Le plus souvent ils donnent la cause originelle des particularités physiques de certains animaux : les zébrures horizontales du pelage de l’hyène (L’hyène et l’homme son compère) ; la déclivité de son arrière-train (Les générosités de l’hyène — La chèvre grasse) ; les rayures abdominales de la biche (La femme-biche) ; ils expliquent pourquoi les grenouilles n’ont plus de queue (La grenouille indiscrète) pourquoi le cheval arbore un si beau panache et l’hippopotame, un moignon ridicule, en guise d’appendice caudal ; d’où vient l’enfoncement des yeux du singe dans leurs orbites (Le singe ingrat).
Tel est le mérite de ces pages de Rivarol, tirées si tard, mais enfin tirées de l’ombre et replacées sous nos yeux, et qui révèlent en cet homme, d’une littérature que sa phénoménale conversation a fait oublier, un autre homme qu’on n’y cherchait passait pour l’histoire et les choses sévères de l’histoire.
À ses yeux brouillés qui décomposent les choses en les regardant, le mythe, qui est le roman individuel, l’emporte sur l’histoire, qui est le mythe général.
On les nomme nativistes, à cause de leur opinion qui fait de l’étendue une perception innée de l’œil. […] Par quel mécanisme l’œil projetterait-il dans l’espace la sensation de couleur perçue ? […] Si l’on est la proie d’une idée fixe on voit les objets placés devant les yeux, mais on n’a pas conscience de cette perception. […] Nous l’apercevons directement par l’œil de la conscience. […] La loi des choses ne saute pas aux yeux, nous l’avons déjà fait voir.
Malgré cette défense du cardinal, quelques écrits coururent en 1641, et j’en ai trois ou quatre sous les yeux.
Tout le monde sait quelle a été la triste marche et l’humiliante entrée de Louis XVI ramené de Versailles à Paris dans la journée du 5 octobre : Son cortège, étonnant par sa composition, affreux par sa contenance féroce et ses cris, mit trois heures à passer dans la rue Royale où j’étais (dit un spectateur qui n’est autre que M. de Meilhan) ; des troupes à pied ou à cheval, des canons conduits par des femmes, des charrettes où, sur des sacs de farine, étaient couchées d’autres femmes ivres de vin et de fureur, criant, chantant et agitant des branches de verdure ; ensuite le roi et sa famille escortés de La Fayette et du comte d’Estaing, l’épée à la main à la portière, et environnés d’une foule d’hommes à cheval, voilà ce qui se présenta successivement à mes yeux pendant l’espace de trois heures.
Poirson n’a point été entamé par les innovations de plus d’un genre qui se sont succédé sous nos yeux ; tant de brillants météores qui ont traversé l’horizon historique ne l’ont pas ébloui ; il est resté fidèle à la méthode essentiellement raisonnable, philosophique, à celle de Robertson.
Il y a à distinguer deux choses dans cette réimpression qu’un savant professeur du Collège de France a dirigée et entourée de commentaires : premièrement, la réimpression même, qui est bonne en soi, qui remet sous les yeux des lecteurs studieux plusieurs écrits politiques, autrefois en vogue, sortis depuis longtemps de la circulation, et dont quelques-uns étaient difficiles à retrouver ; et, de plus, il y a l’esprit dans lequel ils sont reproduits, la pensée de résurrection qu’on y apporte et qui est à discuter.
Mais maintenant je suis heureux, gai, sociable : J’ai l’œil vif et le front serein ; — je suis aimable ; Le ruisseau peut courir à l’aise et murmurer, Dans son onde à l’écart je n’irai point pleurer.
Malgré tout, c’est chez lui désormais, et nulle part ailleurs, qu’il faut apprendre à connaître la vie religieuse de Mme de Krüdner ; journaux manuscrits, correspondance intime, entretiens de vive voix avec les principaux personnages survivants, il a tout recherché et rassemblé avec zèle, et, dans la riche matière qu’il déroule à nos yeux, on ne pourrait se plaindre, par endroits, que du trop d’abondance.
Comme on n’y saisit pas d’intention de faire vrai, on n’y trouve guère aussi trace d’observation : quand le trait est juste, c’est d’instinct, par une bonne fortune de l’œil et de la main.
Mais parmi la foule des auteurs que les Satires atteignaient, certains noms plus cruellement raillés, plus impitoyablement ramenés sous les yeux du public, indiquaient l’intention du poète et le sens général de ses attaques : dans la satire I, Saint-Amant et Chapelain ; Chapelain dans la satire VI ; dans la satire II, Quinault et Scudéry ; Chapelain dans la fameuse parodie du Cid ; Chapelain dans la IVe satire ; Chapelain dans le Discours au Roi, Chapelain dans le Dialogue des héros de roman, avec Mlle de Scudéry et Quinault ; Chapelain encore, et Quinault, et Mlle de Scudéry et l’abbé Cotin dans la Satire III ; dans la satire VIII, Cotin ; dans la ixe enfin, dans cet admirable et terrible abatage de réputations, Cotin et Chapelain, avec Quinault, Saint-Amant, Théophile, et vingt autres.
J’ai sous les yeux cette première édition avec la date de 1688.
Car le travail use la force nerveuse dans des proportions extraordinaires ; il retire cette force à la réflexion, à la méditation, aux rêves, aux soucis, à l’amour et à la haine, il place toujours devant les yeux un but minime et accorde des satisfactions faciles et régulières.
Ne constituent-ils pas une sorte de réalité idéale où 1 humanité aime à se représenter à ses propres yeux ?
Soit en habit du matin, soit en habit de cour, ou en habit d’hiver, elle y paraît fine, mince, grande, noble, élégante et jolie ; d’une taille élevée et qui a tout à fait grand air ; une figure un peu ronde, une figure d’ange, et où la douceur s’allie à la malice, une bouche fine où la raillerie se joue aisément, de beaux yeux où éclatent l’agrément et l’esprit : en tout la grâce et la distinction même.
- Quelques passages d’un ton assez élevé, quelques pages senties sur Milton pamphlétaire et publiciste (dans le numéro 4), ou encore la fin d’une lettre adressée par Camille à son père (dans le numéro 7), ne sauraient nous induire à fermer les yeux ni sur ces théories détestables, ni sur les pasquinades et les injures dont Camille se croit en droit de poursuivre les hommes les plus dignes d’être honorés.
Mme de Lambert marque à mes yeux le terme moyen entre ces deux salons ; elle est à mi-chemin, et elle regarde déjà du côté du plus moderne.
Toutes ces contre-vérités, pourtant, ne sautent pas également aux yeux, et il est plus d’un vers sur lequel hésite celui qui vient d’étudier l’abbé Maury.
Le peuple, sans doute, composé de la masse des laboureurs, ouvriers, soldats, marchands, écrivains, est à ses yeux « la plus imposante de ces réalités manifestées par la Révolution » ; mais la royauté, de son côté, est une chose essentielle : La royauté d’abord !
Cette place était de la plus grande importance à ses yeux, parce que le prince, presque toujours malade ou très délicat, passait des journées entières dans sa chambre : Ainsi ceux qui avaient à parler à lui étant obligés de parler à moi, cette charge était d’un grand commerce et me donnait une grande facilité pour entrer dans ses affaires et dans ses secrets.
Je ressemble au nuage qui, au lieu de recevoir l’éclair, comme le reçoivent mes yeux, le produit et le tire de son sein, parce qu’il y a en lui un passage des forces de tension à des forces motrices.
Ce sera dans la communion de cette inspiration d’un temps, sous la possession de son charme et de son sourire, que l’historien arrivera à vivre par la pensée aussi bien que par les yeux dans le passé de son étude et de son choix, et à donner à son histoire cette vie de la ressemblance, la physionomie de ce qu’il aura voulu peindre.
Claude Bernard s’est appliqué à combattre ces divers préjugés, et, à nos yeux du moins, sa réfutation est irrésistible, sa démonstration péremptoire.
(Louis Blanc) » L’affaiblissement général de la culture « humaniste » masqua longtemps cette vérité générale aux yeux du public français1.
Si ces talents qui distinguent le galant homme, l’homme du monde, du pédant et du moine, ont si peu d’importance à nos yeux qu’on ne les ait jamais fait entrer dans aucune institution publique, c’est sans doute une des suites du défaut invétéré de notre éducation monacale.
Or ce ne sont pas les yeux, c’est l’oreille qui juge de la cadence des vers.
Il menace un Bourget terrorisé de deux seins en métal peints par Picasso, sous l’œil émoustillé des duchesses.
Si je parcours des yeux une route tracée sur la carte, rien ne m’empêche de rebrousser chemin et de chercher si elle bifurque par endroits. […] La détermination toute mécanique de deux phénomènes extérieurs l’un par l’autre revêt maintenant à nos yeux la même forme que le rapport dynamique de notre force à l’acte qui en émane ; mais en revanche ce dernier rapport prend l’aspect d’une dérivation mathématique, l’action humaine sortant mécaniquement, et par suite nécessairement, de la force qui la produit.