La machine flottante est si vaste et les membres de bois sont si solidement encastrés les uns dans les autres par leurs extrémités et par leurs flancs, que le roulement des canons sur ses ponts y est insensible et qu’il ne sent pas plus le poids d’une foule d’hommes que le cheval de trait dans les rues de Londres ne sent le poids des mouches qui se posent sur sa crinière. […] « La question, ainsi posée et acceptée, est exactement la même pour le principe de la vie morale que pour le principe de la vie corporelle. […] « Il ne s’agit donc pas ici d’une simple dispute de mots, comme il semble à quelques esprits aveugles ou distraits ; sous le voile des mots, la question est posée sur des substances : ici, substance matérielle, qu’admettent également les deux doctrines ; là, substance d’une autre nature, et d’une nature supérieure, dont la matière n’est que le support.
Sur ce point, Apollon posa le trépied où vaticinait sa Pythie. […] Polias « qui protège les villes », Cledouchos « gardienne des clefs », Pylaïtis « protectrice des portes » : ses surnoms militaires la posent appuyée sur la lance, dans une attitude défensive, attendant l’ennemi sans le provoquer. […] Mais le vote de Pallas, comptant double, départage les juges, Oreste est absous : la déesse avait posé cette règle avant le scrutin. — Secours compatissant que reproduit, sous une autre forme, une belle image égyptienne, peinte sur la boîte d’une momie du Louvre.
Cela posé, on sait que six objets comportent 720 dispositions différentes. […] C’est donc dans ce choix d’un seul ordre vraiment rationnel, parmi le nombre très considérable des systèmes possibles, que consiste la difficulté précise de la question que nous avons posée. […] Nous aurons donc ainsi la certitude de la considérer dans toutes les variétés réelles dont elle est susceptible, ce qui n’aurait pu avoir lieu, si nous avions adopté une formule encyclopédique qui ne remplît pas les conditions essentielles posées ci-dessus.
À cette époque à jamais maudite dans l’histoire du monde, fut posé avec une rigueur inaccoutumée, en présence de l’Église romaine et du principe qu’elle représentait, le principe contraire qui n’est pas un principe, mais le commencement de toutes les erreurs. […] Quelle qu’ait été la pureté des intentions du cardinal Ganganelli et l’étendue de ses secrètes espérances quand il posait tout un pontificat sur le dé de cette lettre fatale, il s’agit, en fin de compte, tout simplement, de savoir si la chance a été pour l’Église, si l’engagement souscrit fut ou non un épouvantable malheur… Or, qui le niera ? […] Elle accueillit l’abolition d’un Ordre qui représentait à ses yeux le principe exécré de l’obéissance, avec le sentiment révolutionnaire qui, plus tard, posa comme un dogme que l’insurrection est le plus saint des devoirs.
Ici j’éprouve le regret d’avoir à noter une erreur dans un livre plein de vérités : « En se faisant dandy — dit Balzac — on devient un mannequin plus ou moins ingénieux, qui sait se poser sur son cheval ou sur un canapé, qui mord ou tête habituellement le bout d’une canne ; mais un être pensant ? […] Il n’a pas l’idéale noblesse de Callot, le plus idéal des artistes, qui élève la caricature aussi haut qu’elle peut monter, transforme la réalité sans cesser de la tenir d’une main puissante, nous pose des mendiants magnifiques drapés dans leurs guenilles comme dans des manteaux de rois, et des bourreaux tortionnaires à tournure d’archange, dardant la triple épée de feu au dos des coupables, mais il en a souvent l’audace, la cambrure, le tortillement italien, ce mouvement de serpent ou de diable (c’est la même chose depuis la Bible) qui donne aux types de l’auteur de La Tentation de saint Antoine ce je ne sais quoi de provocant et de passionné qui est certainement un des charmes de l’enfer. […] Il est encore trop tôt pour la résoudre, mais on peut la poser.
Je sais bien que Beyle a posé en principe qu’un Italien pur ne ressemble en rien à un Français et n’a pas de vanité, qu’il ne feint pas l’amour quand il ne le ressent pas, qu’il ne cherche ni à plaire, ni à étonner, ni à paraître, et qu’il se contente d’être lui-même en liberté ; mais ce que Fabrice est et paraît dans presque tout le roman, malgré son visage et sa jolie tournure, est fort laid, fort plat, fort vulgaire ; il ne se conduit nulle part comme un homme, mais comme un animal livré à ses appétits, ou un enfant libertin qui suit ses caprices. […] En 1825, il y avait une école ultra-critique et toute raisonneuse qui posait ceci en principe : « Notre siècle comprendra les chefs-d’œuvre, mais n’en fera pas.
Un homme pieux et poète, une femme dont l’âme va si bien à la sienne qu’on dirait d’une seule âme, mais dédoublée ; une enfant qui s’appelle Marie, comme sa mère, et qui laisse, comme une étoile, percer les premiers rayons de son amour et de son intelligence à travers le nuage blanc de l’enfance ; une vie simple, dans une maison antique ; l’océan qui vient le matin et le soir nous apporter ses accords ; enfin un voyageur qui descend du carmel pour aller à Babylone, et qui a posé à la porte son bâton et ses sandales pour s’asseoir à la table hospitalière : voilà de quoi faire un poème biblique, si je savais écrire les choses comme je sais les éprouver. […] On dirait, tant elles sont étrangement posées et inclinées vers la chute, qu’un géant s’est amusé un jour à les faire rouler du haut de la côte, et qu’elles se sont arrêtées là où elles ont rencontré un obstacle, les unes à quelques pas du point de départ, les autres à mi-côte ; mais ces obstacles semblent les avoir plutôt suspendues qu’arrêtées dans leur course, car elles paraissent toujours prêtes à rouler.
Mais ses amis firent remettre à Mme Sand quelques-uns de ses fragments inédits, quelques-unes de ses lettres et un morceau achevé, le Centaure, lequel, inséré dans la Revue des Deux Mondes en mai 1840, suffit à poser, à fonder la réputation de Maurice auprès des curieux d’entre les jeunes générations. […] Ils sont doux les baisers d’enfant / il me semble qu’un lis s’est posé sur ma joue.
Je ne me permets que de poser de telles questions. […] » Celui-ci, dégageant tout d’un coup son talent de parole comme une épée qu’on sort du fourreau, a saisi toutes les occasions éclatantes, les a rehaussées même par une affectation de singularité, et n’a pas craint de pousser à bout son antithèse absolue et provocatrice, de poser hautement sa contradiction à la fois monacale et libérale, mettant désormais quasi sur la même ligne (nouveauté étrange !)
» Dans le milieu d’un autre panneau est le meuble fait comme un grand coffre, que nous appelons encore bahut et dont les ferrures étaient presque toujours curieusement historiées ; ce bahut, posé sur un pied de bois de noyer « marqueté et marbré », est couvert de « tapisserie à l’aiguille, à fleurs, rehaussée de soie. » Sur ce bahut est posé un petit coffre contenant un autre coffret ; le plus petit de ces coffrets couvert « de même tapisserie » devait servir à serrer les bijoux.
Le jeune duc écouta l’émissaire de Pianesse, se fit remettre de la part du ministre des mémoires écrits, détaillés, utiles, et, tout bien posé, tout balancé, il prit le parti de conter toute l’intrigue à sa mère. […] Catinat, en négociateur militaire et bref, posait son ultimatum.
Et il nous montre, dans une série d’exemples, chaque homme resté de plus en plus fidèle en vieillissant à cette forme secrète qui survit à tout et se démasque avec les années, qui s’éteint la dernière en nous et qui met comme son cachet à notre dernier soupir : « Le temps, qui pose sur toutes choses sa main adoucissante, n’apprivoise point cette passion : elle se colle à nous jusqu’au dernier grain du sablier. […] Notez que le prix dont il s’agit, dans les termes posés par le testateur, n’implique que des conditions de science et de talent.
Les accessoires sont largement entendus : sur une console aux pieds dorés, un buste de Louis XV pose près d’un coussin fleurdelisé et à côté d’un vase de fleurs. […] Elle est de face, elle montre d’une main la couronne posée sur un coussin, elle semble dire : « Après tout, je suis reine. » Elle a également le manteau royal, une robe à grands ramages, étoffe de Lyon, soie et or.
Necker, indécis sur bien des points, trop renfermé dans la préoccupation de sa dignité, et sans vigueur d’initiative, était un pilote bien insuffisant ; mais enfin il y était, on l’avait mis au gouvernail, et lorsqu’il se décida à donner le mouvement, à poser les bases d’une Constitution, à faire parler le roi en roi, mais en roi constitutionnel, il ne fallait pas le lâcher : c’est pourtant ce que fit la reine, cette fois regagnée et reprise par la coterie des princes. […] Comme simple lecteur, je ne puis m’empêcher de faire une observation : Marie-Antoinette parle d’une personne sûre et bien posée ; cette dernière locution m’étonne un peu au xviiie siècle.
Questions obscures, sans doute insolubles, où l’érudition et l’ingéniosité peuvent se jouer à l’infini et conjecturer même avec toute sorte d’industrie et d’adresse, mais où les esprits nets et clairs, ceux « qui prennent pour règle l’évidence », les esprits de la lignée de Locke, de la famille des Gibbon, des Hallam, ne sauraient s’assurer d’un seul endroit guéable ni trouver où poser le pied. […] Rappelons ici les termes précis de la question, telle qu’elle s’est posée, il y a soixante-dix ans, par l’écrit de Wolf, intitulé simplement Prolegomena ad Homerum (Introduction à Homère).
Il ouvre des vues, même lorsqu’il a l’air d’être frivole ; il pose à merveille le principe qui doit dominer un tel sujet, où il ne peut y avoir que des degrés de probabilité qui s’éloignent ou se rapprochent plus ou moins de la certitude. […] » Cette idée une fois posée à l’état de question, il s’en empare, il la presse et la développe.
» Depuis qu’il fait des vers, en effet, Jasmin, pour parler en pose, grâce au bon débit de ses productions et à l’intérêt bien entendu qu’y ont mis les Agenais, a pu, sans quitter son état, devenir propriétaire de la maison qu’il habite et obtenir une petite aisance, qui paraît le comble de ses vœux. […] Lafon a l’extrême obligeance de nous communiquer, vient à l’appui pour nous montrer que le poëte populaire entend peu la question comme la voudraient poser les critiques érudits, et qu’il n’est pas, comme il s’en vante presque, à la hauteur du système.
Fremy entre en matière par se poser sur André Chénier la question solennelle et formidable que voici : « Doit-il être, dès à présent, considéré comme le souverain représentant de la littérature poétique de notre siècle ? […] Cet art libre, ce procédé vivant, André Chénier l’a lui-même trop poétiquement exprimé en sa seconde Épître pour que nous ne posions pas ici cette réponse directe et triomphante à l’attaque qui n’en tient nul compte.
A mon cou nu pose ta main légère ; Dors, cher Enfant ; je suis aussi ta mère ! […] A mon cou nu pose ta main légère ; Dors, cher Enfant ; je suis aussi ta mère !
L’expérience individuelle et le consentement universel, voilà tout ce dont Boileau a besoin, une fois posée l’identité du vrai et du beau, pour donner des lois à la poésie. […] Chez Aristote, Boileau trouvait formulé ce grand principe de l’imitation de la nature, base commune de tous les arts, qui ne diffèrent que par le choix des objets, des moyens, et par le caractère de leur imitation : il est vrai que, ce principe posé, Aristote exposait surtout comment l’art transforme la nature, en vue de nous procurer le plaisir qui lui est propre.
Hugo a les gaucheries et les spontanéités de l’humanité primitive : sa raison obscure, troublée de mille problèmes, qu’elle ne peut résoudre ni manier en leur abstraction, les pose en images concrètes : il crée des mythes. […] Dans cet étalage de choses répugnantes, dans cette volonté d’être et paraître « malsain », dans ce « caïnisme » et ce « satanisme », je sens beaucoup de « pose » et la contorsion d’un esprit sec qui force l’inspiration.
La question de sincérité ne s’y pose pas avec cette netteté. […] La question ne se pose pas pour lui en ces termes tranchants : croire ou ne pas croire.
L’écueil des subtilités métaphysiques, contre lequel le christianisme alla heurter dès le IIIe siècle, ne fut nullement posé par le fondateur. […] Des tourterelles sveltes et vives, des merles bleus si légers qu’ils posent sur une herbe sans la faire plier, des alouettes huppées, qui viennent presque se mettre sous les pieds du voyageur, de petites tortues de ruisseaux, dont l’œil est vif et doux, des cigognes à l’air pudique et grave, dépouillant toute timidité, se laissent approcher de très près par l’homme et semblent l’appeler.
La question de césure, chez les maîtres de la poésie classique, ne se pose même pas1. […] Ce fut Boileau qui la posa.
» et il n’y a pas un seul fait, dans tous les Mémoires, qui donne à Saint-Simon, l’Alceste, moins l’honnêteté, cette fois, le droit de poser de telles conclusions ! […] Assurément cette question valait bien la peine que Saint-Simon se la posât ; il n’y songe même pas.
Soit qu’elles s’appellent : Fragment sur la France, Bienfaits de la Révolution, Études sur la Souveraineté, L’Inégalité des conditions, Du Protestantisme et de la Souveraineté encore, c’est toujours le même problème, posé dès qu’il a pensé, je crois, et que de Maistre a passé sa vie à retourner sur toutes les faces. […] On en a fait un bourreau de sentiment et d’idée, et si on avait pu, on en eût fait un bourreau de métier, parce que, ni plus ni moins monstre que l’Histoire, ni plus ni moins monstre que toutes les sociétés connues, il a posé la nécessité lamentable, mais la nécessité du bourreau.
. — Cela dit, ces réserves posées et ma prédilection ainsi confessée pour ce qui est neuf dans le fond ou piquant dans la forme, je citerai quelques-unes des pensées, toujours justes plutôt que vives, que je note au crayon dans le volume de M. de Latena, etc., etc.
L'auteur paraît ne pas se douter que lui-même touche à la vieillesse, et que l’injure tirée des années et des rides va se poser à lui-même sur son front.
De très-bonne heure il s’est posé comme un conseiller railleur, familier, de sang froid, vif et même hardi d’expression et de franc parler, et frondant les goûts et les ferveurs alors en vogue dans les jeunes générations.