On y voit qu’il fit, au printemps de l’année suivante probablement (car les dates précises n’y sont point marquées), un voyage près de Coblentz pour s’y distraire, et qu’il y devint légèrement amoureux d’une des filles de Mme de La Hoche : « Rien n’est plus agréable, dit-il à ce sujet, que de sentir une nouvelle passion s’élever en nous lorsque la flamme dont on brûlait auparavant n’est pas tout à fait éteinte : ainsi à l’heure où le soleil se couche, nous voyons avec plaisir l’astre des nuits se lever du côté opposé de l’horizon : on jouit alors du double éclat des deux flambeaux célestes. » Cela nous apprend du moins que l’amour qu’il pouvait avoir gardé pour Charlotte n’avait rien de furieux ni d’égaré. […] La soirée était belle ; lorsque nous rentrâmes, la nuit survint. Il faut que je te dise que mon âme se réjouit toujours quand le soleil a disparu depuis longtemps, la nuit occupant l’horizon entier, de l’orient jusqu’au nord et au sud, et qu’un cercle demi-obscur seulement luit du côté de l’occident ; la plaine offre un spectacle magnifique. […] Nous avions passé ensemble une belle soirée, comme des hommes auxquels le bonheur vient de faire un grand cadeau, et je m’endormis en remerciant les saints dans le ciel pour la joie d’enfants qu’ils ont voulu nous accorder pour la nuit de Noël… Telle était sa disposition trois mois après avoir quitté Charlotte, sept semaines après la mort du jeune Jérusalem, et quand il avait déjà en idée le germe de Werther. […] Aujourd’hui, pour le jugement définitif du livre et le rang qui lui est dû dans l’ordre des œuvres de l’art, cette fin de Werther nuit aux parties principales, et quand on considère le caractère si opposé de l’auteur, et ses destinées en un sens si inverse, elle a peine à ne pas nous faire l’effet d’une mystification.
Une nuit d’amour affreuse… Il paraît que j’étais en retard d’une heure. » * * * — Rose a rencontré aujourd’hui la charbonnière achetant une demi-livre de beurre chez la crémière. […] On voit passer des figures de buis, balayées des flasques barbes d’un bonnet de nuit, le châle dépassant la camisole : des caricatures lentes, appuyant leur pas qui tremble sur la béquille d’un vieux parapluie. […] Un premier testament lui donnait 100 000 francs (le chiffre de ses dettes) ; un second, 300 000 francs ; enfin, la succession ouverte, un troisième testament, découvert sous le fauteuil dans lequel vivait, le jour et la nuit, la mourante d’une maladie de cœur, lui donne toute la fortune. […] Pauvre misérable fou qui, dans les moments lucides de sa folie, fait, la nuit, d’interminables promenades, pour surprendre l’étrangeté pittoresque des ténèbres dans les grandes villes. […] * * * — Une très honnête demoiselle que j’ai connue, mais en même temps très toquée et fort drolatique, disait, en parlant de sa future nuit de noces : « J’ai si peur, si peur, que j’ai envie de me faire chloroformer !
Dans ce désastre, aggravé par l’imprévoyance ottomane, il n’échappa guère, à la faveur de la nuit, qu’une section de la flotte turque, l’escadre d’Alger, commandée par le dey lui-même, indépendant du pacha turc, et manœuvrant de hardis navires habitués aux écueils de ces mers, et non moins alertes à la fuite qu’au pillage. […] Telle est cette méditation lyrique, la Nuit sereine, à don Oloarte : « Quand je contemple le ciel paré d’innombrables flambeaux, et que je ramène mes regards sur la terre enveloppée de la nuit et livrée au sommeil et à l’oubli, l’amour et la tristesse réveillent en mon cœur une ardente inquiétude ; des flots de larmes s’échappent de mes yeux, et je dis enfin, d’une voix brisée : « Ô divine demeure, temple de lumière et de beauté, cette âme qui naquit pour ton sublime séjour, quelle malencontre la retient dans cette prison basse et obscure ? […] … « Là règne la joie suprême, là domine la paix ; là, reposé dans un saint asile, respire l’amour divin entouré de gloire et de délices ; là l’infinie beauté se dévoile tout entière ; là resplendit dans tout son éclat ce jour pur auquel jamais ne succède la nuit ; là fleurit le printemps des cieux. […] Ils racontent que dans la nuit on entend une voix lamentable s’écrier entre des pleurs : Italica n’est plus ! […] La Fontaine eût-il mieux dit que ces vers du poête orgueilleux trébuché de si haut : Quand le bœuf est, au soir, du labeur deslié, Il met près de son joug le travail oublié, Et dort sans aucun soin, jusqu’à tant que l’aurore Le réveille, au malin, pour travailler encore ; Mais nous, pauvres chétifs, soit de jour, soit de nuit, Tousjours quelque tristesse épineuse nous suit.
Après l’intérieur de la ferme et le bal champêtre qu’un critique très-spirituel, dans la Revue des deux Mondes, a comparés à quelque tableau malicieux et tendre de Wilkie, on a, au retour, cette nature si fleurie et si odorante, sur laquelle la nuit jette ses ombres grandioses et que la lune éclaire avec beauté ; on a, dans ces solitudes suaves, un chant mélodieux de jeune homme qui arrive tout d’abord au cœur d’une amazone égarée comme Herminie. […] La scène du cabinet, au fond du jardin, et celle de la chambre à coucher, dans la nuit des noces, ont été indiquées comme fort belles et le sont en effet, quoique je préfère pour ma part les courses moins arrangées et moins dramatisées du premier volume. […] J’aurais mieux aimé incomparablement entendre ce que se seraient dit l’un à l’autre, tout éveillés et en proie à leurs seules émotions naturelles, les deux amants durant cette nuit de périls, d’angoisses et de délices peut-être.
On se sépara assez avant dans la nuit. […] La nuit, les morts se promènent. […] Barrès ne défait pas la nuit la tâche du jour. […] Cette nuit même, une des premières nuits douces de l’année, en finissant de lire votre livre, mon cher Barrès, j’ouvris ma fenêtre, je regardai les étoiles qui tremblaient dans le ciel allégé de ses brumes d’hiver. […] La nuit, à peine étendu sur sa natte grossière, il se relevait pour écrire ou pour méditer.
Amaury passe là de longues journées et des nuits agitées, des nuits cruelles ; car un second amour est entré dans son cœur. […] C’est un délicieux portrait de femme, un de ceux que, dans une nuit d’insomnie et d’extase, on lève de suspendre à son chevet, un de ceux qu’il faut ravir pour les posséder. […] Une nuit, sous les cimes neigeuses de Kidar-Kanta, dans une forêt élevée à dix mille pieds au-dessus du niveau de la mer, il est saisi de douleurs d’entrailles si atroces qu’il en a le délire. […] Un soir, à Shaurunpoor, sur la fin de novembre 1830, et par une belle nuit, comme il venait de se coucher et de s’endormir, après une journée d’études et de fatigue, le galop d’un cheval le réveilla. […] La nuit lui rend ses droits d’époux ; mais tout le long du jour la princesse est libre, et nous avons vu qu’elle connaît le prix de sa liberté.
Alors, Ogouri la rencontre, lui donne un rendez-vous la nuit, mais Hanako avertie la précède et prend sa place. […] Mais l’homme reçu, la nuit, par « l’Assiette rose », n’est pas le fils du ministre. […] La nuit auprès d’un feu allumé, des pêcheurs tirant un filet. […] Danseuse de temple, dansant la nuit, en grand costume, les cheveux épars, un éventail à la main. […] Ce dessin, en haut duquel est une poésie de Bakin, l’auteur du roman, est datée : Une nuit d’hiver de 1811.
À la première affaire d’avant-garde qui s’engage de nuit dans les montagnes, les colonnes françaises, par un malentendu, tirent les unes sur les autres ; il s’ensuit une confusion extrême : Dans cette échauffourée, le bataillon rompit ses rangs aux premiers sifflements des balles ; je restai à ma place comme un soldat russe : c’était quelque chose pour un début. […] À Nîmes, repoussé tout net par les gens aisés qui le mettent à la porte, il allait être réduit à passer la nuit à la mairie sur un lit de camp, lorsqu’une bonne femme, dont le fils unique était à l’armée, le retira chez elle : Nous étions, dit-il, aussi pauvres l’un que l’autre ; elle vivait de son travail, et je n’avais qu’une modique solde en assignats dont personne ne voulait plus. […] Dans une occasion où, la plupart des officiers de l’état-major étant en mission, Pelleport est désigné pour faire le service au quartier général pendant la nuit (à Lévico, 6 septembre 1796) : Je vis, dit-il, Masséna et Augereau rendre compte des opérations de la journée à Bonaparte et prendre ses ordres pour le lendemain : le maintien de ces deux chefs de division était fort respectueux. […] Dès la première nuit passée sur le sable après le débarquement avec quelques onces de biscuit trempé dans de l’eau saumâtre, on prend une triste idée de l’avenir qui attend l’armée en Égypte : « Cependant aucun murmure ne se fit entendre : nous voulions égaler les Romains. » — Un jour, dans un campement près de Gaza où l’on n’avait trouvé que peu de ressources, comme des soldats s’étaient approchés de sa tente pour se plaindre, le général en chef leur dit « qu’ils n’égaleraient jamais les Romains, qui, dans ces mêmes lieux, avaient mangé leurs sacs de peau. » — « Général, ils n’en portaient pas, vos Romains », lui répondit un orateur. — « Cette répartie fit rire, ajoute Pelleport, et les murmures s’apaisèrent. » C’est égal, ces Romains, toujours nommés, restaient dans l’esprit de ces braves et les piquaient d’honneur. […] Je laisse aux physiologistes à expliquer cette espèce de projection et de réflexion visible de la pensée interne à l’état de mirage : une seule remarque à faire quand on est simple académicien, c’est que la dame ou la fée parlait cette nuit-là un français un peu risqué.
Au train qu’il menait jour et nuit, on devinerait, si on ne le savait de reste, qu’il eut souvent affaire aux gens du roi : il connut le Châtelet, peut-être la Bastille. — Un tel écolier, croisé de bandit, avait-il eu le temps d’acquérir un grade académique ? […] Le corps de la Vénus me paraît merveilleux… […] Mais je hais les pleurards, les rêveurs à nacelles, Les amants de la nuit, des lacs, des cascatelles, Cette engeance sans nom qui ne peut faire un pas Sans s’inonder de vers, de pleurs et d’agendas. […] Après une nuit passée, en dépit de la cloche du couvre-feu, dans quelque taverne du voisinage, la tête encore lourde de l’orgie de la veille, ne lui était-il jamais arrivé sur le seuil de se sentir renaître au souffle matinal qui lui arrivait, tout frais, à la figure, de ces champs de blé, de ces vergers et de ces pampres échelonnés le long de la pente qui regardait Gentilly, Fontenay et Meudon ! […] Plus d’une fois, le soir, Villon en fuite, traqué par les gens du guet, se sera souvenu tout d’un coup, en voyant la lampe briller à la fenêtre du studieux jeune homme, qu’il avait là un admirateur, un ami, et il lui aura demandé abri et gîte pour une nuit ou deux, en prétextant quelque belle et galante histoire ; et, toute la nuit durant, pour le payer de son accueil, il l’aura charmé de ses récits, ébloui de ses saillies et de sa verve.
Zucca, qui est un poltron, dit à son maître qu’il lui arrivera malheur d’aller ainsi toutes les nuits chez Virginia. […] La prudence de Virginia le rassure ; elle joue très bien son rôle : le jour elle fait semblant de ne point le connaître ; la nuit elle use de toute sorte de précautions pour le faire entrer chez elle, et, pour qu’on ne les découvre point, n’allume point de lumière. […] Ils parlent de ce qu’ils ont vu la nuit, lorsque Virginia introduisit chez elle Fabio et Zucca. […] Flaminio se fait répéter encore ce qu’ils ont vu la nuit. Lorsque tous les deux l’ont assuré que Virginia est venue ouvrir la porte à Fabio qui est entré et qui est resté trois heures avec elle et en est sorti après, conduit par elle-même, Flaminio leur dit qu’ils en ont menti tous les deux, qu’il a passé la nuit tout entière en conversation avec Virginia, qui est venue lui parlera la fenêtre grillée à côté de la grande porte de la maison ; qu’elle ne l’a pas quitté un moment, toujours déclamant contre Fabio qui la déshonore si indignement.
Krauss raconte qu’une nuit, en se réveillant, il s’aperçut qu’il tendait encore les bras vers ce qui avait été, dans son rêve, une jeune fille, vers ce qui n’était plus maintenant que la lune, dont il recevait en plein les rayons. […] Ils se lèvent, ils s’agitent, ils exécutent, dans la nuit de l’inconscient, une immense danse macabre. […] Si nous rêvons, la nuit, des événements de la journée, ce sont les incidents insignifiants, et non pas les faits importants, qui auront le plus de chances de reparaître. […] , si mon corps recule instinctivement sans que j’aie même conscience d’avoir peur, je pourrai rêver, la nuit suivante, que le tramway m’écrase. […] Qu’une lueur d’espoir s’allume en moi un instant — lueur fugitive, presque inaperçue — mon rêve de la nuit pourra me montrer le malade guéri ; en tous cas je rêverai guérison plutôt que je ne rêverai mort ou maladie.
Là-dessus, il eut le rêve suivant : « Une nuit que j’étais endormi, la cloche du Palais, qui sonna minuit, me réveilla ; j’entendis ouvrir la grille pour relever la sentinelle, mais je me rendormis à l’instant. […] Bref, nous arrivâmes le soir dans une hôtellerie ; nous y passâmes la nuit.
Ces douces images répandaient les plus grands charmes dans leurs conversations. « Il est temps de dîner, disait Virginie à la famille : les ombres des bananiers sont à leurs pieds », ou bien : « La nuit s’approche : les tamarins ferment leurs feuilles. — Quand viendrez-vous nous voir ? […] Tu la mettras la nuit près de ton lit.
Il va la nuit, dans le cimetière ; il ouvre le cercueil, il écarte le linceul. […] Une nuit, après boire, Tchou lui lut une composition qu’il venait de faire et lui demanda son avis. […] Trente ans il erra dans les cafés, de nuit, s’effaçant comme une ombre aux premières lueurs du matin. […] Villiers rattrapait la nuit, dans les gouttières, les pages envolées de ses chefs-d’œuvre. […] Il conte à la belle indignée comment il s’est rencontré une nuit avec le dictateur.
A l’espalier les nuits aux branches invisibles, vois briller ces fleurs d’or, espoir de notre vie, vois scintiller sur nous ― scels d’or des vies futures ― nos étoiles visibles aux arbres de la nuit. […] Laisse ordonner le ciel à tes yeux, sans comprendre, et crée de ton silence la musique des nuits. […] De la nuit éternelle nous allons à travers des obstacles vers la nuit éternelle, nous sommes un drapeau qui flotte une journée au bout d’un mât et qu’on rentre le soir et qui ne reverra jamais la lumière. […] On le croit mort et on l’étend dans la nuit non loin de l’arbre dont les branches tombantes cachent la reine agonisante. […] Bien souvent je suis le labyrinthe De tes nefs, par la nuit cherchant ton Arche-Sainte !
Jouffroy, dans un récit moral célèbre, a fait parler le philosophe durant cette veille pleine d’angoisses, dans cette première nuit de doute et de trouble, où le voile du sanctuaire se déchire tout d’un coup devant ses yeux et où il cesse d’être un croyant. Rousseau, dans le récit qui nous occupe, s’est attaché à montrer, durant une belle nuit d’été, le premier homme qui s’avisa de philosopher et de réfléchir, et il a prêté à cette philosophie naissante tout le charme, au contraire, de l’admiration et de la foi, toute l’ivresse d’un premier ravissement : Ce fut durant une belle nuit d’été que le premier homme qui tenta de philosopher, livré à une profonde et délicieuse rêverie et guidé par cet enthousiasme involontaire qui transporte quelquefois l’âme hors de sa demeure et lui fait, pour ainsi dire, embrasser tout l’univers, osa élever ses réflexions jusqu’au sanctuaire de la nature et pénétrer, par la pensée, aussi loin qu’il est permis à la sagesse humaine d’atteindre. […] La nuit paraît bien longue à son impatience ; il n’attend que le retour du soleil.
La nuit suivante, elle s’était évadée avec sa fille par des sentiers secrets du parc. […] L’Hôtel de ville fut pris et les chefs des factieux furent faits prisonniers avant la nuit. Ledru-Rollin, craignant avec raison qu’ils ne fussent massacrés par le peuple en allant à Vincennes, eut l’heureuse pensée de les garder jusqu’à la nuit à l’Hôtel de ville. […] Ce fut lui qui, dans la nuit fameuse du 7 août, commença cet abatis de priviléges, ce défrichement de la France qui la rendit invincible.
Mais le nom de l’auteur des Nuits, inscrit au bas de ces fades louanges, en accroit encore le ridicule. […] Il n’aura pas à plaisir désordonné sa vie pour la rendre poétique, et tiré des nuits de Venise, des conciliabules de Ravenne ou des orages de l’Épire quelque rajeunissement pour l’imagination. […] « Marquez l’année et marquez la nuit où la Severn répétera avec épouvante les râles de mort qui bruis• sent à travers les voûtes de Berkley, les râles d’un roi agonisant….. […] Je vois avec allégresse la fin différente que nos destinées nous amènent : à toi le désespoir et les soucis du sceptre ; à moi, de triompher et de mourir. » « Il dit ; et, la tête en bas, lancé du haut de la montagne dans le cours mugissant du torrent, il plongea jusqu’à la nuit éternelle. » Voilà, sous la langueur de la prose, cette ode célèbre qui fit tressaillir l’imagination anglaise, et qui suffit, depuis un siècle, à la gloire nationale d’un poëte !
M. de Ségur, dont l’esprit toujours jeune semble encore sous le charme, compare cette marche triomphale de la Cléopâtre du Nord à un chapitre des Mille et une Nuits. […] Pendant que son vieux ministère se démenait jour et nuit, inépuisable à lui inventer des surprises et des fêtes, son jeune aide de camp Momonoff ne la quittait pas ; le roi Stanislas implorait d’elle une entrevue qu’elle lui accordait en courant, et l’empereur Joseph II venait en personne lui apporter des complaisances et des hommages.
Il passe une nuit atroce, et s’aperçoit, le lendemain matin, que sa barbe blonde est toute grise. […] Mais le général ne veut pas être consolé et pleure tout seul dans la nuit.
La princesse, poussée à bout par ces nouveaux outrages, anima toute cette nuit-là le roi à la vengeance. […] Les gardes du chevalier du guet y passent de temps en temps durant la nuit: c’est proprement à eux d’en répondre, parce que c’est à eux qu’il s’en prend. […] C’étaient des cris et des gémissements, jour et nuit, qui fendaient l’air. […] Les femmes du sérail ne vont guère que la nuit. […] Il arriva, durant une nuit obscure qu’Abas, qui allait avec le sérail, voulut prendre les devants.
Voici ce que j’ai rêvé cette nuit. […] C’est la nuit de Paris qui se lève. […] Je voudrais, la nuit, par une petite porte, à serrure rouillée, cachée dans un mur, je voudrais entrer dans un parc que je ne connaîtrais pas, un parc ombreux, mystérieux. […] Il a été forcé d’errer deux nuits, ayant quatre sous dans sa poche, n’osant s’asseoir, de peur de s’endormir, et d’être ramassé sans avoir à donner d’adresse aux sergents de ville. […] * * * — Saint-Quentin : une ville où les rues ont tout à fait l’air du décor d’une pièce de Molière, avec des nuits carillonnantes, où l’on croit dormir dans une tabatière à musique.
Impression d’une nuit d’été heureuse, sous les étoiles, trop rapide, qu’on voudrait retarder, qui échappe, qui fuit, perdue pour jamais… au moins que la trace en reste ! […] Jours rayonnants de feu, nuits touchantes de grâce ! […] La fleur dort sur sa tige, et la nature même Sous le dais de la nuit se recueille et s’endort….. […] Je ne daigne plus même, en ma sombre paresse, Répondre à l’envieux dont la bouche me nuit. […] ouvrez moi les portes de la nuit, Afin que je m’en aille, et que je disparaisse !
. — La Nuit bergamasque, tragi-comédie en trois actes (1887). — Le Livre de Caliban (1887). — Figarismes de Caliban (1888). — L’Amour en République (1889). — Le Rêve de Caliban (1890). — L’Espagnol (1891). — Théâtre en vers, 1884-1887 (1891). — Le Salon de 1892. […] Il l’a exercé brillamment dans la Nuit bergamasque, comédie qui date des débuts du Théâtre-Libre, puis dans l’adaptation pour la scène du Capitaine Fracasse de Théophile Gautier, beau-père de l’auteur, et enfin dans cette Lyre comique que publie chaque semaine le supplément du Figaro.
Tous vos jours sont sereins, toutes vos nuits paisibles ; Le cri des passions n’en trouble point le cours. […] qu’Héloïse envie et vos nuits et vos jours !
La nuit s’approche, les ombres s’épaississent : on entend des troupeaux de bêtes sauvages passer dans les ténèbres ; la terre murmure sous vos pas ; quelques coups de foudre font mugir les déserts ; la forêt s’agite, les arbres tombent, un fleuve inconnu coule devant vous. […] Le voyageur s’assied sur le tronc d’un chêne, pour attendre le jour ; il regarde tour à tour l’astre des nuits, les ténèbres, le fleuve ; il se sent inquiet, agité, et, dans l’attente de quelque chose d’inconnu ; un plaisir inouï, une crainte extraordinaire font palpiter son sein, comme s’il allait être admis à quelque secret de la Divinité : il est seul au fond des forêts ; mais l’esprit de l’homme remplit aisément les espaces de la nature ; et toutes les solitudes de la terre sont moins vastes qu’une seule pensée de son cœur.
Ces vers donc, ces rêves inachevés, ces soupirs exhalés çà et là dans la solitude, le long des grandes routes, au sein des îles d’Italie, au milieu des nuits de l’Atlantique ; ces vagues plaintes de première jeunesse, qui, s’il avait vécu, auraient à jamais sommeillé dans son portefeuille avec quelque fleur séchée, quelque billet dont l’encre a jauni, quelques-uns de ces mystères qu’on n’oublie pas et qu’on ne dit pas ; ces essais un peu pâles et indécis où sont pourtant épars tous les traits de son âme, nous les publions comme ce qui reste d’un homme jeune, mort au début, frappé à la poitrine eu un moment immortel, et qui, cher de tout temps à tous ceux qui l’ont connu, ne saurait désormais demeurer indifférent à la patrie. […] Combien de fois la barque errante Berça sur l’onde transparente Deux couples par l’amour conduits, Tandis qu’une déesse amie Jetait sur la vague endormie Le voile parfumé des nuits ! […] Je puis maintenant passer la moitié d’une belle nuit, seul, à rêver en me promenant, sans songer que la nuit est le temps du retour à la chambre et du repos, sans me sentir appesanti par l’exemple de tout ce qui m’entoure. […] Il n’y avait plus qu’un point secret sur lequel Farcy se sentait inexpérimenté encore, et faible, et presque enfant, c’était l’amour ; cet amour que, durant les tièdes nuits étoilées du tropique, il avait soupçonné devoir être si doux ; cet amour dont il n’avait guère eu en Italie que les délices sensuelles, et dont son âme, qui avait tout anticipé, regrettait amèrement la puissance tarie et les jeunes trésors. […] Les troupes royales occupaient les Champs-Élysées, et il lui fallut passer la nuit dans l’appartement de M.
La nuit tombe, ô mon âme ! […] Dans un lointain qui fuit ma jeunesse recule, Ma sève refroidie avec lenteur circule, L’arbre quitte sa feuille et va nouer son fruit : Ne presse pas ces jours qu’un autre doigt calcule, Bénis plutôt ce Dieu qui place un crépuscule Entre les bruits du soir et la paix de la nuit ! […] Adieux, retours, départs pour de lointaines rives, Mémoire qui revient pendant les nuits pensives À ce foyer des cœurs, univers des absents ! […] On ne voit pas ce torrent ; on l’entend seulement à cinq ou six cents pas sous leur nuit de verdure. […] Il y a bien longtemps de cela ; mais, voyez-vous, la mémoire dans les cœurs d’enfants, c’est comme la braise du foyer éteint pendant le jour dans la maison : cela tient la cendre chaude, et, quand la nuit vient, cela se rallume dès qu’on la remue !
le frapper la nuit, rentrant dans sa maison ! […] L’heure est indécise car à l’orient la nuit entrouvre déjà ses yeux d’étoiles. […] La nuit monte : çà et là, M. […] Et, dans un atelier soigneusement clos, ils feignaient de besogner avec ardeur jour et nuit. […] Que tout meure, que tout croule, que tout retourne à la nuit du chaos !