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344. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 459

Nous nous garderions bien de donner une pareille preuve en faveur de certains Ouvrages de notre siecle, qui, sans être bons, ont eu le même sort ; mais du temps du Pere Caussin, les Auteurs n’avoient pas l’adresse d’envoyer leurs Productions aux Princes étrangers : l’utilité seule en faisoit la vogue.

345. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Scheffer, Robert (1889-1926) »

. — L’Idylle d’un prince (1894). — Le Chemin nuptial (1895). — La Chanson de Néos (1897). — Le Prince Narcisse (1897). — Grève d’amour (1898).

346. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Je m’y rendis, car bien qu’éloigné des sentiments de Lamennais en matière religieuse, j’étais et je suis toujours très-ennemi du concordat de Bonaparte assujettissant le prince aux volontés du pape, et le pape aux ordres du prince. […] Au premier mot d’un service à rendre au fils de M. de Genoude, il fut à ma disposition ; il écrivit et me remit une lettre pressante pour ce jeune homme à M. de Lévis, ministre des bienfaits du prince. Le jeune fils de M. de Genoude vint la prendre. « Allez, lui dis-je, à la cour exilée de ce jeune prince, dont votre père et moi nous avons célébré la naissance et déploré les catastrophes.

347. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre II — Chapitre deuxième »

Il n’y eut de satisfaits que les esprits restés libres dans la querelle religieuse, et les princes qui trouvaient leur compte à ce que la satire de Rabelais affaiblit les catholiques sans fortifier les protestants, C’est pour ces esprits libres et avec l’agrément tacite des princes, que Gargantua fait bâtir l’abbaye de Thélème, dont la devise est : Fais ce que voudras. […] Son ouvrage étant la critique de tout, il y avait compris l’Église, mais sans aller au-delà de ces traits que tous les hommes éclairés, même certains princes de l’Église, se permettaient contre l’ignorance et les mœurs des ordres ecclésiastiques ; c’était l’esprit et non la théologie de la Réforme. […] Ces grandes pensées sur l’éducation, sur la paix et la guerre, sur la justice, sur les lois, sur les devoirs des princes ; ces vues si justes et si élevées sur les rapports qui lient les hommes dans une société bien réglée, sont autant de nouveautés dans la littérature française.

348. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Août 1886. »

Des étrangers notons : Liszt, qui n’a pu assister qu’aux deux premières représentations, le prince Wilhelm de Hessen, le prince héritier de Hohenlohe-Langenburg, les princes de Meiningen, M. de Puttkamer, la princesse Werra de Würtemberg, le prince et la princesse Wilhelm de Würtemberg. […] On sait que l’amphithéâtre contient 1325 places, la galerie des Princes environ 100, et la Galerie Supérieure autant : mais ces dernières places ne sont vendues que dans les cas exceptionnels d’affluence trop nombreuse, et ne sont occupées jamais qu’en nombre très restreint.

349. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 436-437

On voit qu'en exposant les fautes des Princes, les abus de la Religion, les torts de la Nation, il n'épouse aucun parti, en sorte que l'on a de la peine à deviner quel est son sentiment, tant il est éloigné de laisser transpirer le moindre mouvement d'opposition ou d'intérêt.

350. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Mémoires du comte d’Alton-Shée »

Il en avait une pour le prince Belgoijoso, à ce mot, le consul se récria : « Jeune homme, gardez-vous bien de faire une connaissance aussi dangereuse ; le prince est un don Juan. » En conséquence, dès le lendemain matin, M. d’Alton-Shée courait au palais Belgiojoso. Mais le prince était absent.

351. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre VIII. Suite du chapitre précédent. De la parole traditionnelle. De la parole écrite. De la lettre. Magistrature de la pensée dans ces trois âges de l’esprit humain » pp. 179-193

Pourquoi la liberté n’appartiendrait-elle pas aux gouvernements comme aux nations, et aux princes comme aux sujets ? Et alors, pourquoi s’étonner que les gouvernements et les princes fassent de temps en temps un mauvais emploi de leur liberté, quand ce ne serait que pour la constater ?

352. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » p. 118

Les plus connus sont ses Mémoires & Lettres sur la Guerre de la Valteline, & un Livre sur les Intérêts des Princes.

353. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 138-139

La morale des Princes, comme celle des Particuliers, ne sauroit être vraiment respectable & solidement utile, qu’autant qu’elle est fondée sur l’équité.

354. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 257

Parmi les choses senties avec esprit & exprimées avec élégance, qu’on rencontre dans son Oraison funebre Henriette d’Angleterre, on peut citer ce morceau, où, parlant des Princes, il dit : « Qu’ils s’imaginent avoir un ascendant de raison, comme de puissance ; qu’ils mettent leurs opinions au même rang que leurs personnes, & qu’ils sont bien aises, quand on a l’honneur de disputer avec eux, qu’on se souvienne qu’ils commandent à des Légions ».

355. (1826) Mélanges littéraires pp. 1-457

Ce prince a-t-il perdu, a-t-il gagné en renommée à la publication de ses Œuvres ? […] Peut-on jamais trop inspirer l’amour des devoirs et de la vertu aux princes d’où dépend le bonheur de tant d’hommes ? […] De dix-huit Lettres au même prince, et d’une lettre de madame de Maintenon. […] Dans ce grand siècle, la vertu et la raison donnaient au prince et au sujet un même langage. […] « C’est un prince, disait Boileau, qui ne parle jamais sans avoir pensé.

356. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome III pp. -

Les raisonnemens du prince étoient de la plus grande justesse ; toutefois ils furent réfutés. […] Les princes, plusieurs évêques, le pape lui-même, s’étoient déclarés contr’elle. […] Ils flattent les hommes par intérèt, & demeurent volontiers dans les cours des princes. […] Ils se remuèrent, ils s’intriguèrent, & mirent dans leurs intérêts les gens de lettres & beaucoup de princes. […] que les ecclésiastiques sont sujets du prince séculier & du magistrat politique ».

357. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Au commencement du règne de Charles IX (1560), lors de la tenue des États à Pontoise, puis à Saint-Germain, Mézeray fait un tableau des plus animés et des mieux définis de l’air de la Cour à ce moment et des dispositions diverses qui partageaient les esprits par tout le royaume : Or, comme l’exemple du prince transforme toute la Cour, et que le reste de l’État se règle sur elle, la reine mère penchant du côté des huguenots pour récompense de la faveur qu’elle avait reçue de l’Amiral, le calvinisme était la religion à la mode, et il semblait que celle de l’Église romaine eût une vieille robe qui ne fût plus en usage que pour les bonnes gens. […] Le jour de la visite que fit la reine Christine à l’illustre compagnie (11 mars 1658), c’est Mézeray qui, faisant l’office de secrétaire, lut, à l’article Jeu du Dictionnaire, cette locution proverbiale qui fit rire, dit-on, du bout des dents la princesse : « Jeux de prince, qui ne plaisent qu’à ceux qui les font. […] À ces causes, considérant que les sciences et les arts n’illustrent pas moins un grand État que font les armes, et que la nation française excelle autant en esprit comme en courage et en valeur ; d’ailleurs désirant favoriser le suppliant et lui donner le moyen de soutenir les grandes dépenses qu’il est obligé de faire incessamment dans l’exécution d’un si louable dessein, tant pour paiement de plusieurs personnes qu’il est obligé d’y employer que pour l’entretien des correspondances avec toutes les personnes de savoir et de mérite en divers et lointains pays ; nous lui avons permis de recueillir et amasser de foules parts et endroits qu’il advisera bon être les nouvelles lumières, connaissances et inventions qui paraîtront dans la physique, les mathématiques, l’astronomie, la médecine, anatomie et chirurgie, pharmacie et chimie ; dans la peinture, l’architecture, la navigation, l’agriculture, la texture, la teinture, la fabrique de toutes choses nécessaires à la vie et à l’usage des hommes, et généralement dans toutes les sciences et dans tous les arts, tant libéraux que mécaniques ; comme aussi de rechercher, indiquer et donner toutes les nouvelles pièces, monuments, titres, actes, sceaux, médailles qu’il pourra découvrir servant à l’illustration de l’histoire, à l’avancement des sciences et à la connaissance de la vérité ; toutes lesquelles choses, sous le titre susdit, nous lui permettons d’imprimer, faire imprimer, vendre et débiter soit toutes les semaines, soit de quinze en quinze jours, soit tous les mois ou tous les ans, et de ce qui aura été imprimé par parcelles d’en faire des recueils, si bon lui semble, et les donner au public ; comme aussi lui permettons de recueillir de la même sorte les titres de tous les livres et écrits qui s’imprimeront dans toutes les parties de l’Europe, sans que, néanmoins, il ait la liberté de faire aucun jugement ni réflexion sur ce qui sera de la morale, de la religion ou de la politique, et qui concernera en quelque sorte que ce puisse être les intérêts de notre État ou des autres princes chrétiens.

358. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « La Margrave de Bareith Sa correspondance avec Frédéric — I » pp. 395-413

Cette princesse pleine de mérite et d’esprit, l’aînée de Frédéric et sa vraie sœur par la pensée et par l’âme, mariée au prince héréditaire de Bareith, et peu à sa place dans cette petite cour, se mit un jour, pour se désennuyer, à écrire toutes les peines, toutes les persécutions domestiques qu’elle avait éprouvées avant et même depuis son mariage. […] Je ne fais qu’indiquer un portrait du général ministre Grumbkow, persécuteur odieux de Frédéric et de sa sœur : dans son duel avec le prince d’Anhalt, elle le montre effaré et tremblant, et rappelle toutes les autres preuves qu’il avait données de la même disposition, soit à la bataille de Malplaquet, où il était resté dans un fossé pendant tout le temps de l'action, soit au siège de Stralsund, où il s’était démis fort à propos une jambe dès le commencement de la campagne, ce qui le dispensa d’aller à la tranchée : « Il avait, conclut-elle, le même malheur qu’eut un certain roi de France, qui ne pouvait voir une épée nue sans tomber en faiblesse61 ; mais, excepté tout cela, c’était un très brave général. » Et ailleurs, montrant le roi son père qui ne s’accommodait pas des manières polies et réservées du prince héréditaire de Bareith, tout en le lui donnant pour mari : « Il voulait un gendre, dit-elle, qui n’aimât que le militaire, le vin et l’économie. » Certes, dans une société idéale où l’on se figure réunis les Caylus, les Hamilton, les Grammont, les Sévigné, les Coulanges, les Saint-Simon, les Staal de Launay, les Du Deffand, la margrave n’eut pas été hors de sa place ni dans l’embarras ; elle eût trouvé bien vite à payer son écho par maint trait d’esprit et de raillerie bien assénée, qui eût été applaudi de tous et de toutes, de même que son frère, en causant, n’était en reste de mots excellents ni avec Voltaire, ni avec personne ; mais à la lecture, et eu égard au genre et à la nature des tableaux, elle garde sa couleur étrange et son accent exotique. […] Mariée par une boutade de son père au prince héréditaire de Bareith, qu’elle ne connaissait pas auparavant, elle en parle toujours avec estime et affection ; elle l’aima, s’attacha tendrement à lui, et n’eut pas d’effort à faire pour mettre son âme en accord avec ses devoirs.

359. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Histoire de Louvois et de son administration politique et militaire, par M. Camille Rousset, professeur d’histoire au lycée Bonaparte. »

Saint-Simon, qui n’avait pas eu le temps de connaître Louvois, ne lui en. voulait pas moins personnellement comme au grand niveleur qui avait mis au pas la noblesse dans les armées, qui l’avait réduite à l’égalité dans l’obéissance et la discipline, avait assujetti les plus grands seigneurs (sauf les seuls princes du sang) à débuter par porter le mousquet et à faire le service comme les plus simples gardes, puis, les grades venus, à ne tenir de leur naissance aucune prérogative et à ne figurer qu’à leur rang selon l’ordre du tableau. […] Né en janvier 1641 et de trois ans plus jeune que Louis XIV, Louvois comprit dès l’enfance la vérité de ce que La Bruyère, a mis en maxime : Jeunesse des princes, source des belles fortunes . […] Rousset nous montre ce prince, dès son entrée en scène, infatué de sa grandeur, d’un immense égoïsme « qui absorbait, dit-il, tout le royaume en lui-même.

360. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

Les princes et princesses de la maison royale et les principaux seigneurs furent invités de s’y trouver ; on les plaça dans des balcons faits exprès sur la façade de l’hôtel de La Feuillade vis-à-vis de la statue. […] Au sortir, les princes et princesses allèrent à une grande collation qui leur avait été préparée à l’Hôtel de ville ; elle fut suivie d’un grand bal et d’un beau feu d’artifice qui finit toute cette fête, qui n’aura, je crois, de longtemps sa pareille. » C’est au sortir de cette cérémonie qu’un des ancêtres de Mirabeau qui servait dans le régiment des gardes, passant sur le Pont-Neuf à la tête de ses hommes, fit arrêter devant la statue d’Henri IV et saluant le premier de la pique, il s’écria : « Mes amis, saluons celui-ci, il en vaut bien un autre !  […] Son ardeur, sa vivacité, sont audace, tout ce qu’il avait fait pour le roi lui faisait usurper des libertés et des demandes qui pesaient au roi étrangement, et ce fut en cette occasion que ce prince ne put se tenir de dire plusieurs fois, et une entre autres à table, parlant à Madame, par un hasard qui y donna lieu, qu’il n’avait jamais été si à son aise que lorsqu’il s’était vu délivré de Louvois, de Seignelay et de La Feuillade.

361. (1861) Cours familier de littérature. XII « LXVIIIe entretien. Tacite (1re partie) » pp. 57-103

« Aujourd’hui, toi et moi, nous nous parlons avec la plus entière franchise ; mais les autres s’adressent plus à notre puissance qu’à nous-mêmes, car persuader à un prince ce qu’il doit faire est une grande tâche : une approbation servile ne prouve aucune affection. […] Descendre ou naître des princes est un hasard qui ne nous rend digne d’aucune estime ; dans l’adoption, le choix est entier et le jugement libre, et, si l’on veut bien choisir, l’opinion publique vous éclaire. […] De même que ce corps, institué sous les auspices des Dieux par le père et le fondateur de Rome, ce corps, continué et immuable depuis nos rois jusqu’à nos Césars, nous a été transmis par nos ancêtres, de même nous devons le transmettre à nos descendants ; car c’est de vous qu’émanent vos sénateurs romains, et c’est de vos sénateurs qu’émanent vos princes. » XXVIII Ce discours assoupit plus qu’il ne calma Rome.

362. (1889) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Quatrième série « M. Émile Zola, l’Œuvre. »

« Elle était persuadée qu’elle épouserait un jour un prince. […] « Or, ce beau jeune homme s’appelait Félicien XIV, et il était prince, et il était riche, riche, riche. […] Qu’il nous abandonne les petits contes, les doux enfantillages, les petites bergères, les petites saintes, les princes charmants, les jolis riens du rêve… Qu’il n’y touche pas avec ses gros doigts.

363. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Le Livre des rois, par le poète persan Firdousi, publié et traduit par M. Jules Mohl. (3 vol. in-folio.) » pp. 332-350

Or, pour se concilier cette classe composée des plus anciennes familles de Perse, les princes de nouvelle formation ne trouvèrent rien de mieux que de réchauffer et de favoriser le culte des vieilles traditions historiques et nationales, les souvenirs des dynasties antérieures et des héros. […] Il crut le trouver d’abord dans le gouverneur de sa province, Abou-Manzour, jeune prince rempli de générosité et de clémence, qui lui dit : « Que faut-il que je fasse pour que ton âme se tourne vers ce poème ?  […] Mais la faveur des princes est trompeuse.

364. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Mme du Châtelet. Suite de Voltaire à Cirey. » pp. 266-285

 » Voltaire continue en Hollande de faire des imprudences et d’obéir à sa nature ; il envoie au prince royal de Prusse (qui va être le grand Frédéric) un manuscrit sur la Métaphysique, et cette Métaphysique, si elle s’imprime, est de telle sorte qu’elle peut perdre à jamais son homme. Mme du Châtelet sent la faute ; elle s’en plaint à d’Argental avec tristesse, avec éloquence : Si un ami de vingt ans lui demandait ce manuscrit, il devrait le lui refuser ; et il l’envoie à un inconnu et prince ! […] Qui confie si légèrement son secret, mérite qu’on le trahisse ; mais moi, que lui ai-je fait pour qu’il fasse dépendre le bonheur de ma vie du prince royal ?

365. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

Il y a plus de deux siècles déjà, en 1624, Honoré d’Urfé (l’auteur du fameux roman de L’Astrée), qui vivait en Piémont, reçut une lettre très sérieuse qui lui était adressée par vingt-neuf princes ou princesses et dix-neuf grands seigneurs ou dames d’Allemagne ; les susdits personnages l’informaient qu’ils avaient pris les noms des héros et des héroïnes de L’Astrée, et s’étaient constitués en Académie des vrais amants ; ils demandaient avec instance la suite de l’ouvrage. […] Pour lui, « un grand artiste aujourd’hui, c’est un prince qui n’est pas titré ; c’est la gloire et la fortune ». […] Cette petite fleur qu’il vous montrait sèche à peine, il l’avait cueillie l’autre matin en revenant de la villa Diodati ; ce tableau qu’il vous décrivait, il l’avait vu hier dans le palais d’un prince romain.

366. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Quand, plus tard, elle sera devenue la personne indispensable de l’intérieur de Versailles, la compagne du roi, la ressource des princes, celle dont nul dans la famille royale ne pouvait se passer un seul instant, elle se montrera capable de miracles en fait de sujétion et d’ennui. […] Dès l’heure du réveil jusqu’à celui du coucher, elle n’avait pas une minute, pas un interstice de répit ; elle était toute à tous, toute à des princes pour qui elle se gênait sans cesse, et à un roi qui n’eût pas sacrifié la moindre de ses habitudes pour la personne même qu’il aimait et considérait le plus. Vieille, incommodée par le froid dans ces vastes appartements, elle ne pouvait prendre sur elle de mettre un paravent autour de son fauteuil, car le roi y venait, et cette irrégularité de coup d’œil lui eût déplu : « Il fallait périr en symétrie. » Toutes les querelles, les zizanies, les complications de la famille royale retombaient sur elle : « Je viens d’être tirée, non à quatre chevaux, mais à quatre princes », disait-elle un jour dans son excès de fatigue ; et il fallait, avec l’art dont elle se piquait, qu’elle tournât tous ces ennuis en agrément et en manière de gaieté : elle n’en gardait, de son côté, que les épines.

367. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Saint François de Sales. Son portrait littéraire au tome Ier de l’Histoire de la littérature française à l’étranger par M. Sayous. 1853. » pp. 266-286

Ceux qui l’ont suivi de près dans cette période ont pu remarquer qu’au milieu des armes toutes spirituelles qu’il emploie, il entendait très bien aussi certains ménagements politiques, et qu’il faisait à propos intervenir le prince. […] » Sur quoi le gentilhomme s’en tira comme il put, distinguant entre les divers ordres d’affection, et il ne sut point disconvenir toutefois qu’il sentait envers M. de Genève une amitié plus douce et plus sensible : « Eh bien, écrivez-lui, répliqua Henri IV, que je désire faire le troisième en cette amitié. » Quelques années après la mort de ce grand prince, en janvier 1617, pendant le premier et court ministère de Richelieu, on désira que le duc de Savoie envoyât un négociateur en France, et c’était sur saint François de Sales qu’on avait d’abord compté. […] La réponse de saint François de Sales est admirable de sagesse et de prudence : « Vous requérez de moi, répond-il à cette dame, une chose également difficile et inutile » ; et il montre en quoi la solution est difficile, non pas tant en soi et pour les esprits simples qui la cherchent par le chemin de la charité, mais parce qu’en cet âge qui abonde « en cervelles chaudes, aiguës et contentieuses », il est malaisé de dire une chose qui n’offense pas ceux qui, « faisant les bons valets soit du pape, soit des princes, ne veulent jamais qu’on s’arrête hors des extrémités ».

368. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1873 » pp. 74-101

Sardou, lui, est bon prince. […] Cependant il lui fait obtenir une audience du secrétaire du prince Albert, auquel Gavarni présenta une soixantaine d’aquarelles qui ne furent pas achetées par le prince, mais furent vendues à vil prix, à un usurier. […] L’avocat affirme, que le duc d’Aumale a pétitionné la présidence, qu’il l’a arrachée, contre toute justice, au général Schramm, que c’est enfin, pour le prince, un moyen de se produire.

369. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Un autre amour relevoit son voile afin que son amant la vit mieux, et par un sourire qu’il adressoit à ce prince, il le félicitoit sur les charmes de sa maîtresse. […] Une troupe d’amours en belle humeur badinoit dans un des coins du tableau avec les armes de ce prince. […] Cet amour embusqué pouvoit bien ressembler à quelqu’autre maîtresse d’Alexandre, ou bien à quelqu’un des ministres de ce prince qui avoit voulu traverser le mariage de Roxane.

370. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Une armée française, ayant à sa tête un prince d’une vertu et d’une bravoure à toute épreuve, franchit les Pyrénées, traverse, occupe, en triomphant, l’Espagne entière, et va briser les fers d’un roi captif d’une faction. […] Le moment approche sans doute, où les Français, oubliant leurs tristes dissentiments, confondront dans une même affection le prince et la patrie. […] Si je pouvais me croire le droit de leur adresser quelques avis, je leur dirais : Laissez enfin pour morts ces héros de la Grèce et de Rome, que nos poignards tragiques ont épuisés de sang ; faites revivre les personnages des âges chrétiens et chevaleresques : mais gardez-vous d’appliquer à ces sujets d’un temps barbare, les règles d’une poétique plus barbare encore, et n’imitez pas ce peintre de nos jours, qui voudrait représenter les princes et les guerriers du dixième siècle, dans le style gothique des vitraux de leurs chapelles, ou du marbre de leurs tombeaux.

371. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 48, des estampes et des poëmes en prose » pp. 484-485

Un particulier peut même mettre dans son cabinet, tout l’esprit et toute la poësie qui sont dans des chef-d’oeuvres, dont les beautez sembloient reservées pour les cabinets des princes, ou de ceux qui se sont rendus aussi riches qu’eux en maniant leurs finances.

372. (1864) Histoire anecdotique de l’ancien théâtre en France. Tome I pp. 3-343

Dans la Sylvie de Mairet, représentée en 1627, la bergère Sylvie saute au cou de son amant, en s’écriant : Cher prince, vous voyez mon âme toute nue ; et le prince lui répond avec la plus exquise galanterie en l’embrassant : Ah ! […] Beaucoup de princes et de grands personnages la faisaient venir dans leurs hôtels. […] Louis XV avait l’âge du Joas de Racine ; ce prince, comme le Joas de l’histoire juive, restait seul d’une famille nombreuse éteinte par la mort. […] Cependant, d’après les conseils de la Champmeslé et de Raisin, Campistron renvoya ces cent louis au prince. […] Le prince, en outre, fit toucher au poëte, d’une façon très-délicate, une forte somme.

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