Elvire a « des accents inconnus à la terre ». […] Tel sonnet raconte la formation de la terre (En avant !) […] Et alors il lui parle à l’oreille, lui dit que la terre est déjà fort ancienne, qu’il y a eu déjà un autre monde avant celui-là, celui des reptiles, beaucoup plus grand. […] Son œuvre est presque tout entière une apothéose de la terre et de la vie terrestre. […] Les arbres m’accompagnaient en longue file ou par troupe ; je me sentais emportée par le mouvement de toute la terre sous le regard de toutes les étoiles !
Non que l’Allemagne fût restée terre inconnue, pour les savants ou les hommes d’état des siècles passés. […] terre de gloire et d’amour ! […] En philosophie, les Français, sont des gens de terre, les Allemands des marins. […] Sans parents, sans amis, pour ainsi dire seul sur la terre, n’ayant point encore aimé, j’étais accablé d’une surabondance de vie. […] Il y plana comme un aigle, loin des bruits et des réalités de la terre.
C’est parce qu’il y a du mal sur la terre qu’on croit en Dieu, et c’est parce qu’il y a du mal sur la terre qu’on en doute ; c’est pour nous délivrer du mal qu’on l’invoque, et c’est comme bien créateur du mal qu’on se prend à ne le point comprendre. […] — Une vérité relative, une vérité de ver de terre, qui ne vaut pas qu’on en soit fier… — Ni qu’on y tienne ? […] Marivaux, en mettant l’analyse de l’amour dans la comédie, a conquis à la comédie des terres nouvelles. […] A qui fera-t-on croire que le fétichisme ait existé sur la terre ? […] La mer couvrant la terre tout entière, les Alpes sous les eaux ; il en reste des coquillages dans les montagnes !
C’est le génie qui distingua particulièrement les Grecs des autres peuples de la terre. […] La Grèce fut bientôt remplie de Dieux de toute espèce : le Ciel, la Terre, les Elémens, tout dans la nature, jusques aux passions mêmes, eut des Temples, des Prêtres & des Autels. […] Ce n’est plus Homère, Pindare, Virgile, Horace qu’il vient de lire, c’est l’esprit de tous qui l’inspire à la fois ; c’est une Divinité qui s’empare de lui : il chante, les vents se taisent, & la terre est attentive à ses accens. […] Faut-il que le sang coule sur les Autels, que la terre en soit abreuvée, que l’ennemi vainqueur boive celui du vaincu ? […] Une terre, quelque fertile qu’elle soit, a besoin de culture : elle ne produit d’elle-même que des herbes sauvages.
Mercredi 4 février Aujourd’hui j’achète chez Hayashi une poche à tabac de Gamboun, le figurateur spécialiste de la fourmi au Japon : un objet de la vie intime, au caractère d’un objet de sauvage, mais fabriqué par le sauvage le plus artiste de la terre. […] Il déclarait que lui, resté un fervent catholique, sur cette terre, il sentait un peu mourir chez lui l’idée religieuse, ne croyant plus que Dieu pût s’intéresser à la prière de l’animalcule qu’il lui semblait être, en cette poussée incessante et ce fourmillement de création ! […] Il le jetait cinq fois par terre, et à la cinquième le boxeur ne pouvait se relever, et restait assis dans un rentrant de porte. […] les cochons, que ces gouvernants qui travaillent à tuer la foi chez ces pauvres diablesses, auxquelles ils n’assurent pas le paradis sur la terre, et dont ils se fichent pas mal avec leur fraternité, écrite en grosses lettres, sur la pierre de leurs ministères. […] Seulement les Égyptiens croyaient, professaient, que ce qu’il y avait d’immortellement vivant, dans le corps d’une femme ou d’un homme décédé, entrait dans un être naissant, et que lorsqu’il avait parcouru tous les animaux de la terre, de la mer, de l’air — ce qui durait 3 000 ans, — ce germe immortel rentrait dans un corps humain.
j’aurai passé près d’elle inaperçu, Toujours à ses côtés et pourtant solitaire, Et j’aurai jusqu’au bout fait mon temps sur la terre.
L’ode est intitulée : À Daphné sur la fuite de ses charmes ; c’est une consolation tirée de la ruine des empires et des changements insensibles des choses de la terre.
. — La Motte de terre (1895). — La Nébuleuse (1895). — Rembrandt, en collaboration avec Virgile Josz (1896). — Pauline ou la liberté de l’amour (1896).
« Newton, Pascal, Bossuet, Racine, Fénélon, c'est-à-dire les hommes de la terre les plus éclairés, dans le plus philosophe de tous les Siecles, & dans la force de leur âge, ont cru Jésus-Christ.
Je suis tenté d’aller chez vous et de jeter par les fenêtres ce bloc de terre mort qui y est.
comment l’indépendance religieuse ne conduirait-elle pas au libre examen de toutes les autorités de la terre ? […] Les tremblements de terre de la Calabre, la peste de la Turquie, les glaces éternelles de la Russie et du Kamtschatka, tous les fléaux de la nature enfin, sont les véritables alliés du système qui voudrait arrêter le développement des facultés de l’homme.
Ce vainqueur rabaisse ce qui est bas, rapetisse ce qui est petit, terrasse ce qui est déjà à terre, et croit, par cette généreuse exécution, se rehausser lui-même ainsi que tous les riches en esprit. […] Il protège les sots contre le bourreau comique qui leur enfonce aux applaudissements des sages, ses coups d’épingle dans le corps, et lui arrachant l’épingle, il la plonge agrandie et transformée en glaive de feu dans le sein du bourreau, et dans celui des sages qui applaudissent129. — L’humoriste installe sa propre personne sur le trône130, parce que le petit monde intérieur, plus vaste que le vaste monde extérieur, ouvre à l’imagination un champ infini ; mais s’il élève son moi, c’est pour l’abaisser et l’anéantir poétiquement comme le reste de l’univers. — Il déborde de sensibilité131 : lorsque, planant sur le monde, il se balance dans sa légère nuée poétique, ses larmes brûlantes tombent comme une pluie d’été qui rafraîchit la terre.
Elle était peu élevée, si bien que les pieds du condamné touchaient presque à terre. […] Le ciel était sombre 1187 ; la terre, comme dans tous les environs de Jérusalem, sèche et morne.
Quand on aime les rois et qu’on a mieux pour eux que des larmes, quand on croit que les plus belles choses qu’il y ait encore sur la terre ce sont les pouvoirs qui conduisent les sociétés ou qui les défendent, on doit avoir réellement peur de toucher au cadavre décapité de Louis XVI à travers la pourpre de son sang répandu, plus inviolable à la postérité que ne le fut à ses contemporains sa pourpre royale. […] Il y a enfin les hommes de mer, l’honneur de ce règne de Louis XVI à qui la terre faisait si peu d’honneur, d’Estaing, de Grasse et Suffren, l’audacieux bailli, que voilà bien revenu des Indes où sa gloire était trop engloutie, ramené par Renée dans un beau livre et mis sous les yeux de la France.
C’est bien quelque chose que de n’avoir pas écrit, même par distraction, une seule fois le nom de Dieu dans un volume de cinq cents pages où il s’agit d’un des plus grands événements qui se soient passés sur la terre, et d’avoir substitué à ce nom de Dieu, qui éclaire et apaise l’histoire, les mots de vent, de souffle, de trombe et de nécessité ! […] On arrache la cocarde nationale, on la jette par terre, on l’insulte du pied.
et qui n’en fut pas moins tué par Henri III, ce ver de terre, ou plutôt de boue, redressé enfin sous le mépris ! […] Cela ne rabaisse point Sixte-Quint d’avoir été un de ceux que Jésus-Christ appelle « ses membres » avant d’avoir été son représentant sur la terre, et, au contraire, la grandeur d’un si grand homme se voit mieux quand on la mesure à la profondeur d’abjection dont il est sorti.
Ses lettres vous font assister à cette incroyable vie de luttes et de travaux sortis de cette tête inépuisablement féconde, dont on peut dire que, positivement, elle vomissait des chefs-d’œuvre comme la Terre vomit ses fleuves ! […] On n’entre pas dans la terre promise.
Est-ce qu’il n’en pointe pas d’autres maintenant, heureusement encore à deux pouces de terre, qui insultent au génie d’Alfred de Musset, le byronien charmant, le poète de la jeunesse, mort dans son enfance, que je ne comparerai pas à son père, mais qui rappelle parfois son père au point de se faire adorer ! […] En touchant son sol, comme Antée en touchant la terre, sa mère, la force lui vint.
Par lui, le dieu pour les uns, le monstre pour les autres, sera mis debout, les pieds sur la terre, à portée de main. […] Quand on absout l’humanité, parce que, dit-on, on la comprend, quand la meilleure justification des choses est… qu’elles sont ou qu’elles furent, il faut bien accepter la religion avec tout le reste, car il y en a eu assez, de religions, sur la terre de ce globe, et assez de sentiment religieux dans les cœurs qui battent encore à sa surface ou qui dorment glacés dessous.
il y resta jusqu’à son dernier jour, tenté comme le Sauveur Jésus, aussi sur la montagne ; et son tentateur, à lui, fut son propre génie, affamé de ce que les sciences de la terre n’ont jamais donné : la certitude ! […] Gui, sous les lignes brisées de ce grand dessin géométrique qu’on aperçoit encore en ces Pensées, comme le plan interrompu d’une Pompéï quelconque après le tremblement de terre qui l’a engloutie, il y a une poésie, une poésie qu’on ne connaissait pas avant Pascal, dans son siècle réglé et tiré à quatre épingles ; la poésie du désespoir, de la foi par désespoir, de l’amour de Dieu par désespoir !
Comme Burns, un poète plus grand que lui, Jules de Gères n’a pas quitté sa terre natale. […] Je ne crois point, pour ma part, — moi, l’adversaire de toute académie quand il s’agit d’art ou de littérature, et qui me moque de ces sociétés, affectations organisées, coteries bonnes pour tous les Vadius et les Trissotins de la terre, — je ne crois point que Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie, pour réveiller la Muse qui dormait au fond de son âme comme la Nuit de Michel-Ange… Quand toutes les sociétés de sonnettistes (s’il y en a plusieurs) auraient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie, qui est son destin, de par cette imagination que la vie peut blesser, comme les dieux sont blessés dans les batailles d’Homère, mais ne meurent pas de la perte de leur sang immortel… Jules de Gères est, de nature, très au-dessus des petites sociétés littéraires dont il peut avoir la condescendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète, — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !).
Elles y allaient, en allègres compagnies, faire collation sur l’herbe de confitures et de pâtisseries que l’on servait dans ces belles terres émaillées de Valence, de Triana et de Malaga où la lumière fait chatoyer des reflets de saphir, de cuivre rouge ou d’or pâle, dans la concavité éblouissante, sur l’ombilic armorié des plats. […] … Alors, au lieu d’un grand artiste, nous compterions un grand historien, et, toujours conquistador, il aurait planté son pennon dans l’Histoire, comme Pizarre sur la terre des Incas, et, pour finir par un mot de sa connaissance : Et le vent des hauteurs, qui souffle par rafales, Tordrait superbement ses franges triomphales !
Ce sont des demeures à terre et plus bas que terre d’un esprit qui a eu parfois des ailes, comme le condor, de trente-deux pieds d’envergure… Ce qu’on pourrait dire des gaucheries sans nom, des maladresses, et, qu’on me passe le mot !
C’est enfin la religion de l’homme-Dieu moderne, qui n’est plus Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais Laurent Pichat et tous les Pichat de la terre ; car, dans ce système, tout homme est égal à Pichat comme X est égale à X. […] La terre par en-haut finit, Une goutte de ciel, un beau lac d’une lieue.
Dans ce portrait dont il est question, son front, qui surplombe un visage tranquillement triste, jette l’ombre de sa voûte puissante à ces yeux rêveurs qui cherchent involontairement le ciel, mais qui, dans la réalité, revenaient se tourner vers les vôtres avec des airs fins et spirituels comme nous entendons le regard, nous autres polissons de la terre ! […] À voir ce que l’on fut sur terre et ce qu’on laisse, Seul, le silence est grand ; tout le reste est faiblesse.
En Russie, on appelle âmes les esclaves, et tout propriétaire est obligé de payer au fisc une redevance pour chaque âme qu’il a sur ses terres. Or, comme l’administration, selon Gogol, est des plus vicieuses en Russie et que les révisions des listes du fisc se font à des intervalles éloignés, il se trouve souvent que les propriétaires auxquels il meurt des âmes sur leurs terres sont obligés de continuer à payer la redevance en question comme si ces âmes étaient vivantes.
Bientôt le chien posa sa tête par terre entre ses deux jambes de devant, comme s’il eût été encore plus fatigué et qu’il eût voulu s’endormir. […] Pendant la première minute, elle marcha tranquillement ; pendant la deuxième minute, elle resta calme et becqueta la terre. Moins d’une demi-minute après, elle ouvrit et ferma souvent le bec ; sa queue était abaissée, et ses ailes tombaient presque à terre. […] Les infusoires libres et disséminés à la surface de la terre trouvent ces conditions dans les eaux où ils vivent. […] Il faut donc empêcher que l’esprit, trop absorbé par le connu d’une science spéciale, ne tende au repos ou ne se traîne terre à terre, en perdant de vue les questions qui lui restent à résoudre.
« L’œil de Jean Valjean resta fixé à terre. […] Et cependant on relève le livre jeté à terre, parce que l’écrivain y est encore avec tout son style, et on va plus loin. […] Il entend des bruits étrangers à l’homme qui semblent venir d’au-delà de la terre et d’on ne sait quel dehors effrayant. […] C’est le triomphe de la langue française menée au feu : infanterie, cavalerie, artillerie, incendie, assauts, carnage, tout roule, tout avance, tout recule, tout tourbillonne, tout s’abat, comme dans ces trombes terrestres où les nuées, entrechoquées par des vents contraires, finissent par vomir la grêle qui couche à terre les maisons, et qui emporte avec les feuilles les membres des arbres. […] Ils sont là, tous les rois de l’Europe, les généraux heureux, les Jupiters tonnants, ils ont cent mille soldats victorieux, et, derrière les cent mille, un million ; leurs canons, mèches allumées, sont béants ; ils ont sous leurs talons la garde impériale et la grande armée ; ils viennent d’écraser Napoléon, et il ne reste plus que Cambronne ; il n’y a plus pour protester que ce ver de terre.
Le ciel est d’autant plus doux que la terre est plus triste. […] Plus souvent, il conserve simplement, au mépris de la logique reconnue, les espoirs de l’au-delà et les humbles joies de la terre. […] Le bonheur dans la vie présente, l’harmonie, par la volonté de Dieu, dans une nouvelle vie, l’accord final des désirs et des actes sur la terre, mais seulement chez une humanité future, enchantent les esprits et les plient à la loi sociale. […] Il n’est pas possible qu’en pétrissant la terre sociale pour dresser la statue rêvée, les créateurs d’activités ne tiennent compte de ses qualités de souplesse, de plasticité, de résistance. […] Et comment vous conduisez-vous, vous-mêmes, vis-à-vis des êtres différents de vous qui vivent sur la terre ?