Cela n’a point cette note insupportable de l’originalité qui déchire l’oreille de l’amour-propre, — cette oreille, délicate et longue, qu’il faut ménager, — et cela ne tire pas non plus brusquement les gens qui les aiment de la béatitude des idées communes… Prévost-Paradol ne sonne point du cor de Roland, en littérature ; de ce cor qu’on n’entend pas toujours, malgré sa puissance, qui meurt sans écho et qui brise les cœurs épuisés… Il joue, lui, d’un instrument plus commode. […] On étouffe de génie comprimé et on désirerait bien qu’une soupape s’ouvrît et que le génie dont on meurt s’en allât par là et débordât un peu sur le monde !
Ces hommes qui se sont vantés d’avoir mis la liberté dans le monde, ces charlatans et ces menteurs, ces Tartufes de philosophie, agirent hideusement contre l’homme qui les jugea, toute sa vie, avec une indépendance lumineuse… Ils l’insultèrent ; ils le jetèrent au donjon de Vincennes ; ils finirent par faire supprimer son Année littéraire, et ils tuèrent, par là, l’œuvre et l’homme, car il en mourut… Et quand leur révolution triomphante eut passé sur cet assassinat, le xixe siècle, qui n’avait dans ses grandes oreilles d’âne que le bruit des choses de la Révolution, Pavait oublié, et il fallut… quoi ? […] C’est bien là une figure celtique, avec son front étroit et dur, renflé aux tempes, le profil coupant et recourbé, cette maxillaire en saillie, — l’assise solide d’un visage qui n’exprime que la force, — tout cela porté sur de hautes épaules comme en ont les hommes faits pour la guerre, et vous reconnaissez la race opiniâtre qui ne sait pas reculer, la race héroïque qui va de Beaumanoir, du combat des Trente, jusqu’à ce Georges Cadoudal qui mourut pour avoir voulu le renouveler !
Sans doute, il fallait qu’il mourût comme il avait vécu ! […] Une circonstance qu’un historien qui sait la valeur de tout dans une pareille histoire ne peut oublier, c’est qu’à ce bal où il fut tué il parut d’abord à visage découvert, intrépide et incrédule comme César, comme le duc de Guise, comme tous les héros, — ayant dans sa poche aussi l’avertissement qu’il bravait, une lettre écrite par un des conjurés contre sa vie, — et qu’après s’être fait voir ainsi, il rentra chez lui, prit un domino et un masque, et revint pour mourir comme il avait vécu, en costume de fête et masqué !
La vieille drôlesse est bien forte encore, malgré les dix-neuf cents ans de Christianisme qu’elle a sur la gorge et dont elle aurait dû mourir. […] Seulement, qu’elle en meure ou non, je vais m’occuper de la flèche ; et, comme nous allons le voir, elle est aiguë, elle est d’acier fin, elle est joliment et joyeusement empennée, — et elle s’est gaillardement plantée où celui qui l’a lancée avait visé.
Il appartient donc à ce groupe d’esprits qui pensent que la Renaissance et l’expérimentalisme de Bacon ont détourné les sciences, aussi bien que les lettres, de la voie qu’elles devaient suivre au sein d’une civilisation chrétienne, et qui sont décidés à mourir ou à ne jamais vivre dans la popularité de leur siècle, pour les y faire rentrer, si Dieu lui-même ne s’y oppose pas. […] Il meurt de son baiser à la terre.
La Morte amoureuse, insérée dans la Chronique de Paris, fut notre seule œuvre nocturne. […] du penseur et du travailleur. — L’idée que Balzac pût mourir ne nous vint seulement pas. […] Il mourut victime de l’idéal, et cette noble fin on pouvait la prédire. […] Nous sommes allés voir Bethléem et la mer Morte, et tous les points importants ; puis nous avons fait route sur Jaffa, où nous nous sommes embarqués pour Alexandrie. […] La plupart en meurent ou restent malades toute leur vie.
Qui veut écrire avec décence, Avec art, avec goût, n’en recueille aucun fruit ; Il vit dans le mépris, & meurt dans l’indigence.
Son extravagance & la folie se sont peintes dans ses Sermons & dans ses Ecrits de Religion, comme dans ses Productions littéraires ; ce qui lui valut un séjour de quelques années à Saint Lazare, d’où il sortit pour aller mourir dans sa patrie, à peu près comme il avoit vécu, c’est-à-dire, au milieu de la plaisanterie & du sarcasme.
L’Auteur alloit en donner une nouvelle Edition, revue & augmentée, lorsqu’il mourut épuisé de travail.
Vigne, [Anne de la] de l'Académie des Ricovrati de Padoue, née à Vernon, en Normandie, morte en 1684.
En ce monde des Anciens, un honnête homme tel que Pline le Jeune prétendait bien ne pas mourir sans avoir scandé et tourné en hendécasyllabes une bagatelle dans ce goût-là. […] Collé, en un endroit de son Journal, a dit avec la causticité ou la crudité qui en fait le ton : « Le 17 de ce mois (mai 1751), la femme de Piron est morte ; il y avait trois ans qu’elle était folle97. […] Lui vantant un jour la probité de Pelletier, elle parut surprise de ce que je le louais là-dessus de bonne foi Ses moeurs étaient basses, et cela n’est point étonnant, ayant été toute sa vie femme de chambre de la marquise de Mimeure, qui n’est morte que depuis cinq ou six ans. […] Piron mourut dans la nuit du 21 au 22 janvier 1773, âgé de quatre-vingt-trois ans six mois et quelques jours. […] La maîtresse passion, on le sait, est la dernière à mourir en nous.
Si, après sa mort, l’empire doit passer dans les mains de sa fille, dont j’aurai fait mourir le fils, à quels dangers ne suis-je pas exposé ? […] Mais il vous reste à vous venger d’Astyage, de votre assassin, puisque son dessein fut de vous faire mourir ; et, si vous vivez, les dieux seuls vous ont sauvé. […] Il mourut après cette confidence, et ses fils ne tardèrent pas à mettre la main à l’ouvrage. […] Un homme peut épouser plusieurs femmes, et quand il vient à mourir, il s’élève entre elles de grands démêlés, soutenus avec chaleur par leurs amis, pour décider laquelle a été le plus tendrement aimée du défunt. […] Voici comment Hérodote la raconte : « Anaxandride, fils de Léon, n’était plus alors roi de Sparte ; il venait de mourir.
Huysmans Les 24 coups de sonnets : Ce livre, composé de quelques feuilles de papier chamois, reliées entre elles par une couverture d’un rose qui se meurt, et imprimé avec une heureuse alternance de fleurons et de culs-de-lampe par le Jouaust du Brabant, Félix Collewaert, s’ouvre sur une belle eau-forte enlevée à la manière de Rops, par le sonneur de ces clochettes d’or, Théodore Hannon.
Il mourut entre les bras du P.
FORCE, [Charlotte-Rose de Caumont, Demoiselle de la] née en Guienne en 1650, morte à Paris en 1724.
On l’a vu successivement Capucin, Apostat, Secrétaire du Roi de Pologne Auguste III, puis rentrer dans son Ordre, en sortir ensuite pour parcourir un nouveau cercle d’aventures, & finir par mourir Protestant.
la France révolutionnaire et impériale, la France de la parole terrible et du combat-conquérant, est-elle morte en effet ? […] Un seul y mourut bien, en se cachant d’y mourir : ce fut Louis Bertrand, que nous nommons Gaspard de la Nuit, et qui, véritable homme de talent, et simplement fier, dédaigna de quêter l’aumône de la gloire en sa main moribonde. […] Un peu de justice, lui vivant, l’eût empêché de mourir, peut-être. […] Et il avait l’habitude de mourir. […] Ce fut une chose horrible quand on nous annonça qu’il était malade, qu’il allait mourir.
Tout est suspendu avec beaucoup d’art, jusqu’à ce qu’on apprenne que Sinorix vient de mourir d’un mal dont il a été attaqué subitement, et que Camma déclare à Sostrate qu’elle a empoisonné la coupe nuptiale où elle a bu avec Sinorix, et qu’elle va mourir aussi. […] Bajazet lui apprend l’alternative où il est d’épouser Roxane ou de mourir. […] En voici un exemple : Bajazet, en scène avec Atalide, lui déclare qu’il aime mieux mourir que de tromper Roxane, en lui faisant espérer qu’il l’épousera quand il sera monté sur le trône. […] Le combat d’Oreste et de Pilade à qui mourra l’un pour l’autre, la dispute d’Héraclius et de Martian qui se prétendent tous deux fils de Maurice pour épargner la mort à leur ami, sont ce que nous avons au théâtre de plus touchant en ce genre. […] Si ce fameux qu’il mourût !
GRAFFIGNY, [Françoise d’Happoncourt de] née à Nancy en 1696, morte à Paris en 17 8.
MURAT, [Henriette-Julie de Castelnau, Comtesse de] morte en 1716, âgée de 45 ans.
Serment, [Louise-Anastasie] née à Grenoble, morte à Paris en 1692.
Quand on y a vécu, on y veut y retourner ; et quand on y est, on y veut mourir. […] Lorsque Dingo meurt de maladie, M. […] Ils naissent, meurent et renaissent. […] Quelques mois après, Emmanuèle meurt à son tour. […] Gabriel d’Annunzio, et qui, après des aventures vénitiennes, aime sa petite belle-sœur Elisabeth, la voit mourir et meurt quelques jours plus tard ?
Celui qui demain va mourir sent un regret à quitter la vie que consolait sous les barreaux une vue si charmante, mais il exprime ce regret à peine, et son émotion prend encore la forme d’une pensée légère, de peur de jeter une ombre sur le jeune front souriant94. […] mile Augier, la Ciguë, en entendant sur les lèvres de sa décente Hippolyte le tendre soupir : Si Clinias aimait, il ne mourrait donc pas ! […] Ce qu’on pourrait faire, ce serait de comparer le sentiment de cette Jeune Captive qui ne veut pas mourir à l’Antigone de Sophocle qui le dit plus énergiquement et avec des cris désespérés, qui se plaint de s’en aller périr d’une mort misérable, non pleurée, non aimée, non épousée, ἄϰλαυτος, ἄϕιλος, ἀνυμέναιος… ; et elle revient plus d’une fois sur cette dernière idée.
Presque séparée du monde alors, entourée des soins les plus constamment pieux par sa fille Mme la duchesse de Rauzan, tantôt à Paris, tantôt à Saint-Germain, finalement à Nice, où elle mourut en janvier 1829, elle fut toute aux pensées graves et immortelles qu’accompagnaient et nourrissaient encore des soins assidus de bienfaisance. […] Comment croire qu’on puisse causer de sang-froid et volontairement ces chagrins déchirants qui font souffrir mille morts avant de mourir ? […] Contrairement à ceux qui, n’approuvant plus une révolution et cessant de rien accepter d’une assemblée, s’abstiennent, se retirent plus ou moins, et émigrent à quelque degré, il y a ceux qui restent dedans, contestent à haute voix, disputent pied à pied, et meurent quand il le faut, mais en proférant des mots qui retentissent ; en regard du système de l’émigration, il y a le système qui se personnifie en Kersaint et qu’on pourrait appeler de son nom.
Elle se taisait dans son fauteuil du fond, et palpitait, à en mourir, autant que sa chère enfant. […] ni muraille, ni cloison, ni grille de fer, mais une simple grille de bois comme ici, et entr’ouverte encore, et on regarde à travers, et on ne devine pas, et on meurt ou on laisse mourir !
Les théoriciens, comme Scaliger307, insisteront d’après Aristote sur la nécessité d’une rigoureuse unité de l’action : mais le précepte est lettre morte pour eux. […] Il mourut à quarante ans, usé et misérable. — Édition : Marty-Laveaux, 2 vol. in-8, Paris, Lemerre, 1868-70. […] Alexandre Hardy, né entre 1569 et 1575, débuta vers 1593, et mourut vers 1031-163-2
Zola ne l’avouera jamais ; il mourra sans l’avouer. […] « Si malade qu’on crut qu’elle allait mourir, et que monseigneur eut pitié d’elle et vint lui-même lui donner l’extrême-onction. […] « Mais le jour même de ses noces, comme elle sortait de la messe, elle mourut, sans s’en apercevoir, en embrassant son mari. » Ceci est un conte bleu, tout ce qu’il y a de plus bleu.
En attendant de mourir, son esprit distingué se prodiguait et s’intéressait, heureux de répandre de douces approbations autour d’elle. […] On meurt longtemps, et si, brutalement parlant, il est quelquefois agréable d’être mort, il est affreux d’être mourant pendant des siècles. […] Elle se décida à aller aux eaux du Mont-Dore dans l’été de 1803, et, de là, à partir pour Rome, où elle rejoignit M. de Chateaubriand ; peu après son arrivée, elle y mourut.
De ces divers écrivains, ainsi agrégés, qui avaient commencé ou qui continuèrent alors de concert la fortune du journal, quatre noms sont restés de loin associés dans le souvenir comme représentant la critique littéraire sous l’Empire : Geoffroy, Dussault, Hoffman et M. de Féletz, qui vient de mourir le dernier. Geoffroy mourut dès 1814, Dussault en 1824, et Hoffman en 1828. […] Au reste, sa position, vers 1812, semblait entamée de toutes parts et fort compromise ; il était temps qu’il mourût, sans quoi le sceptre ou la férule lui serait échappée.