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1108. (1861) La Fontaine et ses fables « Deuxième partie — Chapitre I. Les personnages »

Il ne daignera pas les châtier de sa main. « Il n’appliquera pas ses sacrés ongles sur leurs membres profanes. » Ce serait trop d’honneur pour eux que de périr d’une si noble mort. […] C’est M. de Sotenville invitant Clitandre « au divertissement de courre un lièvre » et, par-dessus le marché « lui baisant les mains ». […] Les dignités municipales exercées sous la main de l’intendant ne valent pas la peine qu’on se sacrifie à elles ; échevin, maire, élu, il n’est qu’un fonctionnaire, fonctionnaire exploité et tenté d’exploiter les autres. […] Quiconque a vu les paysans marcher nu-pieds, leur chaussure à la main, pour la faire durer et s’en faire honneur à la ville, comprendra le sel rustique de ce bon mot. […] Il vit sur le public, et laisse le gain venir, insouciant, bavard, hardi du reste, et jugeant son curé d’un air assez leste, en des matières où l’autre s’empêtrerait respectueusement, et s’agenouillerait, son chapeau à la main.

1109. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « MME DESBORDES-VALMORE. » pp. 124-157

Jeune, à vingt ans, les cheveux au vent, le front au ciel, le bâton d’Oberman ou d’Ahasvérus à la main, on ferait le tour du monde en les récitant. […] J’ai des moments où je croule, mais je me sens toujours soutenue par cette main divine qui nous a faits frère et sœur pour nous aider et nous chérir, mon bon Félix. […] J’espère que Dieu le bénira toujours52… « Je joins douze pauvres francs à cette lettre, en te serrant bien fraternellement la main. […] « Mon cher Valmore en est malade. — Plus fort que moi, il est aussi moins pliant au malheur, et quoiqu’il soit ingénieux à se créer des occupations qui raniment un peu sa solitude, cette solitude stérile le dévore, et il a des fièvres accablantes… « Je ne fais aujourd’hui que vous serrer à tous les mains bien affectueusement, en suspendant l’envoi du petit paquet prêt à partir depuis trois jours. […] nous étions bien contentes de nous regarder et de nous serrer les mains.

1110. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIIe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

« Mais Énée aux champs de Laurente Attendait mes derniers tableaux, Quand près de moi la mort errante Vint glacer ma main expirante Et fit échapper mes pinceaux. […] Pour moi, livré de bonne heure à des mains étrangères, je fus élevé loin du toit paternel. […] Tantôt j’aurais voulu être un de ces guerriers errant au milieu des vents, des nuages et des fantômes ; tantôt j’enviais jusqu’au sort du pâtre que je voyais réchauffer ses mains à l’humble feu de broussailles qu’il avait allumé au coin d’un bois. […] si tu m’avais donné une femme selon mes désirs ; si, comme à notre premier père, tu m’eusses amené par la main une Ève tirée de moi-même.… Beauté céleste ! […] Le prêtre, l’étole au cou, le livre à la main, commence l’Office des morts ; de jeunes vierges le continuent.

1111. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Ce pesant Chapelain, qui avait du jugement dans les matières de prose, a dit de Mézeray en notant quelques-uns de ses défauts : « C’est néanmoins le meilleur de nos compilateurs français. » L’éloge est juste, si l’on entend le mot de compilateur sans aucune idée défavorable et en se contentant de le prendre par opposition aux écrivains de mémoires et de première main. […] Ainsi, liant les mains aux gens de guerre, il refroidissait leur ardeur et confirmait l’audace des Parisiens qui, voyant qu’on les redoutait, se mirent à tendre les chaînes, à dépaver les rues pour porter les grès aux fenêtres, à dresser des barricades de carrefour en carrefour ». […] C’est ainsi qu’après l’assassinat de Blois, Mézeray paraît douter que Henri III, du moment que Guise est par terre, « soit sorti de son cabinet l’épée à la main comme victorieux, qu’il lui ait mis le pied sur le front ; que, revenant par deux ou trois fois et faisant lever la couverture pour voir s’il ne respirait point encore, il ait demandé aux uns et aux autres s’il était mort. […] Il s’était accoutumé, même en été, à fermer ses volets en plein midi et à travailler à la chandelle : il reconduisait, lumière en main, les visiteurs jusqu’au grand jour.

1112. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

À l’âge de sept ans, on le mit aux mains d’un précepteur, d’un digne vicaire de campagne, John Kirkby, sur lequel il a laissé des paroles touchantes. […] Il lisait durant ce temps un peu au hasard tous les livres qui lui tombaient sous la main, et où se prenait sa curiosité déjà excitée ; elle l’était de préférence toujours dans le sens des connaissances historiques, et un instinct de critique aussi le dirigeait plutôt vers les sources. […] Les lettres d’amour et de douleur, qu’il écrivait à celle dont il avait espéré la main, se terminaient presque invariablement par ces mots : « J’ai l’honneur d’être, mademoiselle, avec les sentiments qui font le désespoir de ma vie, votre très humble et très obéissant serviteur. […] [1re éd.] quand il a la plume en main

1113. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Bourdaloue. — II. (Fin.) » pp. 281-300

Des femmes, des princesses considérables par leur crédit, leur esprit ou leur vertu, Mme de Longueville, la princesse de Conti, avaient pris hautement en main la cause des opposants et des vaincus, qui semblaient moins rentrés en grâce que réintégrés dans leurs droits. […] Cette méthode de cénacle était certes la plus opposée à celle de l’homme qui semait le pur froment à pleines mains, et de qui l’on a dit : « Tout est pratique dans les idées du judicieux Bourdaloue. » M. de Tréville était un oracle dans le cercle intime où on l’admirait ; ses amis lui trouvaient plus d’esprit qu’à Pascal même. […] Après la mort du grand orateur, Despréaux, recevant son portrait des mains de la présidente de Lamoignon, pouvait dire par une association généreuse : Enfin, après Arnauld, ce fut l’illustre en France Que j’admirai le plus et qui m’aima le mieux. […] » Des deux portraits originaux qu’on a de Bourdaloue, il en est un qui, plus répandu et reproduit en tête des Œuvres, pourrait, ce me semble, à première vue, induire en erreur ; de ce que, dans ce portrait fait après la mort, Bourdaloue est représenté les yeux exactement fermés et les mains jointes, « dans la posture d’un homme qui médite », on en a trop conclu que c’était là son attitude et sa tenue habituelle ou constante en prêchant.

1114. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Appliquant cette idée aux dernières époques historiques, il montre que le xvie  siècle, par exemple, fut un siècle de troubles et de divisions, d’abaissement de l’autorité royale et de rébellions à main armée, tellement que ces guerres et rivalités de princes et de grands seigneurs sous forme de religion étaient devenues le régime presque habituel : Comme il y avait beaucoup de chemins différents pour la fortune, et des moyens de se faire valoir, l’esprit et la hardiesse personnelle furent d’un grand usage, et il fut permis d’avoir le cœur haut et de le sentir. […] Ce système se poursuivit après Henri IV et même à travers les incertitudes du régime intermédiaire, jusqu’à ce que Richelieu fût venu le prendre en main et le pousser à bout plus hardiment que personne : Celui-ci (Richelieu), d’un esprit vaste et hautain, entreprit en même temps l’abaissement total des grands seigneurs, celui de la maison d’Autriche, et la destruction des religionnaires ; et, s’il ne parvint pas à l’entière exécution de toutes ces entreprises, il leur donna de tels commencements, que depuis nous en avons vu l’accomplissement. […] Il ne travaille pas assez pour arriver à écrire des mémoires un peu longs et complets ; la plume lui tombe des mains avant la fin, et c’est dommage ; il était si capable de bien juger et de donner sur les hommes qu’il a connus de ces traits qui restent et qui fixent en peu de mots la vérité du personnage ! […] Or dans un exemplaire des Poésies de La Fare, annoté à la main par Douxmesnil, je trouve pour note en tête de ces vers : « C’est le commencement d’une ode de La Faye. » Et en effet le prétendu madrigal est bien une strophe.

1115. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — III — Toujours Vauvenargues et Mirabeau — De l’ambition. — De la rigidité » pp. 38-55

S’il hésite pourtant à dire qu’il a plus souvent qu’on ne le croit la plume à la main, il se montre bien au naturel et avec la dignité qui lui sied, dans la plénitude de ses pensées et de son rêve : Je ne vous cacherai point que je n’ai ni la santé, ni le génie, ni le goût qu’il faut avoir pour écrire ; que le public n’a point besoin de savoir ce que je pense, et que, si je le disais, ce serait ou sans effet, ou sans aucun avantage. […] Vous souvenez-vous que, César voulant faire passer une loi trop à l’avantage du peuple, le même Caton voulut l’empêcher de la proposer, et lui mit la main sur la bouche, pour l’empêcher de parler ? […] Il me tomba, en même temps, un Sénèque dans les mains, je ne sais par quel hasard ; puis des lettres de Brutus à Cicéron, dans le temps qu’il était en Grèce, après la mort de César : ces lettres sont si remplies de hauteur, d’élévation, de passion et de courage, qu’il m’était bien impossible de les lire de sang-froid ; je mêlais ces trois lectures, et j’en étais si ému, que je ne contenais plus ce qu’elles mettaient en moi ; j’étouffais, je quittais mes livres, et je sortais comme un homme en fureur, pour faire plusieurs fois le tour d’une assez longue terrasse (la terrasse du château de Vauvenargues), en courant de toute ma force, jusqu’à ce que la lassitude mît fin à la convulsion. […] Gilbert a indiqué d’une main fine et précise tous ces endroits.

1116. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Souvenirs de soixante années, par M. Étienne-Jean Delécluze, (suite et fin) »

Il y a de plus, dans ces Souvenirs littéraires de soixante années, deux parts fort distinctes à faire : il y a les véritables souvenirs, ceux qui sont de première main, et ce qui n’en est pas, ce que M.  […] J’allais pourtant oublier, dans cette réunion des dimanches, un assistant des plus exacts, le moins semblable à Beyle et le plus silencieux de tous, Adrien de Jussieu, le botaniste, mince et long de taille, long de tète, long de visage, penché par habitude, souriant du coin de l’œil et du coin des lèvres, avec bénignité et finesse, et qui, sortant des derniers, disait chaque fois en serrant la main au maître de la maison : « Ils ont été bien amusants aujourd’hui !  […] Faible contre les grands classiques, il reprenait ses avantages contre les classiques de seconde et de troisième main. […] » Puis s’arrêtant tout à coup : « Il y aurait là cinquante mille fenêtres que je m’en précipiterais d’un coup, en témoignage de ce que j’avance. » En laissant échapper ces dernières paroles, il appuyait la main tantôt sur l’épaule de M. de Laval, tantôt sur celle de Lord Kinnaird et du duc de Rohan, qui, ainsi que les autres assistants, ne pouvaient se tenir de rire, hilarité à laquelle le bon Ballanche se laissa bientôt aller lui-même. » Voilà un portrait d’ami pris sur nature et qui sort tout : vivant d’un croquis, ou d’un procès-verbal tracé évidemment le soir même.

1117. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Maurice et Eugénie de Guérin. Frère et sœur »

Aujourd’hui c’est une seconde édition plus complète qui se publie et qui, se joignant au Journal et aux Lettres de Mme Eugènie de Guérin, sœur aînée du poète et morte elle-même peu de temps après lui, vient montrer quel couple poétique distingué c’était que ce frère et cette sœur : — lui, le noble jeune homme « d’une nature si élevée, rare et exquise, d’un idéal si beau qu’il ne hantait rien que par la poésie » ; — elle la noble fille au cœur pur ; à l’imagination délicate et charmante, à la croyance vaillante et ferme ; toute dévouée à ce frère qu’elle adorait, qu’elle admirait : et que, sans le savoir ; elle surpassait peut-être ; qu’elle craignait sans cesse devoir s’égarer aux idées et aux fausses lumières du monde ; qu’elle fût heureuse de ramener au bercail dans les heures dernières ; qu’elle passa plusieurs années à pleurer, à vouloir rejoindre, et dont elle aurait aimé cependant, avant de partir, à dresser elle-même de ses mains le terrestre monument. […] Moi, c’était tout ce que je pouvais toucher de la main, atteindre du regard, et qui m’était bon à quelque chose ; non-moi était tout ce qui pouvait nuire ou résister à moi. […] Puis il m’a fait descendre ma guitare qui pend à la muraille pour voir ce que c’était ; il a mis sa petite main sur les cordes, et il a été transporté de les entendre chanter […] Douce image qui des deux côtés est charmante, quand je pense qu’une sœur est fleur… » Aussitôt qu’il est parti, elle rentre dans la chambrette qu’il occupait ; elle prend le livre qu’il a lu : c’est un Bossuet où il a mis des signets de sa main, souvent aux mêmes endroits qu’elle avait notés elle-même : « Ainsi nous nous rencontrons partout comme les deux yeux ; ce que tu vois beau, je le vois beau. » Quand il est près de se marier, elle semble que cela ne réussisse pas et ne vienne à manquer par quelque côté, car ce frère chéri est, comme elle l’appelle, « un mauvais artisan de bonheur. » Elle se met à sa place et craint qu’il ne recule au dernier instant. « Toujours me semble « effrayant pour toi, aigle indépendant, vagabond.

1118. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Horace Vernet »

Ainsi, du côté paternel et maternel, tout avait contribué à faire d’Horace l’homme du crayon, un peintre involontaire, irrésistible : sa main fine, mince, longue, élégante, naissait avec toutes les aptitudes, toute formée et dressée pour peindre, comme le pied du cheval arabe pour courir. […] Ainsi, dans la Bataille de Fontenoy, bien meilleure (1828), d’un ton vif, d’un tour si français et qui se rapproche de nous, l’œil est agréablement attiré sur un anachronisme spirituel, le groupe du fils embrassant son père et tenant à la main la croix de Saint-Louis qu’il vient d’obtenir. […] Il avait de grand matin, et avant l’invasion des visites, des heures à lui, de travail de secret, des heures non banales et, à leur manière, sacrées ; et ce n’est qu’ensuite qu’arrivaient les amis, les camarades, les brillants colonels ; il continuait avec sa merveilleuse facilité de main à exécuter ce qu’il avait posé auparavant. […] Il était le premier, en d’autres moments, à en convenir : « On me loue de ma facilité, disait-il, mais on ne sait pas que j’ai été douze et quinze nuits sans dormir et en ne pensant à autre chose qu’à ce que je vais faire ; quand je me mets en face de ma toile blanche, mon tableau est achevé ; je le vois. » Et Charlet disait également d’Horace, avec ce tour narquois qui était le sien : « On se figure qu’il est toujours à faire de l’escrime d’une main, de la peinture de l’autre ; on donne du cor par ici, on joue de la savate par là.

1119. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Mémoires de l’abbé Legendre, chanoine de Notre-Dame, secrétaire de M. de Harlay, archevêque de Paris. »

Si pourtant on veut aujourd’hui l’embrasser dans toute l’étendue du xviie  siècle, on a sous la main tous les éléments rassemblés. […] Enfin, lui mort, le choix royal se porta sur le plus beau, le plus éloquent, le plus avenant et le plus habile des prélats du royaume, Harlay de Champvallon, et en sa personne Louis XIV put croire d’abord avoir donné à la capitale le pasteur le plus digne et le plus fait pour concilier le respect et l’affection, en même temps que lui-même il avait mis certainement la main sur son ministre ecclésiastique le plus souple et le plus capable de le servir. […] Cette traduction, qui s’était conservée aux mains d’un de ses amis de ce temps-là, fut brûlée par lui un jour qu’on lui en faisait voir les cahiers quand il était déjà archevêque de Paris. […] Quelle capacité facile et agréable ; et combien d’affaires, et des plus délicates, dans le grand règne, dont il tient le fil et dont le nœud se dénoue entre ses mains !

1120. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Œuvres complètes de Molière »

 » Il s’agissait avant tout, pour cela, de mettre la main sur un premier acte qui menât à d’autres. […]  » Et voilà notre homme enfermé, dévorant tout ce grimoire sans en rien passer, car il s’agit d’un seul nom propre qui peut vous mettre sur la voie ; et si, après une journée tout entière employée à cette chasse d’un nouveau genre, l’érudit sort tout poudreux, plus couvert de toiles d’araignée que Gabriel Naudé à Rome au sortir de chez les bouquinistes, mais tenant en main l’acte qu’il désirait, qu’il avait flairé et dénoncé à l’avance, quelle joie, quel triomphe ! […] Soulié, qui ne procède que pièces en main. […] Aimer Molière, c’est être guéri à jamais, je ne parle pas de la basse et infâme hypocrisie, mais du fanatisme, de l’intolérance et de la dureté en ce genre, de ce qui fait anathématiser et maudire ; c’est apporter un correctif à l’admiration même pour Bossuet et pour tous ceux qui, à son image, triomphent, ne fut-ce qu’en paroles, de leur ennemi mort ou mourant ; qui usurpent je ne sais quel langage sacré et se supposent involontairement, le tonnerre en main, au lieu et place du Très Haut.

1121. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Gavarni (suite et fin.) »

Il tient d’une main un panier d’ordures, de l’autre un grand bâton, et la main qui s’y appuie est d’un dessin admirable. […] Chez Gavarni, cet amateur de fleurs a son grand arbre, son cèdre empoté et à l’état de bouture : il le tient à la main et se sourit de plaisir à lui-même en le contemplant. […] Parmi les sujets que vient de reproduire excellemment la photographie, je ne puis m’empêcher de signaler encore, pour le dessin comme pour le sentiment, cette scène de l’homme du peuple, de l’ouvrier faisant choix d’une épouse, lui posant la main sur l’épaule, et dans un langage grossier, que la légende a rendu au naturel, lui déclarant une affection grave pourtant et des plus sérieuses : l’attitude et le visage de cette femme debout, les yeux baissés, acceptant avec simplicité une vie commune qui lui sera rude, ont un véritable caractère de chasteté.

1122. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

Dauban, jusqu’à reproduire non seulement ce qui avait été précédemment omis, mais ce que d’autres mains que celle de Mme Roland ont effacé. […] la belle arme aux mains des ennemis ! […] tu tiens à la main un poignard, et tu l’enfonces sans ménagement dans le sein que tu respectes le plus. […] Mais si l’infortune opiniâtre attache à tes pas quelque ennemi, ne souffre point qu’une main mercenaire se lève sur toi ; meurs libre comme tu sus vivre, et que ce généreux courage qui fait ma justification l’achève par ton dernier acte. » Mme Roland dans sa prison lisait beaucoup Tacite et cherchait à se pénétrer de sa forme : on s’en aperçoit à la condensation et à l’obscurité de la dernière phrase. — Cette apostrophe à la Caton, cette tirade à la Sénèque ou à la Lucain, très raturée dans le manuscrit, a été reconquise par le présent éditeur.

1123. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Exploration du Sahara. Les Touareg du Nord, par M. Henri Duveyrier. »

Il faut avoir vu et, quand on a vu, renoncer à reproduire ses impressions. » De ces dunes, les vraies montagnes, les Ghourd, ne sont de nature à être gravies par aucun homme ni aucun animal ; tout au plus, en s’aidant de ses pieds et de ses mains, peut-on monter la pente de quelque Zemla. — Et qu’on ne se figure pas cette région sablonneuse variant à l’infini et subitement, au gré des vents et des tempêtes ; elle est, jusqu’à un certain point, constante dans sa mobilité même. […] Il en est d’autres, au contraire, humains, tolérants, non exclusifs, je dirais presque philanthropes, et prêts à tendre la main à une civilisation autre que la leur ; comme qui dirait des musulmans à la Cheverus ou à la Fénelon. […] Presque toutes les femmes savent lire et écrire, dans une proportion plus grande que les hommes ; les jeunes filles reçoivent de l’éducation ; elles disposent de leur main, sauf des cas rares ; dans la communauté, les femmes gèrent leur fortune personnelle et ne contribuent aux dépenses qu’autant qu’elles le veulent. […] Les Touâreg se teignent la figure, les bras et les mains avec de l’indigo en poudre ; aussi, quoique blancs de peau, ils paraissent bleus.

1124. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre »

Il y a des places qu’il est bon de créer lorsqu’on a sous la main l’homme le plus capable de les bien remplir : ainsi a cru devoir faire M. le maréchal Randon en créant la place d’historiographe du département de la guerre pour M.  […] À la mort de Louis XIV, le Régent le mit de fait à la tête du Conseil des finances : il eut d’abord la haute main, recourut tant bien que mal à des expédients ou à des palliatifs, eut le mérite de repousser l’idée de banqueroute, mais ne voulut point des États généraux dans le principe et n’en voulut ensuite que lorsqu’il était trop tard, visa sans cesse à être premier ministre, vit tourner la roue et se retira devant la faveur de Law, à la veille des entreprises aventureuses. […] J’avais, à ce qu’il me semblait, mille bonnes raisons pour désirer d’être en repos, où j’aurais vécu plus heureux et plus tranquille : cependant il ne m’a été ni possible ni permis de me défendre, et il a fallu accepter contre mon gré ce que d’autres peut-être envieraient beaucoup, et que je ne désirerais pas de tirer de leurs mains s’ils l’avaient. […] Saint-Simon qui l’avait pris un jour la main dans le sac et en flagrant délit de machination, pour perdre au début d’un règne quelqu’un dont il pouvait redouter la rivalité ou la contradiction, savait à quoi s’en tenir sur sa qualité morale, sur sa fibre de cœur : il suffit d’une seule occasion pareille pour avoir son jugement fixé sur la valeur morale foncière d’un homme qui peut, d’ailleurs, éblouir son monde et jeter de la poudre aux yeux des autres70.

1125. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Correspondance de Louis XV et du maréchal de Noailles, publiée par M. Camille Rousset, historiographe du ministère de la guerre (suite et fin) »

Il répond de sa main au maréchal (26 novembre 1742) : « Le feu roi, mon bisaïeul, que je veux imiter autant qu’il me sera possible, m’a recommandé, en mourant, de prendre conseil en toutes choses et de chercher à connaître le meilleur pour le suivre toujours ; je serai donc ravi que vous m’en donniez : ainsi, je vous ouvre la bouche, comme le Pape aux cardinaux, et vous permets de me dire ce que votre zèle et votre attachement pour moi et mon royaume vous inspireront. […] Au fond, il n’est pas interdit de penser que, tout en s’élevant si fort contre l’idée d’un premier ministre, le maréchal de Noailles n’était pas fâché de se frayer la voie à devenir ministre lui-même, et le ministre le plus influent ; c’est ce qu’il fut, en effet, à un moment où il réunissait sans titre spécial et tenait presque entièrement dans ses mains les Affaires extérieures et la Guerre. […] M. de Coigny se retire sous Strasbourg ; le roi se dirige sur Metz pour conférer avec le maréchal de Noailles qui a encore la haute main. […] Amelot (le ministre des Affaires étrangères), qui lui enverra, ne sache pas que je vous écris, et, de plus, cela lui donnera un petit tire-laisse dont je me réjouis d’avance. » Un roi qui fait une niche à son ministre en se frottant les mains, et qui appelle cela lui donner un petit tire-laisse !

1126. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Saint-Simon considéré comme historien de Louis XIV, par M. A. Chéruel »

., il a pris simplement prétexte des inexactitudes de Saint-Simon pour traiter lui-même, à son tour, de quelques points importants du grand règne sur lesquels il avait fait de longue main des études originales et approfondies. […] Avouez toutefois qu’on profite grandement de lui pour connaître les personnages, même lorsqu’on ne les accepte pas tout entiers de sa main tels qu’il les fait : il vous procure de belles avances pour les peindre, même lorsqu’on ne le suit pas jusqu’au bout. […] Je ne puis (et par de bonnes raisons, ayant plaidé aussi la même cause), je ne puis que donner les mains et consentir à tout ce que dit à ce sujet M.  […] De l’esprit, une grande valeur, une plus grande audace, une pointe de folie gouvernée toutefois par l’ambition, et la probité et son contraire fort à la main, avec une flatterie et une bassesse insignes pour le roi, firent sa fortune et le rendirent un personnage à la Cour, craint des ministres et surtout aux couteaux continuels avec M. de Louvois.

1127. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Marie-Thérèse et Marie-Antoinette. Leur correspondance publiée par le chevalier d’Arneth »

On y voit la véritable et authentique écriture de la dauphine et de la reine qui forme sa main peu à peu et très-lentement. […] Nous devons rappeler toutefois qu’à cette date de 1779 l’abbé de Vermond ne fit qu’une fausse sortie : il y eut un prompt retour ; la reine répara envers lui le passé et se fit un honneur de le mieux traiter au vu de tous95 ; on le retrouve à la Cour de Versailles sur un pied de crédit et même de faveur dans les années suivantes, très-mêlé sous main, dit-on, à l’action et aux influences des Brienne et des Breteuil. […] Le volume de M. d’Arneth se termine par un Portrait de la reine, qui s’est trouvé à Vienne, copié de la main du secrétaire intime Pichler, dans un des cahiers des papiers de famille. […] Plus de Marie-Antoinette dauphine, toute ravissante, toute sentimentale aussi et pastorale, une merveille accomplie, réunissant tous les dons, traînant après soi tous les cœurs : M. d’Arneth, ses lettres en main, s’y oppose.

1128. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « La comédie de J. de La Bruyère : par M. Édouard Fournier. »

Il aura à compléter ce qu’on sait du grand peintre moraliste par quelques lettres inédites nouvelles qu’il a en main et qui proviennent de l’héritage des Condés. […] Bossuet l’a tout d’abord pris par la main et patronné ; Despréaux l’a accepté, sauf une légère réserve ; Racine l’a tout à fait accueilli : et en même temps, il précède Montesquieu ; il l’annonce et le présage pour ses Lettres persanes, il reste son maître en ce genre. […] C’était un homme doux, gai, salé, sans vouloir l’être, et qui répandait naturellement les grâces dans la conversation ; très-sûr et extrêmement aimable… » Quand on a le bonheur d’avoir quelques lignes tout à fait particulières de la main d’un tel homme, et qui nous rendent le fond de son jugement, comment se plaire à le déprimer ? […] Rien n’est à négliger sans doute en fait de renseignements, et les livres les plus chétifs peuvent apprendre quelque chose : mais encore faut-il savoir mesurer sa confiance, et quand on a sous la main les meilleurs témoins d’une époque et les plus considérables, ne pas aller chercher de préférence ses autorités dans la poussière.

1129. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Henry Rabusson »

Ce récit rappelle un peu, par le sujet et par le tour, avec moins de libertinage, certains romans du dernier siècle : La duchesse se borna à fermer avec sa main la bouche de Roger en l’appelant : « Fou !  […] Puis elle le mit à la porte, après qu’il lui eût embrassé les mains et ce qu’il pouvait attraper des bras avec une ferveur et un entrain auprès desquels la dévotion malpropre des pèlerins baiseurs de reliques n’est positivement qu’un… Je m’arrête. […] … La Providence est une divinité maladroite, qui ne fait rien pour raffermir son culte toujours chancelant, mal assis dans le cœur de l’homme ; elle vous reprend d’une main (elle doit avoir des mains puisqu’on lui prête un doigt) ce qu’elle, vous a donné de l’autre, de sorte que l’observateur attentif finit par s’apercevoir qu’il n’y a rien, dans ces alternatives de générosité et de rigueur, qui différencie clairement son action de celle du hasard au passe dix ou à la roulette.

1130. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Discours sur l’histoire de la révolution d’Angleterre, par M. Guizot (1850) » pp. 311-331

On met le marché à la main à l’expérience. […] Ils ne vivent plus, ils nous arrivent épars, morcelés ; ils se laissent régenter et discipliner à volonté, quand une main capable s’étend pour les dresser et les reconstruire. […] Son dessin accuse une main d’une grande fermeté, d’une grande assurance. […] Ce Discours est écrit de main de maître, mais aussi d’un ton de maître.

1131. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Mémoires d’outre-tombe, par M. de Chateaubriand. » pp. 432-452

Cette publication morcelée, tombant en plein carrefour au lendemain d’une révolution, et dans des conditions si différentes de celles où elle s’était de longue main préparée avec mystère, eut lieu bientôt en concurrence d’une autre publication du même genre, Les Confidences de M. de Lamartine, dans lesquelles les qualités, les défauts même avaient la séduction d’une plus jeune, plus fraîche, et toujours facile et coulante manière. […] À partir de 1837 environ, sa main se gâta ; ses coups de pinceau devinrent plus heurtés, plus brisés dans leur énergie dernière. […] Ceux qui ont eu entre les mains des lettres de lui, datées de ces temps anciens, et dans lesquelles il racontait ce qu’il sentait alors, ont pu comparer ce qu’il y disait avec ce qu’il a dit depuis dans ses Mémoires : rien ne se ressemble moins. […] Je plongeai mes mains dans la mer ; je portai à ma bouche son eau sacrée sans en sentir l’amertume. » Oh !

1132. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Vauvenargues. (Collection Lefèvre.) » pp. 123-143

Cependant, seul, dans les loisirs des garnisons et, dans ses quartiers d’hiver, il s’occupait continuellement des études sérieuses et des lettres ; à l’aide de quelques bons livres joints à beaucoup de réflexion, il avait mûri ses pensées, et il s’était appliqué, plume en main, à s’en rendre compte : Voulez-vous démêler, rassembler vos idées, conseillait-il par expérience, les mettre sous un même point de vue et les réduire en principes ? […] Son génie lui parla ; un état médiocre ne lui parut point valoir assez pour être mis en balance avec cette destinée nouvelle qu’il tenait entre ses mains : « Il vaut mieux, pensa-t-il, déroger à sa qualité qu’à son génie » ; et, se reportant aux grandes actions qu’il avait été donné à d’autres plus heureux d’exécuter, il se dit : « Qu’il paraisse du moins, par l’expression de nos pensées et par ce qui dépend de nous, que nous n’étions pas incapables de les concevoir. » Cette prédominance, cette préoccupation toujours présente de l’action et de l’énergie vertueuse, supérieure et préférable à l’idée elle-même, est un des caractères du talent littéraire de Vauvenargues, et elle contribue à conférer aux moindres de ses paroles une valeur et une réalité qu’elles n’auraient pas chez tant d’autres, en qui l’auteur se sent à travers tout. […] Une telle conséquence choqua d’abord Vauvenargues ; son âme simple et grande sentit s’élever en elle-même une protestation contre ce dénigrement universel de l’humanité : « L’homme est maintenant en disgrâce chez les philosophes, dit-il, et c’est à qui le chargera de plus de vices ; mais peut-être est-il sur le point de se relever et de se faire restituer toutes ses vertus. » Et sans système, sans parti pris, mais par la seule considération de l’homme complet, il mit le premier la main à l’œuvre de cette réhabilitation. […] Dans ses premiers jugements on peut dire que Vauvenargues fait son éducation littéraire plume en main, et que nous y assistons.

1133. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Madame de Maintenon. » pp. 369-388

Je laisse à de plus osés de mettre la main au feu pour des questions de ce genre : il me suffit, et il doit suffire à ceux qui cherchent avant tout le caractère du personnage, que Mme de Maintenon ait eu dans l’ensemble une ligne de conduite pleine de réserve et de convenance. […] Mme de Maintenon se laissait persuader et restait, et rien n’est curieux comme de la voir entre les deux maîtresses du roi (Mme de Montespan et Mme de Fontanges), allant de l’une à l’autre, raccommodant, conseillant, conciliant, décousant sous main, se faisant de fête sans en avoir l’air, et par-dessus tout (c’est son faible et sa méthode) voulant être plainte de sa situation et voulant se retirer sans cesse. […] Ajoutez la multitude d’affaires qui passaient par ses mains, celles de religion surtout et de conscience, car elle se croyait l’« abbesse universelle », a dit Saint-Simon ; et elle-même s’appelle la « femme d’affaires des évêques ». […] Mme de Maintenon aida autant que personne et tint la main à cette réforme dont le xviiie  siècle hérita : « Je me corrigerai des fautes de style que vous remarquez dans mes lettres, lui écrivait le duc du Maine ; mais je crois que les longues phrases seront pour moi un long défaut. » Mme de Maintenon dit et écrit en perfection.

1134. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Rulhière. » pp. 567-586

Rulhière, sous une enveloppe un peu épaisse et un peu forte, était un homme fin, adroit, circonspect et mesuré, néanmoins beaucoup plus homme de lettres au fond qu’il ne voulait le paraître, cherchant partout autour de lui des sujets d’épigrammes, de comédie, d’histoire, et s’y appliquant ensuite sous main, à loisir, avec lenteur, sans s’exposer au public, en se bornant à captiver la société de son temps, et en se ménageant une perspective lointaine vers la postérité. […] « C’est, me dit-il à l’oreille, un homme qui tient à la Cour. » Ensuite il remarqua qu’il avait presque toujours la main droite sur sa poitrine, les doigts fermés et les ongles en dehors : « Ah ! […] Obéissant en ceci encore aux dispositions naturelles de son esprit, autant qu’à l’intérêt de la cause qu’il prenait en main, il s’appliqua, à l’aide de rapprochements fins et peut-être forcés, à rapporter ce grand acte, qui fut l’erreur de tout un siècle, à des causes secondaires accidentelles, et à en diminuer le dessein primitif ; c’était une manière d’en rendre plus facile, plus acceptable à tous, la réparation. […] Mais bientôt, cette direction échappant aux mains des gouvernants, la société tout entière entra dans une de ces agitations profondes dont aucun esprit clairvoyant ne pouvait prévoir le terme ni les crises.

1135. (1899) Esthétique de la langue française « Le vers libre  »

Des petites filles tournent enchaînées par les mains ; elles chantent ; elles sautent ; elles miment ; et, au printemps, l’odeur des acacias se mêle au jeu et tous les sens sont pris et charmés. […] On établirait aussi que telles suites de vers libres ne sont que des alexandrins décomposés ; on donnerait comme exemples, sinon comme preuves : Car vois | les marbres d’or aux cannelures fines | Sont riches du soleil qui décline, | versant Avec sa joie la soif des vins | qu’elle mûrit ; |  fragment qui dans l’original forme cinq vers de 2, 10, 9, 10, 4 syllabes ; Oui c’est l’orfroi, | ce sont les pourpres constellées | Des rêves orgueilleux comme des nefs | s’inclinent | Ma gloire, à moi, | c’est d’embrasser tes deux genoux | Ramenant vers leur cou | leur tunique défaite, | Protégeant de leurs mains leurs regards aveuglés | Baissent la tête | autour de nous, | silencieux | Tu ris !  […] Dans les foins où les fleurs qui meurent Sont douces comme un vain regret ; Sous les saules qui pleurent et effleurent L’eau qui dort comme une morte à leurs pieds ; Elles vont vers l’automne et babillent Avec des mots de poète : La vie est faite et défaite Comme un bouquet aux mains d’une fille. […] Beauté des femmes || leur faiblesse || et ces mains pâles (Verlaine) Ce vers admirable n’a, à la sixième syllabe, aucun accent ni fort ni moyen ; il n’a même que onze syllabes.

1136. (1889) Émile Augier (dossier nécrologique du Gaulois) pp. 1-2

On éprouvait un sentiment analogue à celui qui plisserait en un sourire sceptique le coin des lèvres des baigneuses de Trouville, auxquelles on ferait part des pudeurs de Virginie, préférant la mort par immersion à la souillure des mains d’un matelot, se dévouant pour l’arracher aux flots et la rendre à Paul. […] C’est là qu’Augier s’était fait installer au cours de sa maladie, afin d’avoir sous la main ses livres et ses papiers, et de pouvoir être transporté dans le jardin, lorsque la température ne s’y opposait pas. […] Toujours calme, toujours discret ; ne parlant jamais aux femmes que le chapeau à la main. […] Lorsque la maladie est venue le clouer sur son lit de douleur, l’illustre écrivain mettait la dernière main à une pièce en cinq actes, qui eût ajouté, nul n’en doutera, un fleuron glorieux à sa couronne déjà si glorieuse.

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