livre d’un titre expressif.

320. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Première partie. — Chapitre VI. »

Malheureusement pour le succès et la gloire d’Alcée, le vainqueur dont il eut à combattre la dictature était un sage, dit-on, et en a gardé le titre dans la postérité. […] À part deux comédies, sous le titre de Phaon, l’une de Platon le poëte, l’autre d’Antiphane ; il part une comédie, la Leucadienne, par Ménandre, et une pièce d’Antiphane, le Leucadien, on joua dans Athènes six comédies de différents auteurs, portant toutes le titre de Sapho, et pleines d’allusions à sa gloire poétique et aux événements fabuleux ou vrais de sa vie.

321. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Littré. »

Il avait toutes ses inscriptions ; il ne lui manquait qu’un titre, et ce titre, il ne l’a même pas encore aujourd’hui ; il a toujours négligé de le prendre. […] Et voilà pourquoi, tout traducteur d’Hippocrate qu’il est, tout excellent praticien qu’il est aussi et très habile guérisseur, il n’est pas médecin en titre et sur l’Annuaire. […] Mais il nous faut en venir au premier et principal titre de M.  […] Quand je dis que j’aurais désiré trouver un tel portrait idéal, je ne suis pas juste, car il y est, bien qu’un peu trop dispersé ; les chapitres xiii et xiv de l’Introduction, qui ont pour titre : Exposé sommaire de la doctrine médicale d’Hippocrate ; Remarques sur le caractère médical et le style d’Hippocrate ; ces chapitres ne sont autre chose que la description exacte, précise, définitive, de la forme de science et du genre de talent de l’Homère médical. […] Hachette m’a demandé dans le temps de réunir en brochure, sous le titre de Notice sur M. 

322. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

La poésie était son titre ; ceux qu’il n’aurait pu soumettre, il les charmait par l’excès de confiance en lui-même ; il ne jalousait personne. […] pour récompense, on m’a couvert de titres de toute espèce que je ne veux pas répéter14. […] Je lui laisse le titre de tout cœur, et je me console en pensant que bien d’autres ont eu le même sort que moi. […] C’est là un titre très ambigu, que l’on aurait pu m’épargner. […] « Oui, il veut que les nobles soient pleins d’humanité, mais il les maintient dans la possession de leurs titres, de leur rang, et c’est là une modération qui ne pouvait plaire dans un temps de révolution radicale. » 15.

323. (1889) Ægri somnia : pensées et caractères

Sous un autre titre elles en sont le complément. […] J’ai même hésité si je n’en changerais pas le titre, comme trop peu attrayant, outre la disgrâce d’être en latin. […] — Il a pourtant bien des titres, lui disait-on. […] Il ne se dissimulait pas, me dit-il, l’insuffisance de ses titres. […] Ils exposent leurs titres devant le comité dont M. 

324. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Théophile Gautier. »

C’était comme peintre et comme élève d’atelier que Gautier figurait alors, non comme littérateur : il n’était pas connu à ce dernier titre, et il hésitait encore entre les deux carrières. […] cela a peu duré, chez moi du moins ; — car toi, en acquérant la science de l’homme, tu as su garder la candeur de l’enfant. — Le germe de corruption qui était en moi s’est développé bien vite… » La seconde édition des Poésies (1833), qui portait pour titre : Albertus ou l’Ame et le Péché, légende théologique, du nom de la pièce principale, et qui avait au frontispice une eau-forte de Célestin Nanteuil, marquait un pas de plus. […] Une des productions les plus poétiques de Théophile Gautier et qui, par son tour et sa hardiesse, est encore inspirée du Moyen-Age, — du Moyen-Age irrévérent et en pleine décadence, — c’est la saynète qui a pour titre une Larme du Diable (1839). […] C’est la perfection dans la grâce. — Quand je me remets à feuilleter et à parcourir en tous sens, comme je viens de le faire, ce recueil de vers de Gautier, qui mériterait à lui seul une étude à part, je m’étonne encore une fois qu’un tel poète n’ait pas encore reçu de tous, à ce titre, son entière louange et son renom.

325. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Le général Jomini. [V] »

Il ne sentait pas assez que ce serait justement là son titre bien suffisant dans l’avenir, son incomparable spécialité et sa gloire. […] Il y eut une Réplique adressée au lieu et place du général Jomini par son frère ayant titre de colonel, à lord Londonderry, qui avait fait les dernières guerres sous le nom de général Stuart. […] Et d’abord il garda l’anonyme, — un anonyme assez transparent, il est vrai, — mais enfin il n’attacha point son nom au titre de l’ouvrage ; puis surtout il imagina de mettre toute cette relation sur le compte et dans la bouche de Napoléon lui-même, qui serait censé plaider sa cause aux Champs Élysées au tribunal de César, d’Alexandre et de Frédéric… Une fiction surannée, dira-t-on, imitée et réchauffée de Lucien et de Fontenelle, ou encore une manière de Dialogue de Sylla et d’Eucrate, un dialogue ou plutôt un monologue agrandi, démesuré et poussé jusqu’à quatre gros volumes, un bien long discours de 2,186 pages et bien invraisemblable assurément. […] Je ne crois pas m’écarter de la pensée de Jomini en signalant deux ouvrages publiés sur ce sujet de la guerre de 1866, et dus l’un et l’autre à des écrivains militaires qui étaient de sa familiarité et de son école : le premier et de beaucoup le plus considérable, qui a pour titre : Guerre de la Prusse et de l’Italie contre l’Autriche et la Confédération germanique en 1866 : Relation historique et critique, par le colonel fédéral Lecomte (2 vol. 1868) ; — et l’autre écrit plus court et en forme de discussion, intitulé La Guerre de 1866, par le major belge Vandevelde (1 vol. de 211 pages, 1869).

326. (1870) Portraits contemporains. Tome III (4e éd.) « LOYSON. — POLONIUS. — DE LOY. » pp. 276-306

Pensers mystérieux, espace, éternité, Ordre, beauté, vertu, justice, vérité, Héritage immortel dont j’ai perdu les titres, D’où m’êtes-vous venus ? […] On suit Érostrate dans le gynécée, dans l’hippodrome, au bois sacré ; les peintures locales que promettent ces divers titres sont exécutées avec étude, conscience, talent. […] A la voix de la Fortune, Il n’ira point de Neptune Tenter les gouffres mouvants, Ni, sur la foi des étoiles, Livrer d’intrépides voiles A l’inconstance des vents… C’est de lui toute cette ode, qui a pour titre : les Goûts du Poëte, et qui est inspirée du Quem tu Metpomene semel, reste charmant de ton, de sobriété, de sens ferme et doux ; c’est de la bonne poésie du temps de Chaulieu, d’il y a vingt-cinq ans ou d’il y a un siècle. […] Sous ce titre : Empédocle, vision poétique, suivie d’autres poésies.

327. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Le comte de Ségur »

La littérature du xviiie  siècle avait été presque en entier consacrée à établir dans l’opinion les droits des peuples, à retrouver et à promulguer les titres du genre humain. […] Chaque événement, chaque anniversaire de cette vie intérieure était célébré par de petites comédies, par des vaudevilles qu’on jouait entre soi, par de gais ou tendres couplets qui parfois circulaient au-delà : quelques personnes de cette société renaissante se rappellent encore la chanson qui a pour titre : les Amours de Laure. […] Sous ce titre un peu indécis, l’auteur n’avait sans doute cherché qu’un cadre pour retracer l’histoire des préliminaires de notre Révolution, ses diverses phases au dedans et ses contre-coups au dehors jusqu’à l’époque de la paix de Bâle. […] M. de Ségur se délassait de ces travaux sévères par des morceaux plus courts, par des Essais d’observation et de causerie qui, insérés d’abord dans plusieurs journaux, ont été recueillis sous le titre de Galerie morale et politique (1817-1823)  : cet ouvrage, où l’auteur apparaît aussi peu que possible et où l’homme se découvre au naturel, était aussi celui des siens qu’il préférait.

328. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les poètes décadents » pp. 63-99

Quelqu’un le prit et en lut à haute voix le titre : le Décadent, en se moquant. Encouragé par l’acquiescement de certains sourires, il demanda étourdiment : « Quel est l’imbécile qui a osé ramasser ce titre ridicule ? […] Ce titre montre excellemment quelle était la nature de ses ambitions. […] On voit qu’en dépit de la gouaille, ce Crapoussin disposait d’une verve et d’une science de rythme qui lui valait son titre de « vedette ».

329. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXVII et dernier » pp. 442-475

De plus, Sa Majesté va très souvent passer deux heures de l’après-dîner dans la chambre de madame de Maintenon, à causer avec une amitié, un air libre et naturel qui rend cette place la plus désirable du monde. » Telle était la jalousie de madame de Montespan pour madame de Maintenon, qu’elle prenait à peine garde à la maîtresse en titre, madame de Fontanges, dont pourtant le roi s’appliquait à manifester le règne par une ostentation et des profusions sans exemple. […] Le roi se fit un titre de cette déclaration pour interdire toute observation à cette femme qu’on supposait toute-puissante. […] Voilà le véritable titre de madame de Maintenon au respect général. […] Il tint parole à sa muse, car il chanta les dragonnades sous le titre de L’Hérésie détruite.

330. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre IV, Eschyle. »

L’Etna fut le titre de son dernier drame : autre rêve qui saisit l’imagination. […] Le passé devient le présent, le fait éloigné se rapproche, la bataille envahit la scène, les mots se font hommes et coursiers, flots et poussière, armes et navires ; le sépulcre même rend ses morts. — Les Evocateurs, c’était le titre d’une des tragédies disparues d’Eschyle, et c’est le nom que pourraient porter tous ses Messagers et tous ses Héraults. […] D’après des titres de tragédies perdues, on le voit aussi affilié au culte des Cabires et des Curètes, des Dactyles et des Telchines, ces vieux Génies métallurgiques, mineurs et forgerons souterrains, qui correspondent aux Gnomes de la légende germanique. […] Les unes, dépouillées de toute forme, n’ont rien gardé que leur titre, pareilles à ces « têtes vaines des morts » dont parle Ulysse, dans l’Odyssée.

331. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « L’abbé Galiani. » pp. 421-442

Ce petit homme de quatre pieds et demi, si gai, si fou, si sensé et si savant, était donc abbé mitré et avait titre monseigneur. […] L’abbé, redevenu napolitain, recommence, pour n’en pas perdre l’habitude, à se moquer des sots, des pédants littéraires du lieu, et, sous le titre du Socrate imaginaire, il bâtit une pièce, un opéra bouffon dont un autre fait les vers, et dont l’illustre Paisiello compose la musique ; la pièce fit fureur, et on crut devoir l’interdire. […] Son vrai titre littéraire aujourd’hui pour nous, sa Correspondance avec Mme d’Épinay, a été publiée en deux volumes, et les deux éditions de cette Correspondance qui parurent à la fois et concurremment en 1818, l’une d’après une copie, l’autre d’après les originaux, sont également défectueuses, au point de compromettre l’agrément de la lecture. […] Paul Ristelhuber, a eu l’idée, quinze ans après (1866), de faire un choix dans Galiani, de découper un certain nombre de passages dans sa Correspondance et ailleurs, et il a publié ce petit travail qui ne lui a pas donné grand-peine, qui ne lui a coûté que quelques coups de ciseaux, sous ce titre un peu prétentieux : Un Napolitain du dernier siècle.

332. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Mémoires de Marmontel. » pp. 515-538

Ce qui est à faire à l’égard de ces écrivains si estimés en leur temps et qui ont vieilli, c’est de revoir leurs titres et de séparer en eux la partie morte, en n’emportant que celle qui mérite de survivre. […] Critique, qui avez l’honneur d’être pour la postérité du moment un nomenclateur, un secrétaire, et s’il se peut, un bibliothécaire de confiance, dites-lui bien vite le titre de ces volumes qui méritent que l’on s’en souvienne et qu’on les lise ; hâtez-vous, le convoi s’apprête, déjà la machine chauffe, la vapeur fume, notre voyageur n’a qu’un instant. […] Marmontel est au premier rang parmi les bons littérateurs du xviiie  siècle, l’aîné de La Harpe de quinze ou seize ans, il mérite autant et plus que lui le titre de premier élève de Voltaire dans tous les genres. […] Il n’a rien écrit de mieux que ses articles à l’Encyclopédie qu’on a recueillis sous le titre d’Éléments de littérature.

333. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Rivarol. » pp. 62-84

« Il est bon, avait-il dit, de ne pas donner trop de vêtements à sa pensée ; il faut, pour ainsi dire, voyager dans les langues, et, après avoir savouré le goût des plus célèbres, se renfermer dans la sienne. » Rivarol ne s’y renferma que pour l’approfondir, et, dès ce temps, il conçut le projet d’un Dictionnaire de la langue française, qu’il caressa toujours en secret à travers toutes les distractions du monde et de la politique, auquel il revint avec plus de suite dans l’exil, et dont le Discours préliminaire est resté son titre le plus recommandable aux yeux des lecteurs attentifs. […] Rivarol n’a été qu’un homme de transition ; mais, à ce titre, il a une grande valeur, et nous osons dire qu’il n’a pas encore été mis à sa place. […] Ces articles de Rivarol ont été depuis réunis en volume, et quelquefois sous le titre de Mémoires ; mais ce recueil s’est fait sans aucun soin. […] Royer-Collard, et de ce terme mitoyen qui a longtemps eu cours dans nos écoles sous le titre de sentiment.

334. (1899) Esthétique de la langue française « Le cliché  »

L’un, le plus beau, a pour titre le Génie de la langue française 219 ; on y trouve la plupart des mots du vocabulaire et, à leur suite, la série des phrases toutes faites et comme cristallisées autour de l’idée qu’ils représentent . […] L’oubli serait préférable si l’admiration ne laissait du moins surnager, après le naufrage, deux mots : le nom de l’auteur ; le titre du livre. […] Je ne sais si je m’explique clairement ; le volume a pour titre : Album poétique ou la Nature et l’Homme et il a été publié à Cap-Haïtien par un magistrat de couleur, M.  […] Il est bien meilleur que son titre, en ce sens qu’il soulève toutes sortes de questions de psychologie linguistique, alors qu’on aurait pu s’attendre à un simple manuel scolaire.

335. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre I. La critique » pp. 45-80

Ces succès sont éphémères et ne portent que sur un seul titre, non sur un auteur. […] L’heure est proche où les éditeurs se contenteront d’annoncer le titre ou de publier une sèche analyse de leurs ouvrages. […] Quand donc, l’homme qui pense aura sacrifié les commodités et les plaisirs qu’il pourrait acheter à la passion de l’ordre et de la patrie, non seulement il aura bien mérité de ses dieux, mais il sera honoré devant les autres hommes, il aura relevé son titre et sa condition. […] L’homme qui a écrit la Dernière leçon de Léonard de Vinci, s’élève bien au-dessus de tous les nomenclateurs de salons qu’on décore du titre de critiques d’art — mais, ici, nous sortirions des limites prescrites à ce travail.

336. (1874) Premiers lundis. Tome I « Victor Hugo : Odes et ballades — I »

La Muse française a donc fini d’exister à titre d’école, et l’Académie, comme si elle avait peur des revenants, a pris soin de la décimer. […] Hugo dans ses premières odes politiques : et, s’il n’y avait pas là de quoi faire un chantre populaire, si le siècle ne se pouvait prendre d’amour pour qui lui lançait des anathèmes, et si, en un mot, le Lamennais de la poésie ne devait pas prétendre à devenir le Béranger de la France, peut-être au moins il avait dans sa franchise et son talent des titres à l’impartialité et à la justice.

337. (1874) Premiers lundis. Tome II « La Revue encyclopédique. Publiée par MM. H. Carnot et P. Leroux »

Jean Reynaud, dans un premier article, qui a pour titre : De la nécessité d’une représentation spéciale pour les prolétaires, pose les bases de la politique adoptée par ses collaborateurs. […] La Revue encyclopédique n’a pas simplement pour objet d’être un magazine bien fait, bien meublé de morceaux divers et suffisamment assortis, comme l’est, par exemple, la Revue des Deux Mondes, la meilleure publication de ce genre ; mais c’est un recueil systématique, fidèle à son titre, ayant une sorte d’unité et une direction de doctrine dans tous les sens.

338. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des romans — Préfaces de « Han d’Islande » (1823-1833) — Préface d’avril 1823 »

Il les préviendra d’abord que ce mot, seconde édition, est ici assez impropre, et que le titre de première édition est réellement celui qui convient à cette réimpression, attendu que les quatre liasses inégales de papier grisâtre maculé de noir et de blanc, dans lesquelles le public indulgent a bien voulu voir jusqu’ici les quatre volumes de Han d’Islande, avaient été tellement déshonorées d’incongruités typographiques par un imprimeur barbare, que le déplorable auteur, en parcourant sa méconnaissable production, était incessamment livré au supplice d’un père auquel on rendrait son enfant mutilé et tatoué par la main d’un iroquois du lac Ontario. […] Quelqu’un l’exhortait encore — car il doit tout dire ingénument à ses lecteurs — à placer son nom sur le titre de ce roman, jusqu’ici enfant abandonné d’un père inconnu.

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