Je les définis, au xviiie siècle, toute une tribu intellectuelle, née de Calvin, restée très morigénée en s’émancipant, très philosophisée d’ailleurs et sécularisée, où Bayle est entré, où Fontenelle a passé, mais où, même avec la liberté de penser acquise, il se sent beaucoup de circonspection, de réserve, et une sorte de contrainte. […] Abauzit, né à Uzès, avait l’accent qui relève la douceur ; il avait la finesse, l’ironie bienveillante et avec sourire. […] L’auteur du Barbier de Séville nous a exposé, dans une tirade célèbre, ce que c’est que la calomnie, et comment elle naît, glisse et s’accroît : Abauzit fait voir de même ce que c’est que l’opinion, et de quel petit pas bien souvent elle se met en marche pour aller à l’aventure, gagner du pays, et bientôt envahir le monde : Dès que l’opinion, dit-il, est reconnue une fois, elle devient de toutes les autorités la plus grande et la plus forte, Après cela, il ne faut plus se mettre en peine du reste ; malgré de si faibles commencements, croyez que tout ira bien. […] Jeunes, ils ont lu tous les livres, ils ont vu tous les pays, exploré toutes les éruditions, embrassé tous les systèmes ; ils savent tout ce qui se peut savoir et d’Allemagne, et de Grèce, et de France (cela va sans dire) ; ce sont des Français nés plus graves, qui ont beaucoup vu de bonne heure et qui se sont recueillis.
L’ouvrage n’étant qu’une attaque à fond, une guerre déclarée aux romans de chevalerie dont n’entendirent jamais parler ni Aristote, ni Cicéron, ni saint Basile, il n’est pas plus à propos de venir citer ces grands noms que de s’inquiéter des règles de la rhétorique auxquelles un tel sujet, né si tard et si étranger aux anciens maîtres, échappe naturellement. […] Les personnages mis en scène sont si bien venus et si vivants, ils sont nés sous une si heureuse étoile, ils sont d’une physionomie si originale et ont un caractère si marqué (y compris leurs deux montures, inséparables des deux maîtres), qu’on s’attache et qu’on s’affectionne à eux tout d’abord, indépendamment de la moralité finale que l’auteur prétend tirer de leurs actions. […] Ce pauvre Don Quichotte, répétant les exploits des anciens chevaliers avec une si parfaite bonne foi et une candeur si unique, donne jour à une telle variété de rencontres et d’aventures, — l’écuyer Sancho, dès la seconde sortie, accompagne et double si grotesquement son maître, avec ce perpétuel contraste de demi-bon sens et de demi-bêtise qui ne feront que s’accroître et se solidifier en avançant, — l’auteur, par des stations ménagées à propos, sait si naturellement entremêler d’autres récits et nous intéresser, chemin faisant, par les côtés passionnés et romanesques de notre nature, — il profite si justement et avec une si légitime hardiesse des instants lucides de son héros qui n’extravague que sur un point, pour le faire noblement et fermement discourir des matières que lui-même avait le plus à cœur de traiter, — tout cet ensemble vit, marche, se déduit si aisément, d’un cours si large, si abondant, et avec une telle richesse de développements imprévus et d’embranchements inépuisables, qu’on est bien réellement en plein monde, en plein spectacle, en plein air sous le ciel, qu’on nage dans un courant de curiosité humaine de tous côtés excitée et satisfaite, et que rien ne sent ni ne rappelle l’application critique et satirique née dans le cabinet. […] Je fais moi-même comme tous ceux qui ont raisonné à propos et hors de propos, à l’occasion du gai chef-d’œuvre : il me fait naître des idées que Cervantes sans doute n’a jamais eues.
Un de ses petits-fils, celui qui devint le maréchal de Belle-Isle, ne naissait qu’en 1686. […] Le comte de Gisors, né le 27 mars 1732, fut l’objet tout particulier des soins paternels. […] Frédéric, dans une lettre à l’abbé de Prades, avait dit peu de jours après son arrivée à Berlin : « Écrivez en lettres d’or qu’il est arrivé ici un jeune seigneur français, rempli d’esprit, de bon sens et de politesse. » À son départ pour la Suède, c’était le prince Henri qui écrivait à M. de Gisors en manière d’adieu : « Unir à la jeunesse le caractère et les talents, c’est être né avec des qualités rares ; les perfectionner, les embellir et les rendre utiles, mérite l’admiration de tout le monde. […] Dans toute la première partie de la campagne, qui se termine à la victoire d’Hastenbeck, le maréchal d’Estrées lutte contre les difficultés qui naissent de la nature du pays, du défaut des subsistances, et du propre désordre de son armée, surchargée d’officiers généraux inutiles, d’équipages fastueux et parasites.
Né en 1669 ou 70 à Paris, d’un père cordonnier, qu’il renia plus tard, ou qu’au moins il aurait certainement troqué très-volontiers contre un autre, Jean-Baptiste Rousseau se sentit de bonne heure l’envie de sortir d’une si basse condition. […] Sans dire positivement qu’il fût un malhonnête homme, sans trancher ici la question restée indécise des derniers couplets, on peut affirmer que ce fut un cœur bas, un caractère louche, tracassier, né pour la domesticité des grands seigneurs ; avec cela, nul génie, peu d’esprit, tout en métier. […] Il aime et admire Regnier, mais il le range après Malherbe, et trouve qu’il ne lui a manqué que le bonheur de naître sous le règne de Louis le Grand. […] Par malheur, ce qui glace aussitôt, c’est que le moderne Orphée nous raconte que … jamais sous les yeux de l’auguste Cybèle La terre ne fit naître un plus parfait modèle Entre les dieux mortels que le comte du Luc.
Immensément remueuse du cœur elle fut, et remueuse de strophes amoureusement lancées et de mots tumultueux et éclatamment nés. […] Et dans des hasards triomphants, et comme hantise des grands orchestres publics qui commençaient à épandre leurs flots, nés de cette préoccupation de la place à donner aux mots s’équilibrant mutuellement, de prestigieux essais de musique s’éveillaient aux vers : et par là survécurent MM. […] Mais cet Amour veut se connaître, ne pouvant se posséder qu’en se sachant, et c’est par le désir d’un fruit né des deux désirs créateurs et en lequel il se définisse, qu’il se connaîtra : et ce troisième désir est ce qui détermine la sortie hors du cercle, en l’elliptique mouvement. […] Il n’est doute, en effet, qu’à l’époque seulement de la pensée naquit le langage : et ainsi la parole est liée fatalement et essentiellement, et quant à ses sonorités !
L’homme ne peut naître que dans la société, comme nous l’avons déjà dit ; par conséquent il ne peut se propager que dans la société. Il y a des animaux qui ne peuvent se propager que dans le climat où ils sont nés ; il en est d’autres qui ne peuvent se propager dans l’état de domesticité. […] L’homme n’a pu naître que dans la société ; et les règles primitives de la société ont été faites par Dieu. […] Nous nous arrêterons ensuite quelques instants sur les résultats et les conséquences des idées qu’un tel développement aura fait naître en nous ; mais ce sera toujours sans nous permettre aucun conseil de direction, ni aucune vue pour l’application de ces résultats et de ces conséquences.
Dans ce mot toutes vous voyez naître les propositions universelles. — De ce même objet, substance contingente, on tire un groupe d’idées qu’on réunit en une seule notion. […] Dans ce mot il faut vous voyez naître les propositions nécessaires. […] Toutes ces conséquences naissent d’une seule remarque obtenue par abstraction, à savoir que le reste est semblable au dividende. […] Leurs idées naîtront humainement par analyse, et non plus divinement par révélation.
Berte, la blonde, l’accomplie, rentre dans ses droits, et d’elle naquit la femme de Milon d’Ayglent, mère du brave Roland ; d’elle, de Berte la Débonnaire, naquit Charlemagne.
La doctrine de la perfection chrétienne est remplacée par celle de l’“asseze” platonique, méthode d’orgueil et d’entraînement, destinée à faire naître le disciple à la personnalité, à le revêtir de cette puissance d’“ipsité” qui sera pour lui comme une armure adamantine. […] Le directeur en était Louis Lormel, né à Paris en 1869, d’une ancienne famille artésienne et qui fera paraître en 1908, chez Sansot, un recueil de poèmes en prose : Tableaux d’âmes, que Maurice Barrès place à côté du Gaspard de la Nuit d’Aloysius Bertrand.
Dans le même temps encore fut reçue dans la société madame de Scudéry, femme de Georges, qu’il ne faut pas confondre avec Madeleine de Scudéry, sœur de ce même Georges, née en 1607, comme nous l’avons vu, et âgée de vingt-huit ans en 1635. […] Assurément ce n’est pas là le commencement d’un amour romanesque, à moins qu’on n’appelle ainsi un amour né du respect le plus profondément senti et d’une vive sympathie de vertu.
CORNEILLE, [Pierre] de l’Académie Françoise, né à Rouen en 1606, mort à Paris en 1684. […] On pourroit seulement lui reprocher d’avoir trop dirigé les essors de sa Muse vers l’admiration ; mais s’il subjugue trop despotiquement l’esprit, il a tant de ressort dans l’action, une marche si aisée, si imposante, si ferme, si rapide ; ses intrigues sont si habilement ménagées, conduites avec tant de dextérité, terminées par une explosion (qu’on nous passe ce terme) si lumineuse, si frappante, que la terreur & la pitié qui naissent au gré du Poëte & saisissent le Spectateur, ne sont jamais affoiblies par le sentiment de l’admiration.
] de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, né à Dijon en 1726 ; Littérateur infiniment plus versé dans l’Histoire des anciens Peuples, & dans la connoissance des bons Auteurs Grecs & Latins, que nos Philosophes, qui n’ont cherché à répandre du ridicule sur l’érudition & sur ceux qui la cultivent, que par la manie générale de proscrire tous les genres de mérite qu’ils n’ont pas. […] Médard, moi qui suis né en 1726, & les convulsions en 1729.
Ne seroit-ce point parce que les enfans naissent plus délicats, que l’expérience fait prendre des précautions plus scrupuleuses pour les conserver ? […] Enfin notre molesse vient-elle de notre genre de vie, ou bien est-ce parce que nous naissons plus foibles par l’estomac et par les visceres que nos ayeux, que chacun dans sa condition cherche de nouvelles préparations d’alimens, des nourritures plus aisées, et que les abstinences que ces ayeux observoient sans peine, sont aujourd’hui réellement impraticables au tiers du monde.
Inutile de dire qu’il naîtrait de lui-même, qu’il naîtrait des habitudes des coreligionnaires, lesquelles deviendraient des observances, dès que la nouvelle religion aurait pris force. […] Cette idée, si elle naît, ne se détruit-elle pas aussitôt qu’elle naît et parce qu’elle naît ? […] Toute modeste, on sent qu’elle est née comme cela. […] Boche fût né avec la démangeaison de devenir un grand romancier. […] Il me semble que la femme n’est pas née du tout pour cela.
Jean Magnon, poëte, né à Tournus, avait le défaut diamétralement opposé à celui de Leclerc. […] Pradon, né à Rouen, n’était pas un poëte sans valeur, il s’en faut de beaucoup. […] Campistron, marquis de Penango, né à Toulouse, en 1656, montra, dès sa jeunesse, d’heureuses dispositions pour les lettres. […] Lagrange-Chancel naquit au château d’Antoniac, près de Périgueux, en 1676. […] Évidemment il était né poëte, comme d’autres sont nés mathématiciens, peintres ou sculpteurs.
Un grand génie peut naître au sein d’une époque orageuse ; mais il y naît tout seul, et ses œuvres, pleines de cette grandeur déréglée qui ne plaît qu’à certains esprits, manquent de l’ordre et du goût qui rendent les écrits populaires. […] Je sais qu’une certaine opinion veut ôter au règne de Louis XIV l’honneur d’avoir vu naître les hommes de génie qui l’ont rendu fameux, à la gloire personnelle du roi l’honneur de les avoir inspirés. […] Comment Louis XIV n’eût-il pas préféré à cette noblesse, qui avait attiré sur la France tous les maux de la Fronde, la partie de la nation née de ses œuvres, qui se personnifiait en Colbert ? […] Deux circonstances contribuèrent surtout à faire naître l’esprit de société : ce fut le mélange des classes et le commerce des femmes. […] La tragédie, qui emprunte ses personnages aux traditions héroïques ou à l’histoire, peut naître et fleurir même aux époques d’agitation politique.
Les soties que jouaient les Enfants sans souci répondaient à un autre besoin d’où est née la comédie. […] Elle y est née de cet amour pour les grandes choses et de cette passion pour les grands hommes, deux traits de notre caractère national. […] Qu’est-ce que ce dieu qui pousse les personnages antiques, sinon une grande passion, née avec eux, qui a grandi et vieilli avec eux, et a réduit leur volonté en servitude ? […] Que d’artifices pour forcer l’intérêt, lequel naît sans effort, dans la tragédie de caractère, des rapports nécessaires qui lient les caractères aux situations ! […] Mais il faut joindre à de longues recherches une grande force de réflexion, pour trouver un sujet où les situations naissent des caractères.
De même, parmi les hybrides habituellement intermédiaires en structure entre leurs parents, il naît quelquefois des individus exceptionnels, très ressemblants à l’une des deux espèces pures ; et, comme dans le cas précédent, ils sont presque toujours absolument stériles, lors même que les autres sujets provenant des graines du même fruit sont très féconds. […] J’étais d’abord peu disposé à admettre cette idée, par la raison qu’en général les hybrides, une fois nés, se portent bien et vivent longtemps, comme nous le voyons pour la mule. Mais les circonstances où se trouvent les hybrides avant et après leur naissance sont bien différentes : une fois nés, s’ils demeurent dans la contrée où vivent leurs parents, ils sont généralement placés sous des conditions de vie convenables. […] La faible variabilité des hybrides nés d’un premier croisement, ou à la première génération, en opposition avec leur extrême variabilité pendant les générations suivantes, est un fait extrêmement curieux qui mérite d’arrêter notre attention. […] Quelques auteurs ont ajouté beaucoup d’importance au fait, supposé vrai, que les animaux métis seulement naissaient très semblables à l’un ou l’autre de leurs parents ; mais on peut démontrer qu’il en est quelquefois de même des hybrides, quoique pourtant moins fréquemment, je l’avoue.
La critique est la sœur jumelle de l’art : tous deux sont nés le même jour. […] À la suite des maîtres une foule d’écrivains, nés avec des talents divers, se jetèrent dans l’histoire de la littérature, séduits par l’espoir d’un succès facile et par la possibilité d’un éditeur. […] Les vues du philosophe faisaient naître autour d’elles mille applications littéraires. […] Il y a presque toujours deux choses dans un système, une idée vraie qui le fait naître, une exagération qui le fait remarquer et amasse la foule autour de lui. […] D’abord le mal lui-même a produit quelque bien : l’indifférence a fait naître l’impartialité, au moins pour les doctrines littéraires.
Racine ait pû faire naître tant de fleurs dans un champ si étroit. […] Si elles ne naissent pas avec nous, du moins l’éducation les y grave si profondément, que la moindre occasion les réveille. […] Il faut donc que ce que le poëte a inventé arbitrairement, pour amener ces beautés, devienne pour les spectateurs les fondemens nécessaires d’où elles naissent. […] De là naît une observation. […] Les vers y étoient nés du chant, comme par tout ailleurs.
La comédie ou satirique ou romanesque naissait aussi. […] « Que de choses nous avons vues naître à la Sirène ! […] Le bon poète se forme, et ne naît pas seulement : tel tu as été. […] Il n’est pas né sous cet heureux climat ; il n’a pas ce beau naturel d’enthousiasme et de poésie. […] Sa femme, née dans une famille attachée au roi, le quitta par haine de ses opinions.
Un sentiment n’est fort que s’il est né d’une souffrance. […] Car il est probable que l’homme est né pour comprendre au moins tout ce dont il a besoin pour vivre. […] Il y a, sans doute, des gens qui naissent avec cette « haute curiosité », comme l’appelait Renan ; mais ce sont gens qui naissent vieux. […] La pitié est l’ennemie née de l’héroïsme. […] L’impératif catégorique est né.
Le romancier gracieux, qui a si souvent introduit dans ses ouvrages des figures de personnages aristocratiques en y mêlant une fine pointe d’ironie, n’a eu cette fois qu’à imaginer un personnage de plus, celui d’un homme de lettres né dans les rangs du peuple, aussi peu né que possible, mais avec des goûts distingués et une vocation d’homme de qualité, qui eût été abbé dans l’ancien régime, qui eût été toute sa vie le gentil abbé de l’hôtel d’Uzès et à qui il n’a manqué de nos jours, pour remplir cette destinée d’autrefois, que le titre et le petit collet.
Parmi eux, celui que l’avenir distinguera sans doute avec le plus de compassion, parce que tous ses excès naquirent d’illusions de jeunesse, et que le dernier, le seul acte honorable de son parti se rattache surtout à son souvenir, c’est le rédacteur du Vieux Cordelier, Camille Desmoulins. Né avec des affections vives et tendres, passionné pour les vers, il eût été probablement poète, si la Révolution n’était pas venue ; l’un des premiers, il s’y jeta ; dès le 12 juillet, il était populaire, et depuis, journaliste et clubiste sans cesse haletant, il se vantait d’avoir toujours eu six mois d’avance sur l’opinion publique ; tour à tour ami de Mirabeau et de Brissot, il les dépassa dès qu’il les jugea trop lents, et ne s’arrêta qu’à Danton.
D’autres diront les scories, relèveront les imperfections, je veux simplement signaler aux curieux de la Beauté que voici des vers sincères, noblement émus, ne devant rien à personne, je veux proclamer, avec grande allégresse, qu’un bon poète de plus nous est né. […] Emmanuel Signoret est né à Lançon (Bouches-du-Rhône), le 14 mars 1872.
MONTESQUIEU, [Charles de Secondat , Baron de la Brede et de] Président au Parlement de Bordeaux, de l’Académie Françoise, né au Château de la Brede, près du Bordeaux, en 1689, mort à Paris en 1755. […] Il n’est pas donné à tout le monde de savoir combiner les événemens pour en tirer des résultats, de suppléer au silence des Historiens par la justesse des conjectures, de faire naître la vérité de la vraisemblance.
Il est des hommes qui viennent au monde avec un talent déterminé pour une certaine profession : d’autres naissent propres à differentes professions. […] Si cet artisan imitateur a du sens, quoique né pauvre, pour ainsi dire, il subsiste honorablement du butin qu’il fait dans le patrimoine d’autrui.
Volontiers certains petits livres, nés de Vénus et chers à la grâce, se cachent ainsi parfumés dans leurs tablettes de bois de palissandre. […] Mais il a de l’esprit, des sentiments, assez d’instruction : il est bien né. […] Nous nous entendrons mieux ; nous nous sommes toujours entendues, et il y a eu entre nous une sympathie qui ne naîtra point entre vous. […] — Pas absolument mauvaise, dit le père, puisque cette fille en est née. […] Une Mme Caillat, née de Chapeaurouge, se fâcha et réclama par une brochure contre l’application qu’on lui faisait : son mari s’était tué en effet.
Le besoin de recueillir dans une œuvre définitive tant de force féconde et tant de richesses nées du cœur se fait sentir et devient le rêve qui, comme l’ombre, s’accroît avec les années. […] Hors de l’enceinte première, au pied du rempart qu’ils semblaient s’être tracé, des essais de culture nouvelle et d’art plus libre s’étendent, d’industrieux faubourgs naissent au hasard et bientôt prennent consistance. […] Celui qui, dans les Préludes, nous avait chanté d’une voix attendrie : Je suis né parmi les pasteurs, réalise et déploie en ce tableau son premier vœu. […] S’il avait pu naître quelque part, c’eût été en Bretagne, où les pauvres clercs, après quelques années de séminaire dans les Côtes-du-Nord, retombent d’ordinaire à quelque hameau voisin du lieu natal. […] Mais la difliculté d’une double langue en ce pays, et aussi la sévérité des habitudes catholiques, dans lesquelles l’amour humain chez le prêtre n’a point d’expression permise, n’ont pas laissé naître et grandir jusqu’à l’état de littérature ces instincts poétiques étouffés des pauvres clercs.