Car d’abord il est universel comme Homère : hommes, dieux, animaux, paysages, la nature éternelle et la société du temps, tout est dans son petit livre.
Pas de philosophie de l’histoire littéraire ; pas de loi universelle, prétendant expliquer la genèse des œuvres ; pas de système dont Marivaux fût employé à donner la démonstration.
L’art poétique, universel, idéal, qu’il grava sur les tables de marbre de son temple à Théophile Gautier, peut être considéré comme une manifestation essentielle du génie de Banville.
Mais alors que d’autres se crurent quittes envers l’art et envers eux-mêmes quand ils eurent poussé tel quel le cri arraché à leur chair sanglante par le hasard des heures mauvaises, Leconte de Lisle se haussa toujours jusqu’à une parole d’humanité universelle et voulut que toute glose devint inutile en éliminant de ses poèmes une allusion indiscrète aux événements particuliers qui leur avaient donné naissance, et, comme il refusait fièrement d’avertir et d’apitoyer, on déclara par arrêt sommaire que ses strophes étaient dénuées de sens et indigentes d’émotion.
. — C’est comme correctif à cette inégalité des forces du libre arbitre chez les différents individus, que la théologie catholique admet la doctrine de la réversibilité des mérites, de la solidarité universelle des âmes.
Et de pareils signaux sont-ils inconcevables, si l’on admet avec Laplace que la gravitation universelle se transmet un million de fois plus vite que la lumière ?
On y trouve également enraciné un vieux reste de catholicisme, l’idée qu’on reverra des âges de foi, où régnera une religion obligatoire et universelle, comme cela eut lieu dans la première moitié du Moyen Âge.
Les faits volontaires sont soumis à la loi universelle de la causalité.
On lit dans l’Histoire universelle anglaise, t.
si nous n’avions pas assez de bonté pour prendre en nous les afflictions universelles ?
— rétablir de l’art littéraire une notion plus universelle et plus juste !
Ils ont tressailli dans la matrice universelle, l’humanité.
Écartons aussi du débat actuel (car il ne faut pas mêler toutes les questions) la grande hypothèse suivant laquelle toutes les pensées ou tous les mouvements de l’univers ne sont que les modes d’une même substance d’un substratum universel, qui absorbe toutes les différences dans son indivisible unité.
Les dons fougueux du poète de Destruction et de la Conquête des Étoiles s’y épanchent avec une libéralité sans mesure, mais quel amphithéâtre suffirait à un tel déroulement symbolique et précis des passions de l’estomac universel.
Impiété à part, ils ont vu clair ; et par cette audacieuse parole, la tendance universelle a été montrée dans sa dernière profondeur.
D’Arpentigny pourrait aller dormir dans les catacombes où dorment les excentriques de la bibliothèque universelle, mais, pour lui épargner ce sommeil pesant à l’amour-propre, disons qu’il est un écrivain.
On s’abreuvait à toutes les sources de la littérature étrangère, qui ne suffisaient pas… et l’exigence universelle était pour la France (pour la jeune France comme on disait alors) de n’être inférieure, en quelque production intellectuelle que ce pût être, à l’Angleterre ou à l’Allemagne.
Réservés alors aux êtres qui ne devaient pas mourir, le marbre et le bronze, cette aristocratie, se sont démocratisés, comme le reste, dans l’abjection universelle.
C’est la corruption de quelques-uns de leurs empereurs, — supportés, malgré la monstruosité de leurs vices, pour des raisons qui font plus d’honneur que de honte à l’esprit romain, puisque c’était par respect de leur tradition politique qu’ils acceptaient l’Empire à travers l’Empereur, quel qu’il fut ; — c’est cette corruption des empereurs, qui a fait croire à l’universelle corruption des Romains.
Les femmes, qui expriment mieux que les hommes l’imagination religieuse d’une race, les femmes, « très pieuses à leurs dieux » dans cette époque de dévotion universelle, allaient à Isis et à Cybèle sans cesser d’aller à Junon et à Diane, comme, plus tard, elles devaient aller à Jésus… Seulement, il ne faut pas oublier de marquer ce que l’auteur de La Religion romaine oublie : c’est qu’une fois à Jésus, elles ne revenaient pas à Junon et à Diane, et que Junon et Diane ne leur avaient jamais fait faire ce que le Christianisme, qu’on veut diminuer en l’expliquant, leur fit faire, en raison de deux choses que ne connaissaient pas ces misérables religions anciennes : l’absolu de son dogme et le péremptoire de sa loi.
M. l’abbé Mitraud nous dit bien, il est vrai, « que le catholicisme renferme toute vérité », qu’il est « l’affirmation universelle », qu’il n’y a pas « une loi qu’il ne contienne ».
Eh bien, moi, je demanderai la permission de rester assis, au beau milieu de cette farandole universelle, et de ne pas me lever devant cette Hélène, cette ignoble Hélène de Manon Lescaut, qui, pour quelques écus, fait, à toute minute, de son Pâris un Ménélas !
D’organisation et d’habitude, elle a peut-être gardé d’un passé qu’on ignore je ne sais quelle pente vers les choses qui préoccupent et dominent la pensée et l’imagination de son temps ; peut-être même que sans l’amour, avec toutes les notions fausses qui circulent présentement autour de nos têtes, dans ce misérable siècle égaré, elle aurait incliné, elle aussi, vers le bas-bleuisme universel.
Prudhomme, le type universel dont le fantôme plane actuellement sur tous les esprits, si peu aptes au comique du dix-neuvième siècle.
Ce sont les vaniteux et sanglants auteurs, les moteurs uniques et détestables de la décrépitude universelle, et la pluie de mes carreaux de feu labourerait sans pitié ces crânes pervertis.
Depuis le jour où l’universelle fièvre m’a saisi, j’ai constaté chez moi une lamentable impuissance de mes facultés critiques. […] Ainsi s’explique la faveur inouïe que vient de reconquérir aujourd’hui la moins raisonnable des doctrines humaines, celle de la foi en la sagesse du suffrage universel, celle de la soumission, comme à la voix même de Dieu, au jugement d’un souverain aussi peu instruit, aussi mal éclairé, aussi pleutre, aussi veule, aussi nul, aussi bête que le bonhomme Demos. […] Le suffrage universel, si on l’avait interrogé, aurait maintenu le statu quo, ne voulant point acheter le progrès au prix d’une crise si douloureuse, ni même au prix d’une crise quelconque. […] Les indiscrétions et les clefs firent bien plus pour le succès immédiat du livre que la portion de vérité universelle et de morale largement humaine qu’il contient. […] Laissons donc dormir en paix, dans leur inoffensive bonne fortune, les anciennes réputations usurpées, comme des monuments curieux d’un caprice qui ayant fait autrefois, dans le partage de la gloire et de la vie, quelques coups de tête vraiment seigneuriaux, était plus riant et plus aimable que la sombre égalité future dans la mort universelle.
Alors, il ose admonester son lecteur, comme lui-même il se raisonne et, aux moments où les déceptions se préparent dans la crédulité universelle, dire : « Ce sera dur ! […] Mais enfin, le moyen âge en a maintenu la tradition perpétuelle ; et Paris a été, pendant le moyen âge, le centre de la pensée universelle. […] Un Pasteur, un Henri Poincaré, un Gaston Paris dominent la science universelle. […] Ainsi, la France a procuré à la science universelle et de grands génies et une quantité de travailleurs diligents. […] Il fallait résister à la France : et, gouverner, ce n’est pas suivre la fantaisie universelle.
D’Holbach aussi espère « fonder » sur la nature humaine « la morale universelle ou les devoirs de l’homme ». […] Ils sont partis pour la conquête universelle, apôtres forcenés, malins, retors et, souvent, apôtres farceurs. […] Cette besogne terminée, l’hypothèse darwinienne aurait véritablement le droit de régner sur sa conquête universelle. […] Le professeur Grasset répond : « L’affirmation de révolution universelle entraîne nécessairement, autrefois et aujourd’hui, le passage de l’inorganique au vivant. […] Georges Le Cardonnel examinait l’autre jour, dans la Revue Universelle, les récentes publications d’un groupe de poètes « ineptes ».
Un trouble universel m’ôtait tout autre sentiment. […] L’égalité politique (suffrage universel) crée des inégalités pires. […] C’est le régime du gouvernement direct par le suffrage universel (qu’il est assez étonnant que Rousseau ne nomme pas, soit de ce nom, soit d’un autre équivalent). […] Le suffrage universel, c’est la toute-puissance de la moitié des citoyens plus un, et l’autre moitié moins un subit donc des lois qu’elle n’a pas voulues. Et ainsi (je vous dis là des choses bien connues, mais il faut bien les répéter ici), le suffrage universel, — déjà sous le régime parlementaire, mais à beaucoup plus forte raison sous le régime du gouvernement direct par le peuple, — aboutit nécessairement à la tyrannie d’un parti.