/ 1993
1012. (1799) Jugements sur Rousseau [posth.]

À l’égard des lettres de Claire, de Wolmar et d’Édouard, je ne conçois pas comment on peut les trouver du même ton que celles des deux personnages principaux.

1013. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Francis Lacombe »

Lacombe, comme un des faits principaux de notre histoire nationale.

1014. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre V. Des Grecs, et de leurs éloges funèbres en l’honneur des guerriers morts dans les combats. »

Je ferai comme ces peintres qui ne pouvant transporter avec eux un antique pour le faire admirer, en crayonnent rapidement les contours et les principaux traits : presque tout le mérite de la figure échappe, mais on connaît du moins les mouvements et l’attitude.

1015. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Mérimée et de moi, — et pourquoi ne nommerais-je pas le principal d’entre eux, celui qui nous honorait le plus hautement alors de son appui, M. le comte Molé ? […] M. de Vigny avait écrit un discours fort long, dont le sujet principal, comme on sait, était l’éloge de M.  […] Le discours de M. de Vigny, avec les circonstances du débit, fut la principale causé du succès de l’orateur rival, devenu tout d’un coup adversaire.

1016. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Ils l’ont fait dessiner dans toute l’exactitude du détail ; ils l’ont fait graver sur un marbre, et les empreintes qu’on en tire servent de principal ornement dans le cabinet de ces lettrés enthousiastes qu’une fortune au-dessous de la médiocre met hors d’état de le décorer plus somptueusement. […] « Ceux d’entre les principaux disciples qui étaient habitués dans les royaumes voisins, et qui n’avaient pas assisté aux funérailles, vinrent à leur tour faire les cérémonies funèbres, et apportèrent, comme une sorte de tribut, chacun une espèce d’arbre particulier à son pays, pour contribuer à l’embellissement du lieu qui contenait les respectables restes du sage qui les avait instruits. […] En présence de tous ses courtisans il se reprocha le tort qu’il avait eu de ne pas l’employer assez, et dit en peu de mots tout ce qu’on pouvait dire de plus honorable en faveur de celui qu’il regrettait. « Le ciel suprême, dit-il, est irrité contre moi ; il m’a enlevé le trésor le plus précieux de mon royaume en m’enlevant le sage qui en faisait la principale gloire et le plus bel ornement. » Ce magnifique éloge, tout mérité qu’il était, aurait pu être regardé comme un tribut que ce prince payait à la coutume, s’il ne l’eût fait suivre par quelque chose de plus durable que les paroles.

1017. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVe entretien. Aristote. Traduction complète par M. Barthélemy Saint-Hilaire (3e partie) » pp. 193-271

Le mouvement a lieu, soit en avant, soit en arrière, en haut et en bas, à droite et à gauche ; joignez à ces six mouvements que chacun connaît le mouvement circulaire, et vous aurez les sept mouvements principaux. […] Mais s’il y a quelque confusion dans ces opinions de Platon, un axiome sur lequel il ne varie pas plus que sur l’origine du mouvement, c’est qu’il n’y a point de hasard dans la nature, et que le mouvement, qui en est le phénomène principal, y a ses lois comme tout le reste. […] C’est la loi de la pesanteur universelle poursuivie sous toutes ses faces dans les corps innombrables qui peuplent l’espace, et dont les principaux sont accessibles à notre observation et soumis à nos calculs.

1018. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXIXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (1re partie) » pp. 241-314

L’amitié du grand-duc et de la grande-duchesse Amélie l’avait élevé, par l’affection, au rang de principal conseiller de cette cour athénienne et de directeur du théâtre et du ministère. […] Faust, son œuvre principale en vers, était avant lui une légende moitié humaine, moitié satanique, d’outre-Rhin. […] Je crois bien plutôt que cette passion pour une jeune dame, qui, l’été dernier, l’a saisi à Marienbad, passion qu’il veut combattre, doit être regardée comme la cause principale de sa maladie. » Nous avons connu, au même âge, une même aventure de Béranger qui disparut complètement du monde pendant quelques mois pour combattre l’amour par la solitude.

1019. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre sixième »

Le principal rôle dans le Méchant, Cléon, n’est pas plus un caractère que le Damis de la Métromanie. […] La condition n’a été jusqu’ici que l’accessoire ; il faut en faire le principal. […] Pourquoi refuser au poète comique, à titre de repoussoir, un caractère secondaire qui fasse valoir le caractère principal ?

1020. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre septième »

Forcer ma raison à être attentive aux preuves de la foi, l’étonner, la troubler par le développement des mystères et les preuves du dogme, tel doit être l’objet principal du sermon. […] Le premier voit son sujet, il le circonscrit et le traite à fond ; le second le cherche encore après y être entré, et, en courant un peu au hasard après ses richesses naturelles, il suscite d’autres sujets qui étouffent le principal, comme les branches gourmandes qui épuisent l’arbre à fruit. […] La principale, c’était Fontenelle auquel il a grand’peine à pardonner la préférence ouverte ou secrète que tant de gens donnaient à son esprit sur « le sublime de M. de Meaux. » C’étaient ensuite les Lettres persanes dont « l’imagination » passait, dans le goût public, avant « la perfection » des Lettres provinciales, « où l’on est étonné », dit-il, « de voir ce que l’art a de plus profond avec toute la véhémence et toute la naïveté de la nature. » Toute la critique de Vauvenargues se résume en ceci : justice un peu froide pour son temps ; préférence de sentiment et de goût pour le dix-septième siècle.

1021. (1909) De la poésie scientifique

Le plus étrange est sans doute qu’il soit nécessaire de se targuer de pareille conception, qui part, comme nous le verrons, d’une loi naturelle  mais c’est nécessaire, à l’heure présente, où une « réaction » poétique et contre le mouvement « Symboliste » et contre l’action de la « Poésie scientifique », a été organisée au nom du moindre-effort… « La mesure du vers est prescrite par la loi du moindre effort », a écrit le principal quoique souvent occulte organisateur de cette régression universitairement et mondainement patronnée3, Sully-Prudhomme. […] Ou, si on ne leur prend rien, on ne peut s’évader d’eux qu’en régressant dans une imitation ressassée du passé… Mais nous avons hâte maintenant de nommer des poètes, parmi les principaux, survenus depuis dix ans environ et quelles que soient leurs tendances, qui, de non commune valeur et aimant leur art, d’aucuns en étant les passionnés et les tourmentés, honorent cette heure ou sont de l’espoir  ou notoires, ou encore tout nouvellement révélés : MM.  […] Oui, d’énergie lente et comme en dessous des pensées qui s’en pénètrent comme en sub-conscience, quelque chose est venu  pour qu’après tous ses avatars, Brunetière ait dit ceci, si résumant : «  S’il y a une tendance qui s’affirme de notre temps, c’est celle de comprendre que l’homme n’est pas la mesure de toutes choses, mais qu’au contraire il n’est rien qu’un point sur la planète, qui n’est elle-même qu’un point dans l’espace34… » Brièvement parmi les principaux poètes de non-commune valeur et de caractère, notoires où trop nouveaux-venus encore, depuis une dizaine d’années, nous avons noté, de leurs œuvres et leurs dires, en notre Avant-propos, ceux qui s’orientent pleinement ou partiellement ou de tendance seulement, selon les principes de la Poésie scientifique35.

1022. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Conclusions »

C’est là un art dans lequel, comme nous l’avons vu, le calcul et la science d’esthétique, la prévision jouent le principal rôle, où l’auteur s’applique à faire connaître réalistement et prosaïquement des spectacles fantastiques, où son émotion propre, réprimée et tue, n’intervient nullement pour suggérer au lecteur l’émotion qu’il doit ressentir ; tout donne même à croire que ce n’était pas par une sorte de stoïcisme littéraire que Poe dissimulait ainsi ses sentiments. […] Elles ont recueilli le suffrage du principal organe des classes aisées en France, de la Revue des deux Mondes ; elles sont souvent citées dans les journaux des boulevards ; le nom de Heine apparaît parfois dans des conversations de gens étrangers aux lettres. […] On aura remarqué, cependant, qu’un petit nombre d’écrivains seulement étaient frappés de ce qui est, pour le public, la principale innovation des œuvres russes, leur caractère passionne et moral.

1023. (1884) Articles. Revue des deux mondes

Bagehot lui fait l’honneur de la prendre pour l’agent principal de la continuité du progrès, Edgar Quinet voit surtout en elle une force de réaction. […] — Les classes dirigeantes deviennent ainsi presque fatalement les classes rétrogrades, et l’hérédité, qui semblerait devoir constamment accumuler chez les descendans les qualités qui ont valu l’empire aux ancêtres, a pour principal effet de hâter leur irrémédiable déchéance. […] Quoi qu’il en soit, l’influence de l’hérédité sur la marche de la civilisation nous semble jusqu’ici fort incertaine, et nous ne croyons pas que rien autorise à chercher là la cause principale de la continuité du progrès. — L’examen critique auquel nous venons de nous livrer à la suite de M. 

1024. (1767) Salon de 1767 « Peintures — La Grenée » pp. 90-121

Les artistes vous diront peut-être que les figures principales sont lourdes de dessein et de couleur, et sans passages de teintes. […] Oui, il faut en convenir ce tableau du Dauphin est d’un beau faire ; mais l’accessoir est devenu le principal, et le principal, l’accessoir, c’est une bagatelle.

1025. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Le son principal finira par ne plus être distingué, l’oreille ne percevra plus que la différence des harmoniques. […] Ces illusions sont peut-être le principal attrait du décor dit géométrique. […] Ce vigoureux repoussoir faisait certainement ressortir on ne peut mieux le sujet principal ; mais il alourdissait toute la composition. […] Le sujet, c’est la figure principale ; le verbe, c’est l’action qu’elle accomplit ; le complément, ce sont les figures accessoires sur lesquelles se porte son action. […] Mais les lignes principales ainsi posées, l’artiste s’est joué librement des autres.

1026. (1902) La poésie nouvelle

Je n’écrirai pas ici l’histoire complète du vers libre et je n’en veux indiquer que les principaux épisodes… Une place importante, dans cette histoire, doit être faite à Verlaine, redevable, d’ailleurs, à Rimbaud des principales nouveautés qu’il hasarda. […] Et, comme il s’était fait une philosophie, ce fut son principal souci de conformer à ce système ses appréciations du monde et ses émotions même, afin de ne point être dupe et d’envisager la réalité telle qu’elle est. […] Il serait intéressant, non seulement pour la juste interprétation de ce poète, mais pour la connaissance de tout le mouvement symboliste, qu’on réunît ces documents divers, un peu épars, et dont voici les principaux. […] Ce fut un peu une mode, de faire ésotérique, — une mode regrettable peut-être, mais dont la responsabilité principale incombe à ceux dont on fuyait l’influence parce qu’avec leur cordiale facilité ils n’avaient réussi qu’à faire vulgaire. […] La Mort est le thème principal ; elle communique à cette poésie une étrange mélancolie, sans désespoir et sans révolte.

1027. (1929) La société des grands esprits

J’en retiendrai deux points principaux. […] Émile Bourguet, membre de l’École, fut l’un des principaux artisans de cette grande entreprise. […] Elle préfère « les saints » Tel romancier profite de l’occasion pour citer ses principaux romans, parus ou à paraître. […] Il est faux que les philosophes en aient été les seuls ou les principaux adversaires. […] La précision des termes ne serait peut-être point, d’ailleurs, la marque principale de son beau talent, même si elle ne lui était pas souvent interdite par sa doctrine.

1028. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Et, pour lutter à armes égales contre cette propagande, ce ne sont point les documents de l’enquête qu’il faut répandre à profusion, c’est le prospectus opposé : « Dreyfus est innocent », avec les portraits des onze principaux publicistes qui ont soutenu le bon combat. […] De neuf heures et demie à minuit, quand on digère un gros repas devenu le principal de la journée, que peut-on écouter d’autre qu’un léger vaudeville, une pochade ou de la musiquette ? […] En Allemagne, le poète dramatique Klinger, aujourd’hui oublié, était regardé, au temps de la jeunesse de Gœthe, comme un des principaux représentants de la littérature allemande. Félix Weisse, fournisseur principal du théâtre de Leipzig, fut très célèbre à l’époque où vivait Lessing. […] Alors le style ne sera point l’élément principal par quoi peut se constituer pour la foule la personnalité d’un écrivain.

1029. (1920) Impressions de théâtre. Onzième série

Le principal et presque l’unique intérêt de ces comédies est donc dans la peinture des caractères. […] Brunetière l’a démontré par trois arguments principaux, si j’ai bonne mémoire : 1e Par les dates. […] Il arrive « nécessairement » que l’intrigue d’amour devient l’objet principal du poète. […] Renouons derechef les bouts flottants de l’action principale. […] A dit avec une louable chaleur la scène principale du rôle d’Achille dans Iphigénie.

1030. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Appendice. »

« Pourquoi ne voulez-vous pas non plus que la disparition du Zahnph ait été pour quelque chose dans la perte de la bataille, puisque l’armée des Mercenaires contenait des gens qui croyaient au ZaïmphI J’indique les causes principales (trois mouvements militaires) de cette perte ; puis j’ajoute celle-là comme cause secondaire et dernière. […] Tou les les prières et les instances de ses amis ne purent jamais le déterminer à franchir le degré de commis principal.

1031. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

Sa vie et sa correspondance (suite) Mardi 20 avril 1869 On ne peut tout dire à la fois, et quand on a exprimé les traits principaux d’un caractère, on s’aperçoit presque aussitôt qu’on en a omis d’autres qui les corrigent, qui les complètent et qui doivent entrer aussi pour une part essentielle dans le portrait vivant de la personne. […] Merci de n’avoir vu que l’ouvrier souffrant à travers des tendances que j’ignore. » Dans cette relation affectueuse et délicate qu’elle entretenait avec M. de Latour, j’aurais à indiquer encore bien des recommandations, des intercessions pressantes dont elle se faisait l’organe, quelques paroles de vive et respectueuse doléance pour la reine Marie-Amélie au moment de la mort du duc d’Orléans ; et encore, auparavant, un autre cri impétueux de demande en grâce au lendemain de la condamnation à mort qui frappait le principal chef de l’insurrection du 12 mai 1839 : « Oh !

1032. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « Chateaubriand — Chateaubriand, Mémoires »

En osant la métaphore comme jamais on ne l’avait fait en français avant lui, M. de Chateaubriand ne s’y livre pas avec profusion, avec étourdissement ; il est sobre dans son audace ; sa parole, une fois l’image lancée, vient se retremper droit à la pensée principale, et il ne s’amuse pas aux ciselures ni aux moindres ornements. […] À côté du penchant voluptueux, voilà tout aussitôt l’idée de l’honneur qui s’éveille : « car, ainsi que le remarque le poëte, les passions ne viennent jamais seules ; elles se donnent la main comme les Furies ou comme les Muses. » L’honneur donc (et nous citons toujours), l’honneur, cette exaltation de l’âme qui maintient le cœur incorruptible au milieu de la corruption, ce principe réparateur près du principe dévorant, allume en cette jeune âme un foyer qui ne va plus s’éteindre, et qui sera peut-être son principal autel.

1033. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre II. Lois de la renaissance et de l’effacement des images » pp. 129-161

À la feuille des annonces, je vois l’indication d’un dépôt d’eaux minérales, avec les noms des pharmaciens qui les vendaient dans les principales villes de France. […] J’ai causé, il y a six mois, avec telle personne ; je pouvais, en la quittant et même le lendemain, décrire sa figure et son costume, redire les principales idées de sa conversation ; mais, depuis, j’ai cessé de renouveler par l’expérience ou de répéter par la mémoire les images qui alors se réveillaient en moi intactes et suivies.

1034. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre premier. Mécanisme général de la connaissance — Chapitre II. De la rectification » pp. 33-65

Parfois enfin les petites sonnettes qui, en règle générale, reçoivent d’elle leur ébranlement, lui transmettent le leur ; et nous savons les principales conditions de ces effets singuliers. — Dans les hallucinations du microscope, la cloche a été si fortement et si constamment ébranlée en un seul sens, que son mécanisme continue à fonctionner, même lorsque le cordon est devenu immobile. — Dans le rêve et l’hallucination hypnagogique, le cordon est fatigué ; il ne rend plus ; le long emploi de la veille l’a mis hors d’usage ; les objets extérieurs ont beau le tirer, il ne fait plus sonner la cloche ; à ce moment, au contraire, les petites sonnettes dont les sollicitations ont été réprimées perpétuellement pendant la veille, et dont les tiraillements ont été annulés par le tiraillement plus fort du cordon, reprennent toute leur puissance ; elles tintent plus fort et tirent avec efficacité ; leur ébranlement provoque dans la cloche un ébranlement correspondant ; et la vie de l’homme se trouve ainsi divisée en deux périodes, la veille pendant laquelle la cloche tinte par l’effet du cordon, le sommeil pendant lequel la cloche tinte par l’effet des sonnettes. — Dans l’hallucination maladive, le cordon tire encore, mais son effort est vaincu par la puissance plus grande des sonnettes ; et diverses causes, l’afflux du sang, l’inflammation du cerveau, le haschich, toutes les circonstances qui peuvent rendre les hémisphères plus actifs, produisent cet accident ; le tiraillement des sonnettes, plus faible à l’état normal que celui du cordon, est devenu plus fort, et l’équilibre ordinaire est rompu, parce qu’une des fonctions qui le constituent a pris un ascendant qu’elle ne doit pas avoir. […] Nous pouvons maintenant saisir, par une vue d’ensemble, le procédé qu’emploie la nature pour faire jaillir en nous nos premières et principales sources de connaissances.

1035. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Tirer la conclusion définitive de la querelle des anciens et des modernes, montrer qu’à l’art moderne il faut une inspiration moderne (Chateaubriand disait chrétienne), ne pas mépriser l’antiquité, mais, en dehors d’elle, reconnaître les beautés des littératures italienne, anglaise, allemande, écarter les anciennes règles qui ne sont plus que mécanisme et chicane, et juger des œuvres par la vérité de l’expression et l’intensité de l’impression, mettre le christianisme à sa place comme une riche source de poésie et de pittoresque, et détruire le préjugé classique que Boileau a consacré avec le christianisme, rétablir le moyen âge. l’art gothique, l’histoire de France, classer la Bible parmi les chefs-d’œuvre littéraires de l’humanité, rejeter la mythologie comme rapetissant la nature, et découvrir une nature plus grande, plus pathétique, plus belle, dans cette immensité débarrassée des petites personnes divines qui y allaient, venaient, et tracassaient, faire de la représentation de cette nature un des principaux objets de l’art, et l’autre de l’expression des plus intimes émotions de l’âme, ramener partout le travail littéraire à la création artistique, et lui assigner toujours pour fin la manifestation ou l’invention du beau, ouvrir en passant toutes les sources du lyrisme comme du naturalisme, et mettre d’un coup la littérature dans la voie dont elle n’atteindra pas le bout en un siècle : voilà, pêle-mêle et sommairement, quelques-unes des divinations supérieures qui placent ce livre à côté de l’étude de Mme de Staël sur l’Allemagne. […] Voici les principaux faits : 1814, De Buonaparte et des Bourbons, brochure écrite à la fin de la campagne de France, avant l’abdication ; 1815, il suit Louis XVIII à Gand, et il est ministre de l’intérieur par intérim : la seconde Restauration le fait pair de France ; 1816, il publie la Monarchie selon la Charte, dont l’édition fut saisie, après quoi l’auteur fut rayé de la liste des ministres d’Etat et sa pension supprimée (elle lui fut rétablie en 1821) ; 1818, il fonde le Conservateur ; 1821, il devient ambassadeur à Berlin, puis à Londres ; 1802, il représente la France au Congrès de Vérone ; 1823, ministre des affaires étrangères, il fait décider la guerre d’Espagne ; 1825, il est renvoyé du ministère ; 1828, sous le ministère Chabrol et Martignac, il va en ambassade à Rome, et donne sa démission au ministère Polignac.

1036. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre premier »

Dans les principales conditions de notre langue — je veux bien ne pas dire privilèges, pour échapper à l’envie, — la clarté, la précision, la propriété, la liaison, qu’y a-t-il pour la commodité de l’écrivain ? […] Ici, on ne se soucie pas de faire des efforts qui, ne profiteraient qu’à la langue ; là, on n’a pas trop de toutes les variétés d’esprits et de toutes les nouveautés du langage, pour assouvir cette curiosité à laquelle les gouvernements ont enlevé le principal aliment.

1037. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Il publia des almanachs, réimprima Pantagruel, et donna, pour la première fois, le Gargantua, dans lequel il ne conservait de la Chronique Gargantuine que les noms et quelques traits principaux. […] Voilà trois siècles que nous voyons au milieu de nous bon nombre des personnages qu’il a créés, et que nous nous reconnaissons dans les deux principaux, Pantagruel et Panurge : l’un le type du bon relatif, plutôt que de la perfection romanesque ; l’autre le type du médiocre plutôt que du mal, et à cause de cela pas plus haïssable que l’autre n’est admirable.

1038. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre cinquième »

Racan ne nous eût-il pas donné ce détail, nous l’aurions pu deviner d’après le caractère même des poésies de Malherbe, dont la principale beauté est un mélange d’autorité et de liberté philosophique. […] On en indique les principales causes au chapitre suivant.

1039. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre premier »

Les lettres de Balzac touchaient à tout ce qui occupait alors les esprits : à l’érudition, qui s’était plutôt réglée que ralentie ; à la morale générale ; aux matières de foi, vues d’un esprit plus libre ; à la politique, nouveauté si attrayante alors ; aux événements de l’époque, aux rôles qu’y jouaient les principaux personnages. […] On luisait un tort à Balzac de l’un de ses principaux mérites : car si cet auteur est digne de louange, c’est surtout pour la façon dont il imite les anciens.

1040. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre dixième. »

C’est pour réparer les échecs du bien dans ce monde, qu’après la justice des événements humains, d’où le drame tire son principal intérêt, il en est une autre pour toutes les iniquités impunies, en laquelle l’homme croit et espère. […] Contons, mais contons bien   ; c’est le point principal, C’est tout.

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