Peut-être y reviendrai-je un jour… Ce que je veux seulement examiner, c’est La Messaline blonde, prise à part des tenants et des aboutissants qu’elle a dans ces récits qui s’entrelacent.
Maître Pierre, c’est la théorie du drainage mise en action, en scène et en récit, et le décousu que M.
et pour arriver à la simplicité du plan, au rhythme aisé du récit, à la concision savante, à la mesure, à l’ordre lucide, à ce fini dans l’art que Platon appelait, avec une justesse si exquise, une rondeur, M.
Une tragédie de Voltaire, qu’un paysan du Midi veut faire jouer à la fête votive de son village, parce qu’il a au fond de sa poitrine ce souffle immortel du paganisme qu’on appelle l’amour des spectacles et qu’ils ont tous, ces Romains et ces Grecs d’Avignon, de Marseille ou d’Arles, voilà la frêle bobine sur laquelle l’auteur du Marquis des Saffras dévidera la plus belle étoffe d’écarlate dans laquelle on ait jamais taillé un récit.
Tout ce qu’il a fait est court, de peu de développement, et d’un récit plus ramassé que rapide .
Plus de beaux récits, plus de narrations émouvantes, seulement des chiffres. […] À cet égard, il faut le reconnaître, le prix des fers ou le taux de la rente instruisent mieux que le récit d’une bataille ou de l’entrevue de deux souverains. […] « Ces documents qui servent de trame à notre récit, dit-il dans sa préface, intéresseront, nous l’espérons, le lecteur. […] Ses récits de bataille sont nouveaux sur beaucoup de points. […] Devant l’impalpable héroïne de ce récit nébuleux, je suis forcé de convenir que la Mouquette avait du bon.
Son intention est au contraire de rendre son récit plus vivant. […] Il y a presque de la jalousie dans le récit qu’il fait de la retraite à Savigny. […] Alexandre abonde en récits qui montrent chez Lamartine ce goût invincible de la noblesse intime et cette habituelle distinction de sensibilité. […] … — Et cet autre, ce Pouvillon dont j’ai là le roman rustique, la Césette, un délicieux récit d’amour campagnard. […] Il y a une saveur d’originalité profonde dans ces essais pour ainsi dire hors cadre, et cette saveur se retrouve dans les récits d’histoire de M.
Son action, pendant les mois qui suivirent, soit dans les assemblées sectionnaires, soit dans les missions qui lui furent confiées au dehors pour rallier à la ville les provinces voisines, ne nous est connue et indiquée que d’une manière fort générale : il est bien à regretter qu’il n’ait pas pris soin de laisser un récit de ce mémorable épisode révolutionnaire ; nul témoin n’était plus propre à nous en présenter un tableau fidèle autant qu’émouvant. […] Dans leur double récit, quantité de noms propres se rencontraient, et, à vrai dire, l’Épître était à leur adresse. […] Si l’on compare ce billet avec le récit de Mme de Staël dans ses Dix années d’exil, on peut en tirer quelques remarques. […] Mme de Staël, dans son récit, dit que la démarche de Junot échoua.
Les écrivains de cette époque affolée de destruction et de changements font le sinistre effet d’aveugles qui balaient la place où vont s’élever tout à l’heure les échafauds qu’ils ne prévoyaient pas, — car le récit de la prédiction de Cazotte est un conte inventé par La Harpe, et M. […] Son Jacques le fataliste est, doctrine à part, le Tristram Shandy de Sterne, sans l’adorable génie de Sterne, sans les grâces de son récit, sans l’oncle Tobÿ, sans le caporal Trim. […] la personnalité de Diderot se verrait encore dans les récits de cet homme, qui a pourtant plus d’abondance que d’originalité. […] Dans ses récits, il a essayé bien des fois, avec la faculté de se monter la tête qu’il tenait de sa double nature d’orateur et de comédien, d’échapper à ce bourgeotisme fatal qui ne le lâchait pas, qui le reprenait, et que je retrouve aujourd’hui dans la Correspondance comme la seule chose naturelle à cet esprit exagéré.
Le propre de ces vieux récits, en général, est de se dessiner comme de soi et de marcher indépendamment presque d’un guide, d’un ouvrier, d’un poète. […] tandis que les grands poèmes chevaleresques et les nobles sujets qu’ils traitaient se sont perdus avec le temps, ont été oubliés et n’ont laissé de souvenir que ce qu’il en fallait pour être parodiés, tandis que la grande et hautaine branche des Chansons de geste s’est desséchée et a péri, la branche plus humble des Fabliaux, et plus voisine de terre, n’a cessé de verdoyer, de bourgeonner et de fleurir ; ces vieux récits n’ont cessé de vivre, de se réciter, de se transmettre, et les auteurs connus, qui ont eu l’honneur de nous les conserver en les variant à leur guise, n’ont fait le plus souvent qu’hériter des inconnus qui leur en ont fourni la matière et soufflé l’esprit.
XX Je dois beaucoup de ce récit à cet abbé Lambert, ami des Girondins, et introduit librement par eux dans la prison de la Conciergerie. […] Non, ces bassesses n’approchent même pas de mes pensées ; mais je fus et je suis resté influencé en effet et incliné vers l’indulgence par cet esprit de famille qu’on respire dans son enfance, et par ces traditions domestiques qui forment le premier pli de la mémoire dans les enfants attentifs aux récits de leur mère.
Il est Anglais chez les Anglais, Français chez les Français, parce que son récit reflète les passions des acteurs ou des témoins qui l’ont renseigné ; mais il ne concède rien sciemment à la passion de ceux qui l’entretiennent. […] La foncière immoralité du siècle n’en ressort que mieux dans l’incroyable inconscience de son récit.
S’il s’arrête à conter Fornoue et Montlhéry126, il faut voir avec quel mépris de la force brutale, quelle dérision des aventures prétendues chevaleresques, et comme son récit jette une lumière crue sur la petitesse des hommes, et le rôle tout-puissant du hasard. […] Le narrateur s’égaie de ces « beuveries » pantagruéliques, de la grossière ivrognerie de ces grands Anglo-Saxons, de cette précieuse paix gagnée sans coup férir, parquelques centaines de tonneaux de vin de France : un imperceptible sourire illumine son récit, mais il reste discret et grave.
Du fond de la Calabre, entre deux combats, il s’amusait à refaire un conte de la Reine de Navarre675, et il en faisait un bijou : dans ses pamphlets il sème à chaque page les récits exquis et les dialogues plaisants. […] Voyez ses campagnes de l’Empire : il a et il nous donne l’illusion de lire à tout moment toute la pensée de l’Empereur, et de conduire le monde avec elle ; son récit est ordonné comme un budget où tout est prévu.
Le théâtre privera notre société d’écrivains avant qu’il la prive d’amateurs de beaux récits qui font rêver les sages, au coin du feu. […] Et d’ailleurs, en admettant les conditions les plus favorables au progrès de l’art du théâtre, la lecture offrirait toujours un aliment incomparablement plus riche à cause de sa variété infinie, à cause des profondeurs qui ne lui sont jamais interdites et à cause de cette délectation incomparable qu’est le style d’un récit.
Le Hir était bien plus près du vrai en ne cherchant pas à atténuer la chose racontée et en étudiant attentivement, à la façon d’Ewald, le récit lui-même. […] L’attribution du Pentateuque à Moise est insoutenable, et nier que plusieurs parties de la Genèse aient le caractère mythique, c’est obliger à expliquer comme réels des récits tels que celui du paradis terrestre, du fruit défendu, de l’arche de Noé.
Chronique : Chronique musicale J’entendais le deuxième acte d’un opéra nouveau, — le Cid : une rue sombre, une scène de duel, un chœur, des récits, un requiem ; et les lieux communs des émotions insignifiantes défilaient en une suite de formules rabâchées ; un duel de pantins, un chœur de momies, des récits de Capitan-Matamore, un requiem de contrebandiers déguisés, et, finalement, la grande scène dramatique où l’éternelle « tragédienne lyrique » réitère les éternels bras crispés, yeux hagards, sanglots étouffés qui de toute antiquité expriment le désespoir… Et, sur les visages des spectateurs, parmi les flots d’applaudisseurs loués, l’invincible ennui… Puis, le décor changea ; ce fut un horizon élargi de paysages espagnols, dans un chatoiement d’ors et de lumières ; des cortèges passaient, puis les danseuses apparurent ; des rondes se nouaient, nouant les multiples évolutions des gracieuses et fugitives filles, tandis que les guidaient des sons très cadencés d’orchestres vifs, voluptueux.
Tout sera décidé en une soirée, et un parterre intelligent et impartial reconnaîtra sur-le-champ, que la question n’est pas dans la coupe matérielle des scènes et des actes, dans les passages subits d’une forêt à un château, et d’une province à une autre, toutes choses dont on fait aussi bien de se passer quand on le peut, et qu’on ne doit ni repousser ni rechercher, mais qu’elle est réellement dans la peinture individualisée des caractères, dans le remplacement continuel du récit par l’action, dans la naïveté du langage ou le coloris poétique, dans un style enfin tout moderne. […] Cette sorte de vers a le grand avantage d’avoir été beaucoup moins employée, et surtout d’offrir beaucoup plus de ressources et de variété ; le récit poétique ne nous paraît même possible que de cette manière.
L’historien disparaît aussi dans ce qu’il raconte, et on admire cette force d’impersonnalité gardée au milieu d’un récit qui devrait la faire perdre cent fois à l’écrivain, et appeler, à chaque instant, la virulente éloquence de sa colère. […] Deux ou trois fois peut-être, dans cet épouvantable récit, dans ce fleuve de citations qui roule le Jacobinisme et ses cadavres, quelques mots vengeurs — des mots à la Tacite — lui échappent.
Mais que tout cela est vivement, rapidement présenté dans le récit de d’Aubigné, et tout à fait à la française !
On a essayé de nier leur authenticité, comme si de tels récits s’inventaient à plaisir, et comme si une langue aussi exquise et aussi polie se retrouvait ou se fabriquait à volonté après le moment unique où elle a pu naître.
Lorsque Othello proteste devant le sénat de Venise, que le seul art qu’il ait employé pour séduire Desdemona, c’est le récit des périls auxquels il avait été exposé46, comme ce qu’il dit est trouvé vrai par toutes les femmes !
Flaminia, que le récit de Flavio a plongée dans le désespoir, veut tuer le traître ; après quoi, elle ira mourir sur le tombeau de son époux.
Ses récits nous initiaient aux splendeurs de la grande vie, nous ouvraient les endroits à la mode, les coulisses de l’Opéra, la loge de Mme Caron « aux gestes de reine », le foyer de la danse, le pavillon d’Armenonville ; évoquaient l’orgie parisienne : premières sensationnelles, vernissages, courses, dîners, bals, cotillons.
Comme on retouche le portrait moral qu’on tracerait de lui d’après l’Emile ou le Contrat social, quand on consulte ses Confessions ou les récits des contemporains !
Pour cela il accumule les faits, associe les anecdotes et les citations, les récits historiques et les caractères littéraires, expose et raconte, généralise et conclut, tente en un mot une démonstration au lieu de prononcer des jugements, de défendre ou d’attaquer une esthétique.
Nous retrouvons les gaulois dépeints avec ce caractere dans l’histoire romaine, et principalement dans un récit de Tite-Live.
En effet, plusieurs passages des écrivains de l’antiquité, entr’autres le récit que fait Aulugelle de l’avanture arrivée à un comédien nommé Polus qui joüoit le personnage d’Electre, nous apprennent que les anciens distribuoient souvent à des hommes des rôlles de femme.
Mais, comme presque toutes les pages des trois énormes manuscrits de Bossuet sont noires de ratures, et, remarquons-le bien, quel que soit le sujet, dogmes, descriptions, paraphrases, récits ou prières, il serait cependant un peu fort de prétendre que, constamment et partout, Bossuet a obéi, non à des scrupules d’écrivain, mais à des scrupules de théologien, là même où il n’est pas le moins du monde question de théologie.