Il y a deux manières de juger cette comédie : ou bien l’on veut, même sur les planches, de la vérité fine, de l’observation fidèle et non outrée des caractères, une vraisemblance continue de ton et de circonstances ; ou bien on se contente d’une certaine vérité scénique, approximative, et à laquelle on accorde beaucoup, moyennant un effet obtenu. […] Le second acte a des parties énergiques dans le rôle du ministre ; il en est partout de délicates et de fines dans le rôle de Cécile, surtout au moment où, forcée par la calomnie, elle ose regarder en elle-même et s’avouer son amour pour son tuteur : ce revirement de cœur est traité à merveille. […] Une telle situation étant trouvée, il ne s’est plus agi que de l’encadrer, de l’amener : les quatre actes qui précèdent peuvent sembler un peu longs pour cette fin. […] Les ménagements d’entrée et de sortie, les adresses de ralentissement pour économiser l’action, se peuvent admirer au point de vue du métier : il y a une scène surtout, à la fin du second acte, une préparation de musique vocale qu’on voit venir et qui ne doit pas avoir lieu ; c’est le plus charmant escamotage.
Ce sont les idées de temps, d’espace, de substance, de cause et de fin. […] Elle est parfaite, si aucun d’eux n’est distrait de la fin commune. […] Il y a une admirable corrélation des mouvements de l’instinct, et de leur fin. […] Avant de faire quelque chose, nous songeons à une fin à atteindre. […] Supposons que la fin des choses soit l’avènement de la liberté : que de moyens il existe de réaliser cette fin !
Depuis la fin de 1816, la Restauration marchait dans le sans de la Charte et se rapprochait lentement du libéralisme. […] Le premier ministère de M. de Richelieu, en se dissolvant de lui-même à la fin de 1818, avait fait place au cabinet présidé par M. […] Elle trouvera de bons indices dans cette fin des Essais de M. de Rémusat. […] Ce que M. de Rémusat a si bien fait vers la fin, on aurait pu le faire durant tout le morceau, et c’eût été, biographiquement, plus vivant. […] C’est ce qui l’a perdu à la fin.
Ces gens de goût, Montaigne et Horace, quand ils nous parlent d’eux et qu’ils se jugent, doivent être écoutés avec intelligence et sourire, avec quelque chose de ce sourire fin qu’eux-mêmes ils ont en nous parlant. […] La seconde période devint moins facile ; l’agitation politique s’y mêla aux soins des intérêts de la ville. » Ce fut durant cette seconde mairie que Montaigne plus exposé montra à un moment beaucoup de zèle, bien de l’habileté et de l’activité, et aussi, vers la fin, quelque faiblesse ou du moins quelque lassitude. Il est à croire (et cela a une certaine importance à cause des derniers actes qui pourraient compromettre l’honneur de la mairie de Montaigne) qu’il entra en fonction dès la fin de l’année 1581, ce qui ferait expirer sa seconde mairie à la fin de l’année 1585. […] Mais la suite et la fin sont un peu moins belles, quoique je ne voie pas que personne, en ce temps-là, lui en ait fait un sujet formel de reproche. […] Or, où est Montaigne, dont la seconde mairie expirait précisément en ces mois-là, à cette fin d’année ou de saison, — où est-il ?
Bonhomme est un érudit de la race des Nodier, Brunet, Peignot ; un artiste et un écrivain, on ne dit pas de quelle lignée, mais de la plus fine. […] Et, sans aller si loin chercher des exemples, vous tous qui avez connu des gens gais qui ne sont plus, vous le savez bien, que le plus vif et le plus fin de la gaîté ne se transmet pas et s’évapore : comment donner idée de Désaugiers à ceux qui ne l’ont qu’entrevu ? […] Collé restait trop exclusivement gaulois et ne souffrait point qu’on fît un pas en avant ; il abondait dans son sens et dans ses goûts : c’était une fin et un bout du monde qu’une telle manière d’être non renouvelée. […] Faites naître les occasions sans fin de lui écrire. […] Il eut la douleur de survivre plus de deux années à sa femme, et l’on est allé jusqu’à penser que dans son deuil et sa mélancolie extrême, il avait pu lui-même avancer sa fin.
Catinat (suite et fin.) […] Fin de la guerre du Piémont. — Lenteurs. — L’Homme expliqué par Tessé. […] Mais l’histoire de ce qui se passa en Piémont depuis la fin de l’année 1693 jusqu’à la signature du traité, dans l’été de 1696, appartient moins encore à la biographie de Catinat qu’à celle de Tessé : c’est sur ce dernier que le principal de l’affaire semble rouler désormais, et la diplomatie prime la guerre. […] On possède peu de détails originaux et de renseignements écrits sur ces dix années de sa fin : la tradition presque seule a parlé. […] Ce serait M. de Catinat s’il se portait bien ; mais ce n’est ni M. de Villars, ni la plupart des autres que nous connaissons. » Voilà l’idée vraie et juste de Catinat, qui nous est donnée par les plus fins connaisseurs en mérite et en vertu.
Cette fine et rusée matrone s’est aperçue de l’amour de Francueil, et croit deviner celui qu’on lui rend ; elle veut le pénétrer, l’aider, s’y entremettre, se rendre utile, nécessaire, et le tout à son profit. […] Je me sentais de la pesanteur, de l’ennui ; je bâillais à tout instant, et, craignant qu’elle n’imaginât que sa présence me gênait ou m’était désagréable, je feignis d’avoir envie de dormir, espérant à la fin faire passer cette disposition. […] Comme écrivain, c’est un des critiques les plus distingués, les plus fermes à la fois et les plus fins qu’ait produits la littérature française. […] Cet esprit plein de grâce et de finesse acquit par lui toute sa trempe ; il démêla en elle et mit en valeur le trait qui la distinguait particulièrement ; « une droiture de sens fine et profonde ». […] [NdA] Voir la note à la fin de l’article.
Sous ce titre un peu solennel, l’auteur ne fait autre chose que donner des esquisses morales, satiriques, ingénieuses, très fines et assez justes, le résultat de ses observations quand il se promène en flâneur dans Paris. […] Bazin, dans cet ouvrage, n’est que fin, élégant, railleur, mais non exempt de prétention, et il manque de variété. […] J’y vois quantité de remarques fines, rangées les unes à côté des autres, un peu trop de ce qu’on appelle dans les classes de l’esprit de vers latins. […] Sa conversation littéraire, surtout vers la fin, disent ceux qui en ont joui, était pleine d’intérêt, d’instruction positive, et même de charme quand il se sentait goûté. […] Cette disposition caractéristique à part, et quand il parvenait à triompher des travers où elle le jetait souvent, c’était un esprit judicieux, étendu, supérieur, ferme surtout et fin, un homme jugeant les hommes.
Son esprit fin, ironique, dédaigneux, plein de nuances, se plaisait à observer un monde dont il voyait à merveille les exagérations et les légers ridicules, un monde dont il jouissait et dont il allait se servir sans jamais s’y mêler entièrement. […] En 1764, il lut à l’assemblée générale de la Compagnie des Indes, au nom des actionnaires dont il était, un mémoire où il exposait un nouveau plan d’administration ; il y faisait, vers la fin, un portrait du véritable négociant, et l’on disait qu’il avait fait, sans le savoir, son propre portrait. […] Necker moraliste est un écrivain très fin, très piquant, et trop oublié. […] Necker pour ses ministères, se réconcilieraient avec lui, s’ils lisaient ce piquant essai où un homme réputé grave se montre aussi fin persifleur que pouvait l’être Rulhière. […] Ce plié lent, les yeux baissés, la taille droite, et une manière de se relever en regardant alors modestement la personne, et en jetant avec grâce le corps en arrière ; tout cela est plus fin, plus délicat que la parole, mais très expressif comme marque de respect.
En politique, bien que passionné pour la liberté et pour la France, il était tombé dans une sorte d’apathie ; on avait tant répété autour de lui et dans les deux ou trois journaux qu’il lisait sous les arcades de l’Odéon tous les matins, que l’abîme des révolutions était fermé, qu’à la fin il l’avait cru et en avait pris son parti, bien qu’un peu à contre-cœur. […] Si Joseph Delorme avait vécu jusqu’à la fin de juillet 1830 ; si, au lieu d’être à Paris ces jours-là, il s’était trouvé quelque part à la campagne, en rêverie, à Amiens ou à Rouen ; s’il n’avait pu accourir à temps pour recevoir, comme son ami Farcy, une balle, une seule, entre toutes celles qui sifflaient en ces jours sublimes, j’aime à me figurer quel eût été le dépit de l’honnête jeune homme et son surcroît de mauvaise humeur. Mais revenons ; ce Joseph, qui se consumait ainsi sans foi, sans croyances, sans action ; cet individu malade qui suivait son petit sentier loin de la société et des hommes, avait commencé vers la fin de sa vie à renaître à une sympathie plus bienveillante, et à chercher les regards consolants de quelques amis poètes ; c’est ce qu’il fit de mieux et de plus profitable pour lui ; son cœur se dilata à leur côté ; son talent s’échauffa aux rayons du leur, et il dut à l’un d’eux surtout, au plus grand, au plus cher, le peu qu’il nous a laissé. […] Sans doute vers la fin de sa carrière il en était venu à chérir ses amis et à reconnaître Dieu ; mais c’était chez lui amitié domestique et religion presque mystique ; c’était une tendresse de solitaire pour quelques êtres absents et un mouvement de piété monacale vers le Dieu intérieur. […] On s’étonnera, à la fin, de cette persévérance à ternir une belle réputation, dont les titres, incontestés jusqu’ici, sont l’élévation du sentiment, le culte fervent de l’art, une haute probité critique, une pureté de goût littéraire que les ménagements d’une bienveillance instinctive ne peuvent altérer, et surtout ce désintéressement, cette indépendance qui s’effarouchent, à tort selon nous, des distinctions les plus méritées* [* Voir à ce sujet, dans Souvenirs et Indiscrétions, pages 198 et 203, ce qui se rapporte à cette année même et aux années suivantes dans une Note confidentielle de M.
Délivré de la croyance en une vérité objective, on va maintenant considérer ces mêmes manifestations de l’activité humaine sous le jour de leur efficacité à procurer les fins où l’on voit que l’activité humaine aboutit. […] Désintéressé des buts illusoires que s’obstine à convoiter une entité imaginaire, il est donc plus aisé de s’attacher, ainsi qu’on a résolu de le faire ici, aux phénomènes qui, parmi l’écoulement des individus, demeurent à travers la durée sur la scène du monde, à ces fins que réalise le désir humain détourné des objets chimériques pour lesquels il se consume : la vie de l’Espèce et la Connaissance. […] En dehors de ces deux tentatives d’explication qui, ni l’une ni l’autre n’atteignent leur objet, il n’en reste pas d’autre que celle qui consiste à voir dans la conséquence même réalisée par la distinction de l’être eu objet et en sujet, la fin poursuivie par l’existence phénoménale : or cette conséquence, c’est la connaissance de soi, dont l’existence, avec tous ses modes, n’est plus ici que le moyen. […] Mais ce petit nombre suffit pour que soit réalisé, d’une façon concrète, le vœu de connaissance où l’on a situé la raison d’être, la cause et la fin de l’existence phénoménale. […] On ne peut que constater ici, du point de vue nouveau sous lequel on envisage la vie, combien cette illusion est utile à réaliser la fin de connaissance que l’on attribua à l’existence phénoménale, comme le seul but qu’il fût permis de lui prêter.
Fœtus né du corps impur de la femme, au-dessous des animaux pour l’instinct, poudre comme eux, et retournant comme eux en poudre, n’ayant point de passion, mais des appétits, n’obéissant point à des lois morales, mais à des ressorts physiques, voyant devant lui, pour toute fin, le sépulcre et des vers : tel est cet être qui se disait animé d’un souffle immortel ! […] Voyez la note G à la fin du volume. […] Voyez la note H à la fin du volume. […] Voyez la note L à la fin du volume. […] Voyez la note K à la fin du volume.
Mais j’allais oublier qu’un des hommes les plus compétents en matière de langue comme en toute fine et curieuse érudition, M. […] Ou plutôt qui n’a vu l’un de ces braves guerriers et intrépides serviteurs de l’Empire, mais serviteurs vers la fin moroses et grondeurs envers leur grand chef trop infatigable, et qui, dès qu’ils l’eurent perdu et vu tomber, retrouvèrent l’enthousiasme pur et le culte ? […] Cette Histoire in-folio qui commence à la naissance de Henri IV et qui se termine à la fin du siècle et à l’édit de Nantes, se compose de trois tomes qui furent imprimés successivement en 1616, 1618, 1620. […] Tâtez encore si vous pouvez supporter votre mort par un bourreau, après avoir vu votre mari traîné et exposé à l’ignominie du vulgaire ; et, pour fin, vos enfants, infâmes valets de vos ennemis accrus par la guerre et triomphants de vos labeurs. […] Et reprenant à la fin et retournant à contrepied le raisonnement du vicomte de Turenne : Je conclus ainsi : « Si nous nous désarmons, le roi nous méprisera ; notre mépris le donnera à nos ennemis : uni avec eux, il nous attaquera et ruinera désarmés ; ou bien, si nous nous armons, le roi nous estimera ; nous estimant, il nous appellera : unis avec lui, nous romprons la tête à ses ennemis. » Il échappa au roi de Navarre sur la fin de ce discours de s’écrier : « Je suis à lui !
Cadre et fond, caractères et milieux, tout est d’une vérité fine dans ces œuvres sans précédent et sans postérité. […] Le style fin et discret ne passe guère la rampe. […] A la fin de 1646, la troupe quitte Paris. […] A la fin de 1667, Molière est très abattu ; sa troupe reste quelques semaines sans jouer. […] Il eût été un peintre délicat des sentiments fins et modérés.
et quelle grâce fine à la fois et naïve, pour justifier Circé qui parle la première ! […] … Cela est plaisant : mais il ne fallait pas revenir sur cette idée à la fin de la fable. […] C’est un malheur de notre poésie, que, dès qu’on voit le mot hommes à la fin d’un vers, on puisse être sûr de voir arriver à la fin de l’autre vers, où nous sommes, ou bien tous tant que nous sommes. […] Renard fin, subtil et matois. […] Mais alors, pourquoi prendre le renard, le plus fin des animaux ?
Et son esprit, notons-le bien, si brillant et si fin qu’il fût, n’avait rien qui s’opposât trop directement à ce manque de caractère. […] C’est l’unique gloire de notre portrait de rassembler tous ces traits : « Mme de Longueville a naturellement, dit-il, bien du fonds d’esprit, mais elle en a encore plus le fin et le tour. […] J’y surprends surtout d’incroyables témoignages de cet esprit, avant tout délié et fin, qui n’a plus à creuser que son propre labyrinthe172. […] Ces négociations croisées, si souvent renouées et rompues, leur activité secrète, et le centre où elle était, recommençaient pour elle la seule Fronde permise, et lui en rendaient quelques émotions à bonne fin et en toute sûreté de conscience. […] Ses austérités, jointes à ses peines d’esprit, hâtèrent sa fin : un changement s’opéra dans sa dernière maladie, et elle entra dans l’avant-goût du calme.
C’est, du reste, une proposition vraie en sociologie comme en biologie que l’organe est indépendant de la fonction, c’est-à-dire que, tout en restant le même, il peut servir à des fins différentes. C’est donc que les causes qui le font être sont indépendantes des fins auxquelles il sert. […] En effet, si la société n’est qu’un système de moyens institués par les hommes en vue de certaines fins, ces fins ne peuvent être qu’individuelles ; car, avant la société, il ne pouvait exister que des individus. […] D’ailleurs, cette action que le corps social exerce sur ses membres ne peut rien avoir de spécifique, puisque les fins politiques ne sont rien en elles-mêmes, mais une simple expression résumée des fins individuelles73. […] Les fins sociales ne sont pas simplement le point de rencontre des fins individuelles ; elles leur sont plutôt contraires.
La saveur s’en augmentant pour eux avec les années, ils se demandaient s’il ne serait pas intéressant de les recueillir et d’en faire un volume à l’usage des bons esprits qui savent goûter le sobre et le fin. […] Boissonade, qu’on a perdu en 1857 à l’âge de 83 ans, ce doyen des hellénistes français, n’était pas seulement un savant des plus distingués, un esprit sagace et fin : c’était un caractère original. […] Pour lui, nos savants hellénistes français d’alors, les Larcher, les Villoison, n’avaient pas le nez assez fin. […] Avant d’être à Passy, où il se montra sur la fin peut-être un peu plus accessible, il habita plus d’un lieu, et notamment à Nogent-sur-Marne ; là, personne ne peut se vanter d’avoir pénétré dans son intérieur. […] Il n’était pas propre aux travaux sérieux, suivis et d’ensemble, où tout se tient, où il y a commencement, milieu et fin.
Elle le connaît, en effet ; elle l’a abordé dans l’original ; et ceci me remet en mémoire une phrase charmante d’une de ses lettres, écrite vers la fin de 1848 où au commencement de 1849, dans un temps où on la croyait plus occupée qu’elle ne l’était de politique. […] Mais il y a une autre manière de commentateurs, et ceux-ci fort utiles et particulièrement agréables ; ils ont l’abondance des vues ; un développement naturel, et judicieux ou fin, ne les effraye pas : j’y mettrais en tête le bon Eustathe, le commentateur d’Homère. […] C’est à la fin de la troisième Églogue, de celle où Damœtas et Ménalque se rencontrent, s’injurient assez gravement et finissent par se défier dans un duel de chant pastoral. […] Je ne vois pas que ce sens, qui est assez fin, soit mal placé dans la bouche d’un vieillard un peu troubadour et maître, à sa manière, dans la gaie science. […] La répétition, la reprise de domus alta à la fin d’un vers et au commencement du vers suivant a paru avec raison un de ces accents particuliers au génie du poète, et que même l’œil ne retrouverait pas dans Racine.
La fin de ce poème est absolument délicieuse. […] Il a cru, dans ces sortes de contes, que chacun devait être content à la fin ; cela plaît toujours au lecteur, à moins qu’on n’ait rendu les personnes trop odieuses. […] Il y a telle fin de conte qui est exactement semblable à une fin de fable. […] Où il y a de la vivacité, c’est dans les saillies qui échappent à l’auteur, soit au commencement, soit à la fin, soit, comme je vous l’ai indiqué, même au milieu du récit. […] Nous verrons cela à la fin du dix-huitième siècle, nous le verrons au dix-neuvième, et vous en connaissez les différentes péripéties et les différents aspects.
L'article de M. de Rémusat a de très-belles pages sur les jeunes chefs de file d’opinions sous la Restauration (ainsi à la fin de la page 435 : Élevés loin de Paris, etc. […] On dirait volontiers de ses travaux, de ses articles, et de l’effet qu’ils produisent : « si l’on s’attend à les trouver pesants, on les trouve fins ; et si l’on est très-averti que c’est fin, on les trouve un peu ternes ou même pesants. » En somme, malgré la distinction et le soin du détail, nous le concevons très-bien d’après l’article, rien de ce qu’a écrit ou pensé le docte écrivain ne passe une certaine médiocrité. […] Tout cela se passait il y a juste un an (fin de juillet 1843).
Monsieur du corbeau, pour entrer en matière ; et à la fin, vous êtes le phénix, etc. […] Plusieurs gens de goût blâment La Fontaine d’avoir mis la morale, ou à la fin, ou au commencement de chaque fable ; chaque fable, disent-ils, contient sa morale dans elle-même : sévérité qui nous aurait fait perdre bien des vers charmans. […] Cela diminue la curiosité, d’autant plus qu’il y revient à la fin de la fable, et même d’une manière trop longue et peu piquante. […] Le beau premier, le fin premier, mots reçus dans l’ancien style pour dire simplement le premier. […] Remarquez que La Fontaine ne s’amuse pas plus à moraliser à la fin de sa fable qu’au commencement.
(Fin.) […] Le propre et le faible de cet esprit éminent était d’être rare, fin, recherché, dédaigneux, et de ne vouloir que la distinction et l’élite. […] En un mot, en ne faisant que traduire et paraphraser à peine les paroles de saint Luc sur les Pharisiens, Bourdaloue esquissait, dix-sept ans avant La Bruyère, un vivant portrait d’Arsène et de tous ceux, à la moderne, qui lui ressemblent ; de ceux qui veulent en tout la fine fleur, et qui ne quittent celle du monde que pour aller cueillir, par un surcroît de recherche et un épicuréisme tout spirituel, ce qui se peut nommer aussi la fine fleur de l’austérité. […] À la fin des Œuvres de Bourdaloue, on a réuni sous le titre de Pensées quelques-uns des morceaux de doctrine ou de morale qu’il écrivait à l’avance, selon l’habitude des orateurs anciens, pour les placer ensuite au besoin dans ses discours. […] Je sens que mon corps s’affaiblit et tend vers sa fin.
La reine Marie Leckzinska (suite et fin.) […] Ce côté spirituel et fin, ils l’ont surtout marqué, et il n’est pas permis de le méconnaître quand une fois on a vu de ces portraits qui sont des chefs-d’œuvre. […] Mais la figure surtout est parfaitement étudiée ; la lèvre fine, un peu mince, retroussée à l’angle, l’œil petit et brillant, le nez un peu mutin, tout respire dans cette physionomie douceur, finesse, malice. […] Mais laissons parler l’exact chroniqueur : « Octobre. — Lundi 4, notre bonne reine a vu Paris ; elle est venue à Notre-Dame demander un Dauphin à la Vierge, et de là elle est allée à Sainte-Geneviève, à la même fin. […] D’Argenson, on le sait de reste aujourd’hui, était un singulier personnage ; son arrière-petit-neveu a bien été forcé de nous le livrer à la fin, tel qu’il était, dans sa peau rugueuse et avec toutes ses verrues : l’excellente et complète édition de ses Mémoires, par M.
Venu sur la fin de Louis XIV, il essuya en plein la chaleur et les rayons du beau siècle à son couchant. […] Avocat général à vingt-deux ans, je l’ai dit, et procureur général à trente-deux, d’Aguesseau eut à se prononcer dans les affaires ecclésiastiques qui n’occupèrent que trop cette fin du règne de Louis XIV. […] On ne saurait mieux penser ni plus modérément ; c’est spirituel et fin, avec une légère réminiscence socratique. […] On peut lui appliquer ce qu’il a dit de son père, qu’il avait conservé jusqu’à la fin cette précieuse timidité d’une conscience vertueuse et tendre, qui répugne aux partis et même aux paroles sévères. […] Malgré ces incertitudes, malgré ces tâtonnements et ces faiblesses, et bien que la plupart de ses qualités se tiennent elles-mêmes en échec, le nom de d’Aguesseau s’est transmis l’un des plus beaux et l’un des plus vénérés dans la mémoire française ; les années lui ont ajouté plutôt qu’enlevé de cet éclat et de cette fleur de renommée que, vers la fin, tous les contemporains ne lui reconnaissaient plus avec un égal respect.
Tel il était à l’âge de quarante-trois ans, tel au fond il resta jusqu’à la fin ; mais les dix années finales (1815-1825) où il devint et où il fit un personnage populaire, méritent d’être comprises à part : aujourd’hui je ne m’occuperai que du premier Courier, du Courier avant le rôle et le pamphlet. […] Dans l’été de 1807, à Naples, ayant eu ordre de venir rejoindre son régiment à Vérone, il s’amusait, comme si de rien n’était, près de Portici, à traduire du Xénophon (Sur la cavalerie), s’attardait en chemin à Rome, et n’arrivait à Vérone qu’à la fin de janvier (1808). […] Les opinions, les sentiments de Courier à cette fin de la République et sous l’Empire, nous les savons maintenant, il vient de nous les dire, et il n’aura plus qu’à les varier et à les développer devant nous. […] Lisant en 1812, à Frascati, les articles du docte et fin Boissonade dans le Journal de l’Empire, il lui écrivait : Courage, monsieur ! […] Vers la fin de l’Empire, il me semble voir en Courier un misanthrope studieux et délicat, un mécontent plein de grâce et parfois de bonne humeur, une espèce de Gray plus robuste et plus hardi, mais également distingué, fin et difficile43.
J’eus à la fin de l’année le premier prix d’histoire au concours. […] Le libraire, honnête homme, Paulin, savait cela mieux que personne, et il m’en a toujours su gré jusqu’à la fin. […] Sainte-Beuve, et je me réserve d’y revenir à la fin même des deux Fragments biographiques que je donne ici successivement. […] Sainte-Beuve se redisait à lui-même le chant funèbre de plus d’une illusion, à la fin de sa vie. […] Ce sont onze feuillets posthumes, qui trouveront place à la fin des Nouveaux Lundis.
Franklin avait près de soixante et onze ans quand il vint en France à la fin de 1776. […] Franklin n’est pas géomètre, il est purement physicien ; ses travaux en ce genre ont un caractère de simplicité, d’analyse fine et curieuse, d’expérience facile et décisive, de raisonnement clair et à la portée de tous, de démonstration lumineuse, graduelle et convaincante : il va aussi loin qu’on le peut avec l’instrument du langage vulgaire et sans l’emploi du calcul et des formules. […] Après un séjour de cinq ans en Angleterre, ayant obtenu, sinon tous les points de ses demandes, du moins la reconnaissance du principe essentiel pour lequel il était venu plaider au nom de ses compatriotes, Franklin s’embarqua, à la fin d’août 1762, pour l’Amérique. […] Il est nommé, vers la fin, président de l’Assemblée. […] Il part en octobre 1776 sur un sloop de guerre, n’oublie pas durant la traversée de faire, selon son usage, des observations physiques sur la température marine, et arrive sur la côte de Bretagne, dans la baie de Quiberon, d’où il se rend par terre à Nantes, puis à Paris (fin de décembre).
Le rôle de Pierre, qui se soumet en chaque chose à la Providence, a un grain de raillerie douce et fine qui ne saurait choquer personne, mais qui n’est pas fait non plus pour exalter. […] Il serait agréable, à coup sûr, mais trop minutieux et trop long, de relever dans les articles non recueillis de Mme Guizot la quantité de droites et fines observations dont elle a marqué chaque auteur. […] … Non, monsieur ; vous réserverez à des discussions, qui ne sont pas faites pour la multitude, des asiles plus inviolables, des voix plus incorruptibles…, etc… ; » et toute la fin de la lettre. […] devant la bergerie, Agneaux déjà marqués du feu, La troupe, de plaisir, s’écrie Sans regarder la fin du jeu. […] Cette idée qu’elle avait de l’espèce d’illusion, ou même de mensonge, inhérent à l’art, ne l’empêchait pas, vers la fin, d’être extraordinairement émue, et au-delà du degré ou l’on en jouit, de certaines représentations ou lectures, et de n’en pouvoir supporter l’effet.
Dialogue à double entente, interprété par Prakriti pour une union en le sens de sa passion ; elle se précipite à terre effrayée et sanglottante, lorsqu’en fin elle entend qu’elle doit aussi porter le vœu de chasteté d’Ananda. […] On le voit dans la fine scène où Eva veut tout savoir de Sachs sans rien dire elle-même. […] La fin du motif, surtout la partie ascendante, caractérise l’espoir d’obtenir Eva, soit chez Walther (motifs 12 et 13), soit chez Sachs, soit même chez Beckmesser (p. 107). […] Il est le véritable motif qui anime tout le drame, et pour donner une faible idée de sa circulation, il suffira de le retrouver à la fin de l’acte deux, où il se dégage de la sérénade de Beckmesser, pour se retrouver dans toute sa simplicité et son charme, page 235. […] » Il y a là en quelques mesures toute une fine psychologie musicale.
Les années 1677 et 1678 ne présentent que la continuation, à la fin très monotone, des mêmes alternatives de refroidissement et d’ardeur entre le roi et madame de Montespan ; de galanteries entre le roi et quelques femmes de la cour ; et au milieu de ces aventures d’un genre fort commun, le progrès lent, très peu dramatique, très peu sensible de l’empire que madame de Maintenon prenait sur l’esprit du roi, par la sagesse, la convenance, le charme de sa conversation121. […] On annonce le retour du roi triomphant à Saint-Germain, pour la fin du mois de mai, après trois mois d’absence. […] Madame de Maintenon était revenue, à la fin de septembre ou au commencement d’octobre, de Barèges. […] Au reste, nous avons vu la fin de 1677, nous allons voir 1679 ; par le point d’arrivée et par le point de départ nous jugerons des intermédiaires. […] Les documents fournis jusqu’ici par sa correspondance sur ses progrès dans l’estime et l’affection du roi, manquent tout à fait, et, par une fatalité très fâcheuse, madame de Grignan étant venue passer 22 mois avec sa mère à Paris, depuis la fin d’octobre 1677 jusqu’en septembre 1679, nous nous trouvons aussi privés des informations que madame de Sévigné était à portée de recueillir et qu’elle aurait continué à transmettre à sa fille.
Magnin reste, somme toute, le vrai jugement, la juste et fine vérité sur lui et sur le meilleur de son œuvre ! […] Chaque fois, vers neuf heures du soir, il me laissait un moment pour aller assister au coucher de sa grand-mère, à laquelle il consacra jusqu’à la fin les soins les plus respectueux et les plus tendres. […] Des parties d’érudition fine, tirées des livres dont M. […] Peu importe ; ses remarques n’en sont pas moins fines et justes en tout ce qui est du goût. […] Un jour, dix ans environ avant sa fin, lui, l’esprit de tout temps le plus net et le moins mystique, il revint de Franche-Comté, — de Besançon, je crois, — tout modifié de cœur et de pensée.
La faculté la plus forte de George Sand, c’est l’imagination, et elle en a toutes les formes, toutes les qualités, de la plus vulgaire à la plus fine. […] Intelligente et fine, elle saisit les dessous des actes, les mobiles, les passions et les réactions internes. […] Dans les romans de sa vieillesse, les dénouements, et toutes les pièces de sentiment ou d’intrigue qui servent à les faire sortir, portent la marque de l’optimiste illusion de l’auteur : mais les données, et leur développement, jusqu’à ce tournant qui va les rabattre vers la fin souhaitée, sont souvent d’une fine exactitude. […] Ce ne sont que relations de procès, de faillites, de spéculations ; mais, à la fin, on croit que c’est arrivé. […] Le style de Mérimée, propre, précis, objectif, plus fin et moins abstrait que celui de Stendhal, concourt à l’illusion.
Sur ce, la dame se lève, lui fait part de la fin de leur amour, qui vient de mourir, à la fleur de l’âge, et elle sort. […] Sur quoi, Suzanne lui fait part de la fin de leur amour, qui vient d’expirer à la fleur de l’âge. […] Sa vie est une règle de division, qui arrive à la fin de l’an sans erreur. […] Durieu lui confie quarante mille francs qui doivent en rapporter vingt mille, fin courant. […] A quoi Jean Giraud répond, en renfonçant son chapeau sur sa tête : « Vous m’ennuyez, à la fin !
Un Dieu montait sur son char, un prêtre offrait un sacrifice ; mais ni le Dieu ni le prêtre n’enseignaient ce que c’est que l’homme, d’où il vient, où il va, quels sont ses penchants, ses vices, ses fins dans cette vie, ses fins dans l’autre. […] Voyez la note B à la fin du volume.
Le dialogue fourmille de choses fines, de traits qui entrent comme des aiguilles. […] Ce mot du proverbe, caché dans l’action, semblait d’abord assez important pour qu’on ne le dît pas, et Carmontelle a soin de donner à chacun de ses proverbes un autre titre, en en rejetant le mot tout à la fin du volume, pour que le lecteur puisse le deviner lui-même, s’il est habile. […] Le mot du proverbe, qui est quelquefois déjà au titre, se trouve régulièrement au bout de chaque petite pièce, et en marque la fin ; quand le mot est dit et que le proverbe est placé, on sait que la pièce est finie. […] Théodore Leclercq, habituée à marcher sur des tapis, ne porte en quelque sorte que souliers plats, souliers de prunelle ou pantoufles fines. […] Théodore Leclercq est plein de ces mots fins.
La fécondité du moyen âge semblait tout à fait épuisée à la fin du xve siècle : le dogme limitait l’essor des esprits, et fermait de tous côtés l’horizon. […] Mais partout, dans l’aise élégante de la vie comme dans l’élan hardi de la pensée, une sensation esthétique se dégageait : dans la politique, l’amour, la philosophie, la science, le besoin s’enveloppait d’art, et l’activité humaine, s’affranchissant des fins particulières qu’elle poursuivait, les dépassant, se complaisait dans la grâce de son libre jeu, ou se réalisait en formes d’une absolue beauté. […] Lucrèce, Tacite, Quintilien, une grande philosophie, une profonde psychologie, une fine rhétorique. […] Même dans la libre philosophie, dans Rabelais, comme plus tard dans Montaigne, rétablissement d’un idéal de la vie pratique devient la fin principale que poursuit la raison. […] Ce que je dis de la littérature ne serait pas vrai de la peinture et de la sculpture, qui étaient loin d’être réduites à la même stérilité à la fin du xve s., et dans lesquelles l’élégance italienne du xv[e s. donna parfois de funestes leçons à nos artistes, surtout en peinture, où les modèles anciens manquaient pour balancer et corriger cette influence.
Ce sera l’honneur de la critique d’avoir protégé et défendu, obstinément, cette illustre artiste ; tant sur la fin de sa vie elle avait peine à se défendre contre les impatients qui se fatiguent d’entendre dire : — « Aristide est juste », — ou bien : « Mademoiselle Mars est la plus grande artiste de son temps ! […] Nous voulons parler des couronnes et des bouquets qui se jettent à la fin d’un opéra, d’un ballet ou d’une comédie, aux pieds, souvent assez laids et assez plats, de la divinité à la mode. […] « Donc, à la fin de la petite comédie, plusieurs couronnes ont été jetées à mademoiselle Mars. […] Et puis l’on s’étonne que la critique protège jusqu’à la fin une pareille femme ! […] Le parterre s’était mis à adopter ce Baron comme le dernier confident des pensées du maître, et jusqu’à la fin de sa vie il l’entoura d’attentions et de respects.
En Allemagne et en Angleterre, le tempérament froid, lourd et rebelle à la culture retient l’homme, jusqu’à la fin du dernier siècle, dans les habitudes germaniques de solitude, d’ivrognerie et de brutalité. […] Car ce qu’il lui faut, c’est un bonheur d’espèce particulière, fin, léger, rapide, incessamment renouvelé et varié, où son intelligence, son amour-propre, toutes ses vives et sympathiques facultés trouvent leur pâture ; et cette qualité de bonheur, il n’y a que le monde et la conversation pour la fournir. […] Sur un trait fin, sur un silence, sur un « oh ! […] Quelles physionomies fines, engageantes et gaies, toutes brillantes de plaisir et d’envie de plaire ! […] Coulomb), passim. — Piron étant inquiété pour son Ode à Priape, le président Bouhier, « homme de haute et fine érudition et le moins gourmé des doctes », fit venir le jeune homme et lui dit : « Vous êtes un imprudent ; si l’on vous presse trop fort pour savoir l’auteur du délit, vous direz que c’est moi ».
Elle avait pour frère le marquis de Cœuvres, depuis maréchal d’Estrées, esprit des plus fins, des plus déliés, et des plus habilement intrigants à la Cour, et qui fit souche de guerriers et de négociateurs illustres. […] On assure qu’il avait promis de la venir délivrer avant la fin de la journée des noces, et il ne vint pas. […] Dès la fin de la première année (1594), la tentative d’assassinat de Châtel prouvait aux bons citoyens que le fanatisme veillait toujours. […] » Sully fait l’étonné et n’a garde de deviner ; il n’a pas assez d’esprit pour cela, assure-t-il. — « Ô la fine bête que vous êtes ! […] Peu de semaines après, Henri IV était repris d’un autre amour pour Henriette d’Entragues, et avant la fin de l’année il lui avait fait une promesse de mariage (1er octobre 1599).
Suite et fin. […] Renan le sait aussi bien que nous, et lui, si sérieux, mais si fin, il connaît la grâce, celle qui est la compagne de l’ironie, et il en use à propos. […] « L’homme qui prend la vie au sérieux, a-t-il dit, et emploie son activité à la poursuite d’une fin généreuse, voilà l’homme religieux ; l’homme frivole, superficiel, sans haute moralité, voilà l’impie. » — « L’humanité est de nature transcendante, a-t-il dit encore, quis Deus incertum est, habitat Deus (quel Dieu habite en elle ? […] À la fin de l’article sur M. […] L’épiderme de cet esprit, si l’on peut dire, est extrêmement fin et répugne à de certains contacts.
Elle nous répéta plusieurs fois d’un air fin un mot dont nous ne sentîmes pas dans le moment toute la valeur : « Vous avez du talent, disait-elle aux romantiques, mais n’oubliez pas, Messieurs, ce conseil d’une vieille femme : soyez aimables ! […] La Rochefoucauld a consigné l’élixir amer de cette expérience dans des Réflexions et des Maximes immortelles qui vivront autant que la nature humaine, et contre lesquelles elle aura jusqu’à la fin à se débattre, Pascal a, certes, grandement profité de cette vue de la Fronde, et il conclurait en politique aussi vertement et aussi crûment qu’un Machiavel, s’il n’était avant tout un pénitent qui n’a de hâte que pour s’agenouiller et pour aller tout mettre au pied de la croix. […] Que serait-ce si l’on montrait dans son cadre de Passy, au milieu de notre monde du xviiie siècle, Franklin, le patriarche souriant, le sage de l’avenir, aux remarques fines et utiles, aux vérités ingénieuses et fructueuses, et desquelles bon nombre sont nées parmi nous ! […] En résumé, le xviie siècle moraliste a sur le xviiie un seul avantage, c’est d’avoir eu une révolution, — une révolution qui n’a pas triomphé, peu importe, la Fronde, — de l’avoir eue au commencement et non à la fin. […] Voir le livre de Sénac de Meilhan, le Gouvernement, les Mœurs et les Conditions en France avant la Révolution, suivi des Portraits des personnages distingués de la fin du xviiie siècle, avec une Introduction par M. de Lescure (1862) ; et voir aussi l’intéressant article de ce dernier dans la Revue germanique du 1er septembre.
Telle elle sera jusqu’à la fin de ses jours, ayant sans cesse le besoin d’avoir quelqu’un à régenter, à documenter près d’elle, — de petits paysans, faute de mieux, ou bien encore la fille d’une laitière. […] Elle tire parti de tout à cette fin. […] On peut distinguer en Mme de Genlis écrivain quatre époques, car elle vécut quatre-vingt-quatre ans, et ne mourut qu’à la fin d’octobre 1830, assez tard pour avoir vu son élève Louis-Philippe devenu roi. […] L’élégance commune de la forme n’y dérobe plus l’insipidité du fond, et quelques observations fines y surnagent à peine dans des flots de paroles. […] Il apprend tout, il retient tout, il raisonnera bien de tout ; mais il n’est pas de ceux qui sentiraient naturellement ni la musique, ni la poésie, ni les beaux-arts fins, ni la fine littérature ; ce qui n’empêchera pas qu’il n’en ait assez vu, assez manié et assez pratiqué de bonne heure, par les soins de son gouverneur infatigable, pour avoir la certitude de s’y connaître.
L’Histoire de la Restauration commence par être une histoire de la fin de l’Empire. […] En lisant ces pages de M. de Lamartine et en trouvant à chaque instant des expressions heureuses, larges, élevées et même fines (car il y a du fin et du spirituel proprement dit chez lui bien plus qu’on ne le croirait, il y a même de la malice en quelques endroits), on éprouve un vif regret : c’est que la rhétorique, l’habitude et le besoin d’étendre, de forcer et de délayer, le conduisent à compromettre ces pensées et ces touches excellentes : « Depuis deux ans, dit-il de Napoléon, son retour à Paris, autrefois triomphal, était soudain, nocturne, triste. […] Raynouard, Cambacérès, Barbé-Marbois, Fontanes, sont peints en passant, et dans tous ces portraits il y a des parties supérieurement traitées, même des détails fins et charmants. […] On s’étonne de le voir refaire le plan de campagne de Napoléon, lui en dicter un autre, regretter qu’il ne l’ait pas suivi, et rabaisser, autant qu’il est en lui, les miracles de cette fin glorieuse. […] Mais tout est disproportionné : le second volume contient des biographies sans fin de tous les membres de la famille royale, à commencer par Louis XVIII, et à finir par le duc d’Enghien.
On les joue « en l’honneur de Dieu pour l’instruction du pauvre peuple » : en 1407, à Chalon-sur-Saône, pour obtenir la fin d’une peste ; en 1500, à Amiens, pour remercier Dieu des bonnes récoltes. […] Et pendant tout le temps des représentations, à la fin de chaque journée, ils se rendent à la même église pour chanter un Salve, Regina. […] Thomas Sibilet a écrit dans son Art poétique : « Si le français s’était rangé à ce que la fin de la moralité fût toujours triste et douloureuse, la moralité serait tragédie ». […] La sottie soulevait l’opinion publique contre la fureur et l’ambition de l’Église romaine, sous les habits de qui se découvrait à la fin Mère Sotte. […] Donc il la craint, il la méprise, il s’en méfie : il la sent plus fine, mais il se sent plus fort.
. — Avant la fin du jour, un acte (1895). — La Demande, un acte, en collaboration avec Jules Renard (1895). — Paris sur le Pont, revue tabarinique (1895). — Le Petit Champ, farce tabarinique en vers (1896). — Pantomime de poche, récit animé (1896). — Lucas s’en va-t-aux Indes, farce tabarinique en vers (1896). — Compliment de la Parisienne à François Coppée (1896). — Le Pont aux ânes, farce en un acte, en vers (1897). — Théâtre bref, en collaboration avec Émile Coden (1897-1898). — Paris sur la route, revue, en collaboration avec Lucien Métivet (1897). — On demande un jeune ménage, un acte, en collaboration avec Em. […] En collaboration avec l’exquis ironiste Jules Renard, Docquois a écrit la Demande, œuvre en nuances sobres, en teintes fines, que nous fera savourer bientôt, je l’espère, une de nos scènes d’avant-garde, ou l’Odéon, à la rigueur ; le second Théâtre-Français ne pourrait que s’honorer et s’applaudir d’un tel choix. — Avant la fin du jour, un acte en vers, lumineux, souple, entraînant par la grâce des scènes et le cliquetis des gaîtés ironiques, vient d’être reçu aux « Escholiers » et sera joué au mois de février prochain.
Est-il bien vrai que la langue française ne suffise pas à rendre parfaitement les grandes idées, les hauts sentiments, les passions héroïques, les vivacités galantes, les saillies satiriques, les naïvetés fines ? […] Ce sont, à vrai dire, des articles de revue, pas si gros qu’aujourd’hui, point massifs, mais assez solides, très fins, et où il y a toujours de la pensée. […] Je reprends les diverses pièces que je viens d’énumérer. — Dans sa Dissertation sur le poème épique, contre la doctrine de Mme Dacier (1717), l’abbé de Pons a raison sur presque tous les points, excepté un seul que nous dirons à la fin. […] La fin générale que s’est proposée Racine dans ses tragédies, c’est le plaisir de ses auditeurs : il a donc voulu plaire, en excitant dans les âmes ces émotions vives qui naissent de l’admiration, de la compassion, de la terreur. […] Mme Dacier, tout confusément et à travers ses théories morales gratuites et surfaites, Mme Dacier, dans son emphase du moins sincère, sentait encore mieux cette élévation et cette noble chaleur, inhérentes au poème épique, que l’abbé de Pons avec ses explications nettes et fines.
(suite et fin) Lundi 16 février 1863. […] Molé, avec son tact fin, en parlait à merveille. […] Ce noble cœur, ce grand talent, un peu dévoyé vers la fin et rejeté hors de l’arène, alla mourir, comme on sait, à Naples, en 1824, d’une maladie au foie, dans l’ennui de l’ambassade inactive où on l’avait confiné. […] Aussi, malgré les politesses de la fin, les doctrinaires ne l’ont-ils jamais apprécié pleinement à sa valeur. […] Molé, par exemple, de fibre plus fine, mais aussi plus susceptible.
Voulons que le précis du présent privilège Soit écrit à la fin du livre qu’il protège ; Que l’on y fasse foi comme à l’original, Et que les gens de bien n’en disent point de mal. […] M. d’Hauterive, l’année précédente, avait publié son ouvrage de l’État de la France à la fin de l’an VIII. […] M. de Ségur prend là sa place au rang de nos moralistes les plus fins et les plus aimables ; on a comme la monnaie, la petite monnaie blanche de Montaigne, du Saint-Évremond sans afféterie, du Nivernais excellent. […] C’était un spectacle touchant et inexprimable pour qui l’a pu surprendre, que cet entretien prudent, fin et doux, que ces vieillesses amies dont l’une allait être bien jeune encore, et dont aucune n’était lassée. […] Sa bonté de cœur attentive et délicate ne se démentit pas un seul jour au milieu des souffrances souvent très-vives qui précédèrent sa fin.
Le roman, chez lui, et la fantaisie à l’espagnole, dont il a gardé des traces, ont toujours pour dernière fin la manifestation des caractères. […] Psychologie du héros cornélien Nous sommes donc toujours ramenés à ceci que la tragédie de Corneille tend à la vérité humaine des caractères, comme à sa fin essentielle. […] De là enfin résulte que ces héros sont des raisonneurs : car ils n’agissent pas par aveugles impulsions, et les objets même de leur passion sont transformés par eux en fins de leur raison. […] Cette vérité, si simple, si peu accidentée, toute dans l’analyse fine des caractères et l’exacte répartition des forces, est une vérité de roman, non de drame. […] Dans sa fin, comme dans sa vie, presque tout ce qu’on raconte est légendaire : il n’y a de réel que son courage et son dévouement en face du danger.Édition : Viollet-le-Duc, 5 vol. in-8, 1820-22. — A consulter : Jarry,Essai sur les œuvres dramatiques de Jean Rotrou, in-8, 1868.
Cette fin prématurée doit disposer à quelque indulgence pour un homme d’un esprit ferme et brillant, que la société avait beaucoup distrait, que la Révolution avait jeté dans l’exil, et qui n’a pu mener à fin de grands projets d’ouvrages, sur lesquels il a mieux laissé pourtant que des promesses. […] » — Le Discours de Rivarol, qui obtint le prix, a de l’éclat, de l’élévation, nombre d’aperçus justes et fins exprimés en images heureuses. […] Sur tout le reste son goût était fin, vif, pénétrant, et, bien qu’il ne résistât point assez à une teinte de recherche et d’apprêt, on peut classer Rivarol au premier rang des juges littéraires éminents de la fin du dernier siècle. […] Mais le côté social du Rivarol de la fin est trop resté dans l’ombre : il m’était très bien indiqué en peu de mots dans l’article de M. […] Vers la fin, il valait mieux que ses mœurs.
Le second, d’environ trente-deux ans, a une belle physionomie, l’air fin, le son de la voix plus beau et plus soutenu, l’action plus agréable, une prononciation charmante, a puisé le christianisme dans les mêmes sources, car ils ont les mêmes principes et ont même étudié ensemble et de concert. […] Toutefois on sent qu’à la fin la balance l’emporte pour le plus grand des deux orateurs sacrés : « Ce jeudi 11e mars 1700. — J’ai entendu hier le père Massillon, qui repose le mardi, au lieu que le mercredi est le repos du père Maur. […] Cette fin fut un vrai chef-d’œuvre. […] Vers la fin, sous sa forme sacrée, ce n’était plus guère qu’un moraliste et un sage14.
Cette fin, qui est aussi son origine, c’est Dieu. […] Et l’ensemble a aussi sa fin, qui est l’Unité. […] Il ne peut donc être l’œuvre que de la créature libre, libre de se prendre elle-même pour fin, au lieu de Dieu qui n’a pas de fin. […] En son début, la fin n’est pas impliquée. […] Fins de mélodies étonnées et interrogatrices.
Il faut que, d’un bond, nous nous soyons transportés plus loin qu’elle et que nous l’ayons atteinte sans l’avoir prise pour fin, en la dépassant. […] Nous n’allons pas nous engager, à seule fin de corriger une expression inexacte, dans une étude comparée des deux sexes. […] Mais il est aisé de voir qu’aucune fin — pas même la double fin que nous avons indiquée, pas même le double souci de maintenir la cohésion sociale et de faire progresser l’humanité — ne s’imposera d’une manière obligatoire en tant que simplement proposée par la raison. […] C’est que chacune de ces fins, étant prise par elle dans la société, est socialisée et, par là même, grosse de toutes les autres fins qu’on peut s’y proposer. […] Comme aussi il est évident qu’aucune de ces doctrines ne rendra compte de l’obligation ; nous pourrons être tenus à l’adoption de certains moyens si nous voulons réaliser telle ou telle fin ; mais s’il nous plaît de renoncer à la fin, comment nous imposer les moyens ?
Vers la fin de votre campagne d’Italie, votre manchot (Baraguay d’Hilliers) vint me trouver, et me dit : “Je me fous de l’Italie, je me fous de la France, je me fous de vous, et je vais prendre les eaux, dont j’ai besoin ! […] C’est un mélange de petites choses gentilles, de fines observations, de remarques drolatiques d’imaginations poétiquement funambulesques. […] Un dîner des plus fins, des plus délicats, avec toutes les recherches européennes de la dernière heure, et débutant par des tartelettes à l’Agnès Sorel. […] Et Tien-Paô, après avoir répété un tas de fois, « 80 taels… 80 taels, pas possible… 80 taels, trop bon marché », me le laissait à la fin. […] Il ajouta à la fin, au haut du panneau, un cinquième oiseau, un calfat au bec de corail.
Les Confessions de Jean-Jacques Rousseau nous montrent Saint-Lambert, en 1756, dans le vif de sa liaison avec Mme d’Houdetot, liaison qui subsista durant presque un demi-siècle, et dont plusieurs de nos contemporains ont vu la fin. […] Consumé de douleurs vers la fin de leur cours, Il voit dans le tombeau ses amis disparaître, Et les êtres qu’il aime arrachés à son être. […] Cette originalité, jointe aux vertus et aux qualités morales les plus fines qui sont l’âme de cette poésie, se rencontre au plus haut degré en un poète anglais bien connu de nom, mais trop peu lu en France, et dont je voudrais présenter une idée précise et vive, par opposition aux divers noms que je viens de passer en revue. […] L’illusion de l’homme politique qui se dégoûte des affaires et qui croit aimer la retraite, les périodes divers de son accès champêtre sont déduits par Cowper avec une fine ironie. […] [NdA] Saint-Lambert, à la fin de sa vie, affaibli de tête, avait la manie, en prenant les mains de M. d’Houdetot, de lui dire à tout instant : « Mon ami, j’ai eu bien des torts envers vous… » On était obligé de couper court aux confidences.
Elle a le front large, les yeux bleus et qui témoignent d’une grande vigueur d’âme, le nez aquilin, un peu de travers, la mâchoire inférieure longue et large, ce qui fait qu’elle ne peut joindre les dents et qu’on ne l’entend pas très bien à la fin des mots. […] Charles-Quint qui, vu du côté de la politique, nous paraît jusqu’à la fin si prudent, si ferme de conseil, si sain d’esprit, si occupé d’autres choses encore que d’horloges, si attentif aux affaires du dehors et voué aux intérêts de sa race et de sa maison, ce même homme, vu du, côté, des moines, paraissait à ceux-ci tout pénitent, tout mortifié, tout appliqué à la fin suprême, et il n’y avait pas hypocrisie à lui dans ce double rôle ; il unissait bien réellement dans son âme profonde et son imagination mélancolique ces deux manières d’être si contraires. […] Toute cette fin de vie de Charles-Quint me fait l’effet d’une oraison funèbre en action. […] Il mourut occupé jusqu’à la fin et des intérêts de la monarchie et du soin de son propre salut, entouré de prélats et de religieux qui l’exhortaient, de moines qui priaient, d’amis qui pleuraient, mettant sa confiance dans le Crucifix, — ce même Crucifix que l’impératrice avait tenu en mourant, qu’il avait réservé à son tour pour l’heure suprême, et qu’il porta à sa bouche, puis serra deux fois sur sa poitrine (21 septembre 1558). « Ainsi finit, écrivait son fidèle majordome après l’avoir vu expirer, le plus grand homme qui ait été et qui sera. » En tout sa fin, on le voit, a sa marque bien à elle ; elle est toute particulière, monacale, strictement catholique, conforme par les circonstances et l’appareil au génie espagnol dans lequel, sans y appartenir de naissance, il était entré si profondément.
Gavarni (suite et fin.) […] Elle prend pour des caricatures les jolis Watteau que vous jetez au vent ; vos dessins si fins et si spirituels annoncent un sentiment très-fin de couleur, tout à fait dans le goût de Watteau, qui fut un très grand coloriste. […] Gavarni partit pour l’Angleterre sur la fin de 1847 ; il était à Londres aux fêtes de Noël de cette année. […] Lui, si habitué à lire dans la physionomie humaine, il se prit à pénétrer avec avidité dans ces physionomies d’une autre race, si énergiques et si fines, comme dans une langue nouvelle qu’il aurait apprise. […] Gavarni excelle à ces intentions fines.
dit Geneviève, c’est donc vraiment la fin du monde ? — Oui, la fin de notre monde. […] Au fond, les moyens les intéressent plus que la fin. Car la fin, on la trouve où l’on veut — et c’est toujours la même chose. […] Il serait fort capable d’écrire les Liaisons dangereuses de cette fin de siècle.
Je préfère être vrai et, franchement, je crois que c’est leur impuissance créatrice qui entraîne ces esprits à se développer en grâce fine et sournoise. […] Mais sa vérité ne me satisfait pas : elle est trop exclusivement élégante et fine, manque trop de force et de profondeur. […] André Gide, esprit fin, délicat et ingénieux, qui aime le talent comme un homme poli aime la politesse, mais que le génie blesse comme une offense personnelle. […] Souhaitez la conversation de gens comme le docteur Romain « dont la spécialité était une fine ironie ». […] Sa grosse gaieté se retient, se mord les lèvres, s’ingénie à paraître l’esprit le plus fin, la pensée la plus profonde, la poésie la plus parfumée.
Puisque vous prétendiez nous raconter toute votre vie, ô Pèlerin, pourquoi donc ne pas nous dire à quelle fin vous alliez ce jour-là tout exprès à Grenade ? […] La fin de l’épisode de Charlotte est gâtée par d’autres traits de mauvais goût encore et de fatuité. […] Il se trahit tout à la fin, et, dans l’odieuse supposition qu’il l’eût pu séduire en la revoyant après vingt-sept années, il s’écrie : « Eh bien ! […] Cette vive, courtoise et assez affectueuse correspondance, nouée à Rome en 1829, marquée d’interruptions et de retours, va jusqu’en avril 1847, c’est-à-dire bien près de sa fin. […] On est charmé, en le revoyant, de sa manière si distinguée, si fine, si douce, si différente et si au-dessus de tout.
Le ministre, M. de Choiseul, le chargea en 1765 d’écrire, pour l’instruction du Dauphin (Louis XVI), l’histoire des troubles de Pologne ; c’est cette histoire toute contemporaine, dont la matière se déroulait chaque jour sous ses yeux, que Rulhière s’étudia à traiter durant vingt-deux ans à la manière des anciens, sans parvenir à la mener à fin, et qui forme aujourd’hui son titre le plus considérable. […] Il fut fidèle jusqu’à la fin à cette manière de voir, et, quelque parti qu’on prenne soi-même en le jugeant, il mérite l’estime du moins par cette suite dans la conduite et par cette tenue. […] Mais bientôt les soupçons étaient venus, puis la rupture ; et l’excellent homme avait reçu de Rousseau une lettre qui l’avait navré, et où on lisait : « Vous me trompez, monsieur ; j’ignore à quelle fin, mais vous me trompez… » À cette lettre, Dusaulx en avait répondu une tout en apostrophes, en effusions : « Si tu pouvais, ô toi qui me fus si cher, remonter à la source de tes préventions ! […] Son faible est touché : je le résume : Rulhière ne se contente pas d’être fin, il s’en pique, il fait profession de finesse. […] Obéissant en ceci encore aux dispositions naturelles de son esprit, autant qu’à l’intérêt de la cause qu’il prenait en main, il s’appliqua, à l’aide de rapprochements fins et peut-être forcés, à rapporter ce grand acte, qui fut l’erreur de tout un siècle, à des causes secondaires accidentelles, et à en diminuer le dessein primitif ; c’était une manière d’en rendre plus facile, plus acceptable à tous, la réparation.
(Suite et fin.) […] Je crains, à la fin, d’enlever le museau au mien à force de le lécher ; je n’y veux plus toucher davantage. » C’est en ces heures d’épuisement qu’il écrit : « Le travail sédentaire est une lime sourde. […] Vers la fin et dans la scène déchirante de la tempête, Bernardin de Saint-Pierre a montré que son pinceau avait, quand il le voulait, les teintes fortes et sobres, et qu’il savait peindre la nature dans la sublimité de ses horreurs comme dans ses beautés. […] Il s’estima heureux pourtant que la fin prochaine de l’École vînt le délivrer de cette charge de la parole publique, pour laquelle il était peu fait. […] Les lettres qu’on a de lui jusqu’à la fin attestent son imagination riante : « Je suis un vieux arbre, disait-il, qui porte de jeunes rameaux. » il avait échangé son ermitage d’Essonne pour une autre retraite à Éragny, sur les bords de l’Oise : il s’y livrait aux douces spéculations dont il a rempli ses Harmonies.
Ce petit peuple pauvre, intelligent, « éminemment sociable, porté aux mœurs douces, gai et spirituel, fin jusqu’à la subtilité, plein de bonhomie pourtant », est très bien peint par M. […] Ces âmes fines, qui ont reçu en don le maniement des cœurs, auraient peu à faire pour devenir de parfaits instruments de politique ; ce qu’on peut leur demander, c’est de ne jamais se servir de leur science qu’à bonne fin, et c’est ce que fit saint François de Sales en toute sa vie. […] On était en 1608, vers la fin de ce règne de Henri IV, alors dans toute sa plénitude et sa gloire, mais qui, après des troubles et des déchirements si profonds, avait eu le temps à peine de produire sa littérature propre. […] Il y a des chapitres tout entiers d’une rare et fine délicatesse morale, particulièrement le 36me de cette troisième partie. […] Un jour, si je venais à parler de la correspondance de Fénelon et de ses lettres spirituelles, ce serait l’occasion de revenir sur celles de saint François de Sales, et de chercher en quoi ces deux aimables et fins esprits se rapprochent et se ressemblent, tout en gardant chacun leurs avantages36.
(Fin.) […] Cela est sensible dans les deux premières guerres de Silésie ; cela le sera jusqu’à la fin et au milieu des plus belles combinaisons de la guerre de Sept Ans : « Je ne mérite pas, écrivait-il à Algarotti (4 janvier 1759), toutes les louanges que vous me donnez : nous nous sommes tirés d’affaire par des à-peu-près. » Ainsi en pleine guerre, et si habilement qu’il la fasse, Frédéric n’est pas tout à fait dans son élément. […] Une autre amitié d’une autre nuance, mais également sincère et fidèle, est celle que Frédéric voua jusqu’à la fin à son vieux compagnon d’armes et général le baron de La Motte-Fouqué. […] Milord Maréchal était à la fois un caractère original, un cœur d’or et un esprit fin ; il avait le fonds d’esprit écossais, quelque chose de ce tour que Franklin a également porté dans le conte moral et dans l’apologue. […] Mais on s’accoutume à tout ; Louis XIV devait être à la fin aussi dégoûté et rassasié des flatteries dont il avait sans cesse les oreilles pleines, que je le suis de tout le mal qu’on dit de moi.
Les deux premiers volumes de La Démocratie en Amérique (1835), qui, d’emblée, obtinrent à leur auteur tous les suffrages non seulement en France, mais dans les deux mondes avaient le mérite de faire très bien connaître la constitution américaine et l’esprit de ce peuple, de cette société neuve, en même temps que d’y joindre de fortes réflexions, de fines remarques à l’adresse des sociétés modernes et de la France en particulier. […] N’allons donc point tout d’abord heurter sans nécessité contre la statue d’airain de Montesquieu l’œuvre de M. de Tocqueville, c’est-à-dire d’un talent éminent, judicieux, fin, honnête, mais doublé d’une âme si anxieuse et si scrupuleuse, et servi d’un style ferme, solide, ingénieux, mais de peu d’éclat. […] Quoique appartenant par sa naissance comme par ses goûts fins et délicats à l’ancien régime, il abonde dans le sens de 89. […] Il semble avoir, en Amérique, traversé sans la voir cette forêt éternelle, humide, froide, morne, sombre et muette, qui vous suit sur le haut des montagnes, descend avec vous au fond des vallées, et qui donne plus que l’océan lui-même l’idée de l’immensité de la nature et de la petitesse ridicule de l’homme. » Le fragment d’histoire, — deux chapitres qui ont pour objet d’analyser l’esprit public sur la fin du Directoire et à la veille du 18 brumaire —, est d’un historien de l’école de Polybe. […] Quand il entreprend vers la fin de sa vie cet ouvrage de L’Ancien Régime et la Révolution, que de difficultés il se pose pour ses lectures dans un sujet si ouvert et si exploité (tome i, page 403) ?
C’est ainsi qu’à la fin il rencontra les fables et les contes. […] Rien de si fin que cet agrément. […] Les étrangers ne l’aperçoivent pas, tant il est fin. […] Vous entrevoyez le museau fin d’un renard, et un instant après la physionomie avisée d’un courtisan. […] Il demande seulement que ce plaisir soit fin, mêlé de philosophie et de tendresses.
Nous souhaitons de prolonger les premières, de mettre fin aux secondes ; quant aux troisièmes, nous ne cherchons ni à les prolonger ni à les abréger. […] « La richesse, la puissance et les dignités sont peut-être le plus remarquable exemple de ce cas extraordinaire d’association où les moyens (moyens qui ne valent pour nous qu’en vue de leur fin) non-seulement s’emparent de notre attention plus que la fin elle-même, mais même la supplantent actuellement dans notre affection… Combien peu d’hommes semblent s’inquiéter de leurs semblables ! […] Voici une remarque plus fine et bien plus solide que celles qui précèdent. […] Motif signifie donc pour l’auteur, but, fin, terme. […] Suivant l’esthéticien anglais, « nous appelons beaux ou sublimes les objets qui expriment une idée de ces idées : Infini, Unité, Repos, Symétrie, Pureté, Mesure, Adaptation à une fin. » N’est-ce pas dire que les choses qui excitent l’émotion du Beau et du Sublime sont celles qui ont une association naturelle avec certaines idées profondément gravées en nous ?
Au moi créateur comme à l’être universel de la métaphysique, en l’absence d’une vérité objective qui commande leur activité, on ne saurait attribuer d’autre raison d’agir, de créer la réalité phénoménale et d’en déterminer les formes, qu’un principe d’utilité personnelle dont nous ne saisissons le sens que dans les fins où il semble qu’il aboutit. […] Par l’exercice de ce pouvoir, le morcellement indéfini qui entraînait la substance phénoménale en une différenciation incessante d’elle-même prend fin : ce qui était fluide et échappait à toute étreinte se glace et s’immobilise sous le regard de l’esprit qui s’en peut emparer. […] Les vérités morales, c’est-à-dire celles qui, dans l’ordre vital, semblent aussi les dernières venues et se sont constituées, comme les vérités scientifiques, avec la collaboration ou tout au moins sous le regard de la conscience humaine, les vérités morales vont aussi nous laisser voir, malgré le masque rigoureusement dogmatique qu’elles affectent durant le temps de leur règne, leur caractère éphémère et leur rôle secondaire de moyens pour procurer des fins très différentes des buts vers lesquelles elles ordonnent de tendre. […] La morale ainsi promulguée a pour effet de procurer la fin voulue par l’utilité vitale, soit la multiplication de l’espèce, pi c’est du fait de cette utilité vitale que les vérités religieuses ou rationnelles, où cette morale s’exprime, tirent leur consistance et leur crédit. […] Cette loi de contrariété bovaryque s’exerce donc encore ici, qui oppose à la volonté consciente des hommes et à leurs desseins prémédités une volonté secrète et plus forte, au profit de laquelle est exploitée une énergie suscitée en vue d’une autre fin.
Quelque opinion qu’on garde après la lecture du livre sur la réalité de ces divisions qu’une philosophie plus forte trouverait sans doute moyen de simplifier et de réduire, ce qu’il faut reconnaître, c’est l’agréable et instructif chemin par lequel le philosophe nous a menés ; c’est cette multitude de remarques fines, judicieuses et ingénieuses, tempérées, qu’il a semées sous nos pas ; c’est ce jour si indulgent et si doux qu’il sait jeter sur la nature humaine en y pénétrant ; c’est l’émotion honnête qu’il excite en nous, tout en nous apprenant à décomposer et à observer ; ce sont les heureuses applications morales et pratiques, le choix et l’atticisme des exemples, et les fleurs d’une littérature si délicatement cultivée à travers les recherches de la philosophie. […] Les fines et justes observations y abondent ; l’auteur attribue quelquefois, je pense, à des vues de détail plus de valeur scientifique et de généralisation qu’elles ne comportent. […] Ces chansons et romances appartiennent à la fin du xiie et au commencement du xiie siècle. […] On peut voir maintenant que Charles d’Orléans et Thibaut de Champagne, qui avaient pris à eux seuls toute la gloire de leurs contemporains ou devanciers, n’étaient que d’heureux et premiers échantillons de cette branche de notre poésie qui s’étend depuis le milieu du xiie siècle jusqu’à la fin du xve , et qui cesse dans la poésie plus érudite de la Renaissance.
Cathos et Madelon sont proprement des snobinettes et les aïeules authentiques des dames bizarres qu’on voit dans les couloirs du théâtre de l’Œuvre. « C’est là savoir le fin des choses, le grand fin, le fin du fin », est une phrase de snob et même d’esthète.
Le grec s’y était maintenu sur Quelques points jusque vers la fin de la domination romaine. […] Avant la fin du viii e, l’arabe avait été refoulé, avec la domination musulmane, au-delà des Pyrénées. […] Quelques curieux pourtant, dans la seconde moitié ou vers la fin du xvi e siècle, eurent cette idée. […] quelle riche connaissance comparée des langues, quelle analyse ingénieuse et fine des procédés inhérents à l’esprit humain ! […] A la fin, il ne reste plus que la syllabe accentuée qui a fait noyau.
Et c’est pourquoi, sur la fin de sa vie, il fut heureux de pouvoir revenir à sa besogne d’artisan. […] En face de nous, dans le repli herbeux de la montagne, j’en sais un qui dessine un fin croissant noir. […] Giraud : “ Tracer le tableau de l’Ame française dans cette fin de siècle qui prend parfois une noire couleur de fin du monde et parfois une rose couleur d’aube nouvelle.” […] Même c’est la fin d’une carrière illogique aux yeux du vulgaire, j’ajouterais la fin fière qu’il faut ! […] Ici encore, la date de publication a trompé les plus fins lecteurs.
Nous aurons même cet avantage, que notre Dieu n’agira pas injustement et au hasard, comme Jupiter : il répandra les flots de la douleur sur la tête des mortels, non par caprice, mais pour une fin à lui seul connue. […] Les faits sur lesquels cette assertion est appuyée sont développés dans la note K, à la fin du volume. […] Voyez la note K, à la fin du volume.
Mais, à présent, le lourd et fin cerveau de Cesare Lombroso se repose. […] La forme en est luxueuse et fine. […] La fine bouche rit volontiers ; les yeux aussi. […] Il trouva les plus adorables raisons, les plus fins prétextes. […] C’est la fin de l’immense fatigue nocturne et c’est la première allégresse du jour.
Arago conçurent l’idée de le poursuivre et de le mener à fin. […] Biot, esprit plus fin, plus littéraire jusqu’au milieu de la science, raconte en ces termes les impressions qu’il ressentait durant ces mois de veilles, d’observation inquiète et d’attente : Combien de fois, assis au pied de notre cabane, les yeux fixés sur la mer, n’avons-nous pas réfléchi sur notre situation et rassemblé les chances qui pouvaient nous être favorables ou contraires ! […] Plein d’idées, capable d’invention, doué d’une promptitude ingénieuse et fine, tira-t-il de sa belle et puissante intelligence et de cette organisation si riche en semences secondes tout le parti qu’il aurait pu ? […] Il aima jusqu’à la fin la gloire, mais la gloire plutôt étendue que grande. […] Si l’exemple d’Arago nous preuve que des esprits ingénieux et fins en matière de science ne sont souvent que robustes en littérature, il nous montre aussi qu’il y a une puissance réelle à ne parler que de ce qu’on sait à fond, et qu’il entre tout autre chose que le goût dans cette prise qu’on a sur les hommes.
En un mot, l’esprit si fin et si pénétrant, si athénien et si chrétien tout ensemble, de Fénelon, jugeant le talent des autres, même lorsque ce talent était le plus solide et le mieux établi, y voyait tous les défauts qu’un goût délicat peut seul ressentir, et il les eût voulu éviter. […] Je ne prendrai donc Fénelon qu’en dehors de cette affaire du quiétisme, et tout simplement comme un guide approprié, le plus fin, le plus distingué, le plus à souhait, que consultaient quelques âmes inquiètes, quelques amis fidèles. […] Vous qui êtes d’un goût si exquis et si dédaigneux, vous êtes réduite à être dégoûtée de vous-même… Chaque fois qu’il revient sur ce point pénible, Fénelon a soin de montrer combien l’épreuve est bien choisie, combien l’espèce de mal est appropriée à cette fine et fière nature, la plus faite pour en ressentir l’affront. […] On comprendra qu’entre ces deux natures si déliées, si fines, si élevées, je n’aie pas à exprimer même une préférence, et je ne puis que parler en général de la diversité de ton et de nuance qui caractérise leur manière. […] Il me reste à montrer Fénelon par ses parties plus fermes et plus fortes, dans sa correspondance à demi spirituelle, à demi politique, avec le duc de Bourgogne, avec le duc de Chevreuse : c’est la fin du règne de Louis XIV vue de Cambrai.
(Fin.) […] Ce serait le repos à la fin d’une belle journée d’automne. […] Il est encore de leur bord, lorsqu’il témoigne jusqu’à la fin le besoin de la nouveauté jusque dans le vrai. […] On trouverait dans ses lettres écrites durant les deux ou trois années qui précédèrent sa fin, des paroles qui sont comme des pronostics : Hélas ! […] Léopold Robert, vers la fin, avait, en effet, besoin d’être deux.
les traits fins arriveront : ils arrivent en effet, mais tout cela sent un art bien neuf et bien élémentaire. […] On en chercherait vainement le charme dans les narrations de Bussy ; il n’y a ni douceur ni ardeur ; mais il a le tour fin, délicat, et le piquant de la malice. […] Il fait songer d’avance par ce malin portrait à ceux d’Hamilton, bien qu’il n’ait pas le léger d’Hamilton ni cette fine ironie presque insensible. […] Tous deux se perdirent par une indiscrétion et pour avoir eu l’esprit plus satirique qu’il ne convenait ; leur fortune militaire fut brisée, et ils en furent l’un et l’autre pour un long exil, auquel Bussy ne put jamais se faire, tandis que Saint-Évremond porta jusqu’au bout le sien avec constance, dédaignant même à la fin d’en revenir quand il ne tenait qu’à lui. […] Cependant ce qu’il raconte est toujours fort à prendre en considération, parce qu’il est naturel et judicieux, véridique et fin, sans aucune fatuité, sans aucune prétention.
L’étude des monuments de pierre, qui précéda de peu chez nous l’étude et la recherche des vieilles Chansons de geste, avait déjà pris du développement et de l’essor vers la fin de la Restauration. […] Dans les villes mêmes, à peine entrés et sans se donner un instant de repos, on s’égarait çà et là ; évitant de parti pris les élégances modernes, fuyant les larges quais, les grandes rues, on cherchait tout exprès les plus vieux quartiers, les plus étroites ruelles ; on s’arrêtait à chaque vieille pierre ornée et ciselée, à chaque petit hôtel ayant sa marque de fin de xve siècle ou de Renaissance ; on entrait sans façon dans les cours. […] Viollet-Le-Duc comme un adversaire et un ennemi, ont eu un art à part et, selon lui, incomparable, un talent unique, délié, fin, composé d’instinct et de réflexion, qui les a conduits dans tout ce qu’ils ont fait à choisir, à corriger, à rectifier, à épurer ; à s’approprier les emprunts mêmes, à les convertir, à les transformer ; à trouver l’expression la plus noble, la plus élégante ; à deviner, par la perfection des sens, des combinaisons de lignes que l’expérience a converties plus tard en lois de stabilité. […] Si nous analysons les édifices des Grecs, nous rencontrons toujours cet esprit fin, délicat, qui sait tirer parti de toute difficulté, de tout obstacle, au profit de l’art, jusque dans les moindres détails. […] Viollet-Le-Duc montre que les Grecs, plus souples, plus avisés que les Romains, et surtout que les imitateurs des Romains, ne s’y soumettaient pas rigoureusement, et que cette symétrie, pour eux, cédait quelquefois à des raisons fines et d’un ordre supérieur.
Émile Zola a eu une carrière littéraire de quarante années environ, ses débuts remontant à 1863 et sa fin tragique et prématurée étant survenue, — alors qu’il écrivait encore et se proposait d’écrire longtemps, — le 29 septembre 1902. […] Un peu de flottement et de « traînasseries » toujours, au milieu de ses romans toujours trop longs ; mais des débuts et des fins excellents. Songez au début de Nana et à la fin merveilleuse de Germinal, et à la fin, si prestigieuse, de la Terre. […] Rien ne vaut la descente des ouvriers, à la fin de la journée, par la rue Oberkampf, la lente coulée des voitures à travers les Champs-Élysées au retour des courses, la galopade furieuse des ouvriers révoltés dans Germinal, l’éternel va-et-vient des chevaux démontés, nuit tombante, dans le champ de bataille de Sedan, le « train blanc » de Lourdes et, à Lourdes aussi, le vent de folie extatique qui couche, relève et prosterne à nouveau la foule, avec ce cri monotone qui s’élève, s’enfle et roule dans l’air enfiévré : « Seigneur ! […] III Vers la fin de sa vie, il perdit tout talent et peut-être sa fin prématurée, encore qu’elle nous ait douloureusement chagrinés, lui rendit-elle service.
» « — Cela veut dire, répond le sérigne, qu’à la fin du monde seuls les hommes riches seront en bons rapports entre eux. […] A la fin du monde on verra ceux qui ne peuvent venir à bout de leur tâche en augmenter eux-mêmes les difficultés, ne faire que des sottises, de sorte que leur embarras n’aura pas de fin.
Ils ne se soucient ni de paye, ni de butin, ni de récompense ; ils ne songent ni aux fêtes de Rome, ni aux délices d’Italie ; ils ne veulent, ils ne demandent que le général ; ils appréhendent la fin de la guerre, de peur de le perdre à la paix ; ils murmurent contre le sénat qui le rappelle, et ne se peuvent consoler de la victoire qui leur ravit le victorieux. […] Auguste fut la fin du bon temps, Scipion en fut la fleur. […] … Auguste suivait le conseil de la nature, qui veut que tout ce qui travaille se repose, qui entretient la durée par la modération, et menace la violence de fin… Ce repos, ces distractions sont des besoins de la vie humaine, quelque riche et suffisante à soi-même qu’elle puisse être d’ailleurs… Ce sont, à proprement parler, les voluptés de la raison et les délices de l’intelligence… Un grand philosophe28 n’a pas craint de dire que le repos et le divertissement n’étaient pas moins nécessaires à la vie que les repas et la nourriture… Mais il ne veut pas que les sages passent le temps comme le vulgaire. […] Cette urbanité avait son temps et sa place dans cette république de fer et de bronze, parmi des citoyens d’une simplicité fine, d’une innocence spirituelle… Ils recevaient le soir dans le cabinet, les grâces qu’ils avaient rejetées le malin sur le tribunal ; mais les grâces n’étaient chez eux ni affectées, ni licencieuses ; elles ne fardaient pas la majesté ; elles l’ajustaient de façon à en tempérer l’aspect. « Ces grâces, madame, et cette majesté, se séparèrent à la fin.
Lime qui use les dents qui la mordent, l’Histoire a toujours une partie résistante et pectorale que les plus forts et les plus fins serpents ne sauraient entamer, et Charles de Rémusat n’est pas le dragon de Cadmus ! […] Il a l’allusion, mais si fine, qu’il la perd et qu’on ne la voit pas assez pour la ramasser. […] À l’heure qu’il est, on n’a plus souci que d’être fin… quand on peut l’être. […] Trop fin pour être fort, cet homme de bonne compagnie, ce lettré pâle et blond, a finassé avec l’expression de ses haines ou de ses ressentiments politiques, et il a raté le pamphlet, — le pamphlet, qui n’est ni une affaire de réticence ni un zézaiement de salon ou d’académie ! […] Trop fin toujours, et ne pouvant être que cela quand il a du talent, il a choisi — mais pour cette fois-là sans finesse — des portraits historiques à faire pour lesquels il fallait impérieusement toutes les qualités qu’il n’a pas : la force, l’éclat, la profondeur, toutes les vaillances !
On achève en ce moment, avec accompagnement d’orgue, le grand choral à quatre voix de la fin des vêpres. […] À la fin, sa colère déborde. […] Il s’agit de la fin de la première partie qui définit la musique comme une femme. […] On remarquera la place particulière de Parsifal à la fin de l’article. […] La fin de sa vie est souvent considérée comme un retour au conservatisme.
Il y fut nommé dès la fin de l’année 1744, c’est-à-dire à l’âge de vingt-neuf ans. […] Il y a plus : Bernis, avant cette époque, et dès 1737, avait entrepris, par les conseils du cardinal de Polignac, avec qui il avait plus d’un rapport de nature, de fragilité et de génie, un poème sérieux qu’il a depuis mené à fin, et qui a été somptueusement imprimé après sa mort (Parme, 1795), La Religion vengée. […] Cette fine remarque de Bernis sur le vernis d’esprit philosophique qui était alors partout, s’appliquerait aujourd’hui à bien d’autres vernis également répandus, vernis de talent, vernis d’esprit, vernis de jugement. […] Quant à des places politiques meilleures, il est convenu entre les deux amis que le mieux est de ne rien presser ; le mot d’ordre est celui-ci : « À l’égard des places, il faut savoir lever le siège quand elles se défendent trop longtemps. » Bernis a là-dessus une tactique constante, une voie douce et par insinuation : « Ne pas prendre les places d’assaut et ne point refuser celles qui veulent se rendre d’elles-mêmes. » Enfin, le terme de l’apprentissage arrive, et Bernis, rappelé à Paris, se met en route à la fin d’avril 1755. […] Frédéric, à la fin d’une épître au comte Gotter, où il décrit les détails infinis du travail et de l’industrie humaine, avait dit : Je n’ai pas tout dépeint, la matière est immense, Et je laisse à Bernis sa stérile abondance.
Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris(suite et fin). […] L’histoire suivante se répandit dans Paris et courut sur la fin de 1679. […] On a diversement parlé des ennuis qui auraient hâté sa fin. […] Ces ennuis et d’autres encore purent contribuer à sa fin. […] On avait fort parlé, il y avait quelques années, et avec exagération sans doute, des parties fines de Conflans, des collations de Conflans.
Ce serait un manuel à l’usage de tous les cœurs d’artiste, surtout des cœurs de femmes tendres et fiers, vaillants à la peine, souffrant sans merci et saignant jusqu’à la fin, sans jamais désespérer. […] N’ayant passé par aucune école ou conservatoire, elle n’avait rien de la manière ni des petites mines apprises, et se laissait aller simplement à sa nature fine et naïve. […] Étienne, l’auteur dramatique qui vers la fin passait presque pour un grand citoyen, et auquel elle semblait si étonnée qu’on pût trouver quelque chose d’élevé dans le caractère ; ceux-là et bien d’autres, elle les touchait d’un mot fin en passant. […] On était à une fin de mois, et, pour de trop bonnes raisons, il n’y avait que juste assez pour deux sobres estomacs de femme. […] « Je ne l’ai connue qu’âgée, mais plus émue que jamais, troublée de sa fin prochaine, et (on aurait pu le dire) ivre de mort et d’amour.
L’idée qu’on se fait de lui le plus communément est celle d’un mièvre, d’un subtil, d’un féminin, d’une sorte de dandy des lettres, très élégant, très fin, très caressant. […] L’homme idéal, celui qui viendra à la fin des temps, comme il saura et concevra également toutes choses, n’aura sans doute presque plus de personnalité intellectuelle ; et il n’aura que des passions, des vices et des travers fort atténués. […] comme il est fin, délicat et dédaigneux ! […] La fin de Crime d’amour est mystique comme un roman russe. […] Pour ces raisons ou pour d’autres, il semble qu’un attendrissement de l’âme humaine soit en train de se produire dans cette fin de siècle et que nous devions bientôt assister, qui sait ?
Il avait laissé un grand nombre de manuscrits : on avait dit d’abord « que M. de Secondat, son fils, vers la fin de 1793, lorsque le sang commençait à couler à Bordeaux, avait jeté au feu les papiers et manuscrits de son père, dans la crainte qu’on ne vînt à y découvrir des prétextes pour inquiéter sa famille ». […] Quand on veut apprécier la nature et la forme d’esprit de Montesquieu, il faut se souvenir de ce qu’il écrivait lui-même, vers la fin de sa vie, à d’Alembert qui lui demandait pour l’Encyclopédie certains articles qu’il avait déjà traités dans L’Esprit des lois : « J’ai, disait-il, tiré, sur ces articles, de mon cerveau tout ce qui y était. […] Un ambassadeur de Perse en Moscovie écrira à Usbek sur les Tartares une demi-page, qui serait aussi bien un chapitre de L’Esprit des lois (lettre lxxxi) ; Rica, tout à côté, fera la critique la plus fine du babillage des Français et des diseurs de riens en société : puis Usbek dissertera sur Dieu et sur la justice dans une lettre fort belle et qui porte loin. […] C’est une fin voluptueuse et délirante, une fin à feu et à sang, qui n’a rien de touchant pour nous. […] Encore une fois, il y a dans les Lettres persanes, au commencement et à la fin, et dans tout l’ensemble, une pointe de roman de Crébillon fils.
Toutefois le judicieux, le fin et l’aimable guide ne nous tient plus par la main jusqu’au bout, et cela manque. […] Vers la fin du règne de Charles II, un oncle de Franklin et son père adoptèrent les dogmes de quelques prédicants non conformistes. […] Il s’embarque pour ce premier voyage d’Angleterre à la fin de l’année 1724 ; il n’avait pas dix-neuf ans. […] Cet homme judicieux, ferme, fin, entendu, honnête, sera inébranlable quand l’injustice l’atteindra lui et ses compatriotes. […] C’était, si l’on veut, le plus fin et le plus prudent des honnêtes gens, mais aussi le moins hypocrite des hommes.
(Fin.) […] Necker par deux Lettres très vives, très hardies, où il s’arme de la méthode de Pascal, mais à mauvaise fin, et pour en venir à des conclusions ouvertement spinozistes et épicuriennes. […] À dater de sa rentrée en France, à la fin de juillet 1789, le crédit de M. […] Necker un esprit élevé, étendu, compliqué et fin, avec un grand fonds de moralité et d’onction ; son livre Sur l’administration de M. […] On peut dire que l’esprit français a fait insensiblement l’office d’un Voltaire universel, qui a eu raison, à la fin, du savant défaut dont il s’agit.
Il a justement dédaigné, pour cette fin, la reproduction exacte des formes réelles et de leurs tons. […] Besnard poursuit la même fin artistique, la création désintéressée, par les peintures, de l’émotion passionnelle. […] Telle liaison des couleurs ici, ailleurs telle opposition, n’est point assez fine. […] Que l’on se rappelle les tonalités, si fines et gracieuses, de certains tableaux, dans les musées de Dresde, d’Anvers, de Londres. […] Degas et Soldi n’ont pu l’arracher à une irrémédiable fin artistique.
Il ne serait point prudent de comparer, d’ailleurs aucune des pages de Bonstetten avec celles de Chateaubriand sur ces mêmes campagnes : un dessin à la mine de plomb, même très fin et très juste, ne se compare point à une peinture du Lorrain ou du Poussin. […] Il visitait les ateliers (studi) et y laissait, ne fût-ce que par ses jugements et ses louanges, des traces de ce patronage fin, délicat, généreux, qui était sa vocation véritable. […] Il est des sujets d’étude convenables et bienséants jusqu’à la fin de la vie, ceux desquels Solon disait : « Je vieillis en apprenant toujours quelque chose. » Il y a d’autres études qui demandent de la jeunesse, les langues, par exemple. […] Je voulais donner une idée approchante de ce Fontenelle d’une nature singulière et d’une autre race, resté jeune jusqu’à la fin, — jeune d’esprit, d’imagination et de cœur —, homme avant tout aimable, et dont les faiblesses mêmes (selon le beau vers de Goldsmith) penchaient du côté de la vertu 100. […] Voici comment il en parlait, dans une lettre écrite sur la fin de sa vie à une dame russe : Il ne faut pas s’étonner si les Russes préfèrent les modèles étrangers tout faits aux essais des auteurs indigènes.
Jamais langue plus belle, plus riche, plus fine, plus libre, ne fut parlée par des hommes de plus d’esprit et de meilleure race. […] Il éludait et déclinait l’effet du pardon royal sans trop paraître en faire fi, n’affectant rien, déguisant volontiers sa constance en nonchalance, homme de goût jusqu’à la fin. […] Il cherche en tout la fin des choses et ne se contente pas du gros. […] Il a je ne sais quelle façon rare et fine de dire les choses. […] » Il me semble que cette fin de lettre, dans son obscurité, ne dément en rien, mais vient plutôt confirmer la version transmise par le président Bouhier.
Toutes ses qualités de précision, de propriété, de suite, de sagacité fine et de relief en peu d’espace, y sont fondues entre elles, et en équilibre avec le sujet même, qui ne demandait ni un certain essor ni une certaine flamme dont l’auteur ne manquerait peut-être pas, mais qu’il s’interdit. […] En général, la fin et le commencement de ce morceau (vrai chef-d’œuvre, je le répète) sont ce qu’il y a de moins parfait. Le début, exact de position et d’aperçu, semble un peu court et insuffisant ; la fin, un peu languissante, non terminée net, trahit dans les jugements et les classements quelque indécision, quelque concession indulgente. […] Il y a donc, sous sa régularité excellente de style et de doctrine bien des accidents piquants, divers, qui font de lui un homme plein de détails fins à peindre, et qui doivent être charmants à goûter. […] Il se rapprocherait beaucoup de Duguet pour la manière et le tour modéré, suivi, fin et rentré, si Duguet avait été plus littérateur.
Comte et Dunoyer à la fin de l’Empire, avec cette différence qu’il ne réussit jamais à prendre sur aucune classe du public ; cela tenait à sa forme et à son mode d’exposition ; mais, comme eux, il ne voyait exclusivement qu’un côté de la question : en revanche, il le voyait à perte de vue et dans toute sa longueur. Il se produisit, à ce moment, un phénomène assez singulier : sur la fin et comme à l’arrière-saison d’un siècle si riche par l’ensemble et la réunion des plus belles facultés de l’esprit et de l’imagination, on vit paraître plusieurs hommes distingués, et quelques-uns même éminents par certaines parties de l’intelligence, mais notablement privés et dénués d’autres facultés qui se groupent d’ordinaire pour composer le faisceau de l’âme humaine : — Fontenelle en tête, le premier de tous, une intelligence du premier ordre, mais absolument dénué de sensibilité ; La Motte, l’abbé Terrasson, qui l’un et l’autre, avec l’esprit très perspicace sur bien des points, raisonnaient tout à côté comme s’ils étaient privés de la vue ou du goût, de l’un des sens qui avertissent. […] Ces camarades, qu’il ne nomme pas, outre Varignon, l’ardent géomètre, c’était quelquefois l’abbé de Vertot, Normand aussi et d’une imagination vive, qui venait les visiter et loger sous leur toit ; c’était ce penseur fin et neuf, et alors très hardi, Fontenelle : J’étais leur compatriote, nous dit celui-ci, et j’allais les voir assez souvent, et quelquefois passer deux ou trois jours avec eux : il y avait encore de la place pour un survenant… Nous nous rassemblions avec un extrême plaisir, jeunes, pleins de la première ardeur du savoir, fort unis et, ce que nous ne comptions peut-être pas alors pour un assez grand bien, peu connus. […] C’est lui qui, un jour qu’un homme en place, excédé de son procédé, lui en faisait sentir l’inconvenance, répondait sans s’émouvoir ; « Je sais bien, monsieur, que je suis, moi, un homme fort ridicule ; mais ce que je vous dis ne laisse pas d’être fort sensé, et, si vous étiez jamais obligé d’y répondre sérieusement, soyez sûr que vous joueriez un personnage plus ridicule encore que le mien. » C’est lui qui, s’apercevant un jour qu’il était de trop dans un cercle peu sérieux, ne se gêna pas pour dire : « Je sens que je vous ennuie, et j’en suis bien fâché ; mais moi, je m’amuse fort à vous entendre, et je vous prie de trouver bon que je reste. » Tout cela est bien de l’homme dépeint par La Bruyère dans son portrait chargé, mais reconnaissable, de celui même que le cardinal de Fleury, à son point de vue de Versailles, appellera un politique triste et désastreux ; malencontreux, du moins, et intempestif, qui avait reçu le don du contretemps comme d’autres celui de l’à-propos, et qui, lorsqu’il se doutait du léger inconvénient, prenait tout naturellement son parti de déplaire, pourvu qu’il allât à ses fins. […] La probité était peinte sur son visage : le fin sourire de Socrate ou de Franklin faisait défaut sur ses lèvres.
Les esprits curieux et libres, les esprits délicats et fins, sont enclins à ne pas goûter Bossuet, et ils ont leurs raisons pour cette antipathie. […] Du temps de Bossuet, un esprit des plus fins, M. de Tréville, jugeait assez sévèrement son caractère. […] Il fit encore dans l’école, pour les divers exercices et les épreuves qui solennisaient la fin des études, d’autres actions célèbres dont la Faculté garda le souvenir. […] Il faudrait, pour montrer ce Bossuet de treize ans parmi les docteurs et déjà lui-même chanoine de Metz, un pinceau pur, fin et chaste, qui ne se trouvera plus. […] Veut-il faire un vœu sur la fin de l’Oraison funèbre du grand Condé, il s’écriera : « Ainsi puisse-t-il toujours vous être un cher entretien !
Le plus avisé, le plus fin de ces apologistes fut Sainte-Beuve, qui, comme je l’ai dit plus haut, joua aux classiques le bon tour de leur escamoter la poésie du xvie siècle qu’ils avaient eu le tort d’oublier, pour la donner aux romantiques désireux de se créer une tradition et des ancêtres. […] C’est, au reste, l’intelligence la plus fine, la plus souple, la plus curieuse, la plus « soupçonneuse » de problèmes et de difficultés, qui ait jamais été appliquée à la critique. […] Villemain, largement, un peu lâchement, en orateur, avait établi les relations de quelques grands mouvements littéraires aux faits sociaux correspondants : Sainte-Beuve pousse plus loin, cherche des correspondances plus fines, des déterminations plus rigoureuses. […] A la fin de ces minutieuses enquêtes, l’homme, et par l’homme le livre, se trouve relié à quelque courant connu et défini de la civilisation générale. […] Ces fines observations, ces exactes analyses se traduisent grossièrement en littérature par cette notion : il n’y a dans l’homme que des sensations et des instincts : tout le reste est mensonge, sottise, spiritualisme, indigne de l’attention d’un savant.
Marcelin, le plus fin des fins, — même sans crayon, — sentait bien que le bijou le plus précieux de son écrin de la Vie Parisienne était cette plume qui donnait, sans inconvénient, de petites palpitations à ses abonnées vertueuses, et arrêtait à temps ces palpitations après avoir mis au front des liseuses une rougeur qui les embellissait… Embellir ses abonnées, quelle bonne fortune pour un directeur de journal ! […] Cette supériorité est si fine, si aristocratique, si féminine surtout, pour un temps si épais, si égalitaire, si gros homme ! […] Son monsieur Adam et sa madame Ève sont bien du xixe siècle, mais du xixe siècle dans ce qui lui reste encore d’élevé, d’élégant, de poétique et d’amoureux… Ce n’est pas bien gros, cela… mais enfin ce que cela est a suffi pour faire faire à Ange Bénigne un livre d’une saveur exquise dans sa gaîté mélancolique et son comique nuancé et fin. […] Depuis la première page jusqu’à la dernière de son livre, cette moraliste aimable, qui voit tout et qui sourit de tout, — car elle ne va pas jusqu’au rire, cette délicate, — cette fine femme, assez fine pour être profonde si elle voulait enfoncer l’aiguille de son observation un peu plus, n’a pas oublié du mariage un seul de ces faits qui paraissent n’être rien et qui sont tout, puisque, immanquablement, dans un temps donné, ils tuent l’amour.
Ceux qui ont été élevés par des femmes, se reconnaissent à quelque chose de plus fin, de plus naturellement distingué qui est en eux. […] Victor Hugo, c’est l’ouvrier qui se met, dès l’aube, à sa tâche, en chantant et qui la poursuit jusqu’à la fin du jour. […] Au contraire, car, sur ce chemin de la vie, il faut avoir beaucoup d’illusions au début, pour en conserver quelques-unes à la fin. […] On doit l’aimer, parce qu’il fait mal, parce qu’il est plus à plaindre, à la fin, qu’un autre. […] La poésie de Sully Prudhomme, c’est la poésie intime, dans ce qu’elle a d’ailleurs de plus délicat et de plus fin.
La sincérité, et, à ses fins, l’impression du moment, suivie à la lettre, sont ma règle préférée aujourd’hui. […] privé de trop de choses qui furent, aux déplorables fins de puériles et criminelles rancunes, sans même d’excuses suffisamment bêtes, confisquées, confisquées ? […] Il est vrai que je l’aime tant que j’aurais peur, à la fin, d’aimer en lui jusqu’à un défaut. […] Et largement, malgré les étiquettes sans nul doute voulues telles de sa table des matières, il veut bien rendre compte au public, ce public auquel il faut à la fin rendre compte, — ce public, entendons-nous, choisi, trié, exclusivement servi et exclusif qui serait donc le nôtre, — de sa sollicitude pour les seuls efforts sérieux de ce commencement de fin de siècle littéraire-ci. […] Toutefois, un grand nombre d’entre ces aimables insurgés sont revenus aux formules éternelles — éternelles, qu’ils en croient un ancien qui tâta de la révolte dans son temps, — je veux dire, à la sévère versification française de naguère encore — et de toujours, à la fin des fins !
Étude nouvelle par Dorante (suite et fin). […] Voilà la fin du spectacle. […] Par la culture et l’exercice, elle s’est fait une esthétique plus fine que celle des philosophes. […] Voyez toute la fin du c. […] Uranie va rester jusqu’à la fin de ce chapitre la personnification de la critique telle que l’entend la présente école.
(Fin.) […] Ce fut le seul plaisir (avec celui d’écrire) qui lui resta jusqu’à la fin de sa vie. […] Là même où elle ne s’enflammait pas, il y avait des détails qui la faisaient sourire de pitié : « Il n’est que trop vrai que des femmes se font peindre des veines bleues, afin de faire croire qu’elles ont la peau si fine qu’on distingue leurs veines à travers. » Elle n’avait de consolation que dans sa fille la duchesse de Lorraine, qu’elle avait élevée selon son cœur et mariée un peu à l’allemande. […] Dans le pressentiment de sa fin, elle ne demandait à Dieu que sa grâce pour elle-même et pour ses enfants, pour son fils en particulier : « Dieu veuille le convertir ! […] Jusque dans les émeutes et au milieu des exécrations que soulevait sur la fin la catastrophe du système de Law, Madame, en traversant les rues, ne recevait que des bénédictions ; elle aurait voulu les reporter à son fils.
Voici, pour la plupart de ces familles de haute bourgeoisie, illustrées et anoblies à la fin du xvie siècle ou dans le xviie , ce qui en était dans la réalité. […] Les Caumartin et ceux qui tenaient pour le coadjuteur étaient plus fins, et y entendaient plus malice. […] Il garde dans ses récits des habitudes de rapporteur et s’y complaît ; après avoir résumé ce que disent les uns, il oppose ce que répondent les autres. « Jamais, dit-il d’une des séances du Parlement, je n’ai ouï de délibération plus sérieuse et plus belle, y ayant quantité de raisons de part et d’autre. » Il ne nous donne son avis et ne conclut qu’à la fin, après avoir balancé les opinions contraires : ce sont là des garanties d’impartialité. […] Le raccourci de la fin de la vie est trompeur ; on se fait des mirages dans le passé. […] C’est proprement sa fonction. — Toute une vie d’équité, et à la fin, dans la ligne de ses devoirs, et sans l’avoir cherchée, une occasion d’éclat, une journée d’honneur immortel7.
Suite et fin. […] Fin de l’analyse. […] Le peuple attribue cette mort subite de la fille d’Hamilcar à la hardiesse qu’elle a eue de toucher et de manier, même à bonne fin, le voile sacré. […] C’est un raffinement de palais blasés, qui se retrouve un peu à la fin de toute littérature, et ici à une fin d’école. […] *** On peut voir à la fin de ce volume la lettre amicale et savante que M.
Nous la suivrons, en nous aidant çà et là nous-même des renseignements d’alentour, sans trop appuyer, et en tâchant de dessiner en toute vérité un portrait singulier, où il entre à la fois du ravissant et, vers la fin, du bizarre. […] Enfin, elle était le modèle et partant l’esclave de la mode de son temps, et, comme elle y survécut, elle en devint à la fin une espèce d’idole conservée et de curiosité, comme on en a pour la montre. […] Quand elle avait commencé de lire un livre, si long qu’il fût, elle ne laissait ni ne s’arrêtait jamais jusqu’à ce qu’elle en eût vu la fin ; « et bien souvent en perdait le manger et le dormir ». […] Ce style, ainsi plein d’ornements et de figures, le plus souvent fin et gracieux, a aussi ses franchises et ses fermetés de ton. […] Avec la fin de l’une on a fait mainte tragédie pleine de larmes ; avec celle de l’autre on ne ferait qu’un fabliau.
La tairai-je donc jusqu’à la fin des jours terrestres. […] Si déliées, si fines. […] En verra-t-on seulement jamais la fin. […] On voit très bien la fin de la vie de Péguy. […] Trouver un nom qui n’existe pas, ça c’est le fin jeu.
M. de Vigny n’a pas été seulement, dans Stello et dans Chatterton, le plus fin, le plus délié, le plus émouvant monographe et peintre de cette incurable maladie de l’artiste aux époques comme la nôtre, il a été et il est poëte. […] de ces observations fines et âcres, et d’un reste immortel de fraîcheur naïve et de passion adorable, naquit Stello. […] avant la fin du paragraphe, il se trouve être lieutenant, non pas dans la ligne, mais dans la garde, et par conséquent très-sujet à être vu et reconnu de Napoléon. […] Il m’arrive à chaque instant d’être emporté par elle et d’aller jusqu’à la fin en soupirant et en gémissant de ses maux… Dans ce moment encore, en vous écrivant, mon ami, je suis forcé de m’interrompre pour lire la Demoiselle infortunée. […] Oui, lorsque j’ai eu le malheur de faire cette analyse funeste, je m’en confesse à moi-même comme d’un péché, d’un crime véritable, et je ne m’absous pas, et il faut que je retrouve un de mes amis avant la fin du jour pour réparer ma faute en lui faisant quelque amitié.
Les choses restèrent en cet état jusqu’au jour où des démarches amicales y mirent fin. […] Après son mariage avec Alice Regnault, Mirbeau avait quitté Paris et s’était retiré tout d’abord au fin fond de la Bretagne. […] Je ne sais, mais elle était trop intelligente et trop fine pour ne pas trouver les moyens de témoigner qu’elle y ’attachait du prix. […] Il y avait là quelques fins paysages et plusieurs portraits. […] Il choisit ses mots avec une minutieuse exactitude et conduit sa phrase avec une charmante et fine rigueur.
(Fin.) […] Il apprit ensuite qu’il y avait eu vers la fin un mandat d’arrêt lancé contre lui ; il ne le sut qu’un mois après et quand toute menace avait cessé. […] Il en fut tiré à la fin de 1794 (frimaire an III) lorsqu’il fut nommé par son district pour aller assister comme élève aux leçons des Écoles normales que le gouvernement conventionnel venait d’instituer. […] L’utilité de Saint-Martin était toute dans la conversation intime, dans la discussion fine des questions religieuses et morales qui s’agitaient alors. […] Lorsque je vis le fils jeter de l’eau bénite sur le cercueil, je fus frappé jusqu’au vif du tableau de cette chaîne de bénédictions tantôt douces, tantôt déchirantes, qui lie toute la famille humaine et qui la liera jusqu’à la fin des choses.
Le salon de Mme de Lambert se ressentait fort du genre fin mis à la mode et autorisé par La Motte et Fontenelle. […] Elle est pénétrante à faire trembler… » Je réserve la fin du portrait pour plus tard. […] Son amabilité s’est soutenue jusqu’à la fin. […] Elle a beaucoup d’esprit et de gaieté ; elle est constante dans ses engagements, fidèle à ses amis, vraie, discrète, serviable, généreuse ; enfin, si elle était moins clairvoyante, ou si les hommes étaient moins ridicules, ils la trouveraient parfaite. » Ce qu’elle avait dit alors un peu par politesse et flatterie de société, elle fut obligée à la fin de le reconnaître exact et vrai dans la maréchale vieillie. […] Grâce à elle et malgré les souvenirs de licencieuse jeunesse qui se rattachaient à son nom, qui se chantonnaient encore à voix basse à la cantonade, qui ne nuisaient en rien cependant à sa considération dernière, et qui peut-être, auprès de générations très-gâtées, y aidaient plutôt (car on la savait d’une expérience suprême), grâce donc à la maréchale de Luxembourg, l’ancienne société, l’ancien salon français resta jusqu’à la fin marqué d’un caractère propre et unique pour l’excellence du ton.
Charles-Quint, lassé et près de sa fin, ferma l’oreille à ces sollicitations. […] Le physique revient à la fin et nécessairement puisqu’il peut être question, d’un moment à l’autre, de marier avec une archiduchesse ce riche héritier de tant de royaumes. […] Il avait toujours l’idée de se tuer, ou de se laisser mourir ; il essaya d’abord du jeune et s’abstint d’aliments pendant cinquante heures (fin de février) ; mais il n’eut pas la force de persévérer. Un jour il avala un anneau avec diamant qu’il portait au doigt, mais sans en venir à ses fins. […] Il mourut, au commencement du septième mois de sa captivité, le 24 juillet, à une heure du matin, après avoir dicté, deux jours auparavant, un testament en bons termes, et faisant une fin très-chrétienne qui édifia ceux qui en furent témoins.
Viollet-Le-Duc (suite et fin.) […] Vers la fin du XIIe siècle, une nouvelle révolution ou évolution, comme on voudra l’appeler, était en plein cours : la construction échappe aux moines. […] Leur tresse est disposée en natte avec une élégante frisure, et à l’aide de tressoirs bien fins, leurs cheveux sont artistement ornés de fils d’argent et d’or41. […] Il distingue, au reste, entre le Louis XIV du début et celui de la fin. […] Sabine, ou la Matinée d’une Dame romaine à sa toilette, à la fin du premier siècle de notre ère.
La critique est pour eux un prélude ou une fin, une manière d’essai ou un pisaller. […] Une pointe de bel esprit, la pointe d’une plume qui allait être si fine et si bien taillée, se faisait sentir. […] Magnin n’est pas du tout ainsi : à vouloir conclure ce qu’il est intimement et par nature d’après ses écrits, il serait difficile de le deviner, sinon que c’est un homme d’esprit, de fine et excellente littérature. […] Il en possède toutes les qualités primitives, fines et saines, menues et solides, l’intégrité qu’il faut bien louer, tant elle devient chose rare ! […] Parmi les morceaux d’un autre genre, un des plus délicieux et des plus fins est l’article sur Paul-Louis Courrier à propos de ses mémoires et de sa correspondance, publiés en 1829.
Les études littéraires refleurissaient depuis la fin du xive siècle : les humanités faisaient une concurrence, modeste encore, mais réelle, à la logique. […] Elle dispute François Ier jusqu’en 1534 au catholicisme scolastique : et c’est à peine à la fin si le roi peut défendre cette sœur plus compromise encore par sa bonté que par ses opinions. […] Mais il s’imprégna aussi d’une culture nouvelle et plus fine. […] Mais ce qu’il y a de plus original ou de plus excellent dans Marot, c’est la saine robustesse de cet esprit si fin : nullemièvrerie italienne, nulle aristocratique préciosité n’ont altéré chez lui le fonds d’esprit français dont il avait hérité. […] Il attire sur lui la rigueur du consistoire ; il se relire en Savoie et en Piémont (fin 1543).
On peut se faire une idée parfaite de ce qu’il était alors en causant, — de ce qu’il fut jusqu’à la fin, — par l’agréable relation qu’il a donnée de ce premier voyage. […] Tout cela est fin, net et proportionné. […] Ampère », même lorsque vers la fin il était infidèle et qu’il ne venait plus. […] Pourtant il ne se privait pas de traits fins et piquants au passage, et qui, dans leur sobriété, eussent mérité d’être retenus. […] Mais laissons cela, car je serais sans fin.
Ce petit Adeis sur les bibliothèques renferme plus d’une fine remarque ; tout en rangeant ses livres, Naudé ne se fait faute déjuger les auteurs et les sujets. […] Pour lui, il tient à prouver aux habiles que, bien qu’homme d’étude, il entend aussi le fin du jeu. […] Le Mascurat de Naudé, c’est une espèce de salmigondis épais et noir, un vrai fricot comme nos aïeux l’aimaient, où il y a bien du fin lard et des petits pois. […] Cette cour était devenue sur la fin un guêpier de savants qui s’y jouaient des tours ; Naudé n’y tint guère. […] (Voir l’Appendice à la fin du présent volume.)
Les Lettres publiées en 1682 montrent assez que le chevalier se posa jusqu’à la fin en maître plus disposé à donner qu’à recevoir des leçons38. […] Car cette délicatesse-là, qui est celle de la fin, ressemble, on l’a dit, à ces viandes faites qui ne sauraient attendre un instant de plus. […] A la fin, s’étant levée, elle se retira dans son cabinet, et le maître en son appartement fort éloigné de celui de madame, où il n’alloit que bien peu, car on eût dit qu’il ne l’avoit épousée que pour l’ôter au monde. […] Ce qui reste pour nous bien certain, c’est qu’il était de ces esprits distingués d’abord, fins et déliés, mais qui se figent vite et qui ne se renouvellent pas. […] Il servait encore en 1664, et il fit partie de l’expédition navale contre les pirates de Barbarie, laquelle, après un assez brillant début, eut une triste fin.
Il doit connaître tout le néant de ses folies, prévoir d’avance leur fin et l’accepter gaiement. […] Une bonhomie fine, un abandon mesuré, dans les rapports du poète comique avec son public, ne sont pas choses mauvaises. […] Il prend pour son souverain bien, pour sa fin suprême, l’abstraction morte de la richesse, l’argent en soi et pour soi. […] Mes intentions sont toujours dirigées à bonne fin, c’est-à-dire à faire du bien à fous, à ne faire du mal à personne. […] Hegel admire don Quichotte pour la foi naïve et sérieuse qu’il garde en lui-même et en sa mission jusqu’à la fin.
Ce fin paysage eût pénétré l’âme d’un La Fontaine ou d’un Chénier, et revivrait en leurs vers : Despréaux n’en fit rien, comme s’il n’en eût pas gardé l’impression. […] Tout se termine pour lui à la table, aux fins soupers, et aux débauches d’esprit. […] Ce jouet ingénieux était l’expression du goût fin de la jeune cour. […] À la fin de l’été, pendant les vacances du Palais, M. de Lamoignon s’en allait à Bâville, entre Chartres et Rambouillet. […] Bourdaloue, dont Boileau toujours satirique a logé malignement le nom à la fin d’une chanson à boire.
Hugues Rebell fut un critique érudit, fin et passionné. […] Ses citations en sont une preuve : comparez les citations si fines, si éclairantes de Sainte-Beuve, les plus longues ont une demi-page à peine ; elles vous expliquent tout un auteur et une époque. […] c’est qu’ayant à dire des choses fortes et profondes, fines et délicates, ils ne trouvaient pas toujours de suite le moyen d’exprimer toute cette délicatesse, toute cette force qu’ils ressentaient. […] Je crois bien que c’est une nouveauté dans la littérature que cette haine d’un auteur pour ses héros, et ce plaisir de dessiner sans fin des êtres antipathiques. […] La fin de Zarathoustra, le « Chant de minuit », est certainement de la folie pure.
L’effet est du meilleur goût, l’ensemble du travail fin, pur, et d’un classique approprié au sujet. […] Elle serait tout entière dans le catalogue des publications auxquelles il prit part durant plus de trente ans, et, comme l’écrit un des vrais et fins hellénistes consultés par moi, M. […] Sous ce rapport, au dire des plus compétents, Dübner était arrivé, vers la fin de sa vie, à une quasi-divination : c’était le résultat des immenses lectures auxquelles l’avaient forcé ses publications incessantes. […] Quoiqu’il ait rencontré là aussi des difficultés et peut-être des luttes sourdes, il put mener à bonne fin, avant sa mort, le meilleur de sa tâche. […] » [Note de fin] Ce discours, bien simple et où je n’ai rien avancé que d’incontestable. m’a cependant attiré, je dois le dire, des observations et des réclamations de trois côtés à la fois : de l’Académie des Inscriptions, de l’Université et de l’Imprimerie impériale.
Nous avons jugé comme lui qu’elle n’était pas digne de paroître telle qu’il l’a laissée, à côté des compositions immortelles qui lui ont fait un si grand nom, et nous avons respecté ses intentions en ne la donnant que par extrait, etc. » Et en effet, tout à la fin du tome X de ses œuvres, on reléguait un très-maigre extrait de l’ouvrage. […] Nous tenons donc une œuvre de Fléchier qu’on va lire, lire avec le plaisir qui s’attache aux choses familières et vraies, observées par un esprit délicat et fin, racontées par une plume rare. […] Certains airs fins et spirituels marquent sur son visage ce qu’il approuve ou ce qu’il condamne, et son silence même est intelligible… » Cette gracieuse analyse continue ainsi durant des pages, et l’on s’y laisse aller sans peine avec lui. […] Fléchier, simple témoin, amené là par occasion, n’avait dû prendre le tout que comme une représentation dont il rend compte ; et, parce qu’il y eut à la fin un mariage d’un de ces Messieurs avec une demoiselle du pays, il ne manque pas de faire remarquer que la pièce, si sanglante d’abord, se termine heureusement comme une tragi-comédie. […] Mais ici ce défaut réel disparaît et se fond presque dans l’ironie fine, légère, insensible et comme perpétuelle, qui s’insinue et qui pénètre.
D’un doigt distrait frôlant la sonore bîva, À travers les bambous tressés en fine latte, Elle a vu, sur la plage éblouissante et plate, S’avancer le vainqueur que son amour rêva. […] Mais, en outre, on sent fort bien qu’une rime ouverte, en ère ou en ale si vous voulez, n’eût pas convenu ici, et que l’i devait dominer à la fin des vers, voyelle aiguë comme l’épée menue et fine comme les joyaux. […] Écoutez cette fin, où l’image devient symbole : Cependant les soldats restaient silencieux, Éblouis par la pompe imposante des cieux. Car derrière eux, vers l’ouest, où sans fin se déroule Sur des sables lointains la Pacifique houle, Dans une brume d’or et de pourpre, linceul Rougi du sang d’un dieu, sombrait l’antique Aïeul De celui qui régnait sur ces tentes sans nombre.
Le fin du dix-septième siècle et le pensé du dix-huitième. — § IV. […] Plus moderne au commencement de la querelle des anciens et des modernes, il est plus ancien à la fin, l’âge et la raison aidant, et parce que la cour a passé du côté des anciens. […] Autre ressemblance entre le précieux du dix-septième siècle et celui du dix-huitième. — Les bureaux d’esprit. — Le galant. — Lamotte et la duchesse du Maine. — Le fin et le pensé. […] Ce qu’on appelait le fin au dix-septième siècle, s’appelle le pensé au dix-huitième. […] Ceux-ci ne cherchaient que le fin, ceux-là cherchent l’énigme.
Année 1852 Fin de janvier 1852 L’Éclair, Revue hebdomadaire de la Littérature, des Théâtres et des Arts, a paru le 12 janvier. […] On est long à venir ouvrir ; à la fin, un domestique apparaît et nous conduit à un petit atelier dans le jardin, éclairé par le haut et tout souriant. […] * * * — J’ai eu, dans ma famille, un type de la fin d’un monde, — un marquis, le fils d’un ancien ministre de la monarchie. […] Il pardonnait pourtant à la fin au gouvernement qui faisait monter la rente. […] À la fin du carême, le maigre l’exaspérait : alors seulement il grondait ses domestiques.
Année 1854 Fin Février 1854 Tout cet hiver, travail enragé pour notre Histoire de la société pendant la Révolution. […] toi, tu es un détail. » * * * — À faire quelque chose sur la fin du monde amenée par l’instruction universelle. […] * * * — Célestin Nanteuil nous raconte que Gérard de Nerval revenant d’Italie, absolument désargenté, rapportait pour quatre mille francs de marbres de cheminées, et que, dans la misère de la fin de sa vie, il était resté chez lui un tel goût de la chose riche, qu’il se faisait des épingles à cravate avec du papier doré. […] Fin août Nous sommes venus passer un mois aux bains de mer à Sainte-Adresse où l’on nous a présentés à un boursier, à un petit-fils de Chérubini, à Turcas. […] Turcas a une petite maison embuissonnée de roses grimpantes, un jardin de vingt-cinq pas au milieu duquel se dresse un divan en terre gazonnée, une maîtresse qui est la belle et grande fille du Palais-Royal, nommée Brassine, deux ou trois canots avec lesquels nous courons la mer, et encore, sur la plage, une cabane en planches où, dans une flânerie délicieuse, l’on fume des pipes, l’on boit des grogs ; pipes et grogs sans fin.
Cet éloge est trop direct, et le goût délicat de madame de Montespan eût sans doute été plus flatté d’une louange plus fine. […] Les Lévantins, etc… On verra à la fin pourquoi La Fontaine met le lieu de la scène dans le Levant. […] Tout le monde a retenu ces deux vers qui expriment si bien le vœu d’une âme douce et insouciante ; mais ce sentiment est encore mieux exprimé dans le charmant morceau de la fin de cet Apologue : Heureux qui vit chez soi, etc. […] Et puis cette longue période qui semble se prolonger comme les fausses espérances que la fortune nous donne, et l’adresse avec laquelle il garde pour la fin : Sans que l’effet aux promesses réponde. […] Mais, à la fin de son Apologue, il en exprime trop longuement la moralité.
Élisa et Widmer ne fut même qu’une étude où il s’exerçait à trouver des tons pathétiques pour la fin du Presbytère. […] Toute la première partie de l’histoire est aussi vraie que touchante et délicate ; je hasarderai une seule critique sur la fin. […] C’est le cas pour chacun d’aller son grand ou petit train intrépide ; c’est le cas comme pour Montaigne, à la fin du XVIe siècle. […] Il s’approche du chantre endormi et dont le somme tire à sa fin ; il rampe autour de lui, il lit déjà, c’est bien de Louise. […] Un peu d’accent peut-être à la longue, à la fin, marquerait la parole, — un peu d’accent tout au plus, et que nul n’apercevrait.
(Fin.) […] Je ne saurais comparer les sentiments de ces dames pour leurs médecins qu’à ceux que leurs grand-mères avaient, à la fin du siècle de Louis XIV, pour leurs directeurs ; et, dans le fait, la préférence que de nos jours le corps avait obtenu sur l’âme explique assez ce déplacement d’affections. […] Pour en revenir aux qualités littéraires de ses éloges, il n’est pas seulement touchant et affectueux, il est souvent spirituel et fin. […] Toute la fin de ce discours sur Buffon était consacrée à la louange des amis dont le grand naturaliste s’était entouré dans la dernière année de sa vie, c’est-à-dire de Mme Necker, de M. […] À la fin de juin 1793, l’abbé Morellet avait été fait directeur, et Vicq d’Azyr chancelier ; ils furent les derniers officiers de l’ancienne Académie, qui se vit bientôt après supprimée, par décret du 8 août.
Le fin mot de son histoire littéraire est dans ce double point de départ et d’arrivée. […] je sais des esprits qui l’ont très-bon, et qui, en même temps, manquent de goût, parce que le goût exprime ce qu’il y a de plus fin et de plus instinctif dans le plusconfusément délicat des organes. […] Il s’est trahi surtout dans sa déclamation contre l’ironie ; car il n’en veut à aucun prix, même de la plus légère, de la plus fine. […] Plus, au contraire, on a une idée délicate et fine du bien et du mieux, plus il est naturel qu’on ait l’ironie prompte et vive, parce qu’on est blessé à chaque pas. […] Il parle de Jeanne d’Arc, de la Pucelle, un tort de Voltaire assurément, mais qu’à la fin on exagère avec trop d’enflure.
Il y a dans Çà et Là, à la fin du second volume, une Confession littéraire, et dans Rome et Lorette, un chapitre ou discoursdu Travail littéraire, dans lesquels M. […] Dans le discours sur leTravail littéraire, qui se lit àla fin de Rome et Lorette et qui est une espèce de discours académique de réception dans une société religieuse, M. […] Ce n’est pas lui qui flatte et embellit l’humanité : doué et armé comme il l’est d’un esprit de malice et de goguenarderie, il la voit tellement bête, tellement basse, cette pauvre humanité, qu’il a bien besoin, à la fin, de la rédemption et du crucifix pour ne pas la conspuer tout à fait. Mais dans la première partie de ce roman, où le sermon prendra trop tôt sa revanche, que de jolis chapitres pourtant, gais et fins, bien enlevés et dignes d’un Charles de Bernard, avec le trait plus accusé ! […] Toute cette fin n’est plus de l’observation et sort de la vraisemblance.
Il est vrai qu’à la fin la plupart attendent un Messie sous une tout autre forme que la véritable, et qu’ils ne le conçoivent que sous la figure d’un guerrier, d’un roi-pontife à la manière des Macchabées, et d’un libérateur terrestre. […] A la fin, Bossuet, comme s’il avait pourtant la conscience de s’être un peu trop attardé, se secoue et se relève : il dit quelque chose à l’adresse des critiques et de ce Richard Simon dont il avait écarté jusque-là l’idée. […] Ainsi ce Mithridate qui fournit matière à un si beau chapitre chez Montesquieu, n’est pas même nommé chez Bossuet. — A propos du Droit romain, des lois romaines qui ont paru si sages et si saintes que leur majesté a survécu à la ruine même de l’Empire, Bossuet a ce beau mot, souvent cité : « C’est que le bon sens qui est le maître de la vie humaine « y règne partout. » La fin de cette troisième partie peut paraître brusquée. […] Il y a ici quelque manque d’art et d’ordonnance, et toute cette fin est courte ou même écourtée. […] Un mot d’éloge, à la fois excessif et vague, sur Charlemagne qui était la fin indiquée d’avance, montre qu’il avait peu étudié de près ce dernier des grands conquérants dont il parle comme d’un saint Louis.
Beugnot se dessine à nous comme un observateur très fin, mais il ne se pose nullement en âme héroïque. […] Ses frayeurs, soit réelles, soit à demi jouées, étaient sur la fin devenues proverbiales ; ne pouvant les maîtriser ni en faire mystère, il avait trouvé plus simple d’être le premier à en rire ; on a raconté de plaisants apartés, des apostrophes qu’il s’adressait nez à nez devant son miroir. […] Beugnot est un esprit des plus fins, des plus prompts à saisir les ridicules ; et il ne sort jamais, en les exprimant, de la ligne de la parfaite urbanité. […] Ce n’est pas à dire que le style de ces Mémoires soit très bon ni d’une très bonne langue : si l’ironie est fine, la forme est un peu lourde ou du moins un peu roide, presque administrative. […] Beugnot, celui pour lequel il était le plus fait par la nature de son esprit et par ses goûts, c’est la fin des belles années de Louis XVI, au lendemain de la guerre d’Amérique, l’heure de la popularité suprême et du dernier éclat des parlements.
Je sais combien le vrai goût et le plus fin a été longtemps l’apanage presque exclusif du monde aristocratique ; combien, à certains égards, et malgré tant de changements survenus, il en est encore un peu ainsi. […] De là, durant le cours de cette existence dont la fleur fut si courte et si vite envolée, on voit combien les choses vinrent peu à point, et l’on comprend mieux dans ce ferme et charmant esprit, cet art d’ironie fine, ce ton d’enjouement sans gaieté qui naît de l’habitude du contre-temps. […] Je le vis, et je remarquai combien, dans cet état, ce qui nous est inutile nous devient indifférent. » Lemontey255 croit apercevoir dans ces quelques mots une révélation qui échappe ; c’est être bien fin. […] Une âme noble, élevée et stoïque jusqu’en ses faiblesses, un esprit ferme et délié s’y marquent en traits nets et fins. […] Tâchez donc de trouver un objet plus vaste que sa capacité, sans cela vous éprouverez toujours les dégoûts qu’inspire tout ce qui est médiocre. » C’est ainsi qu’elle le jugea jusqu’à la fin.
Surtout Fénelon l’est par le goût, le délicat, le fin le négligent d’un tour simple et divin ; il l’est dans son Télémaque, dans ses essais de traduction d’Homère, ses Aventures d’Aristonoüs ; il l’est partout par une sorte de subtilité facile et insinuante qui pénètre et charme : c’est comme une brise de ces belles contrées qui court sur ses pages. […] Un homme qui ne sentait pas moins la Grèce dès la fin du xviiie siècle, est M. […] Vous connaissez l’Orphée, et je n’ai point à vous en parler ; mais à Ballanche, à Quinet (dans son Voyage en Grèce), il manque un peu trop, pour correctif de leur philosophie concevant et refaisant la Grèce, quelque chose de cette qualité grecque fine, simple et subtile, négligée et élégante, railleuse et réelle, de Paul-Louis Courier, ce vrai Grec, dont la figure, la bouche surtout, fendue jusqu’aux oreilles, ressemblait un peu à celle d’un faune.
Vers la fin de l’année, ayant rejoint avec son corps M. de Turenne, il eut part aux bontés et à l’amitié de ce grand homme, qui se plaisait à le faire parler sur les choses de guerre et à lui donner jour dans ses desseins. […] Avec la permission du roi, il vendit donc cette charge au fils de Mme de Sévigné avant la fin de la campagne (mai 1677) ; la paix de Nimègue était près de se conclure : il n’eut pas la patience de l’attendre. […] Ces qualités et ces agréments, nous en entrevoyons quelque chose, bien moins encore par les vers qu’a laissé échapper La Fare et qui sont faibles, privés aujourd’hui des circonstances de société qui les ont fait naître74, que par ses mémoires fins, sérieux, piquants et qu’on regrette seulement de trouver trop courts et inachevés. […] Il ne travaille pas assez pour arriver à écrire des mémoires un peu longs et complets ; la plume lui tombe des mains avant la fin, et c’est dommage ; il était si capable de bien juger et de donner sur les hommes qu’il a connus de ces traits qui restent et qui fixent en peu de mots la vérité du personnage ! […] On a là ce que peut devenir, dans l’homme de l’esprit le plus fin, la paresse, ce péché capital le plus insensible d’abord et le plus paisible, mais qui en couve sous soi plusieurs autres : paresse dormeuse, paresse joueuse, et bientôt paresse gloutonne, tout cela se tient.
Taine (suite et fin.) […] Pope, en attendant, reste un vrai poète et, sous ses défauts physiques, une des plus fines et des plus belles organisations littéraires proprement dites qui se soient encore vues. […] Que de judicieuses et fines remarques, éternellement vraies, je recueille en le lisant, et comme elles sont exprimées dans, une forme brève, concise, élégante, et une fois pour toutes ! […] Voilà une belle fin. — Le grand ministre William Pitt, mourant en pleine lutte contre Napoléon, a pour dernier cri : « 0 mon pays ! […] En général, c’est la proportion qui manque à cette fin.
La première grande scène de colère qui éclata contre Talleyrand, et qui avait laissé une si forte impression dans la mémoire des contemporains, eut lieu précisément au retour d’Espagne vers la fin de janvier 1809. Cette scène, racontée par Meneval, qui la tenait d’un des ministres présents, le duc de Gaëte, fit explosion sur la fin d’une séance du Conseil privé. […] « Il bavait de colère, nous dit Chateaubriand ; le sang-froid de Louis XVIII l’avait démonté. » Les événements de 1814 approchaient : à l’annonce du désastre de 1812, Talleyrand avait dit le mot décisif : « Voilà le commencement de la fin. » La fin prévue se précipitait. […] J’en sais plus que ces gens-là. » Quoi qu’il en soit, Talleyrand tint bon jusqu’à la fin pour cet avis que l’impératrice devait demeurer dans la capitale. […] voilà donc la fin de tout ceci !
Pauvre, sensible, nerveux, pétri d’amour-propre, assez difficile à vivre, abondant en idées, et se dégoûtant dans l’exécution aussi vite qu’il s’était enflammé dans la conception, il créa des journaux d’observation morale qui ne vécurent pas, il écrivit des romans qui n’eurent pas de fin. […] On voit poindre cette sensibilité à la fin du xviie siècle : la transformation morale et religieuse de la société en favorise le développement. […] Il semble qu’on en ait eu le sentiment : car, vers la fin du siècle, après les bruyants et multiples succès de la comédie larmoyante et du drame, on revient tout doucement à la comédie traditionnelle, à celle qui fait rire, ou y prétend. […] La comédie plaisante se renferme dans la peinture des ridicules mondains : cette peinture est à l’ordinaire sans largeur et sans couleur, sèche, fine, spirituelle. […] Sur la fin de sa vie il fréquenta chez Mme du Deffand et Mme Geoffrin.
À cette fin elle reçoit et prend le mot et l’idée de gens qui, en vérité, lui sont inférieurs par maint endroit. […] Et c’est ainsi que, dans ces charmants volumes de La Mare au diable, je trouve en tête la page que j’ai citée, et, tout à la fin, je ne sais quelle brochure socialiste qui vient s’ajouter là, on ne sait pourquoi. […] Mais ce premier chapitre grandiose, entremêlé çà et là d’apostrophes et d’allusions aux oisifs, de ce que j’appelle le Raynal ou la déclamation d’aujourd’hui, me plaît moins que l’histoire toute simple et tout agreste de Germain le fin laboureur. […] Ce Sylvinet, d’un bout à l’autre, est touchant ; c’est un être sacrifié, nature distinguée et fine, pas assez forte pour le bonheur, demandant beaucoup, voulant tout donner ; avec ces éléments-là se composent les âmes passionnées et sensibles. […] La femme, Madeleine Blanchet, ne se doute pas de cet amour, et la seule idée qu’elle puisse être aimée ainsi n’approche pas d’elle, sinon tout à la fin.
Il se peignait lui-même, critique sincère et fin, en me dépeignant les autres. […] Il commence par les séances de l’Athénée, qui étaient alors en possession de défrayer les fins railleurs. […] Esprit exact, sincère et scrupuleux, possédant l’art d’une ironie fine, il manquait du sentiment élevé de la poésie. […] Il écrivait d’un ton aisé, sans parti pris, ce qu’un esprit juste et fin trouve là-dessus à une première lecture. […] Le grain de sel venait à la fin, dans une citation, dans une anecdote.
Mme du Châtelet, qui était moins belle, à ce qu’il semble, et qui n’avait pas non plus toutes les vertus d’Hypatie, ne fut point lapidée comme elle, mais elle essuya les fines moqueries de ce monde où elle vivait, le plus spirituel des mondes et le plus méchant. […] On a le ton de cette satire sous la plus fine et la plus spirituelle des plumes féminines. […] Il était temps, à la fin, que le feu du ciel tombât et prît à toute cette paille sèche pour renouveler la terre. […] Elle y rencontra, dans la société de la marquise de Boufflers, un homme de trente ans, fin, agréable, spirituel, bien que d’un esprit assez sec et aride, connu seulement alors par une Épître à Chloé, assez jolie pièce dans le genre sensuel ; c’était M. de Saint-Lambert. […] … Vous m’écrirez sans doute, mais vous prendrez sur vous pour m’écrire… J’ai bien peur que votre esprit ne fasse bien plus de cas d’une plaisanterie fine, que votre cœur d’un sentiment tendre ; enfin, j’ai bien peur d’avoir tort de vous trop aimer.
Νous ne pouvions jamais quitter qu’à la fin du volume. […] C’est un caprice auquel je ne comprends rien, dit-il, mais il m’est de toute impossibilité de la chanter jusqu’à la fin sans être arrêté par mes larmes. […] Ces races aristocratiques et fines, douées d’un tact si exquis et d’un sentiment de raillerie si vif, ou n’aimaient pas ces choses simples, ou n’osaient pas le laisser voir. […] Cet enfant de métier, qui va jouer avec ses camarades après le prêche, ou rêver seul s’il le peut, ce petit adolescent à la taille bien prise, à l’œil vif, à la physionomie fine, et qui accuse toutes choses plus qu’on ne voudrait, il a plus de réalité que l’autre et plus de vie ; il a de la bonhomie, il a des émotions et des entrailles. […] Il aura sans doute de délicieux moments alors et depuis jusqu’à la fin ; il retrouvera dans l’île de Saint-Pierre, au milieu du lac de Bienne, un intervalle de calme et d’oubli qui lui inspirera quelques-unes de ses plus belles pages, cette cinquième promenade des Rêveries, qui, avec la troisième lettre à M. de Malesherbes, ne saurait se séparer des plus divins passages des Confessions.
Mais enfin cela l’amuse, cela le dissipe et le délasse dans l’entre-deux des grandes affaires, et jusqu’à la fin il rimera. […] » Il ne semble pas se douter qu’ils ont, en effet, commencé de luire vers la fin de sa vie, et que Goethe déjà est venu. […] Vers la fin, et tout en lui souhaitant des sentiment plus doux, il le saluait encore « comme le plus bel organe de la raison et de la vérité ». […] Jamais aucun auteur avant vous n’a eu le tact aussi fin, ni le goût aussi sûr, aussi délicat que vous l’avez. […] Le malheur de Frédéric fut de n’être entouré de tout temps, et surtout vers la fin, que de gens de lettres secondaires, et dont le caractère peu élevé se prêtait trop à ses jeux de prince.
Nous n’aurons pas ce dédain aujourd’hui ; nous tâcherons, sans mentir en rien et sans rien surfaire, d’apprécier à sa valeur ce talent qui ne fut ni très élevé, ni très énergique, ni très étendu, mais qui fut modeste, naturel, sincère, et qui se montra gai, vif, fertile, agréable et fin, lorsqu’il osa être tout entier lui-même, et qu’il ne sortit pas de ses justes emplois. […] Cette suite d’Arlequins pris à des moments et à des âges différents fait une série de jolies pièces, où les mots naturels, gais et fins, sont abondamment semés. […] Vous gagnerez toutes les deux à l’erreur. » On voit combien Florian était moins simple et plus à double fin que Némorin. […] Dans une étude détaillée sur La Fontaine, cela se prouverait aisément : on le verrait, dans sa première manière, s’appliquer à la fable proprement dite, et en atteindre la perfection dès la fin de son premier livre, dans Le Chêne et le Roseau ; mais bientôt il est maître et il se joue ; il agrandit son cadre, il le laisse souvent, il l’oublie. […] Mais pourtant, à la fin du vers, ne sentez-vous pas déjà le prosateur-rimeur qui recommence à paraître ?
Elle a le nez légèrement aquilin et très long, l’œil long, doux et fin, la bouche également longue, fine et souriante. […] Chaque après-midi, vers la fin de la joyeuse séance, à quatre heures, la cloche sonne, qui avertit qu’il est temps d’aller aux vêpres ; la compagnie s’y rend, non sans avoir fait attendre quelquefois les religieux qui s’y prêtent de bonne grâce. […] D’ailleurs, tout cela est à bonne fin. […] Mais, à prendre les choses telles qu’elles nous apparaissent en France à la fin du xve siècle, on remarque un mélange, une lutte très sensible entre le pédantisme et la licence, entre le raffinement et la grossièreté. Le joli petit roman de Jehan de Saintré, où l’idéal chevaleresque se peint encore au début dans ce qu’il a de plus mignon, et qui prétend offrir un petit code en action de la politesse, de la courtoisie, de la galanterie, en un mot de l’éducation complète d’un jeune écuyer du temps, ce joli roman est rempli aussi de préceptes pédantesques, d’articles d’un cérémonial minutieux, et, vers la fin, il tourne tout à coup à la grossièreté sensuelle et au triomphe du moine selon Rabelais.
Le vers régulier compte l’e à valeur entière, quoiqu’il ne s’y prononce pas tout à fait, sauf à la fin d’un vers. Pour nous qui considérons, non la finale rimée, mais les divers éléments assonances et allitérés qui constituent le vers, nous n’avons aucune raison de ne pas le considérer comme final de chaque élément et de le scander alors comme à la fin d’un vers régulier. Qu’on veuille bien remarquer que, sauf le cas d’élision, cet élément, l’e muet, ne disparaît jamais même à la fin du vers ; on l’entend fort peu, mais on l’entend. » Il a fallu citer ce passage pour montrer combien l’analyse des sons est difficile puisqu’un poète tel que M. […] L’e muet à la fin du vers, « on l’entend fort peu, mais on l’entend ». […] Voir la note sur le vers libre latin à la fin de ce chapitre.
Painlevé qui est mathématicien mais fin, les désigna à ses voisins avec ces mots : Deux poètes. […] Les fins logiques, par contre, nous échappent. […] On a donné comme le fin du fin, la fin des fins, la vie intérieure, on a conseillé au vivant le silence, l’immobilité. […] Nous nous contenterons de travailler à la fin de l’Immobile. […] De la découverte de l’Amérique à nos jours, la politique coloniale, à travers sa longue théorie de massacres, a toujours argué de fins confessionnelles.
Dix onces d’argent fin païoient alors un once d’or fin, et pour païer aujourd’hui en France un once d’or fin, il faut donner près de quinze onces d’argent fin.
Et en effet, dans les vers latins tout remplis des réminiscences et des locutions d’Horace et de Virgile, il n’y a pas, il ne peut y avoir ces traits fins et caractéristiques, la cheminée de mon petit village , le clos de ma pauvre maison , l’ardoise fine, qui est la couleur locale des toits en Anjou, et ce je ne sais quoi de douceur angevine opposé à l’air marin et salé des rivages de l’Ouest. […] Ils déchaînaient la guerre sur l’Italie pour leurs fins personnelles, et sans autre souci de ce qu’il en adviendrait à la barque de saint Pierre. […] Une surdité absolue ne lui permettait, vers la fin, de communiquer avec le monde que par écrit. […] Il semble qu’il ait eu le pressentiment de sa fin prochaine et qu’il se soit hâté de recueillir toutes ses gerbes avant de partir. […] Jacques Amiot, qui avait un français d’un coloris si vif et qui avait mis du rouge à Plutarque (entendez-le à bonne fin), semblait en effet avoir emprunté son nom au mot grec qui signifie vermillon, ἄμμιον.
Voilà la fin de la société politique, voilà le plan de Dieu, voilà l’œuvre de la législation, voilà la dignité de l’homme ; voilà le spectacle que la Divinité créatrice se donne à elle-même, depuis qu’elle a daigné créer l’homme jusqu’à la consommation des temps. […] Voyez comme le spiritualisme social se dégage déjà de la matière, et comme le véritable contrat social de la nature se spiritualise et se divinise en découvrant, non pas dans le corps humain, mais dans l’âme humaine, l’origine, le titre, l’objet, et la fin de la société politique ! […] Ce perfectionnement de l’homme par la société civile et politique s’accomplit, pour le corps, par le développement des industries matérielles, des moyens, des forces, des découvertes qui ont la vie terrestre pour fin. […] En un mot, le vrai contrat social, au lieu de donner pour fin à la société mortelle la mort, donne pour fin à la société spiritualiste sur la terre le sacrifice, et pour fin à la société divinisée après la vie l’immortalité ! […] Sayous donc furète avec beaucoup de loyauté et beaucoup de bonheur ces découvertes dans tous ces recoins du monde français, et nous fait des portraits fins, vrais, originaux, critiques de toutes ces figures d’hommes et de femmes qui gravitaient en ce temps-là dans la sphère de l’esprit français, de la langue française et de la philosophie française.
Fin du règne de Louis XIV. — Saint-Simon et Tacite. — § VI. […] Le correspondant n’y fournit guère que les formules de politesse du commencement et de la fin ; le corps de la lettre pourrait être adressé à tout autre. […] « Je ne fus jamais un sujet académique », dit-il à la fin de ses Mémoires. […] Fin du règne de Louis XIV. — Saint-Simon et Tacite. […] Saint-Simon était l’historien né de cette fin du règne de Louis XIV.
Et les antiques races disparaîtront, qui se sont flétries à l’Anneau d’Or ; Walhall, le burg des Dieux, sera détruit ; la Fin descendra, le Crépuscule, sur les Dieux. […] Menez ici son cheval, à fin qu’avec moi, il suive le Grand : car partager du Héros le très sacré honneur, est le désir de mon corps. […] par son plus vaillant acte, à toi si utile et désiré, tu vouais celui qui l’accomplissait, à la malédiction par qui tu tombes : il m’a dû, lui, le plus pur, trahir, à fin que Sachante devînt une femme. […] Car la Fin des Dieux, maintenant, s’encrépuscule : ainsi, je jette l’incendie en le burg resplendissant de Walhall. » Elle lance le tison dans le bûcher, qui, rapidement et clairement, s’allume. […] À la fin de cette première partie, M.
me disais-je, ma carrière est à sa fin, mon ambition, est morte… Aujourd’hui je pense comme hier, mais j’éprouve une certaine douceur à me raconter à moi-même, ces mois de désespoir ! […] qui vous force à répéter, trois ou quatre fois, la même question, à laquelle il répond à la fin, avec un effort ennuyé. […] Comme on userait la fin de son existence dans la mécanique consolante de la vie religieuse. […] Toute la nuit cette poitrine qui bat et soulève le drap… Dieu ne me ménage pas l’agonie de ce que j’aime, m’épargnera-t-il les convulsions de la fin ? […] comme je lui aurais tout caché, tout voilé, tout adouci, et comme je me serais appliqué à faire de la fin de sa vie, ce qu’aurait su en faire l’imagination d’une affection de mère — toute bête.
Et elle est perdue, ou bien elle va l’être : mais, ne redoutez pas, avec Fromentin, la fin vulgaire, et qui, d’ailleurs, n’est jamais une fin. […] C’est la fin, et c’est la leçon. […] Fromentin possède une science des valeurs comparées qui lui fait choisir le substantif raisonnable, l’épithète ordinaire, plutôt grise et, comme disait Sainte-Beuve, « l’expression fine et légère, pas trop marquée, caractéristique pourtant ». […] Et, à la fin du volume, rappelez-vous l’homme désillusionné, tombé de son rêve et à jamais meurtri. […] Par quels degrés, qui ne doivent pas correspondre exactement aux tentatives de Dominique, est-elle descendue peu à peu jusqu’à devenir le pauvre être égaré que nous voyons à la fin ?
Daté sur le manuscrit de la fin de l’automne 1926, le texte paraît à Marseille dans la revue d’André Gaillard, Les Cahiers du Sud n°6, avec un portrait de l’auteur par Tchelitchev ; l’achevé d’imprimer est du 5 décembre 1927. […] Crime contre l’esprit et reniement du plus précieux, la pensée devenue art d’agrément comme la mandoline de la fille de la concierge et, à la fin du compte, voleur volé, fausseté, ennui de qui a si fort voulu ne pas être dupe. […] Les fins logiques, par contre, nous échappent. […] Le premier verset est à la fin du Chant X (édition Gallimard, collection « Poésie » p. 142), le second, au début du chant I (éd. cit. p. 110). […] Depuis le Manifeste, publié en octobre 1924, selon la date (1926) portée à la fin de l’essai.
La fin de l’automne sépara tout ; Gibbon repartit pour l’Angleterre, mon père et ma mère pour la France. […] Nous nous assîmes sur nos talons pour attendre la fin de l’orage. […] Aussi j’y avais complétement renoncé sur la fin de sa vie. […] Il m’aima jusqu’à la fin. […] Elle se prolongea longtemps dans la nuit. « On a fait de moi un diseur de bons mots », me dit-il à la fin de la soirée ; « qu’en pensez-vous ?
Il n’y a pas à chercher finesse, et le soin qu’on met souvent à inventer un exorde, à trouver une entrée en matière, à hausser le ton dans la péroraison, et à finir par un mot fort ou fin, par un effet, ce soin est une puérilité. […] Pareillement ne croyez pas qu’il faille se guinder à la fin : point de grands mots, point d’emphase, point de tragédie : exposez votre conclusion ; si elle sort nécessairement de ce qui précède, si elle est mise dans tout son jour, il n’en faut pas davantage. […] On ne trouverait au reste la plupart du temps que des transitions plates, ou de fausses transitions, qui ne lient pas les choses, mais les phrases : comme sont toutes ces formules banales de rapprochement, de comparaison et d’opposition, qui s’appliquent à tout, pareilles aux crochets dont on raccommode les assiettes cassées ; porcelaine fine ou terre grossière, cela mord partout ; peu importe l’objet, pourvu qu’il ne soit pas entier.
Il ne put s’éloigner du gîte natal, qui lui devenait insupportable, sans que les ressources domestiques lui fussent parcimonieusement marchandées, ou même totalement refusées à la fin. […] Ma pensée ainsi plonge à la nage, Et sur ces mers sans fin j’aime jusqu’au naufrage. […] Après un court séjour à Rome (1831-1832) et un retour passager à Florence, Leopardi était allé s’établir à Naples sur la fin de 1833, déterminé par un ami dont le nom restera désormais inséparable du sien. […] Le début de la pièce ne l’indiquerait guère, quoique la fin semble le faire soupçonner. […] En voici la fin : « O caprices du sort !
Les unes, sociologiques, regardent l’intelligence comme un produit social et assignent à la connaissance une fin et une valeur exclusivement ou essentiellement sociales. […] Pour l’adepte de l’individualisme intellectuel la vérité peut être un simple moyen de satisfaction logique ou esthétique, sans aucun rapport nécessaire avec les fins sociales. […] On comprend maintenant pourquoi la question ne comporte et ne comportera pas, encore longtemps, de solution… Le processus de l’intégration sociale est loin d’avoir touché à sa fin. […] La fin à poursuivre est-elle le bonheur ou la grandeur ? […] Il semble donc que l’attitude spectaculaire implique, ainsi que le veut Schopenhauer, un état de détachement social, un renoncement de la volonté aux fins sociales.
Elle tenait sur toute chose à faire paraître ce qu’elle en avait de plus fin, à se détacher du commun, à briller dans l’élite. […] Ce fut la fin à quoi lui servit tout le reste. […] Il faut un peu d’illusion au train de la vie : quand on en sait trop le fin mot, la nature vous retire, parce que, rien qu’à le regarder d’un certain air, on empêcherait le drame d’aller. […] Il se créait ainsi des obstacles sur lesquels de moins fins et de moins délicats auraient sauté à pieds joints. […] L’Étude sur La Rochefoucauld annonce la guérison et marque la fin de cette crise, le retour à des idées plus saines dans lesquelles les années et la réflexion n’ont fait que m’affermir (1869).
Fin de l’inspiration épique. […] A la fin du xe siècle, la fécondité épique de notre race est épuisée. […] Le remanieur de la fin du xiie siècle, à qui M. […] Anonyme, qui mit en vers la vie de Charlemagne par Eginhard (fin du ixe siècle). […] Digby 23) écrit à la fin du xiie siècle, donc postérieur d’un siècle à peu près à la rédaction.
— Effectivement, » ajouta Béranger Vers la fin de 1803, Béranger ayant fait un paquet de ses meilleurs vers, idylles, méditations, dithyrambes, etc., etc., les adressa, en les accompagnant d’une lettre fort digne, à un personnage éminent d’alors. […] Il vit de plus que pour être entendu du peuple, auquel de toute nécessité beaucoup de détails échappent, il fallait un cadre vivant, une image à la pensée dominante, un petit drame en un mot : de là tant de vives conceptions si artistement réalisées, de compositions exquises, non moins parlantes que les jolies fables de La Fontaine ; tant de tableaux si fins de nuances, et si compris de tous par leur ensemble. […] Béranger a publié jusqu’ici quatre recueils : le premier à la fin de 1815, le second à la fin de 1821, le troisième en 1825, le quatrième en 1828. […] Durant quinze ans, unis d’un même zèle, Seul, vers la fin, pour sauver l’étincelle, À chaque avril, aux champs, sous les barreaux, Tu lui tressais les noms de ses héros, Mêlant aux fleurs le chardon qui harcèle ! […] Depuis que Béranger a vu qu’il pouvait devenir poëte à sa guise, en demeurant chansonnier, il s’est noblement obstiné à n’être que cela : un goût fin, un tact chatouilleux, une probité haute, l’ont constamment dirigé dans ses nombreux et invincibles refus.
Les théories, l’esthétique, c’est la fin des lectures. […] C’est un de ces cas où la fin justifie les moyens. […] Il reste indifférent et railleur devant les belles morts chrétiennes de ce temps-là, et ces fins de vie édifiantes par lesquelles on s’y préparait. […] A la fin, il les compare lui-même à une multitude de fous destinés à amuser un homme d’esprit. […] Arrivé à la fin des croisades, il respire.
Roger de Rabutin, a-t-il dit de lui-même, avait les yeux grands et doux, la bouche bien faite, le nez grand tirant sur l’aquilin, le front avancé, le visage ouvert et la physionomie heureuse, les cheveux blonds, déliés et clairs (tous les signes de haute et fine race). […] À ne juger les choses que littérairement, la façon de Bussy, seul point qui nous intéresse encore, laisse voir, au milieu des incorrections et des négligences, bien de la distinction, de la délicatesse, et se relève d’un tour fin, qui est déjà celui d’Hamilton. […] Les portraits de Mme de Châtillon, de Mme de Montglat, ont de cette même grâce demi fine et demi naïve. Cette Mme de Montglat, qu’il a le plus aimée, est présentée avec une complaisance toute particulière : Mme Bélise a les yeux petits, noirs et brillants, la bouche agréable, le nez un peu troussé, les dents belles et nettes, le teint trop vif, les traits fins et délicats, et le tour du visage agréable. […] L’esprit de Bussy n’était point de ceux que la fée a touchés en naissant, et qui se renouvellent jusqu’à la fin par une immortelle jeunesse.
Son ode à Louis XIII partant pour la Rochelle (1627), qu’il a faite à soixante-douze ans, est la plus complète de toutes, la plus hardie de composition, de style, d’images, et vers la fin la plus virilement touchante : Je suis vaincu du temps, je cède à ses outrages, Mon esprit seulement, exempt de sa rigueur, A de quoi témoigner en ses derniers ouvrages Sa première vigueur. Les puissantes faveurs dont Parnasse m’honore Non loin de mon berceau commencèrent leur cours ; Je les possédais jeune, et les possède encore À la fin de mes jours… Le ton de Corneille est déjà trouvé. […] Il y a quelquefois chez Malherbe une grâce fine et rare qui, au milieu de cette hauteur et de cette roideur lyrique, a tout son prix. […] Balzac, dans son xxxie entretien, ne nous le dit pas moins nettement ; après avoir parlé de cette première forme indigeste et avide qu’avait prise chez nous l’imitation des anciens : Les imitations de Malherbe, remarque-t-il, sont bien moins violentes, sont bien plus fines et plus adroites, il ne gâte point les inventions d’autrui en se les appropriant. […] Il est des lecteurs simples et à l’âme droite qui, touchés à première vue de ces paysages et de ces tableaux innocents et les ayant pris au sérieux, ont regretté que l’impression en fût ainsi détruite vers la fin et comme tournée en raillerie : ils voudraient retrancher les quatre derniers vers.
Beyle, et qui ont le plus goûté son esprit, sont heureux d’avoir à reparler de cet écrivain distingué, et, s’ils le font quelquefois avec moins d’enthousiasme que les critiques tels que M. de Balzac, qui ne l’ont vu qu’à la fin et qui l’ont inventé, ils ne sont pas disposés pour cela à lui rendre moins de justice et à moins reconnaître sa part notable d’originalité et d’influence, son genre d’utilité littéraire. […] Je nomme M. de Tracy parce qu’il fut un des parrains intellectuels de Beyle, que celui-ci lui garda toujours de la reconnaissance et lui voua, jusqu’à la fin, de l’admiration ; parce que l’école philosophique de Cabanis et de Tracy fut la sienne, qu’il affichait au moment où l’on s’y attendait le moins. […] Au sortir de l’École centrale où, sur la fin, il avait étudié avec ardeur les mathématiques, Beyle vint pour la première fois à Paris ; il avait dix-sept ans ; il y arriva le 10 novembre 1799, juste le lendemain du 18 Brumaire : date mémorable et bien faite pour donner le cachet à une jeune âme ! […] Il a les plus fines remarques sur le contraste du génie des peuples, sur la gaieté italienne opposée à la gaieté française : La gaieté italienne, c’est de la gaieté annonçant le bonheur ; parmi nous elle serait bien près du mauvais ton ; ce serait montrer soi heureux, et en quelque sorte occuper les autres de soi. […] Le fond de son goût et de sa sensibilité est tel qu’on le peut attendre d’un épicurien délicat : Quelle folie, écrit-il à un ami de Paris en 1814, à la fin de ses Lettres sur Mozart, quelle folie de s’indigner, de blâmer, de se rendre haïssant, de s’occuper de ces grands intérêts de politique qui ne nous intéressent point !
La comtesse de Boufflers (suite et fin.) […] Elle avait entouré la fin du prince des soins les plus constants et les plus tendres. […] « Mon mal est une diarrhée ou désordre d’entrailles qui m’a graduellement miné ces deux dernières années, mais qui, depuis ces six derniers mois, m’a visiblement entraîné à ma fin. […] Sa belle-fille, la comtesse Amélie, eut une fin mieux connue, mais non moins triste ; elle ne mourut qu’en mai 1825, à l’âge d’environ 74 ans. […] C’est grâce à lui qu’elles purent atteindre la fin du règne de Robespierre.
Le pasteur Arnaud y prononça cette prière : « Seigneur Jésus, toi qui as tant souffert et qui es mort pour nous, accorde-nous la grâce de pouvoir souffrir aussi et de sacrifier notre vie pour toi î Ceux qui persévéreront jusqu’à la fin seront sauvés. […] À la fin d’avril tout semblait terminé ; les troupes avaient ramassé plus de six mille prisonniers de tout âge et de toute condition qu’on poussait devant soi comme des troupeaux ; il ne restait plus que quelques malheureux échappés au carnage, des enfants perdus sur des hauteurs inaccessibles. […] À la fin du mois de juin, Catinat, dont c’était le pronostic, écrivait à Louvois : « La maladie et l’infection s’est mise dans ce malheureux peuple ; la moitié en périra cet été. […] On aime à croire que lorsque Catinat, sur la fin de sa vie, se promenait à Saint-Gratien en philosophe et sans épée, il se disait qu’il avait parfois employé cette noble épée à une œuvre plus qu’équivoque, et qu’il en avait un léger remords comme sage ou même comme chrétien. […] Des divers généraux que Louis XIV avait alors sous la main, nul n’était plus propre que Catinat à cette guerre du Piémont qui était devenue en quelque sorte sa spécialité, sa partie d’échecs et ses qualités, ses défauts même de trop de réserve et de prudence convenaient également aux fins proposées.
Dès la fin de 1788, ce n’était plus le roi qui parlait, c’était l’avocat consultant de la Couronne, « demandant conseil à tout le monde et ayant l’air de dire à tout venant : Que faut-il faire ? […] Vers la fin de mai 1789, Malouet fut fort étonné de se voir recherché de sa part, Mirabeau lui fit dire par deux de ses amis genevois, Du Roveray et Dumont, qu’il lui demandait un rendez-vous. […] Malouet n’en fut point informé d’abord, et quand il le fut en février 1791, et par Mirabeau même, il entra avec vivacité dans la discussion du plan ; mais Mirabeau touchait à sa fin, et il emporta avec lui les dernières espérances un peu sensées du parti monarchique. […] Vainement il essaye de fonder le club des impartiaux sur la fin de 80 et en janvier 90 ; puis la société monarchique, qui succède (mais pas immédiatement) à la tentative avortée du club des impartiaux et qui n’eut jamais que deux séances. […] Mais, s’il marche de mécompte en mécompte, Malouet ne se déconcerte pas trop ; il se rattache jusqu’à la fin aux branches de salut qui restent, et en même temps il dévie le moins qu’il peut de sa ligne moyenne jusque dans sa fidélité obstinée à la monarchie.
Il est très-permis alors de pénétrer dans les coulisses de cette scène où l’acteur tout le premier vous a introduit, et de lire, s’il se peut, avec l’impartialité du moraliste, sous le masque, de tout temps très-mal attaché, de celui que la popularité proclama un grand citoyen, et qui fut seulement un esprit supérieur et fin, uni à un caractère faible et à une sensibilité maladive. […] Il nous a semblé que, sans faire violence à la lettre et à l’esprit de ces documents, il n’était pas difficile d’y surprendre, d’y noter déjà dans leurs origines et leurs principes la plupart des misères, des contradictions et des défaillances qui n’avaient que trop éclaté plus tard, au su et vu de tous, dans cette fine nature. […] Au moment où elle se croyait remise en possession, la voilà jouée sous main par les lus daveugles mouvements ; et il ne lui reste alors d’autre ressource, pour se venger des tours qu’on lui joue chez elle et des affronts journaliers qu’elle subit, que de s’en railler et de se railler de tout, avec légèreté et bonne grâce, s’il se peut, avec un sourire d’ironie universelle : triste rôle, qui fut celui que l’histoire attribue à ce Gaston d’Orléans, à la fois spectateur, complice et fin railleur de toutes les intrigues qui se brisaient et se renouaient sans cesse autour de lui. […] Dès qu’il avait à expliquer quelque circonstance embarrassante et un peu humiliante de son passé, les Cent-Jours, cette folie la plus irréparable des siennes et qui faussa toute sa fin de carrière, les motifs qui, la veille encore, le poussaient, la burlesque tergiversation qui avait suivi, ou même lorsqu’il touchait quelques souvenirs plus anciens de sa vie romanesque et des scènes orageuses qui avaient fait bruit, sa raison toute honteuse prenait les devants, et il s’en tirait à force d’esprit, de verve à ses dépens, de moquerie fine : le genre humain à son tour n’y perdait rien. […] Quand je passerai quelque temps de suite à Gottingue, ce que je compte faire à la fin de l’automne, j’espère le voir beaucoup.
En effet, durant les quinze années qui suivent, jusqu’en 1693, il ne publia que les deux derniers chants du Lutrin ; et jusqu’à la fin de sa vie (1711), c’est-à-dire pendant dix-huit autres années, il ne fit plus que la satire sur les Femmes, l’Ode à Namur, les épîtres à ses Vers, à Antoine, et sur l’Amour de Dieu, les satires sur l’Homme et sur l’Équivoque. […] Boileau, selon nous, est un esprit sensé et fin, poli et mordant, peu fécond ; d’une agréable brusquerie ; religieux observateur du vrai goût ; bon écrivain en vers ; d’une correction savante, d’un enjouement ingénieux ; l’oracle de la cour et des lettrés d’alors ; tel qu’il fallait pour plaire à la fois à Patru et à M. de Bussy, à M. […] A cela près, et nos réserves une fois posées, personne plus que nous ne rend hommage à cette multitude de traits fins et solides, de descriptions artistement faites, à cette moquerie tempérée, à ce mordant sans fiel, à cette causerie mêlée d’agrément et de sérieux, qu’on trouve dans les bonnes pages de Boileau9. […] Daguesseau, l’abbé Renaudot, etc., etc., écrite par Valincour et publiée par Adry, à la fin de son édition de la Princesse de Clèves (1807). — Le fait est que Boileau, de bonne heure en possession du sceptre, passa la très-grande moitié de sa vie à converser et à tenir tête à tout venant : « Il est heureux comme un roi (écrivait Racine, 1698), dans sa solitude ou plutôt son hôtellerie d’Auteuil. […] Il est heureux de s’accommoder ainsi de tout le monde ; pour moi, j’aurois cent fois vendu la maison. » Ce qui pourtant explique qu’à la fin Boileau, devenu morose, l’ait vendue.
Bertrand, dans sa fantaisie mélancolique et nocturne, était fort atteint de ces diableries ; on peut dire qu’entre tous il était et resta féru du lutin, cette fine muse : Quem tu Melpomene semel…. […] La suspension du Provincial laissait Bertrand libre, et nous le vîmes arriver à Paris vers la fin de 1828 ou peut-être au commencement de 1829. […] Vers la fin de sa vie, l’ingénieux Bertrand s’occupait beaucoup, en effet, du daguerréotype et de le perfectionner. […] Mais ces longs efforts suivis n’allaient pas à son haleine, et, comme tant d’organisations ardentes et fines, c’est dans le prélude et dans l’escarmouche qu’il s’est consumé. […] Le premier numéro, qui parut le 1er mai 1828, contenait, de lui, une petite chronique de l’an 1304, intitulée Jacques-les-Andelys, et depuis lors presque dans chaque numéro, jusqu’à la fin de septembre, époque de la suspension du journal, il y inséra quelque chose.
Saint-Évremond demanderait une étude à part ; aujourd’hui nous ne voulons de lui que la faveur d’être introduits dans l’intimité de celle qui, pendant une si longue vie, renouvela tant de fois le charme, et dont l’esprit se perfectionna jusqu’à la fin. […] Avant d’en venir à être ce personnage presque respectable de la fin, Ninon avait eu une ou deux autres époques antérieures sur lesquelles je ne ferai que courir. […] Il ne faut ces jours-là qu’un prétexte et un accident pour que la société, la morale publique et générale, bravée dans ses principes, dans ses préjugés les plus respectables, se soulève à la fin et se livre à des représailles souvent brutales, mais en partie méritées. […] dit-elle, je ne laisse après moi que des mourants. » Sa repartie était prompte, irrésistible ; elle avait du fin, elle avait du léger, elle avait du piquant. […] C’était juste le moment où Ninon, cessant d’être la Ninon de la Fronde, de la régence et de sa première légèreté, devenait Mlle de Lenclos et passait au personnage qu’elle a de plus en plus perfectionné et soutenu jusqu’à la fin de sa vie.
Arrivé en province, à Moulins, il s’aperçoit aisément que la proscription ne l’y atteindra pas : il aurait même pu se montrer sans danger et reparaître, s’il n’y avait pas vu une espèce de bravade, et par conséquent un défaut de convenance : « Mais, ajoute-t-il, il faut être poli, même avec les révolutions. » On doit déjà saisir le ton de cet esprit fin, ironique, épigrammatique, et légèrement impertinent jusque dans les choses sérieuses : son mérite est de renfermer bien du bon sens et des vues justes sous cette forme-là. […] Si, en imprimant, il n’a rien ajouté ni arrangé à sa Correspondance, il a vraiment du mérite d’avoir dit au Premier consul, en l’engageant à se conserver pour mener à bonne fin et accomplir toute sa destinée : « Que l’homme de nos jours ne ressemble pas aux hommes fameux de l’Antiquité, qui n’ont fait que donner au monde une grande secousse dont le monde s’est ensuite tiré comme il a pu. » Cette Correspondance, dans ces premières pages, résume ce qu’il y a eu d’honorable et de digne de souvenir dans la vie de M. […] Sur ce chapitre du ridicule il a des observations fines et qui sont d’un vrai moraliste. […] Il essayait, il trouvait sur la situation quantité de mot fins, épigrammatiques, de ces définitions commodes et vives qui circulaient et qu’on répétait ensuite, qu’il répétait lui-même. […] Vers la fin, tout ne portait pas, il y avait du triage à faire.
Mazarin, qui l’avait démêlé dans les dernières années, lui avait donné en conversant des conseils d’homme d’État, que le jeune homme avait saisis aussitôt mieux que n’auraient fait bien des esprits réputés plus cultivés et plus fins. […] Saint-Simon, qui est venu sur la fin du règne et à une époque où l’esprit d’opposition reparaissait, n’a pas assez distingué ce premier moment d’entière et pure originalité royale chez Louis XIV. […] Quand ce monarque s’oublie et se néglige, il a la phrase longue, de ces phrases qui ont été depuis, l’apanage de la branche cadette et dont on ne voit pas la fin : c’est là où Louis XIV en vient quand il sommeille. […] Le pitoyable Louis XV, qui ne manquait pas d’esprit et dont on cite quelques mots piquants, avait dans l’habitude de la conversation des longueurs sans fin et du rabâchage ; c’était le style bourbonien dans ce qui était déjà son affaiblissement et son ramollissement. […] Il y portait « des grâces infinies, un tour noble et fin qu’on n’a vu qu’à lui ».
— et il en a élégamment caressé les museaux auxquels il avait affaire, mais ces museaux ne sont pas assez fins pour sentir l’impertinence de cette caresse, et, puisqu’on les renvoyait au chenil, ces affreux et hargneux doguins, ces Laridons administratifs, c’est avec un fouet de valet de chiens qu’il eût fallu les y ramener ! […] … Vous faites des coups d’État a la Richelieu, et vous voulez, comme lui, vous montrer évêque par des pièces qui, en ce genre, seraient enviées des maîtres… C’est un trait, que la manière dont vous parlez à votre troupeau de votre absence ; mais, il faut vous le dire, vous savez trop, à la fin, et vous ajoutez à la brutalité de l’étonnement ! […] X Encore une fois, ce fut celle-là qui acheva le mal commencé par les autres, et qui fut la fin de cette monarchie française d’une durée de dix-sept siècles ! […] Transgression de la loi des races royales qui menaient le monde et de l’hérédité qui les rendait inamovibles et éternelles, encore une fois, c’était la fin ! […] Le chevet touchait au billot… C’était la fin de toutes les coutumes et de toutes les traditions pour lesquelles ce vieux héros, comme l’appellerait Carlyle, ce vieux pair de Saint-Simon, qui n’entendait pas plus qu’on violât la pairie que la royauté, n’a cessé de se démener et de combattre !
Vous aimez Fénelon, vous chérissez ses grâces, son insinuation noble et fine, ses chastes élégances ; vous lui passeriez même aisément ce qu’on appelle ses erreurs : et Bossuet les a combattues, ces erreurs, non seulement avec, force, mais à outrance, mais avec une sorte de dureté. […] Son front élevé et plan laissait voir à travers une peau fine les veines entrelacées des tempes. […] Sa bouche s’ouvrait largement entre des lèvres fines ; ses lèvres frémissaient souvent sans parler comme sous le vent d’une parole intérieure que la modestie réprimait devant les hommes plus âgés. […] Et sans refuser la louange que méritent certains traits ingénieux et fins de ce portrait, je me permettrai de demander plus sérieusement : Est-il convenable, est-il bienséant de peindre ainsi Bossuet enfant, de caresser ainsi du pinceau, comme on ferait d’une danseuse grecque ou d’un bel enfant de l’aristocratie anglaise, celui qui ne cessa de grandir à l’ombre du temple, cet adolescent sérieux qui promettait le grand homme simple, tout esprit et toute parole ? […] Allez plutôt voir au Louvre son buste par Coysevox : noble tête, beau port, fierté sans jactance, front haut et plein, siège de pensée et de majesté ; la bouche singulièrement agréable en effet, fine, parlante même lorsqu’elle est au repos ; le profil droit et des plus distingués : en tout une expression de feu, d’intelligence et de bonté, la figure la plus digne de l’homme, selon qu’il est fait pour parler à son semblable et pour regarder les cieux.
Il ne se réveillait, vers la fin, que par éclairs et lorsqu’on lui parlait du passé et des malheurs de sa famille. […] Le mépris que cette entrevue fit naître pour ce prince mit fin au dessein qu’on avait de se servir de lui95. » Ne pouvant l’utiliser directement, on songea du moins à maintenir la race pour alimenter les espérances du parti. […] Vers la fin de la lettre que le cardinal d’York avait écrite à sa belle-sœur, il lui disait, par allusion à l’éventualité, si peu à prévoir, d’un rapprochement avec son mari : « Surtout ne dites jamais à qui que ce soit que vous ne voulez jamais entendre parler de retour avec votre mari. […] Saint-René Taillandier, s’est fort inquiété de la fin du Prétendant, qui mourut à Rome en 1788 ; il reçut dans ses derniers jours les soins pieux d’une fille qu’il avait eue d’une ancienne maîtresse, et qui se dévoua avec zèle à surveiller et à adoucir, s’il se pouvait, sa triste et dégradée vieillesse. […] Comme il s’est peint lui-même avec saillie et vérité dans un beau sonnet de la fin, à l’occasion du portrait peint que Fabre avait fait de lui !
Elles souffrent, elles pleurent, mais elles restent fines et presque élégantes. […] Cette fin lamentable des gens qui les mystifiaient ou les exaspéraient en leur parlant d’idéal, de dons inaccessibles, de vocation et de beauté intangible à leurs intelligences bornées, cette fin leur donne raison dans toute leur conception de la vie. […] Il nous semble étrange, certes, de voir à la fin du xixe siècle une telle mascarade affirmer impudemment sur les tréteaux la prétention de représenter la vie d’artiste ; il nous peine de voir ces rires cinglant le ridicule suspect de fantoches qui n’ont aucun droit à incarner un si noble rôle, et nous pensons avec amertume et colère à la superbe pauvreté de d’Aurevilly, de Baudelaire, de Villiers de l’Isle-Adam, de Henry Becque, de Verlaine, à cette sainte pauvreté héroïque compromise par un médiocre sentimental, par un malencontreux phraseur. […] Le bohème a sa fin dans son état transitoire lui-même ; il raconte toute sa vie qu’il va créer, jusqu’au jour où il prend l’attitude du vieux lutteur que la dureté de la vie a empêché de se révéler. […] Lorsque Georges Rodenbach parlait dans un salon, qui donc eût pensé atteindre à sa distinction souriante, à son charme fin ?
(Fin.) […] On sent le guide en peine et qui ne s’en tire qu’avec effort : on n’arrive qu’à la fin au pied de l’escalier qui conduit à la citadelle ; on le monte lentement et avec fatigue. […] En attendant qu’il fût connu, et que ses élégies, confiées à l’amour ou à l’amitié, dussent se répandre après sa mort par la bouche des admirateurs, on avait, à la fin du xviiie siècle, un goût croissant et plus ou moins bien entendu pour l’antique : c’est ce goût et presque cette mode que le Voyage du jeune Anacharsis est venu servir et accélérer. […] C’est ainsi que, vers la fin, dans le séjour à Délos, il n’a pu s’empêcher de se donner carrière : l’homme s’est révélé ; il a placé dans la bouche de Philoclès ses propres idées sur le bonheur, sur la société, sur l’amitié, et a introduit par extraits cet ancien petit Traité de morale qu’il avait composé bien des années auparavant pour le neveu de M. de Malesherbes. […] Barthélemy fut touché, mais refusa ; il se contenta de rester à ses médailles ; il revint même, vers la fin, à cette étude favorite avec quelque chose de ce renouvellement de goût que tout vieillard retrouve volontiers pour les premières occupations de sa jeunesse.
Comme dans une moralité satirique de la fin du Moyen Âge, le vieux monde qui se réveille, et qui, mal éveillé encore, se frotte les yeux, fait toutes sortes de maladresses et de balourdises, et cogne à tout coup le nouveau monde, qu’il croit absent, évanoui, et qu’il rencontre à chaque pas sans vouloir le reconnaître. […] On se demande, la Charte une fois promulguée, et dans les choses du gouvernement proprement dit, ce que faisait pendant toute cette année la prudence, la sagesse de Louis XVIII qui en a montré, en effet, depuis, et qui n’était pas alors affaibli de santé comme on l’a trop vu sur la fin : retranché derrière M. de Blacas et comme invisible, il disparaît profondément dans son fauteuil. […] Dès la fin de l’année 1814, nous dit M. de Viel-Castel, dont l’opinion compte d’autant plus qu’il ne se montre point favorable au régime impérial antérieur, il était évident pour tout le monde que les gouvernants n’étaient pas en accord avec le sentiment public, que les lois, les institutions qu’ils appliquaient avec plus ou moins de fidélité n’avaient pas leurs sympathies, et qu’un penchant irrésistible les entraînait, sinon à les violer, au moins à en éluder l’esprit. […] Royer-Collard si Louis XVIII, vers la fin, lorsqu’il accepta et subit les royalistes ultra (Villèle, Corbière), auxquels il avait résisté tant qu’il avait pu, avait bien toute sa tête. — « Il avait un peu baissé, me répondit M. Royer-Collard ; vers la fin il n’y avait plus en lui que ce qu’il était tout d’abord, le bel esprit, le petit esprit du xviiie siècle.
Vers la fin du xviiie siècle, en France, et à ne considérer que l’ensemble de la littérature régnante, l’étude de l’antiquité avait singulièrement baissé. […] oissonade cette fine parole du Comique ancien : « Non, tu ne me persuaderas pas, non, quand même tu me persuaderais. » L’interruption des études causée en France par la Révolution y ramena une sorte de renaissance ; l’antiquité un moment refoulée et comme anéantie reparut avec un éclat et une autorité qu’elle n’avait pas eus à la veille de la catastrophe. […] Depuis ce jour les critiques ingénieux et fins, ou même éloquents, n’ont pas manqué qui, par leurs écrits ou du haut des chaires, ont maintenu en honneur et divulgué de plus en plus l’esprit véritable de l’antiquité. […] Mais on ne comprend plus cela depuis déjà longtemps ; on est dans un changement à vue perpétuel ; on s’use dans des voyages sans fin ; l’esprit poétique a été comme le Juif-Errant. […] Ce scholiaste de Venise, en donnant beaucoup de détails sur les procédés, les libertés et les dissidences des grammairiens-éditeurs à l’égard d’Homère, introduisit, en quelque sorte, la critique moderne dans les secrets de ménage des Anciens : rien n’est plus périlleux que les secrets incomplétement saisis ; on les commente sans fin, on les pousse à perte de vue, on en abuse.
Ce qui suit n’est qu’une phrase nombreuse ; du reste, elle l’est à souhait, et sans affectation ni raffinement, par où elle est un vrai modèle : « Vous verrez dans une seule vie toutes les extrémités des choses humaines, | la félicité sans bornes aussi bien que les misères, | une longue et paisible jouissance d’une des plus nobles couronnes de l’Univers, | tout ce que peuvent donner de plus glorieux la naissance et la grandeur accumulée sur une seule tête, | qui ensuite est exposée à tous les outrages de la fortune ; | la bonne cause d’abord suivie de bon succès | et, depuis, des retours soudains, des changements inouïs, | la rébellion longtemps retenue, à la fin tout à fait maîtresse, | nul frein à la licence ; les lois abolies ; la majesté violée par des attentats jusqu’alors inconnus, | l’usurpation et la tyrannie sous le nom de liberté, | une reine fugitive qui ne trouve aucune retraite dans trois royaumes | et à qui sa propre patrie n’est plus qu’un triste lieu d’exil, | neuf voyages sur mer entrepris par une princesse malgré les tempêtes, | l’océan étonné de se voir traversé tant de fois en des appareils si divers et pour des causes si différentes, | un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli. » Cette période est composée de membres de phrase d’une longueur inégale, mais non pas très inégale, de membres de phrase qui vont d’une longueur de vingt syllabes environ à une longueur de trente syllabes environ et c’est-à-dire qui sont réglées par le rythme de l’haleine sans s’astreindre à en remplir toujours toute la tenue, et qui ainsi se soutiennent bien les uns les autres et satisfont le besoin qu’a l’oreille de continuité à la fois et de variété, de rythme et de rythme qui ne soit pas monotone. […] D’abord, pour peindre un règne heureux, des membres de phrases assez longs, se faisant bien équilibre les uns aux autres jusqu’à : « et depuis… ». — Ensuite, pour peindre l’anarchie, un rythme relativement brisé et heurté : Des retours soudains, des changements inouïs, | la rébellion retenue et à la fin tout à fait maîtresse, | nul frein à la licence, | les lois abolies. » — Enfin, pour peindre la bonace revenue, la période tombant et se reposant sur un rythme très net, très précis, presque de versification (un vers de 9, un vers de 10) et majestueux : « Un trône indignement renversé et miraculeusement rétabli. » Mais ici l’harmonie expressive ne fait que se mêler un peu et de temps en temps au nombre. […] Ils ne peuvent rester dans leur famille ; après avoir juré cent fois qu’ils ne s’exposeront plus à la mer, il leur est impossible de s’en passer ; comme un jeune homme ne se peut arracher des bras d’une maîtresse orageuse et infidèle. » Le magnifique effet rythmique de la fin est dû au contraste entre les lignes sans rythme du commencement et le rythme imprécis et flottant, mais singulièrement séducteur, de la fin : « comme un jeune homme, | ne se peut arracher des bras, | d’une maîtresse orageuse | et infidèle ». […] Je me suis toujours récité à moi-même la fin du Semeur de la façon suivante : L’ombre où se mêle une lueur, Semble élargir jusqu’aux étoiles Le geste auguste du semeur, C’est le sublustri noctis in umbra que j’avais dans l’esprit, qui me faisait altérer ainsi le vers de Victor Hugo.
… C’est peut-être le dernier combat que livrera l’Église pour la gloire du monde qu’elle a créé ou pour sa fin… Teste, qui est chrétien, et qui cherche à se faire avec des souvenirs une espérance, invoque l’Histoire à toute page de son livre, et rappelle les nombreuses et effroyables épreuves dont la Papauté est toujours sortie victorieuse. […] Évidemment, les pouvoirs, constitués royalement pendant tant de siècles, touchent à leur fin… Il y a encore des monarchies debout, mais elles tremblent sur leurs bases et elles sont capables de se précipiter demain dans le gouffre fascinateur des républiques. […] Ce serait ou la fin de la papauté, source religieuse de tous les pouvoirs politiques du monde, ou la fin du monde chrétien, c’est-à-dire du monde civilisé, qui disparaîtrait dans une incommensurable anarchie, pire que la Barbarie, car la Barbarie était disciplinée, et l’anarchie, c’est le chaos ! Un chrétien tremble toujours un peu devant ce grand mot : « la fin de l’Église ».
Lerminier a l’art d’exceller en ces sortes de statues qu’il dresse ; l’orateur, on le sent par lui, s’adresse volontiers aux masses comme le statuaire ; la solennité, l’ampleur, le sacrifice des détails, l’exagération poussée au colossal, leur vont à tous deux et sont conformes à leurs fins. […] » Nous lui concéderons son éloquent enthousiasme pour Frédéric, bien que nous doutions un peu qu’à la fin des âges ce nom doive se trouver dans le plus pur froment des mérites de l’humanité. […] que j’aime mieux cet intérêt nuancé de charme, cette sobriété ingénieuse et fine, cette parcimonie mordante, avec lesquelles M. […] Vers la fin du volume, M.
Heine, qu’on vient de publier, traite des événements politiques de la France depuis la fin de 1831 jusqu’à la fin de 1832. […] Heine pousse trop à l’effet de chaque jour ; s’il voit tel petit flot voisin plus gros et plus menaçant qu’il ne l’était en réalité ; si en un mot l’harmonie du temps et de l’histoire n’a point encore passé sur ces impressions successives et parfois discordantes, que de vérités en revanche, que d’observations fines et bien saisies il sème chemin faisant ! […] On mit la main, par bonheur, sur un maniaque énergique ; on le poussa, il fit son office, et lorsqu’à la fin il cassa sous l’effort, le danger était passé.
N’est-il pas naturel en effet que la Providence divine ayant pour instrument la toute-puissance, exécute ses décrets par des moyens aussi faciles que le sont les usages et coutumes suivis librement par les hommes… que, conseillée par la sagesse infinie, tout ce qu’elle dispose soit ordre et harmonie… qu’ayant pour fin son immense bonté, elle n’ordonne rien qui ne tende à un bien toujours supérieur à celui que les hommes se sont proposé ? Dans l’obscurité jusqu’ici impénétrable qui couvre l’origine des nations, dans la variété infinie de leurs mœurs et de leurs coutumes, dans l’immensité d’un sujet qui embrasse toutes les choses humaines, peut-on désirer des preuves plus sublimes que celles que nous offriront la facilité des moyens employés par la Providence, l’ordre qu’elle établit, la fin qu’elle se propose, laquelle fin n’est autre que la conservation du genre humain ? […] De cette manière, la Science nouvelle trace le cercle éternel d’une histoire idéale, sur lequel tournent dans le temps les histoires de toutes les nations, avec leur naissance, leurs progrès, leur décadence et leur fin.
Le petit nombre d’hommes qui restent à la fin, se trouvant dans l’abondance des choses nécessaires, redeviennent naturellement sociables ; l’antique simplicité des premiers âges reparaissant parmi eux, ils connaissent de nouveau la religion, la véracité, la bonne foi, qui sont les bases naturelles de la justice, et qui font la beauté, la grâce éternelle de l’ordre établi par la Providence. […] Sans doute les hommes ont fait eux-mêmes le monde social, c’est le principe incontestable de la science nouvelle ; mais ce monde n’en est pas moins sorti d’une intelligence qui souvent s’écarte des fins particulières que les hommes s’étaient proposées, qui leur est quelquefois contraire et toujours supérieure. Ces fins bornées sont pour elle des moyens d’atteindre les fins plus nobles, qui assurent le salut de la race humaine sur cette terre.
. — Je vous recommande à ce sujet la fin d’un article de la Revue des Deux Mondes du 15, page 1021, sur la différence entre O'Connell et Lamartine : « A changer O'Connell de place, etc. … » C'est très-joli. […] L'Athénée royal, l’ancien Lycée, fondé à la fin du xviiie siècle dans les années qui précédèrent la Révolution et où La Harpe avait commencé à professer son cours si célèbre ; cet Athénée qui revit le même La Harpe en bonnet rouge pendant la Terreur, puis repentant et faisant amende honorable de ses excès philosophiques ; cet Athénée pourtant qui était resté le centre de la philosophie du xviiie siècle, où les Garat, les Tracy, les Chénier, les Ginguené, les Daunou allaient causer du moins, quand ils n’y professaient pas ; qui eut la primeur des leçons de chimie des Lavoisier, des Fourcroy, et plus tard les cours de physiologie des Gall et des Magendie ; cet Athénée qui, sous la Restauration, était resté un foyer d’opposition libérale et l’antagoniste de la Société des Bonnes Lettres ; où Benjamin Constant jusqu’à la fin faisait des lectures ; où Mignet (il y a vingt ans) débutait par une leçon sur la Saint-Barthélemy qu’on lui redemandait d’entendre une seconde fois à huitaine (tant on la trouvait à la hauteur du moment)… eh bien !
Mais Parsifal a compris que pour mettre fin à la souffrance, il faut en tarir la source. […] Du jardin : « D’abord un principe général que l’on peut dire le caractéristique du wagnérisme : c’est une erreur de prendre pour fin dans l’art, la musique qui n’est qu’un moyen d’expression artistique, tandis que seule l’action est la fin véritable ! […] L’Art, œuvre de Tous, est la fin suprême de l’Humanité : la science lui est un moyen […] Edouard Schuré (1841-1929) est un philosophe et musicologue français, figure majeure du wagnérisme et de l’ésotérisme fin de siècle. […] Avec Shuré, le wagnérisme a aussi des liens avec les mouvements occultistes européens de la fin du xixe siècle.
Pour lui le murmure des flûtes est perpétuellement en éveil dans l’air léger, et la terre exhale sans fin un parfum de fruits mûrs. […] Et notez que le mouvement, la vie, la joie n’ont pas ici d’autre fin qu’eux-mêmes. […] Venu sous un ciel de feu pour savoir la fin de ses désirs errants, Loïc de Coëdigo n’y trouve qu’une déception âpre. […] Les romantiques ont assigné pour fin au poète l’exaltation de l’imagination. […] Or la nature est un ensemble de sensations qui s’écoulent et fuient sans fin.
Le romancier gracieux, qui a si souvent introduit dans ses ouvrages des figures de personnages aristocratiques en y mêlant une fine pointe d’ironie, n’a eu cette fois qu’à imaginer un personnage de plus, celui d’un homme de lettres né dans les rangs du peuple, aussi peu né que possible, mais avec des goûts distingués et une vocation d’homme de qualité, qui eût été abbé dans l’ancien régime, qui eût été toute sa vie le gentil abbé de l’hôtel d’Uzès et à qui il n’a manqué de nos jours, pour remplir cette destinée d’autrefois, que le titre et le petit collet. […] Un noble tableau du premier empire, une brillante image de la société sous la Restauration, un généreux et chaleureux hommage à l’empire actuel et à l’empereur, à la croisade italienne, grosse d’avenir, ont rehaussé le sujet et mis en jeu des sympathies diverses qui se sont confondues à la fin dans un seul et même applaudissement. […] L’Académie ne pouvant espérer de les comprendre jamais, ces talents ou même ces génies d’écrivains, dans ses appels et ses récompenses, ne peut vouloir les atteindre seulement par sa critique, si fine que soit cette critique, si spirituelle que soit l’épigramme.
Sous prétexte que toucher ou convaincre son lecteur, c’est sacrifier l’art en le subordonnant à une autre fin que lui-même, on vide son discours de toute vérité, que la raison, la conscience ou le cœur pourraient saisir : on poursuit une beauté toute matérielle et physique, que nul mélange du vrai, du bien, du beau moral même ne vient corrompre, et l’on travaille son style pour l’œil et l’oreille du public : on se fait ciseleur, coloriste ; on sculpte des phrases marmoréennes, on exécute d’étourdissantes variations ; on a une riche palette, un clavier étendu. […] Même si l’idée est fine, subtile, le style sera fin et subtil, en restant simple : Marivaux même, en dépit de sa réputation, parle souvent avec simplicité, parce qu’il rend de la seule façon possible, par les termes les plus exacts et les plus nécessaires, des pensées infiniment délicates et complexes.
À la fin du xviie siècle, à partir de 1685 environ, quand le génie du poète a été sacré par la mort, sa mémoire se relève, témoin Crébillon père qui le prend pour modèle et Fontenelle qui le vante par esprit de famille. […] La Harpe, écho docile du maître, répète et aggrave ces sévérités ; et cette diminution d’estime, dont Corneille est victime, dure jusque vers la fin. du règne de Louis XV. […] Aussi les rôles ont-ils été renversés : Racine a de nouveau grandi, pendant que Corneille était rabaissé par les juges attitrés de notre littérature ; ils ont préféré la psychologie fine aux grands sentiments et à la force d’âme, preuve en soit les articles de MM.
Les uns ont cru qu’elle n’étoit propre qu’à corrompre l’esprit ; les autres qu’elle avoit pour fin de l’instruire : mais les uns et les autres, au lieu de l’examiner en elle-même, se sont fondés sur l’usage différent que les hommes en ont fait. […] On voit seulement que son unique fin est de plaire. […] On insiste, et l’on dit encore d’après les anciens, que la poësie est un art, et que tout art a nécessairement une fin utile. […] Il n’y auroit ni commencement, ni milieu, ni fin dans son ouvrage ; et cependant l’auteur le croiroit d’autant plus sublime, qu’il seroit moins raisonnable. […] J’ai avancé au commencement de ce discours que le poëme n’avoit essentiellement d’autre fin que de plaire ; au lieu que dans l’ode je lui suppose le dessein d’instruire.
Par suite, toute la fin de la pièce est froide. […] Voici sa fin. […] Sylvain en fin de spectacle. […] Mais cet âge, il l’atteint, il en approche, à la fin. […] C’est un Lassouche plus fin.
Esprit marseillais et grec, du plus fin et du plus léger, il excelle à sentir le génie des temps. […] Thiers est l’homme qui a déployé le plus d’habileté pour amener insensiblement à ses fins, pour mouvoir et conduire les grandes assemblées. […] Il y a dans ses écrits une grande diffusion de talent, si je puis dire ; le talent, comme un air vif et subtil, y est disséminé partout, et ne s’y réfléchit guère avec splendeur et couleur à aucun endroit en particulier ; il craint de paraître viser à l’effet, il se méfie de l’emphase ; c’est tout au plus si par places il se permet des portraits proprement dits, tels que ceux du roi de Prusse Frédéric-Guillaume et de l’empereur Alexandre (pages 424-457), et encore il les fait alors, beaucoup plus fins et-spirituels que saillants et colorés. […] Thiers, au contraire, semble par moments s’être méfié davantage de sa plume, et il a redoublé, à l’égard des personnes, de précautions et de ménagements qui sont chez lui du meilleur, goût ; il y a mis proprement de la courtoisie ; mais le résultat, le fin mot est le même : l’impossibilité d’une durée pour ce premier essai de Restauration si mal conduit est également évidente.
Le désespéré, c’était Donoso, le plus ardent, le plus religieux, le plus saint des deux, que Guizot, qui avait ses raisons pour ne pas vouloir de prophètes, appelait, par dérision, un Jérémie ; et l’espérant, c’était Raczynski, lequel persiste (dit-il dans sa Correspondance) à croire « que le jour viendra où la France tendra les mains vers Henri V », mais sans donner de cette foi une seule raison historique, et qui a espéré non pas jusqu’à la fin, mais sans fin, et qui a vu la fin de sa vie avant la fin de son opiniâtre espérance !
Il aurait dû pourtant les frapper dans ces deux règles qu’ils établissent 1º cessante fine legis, cessat lex ; ils ne disent point cessante ratione ; en effet le but, la fin de la loi, c’est l’intérêt des causes traité avec égalité ; cette fin peut changer, mais la raison de la loi étant une conformité de la loi au fait entouré de telles circonstances, toutes les fois que les mêmes circonstances se représentent, la raison de la loi les domine, vivante, impérissable ; 2º tempus non est modus constituendi, vel dissolvendi juris ; en effet le temps ne peut commencer ni finir ce qui est éternel. […] Quoiqu’on dise que l’usufruit prend fin, il ne faut pas croire que le droit finisse pour cela, il ne fait que se dégager d’une servitude pour retourner à sa liberté première. — De là nous tirerons deux corollaires de la plus haute importance.
Prosper Brugière de Barante est né à Riom en juin 1782, d’une famille ancienne et considérée, qui, sur la fin du xviie siècle, ne fut pas sans payer son premier tribut aux lettres. […] Homme distingué d’ailleurs plutôt que précisément laborieux, de société plutôt que de cabinet, sachant et donnant beaucoup par la conversation, il appartenait à cette classe d’esprits éclairés que produisit avec honneur la fin du xviiie siècle. […] la critique littéraire à la fin du xviiie siècle, de cette époque éminemment philosophique, était devenue, chez la plupart des disciples, purement méticuleuse et littérale : elle ne s’attachait plus guère qu’aux mots. […] Traducteur des œuvres dramatiques de Schiller, il a mis en tête une notice développée, telle que la peut dicter une haute et fine raison. […] sM. de Barante père fut révoqué de sa préfecture de Genève à la fin de 1810.
Il est permis aujourd’hui de dire que, si Flaubert avait en horreur les prédications morales comme les effusions sentimentales, cependant ces vies étalées impassiblement devant nous laissent à la fin de la pitié et dégagent une leçon. […] Alphonse Daudet911, un fin Méridional, nature souple, nerveuse, séduisante, a subi l’influence de MM. […] Mais il n’a point de goût, ni d’aptitude aux fines études psychologiques. […] Emile Pouvillon917, esprit délicat et pénétrant, peint des paysans languedociens et gascons avec un très fin sentiment des harmonies de l’homme et du sol. […] Loti est un des grands peintres de notre littérature : il se place à côté de Chateaubriand, par la fine ou forte justesse des tons dont il fixe les plus mobiles, les plus étranges aspects de la nature.
Dans l’ordre des besoins et des fins économiques, l’homme le plus individualisé par ailleurs ne diffère pas essentiellement de ses voisins. […] Non seulement la même fin (le bien-être) s’impose à tous ; mais aussi en grande partie les mêmes moyens. […] Mais en règle générale une certaine communauté de fins et de moyens, de besoins, de désirs et de modes d’action s’impose en économie. […] Les différentes valeurs, instruction, science, richesse, culture artistique sont devenues des fins en soi, des entités sociales, objet d’un culte métaphysique et laïque. […] La science, estimée jadis comme un moyen de dominer les forces naturelles et considérée à ce titre comme un facteur important de culture est devenue, comme la richesse, une fin en soi.
C’est d’ailleurs ce sentiment qui m’a dicté le sonnet que vous connaissez : Je suis l’Empire à la fin de la décadence. […] L’élégance appliquée de du Plessys, les théories socialistes de Baju avaient bien, d’abord, jeté quelque défiance parmi cette paisible clientèle, mais on s’était vite rendu compte de nos intentions pacifiques et nos vers déclamés à mi-voix dans les coins, à la fin ne troublaient plus guère que la somnolence du garçon et de la dame de comptoir. […] Il s’était consacré, paraît-il, sur la fin, à des travaux de pure érudition. […] Mais la note fumiste était l’appât destiné à capter l’attention pour des fins plus sérieuses. […] Plus d’un encore se dépêche D’essayer d’entrer par la brèche, Mais Vanier, à la fin des fins, Eut seul de la chance à la pêche.
Mais je ne veux pas discuter moi-même, et j’aimerais simplement à montrer dans son vrai jour cet homme docte, aimable, poli, qui sut tout, tout ce qui pouvait être su alors, et qui est la dernière grande figure, et l’une des plus fines, de ces savants robustes d’un autre âge. […] Huet écrivait cela à la fin du xviie siècle : que penserait-il donc aujourd’hui, que science et paquebot, tout marche à la vapeur ? […] Vous avez les mains fort blanches et la peau fort fine… Pour de l’esprit, vous en avez assurément autant qu’on en peut avoir, et votre esprit ressemble à votre visage ; il a plus de beauté que d’agrément. […] En littérature ancienne, Huet était du meilleur goût, du plus sain et du plus fin, du plus délicat et du plus sévère : en français, il est sujet à se tromper, à confondre, à ne point marquer nettement les différences. […] Huet et Ménage s’étaient tous deux attelés à deux grosses besognes, Ménage à des observations sur Diogène Laërce, Huet à une traduction d’Origène, dont il avait retrouvé un manuscrit : ce sont de ces travaux qui font honneur à ceux qui les mènent à fin, mais qu’on maudit tout en les exécutant.
Ce n’est pas un homme de génie, ni d’un grand talent, ni qui ait en lui rien de bien particulier : c’est un esprit sain et fin, facile, actif, essentiellement éducable, ayant en lui toutes les aptitudes. […] Mais il ne mérite cet éloge que tout à la fin, et cela nous encourage ; nous sentons, en le lisant, que nous pouvons, sans trop d’effort et de présomption, arriver un jour comme lui. […] Mais Panurge, cette création la plus fine du génie de Rabelais, est tout autrement singulier que Gil Blas ; c’est un original bien autrement qualifié, et doué d’une fantaisie propre, d’une veine poétique grotesque. […] Sur la fin de sa vie il n’avait le plein usage de ses facultés que vers le milieu de la journée, et on remarquait que son esprit montait et baissait chaque jour avec le soleil. […] (Voyez la note à la fin de l’article.)
La fraîcheur et l’éclat, un éclat fin, nuancé et suave, en composaient une partie essentielle. […] On reconnaît vers la fin des Réflexions les vifs élans de cet amour tendre qui est en voie de se transformer en passion divine et en charité. […] Tout le monde part à la fin d’avril ; je pars aussi, mais c’est pour aller dans le plus sûr chemin du ciel. […] En entrant, elle se jeta aux genoux de la supérieure, en lui disant : « Ma mère, j’ai toujours fait un si mauvais usage de ma volonté, que je viens la remettre entre vos mains. » Sans attendre la fin de son noviciat, et le jour même de son entrée dans le cloître, elle fit couper ses cheveux, « autrefois l’admiration de tous ceux qui ont parlé de sa personne ». […] Âme et beauté toute fine et suave, elle a plus de Bérénice en elle que ces deux-là.
À la fin de Louis XIII et au commencement de Louis XIV, ce type et ce modèle s’était principalement formé d’après les héros et les héroïnes de Corneille et aussi d’après ceux de Mlle de Scudéry. […] Pendant plus de trente ans encore on lui parlera de ces sortes de projets à l’infini ; elle en parlera sans cesse elle-même, mais en enfant, sans jamais pouvoir se résoudre, et sans s’apercevoir à la fin que cette indécision éternelle devient une fable. […] On disserte des deux côtés là-dessus, et Mademoiselle, dans la discussion, fait preuve d’un esprit romanesque assez fin et distingué, élevé même par moments ; mais en tout, ici comme dans la Fronde, c’est le sentiment de la réalité, c’est le bon sens et la justesse qui lui manquent. […] C’est au nom du roi, et comme sous son invocation, qu’on s’aime et qu’on ose à la fin se l’avouer. […] Elle appartient, par son tour d’imagination, à la littérature de la fin de Louis XIII et de la Régence, à la littérature de l’hôtel Rambouillet, et qui n’a pas subi la réforme de Boileau ni celle de Mme de La Fayette.
Il semble qu’après l’heure de l’éclosion et celle de l’épanouissement, on soit à une fin de saison. […] Mais la fin de l’Épître est surtout heureuse ; le jeune compositeur s’y montre dévoré souvent du désir d’écrire, de composer pour son propre compte, tandis qu’il est obligé d’imprimer les autres : Hélas ! […] On nous assure pourtant qu’il était tout à fait revenu, vers la fin, de l’illusion que lui avaient faite certains poètes ou rimeurs matériels et mécaniques, et plutôt robustes que réellement puissants. […] Dans son recueil d’aujourd’hui, il y a une espèce de chant prophétique, intitulé : 1852, où résonnent bien des promesses magnifiques et creuses : Voici la fin de la misère, Mangeurs de pain noir, buveurs d’eau ! […] pouvez-vous soutenir sérieusement que 1852, par cela seul qu’il remet tout en question, sera la fin de toutes les misères ?
Le cruel et fin André Breton médite-t-il déjà la mort de son Maître — cœur singulier qui doit se chercher des chagrins et des remords pour cesser d’être, en la prison de cristal, le mystificateur ailé et l’elfe stérile ? […] Voir André Salmon, Souvenirs sans fin, op. cit. […] On se rappellera ici qu’Apollinaire était fin gastronome. […] Salmon évoque ce duel dans ses Souvenirs sans fin, op. cit. […] Le texte est repris presque intégralement dans ce numéro d’Action, de « Vols dialogués » à la fin de l’article.
Fuyons toutes les discussions qui tournent sans fin autour de ces entités en disant plus simplement qu’une idée est sociale lorsqu’elle est communément admise par les individus qui composent une société. […] Ceux-là mêmes qui ne s’accordent nullement sur les modes de l’intervention de l’État, semblent plus près de s’entendre sur sa raison d’être : les questions qui divisent sont des questions de « moyens » plutôt que des questions de « fins »4. […] Par où s’expliquerait la nécessité de faire également participer les individus différents à la surveillance d’un système d’institutions, qui a pour fin la juste appréciation des différences individuelles. […] En un mot, malgré toutes les survivances de l’esprit de la cité antique, à la fin de l’Empire romain, l’étranger a forcé les portes du droit, l’esclave va les forcer à son tour. […] Il n’en reste pas moins qu’avant de descendre à l’origine de nos sociétés modernes les idées égalitaires se sont montrées à la fin des sociétés antiques, et qu’en ce sens encore la civilisation gréco-romaine est bien la mère de la civilisation européenne.
Préoccupée, dès ses origines, d’accroître le nombre des Romains, elle fait efforts pour englober, vers la fin de son règne, l’humanité tout entière. […] Et l’on peut prévoir, nous dit-on, qu’à la fin du siècle elle aura augmenté de 230 millions depuis 1815, c’est-à-dire de 117 pour 10066. […] Déjà, de la fin du siècle dernier jusqu’en 1850, la vitesse moyenne des voyages avait triplé : elle a plus que triplé depuis 1850, avec la locomotive. […] Ainsi, le grand nombre même des individus agglomérés dans les vastes groupements modernes serait une raison pour que chacun d’eux se sentit porté à se poser comme « fin en soi ». […] L’élargissement des mœnia mundi conduit les hommes au respect du for intérieur : les fins dernières deviennent les fins intimes.
Après les Cent-Jours, à la fin de 1815, licencié avec ce corps par trop aristocratique des compagnies rouges, il entra presque aussitôt (mars 1816) dans la garde royale à pied avec le grade de sous-lieutenant. […] M. de Vigny aura jusqu’à la fin, et même dans sa période déclinante, de ces beaux vers larges qui signent sa poésie. […] Molé, les supériorités poétiques de M. de Vigny sont hors de cause et demeurent hors d’atteinte ; mais dans les sphères humaines et même littéraires, c’est quelque chose aussi qu’un esprit fin, un esprit juste et un bon esprit. […] Il revient, vers la fin, à sa maison de berger, qui est, il faut en convenir, un véhicule plus poétique que commode ; mais de beaux vers font tout pardonner. […] J’ai reçu une lettre charmante de l’auteur ; mais, comme il met les numéros tout de travers, elle ne m’est parvenue qu’après des courses sans fin.
Le désespoir croît, et à la fin la rêverie devient vision : « Mort, mort, mort depuis longtemps ! […] Et que cette émotion est fine ! […] Mais qu’ils sont fins, et que leur esprit est libre ! […] Tant de dons précieux, un esprit si fin, un tact si délicat, une fantaisie si mobile et si riche, une gloire si précoce, un si soudain épanouissement de beauté et de génie, et au même instant les angoisses, le dégoût, les larmes et les cris ! […] Yet it shall be : thou shalt lower to his level day by day, What is fine within thee growing coarse to sympathise with clay.
» et à la fin, impatientée, jetait : « Ah ! […] — nous accorde quelques descriptions faites avec les nerfs assez bien, et finit en nous disant que la fin n’a pas d’intérêt pour lui, parce qu’il a lu Sainte Thérèse. […] Une des plus tristes fins du monde, au reste, que la fin de ce comédien de l’insensibilité, claquemuré entre deux vieilles governess, lui rognant le boire et le manger. […] Et maintenant dans les oreilles du vivant, le mot la mort, sa mort, ça va être l’effet et la fin de toutes les phrases de l’avocat général faisant son métier, de toutes les phrases de son défenseur s’efforçant d’agir dramatiquement sur la pitié du jury. […] * * * — L’aventure avec Sainte-Beuve, depuis le commencement jusqu’à la fin, en sa bizarrerie.
C’était en Italie, à la fin de ma jeunesse. […] Le poème s’ouvrait aux portes de l’Éden et se terminait à la fin de la terre par l’explosion du globe, rendant toutes ses âmes purifiées, divinisées par la miséricorde de Dieu, et lançant ses gerbes de feu dans le firmament comme les flammèches d’un bûcher qui se consume lui-même après l’holocauste accompli. […] Les premières traductions qu’on en donna en France, à la fin du dernier siècle, ne sont que des paraphrases enluminées ou affadies ; il est impossible d’y trouver trace de l’original : ce sont des dentelles sur le corps d’Hercule. […] Je ne sais quel sort attend ce livre, ni s’il s’achèvera, ni si j’atteindrai la fin de cette page qui fuit sous ma plume ; mais j’en sais assez pour y mettre le reste, quel qu’il soit, de mon ardeur et de mes jours. […] Entre le matin et le soir vous m’avez conduit à ma fin.
Toutes les énergies de l’âme ont pour fin la tendresse. […] Les Stances sont une fin. […] Et pourtant, à la fin, quelle nostalgie vers un soleil qui n’est pas fait pour lui. […] Voir André Salmon, Souvenirs sans fin, op. cit. […] L’expérience prend fin au bout d’un an, faute d’argent.
(Fin.) […] D’un autre côté, La Motte et ses sectateurs étaient perpétuellement amenés à confronter la forme et le genre de beautés d’Homère avec l’idée d’une certaine exactitude de raisonnement et de tour, d’une certaine précision ingénieuse et fine qu’ils avaient dans l’esprit et qui prévaudra au xviiie siècle : eux aussi, ils avaient leur moule favori et leur patron. […] Condillac est le La Motte de la philosophie : c’est le même genre de paradoxe, exact, fin, artificiel et mince. […] Elle publia, avant la fin de cette même année 1714, son livre intitulé Des causes de la corruption du goût, une des productions solides de l’ancienne critique française, et où il y a plus d’esprit qu’on ne pense : La douleur, dit-elle en commençant, de voir ce poète si indignement traité, m’a fait résoudre à le défendre, quoique cette sorte d’ouvrage soit très opposée à mon humeur, car je suis très paresseuse et très pacifique, et le seul nom de guerre me fait peur ; mais le moyen de voir dans un si pitoyable état ce qu’on aime et de ne pas courir à son secours ! Son défaut principal dans cette réponse où il entre tant de bonnes raisons de détail, c’est de pencher tout entière d’un côté, de ne voir que l’Antiquité et rien de plus, de crier sur cette fin de Louis XIV à la décadence des lettres et à l’invasion de l’ignorance parce que la forme du savoir est près de changer, de croire « que c’est l’imitation seule qui a introduit le bon goût parmi nous », et de ne tenir aucun compte du génie naturel qui a mille façons de se produire dans la suite des âges et qui recommence toujours.
Preuss, historiographe de Brandebourg, se poursuit et touche à sa fin. […] Un jour que le prince Guillaume a essayé de le faire fléchir à je ne sais quelle occasion et de le faire transiger, il lui écrit (août 1750) : Si vous voulez accepter un conseil que mon amitié vous donne, c’est de ne pas trop remuer une affaire qui à la fin pourrait devenir fâcheuse. […] Frédéric, vers le même temps, déclarait à son frère qu’il s’était proposé de ne point l’abandonner à lui-même avant de lui voir un caractère fixe et assuré. — Ces premières mortifications, ces rudes remontrances laissèrent des traces indélébiles dans une nature plus réfléchie et plus fine que généreuse. […] Frédéric était en bonne veine sur cette fin d’année 1757. […] La fin de la campagne de 1759 fut un des crève-cœur du prince Henri et devint l’un de ses griefs les plus amers, l’une de ses causes les plus durables de rancune contre son frère.
Son théâtre complet traduit par M. le marquis du Belloy (suite et fin.) […] Remarquez, dirai-je à ceux qui voudraient suivre de près le texte, cet expectatum qui marque si bien la longueur de l’attente, ce tamen rejeté si joliment à la fin. […] Ils rappellent et réfléchissent dans leurs écrits cette plaine de l’Attique, d’une maigreur élégante et fine, d’un ciel transparent. […] Il n’a pas de ces. mots, de ces traits qui sortent à tout instant du rang, et qui semblent dire avant la fin : Plaudite. […] Ne confondons pas les tons, comme on le fait perpétuellement de nos jours ; le goût est dans ces distinctions fines.
La double opinion de ceux qui préfèrent ouvertement Corneille à Racine et de ceux qui, au contraire, préfèrent incomparablement Racine à Corneille, ou encore le suffrage impartial et équitable des arbitres entre ces deux illustres rivaux, ont été exprimés d’une façon heureuse et sans réplique par ces plumes fines et d’une qualité rare, Saint-Évremond, Fontenelle, Fénelon, Vauvenargues, La Bruyère, Voltaire, même La Harpe ; nous nous tourmentons fort pour dire autrement ; nous ne dirons jamais mieux ni aussi bien. […] Cette œuvre méritoire et d’un si grand labeur, entreprise à bonne fin, pour l’honneur des Lettres, est digne de tout encouragement et de tout éloge. […] Un fin chercheur, M. […] Les plus fins sont conduits plus loin qu’ils ne le veulent, et ne savent plus où s’arrêter. […] iii-8° 1861). — Pour les objections faites à ce livre et les réponses, j’ai remarqué, au moment de la publication, quelques articles bons à noter, une discussion fine et vive de M.
Mme de la Fayette arrive à la Princesse de Clèves, type du roman classique, fine étude de passion vraie, par Zayde, roman héroïque et précieux, qui amalgame les aventures impossibles et les grands sentiments : elle abrège Mlle de Scudéry avant d’être l’émule de Racine. […] Ce grand seigneur académicien, qui avait la passion des lettres, de l’esprit, et du style exact, et qui écrivait avec une précision si fine, encore qu’un peu sèche, ne se rangea jamais complètement au parti de Boileau. […] Lié avec Mme de Scudéry, tenant par sa jeunesse au monde précieux, Bussy se trouve sur la fin de ses jours tout proche de Perrault et de Fontenelle, trop grand seigneur et trop bon esprit pour s’embrigader dans un parti littéraire, mais insensiblement et naturellement porté de ce côté par la pente de son esprit. […] Bouhours, l’auteur des Entretiens d’Ariste et d’Eugène, et de la Manière de bien penser sur les ouvrages de l’esprit, ce fin jésuite, tout en nuances, qui, en proscrivant l’enflure, l’entortillement, la mièvrerie, recommandait l’esprit, la délicatesse, la noblesse, dont l’idéal était le naturel affiné, « le vrai orné », et qui enfin louait les anciens, mais non jusqu’à les préférer aux modernes. […] En Italie, où, quand on est las du cavalier Marin, on a l’art encore si fin du Tasse ou de Pétrarque et le grand art de Dante, l’influence de l’Art poétique s’exerce surtout sur le poème dramatique ; ailleurs elle embrasse tous les genres de poésie.
Plus de repentir du Créateur devant une création mauvaise ; plus de péché originel et d’humanité déchue : le monde est bon, l’homme est bon, les fins du monde et de l’homme sont bonnes ; et le monde et l’homme vont spontanément par une intime impulsion de leur nature vers ces tins qui sont bonnes. […] Il n’a pas le sens de l’art, si l’on entend par là l’adoration des formes harmonieuses et fines : la grâce souveraine de l’être équilibré dans sa perfection, la calme aisance dont il se possède en jouissant de soi, ne semblent pas l’avoir touché. […] Biographie : François Rabelais, né à Chinon à la fin du xve siècle, des cordeliers de Fontenay-le-Comte passe aux bénédictins de Maillezais : il étudie la médecine à Montpellier, est attaché en 1532 à l’Hôtel-Dieu de Lyon, fait imprimer divers ouvrages d’érudition et de médecine, des almanachs, et enfin Pantagruel et Gargantua. […] Il publia à Paris en 1533 son Cymbalum mundi, qui faillit faire brûler l’imprimeur Morin ; il le réimprima audacieusement à Lyon à la fin de la même année. […] Par ex., fin de la Nouvelle V, le livre III de Pantagruel est cité.
Le roman à la fin du xviiie siècle. […] Mais partout où l’on aime à s’arrêter, partout où l’on trouve une fine satire des sottises humaines, de chaudes peintures des mœurs du temps, soyez sûr que les sources de Gil Blas doivent se chercher dans la littérature française, et dans la société française. […] Lesage publie en 1733 la fin de son roman : il répète la vie politique de Gil Blas, et le présente avec Olivarès dans les mêmes rapports où il était avec Lerme. […] Marianne est une petite personne, honnête d’instinct, fine d’esprit, sensible, vaniteuse, coquette : un type féminin, mais une femme. […] Comme elle lit en elle-même, Marianne est fine à déchiffrer les autres : elle fait des portraits, qui feraient honneur à un psychologue ; il y a bien du cailletage féminin dans l’abondance de son développement, mais bien de la précision fine sous le cailletage.
A la philologie se rattache la fine et suggestive Histoire de la littérature grecque 935 de MM. […] Dans son œuvre impartiale et objective, il a porté un fin sentiment de l’originalité des hommes, des nations et des époques, une sûre intuition des mouvements intimes qui transforment incessamment les réalités en apparence les mieux fixées. […] Faire de la vérité le but de la pensée, du bien la fin de l’action, le vrai étant l’exclusion du miracle, et le bien l’exclusion de l’égoïsme : on peut juger comme on voudra cette philosophie, on n’a pas le droit d’y voir un jeu de dilettante indifférent. […] Parmi les gens du monde, Mme de Rémusat, avec quelque diffusion et sans grande force de pensée, en a écrit de charmantes, qui sont d’un esprit éclairé, agile, fin connaisseur du monde : mais les plus originales, je crois, sont celles de ce Doudan947 qui vécut précepteur, puis ami, dans la famille de Broglie. […] Boissier (né à Nîmes en 1823), professeur au Collège de France et à l’École Normale supérieure : Cicéron et ses amis ; l’Opposition sous les Césars (1875) ; la Religion romaine d’Auguste aux Antonins (1874) ; Promenades archéologiques (1880-1886) ; la Fin du paganisme en Occident : 9 vol. in-18, Hachette.
L’oubli est si complet que, quand plus tard, en pleine période humaniste, Leontio Pilato entreprend, sous les auspices de Boccace, de traduire en latin l’Iliade et l’Odyssée, il ne parvient pas à mener son travail à bonne fin. […] C’est seulement à la fin du Moyen-Âge, quand la prise de Constantinople a chassé en Occident les savants byzantins, quand après les brillants tournois de Roscelin et de saint Anselme, d’Abélard et de Guillaume de Champeaux, de saint Thomas et de Duns Scot, la scolastique est morte d’épuisement sans avoir pu résoudre son insoluble problème, que les longs travaux des humanistes ramènent au premier plan la culture antique. […] La Renaissance n’est autre chose que la fin provisoire de cette civilisation et son remplacement par une autre, dont les racines, pour être plus éloignées, étaient moins profondes, mais qui gardait l’avantage d’avoir atteint, dans une période antérieure, son entière floraison. […] Ce retour à l’antiquité qui, du xvie siècle à la fin du xviiie , marque l’orientation de la pensée moderne, n’a pas eu les mêmes caractères de force et de généralité dans les divers pays. […] Je n’insisterai pas davantage sur des aperçus que nous ne pouvons songer à réaliser pour le moment : si je vous les ai signalés, c’est seulement pour vous indiquer avec plus de précision la voie dans laquelle nous entrons et les fins auxquelles nous tendrons.
Cette fois, c’est l’ami de Chaulieu, c’est La Fare qui, dans ses curieux Mémoires, va nous dire le fin mot : Quoique le roi fût effectivement en danger, il ne voulait pas qu’on le crût. […] Il y avait loin de ce premier La Fare, débutant avec tant d’avantages, à celui que Saint-Simon nous représente vers la fin, d’une grosseur démesurée, grand gourmand, à demi apoplectique, dormant partout, et (ce qui était surprenant) se réveillant net de manière à reprendre le propos là où il le fallait. C’est ainsi que la débauche, il faut le dire, et la paresse encore plus que l’âge, avaient métamorphosé cet épicurien trop pratique, cet homme d’ailleurs d’un esprit si fin, d’un jugement si excellent, qui avait combattu brillamment auprès de Condé à Seneffe, et qui, jeune, avait mérité la confiance de Turenne. […] Mais ceux qui remarquaient et dénotaient cette corruption sensible de la fin du grand règne étaient eux-mêmes une partie profonde de cette corruption. […] On sait que Mme de Coulanges prétendait qu’il n’avait jamais été amoureux, pas même de Mme de La Sablière ; cet amour avait été pour beaucoup dans les raisons qu’il avait eues de quitter de bonne heure le service : « Il se croit amoureux, disait Mme de Coulanges, mais c’est tout simplement de la paresse, de la paresse, et encore de la paresse. » Sa fin a trop justifié ce spirituel pronostic.
Arrivé à Paris à la fin de 1818, l’abbé Gerbet entra au séminaire de Saint-Sulpice ; mais sa santé, déjà délicate, ne lui permettant pas d’y faire un long séjour, il s’établit comme pensionnaire dans la maison des Missions étrangères, où il suivait la règle des séminaristes. […] En abordant M. de Lamennais, il sentit, sans se l’avouer peut-être expressément, que ce talent vigoureux, hardi, qui ouvrait comme de vive force des vues et des perspectives, avait besoin tout auprès de lui d’une plume auxiliaire, plus retenue, plus douce, plus fine, d’un talent qui lui ménageât des preuves, qui remplit les intervalles et couvrît les côtés faibles, qui ôtât l’aspect d’une menace et d’une révolution à ce qui ne prétendait être qu’une expansion plus ouverte et un développement plus accessible du christianisme. […] L’auteur commence par rechercher historiquement les idées générales, universellement répandues dans l’Antiquité, de sacrifice, d’offrande, de désir et de besoin de communication avec un Dieu toujours présent, qui ont servi de préparation et d’acheminement au mystère ; mais, au milieu des digressions historiques et des distinctions dogmatiques fines ou profondes, il mêle à tout moment de belles et douces paroles qui sortent de l’âme et qui sont l’effusion d’une foi aimante. […] Je pourrais multiplier les citations, si celles de ce genre étaient ici convenables et s’il ne fallait renvoyer cette lecture à la méditation solitaire des lecteurs ; je recommande, au nombre des pages les plus belles et les plus suaves dont puissent s’honorer la langue et la littérature religieuse, toute la fin du chapitre viii. […] Voilà la fin de l’histoire de l’homme en ce monde.
À la table de la rédaction s’asseyaient journellement : Murger à l’air humble, à l’œil pleurard, aux jolis mots de Chamfort d’estaminet ; Aurélien Scholl, avec son monocle vissé dans l’orbite, ses colères spirituelles, son ambition de gagner la semaine prochaine 50 000 francs par an, au moyen de romans en vingt-cinq volumes ; Banville, avec sa face glabre, sa voix de fausset, ses fins paradoxes, ses humoristiques silhouettes des gens ; Karr, toujours accompagné de l’inséparable Gatayes. […] Dimanche 20 février Un jour de la fin du mois de décembre dernier, Villedeuil rentrait du ministère en disant avec une voix de cinquième acte : — Le journal est poursuivi. […] Nous attendions, ainsi que des gens menacés de la justice d’une chambre correctionnelle sous un Empire — nerveux et insomnieux pendant de longues semaines — lorsque dans la fumée de tabac d’une fin de dîner d’amis, tombaient chez nous les assignations. […] Et il y avait des relations non encore brisées entre Rouland et les Passy, qui parlaient chaudement en notre faveur, et le samedi 19 février, le président de la 6e chambre donnait lecture, à la fin de l’audience, du jugement dont voici le texte : « En ce qui touche l’article signé Edmond et Jules de Goncourt, dans le numéro du journal Paris, du 11 décembre 1852 ; « Attendu que si les passages incriminés de l’article présentent à l’esprit des lecteurs des images évidemment licencieuses et dès lors blâmables, il résulte cependant de l’ensemble de l’article que les auteurs de la publication dont il s’agit n’ont pas eu l’intention d’outrager la morale publique et les bonnes mœurs ; « Par ces motifs : « Renvoie Alphonse Karr, Edmond et Jules de Goncourt et Lebarbier (le gérant du journal) des fins de la plainte, sans dépens. » Nous étions acquittés, mais blâmés. […] Sa femme, fine, délicate, nerveuse, avec de beaux grands yeux noirs, semble une sorte de réduction de Mme Roland dont elle a l’exaltation républicaine, mais dans un petit corps plein de grâce parisienne, toutefois de la grâce un peu rêche de la bourgeoise distinguée.
Cependant l’âge de l’épopée touche à sa fin… Une religion spiritualiste se glisse au cœur de la société antique… Elle enseigne à l’homme qu’il a deux vies à vivre, l’une passagère, l’autre immortelle ; l’une de la terre, l’autre du ciel. […] Et si le drame est « la poésie complète », c’est-à-dire définitive, allons-nous faire des drames jusqu’à la fin des temps ? […] Vers 1898, à la suite de nombreuses lectures, je crus constater une décadence grandissante du roman français et recueillis une série de notes intitulées « fin du roman ». […] — Pour répondre, il me faut anticiper, en peu de mots, sur des constatations ultérieures, qui concernent la genèse, le développement et la fin de ce que j’appelle les « principes directeurs ». […] Je les mettrais tous, au commencement ou à la fin de chaque période, dans un chapitre consacré aux idées et aux conditions générales, et je ne les nommerais ailleurs, dans les chapitres consacrés à l’art, que très brièvement.
Ce premier acte est habilement conduit ; il a de jolis mots, de jolies scènes, des coups de pinceau assez fins. — Lorsque le second acte commence, l’attention est parfaitement éveillée. […] Depuis quand le jeune comte de Vurzbourg est-il amoureux d’Amélie de Moldaw, qu’à la fin du second acte il maudissait et détestait avec une sorte de rage ? […] Scribe y songe : la haute muse comique, qui à la vue des excès du vaudeville est blessée au cœur et nous boude avec raison, a tendu la main à l’auteur de la Camaraderie, et le protégerait de préférence à beaucoup d’autres, si, au lieu d’éparpiller ses forces, il s’appliquait à les réunir ; s’il livrait plus souvent de véritables combats, au lieu d’escarmouches sans fin ; s’il donnait à son observation plus d’étendue et de profondeur, et s’il ne dédaignait pas aussi ouvertement cette puissance ombrageuse qui ne se laisse captiver que par de continuels sacrifices, mais qui seule aussi peut faire vivre l’écrivain : c’est du style que je veux parler.
Il a, comme on le verra, son exposition, son milieu et sa fin. […] Plus tard, nous le croyons, lorsque plusieurs autres parties de ce livre auront été publiées, on apercevra le lien qui, dans la conception de l’auteur, rattache la Légende des Siècles à deux autres poëmes, presque terminés à cette heure, et qui en sont, l’un le dénouement, l’autre le couronnement : la Fin de Satan, et Dieu. L’auteur, du reste, pour compléter ce qu’il a dit plus haut, ne voit aucune difficulté à faire entrevoir dès à présent qu’il a esquissé dans la solitude une sorte de poëme d’une certaine étendue où se réverbère le problème unique, l’Être, sous sa triple face : l’Humanité, le Mal, l’Infini ; le progressif, le relatif, l’absolu ; en ce qu’on pourrait appeler trois chants, la Légende des Siècles, la Fin de Satan, Dieu.
Contrepartie du fin et de l’héroïque : Saint-Amant : les romans comiques et bourgeois ; Scarron et le burlesque. […] On peut dire que le « monde » français n’est qu’une réduction et une adaptation de la vie de cour italienne, comme notre honnête homme, l’homme universel de Pascal, réalise, avec une élégance moins fine et moins riche, l’homme complet, idéal de l’Italie de 1500. […] Mais jusqu’à la fin du siècle, en somme, la force et la fougue seront sensibles sous la politesse. […] Le vrai dans les sentiments, c’était bien fin pour qu’on y vînt d’abord ; et puis on n’était pas encore assez persuadé, ni par d’assez rudes expériences que les grands sentiments n’étaient pas le vrai. […] Si les femmes font un peu les renchéries, les hommes, après avoir poussé les beaux sentiments et cherché le fin du fin, ne haïssent pas de rire gros, comme des ruelles ils vont aux cabarets.
Quelle suggestion d’idées nouvelles sur l’origine et la fin des êtres, sur le principe et la destinée de l’homme ! […] Quand nous parlons de cause, de substance et de fin, nous employons des notions et des principes qui ne sont applicables « qu’aux objets dont l’essence est assimilable à l’essence humaine ». […] Il poursuit une fin que son passé renferme. […] Elle ruse en nous et avec nous pour arriver à ses fins ; elle nous trompe nous-mêmes sur la sympathie, sur l’amour, qui au fond ne sont que l’égoïsme ; son art est de jeter sur ces instincts grossiers je ne sais quel voile d’idéal qui en cache la vulgarité. […] Car l’ordre nécessaire, ou le plaisir divin, Fait d’un même sépulcre un même réfectoire À d’innombrables corps, sans relâche et sans fin.
… Cette fin de l’ode sort du lieu commun, et le poëte pénitent, tout en se ressouvenant des grandes douleurs et infortunes bibliques, trouve en lui-même son inspiration la plus émue, des jets de véritable éloquence : Pour moi, soit que son bras m’élève ou m’humilie, Je ferai de mon âme une lyre au Seigneur… Il dénombre ses douleurs comme Job, mais il n’en fait pas de reproche à Dieu ; il est prêt à recommencer même, s’il le faut, et à repasser par le cercle rigoureux des épreuves, si c’est la volonté du Maître : Tu m’as jeté sept ans sur la rive étrangère, Et j’ai mangé sept ans le pain des pèlerins. […] Je ne puis m’empêcher de mettre en regard des stations idéales de Veyrat à cette royale abbaye le récit qu’a tracé Pierre Leroux d’une visite au même monastère, récit charmant, fin, ironique, auquel je renvoie les curieux53. […] Et à cette fin, je le confie sans crainte à son futur biographe M. […] Toujours intact aux yeux du monde, Il sent croître et pleurer tout bas Sa blessure fine et profonde : Il est brisé, n’y touchez pas ! […] Sully Prudhomme soient fiers de lui, et que l’un d’eux nous écrive à son sujet : « Ou je me trompe fort et l’amitié m’égare, ou vous serez frappé de ce volume ; il révèle, si je ne m’abuse, un nouveau mouvement dans la poésie et comme le frémissement d’une aurore encore incertaine. » Je m’explique aussi que l’auteur, à la fin comme au début de son recueil, s’excuse de n’avoir su tout exprimer et tout rendre de ce qu’il voulait étreindre et de ce qu’il sentait : Je me croyais poëte, et j’ai pu me méprendre ; D’autres ont fait la lyre et je subis leur loi ; Mais si mon âme est juste, impétueuse et tendre, Qui le sait mieux que moi ?
Jusqu’à la fin du douzième siècle, si le clergé pèse sur les princes, c’est surtout pour refréner en eux et au-dessous d’eux les appétits brutaux, les rébellions de la chair et du sang, les retours et les accès de sauvagerie irrésistible qui démolissaient la société. — Cependant, dans ses églises et dans ses couvents, il conservait les anciennes acquisitions du genre humain, la langue latine, la littérature et la théologie chrétiennes, une portion de la littérature et des sciences païennes, l’architecture, la sculpture, la peinture, les arts et les industries qui servent au culte, les industries plus précieuses qui donnent à l’homme le pain, le vêtement et l’habitation, surtout la meilleure de toutes les acquisitions humaines et la plus contraire à l’humeur vagabonde du barbare pillard et paresseux, je veux dire l’habitude et le goût du travail. […] L’habitude, la nécessité, l’accommodation volontaire ou forcée font leur effet ; à la fin, seigneurs, vilains, serfs et bourgeois, adaptés à leur condition, reliés par un intérêt commun, font ensemble une société, un véritable corps. […] Voyons de près ce qu’ils sont devenus à la fin du dix-huitième siècle, quelle portion ils ont gardée de leurs avantages, quels services ils rendent encore et quels services ils ne rendent pas. […] Polyptique d’Irminon par Guérard ; on y verra la prospérité des domaines de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés à la fin du huitième siècle. […] Le même sentiment vif se prolonge jusqu’à la fin du quinzième siècle dans les peintures de Beato Angelico et de Hans Memling. — La Sainte Chapelle de Paris, l’église supérieure d’Assise, le paradis de Dante, les Fioretti peuvent donner une idée de ces visions.
Un acte aussi simple en apparence que celui de cracher, demande tant d’efforts que l’enfant ne peut le faire qu’à la fin de sa deuxième année. […] Les fins groupées ou agrégées, comme l’argent, la santé, l’éducation, la science, la position sociale, le succès professionnel, toutes choses qui supposent l’addition de plusieurs fins particulières. Les fins dérivées ou intermédiaires qui consistent à rechercher et à aimer pour soi-même, ce qui ne fut d’abord qu’un moyen. […] Les fins passionnées et exagérées, en désaccord avec la raison, comme la fascination, l’enivrement, l’idée fixe, qui se rencontrent dans les faits bizarres du sommeil magnétique et des tables tournantes.
Des yeux d’un bleu noir comme ceux de ma mère ; des traits accentués, mais adoucis par une expression un peu pensive, comme était la sienne ; un éblouissant rayon de joie intérieure éclairant tout ce visage ; des cheveux très souples et très fins, d’un brun doré comme l’écorce mûre de la châtaigne, tombant en ondes plutôt qu’en boucles sur mon cou bruni par le hâle (je supprime, j’en demande pardon à l’auteur, quelques détails sur la finesse de la peau)… En tout, le portrait de ma mère avec l’accent viril dans l’expression : voilà l’enfant que j’étais alors. […] C’est ainsi qu’il a dépensé continuellement les plus riches dons, sans être averti de les ménager, jusqu’à ce qu’il les ait dissipés à peu près tous, — oui, tous, excepté ce don de la parole qui semble chez lui intarissable, et dont il jouera jusqu’à la fin comme d’une flûte enchantée. […] Tantôt ses traits sont si délicats, ses yeux noirs ont un regard si candide et si pénétrant ; sa peau transparente laisse tellement apercevoir sous son tissu un peu pâle le bleu des veines et la mobile rougeur de ses moindres émotions ; ses cheveux très noirs, mais très fins, tombent avec tant d’ondoiements et des courbes si soyeuses le long de ses joues jusque sur ses épaules, qu’il est impossible de dire si elle a dix-huit ou trente ans. […] Cette prose, dans Les Confidences, n’est trop souvent que la paraphrase de ses vers, lesquels eux-mêmes étaient devenus vers la fin la paraphrase de ses sentiments. Le volume ne prend tout son intérêt qu’à partir de l’épisode de Lucy, et cet intérêt se prolonge jusqu’à la fin de l’épisode de Graziella.
Aussi les poètes se lassèrent-ils à la fin de ces éloges bachiques, qui apparemment devenaient froids, comme les louanges réitérées sur le même sujet, et qui d’ailleurs tournaient plus au profit des prêtres de Bacchus, qu’au plaisir des spectateurs. […] Dans un second monologue, le même acteur, ou un autre, si l’on veut, faisait entendre qu’Apollon avait vengé Chrysès, en répandant sur le camp des Grecs une peste cruelle, qui causait la désolation : selon les apparences, on continuait de même jusqu’à la fin. […] Si ces mouvements résident plusieurs années dans un cœur, ce n’est que comme un feu assoupi sous la cendre ; leur flamme cause un incendie trop grand pour être durable : désir, effroi, pitié, amour, haine même, tout cela, porté aux derniers excès, s’épuise bientôt ; la violence d’une tempête est un présage de sa fin. […] Les poètes grecs, pleins du génie d’Homère, y trouvèrent, sans contredit, ce balancement de raisons, de mouvements, d’intérêts et de passions, qui tient les esprits suspendus et qui pique jusqu’à la fin la curiosité des auditeurs. […] Chez eux, les passions roulent, se heurtent, se bouleversent et retournent sans cesse sur elles-mêmes, comme les vagues de la mer, jusqu’à la fin de la tempête, qui n’est autre chose que le dénouement.
Malheureusement La Fontaine, et en cela il se sépare de Boileau et de Racine, qui l’un et l’autre protégèrent jusqu’à la fin leur ami, au moins par leur silence, finit, dans la suite de la querelle, par épouser le parti de l’Académie. […] Tels sont, en dernière analyse, les véritables termes de la question ; et c’est ainsi que nous aurions voulu la voir présenter dans le discours préliminaire du secrétaire perpétuel de l’Académie française Et maintenant, comment l’auteur d’un travail aussi important, comment cet homme assez érudit, et en même temps assez intelligent, pour concevoir et conduire à fin, seul, une entreprise de cette taille, le premier répertoire complet du langage français ; ce savant qui à la qualité d’érudit intelligent et laborieux réunissait à un haut degré la verve originale du romancier, le goût dans la critique, la vivacité d’esprit du pamphlétaire ; comment cet homme a-t-il pu descendre dans un aussi complet oubli ? […] Furetière eut une fin moins tragique, mais non moins douloureuse. […] Un an auparavant, sur le bruit qui avait couru de sa fin prochaine, Boileau écrivit à Racine ce peu de mots, où se trouve l’accent d’un intérêt sincère (lettre du 19 mai 1687) : « On vient de me dire que Furetière est à l’extrémité, et que par l’avis de son confesseur il a envoyé quérir tous les académiciens offensés dans son factum, et qu’il leur a fait une amende honorable dans toutes les formes, mais qu’il se porte mieux maintenant. […] Néanmoins, bien qu’à la fin de chaque partie l’auteur ait soin de nous en montrer les acteurs pourvus, ceux-ci par un mariage, ceux-là par la fuite, on sent, à la brusquerie avec laquelle est terminé le dernier chapitre, que le plan n’est pas exactement rempli et que le livre manque de conclusion.
Pourquoi, à la fin du rondel, ne répétez-vous que le premier vers du refrain ? […] Tous les mots éclatants ne sont pas à la fin du vers. […] Mais n’y a-t-il pas un peu de gageure vers la fin de ce dizain d’ailleurs joli ? […] Seulement toute psychologie un peu fine disparaît. […] Que veut dire cette fin énigmatique ?
(Suite et fin.) […] Il fallut plus tard le reprendre, et il n’eut même toute sa faveur qu’assez longtemps après Balzac et quand on était en pleine possession et jouissance de la qualité fine qu’il désignait. […] Demandez plutôt à Larchey, ce témoin spirituel et fin des Excentricités du Langage 63; lui aussi, il sait l’usage, il l’écoute, il l’épie en tous lieux, le mauvais comme le bon. […] La fin de non-recevoir, avec lui, a bientôt son terme. […] — (Voir à l’Appendice, à la fin du volume, un autre cas de pédanterie et de cuistrerie qui est des plus beaux.)
Il entreprit de l’en avertir, d’abord d’une manière générale, à la fin de son très gracieux article de la Revue de Paris (18 décembre 1836), ensuite plus en détail par lettres. […] Une seule circonstance heureuse en rompt la note uniforme et triste : le mariage de sa fille Ondine, si tôt suivi d’une fin funeste. […] » Sa sœur Eugénie, qui habite Rouen, tombe mortellement malade, et l’on n’attend plus que sa fin. […] Sainte-Beuve, et qu’on dirait avoir été écrite instantanément sous l’inspiration de cette fin d’article. […] Les préoccupations politiques et sociales ne vous empêchent pas de vous intéresser à une âme vibrante que la pauvreté et les misères de la vie ne purent abattre. — Il fallait également pouvoir faire entrer dans un journal une étude d’un relief si fin.
La tendresse (une tendresse sèche, toute de tête, sans un sentiment du cœur), la tendresse règne sans partage, moins empanachée et sonore, moins subtile et chercheuse du fin du fin, que l’amour précieux ; elle s’étale, fluide, intarissable, désespérante de monotone douceur. […] L’opéra appartiendra, jusqu’à la fin du xviiie siècle, à la littérature, autant et presque plus qu’à l’art musical : nous le verrons exercer par son éclat et ses séductions une réelle et parfois fâcheuse influence sur la littérature. […] Des vers injurieux furent échangés de part et d’autre : Boileau se fit le second de son ami dans ce duel au sonnet, qui aurait eu une fin fâcheuse pour les deux poètes, si le grand Condé ne les avait hautement protégés. […] À partir de 1677, Racine se partage entre sa petite famille et la cour : il était fin, spirituel, plein de tact : « rien du poète, dit Saint-Simon, et tout de l’honnête homme ». […] A la fin du siècle, je ne vois à nommer que la pièce de Longepierre (1688), pour une Médée rendue avec une raideur énergique de dessin et une pauvreté de couleur qui font moins songer à l’antiquité qu’à David, et pour un Jason très curieux de réalité prosaïque, dans son rôle de bellâtre égoïste et plat.
II fallait créer la critique de détail, et en quelque sorte inventer le goût, qui n’est que le jugement appliqué aux détails des ouvrages de l’esprit ; enseigner, comme dit Boileau, le pouvoir des mots mis en leur place ; déterminer la valeur de chacun, en laissant à l’esprit français toute liberté pour combiner sans fin des notes qui devaient rendre toujours le même son. […] Desportes ferait illusion même à des esprits cultivés, parce que les vices de sa langue viennent le plus souvent du mauvais emploi qu’il fait d’un esprit fin, délié, dont la retenue paraît venir du goût, plutôt que de la peur de tomber comme Ronsard. […] L’histoire de la littérature ne nous offre pas d’exemple d’une critique de détails plus fine et plus décisive et le mérite en est d’autant plus grand, que Malherbe en donnait le modèle après avoir, reconnu le premier le génie de notre langue, et l’avoir défendu contre l’imitation du génie étranger. […] Mais aujourd’hui que mes années Vers la fin s’en vont terminées, Siéroit-il bien à mes écrits D’ennuyer les races futures Des ridicules aventures D’un amoureux en cheveux gris ? […] Né près de Falaise, venu à Paris vers la fin du règne de Henri IV, précepteur du duc de Vendôme puis du dauphin qui fut Louis XIII, renvoyé de la cour en 1611, mort en 1619.
Si la fin normale de l’amour est la génération, faut-il condamner comme une sorte de luxe immoral tout amour qui n’aboutit pas à la création d’une famille ? […] En général son auteur connaît cette contradiction, même il s’y complaît, il en apprécie la saveur et la portée, et il s’en sert pour quelque fin esthétique ou pratique. […] Quel contraste entre nos aspirations à l’amour universel, au règne des fins, à la bonté dominant le monde, et cette lutte sanglante ou sourde, où se ruent sans relâche les êtres vivants ! […] On a vu aussi de fins ironistes, délicats écrivains, se jeter naguère dans la bataille des partis. […] L’homme n’est à peu près jamais capable de poursuivre, ni de reconnaître clairement les fins très hautes et très éloignées.
Le dix-huitième siècle, tout en maintenant la pureté classique, tend vers la fin à s’émanciper. […] 24 oct Concert Richter : Intr. et fin. de Tristan. […] 8, 15 novembre : Concert Colonne : Chevauchée ; sc. fin. de la Walküre. […] 11 novembre Monologue de Sachs (Walken Mills), sc. fin. du Rheingold. 7 novembre Crystal Palace : Sc. fin. de Tristan.
On l’a oublié ; on n’a pas assez remarqué dans le temps et signalé au passage deux recueils de lui (1840 1847), pleins de fines galanteries, de rares et voluptueuses élégances. […] André Theuriet Son livre (Dernières élégances) vous fait l’impression du château de la Belle au bois dormant ; seulement, ce château est une petite maison de la fin du xviiie siècle, et la princesse, endormie pendant une lecture des Contes moraux, s’est réveillée en l’an 1869, vêtue à la mode ancienne, avec un œil de poudre et un soupçon de rouge.
Contre les Normands et les brigands, les braves à la fin avaient fait ferme. […] Ils portent92 partout cet esprit mesuré, fin par excellence. […] Ils frappent et cognent tellement « que leurs os résonnent » ; à la fin, c’est Robin qui tombe, et il n’en a que plus d’estime pour Petit-Jean. […] Desur sun bras teneit le chef enclin, Juntes ses mains est alet à sa fin. […] Gower meurt en 1408 ; ses ballades françaises appartiennent à la fin du quatorzième siècle.
De toutes ses vicissitudes, de tous ses travaux, de tous ses essais, de toutes ses erreurs même, il était résulté à la longue, chez cette nature la mieux douée, un fonds unique, riche, fin, mobile, propre aux plus délicates fleurs, aux fruits les plus savoureux. […] Nous disons que Nodier fut toujours le même jusqu’à la fin, toujours le Nodier des jeunes années ; nous devons faire remarquer pourtant que sa vie littéraire se peut diviser en deux parts sensiblement différentes. […] C’est trop longtemps insister et nous complaire à de gracieux retours que la gravité de la fin dernière vient couvrir et dominer. […] Il exprimait pourtant, parfois, et de son plus fin sourire, du ton d’un Sterne attendri, combien tout cela lui paraissait presque disproportionné avec une vie qui lui semblait, à lui, avoir toujours été si incomplète et si précaire.
C’était en général à la diction que se bornait cette surveillance de l’aimable et fin aristarque ; on n’abordait pas dans ce temps les questions plus élevées et plus fondamentales de l’art, comme on dit ; quelques maximes générales, quelques préceptes de tradition suffisaient ; mais on savait alors en diction, en fait de vrai et légitime langage, mille particularités et nuances qui vont se perdant et s’oubliant chaque jour dans une confusion, inévitable peut-être, mais certainement fâcheuse. […] Andrieux ne pouvait être douteuse ; cette opinion lui était dictée par ses antécédents, ses souvenirs, la nature de son goût, les qualités qu’il avait, et aussi par l’absence de celles qu’il n’avait pas ; mais sa bienveillance naturelle ne s’altérait jamais, même en s’aiguisant de malice ; il embrassait peu les innovations, il raillait de sa vois fine les novateurs, mais comme il aurait raillé M. […] Parent-Réal, son ancien collègue au Tribunal, le 20 novembre 1831 : « Nous avons vu quarante ans de révolutions : pensez-vous que nous soyons à la fin ?
Qu’est-ce que reposer en Dieu comme en sa dernière fin ? […] ils sentiront douloureusement à la fin combien était vil, combien n’était rien ce qu’ils ont aimé ! […] Que sera-ce donc de nous à la fin du jour, si nous sommes si lâches dès le matin ? […] Il passe de là à la contemplation de la fin de tout homme vivant : la mort ! […] Que votre vérité m’instruise, qu’elle me défende, qu’elle me conserve jusqu’à la fin dans la voie du salut.
Ces jeunes hommes ont pris, du mal universel, une science plus nette, et l’habitude, plus affinée, de leurs âmes, fait qu’ils ont ressenti maintes douleurs plus fines. […] À la fin jetant sa plume, il s’écria : « Eh bien, non ! […] 31 Mai Concert : Sc. fin. de Gœtterdæmmerung (Mlle Mailhac.) […] Mottl) : Ouv. de Faust ; prél. et fin. […] 15 Juin Concert Richter : Sc. fin. de la Walküre ; discours de Pogner (M.
Vous voyez qu’il eut la culture fine qu’on donne aujourd’hui aux jeunes gens du meilleur monde. […] Quand vint la fin, il repassa sa vie et se trouva on ne sait quel tort envers Gay ; ce tort était bien léger sans doute, puisque Gay ne le soupçonnait pas. […] Les hautes et fines parties de l’esprit lui manquent. […] Le tout est illustré à la fin par une citation de Dryden et des vers d’Horace. […] Par suite, elles peuvent souffrir une politesse moins fine et des compliments moins déguisés.
Il s’était marié avec une Danoise qui fut jusqu’à la fin une compagne admirable. […] Ce sera même, comme on dit en journalisme, mon mot de la fin. […] Charmant, — effrayant sur la fin, — sur la fin tout à fait finale. […] parallèles à du Monselet, souvent supérieures aux jolies choses de ce très fin esprit. […] Il publie au Fin de Siècle le premier volume de ses Confessions.
Parmi ses Impressions de nature et d’art, elle a jeté, comme des fleurs entre les pages, des vers d’une grâce triste, d’une couleur fine, d’une facture minutieuse et savante, délicatement ouvragés. […] « … Plus tard, je continuai, à des dates éloignées, et je griffonnai des vers comme un peintre des croquis, au bas d’un registre de comptes, au revers d’un devoir de mes enfants, ou de pages lignées d’une fine et serrée écriture qui s’est faite glorieuse.
jusqu’à la fin des siècles, cela prouverait grand’chose, n’est-ce pas ? […] — Tu crois donc, Kobus, que tout ira de même jusqu’à la fin ? […] dit à la fin Kobus au bohémien. […] Puis il fit le tour du marais, entra dans un pays aride, toujours à la recherche de sa fine fleur ; mais il ne trouva même plus de mousse. […] … » De sorte qu’à la fin, la sueur lui coulait sur la figure.
Les souvenirs d’Homère se combinent, se croisent vers cette fin, avec ceux de Virgile, et sans s’y affaiblir : on sait le pallida morte futura de Didon. […] Sa Marie Stuart, qui parut d’abord un commencement, était à certains égards une fin ; c’était la fin et le romantisme modéré le plus avancé, le plus extrême de cette honorable reprise dramatique qui s’ouvre par Agamemnon, qui se continue par les Templiers, dans laquelle Ducis, venu un peu plus tard, eût trouvé sa place. […] Mais ceci empiète et touche à la fin de 1820. […] Boursault, sur la fin du xviie siècle, en avait fait une pièce ridicule. […] On lit au tome III des Mémoires d’Ouvrard : « Au mois de septembre 1826, Talma se trouvant à dîner à la Conciergerie avec plusieurs personnes, à la fin du dîner la conversation tomba sur le théâtre. — Que pensez-vous du romantique ?
À cet égard, l’habitude est si forte, qu’elle dure encore à la fin de 1789 ; les harangues qu’on va débiter à l’Assemblée nationale sont aussi des morceaux de bravoure qu’on répète au préalable, en soirée, devant les dames. […] Il semble qu’il parle toujours devant un petit cercle choisi de gens très fins et de façon à leur donner à chaque instant l’occasion de sentir leur finesse. […] Créature d’air et de flamme, la plus excitable qui fut jamais, composée d’atomes plus éthérés et plus vibrants que ceux des autres hommes, il n’y en a point dont la structure mentale soit plus fine ni dont l’équilibre soit à la fois plus instable et plus juste. […] Il n’est ni fin, ni piquant ; il ne sait point, comme Crébillon fils, peindre de jolis polissons. […] — Voyez surtout dans Émile , fin du livre IV, les plaisirs de Rousseau s’il était riche.
Fin de la poésie féodale : les grands rhétoriqueurs. […] Il est trop fin, et il sait trop la valeur pratique de la bonne foi : sans elle, tout est confusion, conflit, instabilité : rien n’a d’assiette que par la force brutale. […] V (fin) ; l. […] V, ch. 1 (fin) ; l. […] XXIV (fin) ; et passim, p. 22, 25, 34, 47, 48, 83, 236, 294-6, 329, 522, de l’éd.
La diction analytique des romans judiciaires reste précise et glaciale jusqu’à la fin. […] À la fin des souvenirs de M. […] Ingram, aucun trait du singulier récit ne dément la révélation allégorique de la fin. […] Le conteur sait entraîner sur une fausse piste parallèle à la vraie et ne la quitter d’un bond qu’à quelques lignes de la fin. […] À la fin l’horrible morceau tomba, avec un sinistre piaffement, juste aux pieds de Parker.
Pour nous, c’est son esprit fin et railleur qui nous touche et nous atteint uniquement61. […] Il divisait cette fin de harangue en deux points comme un sermon ; insistant sur les grâces de l’homme et s’y laissant ravir, il posait en principe qu’il vaudrait mieux être Louis sans être roi, que d’être roi sans être Louis. — Rare et inimitable original ! […] Il y avait dans cette fin de discours des choses d’ailleurs assez honorables sur les impôts, sur la paix dont l’orateur exprimait le vœu ; mais il s’y perdait de plus en plus dans des phrases qui, dès qu’elles n’amusaient plus, allaient donner de l’ennui. L’abbé de Caumartin commença, et rien qu’à son accent vif et fin, la malice à l’instart fut réveillée. […] Fénelon, au sortir de la séance, dit à l’abbé de Caumartin, et en y mettant toute l’intention et le fin sourire : « Monsieur, je vous ai entendu et entendu !
Une idée domine les différentes publications dont j’ai à parler : cette idée, c’est que la copie fidèle de la nature, sa reproduction exacte, sincère, convaincue, faite avec suite et menée à fin avec une entière bonne foi, fût-elle accompagnée de fautes, d’incorrections et de gaucheries, même visibles, a son prix inestimable, son attrait, je ne sais quel charme auprès des esprits et des cœurs droits et simples. […] Je ne fais qu’indiquer la Légende du Bonhomme Misère 17, si en vogue sur la fin du Moyen Age, et qui paraît contemporaine de la Danse des Morts. […] Cette fin de la nouvelle de M. Champfleury m’a remis heureusement en mémoire le charmant Essai de Charles Lamb, la Vieille porcelaine de Chine, où la légère manie qui y est retracée s’accompagne et se relève de tant de remarques fines, de tant d’observations délicates sur le cœur humain et sur la vie : le tableau entier respire une ironie indulgente et douce. […] Il te faut, pour le moins, posséder et joindre à tes mérites ce génie d’imitation si parfait, si animé, si fin, qu’il devient comme une création et une magie à son tour, cet emploi merveilleux des moyens et des procédés de l’art qui, sans s’étaler et sans faire montre, respire ou brille dans chaque détail comme dans l’ensemble.
Eudore Soulié a mis dans ses recherches méthode, suite, un plan ingénieux qui, à travers bien des détours et même de petites embûches, l’a conduit à bonne fin sur quelques points et peut le conduire à mieux encore. […] Les objets de piété ne sont pas moins riches : aux chapelets en nacre de perle sont suspendus « un petit Saint-Esprit d’or où il y a un diamant », des croix d’or et un reliquaire en cristal ; le bouton du signet, qui sert à marquer les pages du livre d’heures, est orné de perles fines ; les petits anneaux d’or donnés par la grand-mère Marie Asselin (Mme Cressé) à sa petite-fille Madeleine Poquelin sont encadrés dans « une bordure de pièces d’or avec petites perles. […] Cette maison des Halles fut démolie lors du percement de la rue Rambuteau, et elle n’est pas même celle qu’on a, jusqu’à ces derniers temps, qualifiée obstinément de maison de Molière et qu’on a décorée, à cette fin, d’un buste sur la façade aussi bien que d’une inscription désignative70. […] Enfin sa critique éclectique, au meilleur sens du mot, fait un choix dans tous les travaux antérieurs et y ajoute non-seulement par la liaison qu’il établit entre eux, mais par des considérations justes et des aperçus fins qui ne sont qu’à lui. […] Ernest Serret, me fait observer qu’il y a en ceci une légère erreur : il me rappelle qu’il y a une autre pièce très connue, où les amoureux ne se rencontrent aussi qu’à la fin : c’est le Méchant de Gresset.
Lorsqu’on eut pris Saint-Ghislain en décembre, il lui en confia le gouvernement, comme, à la fin de l’année précédente, il lui avait donné le commandement des troupes de Cateau-Cambrésis, pour tenir Cambrai bloqué pendant l’hiver. […] Et d’abord, il jugea à propos de l’envoyer à Pignerol, à la frontière du Piémont, sur la fin de cette année 1678, pour une mission très-secrète, mystérieuse même, et des plus importantes. […] Croyant à la prochaine livraison de Casal, Louvois fit partir secrètement Catinat sur la fin de décembre 1678 ou dès les premiers jours de janvier suivant. […] Le duc de Mantoue désirait, en cédant la citadelle de Casal, non la ville ni le château, que l’on crût qu’il avait la main forcée, et à cette fin, pour lui servir d’excuse envers ses voisins, Espagnols ou Italiens, il était nécessaire qu’on fît montre de rassembler en Dauphiné un corps de troupes fort supérieur à celui qu’on réunissait effectivement. […] Arrivé à Casal, Catinat avait à se concerter avec M. de Boufflers pour la fin de l’entreprise.
Seulement, sans se donner trop de peine, il remportait tous les prix à la fin de l’année ; il avait sa tragédie sur le chantier, comme tout bon rhétoricien ; il jouait des scènes d’Iphigénie avec un de ses camarades, aujourd’hui professeur de droit à Dijon, tous deux (l’Achille et l’Agamemnon) habillés en fantassins de ligne, et y allant bon jeu, bon argent. […] Chemin faisant, et tandis qu’il la menait à fin, il ne négligea point d’éclaircir la question historique, et commença par la dégager des déclamations que les échos du xviiie siècle avaient grossies. […] L’orateur sacré l’a trop respectée dans la personne du grand agitateur, qui n’épargna jamais, pour arriver à ses fins, le mensonge et l’invective. […] Dieu, mais Dieu seul, avait vaincu la France, commandée jusqu’à la fin par le génie, et triomphante encore au quart d’heure même qui signalait sa chute. […] Je laisse à cette grande renommée d’Érasme la gloire de la science et de l’esprit, mais je ne cesserai jamais de revendiquer sous ce nom le droit du bon sens fin et mitigé, de la raison qui regarde, qui observe, qui choisit, qui ne veut point paraître croire plus qu’elle ne croit ; en un mot, je ne cesserai jamais, en face des philosophies altières et devant la foi même armée du talent, de stipuler le droit, je ne dis pas des tièdes, mais des neutres.
Quelqu’un du même âge que lui a dit : « Dès mon enfance, je pénétrais les choses avec une sensibilité telle, que c’était comme une lame fine qui m’entrait à chaque instant dans le cœur. » Ainsi il a pu dire lui-même. […] Qui surtout a plus délicieusement touché les duchesses et les vicomtesses de la fin de la Restauration, ces femmes de trente ans, et qui, déjà venues, attendaient leur peintre avec une anxiété vague, tellement que, quand lui et elles se sont rencontrés, ç’a été comme un mouvement électrique de reconnaissance ? […] On fait avec lui de fines, de gracieuses, de coquettes et aussi de très joyeuses connaissances, on en fait à d’autres jours de très vilaines ; mais, une fois faites, ni les unes ni les autres, on est bien sûr de ne les oublier jamais. […] Quant au style, il l’a fin, subtil, courant, pittoresque, sans analogie aucune avec la tradition. […] Mais les détails sont faibles souvent ; ils sont assez nombreux et variés, mais moins fins, moins fouillés, d’une observation bien moins originale et moins neuve que chez M. de Balzac.
Brizeux est un poète d’élite et qui compte : c’est une nature individuelle très fine et très marquée. […] Le fin mot de ce garçon honnête et fier, c’est qu’il veut, si la veuve lui fait un sort, avoir du moins de quoi payer ses propres habits de noce. […] Malgré de jolis vers et des traits fins d’observation, on se demande où est le charme, l’entraînement, le courant du moins, la veine sinon la verve, quelque chose qui porte, qui prenne et qu’on retienne. […] ce soleil te parle en lumières sublimes ; Dans sa flamme implacable absorbe-toi sans fin ; Et retourne à pas lents vers les cités infimes, Le cœur trempé sept fois dans le néant divin ! […] Comme il s’agit d’un autre que moi encore, je remets de vider cette petite querelle à la fin du présent volume.
(Suite et fin. […] Les grandes guerres et les événements inouïs qui ont rempli la fin du dernier siècle et les quinze premières années du nôtre, nous ont trop fait oublier ce qu’avaient de terrible et d’inouï aussi à leur moment les douze premières années du xviiie siècle. […] Elle fait l’Agnès : « Je suis un peu comme Agnès ; je crois ce qu’on me dit et ne creuse point davantage. » Elle fait aussi la régente : « Je n’oserais montrer votre lettre ; on n’aime pas ici que les dames parlent d’affaires. » À toutes ces ironies fines et serrées, son adversaire répond par des ironies plus hautes, et aussi avec des éclats de colère qui déclarent une nature plus franche du collier : Tant mieux, répond-elle, si on n’aime pas en France que les femmes parlent d’affaires ! […] Ses lettres sont remplies de pages vives, qui nous rendent non seulement les mœurs de la cour d’Espagne, mais celles de la société française vers cette fin de Louis XIV. […] Et cependant, en quittant ces deux personnages de haute représentation, Mme des Ursins et Mme de Maintenon, ces deux sujets habiles et du premier ordre, me sera-t-il permis de rappeler au fond, en arrière et au-dessous d’elles, d’une époque un peu plus ancienne, une simple spectatrice de cette belle comédie de la Cour, une personne qui n’a eu en rien le génie de l’intrigue et de l’action, mais d’un bon sens égal, doux et fin, d’un jugement calme et sûr, la sage, la sincère et l’honnête femme véritablement en ce lieu-là, Mme de Motteville ?
(Suite et fin.) […] Mais l’opinion était si bizarre que, cette fois, lasse à la fin de suivre si longtemps Beaumarchais, elle se retourna vivement contre lui, et se prit à l’insulter. […] il est évident qu’il le fut ; il l’est pour les lecteurs aujourd’hui ; il l’était dès lors pour les ministres mêmes qu’il poursuivait de ses sollicitations incessantes et qui ne savaient plus à la fin comment se dérober à ses rendez-vous obstinés. […] À Londres, où il s’est réfugié à la fin de 1792, il reçoit pourtant une lettre de son commis et fondé de pouvoir, qui lui dit qu’il s’est présenté dans les bureaux de la guerre et qu’on l’a adressé à un sieur Hassenfratz (le savant) : « J’ai débuté lui demandant si j’avais l’honneur de parler à M. […] On lit à la fin de sa sixième Époque ou de son sixième mémoire, après un quatrain digne de Pibrac, cette signature pleine d’innocence : « Le citoyen toujours persécuté, Caron Beaumarchais. — Achevé pour mes juges, à Paris, ce 6 mars 1793, l’an second de la République. » Tout rempli de son unique objet, il ne se représente pas au juste ce que c’est que la Convention nationale ; ce qui étonne, c’est qu’il y ait sauvé sa tête.
Les Montausier, les Huet, les Pellisson, les Scudéry en frémirent ; mais il suffit que Colbert comprît, qu’il distinguât entre tous le judicieux téméraire, qu’il se déridât à le lire et à l’entendre, et qu’au milieu de ses graves labeurs, la seule vue de Despréaux lui inspirât jusqu’à la fin de l’allégresse. […] Et quand il fait, à la fin de cette Épître, un retour sur lui-même et sur ses ennemis : Et qu’importe à nos vers que Perrin les admire ? […] Le roi d’abord à part et seul dans un vers ; Condé de même, qui le méritait bien par son sang royal, par son génie, sa gloire et son goût fin de l’esprit ; Enghien, son fils, a un demi vers : puis vient l’élite des juges du premier rang, tous ces noms qui, convenablement prononcés, forment un vers si plein et si riche comme certains vers antiques : …………………… Que Colbert et Vivonne, Que La Rochefoucauld, Marcillac et Pomponne, etc. […] Pour jouir de tout l’agrément du Lutrin, j’aime à me le figurer débité par Boileau avec ses vers descriptifs et pittoresques, tantôt sombres et noirs comme la nuit : Mais la Nuit aussitôt de ses ailes affreuses Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses ; tantôt frais et joyeux dans leurs rimes toutes matinales : Les cloches dans les airs, de leurs voix argentines, Appelaient à grand bruit les chantres à matines ; avec ces effets de savant artifice et de légèreté, quand, à la fin du troisième chant, après tant d’efforts, la lourde machine étant replacée sur son banc, Le sacristain achève en deux coups de rabot, Et le pupitre enfin tourne sur son pivot ; ou avec ces contrastes de destruction et d’arrachement pénible, quand le poète, à la fin du quatrième chant, nous dit : La masse est emportée, et ses ais arrachés Sont aux yeux des mortels chez le chantre cachés. […] Supposez Boileau revenant au monde au milieu ou vers la fin du xviiie siècle, et demandez-vous ce qu’il penserait de la poésie de ce temps-là ?
Le président de Brosses, avec un esprit prodigieux, un goût vif et fin, et des parties de génie, n’est pas connu aussi généralement qu’il devrait l’être. […] Partagé jusqu’à la fin entre des fonctions graves et le goût des lettres, dispersé avec originalité dans des études diverses, il n’a jamais donné à aucun de ses ouvrages ce feu continu, cette fusion égale, ce poli qui fait l’éclat ; avec des idées de tout genre, des vues vastes, des saillies pénétrantes, et une masse de connaissances précises, il n’a jamais eu la mise en œuvre et la mise en valeur, ce soin de la forme et de l’achèvement par où le talent s’accommode avec bonheur au goût de la société présente, et la ravit ou la domine en s’en rapprochant. Son monument à lui, sa restitution de l’histoire romaine selon Salluste, est venu plus d’un siècle trop tard, à la fin d’une époque empressée et rapide à laquelle suffisaient de reste les Considérations de Montesquieu. […] En même temps, et si son style laisse à désirer pour un certain poli, nul plus que lui n’eut le goût fin et délicat des arts, la sensibilité italienne unie à la malice et à la naïveté gauloise. […] Dans cette course rapide et ce séjour de dix mois à travers l’Italie, il y a certes des côtés qu’il n’a fait qu’entrevoir en courant, et où d’autres talents trouveront matière à conquête ; la Campagne romaine, par exemple, les collines d’alentour, Tibur, la Villa Adriana, sont des lieux dont Chateaubriand un jour évoquera le génie attristé et nous peindra les mélancoliques splendeurs : de Brosses reste le premier critique pénétrant, fin, gai et de grand coup d’œil, qui a bien vu dans ses contradictions et ses merveilles ce monde d’Italie.
Les rivages fuient, à peine estompés d’une brume légère qui semble tissée comme un très fin voile. […] Ils sont gentils, avec un air qui parle de courtoisie et de fine amour. […] Le ciel couvert a des lueurs et des teintes fines. […] Ce n’est que la pointe, la fine pointe du jour. […] À la fin, la Dame fit ouvrir la porte.
Dans l'Oraison funebre de Marie-Amélie de Saxe, Reine d'Espagne, elle est noble, animée, pleine d'élégance & de variété ; elle a sur-tout l'art de bien dessiner un plan, de développer habilement les circonstances, de placer à propos les mouvemens, & d'intéresser par une morale aussi sage que fine & naturelle. […] L'Orateur n'en laisse échapper aucun trait, les fait valoir d'une maniere toujours riche, & soutient jusqu'à la fin l'idée des sacrifices héroïques qu'il avoit à célébrer.
Pour se souvenir à quel point les érudits, à cette fin du siècle, en étaient loin, on n’a qu’à se rappeler Dupuis et Volney. […] Nous pourrions suivre son passage à la police durant ces deux années (depuis la fin de 1799 jusqu’au printemps de 1802) par une longue suite de bons offices rendus et de bienfaits. […] Le fait constant, c’est qu’en telles décisions fines il était volontiers reconnu pour oracle. […] Fauriel ; l’esprit qui se laisse guider se trouve, à la fin, avoir gagné bien de la nouveauté et de l’étendue avec lui. […] Raoul-Rochette qui, en 1821, se chargea de revoir pour la dernière moitié et de mener à bonne fin la traduction française.
La cheville ouvrière de la conversion est une manière de personnage mystérieux qui, jusqu’à la fin, a tout l’air d’être un honnête jésuite espagnol, et qui se trouve, au démasqué, n’être qu’un de ces sublimes roués dont l’auteur a une escouade en réserve. Le portrait, la description de la personne et de la vie de la Torpille (c’est l’odieux nom de la pauvre fille perdue) accusent ces observations profondes et fines particulières à l’auteur, et respirent une complaisance amollie qui s’insinue bientôt au lecteur, si elle ne le rebute tout d’abord : c’est là un secret et comme un maléfice de ce talent, quelque peu suborneur, qui pénètre furtivement, même au cœur des femmes honnêtes, comme un docteur à privautés par l’alcôve. […] Cet article et les suivants, extraits de la Revue des Deux Mondes, à la date des 1er novembre 1838 et 15 février 1839, sont la continuation des bulletins littéraires, déjà reproduits en partie à la fin du tome II des Portraits contemporains (Pensées et Fragments, pages 524 et 530).
Benserade faisoit entrer dans ses allusions jusqu’aux aventures les plus secrettes, mais toujours d’une manière fine & piquante. […] La fin du sonnet paroissoit aux Jobelins la plus heureuse pensée. […] Benserade eut une fin bien cruelle.
Elle confessait, qu’au bout de trois ou quatre jours, toute pudeur était évanouie, et qu’on faisait ses besoins, l’un devant l’autre, et elle ajoutait qu’à la fin, les aliments manquant, on allait chercher dans les excréments, les haricots non digérés, pour les remanger. […] Déjà deux fins tragiques parmi les jeunes de mon grenier : Robert Caze et Margueritte. […] Un moment, elle parle de la force nerveuse, que donnent les planches, et de sa crainte de jeter dans l’orchestre, la grande Adèle, quand elle la bouscule, à la fin du tableau des fortifications. […] C’est la fin d’une ivresse, dans laquelle remontent des renvois de vin mal cuvé. […] Daudet me dit, que la seule crainte qu’il éprouve pour moi, c’est que la fin de mes tableaux, sans effet théâtral, ne déroute le public.
Correspondances et nouvelles VIII — Novembre-Décembre 1887 Notes sur Tristan et Isolde (fin) Parsifal (fin) IX — 1888 Les fêtes de Bayreuth : Répétitions, représentations, interprétation.
Un matin, sentant sa fin prochaine et croyant bien ne plus avoir à passer une autre journée, il invita à un petit dîner philosophique un ami (j’ai souvent entendu ce récit chez M. […] Nous touchons là du doigt la grande erreur et l’illusion philosophique de la fin du xviiie siècle. […] On a d’autres pages de lui sur les souvenirs de ces temps, les deux premiers chapitres d’une histoire de la Convention ; il est profondément regrettable qu’il ne l’ait pas menée à fin. […] La conversation, quand elle dérivait là-dessus, devenait avec lui des plus intéressantes et des plus fines : sous son sourcil gris, son petit œil étincelait. […] Vers la fin, un peu plus seul ou plus indulgent, il paraissait moins insensible aux avances, et la connaissance personnelle de l’homme le faisait quelquefois revenir sur l’ouvrage.
Dans un moment où le soupçon régnait et où la discorde était près d’éclater parmi eux, il s’adressa à la dévotion italienne et fit diversion aux querelles moyennant des processions publiques et des prières : « Car de jeûnes, dit-il gaiement, nous en faisions assez. » Ces jeûnes étaient poussés aux dernières limites du possible : « Ni la ville ni nous ne mangeâmes jamais, depuis la fin de février jusques au vingt-deuxième d’avril, qu’une fois le jour : je ne trouvai jamais soldat qui en fît plainte. » Lui-même et les autres chefs ne mangeaient plus, depuis la fin de mars, qu’un petit pain, un peu de pois avec du lard et des mauves bouillies, et une fois le jour seulement : Le désir que j’avais d’acquérir de l’honneur, dit-il, et de faire souffrir cette honte à l’empereur (Charles Quint) d’avoir arrêté si longuement son armée, me faisait trouver cela si doux qu’il ne m’était nulle peine de jeûner. […] Après être allé quelques semaines voir sa maison et sa famille en Gascogne, avant la fin de l’année, Montluc retourne en Italie chercher de nouveaux hasards : dès les premiers moments, il s’y expose en soldat ; il va à cheval reconnaître une ville qu’on doit assiéger, à moins de cinquante pas et en plein jour. […] Telles étaient les qualités fines et savantes dont se guidait son indomptable bravoure, et que, sans la paix de Câteau-Cambrésis et la mort de Henri II (1559), il eût encore pu employer si utilement pour le service de la France. […] Il avait eu de tout temps le premier mouvement terrible, il érigea en système cette terreur : Ce n’est pas comme aux guerres étrangères, remarque-t-il, où on combat comme pour l’amour et l’honneur : mais aux civiles, il faut être ou maître ou valet, vu qu’on demeure sous même toit ; et ainsi il faut venir à la rigueur et à la cruauté : autrement la friandise du gain est telle, qu’on désire plutôt la continuation de la guerre que la fin.
C’est là le commencement et la fin de la plupart des journées chez Dangeau. Monseigneur continue de chasser chaque matin et de prendre son loup, tant qu’il y a des loups ; car à la fin il en a tant tué qu’à de certains jours il n’en trouve plus. […] Parti le 17 mai de Versailles, il s’en revient à la fin de septembre sans avoir rencontré ni fait naître d’occasion, sans avoir rien tenté de mémorable. […] Cela se soutient et se régularise de plus en plus les années suivantes, et Dangeau, par des résumés de fin d’année, prend soin de constater cette réforme de plus en plus laborieuse de régime, qui suit la mort de Louvois. […] Les anecdotes, les portraits et croquis qu’on pourrait extraire de ces derniers volumes seraient sans fin, et Saint-Simon se greffant sur Dangeau produit des fruits qui ont une saveur tout à fait neuve.
Suite et fin Lundi 7 octobre 1861. […] Appuyé qu’il est à ces hautes colonnes du temple, regardez-le d’un peu loin : la menace s’ennoblit, la laideur s’efface ; ses invectives les plus grosses, comme ses méchancetés les plus fines, prennent aisément un caractère de justice inexorable et de sévérité vengeresse. […] Imaginez un homme de cet esprit, de ce fin coup d’œil et de cette humeur mordante, venant s’asseoir chaque après-midi, pendant des années, dans un coin de la tribune des journalistes, et de là étudiant à loisir ses sujets dans tous les sens et dans toutes les postures, prenant aujourd’hui un profil, demain un autre, multipliant et variant ses silhouettes. […] Il s’avance au combat avec quelque apparence d’indiscipline, armé de deux ou trois bons mots politiques, repiqués d’un peu de littérature : il écarte les voiles parlementaires, décoche hardiment ses flèches au vif de la situation et quitte la tribune sur un aria di bravura, qu’il réserve à cette fin. […] Veuillot, un homme d’esprit, fin observateur des choses humaines, et qui a porté sur le caractère français des jugements aussi piquants que sincères.
98» Et voilà pourtant comme se trompent ceux qui se croient fins et qui s’en tiennent au dehors. […] Vuillart fut arrêté un matin (2 octobre 1703) comme coupable de correspondre avec le Père Quesnel et comme agent d’intrigues ; qu’il fut mis à la Bastille, où il ne demeura pas moins de douze ans et d’où il ne sortit qu’en 1715, après la mort de Louis XIV, pour mourir lui-même presque aussitôt, à l’âge de soixante-seize ans passés, on ressent une indignation profonde de ces iniquités qui flétrirent la fin d’un grand règne, et l’on conçoit une horreur nouvelle pour les hypocrites ou les fanatiques qui les conseillèrent. […] Puis il terminait en disant (car il avait eu depuis peu des soupçons sur la fidélité de la poste, et il avait craint que quelque curieux ou malveillant ne s’immisçât pour intercepter la correspondance) : « Après de telles réflexions que vous faites, monsieur, et que vous me mettez en voie de faire aussi, voyez si je n’ai pas grand sujet de désirer que vos lettres me viennent en leur entier et que Dieu continue de me faire par vous, jusqu’à la fin de votre vie ou de la mienne, le bien qu’il a daigné me faire durant près de trente ans par feu monsieur votre frère, mon très-honoré père en Jésus-Christ et mon très-libéral bienfaiteur104.… » J’abrège un peu, car il le faut, mais j’ai toujours quelque regret, je l’avoue, à ne pas laisser les phrases de ces dignes gens dans toute leur longueur, afin de mieux respecter aussi l’intégrité de leurs sentiments. […] Il est en danger, mais si bien disposé qu’il témoigne plus craindre le retour de la santé que la fin de sa vie. — « Je n’ai jamais eu la force de faire pénitence, disait-il confidemment le dernier jour à une personne. […] On le trouve toujours en danger, quoique les accidents diminuent : je crains beaucoup la fin.
On voit pourtant quelle était l’opinion que s’étaient déjà formée du personnage ceux qui l’avaient observé de près, et dans la Galerie des États-Généraux, dans cette première et fine série de profils parlementaires dont le La Bruyère anonyme était Laclos, à côté d’un portrait de La Fayette, retracé dans son attitude et sa pose vertueuse sous le nom de Philarète, on lisait celui de M. de Talleyrand sous le nom d’Amène ; c’est d’un parfait contraste. […] Mais le portrait est d’un fin observateur, et sir Henry a eu raison d’y souligner quelques traits d’une sagacité qu’on dirait prophétique. […] Il ressemble bien peu à ce Talleyrand de la fin, qui affectait le dédain de l’opinion, et qui se rencontrant avec le général Lamarque, un jour que celui-ci avait écrit aux journaux pour quelque explication de sa conduite, l’apostrophait froidement par ce mot : « Général, je vous croyais de l’esprit. » Il y a loin de là au Talleyrand contrit faisant son mea culpa public d’avoir gagné 30 mille francs au jeu. […] Talleyrand, s’il l’avait jamais eu, l’avait perdu de bien bonne heure : il n’avait gardé que le bon sens parfait et fin, mais aussi un bon sens égal, imperturbable. […] On finit par apprendre qu’ayant reçu des menaces de mort réitérées, M. de Talleyrand avait craint que le Clergé ne le fît assassiner ce jour-là, et qu’il avait écrit cette lettre, mais en donnant des ordres pour qu’elle ne fût remise que dans la soirée, ayant l’intention de la reprendre s’il vivait encore avant la fin du jour, ce que son trouble lui aura fait oublier. » (Mémorial de Gouverneur-Morris, tome I, p. 308.)
La chanson à danser, comme aussi la chanson de toile, se composait essentiellement de couplets et de refrains : selon l’agencement de ces deux parties, la reprise plus ou moins fréquente du refrain, et la distribution des vers qu’il enferme, il se forma différents genres, rondets, ballettes, virelis 68, d’où sortiront à la fin les poèmes à forme fixe du xive siècle, rondeaux, ballades et virelais. […] À la fin du xie siècle se forma l’art des troubadours70 : art subtil et savant, plus charmant que fort, plus personnel et plus passionné au début, plus large aussi et embrassant dans la variété de ses genres la diversité des objets de l’activité et des passions humaines, puis de plus en plus restreint au culte de la femme, à l’expression de l’amour, et dans l’amour de plus en plus affranchi des particularités du tempérament individuel, soustrait aux violences de la passion, aux inégalités du cœur, de plus en plus soumis à l’intelligence fine et raisonneuse, et encadrant dans des rythmes toujours divers des lieux communs toujours les mêmes. […] L’invention subtile, l’agencement ingénieux, le raisonnement serré, l’esprit fin ou piquant, voilà ce qu’on estime et ce dont se piquent nos trouvères. […] Il mourut en 1224. — Blondel de Nesles vécut dans la fin du xiie siècle : on ne sait rien de sa vie. — Gace Brûlé, chevalier champenois, commença à écrire dans les vingt dernières du xiie siècle.
Pourtant, comme on ne peut bien comprendre le caractère et le doux génie de Mme Récamier, cette ambition de cœur qui, en elle, a montré tant de force et de persistance sous la délicatesse ; comme on ne peut bien saisir, disons-nous, son esprit et toute sa personne sans avoir une opinion très nette sur ce qui l’inspirait en ce temps-là, et qui ne différait pas tellement de ce qui l’inspira jusqu’à la fin, j’essaierai de toucher en courant quelques traits réels à travers la légende, qui pour elle, comme pour tous les êtres doués de féerie, recouvre déjà la vérité. […] » Mme Récamier était au supplice ; Mme Bacciochi voulait rester jusqu’à la fin de la tragédie, peut-être à cause de sa sœur Pauline. […] Elle a conservé presque jusqu’à la fin ce rire enfant, ce geste jeune qui lui faisait porter son mouchoir à la bouche comme pour ne pas éclater. […] Dans ses souvenirs elle choisissait de préférence un trait fin, un mot aimable ou gai, une situation piquante, et négligeait le reste ; elle se souvenait avec goût. […] Cousin sur Madame de Sablé, 1854, fin du chapitre ier , p. 63 : « Elle avait, dit-il de Mme de Sablé, de la raison, une grande expérience, un tact exquis, une humeur agréable. — Quand je me la représente telle que je la conçois d’après ses écrits, ses lettres, sa vie, ses amitiés, à moitié dans la solitude, à moitié dans le monde, sans fortune et très en crédit, une ancienne jolie femme à demi retirée dans un couvent et devenue une puissance littéraire, je crois voir, de nos jours, Mme Récamier à l’Abbaye-aux-Bois. »
Ailleurs, il se livre à nous, sur ce point, avec un accent de vérité qui serait plus fait encore pour nous toucher : c’est à la fin de la seconde Fronde, dans laquelle il tint une conduite si différente de celle qu’il eut dans la première ; mais cette première réputation d’ambitieux à main armée le poursuivait toujours : Est-il possible, disait-on en lui supposant cette visée du ministère, est-il possible que le cardinal de Retz ne soit pas content d’être, à son âge (il avait trente-sept ans), cardinal et archevêque de Paris ? […] Il en conclut que le ministère était encore moins à son goût qu’à sa portée : « Je ne sais si je fais mon apologie en vous parlant ainsi, écrivait-il en s’adressant à Mme de Caumartin ; je ne crois pas au moins vous faire mon éloge. » Cette gloire, ce point d’honneur dont Retz nous parle toujours, et qu’il ressentait à sa manière, c’était une certaine réputation populaire, la faveur et l’amour du public, c’était d’être fidèle aux engagements envers ses amis, de ne point paraître céder à un intérêt purement direct ; vers la fin, toute sa doctrine de résistance semble n’avoir plus guère été qu’une gageure d’honneur contre le Mazarin. […] Nous avons vu de nos jours un homme de vertu pratique, d’intégrité et de foi, un archevêque de Paris comme l’était Retz, sincèrement ému des malheurs et des erreurs du peuple et de la dissension civile, aller droit avec simplicité au danger, ouvrir les bras et donner sa vie pour le bien de tous : et Retz, retiré vers la fin des troubles dans son cloître Notre-Dame, retranché à l’ombre des tours de sa cathédrale, et abrité, comme il disait, sous le chapeau, hésitait, avec toutes ses lumières et ses générosités mondaines, à faire un acte public qui hâtât l’issue et mît fin à la souffrance universelle. […] Vers la fin, Retz s’amusait dans ses loisirs de Commercy à causer et à discourir de la philosophie de Descartes, qui était alors dans sa plus grande vogue.
. — La Fin de la vie, critique (1897). — La Forêt magique, poème (1898). — Actes (1899). […] À vrai dire, le Verger doré n’est pas une œuvre composée en vue d’une fin logique, mais ce que M.
Mais il avait la main fine, de l’esprit et une certaine grâce. […] Mais le cœur se brise à la fin, et d’étranges dégoûts vous surmontent. […] Mais à la fin je les comparais aux chats qui ne sont peut-être qu’une belle forme souple. […] fait-il d’un air dégagé, cela est bien fin ; je parlais de ces deux filles, des petites Rose. […] La fin de ce poète fut triste.
Ce qui est triste pour nous et ingrat, ce qui est terne et gris, leur paraissait relativement gai, riche, fin et incomparable. […] Il y a longtemps que j’applique à ce grand homme un éloge plus étendu que celui que Phèdre donne à Ésope : Naris emun-ctæ 4, natura nunquam verba cui potuit dare (homme au nez fin, à qui la nature n’a jamais pu donner le change). […] Quand il voulait savoir le vrai, non ce qui s’affiche et se répète, mais le fin mot sur les illustres du temps, il ne s’en rapportait qu’à lui : « Que j’admire, lui écrivait-il (2 octobre 1698), l’abondance des faits curieux que vous me communiquez touchant M. […] Voyez plutôt ce qu’il dit du savant et pesant Le Duchat, qui a tant travaillé sur la Satyre Ménippée, sur Rabelais et même sur Bayle : « Il lui manque, dit-il, un certain esprit qui fait entrer dans le sens et le génie d’un auteur, et qui découvre des traits fins et ingénieux. […] Il est touchant de voir Marais si occupé jusqu’à la fin de défendre envers et contre tous la mémoire de son maître et ami.
De Lescure (suite et fin) Lundi 31 octobre 1864. […] Que l’idée de la pointe, de la fine lame, du trait, de l’aiguillon, ou même de la courte épée romaine, image du bon sens, s’éveille dans l’esprit de nos lecteurs, à voir nos guerres et nos polémiques littéraires ; mais que jamais l’idée du poing ni du bâton ne vienne en nous lisant ! […] Ce talent admirable d’orateur moraliste et tendre, cette âme charmante, virgilienne et racinienne, ce panégyriste de la Madeleine repentie, après une première saison d’austérité et de ferveur, s’était apaisé comme il est naturel, s’était même attiédi du côté de la foi et était arrivé, sur la fin, à plus de sagesse humaine peut-être que divine. […] Ils causent ensemble Académie : « Il m’a dit que le président de Montesquieu n’avait point de concurrent jusqu’à présent. » Marais n’en tient pas moins à son objection, à celle qu’il vient de formuler au sujet des Lettres persanes : « Le dilemme serait difficile à résoudre, dit-il, mais on y trouvera quelque réponse fine dans la dialectique grammairienne du style nouveau. » À un moment on crut tout manqué et que Montesquieu se retirait ; le cardinal de Fleury s’était prononcé contre lui : « (17 décembre) M. le président de Montesquieu a remercié l’Académie, le jour même qu’elle était assemblée pour l’élire. […] Un Errata est donc devenu indispensable ; on nous le doit à la fin du quatrième volume.
Reçus tous deux au barreau en la même année (1818), ils débutent ensemble, ils font pendant un an et demi environ leur métier d’avocat, vers la fin un peu mollement, car déjà des études plus chères les détournaient. […] L’Académie des Inscriptions avait proposé d’examiner quel était, à l’avénement de saint Louis, l’état du gouvernement et de la législation en France, et de montrer, à la fin du même règne, ce qu’il y avait d’effets obtenus et de changements opérés par les institutions de ce prince. […] Chaque trait de talent et de pensée était vivement saisi au passage, et je me souviens qu’on applaudit fort celui-ci, par exemple (je ne le cite que comme m’étant resté dans la mémoire), lorsque, arrivant à parler de l’ordre des jésuites, l’historien décrivait cette société habile, active, infatigable, qui, pour arriver à ses fins, osait otut, même le bien. […] Cette publication met, en quelque sorte, la diplomatie79 à la portée de ceux qui ne bougent pas de leur fauteuil, et l’offre en spectacle et en sujet de méditation à l’homme d’étude et au moraliste ; elle leur permet de saisir le fin du jeu et d’en extraire la philosophie à leur usage. […] C’est une comédie que toute sa conduite à Vienne, et une comédie qui aboutit à ses fins sérieuses.
Sans doute quelques pèlerins du génie, comme Byron les appelle, viennent encore et jusqu’à la fin se succéderont alentour ; mais la société en masse s’est portée ailleurs et fréquente d’autres lieux. […] Que si par hasard on les ouvre, on ne va presque jamais jusqu’à la fin, pas plus que pour l’Astrée ou pour Clélie ; la manière en est déjà trop loin de notre goût, et rebute par son développement, au lieu de prendre ; il n’y a que Manon Lescaut qui réussisse toujours dans son accorte négligence, et dont la fraîcheur sans fard soit immortelle. […] Il naquit, sur la fin du xviie siècle, en avril 1697, à Hesdin dans l’Artois, d’une honnête famille et même noble ; son père était procureur du roi au bailliage. […] Tandis que, dans ses romans postérieurs, il se perd en des espaces de lieu considérables et se prend à des personnages d’outre-mer, qu’il affuble de caractères hybrides et dont la vraisemblance, contestable dès lors, ne supporte pas un coup d’œil aujourd’hui, dans ces Mémoires au contraire il nous retrace en perfection, et sans y songer, les manières et les sentiments de la bonne société vers la fin du règne de Louis XIV. […] Dans cette première, qui est la plus courte, après avoir moralisé au début sur les grandes passions, les avoir distinguées de la pure concupiscence, et s’être efforcé d’y saisir un dessein particulier de la Providence pour des fins inconnues, le marquis raconte les malheurs de son père, les siens propres, ses voyages en Angleterre, en Allemagne, sa captivité en Turquie96, la mort de sa chère Sélima, qu’il y avait épousée et avec laquelle il était venu à Rome.
J’ai fait ensuite la série S de mouvements et à la fin de cette série, à l’instant α′, j’ai constaté que l’objet A touchait mon second doigt. […] Nous avons analysé à la fin du chapitre précédent l’espace visuel ; nous avons vu que pour engendrer cet espace, il faut faire intervenir les sensations rétiniennes, la sensation de convergence, et la sensation d’accommodation ; que si ces deux dernières n’étaient pas toujours d’accord, l’espace visuel aurait quatre dimensions au lieu de trois ; et d’autre part que si l’on ne faisait intervenir que les sensations rétiniennes, on obtiendrait « l’espace visuel simple » qui n’aurait que deux dimensions. […] Soit en effet dans l’espace une surface A, sur cette surface une ligne B, sur cette ligne un point M ; soit C0 l’ensemble de toutes les séries Σ, soit C1 l’ensemble de toutes les séries Σ telles qu’à la fin des mouvements correspondants le doigt se trouve sur la surface A et de même soient C2 ou C3 l’ensemble des séries Σ telles qu’à la fin le doigt se trouve sur B, ou en M. […] Soient donc Σ et Σ′ = Σ + σ deux séries faisant partie de C3 ; pour toutes deux à la fin des mouvements, le doigt se trouve en M ; il en résulte qu’au commencement et à la fin de la série σ, le doigt est au même point M. […] Et enfin nous avons vu à la fin du paragraphe 3 que c’est aussi pour cela que l’espace est relatif.
À le bien voir, et la première impression passée, derrière ces coutures de petite vérole et cette bouffissure, on distinguait du fin, du noble, du gracieux, les lignes primitives de ses pères. […] Le dessous, encore une fois, était d’une nature moins effrayante, d’une nature riche, ample, copieuse, généreuse, souvent grossière et viciée, souvent fine aussi, noble, même élégante, et, en somme, pas du tout monstrueuse, mais des plus humaines. […] Je pars après-demain pour Berne ; je serai ici à la fin de la semaine. […] Mais, un peu avant la fin, Mirabeau s’éclipse, et le lendemain on ne le retrouve plus. […] Elle avait l’esprit naïf quoique fin, solide et gai tout ensemble, des saillies d’enfant, et quand la passion l’eut touchée une fois, cette âme douce devint forte, résolue, courageuse.
Vendredi, 28 janvier Gavarni tombe chez nous à la fin du dîner ; il n’a pas faim, il vient de déjeuner : il est sept heures. […] Il nous dit, et nous le croyons, que l’Empereur a corrigé les épreuves, que Fould y a travaillé et que Morny a fourni la fin, « la Métropole à Paris », une idée du Mémorial, une idée de l’autre, dont tout cet empire est une contrefaçon. […] … Et l’éternité, cette chose qui n’aura jamais de fin et qui n’a jamais eu de commencement. […] Et comme, à la fin, nous nous mettons à causer des deux livres auquels nous travaillons, lui aux Borgia, nous aux Maîtresses de Louis XIV, nous nous avouons que ce sont des sujets diantrement embarrassants, pour ne pas compromettre deux vieilles choses que nous respectons, — peut-être parce qu’elles sont vieilles — la Papauté et la Royauté. […] En toute chose, nous voyons la fin, l’extrémité de la chose !