Il ne nous reste de cet Ecrivain qu’un Recueil de Lettres Latines sur divers sujets, dont la meilleure édition est celle de Henri Etienne, en 1581.
Il n’a pas été plus heureux dans l’édition qu’il a donnée de trois petits volumes de Lettres entre Brossette & Despréaux.
Ses Ouvrages de Médecine ne sont pas de notre ressort ; mais l’Histoire qu’il a composée de cet Art, lui donne une place parmi les Gens de Lettres les plus éclairés.
Le Clerc s’étoit proposé pour modèle la République des Lettres de Bayle, & il a souvent égalé ce célebre Critique.
Outre sa Défense de Voiture, on a de Costar deux volumes de Lettres, écrites d’un style guindé, qui justifient le mot de Madame Destoges.
Des Etrennes, des Epîtres, des Fables, des Eloges, des Mémoires historiques, des Vies, des Essais sur divers sujets, des Anecdotes, des Dissertations, des Journaux, des Tablettes, des Lettres, des Histoires, des Bibliotheques, des Dictionnaires, une Traduction en Prose de Perse, & une imitation en Vers de ce même Poëte : tant de Productions seroient plus que suffisantes pour faire vivre un Auteur dans la postérité, si elles n’étoient mortes dès à present.
Plusieurs de ses petites Brochures, accueillies dans leur temps, annoncent en général un esprit qui n’est point étranger à la Littérature ; ce sont des Lettres sur différentes Pieces de Théatre, des Songes romanesques, & d’autres bagatelles.
De tous les Auteurs dont il est parlé dans cette Collection, à peine douze sont connus dans la République des Lettres ; & les Mémoires qui regardent la vie de tous ces Auteurs ignorés, sont écrits d’un style si bas & si rampant, qu’on n’en peut soutenir la lecture.
L’Auteur des Mélanges ne prétendoit pas, sans doute, faire naître dans la République des Lettres un Ouvrage aussi ridicule & une Philosophie aussi absurde.
L'idée générale du Gouvernement Chinois, les Réflexions politiques sur les plus grands Princes, la Lettre sur les transactions du Regne d'Elisabeth, & sur-tout ses Traductions des Essais de Pope sur l'Homme & sur la Critique, ne peuvent être que des Productions d'un esprit pénétrant, étendu, lumineux, & cultivé.
C'est servir essentiellement les Lettres, que de contribuer à leur accroissement par les bonnes Productions étrangeres ; on n'est pas toujours aussi heureux, quand on n'y contribue que de son propre fond.
de la maniere de critiquer les auteurs. la critique est sans doute permise dans la république des lettres. […] C’est même parce que l’academie doit être le rempart des lettres et du bon goût que ces écrivains ont cru de leur devoir d’éxaminer un ouvrage qu’on donnoit indistinctement pour régle, et d’y faire sentir ce qui devoit être excepté de l’estime et de l’imitation. […] Ce n’est point là l’esprit d’une assemblée de gens de lettres, et l’academie ne tend à l’uniformité que par voye d’éclaircissement, et non pas par voye de contrainte. […] Bayle qui a tant de réputation dans les lettres, n’est guéres plus modéré que Scaliger. […] Il assemble les chefs, leur dit qu’il veut éprouver son armée, en lui proposant la fuite, afin que si elle donne dans le piége, ils arrêtent et raniment les lâches qui auront pris son discours à la lettre.
Or le cliché porte sur les mots et le lieu commun sur les idées ; le cliché qualifie la forme ou la lettre, l’autre le fond ou l’esprit. […] Une notion à l’état d’idée est devenue incontestable ; c’est un chiffre, c’est un signe ; c’est une des lettres de l’alphabet de la pensée. […] Baudelaire, Lettre à Jules Janin. […] Lettre à G. de Humboldt, 17 mars 1832. […] La lettre est citée tout entière par Eckermann, II, 331 ; la traduction de Délerot est un peu différente.
De même, dans les lettres d’Héloïse, l’érudition et la scolastique se mêlent avec la passion. […] Au moment où Rousseau vient de lui envoyer ces lettres en manuscrit, elle mande à Grimm : « Après le dîner, nous avons lu les cahiers de Rousseau. […] Ce fut ensuite seulement qu’il s’adonna aux lettres : d’abord à la poésie, et enfin à la critique. […] Le régime des gens de lettres et des artistes est souvent très bizarre. […] C’est de là qu’il écrivit à sa Juliette les trois lettres que M.
On a de lui quelques lettres, écrites de Rome à l’évêque de Maillezais, l’un de ses protecteurs. […] Ainsi la lettre de Gargantua à son fils Pantagruel, trouve des accents graves et élevés. […] La seconde nous laisse suivre dans le cours de ses lettres une portion assez étendue de la vie de l’auteur des Maximes. […] On en peut juger par des passages fort connus des lettres de Madame de Sévigné. […] Ce monosyllabe retentit incessamment dans ses discours, revient à chaque ligne des lettres qu’il écrit.
d’Argonne peut être regardé comme un Littérateur, dans qui la solitude n’avoit affoibli ni l’amour des Lettres, ni celui des Anecdotes, ni l’art de les raconter avec agrément.
La République des Lettres fourmille aujourd’hui d’Ecrivains de cette trempe.
De pareils Livres ne devroient jamais trouver des Lecteurs & encore moins des Traducteurs, & cependant, à la honte des Lettres & des mœurs, celui-ci a trouvé les uns & les autres.
Coger, [François-Marie] Professeur émérite d’Eloquence au Collége Mazarin, Licencié en Théologie, & ancien Recteur de l’Université ; né à Paris en 1723, mort dans la même ville en 1780 ; est connu dans la République des Lettres par deux Critiques honnêtes & judicieuses, l’une de l’Eloge de M. le Dauphin par M.
La Société des Hommes de Lettres avec lesquels il vivoit, & qui se faisoient un plaisir de le consulter, suppose en lui du zele pour la Littérature ; & les hommages littéraires qu’il a reçus, prouvent au moins qu’il avoit des connoissances.
Celui du Belier sur-tout est recommandable par des critiques pleines de finesse, & par un précepte donné, sans air de prétention, aux Gens de Lettres : Belier, mon ami, je t’en prie, commence par le commencement, On lui attribue les Mémoires du Comte de Grammont, qui sont très-bien écrits, & qu’on peut proposer comme un modèle à suivre dans ces sortes de Productions.
Il a servi les Lettres de deux manieres très-utiles, en les enseignant avec zele, & en leur procurant des secours par des établissemens.
Ce Militaire a consacré ses loisirs aux Lettres, & les différens Ouvrages qui en ont été le fruit, ne sont pas à dédaigner.
Il cultiva & professa les Lettres presque toute sa vie.
Le Poëte provincial, bien loin de se fâcher de ce trait, ne fit qu’en plaisanter dans les Lettres qu’il écrivoit à Paris ; & lorsqu’il vint y faire un voyage, il alla voir Boileau, soutint devant ce Satirique son caractere enjoué, & ils se séparerent bons amis.
Rien de plus propre que cette invention à contribuer aux progrès des Sciences & des Lettres ; aujourd’hui elle leur est devenue inutile, même nuisible, par la multiplicité de ces sortes d’Ouvrages, & par l’abus que font les Journalistes de leurs éloges & de leurs critiques.
Le goût des Lettres a fait d’abord ses délassemens, & il l’a dirigé ensuite vers l’Art militaire, auquel il s’est particuliérement attaché.
Elle écrivait à son amie, madame de Bombelles, à la date du 29 janvier 1790 : « Comme cette lettre ne verra pas la poste de France, je puis t’écrire avec un peu plus d’aisance. […] Trois mois environ après cette première leçon, une lettre de M. le ministre de l’intérieur fut adressée à M. le ministre de l’instruction publique pour lui signaler les faits en question. […] Je vois, il est vrai, dans une lettre publiée depuis peu par le plus ardent des évêques adversaires62, je vois que la doctrine de l’école de Montpellier est exceptée de l’anathème lancé contre l’école physiologique ; que dis-je ? […] Et au même moment, dans une lettre adressée au plus compromettant, au plus brouillon des prélats de France, il trouve moyen d’insulter un de vos ministres il prétend vous imposer sa destitution : ce qui ne s’était jamais vu de mémoire de roi dans l’ancienne France, durant les siècles de la religion gallicane. […] On a déjà eu occasion de recueillir, dans les Lettres à la Princesse (27 mai 1868), les paroles adressées quelques jours après par M.
Voici l’état où j’étais le 20 septembre dernier, et pour me consoler, le même jour une lettre de Paris m’annonçait les difficultés inattendues d’un ami qui s’était engagé à payer pour moi pendant cet été une soixantaine de mille francs qu’il devait verser à mon imprimeur, pour que mon journal de littérature ne fît pas défaut à mes généreux amis et abonnés. […] Nous nous précipitâmes vers l’endroit qu’il nous indiquait, nous tombâmes à genoux devant la pierre de taille et nous lûmes l’épitaphe en deux mots du pauvre curé et plus bas deux autres mots en petites lettres gravées : Alphonse de Lamartine à son ami. […] Je vous conduirai moi-même où j’allais si gaiement dans ma jeunesse, tantôt pour porter un livre, tantôt une lettre, tantôt une invitation de l’un à l’autre. […] Nous y restâmes ensuite un moment pour sécher nos yeux après avoir lu les dates, les lettres et les mots gravés avec la pointe d’un couteau sur le bois et sur les troncs des arbres. […] Ma mère avait le plus beau chez la veuve de l’ancien maire ; le lit, gonflé de feuilles de blé de maïs, était haut comme un monticule ; des buis bénits étaient suspendus à la muraille, un bénitier en argent doré contenait de l’eau bénite ; une image coloriée du Juif-Errant donnant cinq sous au bourgeois de Bruxelles, et une gravure représentant Bonaparte faisant grâce de la vie à une dame de Berlin, dont le mari avait raconté dans une lettre à son roi l’entrée triomphale de l’Empereur des Français dans sa capitale, avec des expressions de respect pour le souverain de la Prusse, décoraient les murs.
Villemain, j’avais vu madame de Staël dans cette maison et ailleurs éclairer d’une vive lumière quelques entretiens accidentels sur la politique, les lettres, les arts, parcourir le passé et le présent comme deux régions ouvertes partout à ses yeux, deviner ce qu’elle ne savait pas, aviser par le mouvement de l’âme ou l’éclair de la pensée ce qui n’était qu’un souvenir enseveli dans l’histoire, peindre les hommes en les rappelant, juger, par exemple, le cardinal de Richelieu avec une sagacité profonde, et il faut ajouter une noble colère de femme, puis l’empereur Napoléon qui résumait pour elle tous les despotismes, et que sa parole éloquente retrouvait à tous les points de l’horizon comme une ombre gigantesque qui les obscurcissait. […] « Que de fois, par cette ardeur conciliante qui lui était un lien avec les meilleurs représentants de tous les partis, et par ce droit légitime de son esprit qui ne lui donnait guère moins de pouvoir sur M. de Blacas ou sur M. de Montmorency, que sur M. de Lafayette ou sur le baron Louis, je l’ai vue dans la même soirée, faire admettre dans la maison du roi un homme de mérite aussi indépendant que malheureux, réintégrer dans leurs emplois quelques agents impériaux et dévoués, mais avec honneur, au pouvoir qu’elle avait combattu, et servir de son crédit des hommes de lettres qui, pendant son exil, avaient eu le malheur de nier son talent. […] « À quelques nouvelles plus ou moins faussement favorables, à l’annonce d’une noble lettre de M. […] Nous retrouvons en ce moment l’impression fugitive de cette apparition, dans une lettre à un de nos amis d’enfance qui nous a été restituée après la mort de cet ami ; nous demandons pardon au lecteur d’en détacher cette page. […] Elle a fait home aux hommes de leur servitude ; elle a protesté contre la tyrannie ; elle a entretenu ou rallumé dans les âmes le feu presque éteint de la liberté monarchique, représentative ou républicaine ; elle a détesté à haute voix, quand tout se taisait ou applaudissait, le joug soldatesque, le pire de tous, parce qu’il est de fer, et qu’il ne se brise pas même, comme le joug populaire, par ses propres excès ; elle a donné du moins de la dignité au gémissement de l’Europe ; elle a été vaincue, mais elle n’a pas consenti à sa défaite, elle n’a pas loué l’oppression, elle n’a pas chanté l’esclavage, elle n’a pas vendu ou donné un seul mot de ses lèvres, une seule ligne de sa main à celui qui possédait l’univers pour doter ses adulateurs ou pour exiler ses incrédules ; elle a édifié et consolé l’esprit humain ; elle a relevé le diapason trop bas des âmes ; elle a trouvé dans la sienne, elle a communiqué à ceux qui étaient dignes de la lire, un certain accent antique peu entendu jusqu’à elle, dans notre littérature monarchique et efféminée, accent qui ne se définit pas avec précision, mais qui se compose de la sourde indignation de Tacite, de l’angoisse des lettres de Cicéron, du murmure anonyme du Cirque quand Antoine présente la pourpre à César, du reproche de Brutus aux dieux quand il doute de leur providence après la défaite de la cause juste, du gémissement de Caton quand il se perce de son épée pour ne pas voir l’avilissement du genre humain !
J’ai des créanciers, donnez-moi des lettres d’État pour suspendre leurs poursuites. […] Un jour madame de Montespan envoie à madame de Saint-Simon un brevet de dame d’honneur ; il ouvre la lettre, écrit « qu’à son âge il n’a pas pris une femme pour la cour, mais pour lui. — Ma mère y eut grand regret, mais il n’y parut jamais. » Je le crois ; on se taisait sous un pareil maître. — Il se faisait justice, impétueusement, impérieusement, lui-même, avec l’épée, comme sous Henri IV. […] La mère de Saint-Simon ne voulait pas donner des lettres d’État, essentielles pour l’affaire. « Je l’interrompis et lui dis que c’était chose d’honneur, indispensable, promise, attendue sur-le-champ, et, sans attendre de réplique, pris la clef du cabinet, puis les lettres d’État, et cours encore. » Cependant le duc de Richelieu arrivait avec un lavement dans le ventre, fort pressé, comme on peut croire, « exorcisant » madame de Saint-Simon entre deux opérations et du plus vite qu’il put : voilà Molière et le malade imaginaire. — Ces gaietés ne sont point le ton habituel ; la sensibilité exaltée n’est comique que par accès ; elle tourne vite au tragique : elle est naturellement effrénée et terrible. […] Faute de place dans le monde, il en prit une dans les lettres.
Ce n’est pas pour ses Ouvrages, qui ne consistent qu’en quelques Plaidoyers, que nous lui donnons une place dans cette Galerie littéraire ; il a rendu aux Lettres des services plus réels, que ceux qu’ont cru lui rendre tant d’Ecrivains par leurs Ecrits.
Ce qui paroîtra étonnant, c’est que ce Moine, qui avoit, dit-on, des mœurs si dures, qu’il se rendoit insupportable à tous ce qui l’environnoit, & qui fut obligé, par cette raison, de se démettre de son Abbaye, ait traduit en François les Lettres d’Abailard & d’Héloïse d’une maniere plus libre que son état, son caractere, le texte même, ne devoient le lui permettre.
Il est du petit nombre des Hommes de Lettres qui ont défendu la Religion avec succès, contre les attaques multipliées des prétendus Philosophes du Siecle.
Sautreau a composé un Eloge de Charles V, plusieurs Lettres, & quelques Ouvrages polémiques qui ne l'élevent point au dessus du peuple de nos Littérateurs, mais où l'on rencontre des réflexions morales & littéraires qui annoncent l'homme instruit & poli.
[La République des lettres (12 novembre 1876).]
[Lettre du 7 février 1837).]
Bouhier, [Jean] Président au Parlement de Dijon, sa partie, de l’Académie Françoise, né en 1673, mort en 1746, Homme Savant, fort zélé pour les Lettres, mais peu élégant dans son style.
L’érudition & le goût des Lettres se trouvent heureusement associés dans la plupart de ses Ouvrages.
On lit dans une Lettre de M.
M. l’Abbé d’Espagnac, son fils, Chanoine de l’Eglise de Paris & Grand Vicaire de Sens, s’est fait connoître dans la République des Lettres, par un Ecrit peu réfléchi sur le Ministere du fameux Suger, dont quelques Critiques ont relevé les défauts avec trop d’amertume.
Quand les louanges sont d’étiquette, on peut se dispenser de les prendre à la lettre.
Il a cultivé tout à la fois les Lettres & les Sciences.
On jugera toujours par ses Vies des Solitaires d’Orient, ses Lettres spirituelles, la Comédienne convertie, la parfaite Religieuse, la Vierge chrétienne, &c. en un mot par tous ses Ouvrages, qu’il eût été capable de donner plus d’exactitude & plus de perfection à son style, s’il se fût autant occupé de sa réputation littéraire, que du désir de faire servir sa pieuse industrie à inspirer l’horreur du vice, l’amour de la Religion & de la vertu.
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
Une verve singuliere, un génie pour les vers qu’il ne tenoit que de la nature, beaucoup de facilité à bien rendre ce qu’il sentoit, quoiqu’il fût sans Lettres, le firent regarder, dans son temps, comme une espece de phénomene poétique.
Les Lettres pour prouver l’illusion des Physiciens sur la baguette devinatoire de Jacques Aimard, ne sont pas non plus sans mérite.
Quand on est établi Juge en Littérature, on doit au moins savoir ce qui s’est passé dans le Monde Littéraire ; s’il est permis d’ignorer les regles de la République des Lettres, on est inexcusable d’en ignorer les faits.
Charlevoix est celui d’un homme de Lettres, plutôt que celui d’un Religieux ; aussi travailla-t-il pendant vingt-deux ans avec succès au Journal de Trévoux.
Après avoir débuté, dans la carriere des Lettres, par des Journaux & d’autres Ouvrages de critique, où il a su généralement observer les regles du goût & celles de l’honnêteté ; il a renoncé au dangereux office de Journaliste & de Critique, dans la crainte d’être forcé de louer des Ouvrages foibles, ou de s’attirer des ennemis, en les appréciant à leur juste valeur.
Il remercia par une magnifique lettre où s’étalaient tous les beaux sentiments, à l’exception peut-être de la modestie. […] Ces lettres décrétales forment environ trois cents chapitres du Corpus juris canonici, et les lettres particulières (sur tous sujets) qu’on a conservées de lui sont au nombre de six mille. […] C’est là aussi que j’ai lu souvent de ses lettres comme je viens de lire la vôtre, seule devant Dieu. […] Ses lettres prouvent que vraiment il ne se faisait pas d’illusion. […] Émile Dard — et les Lettres inédites de Choderlos de Laclos publiées par M.
L’homme de lettres a droit à la Bastille. […] La classe des hommes de lettres a eu, dès 1700 ou 1720, l’idée sourde de devenir le pouvoir spirituel. […] La raison est là de l’anticléricalisme des hommes de lettres au xviiie siècle. […] Dans les Lettres persanes il est spirituellement et violemment anticatholique à tendances protestantes. […] Par les sages, les philosophes et les hommes de lettres.
Faut-il rappeler quelques-uns des jugements extrêmes portés sur ce produit singulier : La Femme de Lettres ? […] Il faut bien situer ses personnages, et lorsqu’on écrit un roman contemporain, leur donner une affabulation répondant au thème choisi : Antoine Arnault sera donc un moderne homme de lettres, et, n’en doutons pas, un homme de lettres parisien, qui court les risques de la fortune littéraire, mais quand même se présente à nos yeux revêtu de la défroque illustre des Manfred et des René. […] D’où la valeur unique de ces documents : Lettres et Mémoires, qui précisent leurs agitations par refus d’accepter les dures conditions de la vie. […] Mais en même temps, c’est une âme profondément anti-religieuse, ou plutôt a-religieuse, pour qui demeure lettre morte toute notion d’au-delà. […] Ce sera la Femme de lettres, telle que nous la propose, en groupement serré, la production contemporaine.
En outre, dans la pratique, ces curieuses archives sont utiles pour l’érudit qui veut s’éclairer sur un point particulier de l’histoire des lettres ou des mœurs, ou qui cherche tout simplement, comme l’entomologiste ou le botaniste, à connaître tous les individus de la classe des écrivains. […] Mais à quelle époque voit-on commencer l’art, et, dans la langue des lettres, que faut-il entendre par l’art ? […] Et, de même, on n’est pas loin d’ignorer son pays ou de s’y tromper grossièrement, quand on a des idées vagues ou inexactes sur l’esprit qu’il a manifesté dans les lettres. […] Nous vivons à une époque et sous une forme de gouvernement où la réputation dans les lettres, comme la réputation au barreau chez les Romains, est une sorte de candidature universelle pour tous les emplois de l’État.
Sans doute, si notre érudition n’était qu’une lettre pâle et morte, si, comme certains esprits étroits, nous ne cherchions dans la connaissance et l’admiration des œuvres du passé que le droit pédantesque de mépriser les œuvres du présent. […] Pétrarque, au contraire, qui n’a pas encore lu Homère, mais qui en possède un manuscrit en langue originale et l’adore sans le comprendre 74, a deviné l’antiquité ; il en possède l’esprit aussi éminemment qu’aucun savant des siècles qui ont suivi ; il comprend par son âme ce dont la lettre lui échappe ; il s’enthousiasme pour un idéal qu’il ne peut encore que soupçonner. […] Un bachelier ès-lettres sourit maintenant de la controverse animée que Cicéron soutint contre Tiron pour savoir si toutes les villes du Péloponnèse sont maritimes et s’il y a des ports en Arcadie (lettres à Atticus, liv. […] Quae quidem erant [mot grec] et dignitatis meae, dit Cicéron en parlant de quelques demandes qu’il avait adressées à Cléopâtre (Lettres à Atticus, liv.
Et c’est peut-être à Wagner que je dois cet amour dangereux du Beau qui vous rend homme de lettres et vous prépare les cruelles déceptions et tant de recherches vaines… Des œuvres de la dernière période, je ne connaissais pas grand chose : à Berlin, en 1878, sous la direction suprême de l’éternel M. […] Paul Lindau, qui avait eu l’étonnant courage de se rendre à Bayreuth et d’expliquer par lettres à ses combourgeois comment il n’y comprenait rien. […] Et ce Livre, où sa double pensée, pleinement, était signifiée, le Livre, ce tout puissant suggestif de l’Idée, ce Livre qui contenait son Œuvre de Poésie et de Théologie, — Wagner le lisait, l’impérieux créateur, et, seul, dans le calme silence de son rêve, parcourant des yeux les pages multiples, et des yeux suivant les Signes, — la lettre, la note et le trait, — il voyait et il entendait, manifestement suggérés par les Signes, vivre en lui, en le merveilleux et suprême théâtre de son Imagination, le drame réel et symbolique. — Peut être, quelques uns, lisant, lisant les partitions d’orchestre, peuvent voir et entendre le Drame musical, ainsi que, tous, nous voyons et entendons, le lisant seulement, le drame littéraire, ainsi que, tous, par la seule lecture, nous suscitons, en notre esprit, les tableaux que le roman décrit ; or, ces quelques uns aussi, lisant, jouiront dans le Livre, sans obstacle et sans divertissement, des splendeurs, magiquement évoquées, du Théâtre Wagnérien idéal ; et, pure vision non troublée par les étrangères matérialités, impudentes ou hypocrites, des salles théâtrales, — en la complète vérité d’un monde imaginatif, le Sens Religieux leur apparaîtra… Le Livre serait le lieu de Représentation, au Drame métaphysique et naturaliste. […] Le 8 août 1885, Mallarmé n’a rien vu de Wagner mais il avait lu les Quatre poèmes d’opéras traduits en prose française, précédés d’une lettre sur la musique, publiés en 1861.
Françaises Quatre Poèmes d’opéras traduits en prose française précédés d’une Lettre sur la Musique, par Richard Wagner, — Le Vaisseau fantôme, — Tannhaeuser, — Lohengrin, —Tristan et Iseult. […] Librairie de la Société des Auteurs et Compositeurs dramatiques et de la Société des Gens de Lettres. 1870. in-8° Le Vaisseau Fantôme : Opéra en Trois Actes de Richard Wagner. […] Nous avons annoncé la publication de cet ouvrage dont le titre complet est : « Catalogue d’une bibliothèque wagnérienne, répertoire authentique et complet de la littérature wagnérienne établi systématiquement selon l’ordre chronologique d’après les originaux inclus et augmenté de citations et de notices, par Nikolaus Oesterlein, membre honoraire de l’Association Wagnérienne Académique de Vienne, — deuxième volume, clos en novembre 1881 (n° 3.373 jusqu’à 5.567)45. » Cet ouvrage contient, — après une table des matières, une préface, un guide et une table des signes : 1re partie : Richard Wagner ; œuvres en prose et en vers : manuscrits ; télégrammes ; lettres ; discours et allocutions ; mots ; communications imprimées et fragments ; articles de journaux ; œuvres musicales. […] Chronique et divers : 1877-1886 (Hans von Wolzogen) ; appel pour l’Association Wagnérienne : liste des sociétés Wagnériennes ; bibliographie ; liste des représentations, concerts, lettres, communications.
Vendredi 5 janvier Au fond la Bastille n’a pas cessé d’exister pour les hommes de lettres. Non, ce n’est plus une lettre de cachet d’un ministre tyrannique qui vous jette dans un cachot, mais c’est le jugement d’un tribunal correctionnel, qui est aux ordres d’un ministère rétrograde et imbécile. […] Et à chaque tête qui passe, à chaque lettre qu’on apporte, j’attends toujours la terrible annonce : « Nous sommes saisis. » En regagnant le chemin de fer d’Auteuil, j’ai une de ces joies enfantines d’auteur, je vois un monsieur, qui, mon livre à la main, sans pouvoir attendre sa rentrée chez lui, le lit en pleine rue, sous une petite pluie qui tombe. […] l’ironie des bonnes et des mauvaises fortunes de la vie… Puis, dans ce restaurant, où, en face de moi, a été si souvent assis mon frère, la chaise vide de l’autre côté de ma table me fait penser à lui, et une grande tristesse me prend, en songeant, que le pauvre enfant n’a eu que le crucifiement de la vie des lettres.
Hommes ou femmes, ils ont le droit de rêver, de regretter, de s’analyser eux-mêmes, d’écrire des lettres sans nombre, de tenir un journal sans fin de leurs pensées et de leurs sentiments. […] Après quelque temps, la connaissance de l’atelier, le souvenir de conversations nombreuses, et de nombreuses lettres, me firent apercevoir jusqu’à l’évidence, parmi d’autres choses, l’obstacle au mariage, que les jeunes filles de la mode rencontrent dans leur profession même ; comment celle-ci les affine et les déclasse ; comment elles sont d’un monde par leur naissance et d’un autre par leurs rêves, partagées entre le luxe du dehors et la misère de chez elles, jetées de l’un à l’autre par le travail qui reprend ou le travail qui cesse, également impuissantes à oublier la richesse qu’elles côtoient et à faire oublier la condition d’où elles sortent. […] Alors la lettre arrive, la lettre qu’on n’attendait plus et qui appelle la femme à Paris, dans ce monde de la richesse, des cadeaux, du bien-être, des rubans de soie, des dentelles, dont on parle si souvent dans le bourg.
J’en ai lu dernièrement quelques-unes, datées de la maison où il avait été enfermé et où sa raison s’est éteinte, première mort, qui devait de peu précéder la dernière, et je trouve regrettable qu’une main amie n’ait pas pris soin de réunir un jour ses œuvres éparses : lettres, nouvelles et poésies.
Philippe Gille Voici une nouvelle édition des Poésies d’Henri-Charles Read, ce poète mort à l’âge de dix-neuf ans et laissant déjà une œuvre qui peut donner la mesure de la perte que les lettres ont faite en sa personne.
Cet Auteur étoit petit neveu de Nicolas Camusat, Chanoine de Troies, mort en 1655, à qui nous devons des Mélanges Historiques, sous le titre de Recueil de plusieurs actes, traités & lettres missives, depuis 1390, jusqu’en 1580.
Cet Auteur, que nous avions comparé à l’Abbé Cotin, dans les précédentes éditions de notre Ouvrage, & qui, comme l’Abbé Cotin, a composé des Epigrammes, des Madrigaux, des Odes, des Elégies, des Sonnets, des Lettres, des Complimens, & des Sermons, ne s’est point offensé de la comparaison ; il s’en trouve même honoré dans des observations qu’il nous a adressées, & qu’il auroit dû ne pas rendre publiques, s’il craint le ridicule.
Les Lettres lui ont de grandes obligations, quoiqu’il ne jouisse pas d’une réputation brillante.
Il est si rare de trouver des esprits aussi pénétrans que sages, pour saisir dans une juste précision ce qui constitue la vraie beauté de chaque genre ; il est si ordinaire de voir des esprits présomptueux donner leurs rêveries pour des découvertes, les égaremens de leur goût pour des regles sûres, les productions de leur plume pour des modeles irréprochables, qu’on doit regarder les Ecrits des vrais Littérateurs comme des préservatifs contre la décadence des Lettres, ou comme ces colonnes milliaires qui, chez les Romains, indiquoient les grandes routes, & éloignoient les voyageurs des chemins détournés.
Cet Ecrivain nous a paru le même dans ses Lettres philosophiques sur divers sujets, où une loquacité, une profusion de raisonnemens qui ne disent rien, une surcharge de mots inutiles, autorisent à prononcer sur cet Ouvrage cette sentence mortelle : Sunt verba & voces, prætereaque nihil.
On connoît peu ses Ouvrages de Métaphysique & d’Histoire naturelle, très-estimés cependant de ceux qui sont capables d’apprécier ce genre de mérite ; tels sont les Elémens de Métaphysique, tirés de l’Expérience ; l’Examen sérieux & comique du Livre de l’Esprit ; les Mémoires pour l’Histoire des Araignées ; & les Lettres à un Américain sur l’Histoire Naturelle de M. de Buffon.
On a de lui une Histoire du Duc de Villars, les Mémoires de Berwick, ceux de Tourville, les Lettres de Filiz-Moris, Ouvrages écrits avec une vivacité plus importune qu’agréable, à cause du fiel & de la malice qu’il y distille, sans aucun égard.
Il eut le malheur de se voir destitué de sa Charge, pour un crime de faux auquel ses dissipations l’avoient conduit ; & la gloire des Lettres, qui d’ailleurs ne remplace jamais celle de la probité, ne le dédommage pas du tort qu’il fit par là à sa réputation.
L'un & l'autre ont cultivé les Lettres, mais le dernier ne s'est guere attaché qu'à des matieres de Jurisprudence.
Si l'imagination est, après le génie, le premier mérite des Gens de Lettres ; Mlle de Scudery a sujet de se plaindre de l'oubli où elle est tombée.
D'ailleurs, elle protégea les Lettres, & on ne peut la blâmer que de n'avoir pas toujours fait un bon choix dans les Auteurs qu'elle appuyoit par ses bienfaits & par son crédit.
Il a cultivé les Lettres, de maniere à prouver que les succès n'accompagnent pas toujours le mérite.
II, p. 233) : « Dandolo, homme d’un caractère vif, chaud, enthousiaste pour la liberté, fort honnête homme, avocat des plus distingués, se mit à la tête de toutes les affaires de la ville… » Son fils, le comte Tullio Dandolo, lui-même écrivain très connu, possède des lettres de Bonaparte, dans lesquelles le premier Consul parle à son père d’« affection » et de l’« estime la plus vraie ».
Les poètes de ce temps cachaient le plus souvent leur véritable nom, ou ne l’indiquaient que dans quelque endroit de leurs ouvrages, par des espèces d’acrostiches ; c’est-à-dire, par les lettres initiales d’un certain nombre de vers, lesquelles répondaient à celles dont était formé leur nom, ou un autre que souvent ils adoptaient et qui pouvait les faire connaître.
Depuis qu’évincé de la politique au 2 décembre, sorti pauvre des affaires industrielles où il s’était engagé, atteint de plus de la plus triste des infirmités qu’il tâcha longtemps de se dissimuler à lui-même, M. d’Alton-Shée s’est tourné vers les lettres et s’est mis à écrire, il avait d’abord pensé au théâtre. […] Arrivé dans cette dernière ville, et dînant chez le consul de France, celui-ci lui demanda à qui s’adressaient ses lettres d’introduction.
On n’a pas tous les écrits mathématiques de Pascal, qui, soumis à l’examen de Leibnitz, ont été mentionnés dans la lettre de ce dernier. […] Il ne serait pas impossible de retrouver de nouvelles lettres d’Alcuin.
Or, en même temps, la condition des gens de lettres se relève ; la considération dont ils jouissent les introduit et les enferme dans le monde ; leur champ d’observation se trouve par là singulièrement restreint, et le rideau des bienséances sociales s’interpose entre leur œil et la nature. […] Lettre à l’Académie française, lue en séance publique le 25 août 1776.
Après des recherches variées, subtiles et infructueuses, je retrouve sur ma cheminée, bien en vue, un papier égaré, et, si j’ai l’imagination d’Allan Poë je combine La Lettre volée. […] L’était-il avant la lettre ?
Le littérateur chez les peintres Denis Diderot, qui fut homme de lettres à un degré incroyable, a laissé aux hommes de lettres la tradition d’écrire des choses de la peinture.
Mme Swetchine, qui a écrit ce que nous avons d’elle sur de petits bouts de papier, non pas avec une plume, mais avec un crayon, parce que, écrire au crayon, c’est parler bas, a-t-elle dit avec une fine modestie ; Mme Swetchine, dont le mérite et même la vertu est de n’être jamais auteur en quatre points, à la manière des femmes publiques de lettres, qui se croient des fonctionnaires, n’avait pas besoin de tant de jour versé sur elle. […] Les lettres citées par M. de Falloux l’attestent, Swetchine avait bien failli être un bas-bleu !
Il a cité l’ingénieuse Lettre sur Saadi à M. de Voltaire, qui raconte à Voltaire, sous le nom de Saadi, sa propre histoire ; et enfin le jugement sur Voltaire, qui n’a pas bougé depuis qu’il fut écrit, et que les admirateurs de Voltaire lui-même sont obligés d’accepter comme le dernier mot sur un homme qui, à force d’esprit, s’est fait prendre frauduleusement pour un génie. […] Il n’était ni un bohème, ni un parvenu de ce temps de parvenus et d’aventuriers, même dans les lettres.
Pourquoi ne l’a-t-on pas écrit, ce titre-là, en grandes lettres rouges, sur la couverture du volume, ou même surmonté d’une couronne au vermillon, qui dirait encore mieux la chose ? […] Une circonstance qu’un historien qui sait la valeur de tout dans une pareille histoire ne peut oublier, c’est qu’à ce bal où il fut tué il parut d’abord à visage découvert, intrépide et incrédule comme César, comme le duc de Guise, comme tous les héros, — ayant dans sa poche aussi l’avertissement qu’il bravait, une lettre écrite par un des conjurés contre sa vie, — et qu’après s’être fait voir ainsi, il rentra chez lui, prit un domino et un masque, et revint pour mourir comme il avait vécu, en costume de fête et masqué !
On se rappelle ce livre fou, on ne sait déjà plus quel bas-bleu russe, intitulé : L’appel au Christ, auquel, tous les deux, dans des lettres qu’ils ne s’attendaient pas à voir publier, ils donnaient également une approbation galante et charmante. […] Il est vrai que, depuis cette déclaration de catholicisme, il avait malproprement insulté la Vierge, justement dans cette lettre adressée à l’auteur de l’Appel au Christ, et ce souvenir nous a empêché de nous étonner beaucoup de ses insultes présentes.
En soi et à le prendre au pied de la lettre, — de sa lettre si naïve et si pénétrante, — cet ouvrage ne semble qu’un récit, exact et touchant, de la Mission dont le pieux évêque de Victoria a été l’un des plus courageux apôtres.
Henri Cantel26 Il y a en ce moment, sur le premier plan de la publicité occupé par les revues à grosse armature, un recueil modeste qui s’appelle la Revue française, et qui est bien nommé ; car il parle un très bon français et il est l’expression de l’amour des lettres, qui a été jusqu’à ce jour une passion française. L’amour des lettres, le dévouement enthousiaste à la littérature, le désintéressement de tout ce qui n’est pas la littérature, voilà ce qui distingue essentiellement cette publication, d’ailleurs, par les matières qu’elle traite, exclusivement littéraire.
L’homme assez souple pour écrire les lettres rouges de désir et sans orthographe de cette petite pensionnaire de seize ans qui s’appelle Cécile de Volanges pouvait peut-être écrire les Mémoires d’une femme de chambre et faire croire à leur réalité ! […] La femme de chambre du Monsieur ou de la Madame de lettres anonyme, qui n’a ni la grâce, ni la griffe, ni la vanité féroce, ni la passion, ni l’astuce, ni le sang-froid de l’espèce de femme que l’un ou l’autre a cru singer, a fait quatre conditions, comme on dit dans le langage des domestiques, chez trois lorettes et chez une princesse russe, laquelle équivaut à une quatrième lorette, puisqu’elle est une princesse pire que les trois premières !
Tous deux essuyèrent des disgrâces, et tous deux vécurent exilés et tranquilles, cultivant jusqu’au dernier moment les trois choses les plus douces de la vie, la vertu, l’amitié et les lettres. […] Il eut le bonheur de casser bien vite une table de marbre : cet accident, qui lui fit une querelle, le rendit tout entier à la philosophie et aux lettres ; il avait ce tact du ridicule qui tient à un esprit délié et fin, et cette arme légère de la plaisanterie, qui consiste presque toujours à faire contraster les objets, ou en réveillant une grande idée à côté d’une petite chose, ou une petite idée à côté d’une grande.
Mais les mœurs poétiques de la Grèce, sa passion des lettres et de l’éloquence, la variété croissante de son génie, durèrent plus d’un siècle après lui. […] On passa dans les lettres, de l’invention à la critique, et de l’inspiration à la science.
Il parle, dans ses lettres, des villes ou des provinces qu’il convoite comme les amants de leurs maîtresses. […] Quelle âcre allégresse respire cette lettre écrite après la conquête du Roussillon ! […] Ses lettres sont remplies de ce tracas de nourrices et de nourrissons. […] Mais la jeune reine prit à la lettre la métaphore du vieux courtisan. […] Votre Majesté aura connu par plusieurs de mes lettres les tristes présages que j’en avois.
Mendès n’est-il pas le feuilletoniste des imbéciles de lettres nés vers 1845 et Paul Adam celui des esthètes de trente ans ? […] Païenne, sous l’apparence d’un roman par lettres, est un long duo d’amour en prose poétique. […] Elle poussera la vilaine intrigante à écrire deux lettres en même temps, une pour son amant, l’autre pour son fiancé. […] Elle débuta dans les lettres par un Journal du siège, hymne en l’honneur d’Edgar dont Edgar écrivit l’ouverture. […] Celle-ci a cent ans accomplis, est le doyen de la Société des Gens de Lettres.
Nous avons rappelé l’obscurité de sa naissance, parce qu’on aime à voir les Lettres honorées par des récompenses aussi considérables, quand les Littérateurs s’en rendent dignes par leurs mœurs & le bon usage de leurs talens.
Le style des Lettres prétendues interceptées n’est pas celui des personnages qu’il fait parler ; il est celui de l’Auteur, c’est-à-dire, qu’il est plat, froid, sans justesse, sans variété.
L’Histoire Comique des Etats & Empires de la Lune & du Soleil, prouvent combien il étoit capable de devenir grand Physicien, habile Critique & profond Moraliste, si la mort ne l’eût enlevé presque aussi-tôt qu’il se fut entiérement consacré aux Lettres.
On peut dire enfin, que cet Auteur, enlevé trop tôt aux Lettres, a enrichi la Littérature d’un Ouvrage digne de l’estime des Lecteurs solides & judicieux, pour peu qu’on fasse grace à son style, qui, à notre avis, n’étoit pas encore formé.
Quoique Boileau ne l’estimât pas, comme il le paroît par plusieurs de ses Lettres, il n’en est pas moins vrai que, de tous les Satiriques, il a le plus approché du génie de Boileau lui-même.
Il a étudié avec une conscience d’érudit et d’observateur les lettres, les hommes et les choses. […] À lire ses rapports, ses lettres, ses discussions, on sent que la politique et le gouvernement lui ont donné la moitié de son esprit. […] Auparavant les gens honnêtes n’étaient point polis, et les gens polis n’étaient point honnêtes ; la piété était fanatique et l’urbanité débauchée ; dans les mœurs, comme dans les lettres, on ne rencontrait que des puritains ou des libertins. […] Ils mettent la beauté dans la raison, sorte de faculté moyenne, impropre à l’invention, puissante pour la règle, qui équilibre l’imagination comme la conduite, et qui institue le goût arbitre des lettres en même temps que la morale arbitre des actions. […] Ce sont des lettres de toutes sortes de personnages, ecclésiastiques, gens du peuple, hommes du monde, qui chacun gardent leur style et déguisent le conseil sous l’apparence d’un petit roman.
Stéphane Mallarmé « Une naturelle et élégante badine qui cingle des fleurs et, par instants, rylhme songeur un souvenir… » [Lettre (juin 1897).]
[La République des lettres (18 février 1877).]
Une lettre à Ibis, un conte légendaire, deux petites histoires orientales, je tiens l’une, La Besace de toile bise, pour parfaite en son genre, et une brève nouvelle de notre temps, La Vieille à l’Araignée, forment la première partie du livre ; et, déjà, j’indiquerai une différence dans la manière d’écrire de M.
[La République des lettres (6 mai 1877).]
Aussi Madame de Sevigné & M. de Bussy Rabutin ne mettent-ils pas de bornes à leurs éloges, quand ils parlent, dans leurs Lettres, de cet excellent Traité.
LANCELOT, [Dom Claude] Bénédictin, né à Paris en 1615, mort en 1695 ; un de ces Littérateurs, qui, sans avoir une réputation brillante, n’en ont pas moins rendu aux Lettres des services très-intéressans.
Voyez, dans le Journal Encyclopédique du mois de Juin 1773, une Lettre de M. l’Abbé Yart, Censeur Royal, au sujet de cet article,
Le nom de cet Auteur se soutient encore sur les débris de sa réputation, pour avoir cultivé les Lettres, dans un temps où elles étoient encore plongées dans la barbarie.
Pesselier sont des Lettres sur l’éducation, semées, par intervalles, de réflexions sensées, de vûes utiles, de morale solide & bien discutée : on désireroit seulement qu’il y eût moins sacrifié la justesse des pensées à la finesse de l’expression & du sentiment : une Idée générale des Finances, & des Doutes proposés à l’Auteur de la Théorie de l’Impôt.
Les Lettres de Milady Catesby & celles de Fanny Butler sont pleines d'esprit, de graces & de sentiment.
Les Mémoires de l'Académie de Berlin, où il fut admis lors de son établissement, la Bibliotheque Germanique, l'Histoire critique de la République des Lettres, offrent un grand nombre de Dissertations & d'autres Ecrits de sa façon, qui ne sont pas les moins intéressans de ces Recueils, soit par les sujets, soit par la maniere dont ils sont traités.
L’amour s’est à la lettre « emparé de ses sons », elle respire en haletant, son cœur bat dans sa poitrine à la lui rompre. […] Porte-t-il les lettres et les arts vers le réel ou vers l’idéal ? […] C’est pourquoi, dans l’histoire des lettres, on voit si souvent le roman faire des révolutions contre le roman lui-même. […] Mais tous les artistes et les hommes de lettres dépendent un peu de son sort au xviiie siècle. […] Sa nouvelle méthode est toute trouvée : il n’aura qu’à prendre à la lettre ce que dit Claude Bernard dans sa célèbre Introduction à l’étude de la médecine expérimentale.
[Discours pour la réception d’Aristide Bruant à la Société des gens de lettres (1899).]
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
Dovalle, Charles (1807-1829) [Bibliographie] Le Sylphe, recueil de poésies posthumes précédé d’une lettre de Victor Hugo et d’une notice par L.
Legrand, Marc (1865-1908) [Bibliographie] L’Âme antique, poèmes, avec une préface d’Emmanuel des Essarts et une lettre d’Émile Gebhart (1896).
Alfred Vallette En même temps qu’il dirigeait et rédigeait des revues et des journaux auxquels collaborèrent presque tous les jeunes gens de lettres parisiens, il composait Adel, poème de la Révolte future… Puis publiait Loïs Majourès, roman de mœurs politiques provinciales, et deux autres romans d’un travail énorme, deux vastes poèmes en prose plutôt, qui reconstituent, l’un, l’Agonie, la Rome décadente d’Héliogabale, l’autre, Byzance, le monde oriental sous Constantin Copronyme.
. — Lettres d’un proscrit (1851). — Loisirs d’un proscrit (1851). — Le Proscrit et la France (1869). — Les Inassermentés (1870). — L’Homme de peine, drame en cinq actes (1885). — La Folle d’Ostende.
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
Nous y voyons ensuite se contracter une triple alliance entre les gens de cour du plus d’esprit, les gens du monde choisis, et les hommes de lettres dont plusieurs sont encore aujourd’hui considérés dans la littérature ; alliance qui n’a fait que s’étendre et se resserre jusqu’au temps de la révolution.
Rien de plus honorable pour les Lettres que de les voir s’enrichir tous les jours des hommages que s’empressent de leur rendre des hommes qui, dans un autre siecle, auroient été forcés, par état ou par ton, de paroître les dédaigner, & qui auroient cru s’honorer davantage par une ignorance orgueilleuse & grossiere, que par une culture qui ne fait que relever l’éclat de la naissance & des dignités.
On voit en effet, par quelques extraits de sa Renommée Littéraire, qu’il ne tenoit qu’à lui de mériter une place plus honnête dans la République des Lettres.
Ce n’est pas du génie & du goût qu’il faut chercher dans ses Ouvrages : de la littérature & de l’érudition, voilà ce qui l’associe aux Savans qui ont rendu service aux Lettres.
Ses Traités de la Priere publique, des Devoirs d’un Evêque, des Principes de la Foi, les Caracteres de la Charité, l’Ouvrage des six Jours, dont la Préface est de l’Abbé d’Alfeld, le Recueil de ses Lettres, annoncent par-tout l’amour de la vertu, un zele sincere pour la Religion, & une grande facilité pour écrire.
La lecture de ces bizarreries n’a pas été cependant inutile à plusieurs Gens de Lettres.
Ses Lettres Péruviennes lui ont fait une grande réputation.
Aussi bon Philosophe qu’habile Littérateur, il a fait marcher de pair les Lettres & les Sciences.
Nous pourrions demander ici, où est la liberté qui doit régner dans la République des Lettres ?
Montmaur avoit cependant de l’esprit, mais un esprit satirique qui ne respectoit rien, ce qui lui attira l’inimitié de tous les Gens de Lettres.
Les Ouvrages de cette Demoiselle consistent dans plusieurs Pieces de vers & quelques Lettres en prose, insérées pour la plupart dans le Recueil des Pieces Académiques, publié par le sieur Guyonnet de Vertrou.
Le géomètre ambitionne la réputation de littérateur, et il reste médiocre ; l’homme de lettres s’occupe de la quadrature du cercle, et il sent lui-même son ridicule.
Grille, vient d’offrir au public trois volumes de renseignements, de lettres et d’anecdotes, sous le titre de Miettes littéraires, biographiques et morales 7.
Le 13 au soir il reçut une lettre du roi tout allègre et engageante, et qui le pressait de venir, en ces termes : Mon ami, je ne pensai jamais mieux voir donner une bataille que ce jourd’hui. […] Au reçu de cette lettre, Rosny fit sonner le boute-selle, monta à cheval avec son monde, et arriva tout juste une heure et demie avant la bataille. […] Le compte entier ne s’y trouvant point (et encore ce qui paraissait n’était qu’en lettres de change), et Sully s’en plaignant au gentilhomme porteur et qui était le père de celui même qui avait donné l’avis, tout d’un coup, comme il se promenait dans la chambre avec ce gentilhomme, il arriva que les poches de celui-ci crevèrent et qu’il en sortit une traînée d’écus au soleil : « Nous ne nous amuserons point, disent les secrétaires, à réciter les colères de monsieur votre frère et de M. de Bellengreville (autre gouverneur), ni les risées du roi lorsque tout cela fut su. » Pour couronner le récit de cette petite affaire, il faut savoir que cet argent de contrebande, ainsi intercepté par Rosny, ne fit pas retour au roi et fut pour lui de bonne prise.
Les lettres de Saint-Lambert sont lestes, dégagées, cavalières, et non exemptes d’un certain jargon poli : elles manquent tout à fait de tendresse. […] Il obtint un brevet de colonel en France, et quitta bientôt le service pour se livrer tout entier aux lettres et à la société. […] Ce noble et bon vieillard a écrit dans ses dernières années d’admirables lettres où respire la poésie de la solitude, de la campagne, de la famille regrettée et perdue, de l’amitié toujours accueillie, et de la patrie céleste de plus en plus prochaine et souhaitée ; mais le même homme, qui a sous sa plume en prose des paroles douces et fortes comme le miel des déserts, ne trouve plus dans ses vers de la même date que des couleurs mêlées, inégales, et où le talent se relâche trop dans la bonhomie : ici, c’est l’art et l’originalité de forme qui a manqué.
Il ne manquerait cependant à l’oisiveté du sage qu’un meilleur nom, et que méditer, parler, lire et être tranquille, s’appelât travailler. » Il se flatte aujourd’hui d’avoir à peu près réalisé ce plan qu’il s’était proposé, d’avoir vécu en sage et en philosophe, étranger à ce qu’on appelle succès, indifférent à ce qu’on appelle gloire, et de s’être uniquement « attaché, en cultivant les lettres, à mettre en jeu les ressources de son intelligence, dans l’espoir de prendre une idée de l’ensemble des choses de ce monde où il ne fera que passer, et de purifier, autant qu’il est possible, son esprit et son âme par la méditation et l’étude. » Ce sont ses propres termes, et je n’ai pas voulu affaiblir l’expression de cette satisfaction élevée ; mais il est résulté de cette conscience habituelle de sa propre sagesse et de cette confiance tranquille en soi, qu’il a été enclin à voir les autres plus fous ou plus sots qu’ils n’étaient peut-être ; il se disait, en les écoutant, en les voyant animés de passions diverses : « Est-il possible que tous ces gens-là ne soient point raisonnables et sages comme moi-même ? […] » — et Charles Magnin, esprit doux, fin, progressif, écouteur ingénieux, plume excellente ; et le baron de Mareste, homme du monde très-spirituel, comme il en faut entre les gens de lettres pour les dédoubler, pour les espacer un peu ; un de ces amateurs qui de bonne heure ont vu le spectacle dans une bonne stalle, témoin assidu, bien informé, et qui, lui aussi, a dû écrire ; — tous ceux-là, et bien d’autres encore, y étaient, et dans cette espèce de galetas plafonné bruissaient comme abeilles en ruche et faisaient tourbillon. […] Il comptait bien d’ailleurs, l’épicurien et le raffiné, ne parler que pour une élite ; il a lâché son mot dans une lettre à Thomas Moore ; il n’écrit, dit-il, que pour un petit nombre d’élus, « happy few très-fâché que le reste de la canaille humaine (c’est son mot) lise ses rêveries. » Depuis Siéyès et l’avénement de la démocratie, pensait-il encore, il n’y a plus que l’aristocratie littéraire qui ose aimer les phrases simples et les pensées naturelles : il entendait bien rester de cette aristocratie ; et il narguait le reste du monde qui se prend au bombast, au bouffi et au fardé en tout genre.
L’abbé Legendre était un homme de lettres et un homme d’esprit ; il fut sinon secrétaire à proprement parler, du moins de l’intimité et au service de l’archevêque de Paris, M. de Harlay de Champvallon, le beau, l’habile et l’éloquent prélat, qui administra et conduisit non seulement son diocèse, mais l’Église de France sous Louis XIV ; il nous aide à le mieux connaître. […] Les docteurs de Sorbonne, fiers d’un talent et d’un candidat qui devait faire honneur à leur maison, écrivirent à ce sujet une lettre de félicitation à son oncle l’archevêque de Rouen, et le jeune Harlay eut de lui promesse d’obtenir l’abbaye de Jumiéges, si la reine y consentait. […] Des Prédicateurs du xviie siècle avant Bossuet ; thèse présentée à la Faculté des Lettres de Paris par P.
Sourions, je le veux bien, de ces soins excessifs, de cette curiosité fébrile et parcimonieuse, mais sourions-en avec indulgence et comme il sied à des esprits humanisés aux Lettres et qui en ont connu eux-mêmes la douce manie. […] Nous le fîmes, et c’est ce qui donna matière aux maximes publiées ensuite dans nos mélanges ; celles de la fin d’un des volumes sont de moi, celles de l’autre volume sont du docteur Swift. » Ce sont là des passe-temps ingénieux, des jeux de gens d’esprit et de gens de lettres ; on est loin de Shakespeare sans doute et même de Milton ; mais je ne vois rien en tout cela qui prête si fort au ridicule, et dans une Histoire de la littérature, la partie littéraire proprement dite, même en ce qu’elle offre d’un peu calculé et d’artificiel, a droit, ce semble, de trouver place et grâce. […] La vue historique a tout envahi dans les Lettres : elle domine désormais toute étude, elle préside à toute lecture.
Joseph Bertrand, doué par la nature de la faculté mathématique la plus élevée et la plus profonde, à laquelle l’éducation a donné tout son développement, se trouve être de plus un esprit ingénieux, aimable, facile et de lui-même ouvert au goût des lettres. […] Malgré tout l’art et la complaisance qu’y peuvent mettre en effet les plus élevés d’entre les vulgarisateurs, une difficulté réelle qu’impliquent ces notices sur des savants, écrites à l’usage des gens du monde, ne saurait être supprimée ni écartée ; ce point délicat et insurmontable, c’est que, pour celui qui n’a pas étudié la langue mathématique et fait les calculs, l’expression des principales découvertes demeure nécessairement obscure et comme une lettre close. […] Je crois en effet que Fontenelle aurait pu tenir un peu plus à ses pensées ; mais ne le prenons pas trop au pied de la lettre, le sage et prudent philosophe.
André Gide quand il expose ses opinions critiques et j’aime à lire par-dessus son épaule ses souriantes Lettres à Angèle. L’auteur des Lettres à Angèle est un protestant dont le protestantisme aboutit « à la plus grande libération ». […] Les Lettres à Angèle sont ornées de bien jolis jugements critiques.
Et ici l’orateur entre dans des détails familiers auxquels l’oraison funèbre classique (hormis parfois celle de Bossuet) ne nous avait guère accoutumés : Le jeune Drouot s’était senti poussé à l’étude des lettres par un très précoce instinct. […] J’ai le regret de ne pouvoir citer encore une page admirable et pénétrante sur l’amour des lettres. […] Érasme, si élégant écrivain qu’il fût, n’était pas du tout un académicien dans le sens où l’entend l’orateur ; il était de ceux qui aiment les lettres, mais non la phrase.
Rien ne dénote chez lui l’homme de lettres. […] 26 juillet En rentrant ce soir, je trouve une lettre qui porte le cachet du ministère de l’Instruction Publique et des Cultes. […] Lundi 3 novembre Dans les lettres on a un certain nombre d’amis, qui cessent tout à coup d’être de vos connaissances, dès qu’ils ne vous croient plus susceptibles de faire du bruit.
Un vœu se présente naturellement à bien des gens en face de ce cercueil : demander que les obsèques d’Émile Augier, le plus grand dignitaire de la Légion d’honneur que comptent les lettres françaises, soient faites aux frais de l’État et deviennent l’occasion d’un deuil national. […] monsieur, je reçois votre triste lettre, mais je n’ai ni le temps ni le courage de répondre à l’appel que vous voulez bien m’adresser. […] Nogent Saint-Laurens se découragea, abandonna les lettres et se fit inscrire au barreau, où il devint par la suite le célèbre Me Nogent Saint-Laurens.
Ainsi, au milieu des sentiments qui font éclater la joie publique, il existe pour nous un motif particulier de nous réjouir, et d’honorer, dans le père de la patrie, le père des lettres, des sciences et des arts. […] Nous ne voulons pas leur contester, nous avons remarqué comme eux, que les productions des lettres et des arts subissent toujours plus ou moins l’influence des opinions et des habitudes contemporaines. […] Du reste, quel Français, ami des lettres et de la gloire de son pays, ne s’empresserait de reconnaître que, parmi nos jeunes écrivains, parmi ceux-là mêmes que l’indiscrétion d’autrui ou leur propre faiblesse a, si je puis parler ainsi, affublés d’un sobriquet étranger, il en est plusieurs qui ont donné des preuves du talent le plus élevé, le plus brillant et le plus varié ?
L’ardente recherche de la distinction en toutes choses, qui est le fond de sa nature, fut la cause de quelques défauts, qu’il n’a plus, quand il débuta dans les lettres. […] … Il y eut, au commencement de ce siècle, une jeune fille, peut-être moins phénoménale, qui avait sur l’azur de deux beaux yeux bleus le nom de Napoléon Empereur, écrit en lettres d’or, le jour, et, le soir, en lettres de feu.
Ce douceâtre diminutif de Rousseau (Rousseauculus) recommence, à sa manière, ces pauvres Lettres de la Montagne qu’il fallait toute l’inanité métaphysique du siècle des Philosophes pour admirer. […] Stat crux dura volvitur orbis… Les quatre témoignages peuvent se discuter, comme tout ce qui est écrit par la main des hommes ; mais l’Église est la Lettre et l’Esprit tout ensemble. […] Ce fait énorme de l’Église, ce témoignage qui abolit tous les autres en les confirmant et qui pourrait les remplacer (car on pourrait très bien concevoir que, par une catastrophe inouïe, trois ou quatre Omar se donneraient le mot pour brûler, en un seul jour, toutes les bibliothèques de l’univers, et qu’ainsi le texte écrit des Évangiles serait détruit par toute la terre ; mais le Christianisme ne disparaîtrait pas pour cela dans cette destruction : on se passerait des Évangiles et de leur lettre, et l’enseignement de l’Église, avec tout ce qui constitue la religion de Jésus-Christ n’en irait pas moins son train sublime), eh bien, oui !
Elle fait la belle fermière dans ses lettres, elle jure qu’elle se plaît au milieu de ses gens et de ses moutons ; mais c’est comme le prisonnier qui s’intéresse au travail d’une araignée et qui le décrit faute de mieux. […] Non, non, avec tout le respect que je dois au génie de vos lettres, je vous déclare que vous n’aimiez pas vos bois, que vous n’aviez qu’une tendresse bien vague pour un objet si vaguement décrit, et que vous ne goûtiez parmi eux que la liberté de vos pensées de femme et de vos regrets de Parisienne. […] Il était sans lettres, mais non pas sans esprit : il avait celui du terroir, jaillissant, hardi, prompt à la riposte.
Dans sa lettre du 10 décembre 1900, M. […] Il envoya de tous côtés, notamment au Mont de la Sibylle, des messagers porteurs de lettres d’absolution ; mais ils ne purent qu’entendre le récit des pâtres et lire la lettre adressée au capitaine45. […] Graesse emprunte d’ailleurs le texte de la lettre qui est la partie essentielle de ce livret à une édition où l’auteur de cette lettre signe Chrysostomus Dudulaeus et date de « Refel (Reval), le 1er août 1613 », tandis que dans la bibliographie il ne fait apparaître ce nom qu’en 1619, et que d’autres en reculent la première apparition jusqu’en 1635. Il a dû d’ailleurs exister de cette lettre des éditions isolées. […] Paul d’Eitzen, qui doit à cette lettre une célébrité que ne lui aurait pas assurée la part qu’il prit aux luttes religieuses de son temps, était un fervent disciple de la Réforme.
Puissent-ils se conformer aux types que nous leur proposons, et nous ne douterons pas de l’avenir des Lettres et de la grandeur de la Patrie ! […] Ces lettres nous le révèlent ambitieux de succès poétiques et désireux de bien-être, mais très ignorant de sa destinée future. […] Personne n’y échappait dans les lettres et surtout dans l’Université, depuis M. […] Prenons au hasard une lettre écrite pendant un voyage à Londres (t. […] Quelques-unes de ses lettres à sa fiancée ont été recueillies dans sa correspondance.
Lettres sur le clergé français : — De la liberté de conscience.
[Souvenirs d’un homme de lettres (1888).]
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
Il en a donné, quelque temps avant sa mort, une nouvelle édition, augmentée de près des trois quarts, & intitulée, on ne sait trop pourquoi, l’Homme du Monde & l’Homme de Lettres.
De tous les Gens de Lettres qui ont écrit sur la Géographie, il est le plus laborieux, le plus fécond, le plus exact, & le plus utile.
Il cultiva les Lettres & les Sciences avec les plus grands succès.
Outre le Magasin des Enfans, ceux des Adolescentes, des Pauvres, Madame le Prince de Beaumont a donné encore d’autres Ouvrages, comme les Lettres de Madame du Montier, les Principes de l’Histoiré Sainte, une Instruction pour les jeunes Dames qui entrent dans le monde & se marient, les Mémoires de Madame la Baronne de Batteville, &c.
Il a cultivé les Arts, l’Erudition, les Lettres, & l’on peut ajouter que ce n’est pas sans succès : dans chacune des parties où il s’est exercé, il s’est montré plein de sagacité, de discernement, & de goût.
C’est faire apprécier au lecteur l’ensemble de toutes les tentatives, dans lesquelles les auteurs se sont essayé à voir avec des yeux autres que ceux de tout le monde ; à mettre en relief les grâces et l’originalité des arts mis au ban par les Académies et les Instituts ; à découvrir le caractère (la beauté) d’un paysage de la banlieue de Paris ; — à apporter à une figure d’imagination la vie vraie, donnée par dix ans d’observations sur un être vivant (Renée Mauperin, Germinie Lacerteux) ; à ne plus faire éternellement tourner le roman autour d’une amourette ; à hausser le roman moderne à une sérieuse étude de l’amitié fraternelle, (Les Frères Zemganno) ou à une psychologie de la religiosité chez la femme (Madame Gervaisais) ; — à introduire au théâtre une langue littéraire parlée ; — à utiliser en histoire des matériaux historiques, restés sans emploi avant eux, (les lettres autographes, les tableaux, les gravures, l’objet mobilier) ; — tentatives enfin, où les deux frères ont cherché à faire du neuf, ont fait leurs efforts pour doter les diverses branches de la littérature de quelque chose, que n’avaient point songé à trouver leurs prédécesseurs.
Son écrit sur les Lettres de Cachet avait seul fixé l’attention des bons juges. […] Je crois avoir vu dans une des lettres originales d’Héloïse, qu’elle lisait quelquefois avec Abailard les vers d’Anacréon et de Tibulle, et que cette lecture augmentait son amour. […] Parcourez les Lettres de madame de Sévigné. […] Tous les gens de lettres instruits et de bonne foi aimeront le parallèle qu’il établit entre le style de Racine et de Voltaire. […] Malgré ces remarques, Thomas est peut-être l’écrivain du dix-huitième siècle qui a le plus constamment honoré le titre d’homme de lettres.
Permettez que je vous félicite tout à fait… » [Lettre.]
Nouvelles Chronique wagnérienne, par Alfred Ernst Souvenir, par Villiers de l’Isle-Adam Quelques lettres de Wagner et du roi Louis II de Bavière Lohengrin à Paris (complément) Mois wagnérien Correspondances VI — Juillet-Aout 1887 Considérations sur l’art wagnérien, par Edouard Dujardin VII — Septembre-Octobre 1887 Les fêtes de Bayreuth en 1888 La Walküre de Richard Wagner et la Valkyrie de M.
Un Prince qui honore ainsi les Lettres, est digne de tous leurs hommages.
Tant de titres pour figurer dans la République des Lettres, ne sont-ils pas propres à prouver que Thomas Corneille peut exister par lui-même, & ne rien perdre par la célébrité de son frere ?
Aucun homme de Lettres n’oubliera ce Vers si caractéristique, où, d’un seul trait, digne de Michel-Ange, il peint le Temple de la Mort, Le Temps, qui détruit tout, en affermit les murs.
Il est rare de trouver dans les personnes de sa naissance, autant d’amour pour le travail & de zele pour les Lettres.
Etre tout à la fois plagiaires & détracteurs des Ecrivains qu’on met à contribution, c’est manquer à la reconnoissance & à l’honnêteté, mais c’est suivre une méthode assez ordinaire à plusieurs Gens de Lettres.
Il est connu par une Compilation en quarante volumes in-12, intitulée, Mémoires pour servir à l’Histoire des Hommes illustres dans la République des Lettres, avec un Catalogue raisonné de leurs Ouvrages.
Il y a des Observations très-fines & des Pensées très-solides dans ses Conseils de l’Amitié, ainsi que dans ses Lettres sur les Physionomies.
Dans la Lettre d’un Théologien, qui nous a été adressée, & qui est généralement attribuée à M. le Marquis de Condorcet, on prétend que M.
Cet Auteur est présentement occupé d'une énorme compilation sous le titre de Dictionnaire universel des Sciences, Morale, Œconomique, Politique, & Diplomatique, dont les trois premieres Lettres forment 12 volumes in-4°.
Et les Lettres ne seroient-elles pas doublement honorées, si ceux qui les cultivent puisoient dans leur propre cœur les hautes maximes qu'ils étalent dans leurs Ouvrages avec tant d'appareil ?
Dans l’applaudissement chaleureux dont il a été salué, il faut voir le goût passionné de la poésie et de l’éloquence, et une sorte de reconnaissance exprimée par des lettres à un homme qui peut se tromper sur l’agencement d’un drame, mais qui a le feu sacré, l’enthousiasme entêté pour les belles sonorités et les beaux rythmes, et qui manie la langue poétique comme personne, à ma connaissance, ne sait faire en ce moment. […] … Le Chemineau n’en reste pas moins une œuvre intéressante, d’un joli travail, qui sera écoutée avec plaisir par ceux à qui les pures lettres suffisent pour l’intérêt d’une soirée.
Segretain est d’hier dans les lettres. […] Aux pages 136 et suivantes de son histoire, il cite, d’après Tempesti, une lettre envoyée au pape Sixte-Quint par Henri de Béarn, frappé d’excommunication, et dans laquelle « il assurait Sa Sainteté qu’il avait toujours été vrai catholique et qu’il voulait mourir dans la vraie foi, mais que les trames des ligueurs l’avaient contraint à suivre la marche qu’il avait prise ».
Incorrect, il est mieux ainsi le peintre de cette aristocratie dédaigneuse des lettres, et dont on disait qu’elle savait tout sans avoir jamais rien appris ! […] Nous n’aurions eu que la grisaille sans profondeur de Voltaire, mais la clef de ces hiéroglyphes d’étiquette, de ce monde olympien de Versailles, nous ne l’aurions point eue sans Saint-Simon, et ce monde, incompréhensible à l’esprit moderne, fût resté éternellement une lettre morte pour nos descendants !
D’ailleurs, quand on regarde à la lettre même de ses œuvres, Pascal n’est pas si grand qu’on l’a cru pour une Critique qui n’est pas gâtée par cette admiration traditionnelle que lui, le plus fier de tous les génies, méprisait. […] Sans Montaigne et sans un sentiment dont nous allons parler tout à l’heure, Pascal n’aurait jamais été que l’écrivain des Provinciales, ce chef-d’œuvre qui ne serait pas si grand, si les Jésuites étaient moins grands et moins haïs, les Provinciales, où le comique de cet immense Triste, qui veut plaisanter, consiste dans une ironie, répétée dix-huit fois en dix-huit lettres, et dans cet heureux emploi de la formule : mon révérend père, qui — puisqu’on parlait à un jésuite — n’était pas extrêmement difficile à trouver !
Cette omniprésence du saint à toutes ses œuvres, le soin infatigable qu’il y donnait, les lettres, instrumenta regni, par lesquelles il les gouvernait des distances les plus éloignées, toutes ces fortes qualités, incessamment appliquées, de direction, d’influence et d’irrésistible commandement, frappent plus encore que sa charité, et tout cela est d’une telle proportion en saint Vincent de Paul, qu’il est impossible de bien comprendre son action souveraine sur tout ce monde immense dont il ne cessa d’être, jusqu’à la mort, le père de famille et la providence, sans l’aide personnelle, directe et surnaturelle de Dieu ! […] Il a cité beaucoup de lettres et une grande quantité de discours de saint Vincent à la compagnie de Saint-Lazare ou à ses missionnaires, dans cette éloquence sans modèle dont Bossuet surpris admirait la familiarité spirituelle, et que saint François de Sales lui-même n’avait pas.
Le reste, et le reste est le tout, n’est que prose : lettres écrites à des amis, mais dans les premiers moments de la vie ; Memoranda, vues sur soi-même ; paysages bretons : admirable rendu de la nature par qui l’adore ; et, pour couronner cet ensemble, Le Centaure, qui n’est pas un fragment, mais un chef-d’œuvre complet et absolu, où pour la première et seule fois Guérin saisit son idéal et n’insulta pas sa pensée. […] Il en voulait précéder les quelques lettres qu’il avait de son ami.
C’est un homme d’esprit, au contraire, qui compte par lui-même, qui est classé dans les lettres, — qui n’a jamais entièrement disparu dans la nuée d’or du génie de son frère, et qu’on y voit toujours comme une ombre touchante et fidèle… Il a eu longtemps l’imagination agile et légère, le caprice aimable et la fantaisie sans emportement. […] Ils voulaient une « biographie », en toutes lettres, d’Alfred de Musset, par Paul de Musset.
Là est la pente de toutes, et madame de Staël, de toutes les femmes de lettres la meilleure, elle-même y glissa. […] Eh bien, en face de ce type brillant et cependant commun dans sa rareté humaine (un poète débauché), madame Sand édifie une femme forte, contenue, résolue, raisonnable, dans laquelle on ne reconnaît guères le gamin des Lettres d’un voyageur, qui se nommait voyou si joliment lui-même autrefois !
« Les lettres de l’alphabet m’appartiennent », disait ce joyeux bandit de Casanova quand on lui demandait pourquoi il s’était donné un faux nom. […] , toutes les données et tous les types sont un alphabet dont nous pouvons renverser et combiner différemment les lettres ; mais il faut le pouvoir !
Là est la pente de toutes, et Mme de Staël, de toutes les femmes de lettres la meilleure, elle-même y glissa. […] en face de ce type brillant et cependant commun dans sa rareté humaine (un poëte débauché), Mme Sand édifie une femme forte, contenue, résolue, raisonnable, dans laquelle on ne reconnaît guère le gamin des Lettres d’un voyageur, qui se nommait voyou si joliment lui-même autrefois !
À Rome, un grand nombre d’empereurs avaient cultivé les lettres. […] Les deux Gordiens furent magistrats, guerriers et hommes de lettres ; et l’un d’eux, avant de régner, avait publié un poème de trente chants, en l’honneur de Marc-Aurèle et d’Antonin.
À ce tableau il oppose celui de l’officier français : « Idolâtre de son honneur et de celui de son souverain ; bravant de sang-froid la mort, avec toutes les raisons d’aimer la vie ; quittant gaiement les délices de la société pour des fatigues qui font frémir la nature ; humain, généreux, compatissant, tandis que la barbarie étincelle de rage autour de lui ; né pour les douceurs de la société comme pour les dangers de la guerre ; aussi poli que fier ; orné souvent par la culture des lettres, et plus encore par les grâces de l’esprit. » Il parcourt ensuite rapidement nos victoires, nos exploits et nos pertes ; il célèbre cette brave noblesse qui partout a versé son sang pour l’État76. […] Les hommes de lettres les plus distingués brigueraient à l’envi l’honneur de prononcer cet éloge funèbre.
Une détermination de cette nature ne peut qu’honorer le spectacle national et tous les gens de lettres, qui se feront un devoir indispensable d’y contribuer. […] Les lettres font crever une vésicule particulière dans la poitrine de l’homme lorsqu’elles ne le grandissent et ne l’épurent pas. […] Mais je pense aussi qu’il faut entretenir dans les lettres le culte de ces gloires passées et l’habitude de les étudier. […] Ses Lettres au Mercure de France (1673, 1722 et 1740) sont curieuses pour l’histoire de Molière. […] Voyez la Lettre de M.
Quand on lit les auteurs du xiie siècle, la difficulté de la lecture vient moins de leur défaut de netteté et de clarté, que de notre manque d’habitude, et de ce que nous ne reconnaissons pas toujours immédiatement le mot latin sous le travestissement d’une orthographe à la fois chargée de lettres et incertaine. […] Froissart, au lieu de lettres qui auraient pu tomber en des mains étrangères, y glissait des chansonnettes. […] Ce fut l’époque de la grande prospérité des villes de Flandre et des ducs de Bourgogne, leurs suzerains les lettres naissent partout où une civilisation quelconque les abrite et les nourrit. […] Oncques, je cuide, menterie ne lui partit des levres et estoit son scel sa bouche, et son dire lettriage (lettre écrite). […] Lettres, liv.
Ce sont là autant de présomptions favorables ; mais la preuve des théories que nous venons d’exposer est ailleurs ; elle est dans le cours même de l’histoire générale des lettres et des arts, dont on ne peut venir à bout, sans leur aide, d’expliquer les anomalies et les grands traits. […] Si un art purement national n’a pu se développer ni à Rome, ni en France, malgré d’heureux débuts, ce fut chez les Latins et au XVIIe siècle, par suite d’une rupture d’équilibre entre les progrès trop lents de cet art et le raffinement trop prompt des classes supérieures, qui trouvèrent la littérature grecque ou les lettres classiques mieux adaptées à leur condition spirituelle ; ce fut au XVIIIe siècle et au nôtre, par un libre choix de nos artistes eux-mêmes, qui se jugèrent tout à coup constitués de telle sorte, que seules les littératures et la pensée septentrionales purent satisfaire leur goût, c’est-à-dire leur présenter l’image d’œuvres où leurs facultés pourraient exceller. […] Le monde romain était sans influence bien marquée jusque-là sur le peuple encore bien latin de la capitale ; ce peuple ne pouvait empêcher l’élite de favoriser les lettres grecques : cette élite devenue ainsi indépendante, exerça une influence marquée, dit-on sur les artistes dépendant de son suffrage. […] Cette thèse de Lettres épistémologiquement novatrice, soutenue à la Sorbonne, attaque la psychologie spiritualiste, et expose une théorie de l’hérédité inspirée de Lamarck (hérédité des caractères acquis) et de Spencer (évolutionnisme et progressisme), que Ribot a beaucoup lu à l’époque de sa Psychologie anglaise contemporaine (1870). […] Descotes, Henry Becque et son théâtre, Minard, Lettres modernes, 1962.
Il a poussé cette fidélité d’interprétation jusqu’à traduire à la lettre certaines expressions injurieuses, que les honnêtes gens parmi nous n’employent guéres en public, même dans les plus fortes invectives : telles sont celles de Hellus, de Bellua, de Carnifex, que Ciceron met en œuvre contre Verrés, contre Pison, contre Antoine, & que Villefore rend tout simplement par celles-ci, brutal, bête féroce, bourreau, &c. […] C’est-là ce qu’on appelle être exact à la lettre & à l’esprit. […] ; joignez ces trois lettres & vous ferez le mot Cor, & c’est ce que Dieu vous demande, &c. […] Un jour que je disois ceci, ajoute-t’il, en présence de quelques gens de lettres, l’un d’eux entrant dans ma pensée, ajouta qu’un Sermon parfait seroit celui dont Bourdaloue auroit fait la premiere partie & Massillon la seconde. […] Il n’est pas question d’examiner si cet objet est rempli & s’il est vrai que ces Compagnies fassent perdre des hommes à l’Etat sans en acquérir aux Lettres, comme le dit M. d’Alembert.
Jusqu’à François Champollion, les documents égyptiens, écrits en hiéroglyphes, ont été, à proprement parler, lettre morte. […] Des lettres pontificales, des diplômes impériaux du moyen âge contiennent des tirades éloquentes que l’on ne doit pas prendre au sérieux : elles étaient, en effet, de style, et c’est dans des formulaires de chancellerie que les rédacteurs de ces lettres et de ces diplômes les ont textuellement copiées. […] C’est le cas des textes religieux, des lettres privées et de toutes les œuvres littéraires, qui forment une forte part des documents sur l’antiquité. […] Personne ne songerait à chercher les vrais sentiments d’un homme dans les assurances de respect qu’il écrit à la fin de ses lettres. […] Les Facultés des lettres faisaient partie d’un système établi par le législateur napoléonien.
Dans le domaine des lettres, les forces productrices sont momentanément épuisées. […] L’un porte une lettre, celui-ci une mandoline, l’autre un verre, la plupart une épée ou un poignard. […] Que nous importe d’ailleurs de connaître les lettres réelles écrites à sa fiancée par un grand seigneur italien. […] Aujourd’hui on lui sacrifie un peu trop les lettres. […] Fouché lui montre alors une lettre ardente et passionnée, qui apprend au mari que sa femme s’est livrée à ce complice.
N’est-ce pas le sentiment de l’Honneur appliqué aux Lettres ? […] Il est donc prudent de nous tenir à la Biographie, aux préfaces et aux lettres. […] Ses vingt-sept dernières années ne seront racontées que par ses lettres. […] Les lettres sont encore plus explicites : « Il faut que vous sachiez bien, écrivait-il en 1840 à Lamennais, que je n’ai de valeur que dans la méditation. […] C’est pour la seconde fois, dans l’histoire des lettres françaises, que se produit cette tentative d’une poésie scientifique.
Alphonse Lemerre Le maître prosateur qui a écrit de si charmantes nouvelles, Marocca, Boule de suif, l’Héritage, a débuté dans les lettres sous une étoile heureuse.
. — Sur deux nomarques de lettres (1895). — Le Sage Empereur (1890). — Sur Puvis de Chavannes (1896). — Fidelia (1897). — La Vocation merveilleuse (1898)
Il a été encore utile aux Lettres, par son courage à défendre les bons Modeles contre la dépravation du goût ; & son respect pour les chef-d’œuvres de l’antiquité, prouve que, s’il n’étoit pas capable de donner dans ses propres Ouvrages de grands exemples, il étoit très en état de sentir & de faire valoir les beautés des anciens Auteurs.
Pierre Pithou eut un frere [François] qui cultiva aussi les Lettres, mais avec moins de talens.
La Traduction des Lettres de Pline & du Panégyrique de Trajan, avec les mêmes défauts, est plus excusable.
On sait que ce Livre est un amas, un magasin de formules de Lettres & de Complimens, sur toutes sortes de sujets, où le Peuple croit encore aujourd'hui trouver un modele du style épistolaire.
Ces lettres d’amour données et rendues, et autres pareils incidents ne sont pas mal imaginés.
Il a ses lettres de grande naturalisation.
On dit qu’il a reçu, à l’heure qu’il est, plus de onze cents lettres relatives aux Mystères de Paris, magistrats qui lui soumettent leurs idées, jeunes filles qui lui offrent leur cœur.
Saint-Marc Girardin, que s’il s’agissait de deux hommes de lettres sans nom aristocratique, et à mérite égal, la question même se posât à ses yeux.
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
L’auteur doit être, comme son livre et son éditeur, un brave homme de provincial ; ses manières doivent être simples et ses mœurs pures… Est-il besoin d’ajouter qu’il n’appartient à aucune école, à aucune coterie de gens de lettres ?
Victor Delaporte C’est une guirlande de quarante-cinq poèmes qui répondent bien au double titre : Rêves et combats, inspiré par le double amour des lettres et de la France ; avant de chanter les combats de son pays, il en défendit avec vigueur les intérêts comme orateur et député de la Moselle.
Par le moyen de ces secours, réunis à la critique exercée, précise & toujours munie d’autorités ou de preuves, il est parvenu à purger le texte de l’Auteur d’environ deux milles fautes, & de le rendre le plus exact & le plus pur de tous ceux qu’on a donnés jusqu’à présent ; ce qui n’est pas d’un prix médiocre pour les véritables Gens de Lettres.
Il avoit encore beaucoup de zele pour le progrès des jeunes gens qui cultivoient les Lettres ; ses conseils ne leur étoient jamais refusés.
Il a la double gloire d’avoir enrichi les Lettres par ses Productions & par les Eleves qu’il eut le talent de former.
Le mérite de ses Lettres, qu'on lit toujours avec un nouveau plaisir, ne consiste pas dans un étalage d'esprit ou dans une emphase de sentiment, comme celui d'une infinité d'Auteurs qui nous ont donné des volumes d'Epîtres, sans approcher en aucune façon du naturel, de l'aisance, de la délicatesse, du sel, & de l'agrément, qui présidoient à tout ce que Madame de Sévigné écrivoit.
Sa maison fut constamment le rendez-vous des Gens de Lettres, qui, à ce titre, étoient assurés d'être bien accueillis.
Réservons notre fouet pour les méchants, les fous dangereux, les ingrats, les hypocrites, les concussionnaires, les tyrans, les fanatiques et les autres fléaux du genre humain ; mais que notre amour pour les arts et les lettres, et pour ceux qui les cultivent, soit vrai et aussi inaltérable que notre amitié.
Enfin, Sainte-Beuve écrivit une lettre autographe au jeune auteur ! […] Mais celle-ci a surpris des lettres, des photographies. […] Gabriel Hanotaux n’est pas de la carrière, où il a conquis, cependant, ses lettres de grande naturalisation. […] Et, à mesure que l’attention se fixe davantage sur le papier jauni et sur les lettres pâlies, on entre dans le secret de cette âme violente et opiniâtre. […] Le cardinal Mazarin, alors exilé, errant autour des frontières, reçoit de Paris des lettres pressantes.
Les Gens de Lettres ne sauroient-ils donc jamais employer une juste mesure, dans les jugemens qu’ils portent sur certains Ouvrages ?
Le Traité de l’amour de Dieu, l’Introduction à la vie dévote, ses Lettres à différentes personnes & sur différens sujets, sont autant de chef-d’œuvres de lumieres & de sentiment, capables de dompter les esprits rebelles, & d’émouvoir les cœurs endurcis.
Othello croit sa femme infidelle, à la vue d’un mouchoir qu’on lui persuade qu’elle a donné à un de ses Rivaux ; Orosmane entre en fureur à la vue d’une Lettre écrite par Zaïre à Nérestan, qu’il croit son Rival.
On eût pu cependant se dispenser d’imprimer ses Lettres, dépourvues d’instructions & d’agrément ; il n’y a guere que celles qu’il écrivit sur le Voyage de la Cour, à Fontarabie, au sujet du mariage du Roi, qui vaillent la peine d’être lues.
Il est sans doute dans la regle que la foiblesse & la timidité ne jouissent point, aux yeux du Public, de la gloire d'un Ecrit qui ne peut être que l'effet du zele & du courage ; mais cette timidité va jusqu'à la crainte servile, quand elle s'empresse avec affectation de désavouer ce que tout honnête Littérateur voudroit avoir fait pour l'honneur des Lettres, les intérêts de la justice & de la vérité.
Il faut donc conclure que la vaine gloire, écueil ordinaire des talens, n'a jamais produit que l'odieux ou le ridicule, & qu'il seroit à souhaiter que les exemples n'en fussent pas trop multipliés, pour l'honneur des Lettres & le véritable intérêt des Auteurs.
Que ce soit sur le champ de bataille ou dans l’arène plus pacifique de la science et des lettres, le Français monte toujours à l’assaut. […] Sous le ministère de M. de Salvandy qui fut, comme on sait, un des plus favorables au développement des lettres, M. […] Perrault, l’auteur des Contes de fées, démontrait la supériorité des modernes dans les sciences, les lettres et les arts. […] Non seulement il exprime nettement, il traduit littéralement la lettre nette et claire ; mais il exprime, avec l’obscurité indispensable, ce qui est obscur et confusément révélé. […] Je rassemblais des lettres de la veille, Des cheveux, des débris d’amour.
. — Lettres de lord Chesterfield. […] Je sentais comme si j’aurais pu à la lettre m’envoler dans le ciel. » Le dieu et la bête que chacun de nous porte en soi étaient lâchés ; la machine physique se bouleversait ; l’émotion tournait à la folie, et la folie devenait contagieuse. […] Au lieu d’un orateur, homme public, prenez un écrivain, simple particulier ; voyez ces lettres de Junius861 qui, au milieu de l’irritation et des inquiétudes nationales, tombèrent une à une comme des gouttes de feu sur les membres fiévreux du corps politique. […] Ainsi préparés ils se mettent à voyager ; mais comme ils manquent de dextérité, qu’ils sont extrêmement honteux et timides et qu’ils n’ont point l’usage des langues étrangères, ils vivent entre eux et mangent ensemble dans les auberges. » (Lettres de lord Chesterfield.) « Je souhaiterais que vous les priassiez de vous donner des lettres de recommandation pour les jeunes gens du bel air et pour les coquettes sur le bon ton, afin que vous pussiez être dans l’honnête débauche de Munich. » (Ibidem.
C’est le parfait gentilhomme étranger, naturalisé par le génie dans la vraie patrie des lettres. […] Cela ne regarde pas l’homme de lettres proprement dit. […] Je t’en prie, fais-lui bien comprendre ces idées en lui montrant ma lettre. […] Adressez-moi vos lettres à Stettin. […] les espérances exprimées dans cette lettre ne devaient jamais se réaliser.
Le premier secrétaire vient avec l’intention de rendre compte des lettres qu’il a reçues et qu’il est chargé d’ouvrir ; mais il est interrompu deux cents fois dans cette opération par toutes sortes d’espèces imaginables. […] Par exemple, Harcourt en Normandie et Brienne en Champagne sont deux des châteaux les mieux habités. « Il y vient de Paris des personnes considérables, des hommes de lettres distingués, et la noblesse du canton y fait une cour assidue217. » Il n’y a pas de résidence où des volées de beau monde ne viennent s’abattre à demeure pour dîner, danser, chasser, causer, parfiler, jouer la comédie. […] Lettre de Mercy, du 25 janvier 1779 Waroquier, en 1789, ne mentionne que 15 charges dans la maison de Madame Royale. […] Lettre de Mercy du 16 septembre 1773. « La multitude du service qui suit le roi dans ses voyages ressemble à la marche d’une armée. » 164. […] Lettre de M.
Il en copiait les lettres, et ainsi apprit à écrire. […] Je viens de lire sa correspondance, il n’y a pas peut-être dix lettres vraies ; il est écrivain jusque dans ses épanchements ; ses confidences sont de la rhétorique compassée, et quand il cause avec un ami, il songe toujours à l’imprimeur qui mettra ses effusions sous les yeux du public. […] Je la relis et je m’ennuie ; cela est inconvenant ; mais, en dépit de moi-même je bâille, et j’ouvre les lettres originales d’Héloïse pour chercher la cause de mon ennui. […] Entre ses mains elle devient une académicienne, et sa lettre est un répertoire d’effets littéraires. […] (Lettre à Atterbury, 1717.)
Lettre à M. […] ………… Mareste cependant avait consenti à donner à Beyle une lettre d’introduction pour moi ; il vint. […] Dès le premier entretien il me dit : « On vous a sans doute dit des horreurs de moi ; que j’étais un athée, que je me moquais des quatre lettres de l’alphabet qui nomment ce qu’on appelle Dieu, et des hommes, ces mauvais miroirs de leur Dieu. […] Il y avait le même talent, l’immense talent, mais un talent faisait tort à l’autre, excepté quelques pages divines, telles que celles-ci : la mort de Théram : « Vers le matin pourtant, les autres personnes étant absentes toujours, et même la domestique depuis quelques instants sortie, tandis que je lisais avec feu et que les plus courts versets du rituel se multipliaient sous ma lèvre en mille exhortations gémissantes, tout d’un coup les cierges pâlirent, les lettres se dérobèrent à mes yeux, la lueur du matin entra, un son lointain de cloche se fit entendre, et le chant d’un oiseau, dont le bec frappa la vitre, s’élança comme par un signal familier. […] Et bien que je ne me repente nullement des services énergiques que les événements m’ont entraîné à rendre à mon pays en 1848, et que je ne rougisse pas de la part de vigueur et de prudence que j’ai pu apporter alors, avec d’autres, à ces événements historiques, retirons-nous, pendant le peu d’années que les circonstances politiques nous laissent avant notre mort, dans le domaine des lettres où vous brillez et où je m’éteins.
L’air populaire qui court les rues en sortant du Vaudeville, et que les bornes apprennent d’elles-mêmes à force de l’entendre répéter par les orgues ambulants, est un véhicule nécessaire pour porter la poésie narquoise ou politique de porte en porte, comme le facteur quotidien y porte une lettre, à cent mille adresses. […] Il est donc très naturel qu’à mon entrée dans la vie et dans les lettres, j’aie porté et signé le nom qui était légitimement celui de notre famille. […] Cette intimité confidentielle dans laquelle ils vivent avec les écrivains, les orateurs, les poètes, les savants, initient forcément ces ouvriers de la pensée à la science, à la politique, aux lettres. […] XXXIV C’est sans doute cet amour, amour qui rend le cœur bien plus prudent, parce qu’il le force à penser à deux, c’est sans doute cet amour qui pressa instinctivement Béranger de songer à se créer par les lettres une existence qui pût suffire à deux vies. […] L’élévation, la pureté, la mélancolie de ces vers inachevés démontrent qu’il serait devenu aussi poète en suivant ces voies des grandes lettres, mais il ne serait pas devenu aussi populaire.
Ilarriva ainsi à s’en servir très suffisamment comme homme d’esprit, comme homme de goût et de lettres, non à en user familièrement dans l’entretien et les relations journalières, ni à les posséder non plus en vrai savant, à les rapprocher, à les rejoindre, à les déduire, à les expliquer l’une par l’autre. […] » Mais alors, durant l’explication, son goût s’exerçait et jouissait à son aise ; son esprit juste et lin trouvait toutes les bonnes remarques à faire : l’homme de lettres et le critique prenait sa revanche. […] Désigné un jour par Fauriel pour être son suppléant dans la chaire de littérature étrangère à la Faculté des lettres (1834-1835), il fut amené à choisir un sujet d’études qui ne rentrât pas trop dans les matières si diverses déjà traitées par le savant titulaire : il n’hésita pas et prit les origines du théâtre moderne ; il s’en occupait aussi dans des conférences dont il fut chargé vers le même temps à l’École normale. […] Magnin, au nom de l’Académie des inscriptions, a dit : « Sa place pouvait sembler également marquée à l’Académie française : peut-être eût-il réuni ce double honneur littéraire, s’il n’eût lui-même été d’avis que la possession d’un seul fauteuil dans l’Institut de Fiance suffit aux aspirations de quiconque a bien mérité des lettres, des arts ou de la science. » M.
Saint-Marc Girardin, s’il consentait à être davantage et tout à fait ce qu’il est surtout, un homme de lettres. […] Villemain s’étend assez naturellement jusque vers 1823 ou 1824, époque où il reprit son cours à la Faculté des lettres après diverses interruptions. […] Decazes, chargé en 1819 de la division des lettres au ministère de l’intérieur, et maître des requêtes, M. […] On a dans la Correspondance de Napoléon la lettre par laquelle l’Empereur ordonnait ces deux Éloges ; elle est adressée au prince Cambacérès, archichancelier de l’Empire, et datée de Dresde, 22 juin 1813 : « Mon cousin, conformément à la désignation de M. le comte de Fontanes, chargez les sieurs Villemain et Victorin Fabre de faire l’oraison funèbre, l’un du duc de Frioul et l’autre du duc d’Istrie.
Voilà cependant que la jolie fille de mon concierge, enfant de douze à quatorze ans, ouvre la porte de ma chambre au premier rayon d’un mois de printemps, avant l’heure ordinaire où elle m’apportait le journal matinal ; elle jette sur mon lit en souriant une petite lettre cachetée d’un énorme sceau de cire rouge avec une empreinte d’armoiries qui devaient être illustres, car elles étaient indéchiffrables. « Pourquoi riez-vous ainsi finement, Lucy ? dis-je à l’enfant tout en rompant le cachet et en déchirant l’enveloppe. — C’est que maman m’a dit que la lettre avait été apportée de grand matin par un chasseur tout galonné d’or, avec un beau plumet à son chapeau, et qu’il avait bien recommandé de vous remettre ce billet à votre réveil, parce que sa princesse lui avait dit : Allez vite, il ne faut pas retarder la joie et peut-être la fortune de ce jeune homme. » Et deux billets séparés, et d’écritures diverses, tombèrent de l’enveloppe sur mon lit. […] XI Un quart d’heure après, la petite Lucy remonta dans ma chambre et m’apporta une autre lettre à grande enveloppe officielle et à large cachet : c’était ma nomination au poste diplomatique que j’ambitionnais, signée de M. […] À la lecture de cette lettre, je sautai en bas de mon lit et j’éprouvai ce qu’éprouve le coursier entravé à qui on ouvre la carrière.
Je dis hautement les motifs de mon abstention dans une lettre aux journaux qui sera réimprimée dans ce recueil. […] Je le rectifiai même dans mon propre département par une lettre énergique contre les banquets parlementaires de la coalition, auxquels je refusai de m’unir. […] J’étais accompagné cette fois par un homme de lettres, confident de mes travaux et devenu lui-même l’éminent historien d’une autre époque de notre histoire. […] Si ces témoignages de la consciencieuse minutie de mes recherches sur les moindres circonstances historiques de mon Histoire des Girondins ne suffisaient pas pour édifier l’écrivain qui m’attribue l’invention de cette prétendue fable, voici à ce sujet une lettre d’un des principaux habitants de Bessancourt, qui m’arrive aujourd’hui, avec l’autorisation de la reproduire : « Monsieur, « Je n’ai pas besoin de remonter plus loin dans mes souvenirs pour attester que le vénérable abbé Lambert a été, pendant de longues années (depuis 1816 jusqu’en 1847, année de sa mort), curé de Bessancourt (Seine-et-Oise) ; que cet ecclésiastique a toujours passé dans la commune pour avoir été l’ami des Girondins et le pieux consolateur de quelques-uns d’entre eux la veille de leur supplice, en 1793 ; et que vous êtes venu, accompagné d’un de vos amis ou collègues dont le nom m’échappe, passer de longues heures chez M. le curé Lambert dans son presbytère de Bessancourt, pour recueillir personnellement, de la bouche de ce vieillard, tous les détails que vous rapportez dans votre Histoire des Girondins.
Il recherchait surtout à Lauzanne la conversation de quelques hommes et de quelques femmes de lettres distingués, jetés là par la Révolution française ; il leur communiquait des fragments d’un livre mystérieux dont il s’occupait dans sa retraite. […] XII Mais bientôt après, le souvenir cher et brûlant de son époux Bérenger la reprend, et elle lui écrit une lettre où l’amour de sa patrie, ravagée par les Bourguignons et les Anglais, se mêle à l’amour pour Bérenger. […] Ne sçay, jusques à toy, comme adira ma lettre ; Charles on dict vers Poictiers cheminant : Par fraudeleuses mains, risque est de la tramettre ; Foy ne pitié ne treuvons maintenant. […] XIII Après cette touchante et héroïque invocation au héros qu’elle aime, elle écrit à la belle Rocca sa douce amie une lettre en vers pleine des plus habiles leçons de poésie, interrompues par des descriptions dignes de Pétrarque.
. — Lettres à l’Etrangère (Mme Hanska, qui devint Mme de Balzac), Revue de Paris, 1er et 15 février, 1er mars 1894, 1er déc. 1894, 1er janv., 1er févr., 1er mars 1895.A consulter : Vicomte de Spoelberch de Lovenjoul,Histoire des œuvres de Balzac, 3e éd., in-8, Calmann Lévy. […] Lettre à Mme J. […] Lettres intimes, Calinann Lévy, in-8, 1892. […] Souvenirs d’Egotisme et Lettres inédites, Charpentier, 1893, in-12.
— Il y a eu la lettre de M. […] Lettre au sujet de l’exécution de Tannhæuser à Paris (1861) ; 6. […] Histoire d’une symphonie (lettre à l’éditeur Fritzsch, 1882) ; 9. Lettres à M.
Rousseau exposera dans sa fameuse lettre à Voltaire sur l’optimisme et le pessimisme. […] (Discours sur les Arts, les Sciences et les Lettres. […] Vous savez qu’il a dit ailleurs, dans les Lettres à sa femme, dans le Voyage en Limousin : Comme au soir, lorsque l’ombre arrive en un séjour, Ou lorsqu’il n’est plus nuit, et n’est pas encor jour. […] D’ailleurs faire l’agent, et d’amour s’entremettre, Couler dans une main le présent et la lettre, Préparer les logis, faire le compliment ; Quand Monsieur est entré, sortir adroitement, Avoir soin que toujours la porte soit fermée, Et manger, comme on dit, son pain à la fumée ; C’est ce que je ne puis ni ne veux pratiquer.
Elle se transporte donc invariablement à l’extrémité d’un intervalle déjà parcouru ; elle ne s’occupe que du résultat une fois obtenu : si elle peut se représenter d’un seul coup tous les résultats acquis à tous les moments, et de manière à savoir quel résultat correspond à tel moment, elle a remporté le même succès que l’enfant devenu capable de lire instantanément un mot au lieu de l’épeler lettre par lettre. […] Si nous avons pu remplacer la succession par une juxtaposition, le temps réel par un temps spatialisé, le devenant par le devenu, c’est parce que nous conservons en nous le devenir, la durée réelle : quand l’enfant lit actuellement le mot tout d’un coup, il l’épèle virtuellement lettre par lettre.
Qu’on ait eu quelque peine à la saisir, et qu’il ne soit pas toujours facile, même au physicien relativiste, de philosopher en termes de Relativité, c’est ce qui ressort d’une lettre, fort intéressante, qui nous fut adressée par un physicien des plus distingués. Comme d’autres lecteurs ont pu rencontrer la même difficulté, et que nul, assurément, ne l’aura formulée d’une manière plus claire, nous allons citer cette lettre dans ce qu’elle a d’essentiel. […] C’est d’ailleurs le parti que nous aurions pu prendre tout de suite, sans passer par un si long détour, en suivant à la lettre le texte cité et en considérant seulement le cas particulier où le système S, qu’on nous dit en translation uniforme, est animé d’une vitesse constante égale à zéro. […] C’est évidemment par extension qu’il est fait usage de l’expression « système de référence » dans le passage de la lettre, ci-dessus citée, où il est dit que Paul rebroussant chemin « change de système de référence ».
Mais il aimait férocement les lettres, et aujourd’hui nous sommes encombrés de jolis et souples écrivains tout prêts à vendre la muse pour le champ du potier.
[La République des lettres (6 mai 1877).]
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
Dans l’intervalle, le Symbolisme a conquis ses lettres de naturalisation.
Desmahis a toujours respecté la Religion, les mœurs, les Lettres, & les Loix.
On peut lire avec fruit quelques-uns de ses Ouvrages de Physique, de Littérature & de Morale ; car il s’est également exercé dans les Sciences & dans les Belles Lettres.
Ce n’étoit pas la peine qu’il se fît connoître dans la République des Lettres par un démêlé tel que celui qu’il eut avec Balzac.
Lettre de M. de Maucroix.
En remontant jusqu’à la source primitive d’un systême de musique connu à la Chine depuis plus de quatre mille ans ; en approfondissant les principes sur lesquels ce systême appuie ; en développant ses rapports avec les autres sciences ; en déchirant ce voile épais qui nous a caché jusqu’ici la majestueuse simplicité de sa marche, ce Savant eût pénétré peut-être jusque dans le Sanctuaire de la Nature… Son Ouvrage nous eût peut-être fait connoître à fond le plus ancien systême de musique qui ait eu cours dans l’Univers [celui des Chinois] ; & en l’exposant avec cette clarté, cette précision, cette méthode qu’on admire dans son Mémoire, il eût servi comme de flambeau pour éclairer tout à la fois & les Gens de Lettres & les Harmonistes : les premiers, dans la recherche des usages antiques, & les derniers dans celle du secret merveilleux de rendre à leur Art l’espece de toute-puissance dont il jouissoit autrefois, & qu’il a malheureusement perdue depuis. »
Il n'est point de bassesses qu'ils n'aient mises en œuvre contre lui : intrigues, imputations calomnieuses, lettres anonymes, libelles de toute espece, tout a été mis en usage pour lui nuire & le décrier.
Il sera toujours honorable pour les Lettres, que des hommes, occupés par état à des Emplois qui exigent une attention sérieuse, trouvent encore le moyen de consacrer aux Muses la plus grande partie du temps dont ils peuvent disposer.
On devrait me faire honneur de cette invention, ce qui est bien aisé à prouver par mes lettres et mémoires sous le ministère de M. […] ) J’ai vu avec une grande impatience, sur la frontière de France et de Hainaut, la continuation des magistrats municipaux plus d’une année dans leurs magistratures passer pour une faveur dont il fallait gratifier le public dans les belles occasions, comme l’avènement d’un gouvernement, la naissance d’un prince, la convalescence du roi, etc. ; mais ayant remarqué que cette faveur accordée ne faisait que maltraiter les peuples en enorgueillissant quelques coquins de bourgeois qui faisaient bientôt une tyrannie de leurs magistratures, j’arrêtai cela, y étant intendant, et dans une célèbre occasion, qui fut le sacre de Louis XV à Reims : et je me fis écrire une lettre par le secrétaire d’État de la province, qui marquait que les magistrats seraient renouvelés malgré cette circonstance, et que l’on se proposait de les faire renouveler annuellement, malgré toute remontrance et nonobstant toute occasion quelconque, et cela par les principes des motifs allégués ci-dessus, savoir leur négligence et abus quand on manquait à les renouveler annuellement ; et je fis imprimer et afficher cette lettre dans tous les carrefours de mes villes.
Napoléon était de ceux qui sentent tout ce qu’une grande époque littéraire ajoute à la gloire d’un règne ; il essaya de classer, d’échelonner sur les degrés du trône les gens de lettres de son temps, de dire à l’un : Tu es ceci ; et à l’autre : Tu feras cela. […] La Restauration, qui avait des traditions banales de protection des arts et des lettres, n’a presque jamais su les appliquer avec quelque discernement et quelque élévation ; elle demandait avant tout qu’on fût d’un parti, et ce parti rétrécissait tout ce qu’il touchait. […] La solitude, la réflexion, le silence, et un juge clairvoyant et bienveillant dans une haute sphère, un de ces juges investis par la société ou la naissance, qui aident un peu par avance à la lettre de la postérité, et, qui au lieu d’attendre l’écho de l’opinion courante, la préviennent et y donnent le ton, ce sont là de ces bonheurs qui sont accordés à peu d’époques, et dont aucune (sans qu’on puisse trop en faire reproche à personne) n’a été, il faut en convenir, plus déshéritée que celle-ci.
Dans une lettre du 2 mai 1829, que nous avons sous les yeux, Charles Brugnot lui en faisait reproche d’une manière touchante, en le rappelant aux champêtres images du pays et en le provoquant à plus de confiance et d’abandon : « Vous avez beau faire, mon cher Bertrand, je ne puis m’accoutumer à vous laisser là-bas dans votre imprenable solitude. […] « A défaut de promenades, ayons donc des lettres. Retrouvons-nous dans nos lettres.
Et par quelle merveille trois lettres lui feront-elles voir un âne, et cinq lettres un chien ? […] On voit dans Voiture et dans les lettres du temps, que toute pensée, même gaie et folâtre, prenait alors la grande phrase pour parure.
Rien chez lui de l’homme de lettres. […] Nous vivons dans un temps où il y a des inconvénients à être poli ; on vous prend à la lettre. […] À la vue de tant de bonnes choses qu’enseignent les lettres, en apparence frivoles, vous arriverez à penser que le doute discret, le sourire, l’esprit de finesse dont parle Pascal, ont bien aussi leur prix.
Thiers, que les lettres françaises contribuassent à la splendeur de cette réunion, et prescrivit à l’administration des théâtres d’envoyer à Erfurt les premiers acteurs français, et le premier de tous, Talma, pour y représenter Cinna, Andromaque, Mahomet, Œdipe. […] On y voit le maréchal Jourdan tout fait à la mesure de ce roi dont il est le Berthier, Jourdan, sage, tranquille et médiocre, s’écriant du fond du cœur, dans une lettre au général Belliard : Ah ! […] Napoléon, par des lettres vigoureuses, où il concentre les hautes maximes de sa politique, essaie de remonter cette âme débonnaire et médiocrement royale de son frère, et de lui inoculer ce qui ne s’apprend pas.
Voici maintenant le fait : Avant qu’on parlât dans l’Assemblée de cet événement, Desmeuniers me montra une lettre qui le lui annonçait. […] Ses lettres écrites aux Lameth, à cette date, indiquent assez en quel sens et de quelle nature pouvaient être les seuls conseils qu’il fût capable de donner1. […] Barnave fut transféré des prisons du Dauphiné à Paris, en novembre 93 ; pendant le trajet, et prévoyant le terme prochain, il écrivait de Dijon à l’une de ses sœurs une lettre qui est comme le testament de cette âme grave, noble et stoïquement tendre : Je suis encore dans la jeunesse, écrivait-il, et cependant j’ai déjà connu, j’ai déjà éprouvé tous les biens et tous les maux dont se forme la vie humaine ; doué d’une imagination vive, j’ai cru longtemps aux chimères ; mais je m’en suis désabusé, et, au moment où je me vois près de quitter la vie, les seuls biens que je regrette sont l’amitié (personne plus que moi ne pouvait se flatter d’en goûter les douceurs), et la culture de l’esprit, dont l’habitude a souvent rempli mes journées d’une manière délicieuse.
Un jeune seigneur (Gui de Laval), qui la vit dans le moment de sa gloire, et qui en écrivît une lettre à sa mère et à son aïeule, nous l’a peinte alors de pied en cap, au naturel : « Je la vis monter à cheval, dit-il, armée tout en blanc, sauf la tête, une petite hache en sa main, sur un grand coursier noir qui, à l’huis de son logis, se démenait très fort, et ne souffrait qu’elle montât ; et lors elle dit : “Menez-le à la croix.” » Cette croix était près de l’église, au bord du chemin. […] Elle-même, quand on lui présenta plus tard ses lettres dans la prison, elle eut peine dans son sang-froid à les reconnaître ; elle les avait bien dictées pourtant de la sorte. […] Elle lui répondait qu’elle était trop empêchée au fait de la guerre pour le satisfaire sur l’heure : « Mais quand vous saurez que je serai à Paris, envoyez un message par devers moi, et je vous ferai savoir tout au vrai auquel vous devrez croire, et ce que j’en aurai su par le conseil de mon droiturier et souverain Seigneur, le Roi de tout le monde. » De telles lettres, produites dans le procès, venaient directement à l’appui de l’accusation qu’on lui intentait, d’avoir prétendu usurper l’office des anges de Dieu et de ses vicaires sur la terre.
Là où Diderot réussit tout à fait bien et naïvement, c’est quand il ne se prépare point, et quand il ne vise à quoi que ce soit, c’est quand sa pensée lui échappe, quand l’imprimeur est là qui le presse et qui l’attend ; ou encore quand le facteur va venir et que, lui, il écrit à la hâte, sur une table d’auberge, une lettre pour son amie. […] Le président de Brosses, dans des lettres écrites de Paris (1754), raconte comment il fit la connaissance de Diderot par l’entremise de Buffon : « Je veux connaître, disait-il, cette furieuse tête métaphysique » ; et quand il l’a vu, il ajoute : « C’est un gentil garçon, bien doux, bien aimable, grand philosophe, fort raisonneur, mais faiseur de digressions perpétuelles. […] [NdA] Les Salons de Diderot ne parurent point de son vivant, et ils n’ont été imprimés pour la première fois que dans la collection de ses Œuvres donnée par Naigeon (1798) ; mais ils étaient connus dans la société, et il en circulait des copies, comme on le voit par la lettre de Mme Necker.
Hume a rendu l’impression que Buffon fit sur lui en disant que pour le port et la démarche, il répondait plutôt à l’idée d’un maréchal de France qu’à celle d’un homme de lettres. […] Lettre à l’abbé Le Blanc, dans les Mélanges de la Société des bibliophiles, 1822. — Les articles dont il s’agit se peuvent lire dans les Nouvelles ecclésiastiques, feuille janséniste, à la date du 6 et du 13 février 1750 ; c’était une dénonciation formelle, et qui amena la Sorbonne à censurer le livre (voir encore la même feuille à la date du 26 juin 1754). […] Il y a, en lisant Buffon sur la métaphysique, à faire la part des précautions qu’il avait à prendre : « Buffon sort d’ici, disait dans une lettre le président de Brosses ; il m’a donné la clef de son quatrième volume, sur la manière dont doivent être entendues les choses dites pour la Sorbonne. » 49.
Voici une lettre badine du prince de Conti, alors généralissime en Catalogue, adressée au duc de La Rochefoucauld, le premier auteur de fortune de Gourville ; elle est datée du camp de Saint-Jordy, le 17 septembre 1654 : Quoique j’eusse résolu, écrit le prince de Conti, de faire réponse à votre lettre et de vous rendre grâce de votre souvenir, j’ai présentement la tête si pleine de Gourville, que je ne puis vous parler d’autre chose. […] Cette lettre du prince de Conti est caractéristique sur Gourville, qu’on s’accoutume à traiter comme la cheville ouvrière universelle : c’est ce qu’on peut appeler son brevet de Quinola ou de Figaro.
Necker par deux Lettres très vives, très hardies, où il s’arme de la méthode de Pascal, mais à mauvaise fin, et pour en venir à des conclusions ouvertement spinozistes et épicuriennes. […] Buffon, malade de sa dernière maladie, se faisait lire l’introduction, et, deux jours avant sa mort, il dictait à son fils une lettre adressée à Mme Necker, et dans laquelle il remerciait magnifiquement l’auteur. […] Le moment d’éblouissement et d’ivresse, l’apogée de sa vie, ce fut son retour après le 14 Juillet, lorsqu’il reçut à Bâle la lettre du roi et celle de l’Assemblée nationale qui le rappelaient.
« Ceci est le sens des lettres mystérieuses que les Juifs aveugles attachèrent à la croix du Christ. » Le sentiment populaire respire dans chacune de ces pages. […] Mais le Machiavel de Modène ne devait pas être pris si à la lettre, la vérité ici passe la vraisemblance ; et comme goût d’abord, et un peu comme justice, j’aurais voulu qu’il fût tenu compte des autres coupables dans la société, des coupables par assentiment et par égoïsme inerte, des coupables aussi par passions haineuses et brutalité, comme en offrent sans doute les rangs populaires.
Ce genre léger était plutôt le rendez-vous commun de tous les gens d’esprit, du monde, de lettres, ou de cour, des mousquetaires, des philosophes, des géomètres et des abbés. […] Machiavel nous a raconté, dans une lettre mémorable, comment après sa journée passée aux champs, à l’auberge, aux propos vulgaires, le soir tombant, il revenait à son cabinet, et, dépouillant à la porte son habit villageois couvert d’ordure et de boue, il s’apprêtait à entrer dignement dans les cours augustes des hommes de l’antiquité.
Il faut avouer pourtant que le nom de Ronsard, pour le peu qu’il se trouve chez La Fontaine, n’y figure guère autrement ni mieux que chez les autres contemporains ; dans une lettre de lui à Racine (1686), on lit : Ronsard est dur, sans goût, sans choix, etc. ; et il lui oppose Racan, si élégant et agréable malgré son ignorance. […] Dans une lettre à Charles Perrault (1701), Boileau, voulant montrer qu’on n’a point envié la gloire aux poëtes modernes dans ce siècle, dit : « Avec quels battements de mains n’y a-t-on point reçu les ouvrages de Voiture, de Sarasin et de La Fontaine !
En 1811, cet esprit original, appelé à professer au sein de la Faculté des Lettres, prit position sur une question très-particulière à l’école écossaise, et il en tira parti pour renouveler l’observation psychologique. […] De celui-là, qui échappe pour le moment à l’appréciation littéraire, mais qu’une curiosité respectueuse ne saurait, même à ce seul titre, s’empêcher de suivre en silence et d’observer, il me suffira de dire qu’il a eu cela de particulier et d’original, que, trempé encore plus expressément par la nature pour les luttes et pour les triomphes de l’orateur, il y a de plus en plus aguerri et assoupli sa parole : cette netteté, ce nerf, cette décision de pensée et d’expression qu’il a sans relâche développés et qu’il porte si hautement dans les discussions publiques, toutes ces qualités ardentes et fortes, il semble que ce soit plutôt l’orateur encore qui, chez lui, les communique et les confère ensuite à l’écrivain ; et si l’on pouvait en telle matière traiter un contemporain si présent comme on ferait un grand orateur de l’antiquité, on aurait droit de dire à la lettre que c’est sur le marbre de la tribune, et en y songeant le moins, qu’il a poli, qu’il a aiguisé son style.
Sa vie toujours occupée, plus encore par les devoirs du monde que par le travail des lettres, s’écoulait rapidement au milieu des plaisirs dont tous les riches et les puissants faisaient les frais. […] Duval n’y a pas mis de malice, et il suffirait, pour justifier pleinement son intention, de rappeler un autre passage, où, parlant de cette fumée légère qu’on appelle renommée, il la trouve en effet désirable, dès qu’elle peut conduire vers la seule récompense que doit envier l’homme de lettres, l’Académie.
que les Romains ont étudié la philosophie, ont possédé des historiens connus, des orateurs célèbres et de grands jurisconsultes, avant d’avoir eu des poètes ; 2º. que leurs auteurs tragiques n’ont fait qu’imiter les Grecs et les sujets grecs ; 3º. je développe un fait que je croyais trop authentique pour avoir besoin d’être expliqué ; c’est que les chants de l’Ossian étaient connus en Écosse et en Angleterre par ceux des hommes de lettres qui savaient la langue gallique, longtemps avant que Macpherson eût fait de ces chants un poëme, et que les fables islandaises et les poésies scandinaves, qui ont été le type de la littérature du Nord en général, ont le plus grand rapport avec le caractère de la poésie d’Ossian. […] Les lettres latines qui nous restent d’Héloïse ne peuvent pas soutenir un instant la comparaison avec le ravissant langage que Pope lui a prêté dans son épître.
Au moment de la renaissance des lettres, et au commencement de la littérature anglaise, un assez grand nombre de poètes anglais s’écarta du caractère national, pour imiter les Italiens. […] Quelle passion dans la Lettre d’Héloïse !
Il se cache après Waterloo ; il écrit à Mme de Timey : « Venez et fuyons ensemble. » Elle hésite et répond : « Non. » Seconde lettre de Wolfgang : « Puisque vous ne voulez pas fuir avec moi, vous ne m’aimez plus, et je me constitue prisonnier. » Et, quoique le roi lui ait accordé spontanément sa grâce, il se tue dans sa prison. […] Ses lettres à Sainte-Beuve lui font tout à fait honneur, Sainte-Beuve témoigna toujours beaucoup d’affection à Baudelaire, soit qu’il eût en effet du goût pour sa personne, soit qu’il le sentît très malheureux.
Il nous montre une lettre de Victor Hugo, apportée par Mlle Thuillier, et où il nous fait lire cette phrase : « Il fait triste ici… il pleut, c’est comme s’il tombait des pleurs. » Dans cette lettre, Hugo remercie Janin de son feuilleton sur la vente de son mobilier, lui annonce que son livre va paraître dans un mois, et qu’il le lui fera parvenir dans un panier de poisson ou dans un cassant de fonte, et il ajoute : « On dit qu’après, le Bonaparte me rayera de l’Académie… Je vous laisse mon fauteuil. » Puis, Janin se répand sur la saleté et l’infection de Planche, sa bête d’horreur : « Vous savez, quand il occupe sa stalle des Français, les deux stalles à côté restent vides.
« Vous me parlez, écrit Flaubert, de la critique dans votre dernière lettre, en me disant qu’elle disparaîtra prochainement. […] Flaubert, Lettres, p. 81.
On en trouve des preuves évidentes dans les lettres de Mirabeau à Chamfort, imprimées à la fin de notre quatrième volume. […] Chamfort avait eu une jeunesse très orageuse ; sa pauvreté, ses passions, son goût exclusif pour les lettres, qui l’éloignait de toute occupation lucrative, donnèrent, à son entrée dans le monde un aspect qui put blesser des hommes austères ; et ceux qui l’avaient suivi de moins près depuis cette ancienne époque, pouvaient en avoir conservé de fâcheuses impressions.
Mme Gustave Haller21 I La femme qui a écrit ce roman débuta, il y a un ou deux ans, dans la République (féminine) des lettres, sous ce nom qu’elle signe aujourd’hui de « Gustave Haller ». […] Tout à coup, elle devint, un matin, de George Sand, Mme George Sand, et même parfois Mme Dudevant… Mme Gustave Haller qui dédie ses livres à George Sand, la Présidente, en son vivant, de la République féminine des lettres, et dont les moindres billets sont pour les femmes des décorations qu’elles pendent au cou des livres qu’elles écrivent, Mme Gustave Haller suivra certainement l’exemple de celle qui l’a décorée… Et de cette façon, comme tout bas-bleu, du reste, elle ne montrera pas plus d’originalité dans sa manière de faire que dans sa manière de penser.
Avec son titre, qui n’est qu’une jonglerie, ce livre fait croire à une étude sur les civilisations en général, — ce qui serait une grande entreprise ; mais quand sous ce titre, pipé comme un dé, ce titre menteur, écrit impudemment en grosses lettres : études sur les civilisations, on passe au sous-titre, écrit en lettres frauduleusement petites, on s’aperçoit qu’il ne s’agit seulement que des civilisations de l’ancienne Amérique et pas plus !
Un jour, quand il était dans toute sa splendeur, l’heureux Chateaubriand, cet enfant gâté qui a toujours voulu de la lune, et qui a toute sa vie été triste, parce que c’est la seule chose que son époque n’a vraiment pas pu lui donner, l’insupportablement heureux Chateaubriand publia une lettre sur Rome — bon sujet de belles phrases — sur la suscription de laquelle le grand phraseur, ce Narcisse qui était son Écho amoureuse à lui-même, écrivit ce nom modeste et bourgeois (l’un ne veut pas dire l’autre) de Joubert. […] D’ailleurs, Fénelon est un grand homme de lettres qui a laissé derrière lui de ces constructions qu’on appelle des livres, et Joubert n’a point ce génie des castors.
Esprits sans hardiesse, moitiés d’athées qui s’arrêtent, d’horreur ou de lâcheté, dans le déisme, comme déjà Bossuet le leur reprochait dans son temps, ils s’imaginent que la lettre d’une loi religieuse, cette lettre qui prescrit et qui fonde, est un voile destiné à tomber devant l’esprit, et pour cette raison ils la rejettent.
Gabriel de Chénier, lequel ne se doutait pas du tort qu’il fait à l’homme qu’il admire, tombe, dans son récit, au rang des hommes de lettres, des honnêtes gens de lettres du xviiie siècle.
Il est même, au contraire, de naturel, d’étude et d’ambition, ce que nos pères appelaient autrefois un homme de lettres. Par ses facultés comme par ses préoccupations, il devait donc mieux échapper à l’influence tyrannique de Paris qu’Albéric Second, bien plus homme d’esprit qu’homme de lettres, en sa facilité charmante, chroniqueur émérite et chevronné, un des plus excellents dans cette spécialité, que j’ai la rigueur de trouver mauvaise.
Seulement, comme il n’est pas ministre ou ambassadeur, et qu’il n’a pas renoncé à la littérature, nous voulons montrer comment la sienne est faite, et, dans l’intérêt des dupes généreuses qui aiment les lettres pour elles-mêmes, prendre la longueur et la force de ce bâton des lettres dans une main habile, quand elles ne sont plus qu’un bâton.
Philaminte a-t-elle douté un instant de l’authenticité des deux lettres qui lui annoncent la perte de toute sa fortune ? Ces lettres l’ont elles un seul instant troublée ? […] Cette lettre est d’un des meilleurs psychologues que je sache. […] Décidément, après avoir hésité un instant, je reviens à l’interprétation qui est celle de la quasi-unanimité de mes correspondants, en l’adoucissant seulement par la nuance marquée dans la lettre V, la dernière que je viens de transcrire, et aussi par ce qu’il y a de très juste dans la lettre III. […] Le Bidois. » A peine avais-je reçu la lettre de M.
Voir dans le Constitutionnel de ce matin la lettre de Ponsard à Viennet sur l’article de Magnin.
Buloz, demeure son titre, comme, dans sa lettre au Journal des Débats du 10 de ce mois, il l’a très bien revendiqué.
. — Le Nil ou Lettres sur l’Égypte et la Nubie (1854). — Livre posthume ou Mémoires d’un suicidé (1855). — Chants modernes (1855). — L’Eunuque, mœurs musulmanes (1856). — Le Salon de 1857 (1857). — Convictions, poème (1858). — Le Salon de 1859 (1859). — L’Expédition des Deux-Siciles (1861). — L’Homme aux bracelets d’or (1862). — Le Chevalier du cœur saignant (1862). — Les Buveurs de cendre (1866). — Les Forces perdues (1867). — L’Orient et l’Italie (1868). — Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie (1869)
. — Lettres d’un mort (1890). — Les Questions sociales dans l’antiquité (1898). — La Seconde République (1898). — Symbolique religieuse (1898). — Religion et philosophie de l’Égypte (1899).
. — Lettre à M.
Persuadé que les lettres doivent être un supplément de l’expérience personnelle une force active et présente, une discipline qui s’ajoute aux exemples du foyer domestique, à la religion, aux lois de la patrie, j’ai cherché dans nos grands écrivains moins l’habileté de l’artiste que l’autorité du juge des actions et des pensées, moins ce qui en fait des êtres merveilleux, dont la gloire nous peut troubler, que ce qui les met de tous nos conseils et les mêle à notre vie, comme des maîtres aimés et obéis.
On doit lire avec plaisir quelques-unes de ses Lettres, plusieurs de ses Traités, & sur-tout son Aristipe.
Où cet Auteur paroît véritablement original, c’est dans ses Lettres à M.
Si l’on veut savoir comment on pensoit de son temps sur cet étrange personnage, on peut en juger par cette Lettre d’un certain Jean Angeodanus, où l’on ne trouvera pas la politesse du style, mais une peinture assez fidele d’un Athée.
Celui-ci est plus connu dans la Littérature, & a acquis plus de droit sur la reconnoissance des Gens de Lettres, pour avoir professé avec distinction les Humanités pendant plus d’un demi-siecle.
Il est du nombre des Gens de Lettres estimables, qui ne sont pas de l’Académie Françoise, & qui ne seroient jugés que plus dignes d’en être, par le suffrage du Public, si les vrais talens étoient toujours des titres pour y parvenir.
On a aussi de lui des Lettres critiques, sur les Mémoires du Chevalier d’Arvieux, publiées sous le nom d’un Secrétaire de Mehemet Effendi, qui prouvent qu’il étoit très-digne de le remplacer ; avantage peu ordinaire aux enfans, qui n’ont pas toujours le bonheur d’hériter des talens de leur pere.
N'eût-il que la gloire d'avoir fondé des Colléges, favorisé le progrès des Lettres, donné l'existence & de sages loix à l'Académie Françoise, il mériteroit une place dans cet Ouvrage : il y a encore des droits en qualité de Littérateur.
Les petites Poésies de M. de Sauvigny n'ont pas les mêmes droits à l'indulgence ; elles manquent de naturel, & sentent trop le travail : à cela près, ses Lettres philosophiques & ses Odes anacréontiques offrent de l'esprit, de la finesse, & quelquefois de la sensibilité.
A la bonne heure, qu'on n'écrive point en latin, quand on ne pourra tout au plus atteindre qu'au style des Philosophes, qui, dans les trois âges de la Littérature, a été la premiere époque de la dépravation des Lettres, ainsi qu'il commence à l'être dans celle-ci ; mais quand on pourra approcher des Auteurs faits pour être les modeles de tous les temps, ce sera un nouveau genre de gloire qu'on répandra sur sa Patrie.
Un heureux concours de circonstances, au premier rang desquelles il est juste de mettre l’acte d’initiative qui a créé en notre faveur un cours régulier de sociologie à la Faculté des lettres de Bordeaux, nous ayant permis de nous consacrer de bonne heure à l’étude de la science sociale et d’en faire même la matière de nos occupations professionnelles, nous avons pu sortir de ces questions trop générales et aborder un certain nombre de problèmes particuliers.
Qui ne sait qu’on peut les hypnotiser par correspondance, en leur affirmant, par exemple, qu’aussitôt la lettre lue ils dormiront ; qu’on peut même les hypnotiser par téléphone, comme l’a fait M. […] Miss Goodrich avait détruit une lettre : quand elle veut répondre, elle ne se rappelle plus l’adresse ; après de vains efforts, elle consulte son cristal, et bientôt elle a la vision des mots Hibb House, en lettres grises sur fond blanc. Elle se risque à envoyer sa lettre à cette adresse, et bientôt elle reçoit la réponse avec cet en-tête : Hibb House, en lettres grises sur fond blanc. […] Léonie 3 écrit une lettre tandis que Léonie 1 croit qu’elle coud. […] Nous pouvons très bien faire, sinon deux choses à la fois, du moins deux choses en alternance rapide, comme quand nous dictons une lettre tout en faisant un travail manuel.
J’avais beau me dire que j’étais dans la maison de Molière, je me croyais plutôt au théâtre de la Foire — avec ou sans grande lettre. […] Tous les hommes de lettres passeraient ici, que pas un n’irait figurer dans ce trémoussoir. […] Demandes, Lettres, Pétitions, Mémoires, Copies simples et de luxe, Généalogies illustrées. […] Bail 12 ans, pour 6 000 francs. » Et plus bas : On fait ici son courrier avec une lettre à cinq cachets. […] Il y a là tous les intimes du moment, les deux princesses Primoli et Gabrielli et leurs maris, du Sommerard et sa femme, M. et Mme Reiset, Mme de Lespinasse, les peintres Marchal, Baudry, Hébert, Boulanger, Protais, Saintin, les Giraud, et nous deux, comme hommes de lettres.
Il a donc voulu revenir, à plusieurs fois, sur cette grande question, et on lit, dans la Lettre aux cardinaux français, du 3 mai 1892 : Nous l’avons expliqué, et nous tenons à le redire, pour que personne ne se méprenne sur notre enseignement. […] Citons encore ce passage de la Lettre sur la Question ouvrière, à M. […] Encore une fois je ne suis donc pas fâché de l’avoir vu déposséder du titre de « savant », et, à dater d’aujourd’hui, je m’engage publiquement à ne voir désormais en lui qu’un « professionnel de lettres », un artiste, un poète, un dilettante. […] Lorsque de simples philosophes, des « professionnels de lettres » comme Auguste Comte, et, plus près de nous, comme Littré, comme Taine, comme Renan même, et vingt autres qu’on pourrait citer, se sont réclamés de la science, est-ce que la science les a récusés ? […] Après avoir répondu de mon mieux à quelques-unes des objections que cet article a soulevées, j’ai pensé qu’il pourrait être intéressant de reproduire ici, — sans en trahir les signataires, — trois ou quatre des lettres, qu’il m’a values.
Ce roman de Balzac était annoncé, il y a quelques jours, dans les Débats, par une lettre de l’auteur, la plus amphigourique, la plus affectée et la plus ridicule qui se puisse lire, tout cela afin de mettre en goût le public.
[Rapport sur le progrès des lettres, par MM.
. — Lettres gourmandes (1877). — Poésies complètes (1881). — Monsieur de Cupidon (1882)
. — L’Homme de lettres (1838). — Le Proscrit (1839). — Correspondance (1839). — Le Maître d’école (1839). — Diane de Chivry (1839). — Le Lion amoureux (1839). — Le Fils de la folle (1839). — L’Ouvrier (1840). — Un rêve d’amour (1840). — La Chambrière (1840). — Les Mémoires du Diable (1840). — Confession générale (1841-1845). — Le Maître d’école (1841). — Eulalie Pontois (1842). — Marguerite (1842). — Gaétan (1842). — Les Prétendus (1843). — Les Amants de Murcie (1844). — Le Château de Walstein (1844)
Les Lettres du Chevalier d’H*** y sont trouvées admirables.
Il s’étoit déjà distingué parmi les Littérateurs, par un Ouvrage qui a pour titre : l’Homme de Lettres.
Il a débuté dans les Lettres par des Eloges historiques, tels que ceux du Roi Stanislas, de Charles V, de Louis Dauphin, de Fénélon, qui annoncent des connoissances, de l’esprit, le talent de s’exprimer avec autant de noblesse que de clarté ; mais dont le style dépourvu en général de chaleur & de nerf, fait augurer que cet Auteur aura de la peine à parvenir à la véritable éloquence.