On dira peut-être que ces sortes de Productions ne supposent pas de grands talens ; mais on ne pourra disconvenir qu’elles n’annoncent au moins du savoir, du discernement, & du zele pour le progrès des Lettres ; qualités qui le rendent plus digne d’éloges, que tant de Compilations indigestes & rebutantes, enfantées par l’incurable manie de faire gémir la presse & le Lecteur.
En retranchant de cette Histoire quelques digressions inutiles, certains détails trop minutieux ; en mettant plus de correction, d'élégance & de précision dans le style, il eût pu la rendre encore plus digne du succès dont elle jouit.
Le discrédit de Varillas n'a pas été capable de rendre quelques-uns de nos Historiens plus réservés sur les Anecdotes & la Tradition.
Peut-être s'en ressouviendra-t-il dans une nouvelle édition, qu'il paroît être en état de rendre supérieure aux précédentes, s'il veut y donner ses soins.
Les hommes pensent & sentent à peu près de même : mais ce qui distingue l’homme de génie, c’est la manière de démêler ses idées & de les rendre.
Cochin Vous avez raison, ce dessin au crayon rouge représentant Lycurgue blessé dans une sédition, mérite d’être regardé : le passage subit de la fureur à la commisération dans cette populace effrénée qui le poursuit est bien rendu.
Contrarié dans une conférence avec les Directeurs, il offrit sa démission La Revellière et Rewbell l’acceptèrent, Barras la lui rendit, et le vainqueur de l’Italie se crut heureux de courir les côtes pour être hors de Paris, et d’être envoyé de France en Égypte, où il emmena la fleur de nos armées. […] Je suis un peu effrayé par moments, je l’avoue, de cette unité et de cette perpétuité de raison, cela fait douter ; quelques fautes de loin en loin rendraient confiance. […] Il y a là une différence essentielle ; et c’est ce qui nous doit rendre fort humbles, fort circonspects, nous autres simples écrivains, quand nous jugeons ainsi à notre aise des personnages d’action. […] En la faisant bien comprendre dans son ensemble, il reste un point auquel il réussit difficilement à nous accoutumer : c’est lorsqu’aux Cent-Jours, et Bonaparte arrivant sur Paris, La Fayette, qui s’est rendu à une conférence chez M. […] Rendez grâces au Seigneur, enfants d’Israël, et louez-le devant les nations, parce qu’il vous a ainsi dispersés parmi les peuples qui ne le connaissent point, afin que vous publiiez ses miracles, et que vous leur appreniez qu’il n’y en a point d’autre que lui qui soit le Dieu tout-puissant.
L’aîné les ayant pris, et fait tous ses efforts, Les rendit, en disant : Je le donne aux plus forts. […] Quel dommage que nous ne puissions, comme dans la légende racontée par Thomas de Cantimpré, donner rendez-vous à ceux d’entre nous qui seront morts, pour qu’ils viennent nous rendre compte de la réalité des choses de l’autre vie ! […] Je n’ignore pas, je le répète, que la plupart de ces rêves soulèvent en nous des indignations légitimes, et pour tout dire, qu’il y a des phrases, dans ces textes, qui vous rendraient démocrate. […] Par lui nous voyons les gestes, nous entendons l’accent, nous sentons les mille détails imperceptibles et fuyants que nulle biographie, nulle anatomie, nulle sténographie ne saurait rendre, et nous touchons l’infiniment petit qui est au fond de toute sensation ; mais par lui, en même temps, nous saisissons les caractères, nous concevons les situations, nous devinons les facultés primitives ou maîtresses qui constituent ou transforment les races et les âges, et nous embrassons l’infiniment grand qui enveloppe tout objet. […] Rien de tel dans Taine ; Taine était un homme sérieux ; Taine n’était pas un homme qui s’amusait, et qui jouait avec ses amusements ; ce qui rend le cas de Taine particulièrement grave, et particulièrement caractéristique, et particulièrement important pour nous, et, comme on dit, éminemment représentatif, c’est que dans sa grande honnêteté universitaire il usurpe nettement les fonctions de création, et qu’il usurpe ces fonctions pour l’humanité présente avec une brutalité nette.
C’est à nous rendre jaloux du soleil du Midi, quand nous voyons ces éclosions trop précoces pour notre ciel du Nord.
Et c’est encore en ces pages, nous semble-t-il, que le poète rend son plus profond hommage à la Beauté.
En souvenir et en reconnaissance de cette constante harmonie qui m’a rendu facile et douce la carrière de professeur en pays étranger, j’ai voulu laisser à ceux et à celles dont je fus le maître un instrument de travail que j’eusse éprouvé par un long usage et qui leur permit de se passer de moi.
Son amour pour les Beaux-Arts a toujours été soutenu par des connoissances profondes & par une maniere de présenter ses idées, qui les rend aussi intéressantes, qu’elles sont justes & lumineuses.
Anacréon, Sapho, Catulle, perdroient tout leur mérite, si on en jugeoit par la maniere dont il a rendu leurs plus beaux morceaux.
Peu d’Auteurs ont autant mérité que lui de leurs contemporains, & ont plus travaillé à se rendre utiles à leurs descendans.
Le Musicien y a fait des changemens qui l’ont rendue un des Tableaux les plus pompeux de notre Théatre lyrique, qui ne peut guere se soutenir que par la magnificence.
On ne peut lire ces Réflexions, sans en aimer l’Auteur, qui les a publiées sous le nom d’un Militaire, pour se rendre moins suspect aux Militaires mêmes à qui elles sont adressées.
Ce qui la rend plus estimable encore, c’est de ne s’être point laissé corrompre par le faux air du Bel-Esprit, ou le ton précieux de sentence, si fort en vogue aujourd’hui.
Par-là, il en a rendu la lecture commune & sûre pour tous les âges & toutes les personnes.
Il eut cependant bien des qualités propres à le rendre célebre, sans qu’il se donnât la peine de s’encenser lui-même.
On est en droit d'espérer que le goût plus exercé de l'Auteur resserrera davantage son élocution quelquefois diffuse, & en écartera certaines métaphores outrées & captieuses, si l'on peut se servir de ce terme, qui, sans rendre la pensée plus vive, n'y jettent qu'un éclat plus éblouissant que lumineux.
Sa beauté, son esprit, ses aventures l'ont rendue célebre.
Guizot et moi nous crûmes devoir faire usage de la parole qui nous était rendue. […] À quelle condition, en effet, se rend-on compte ? […] Prenez à volonté telle ou telle époque de l’histoire de l’humanité ; ôtez-en la philosophie, vous verrez combien cette époque s’obscurcit ; au contraire, rendez-lui sa philosophie, vous lui rendez son explication et sa lumière. […] Je prendrai leur défense contre eux-mêmes ; je leur veux rendre le service de leur montrer qu’ils ont plus de foi qu’ils ne croient. […] Ce qui fait époque dans la vie, c’est un changement dans les idées ; voilà ce qui divise vraiment l’existence et la rend différente d’elle-même.
Une verve singuliere, un génie pour les vers qu’il ne tenoit que de la nature, beaucoup de facilité à bien rendre ce qu’il sentoit, quoiqu’il fût sans Lettres, le firent regarder, dans son temps, comme une espece de phénomene poétique.
Ce ne sont pas les seuls services qu’il a rendus aux Lettres.
Dans ses Poésies Latines, on trouve une élégance & une urbanité qui en rendent la lecture intéressante, quoique les différens sujets n’en soient pas toujours intéressans.
Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer, au sujet de ce dernier, qu’à force d’avoir cherché à l’enrichir, on l’a tellement surchargé d’exemples & augmenté de volumes, qu’on en a rendu l’usage aussi difficile que l’acquisition couteuse.
Ce Drame, plus sinistre encore que celui de Béverley, n’est qu’un amas d’horreurs, entassées les unes sur les autres, plus propres à rendre les ames féroces, qu’à leur inspirer la haine du crime.
Il a fait une vingtaine d’Ouvrages, presque tous écrits en Latin ; mais ce n’est pas ce qui l’a rendu fameux ; ce fut l’Astrologie, à laquelle il s’appliqua.
On pourroit le regarder comme un bon Traducteur, si la fidélité à rendre le sens de son original étoit la seule qualité nécessaire à quiconque entreprend de faire passer les Poëtes célebres dans une Langue étrangere, sur-tout lorsqu'il s'agit d'une Traduction en Vers.