Que toujours votre mère soit au centre de votre vie. […] On est toujours bien éloquent auprès d’une mère qu’on aime.
À l’adolescent, elle parle de l’amour ; au père, de la famille ; au vieillard, du passé ; et, quoi qu’on fasse, quelles que soient les révolutions futures, soit qu’elles prennent les sociétés caduques aux entrailles, soit qu’elles leur écorchent seulement l’épiderme, à travers tous les changements politiques possibles, il y aura toujours des enfants, des mères, des jeunes filles, des vieillards, des hommes enfin, qui aimeront, qui se réjouiront, qui souffriront. […] Il n’attendra jamais qu’on lui rappelle qu’il a été, à dix-sept ans, stuartiste, jacobite et cavalier ; qu’il a presque aimé la Vendée avant la France ; que si son père a été un des premiers volontaires de la grande république, sa mère, pauvre fille de quinze ans, en fuite à travers le Bocage, a été une brigande, comme madame de Bonchamp et madame de Larochejaquelein.
Une mère si elle l’osait, dirait à son fils : " mon fils, pourquoi consumer vos yeux sur des livres ? […] Cérès est la mère commune de tout.
Ô ma mère ! ma mère !
Aussi les poètes théologiens dirent que la mémoire (qu’ils confondaient avec l’imagination) était la mère des muses, c’est-à-dire des arts. […] Les poètes appellent cette partie præcordia ; ils attachent au foie de Titan chacun des animaux remarquables par quelque passion ; c’était entendre d’une manière confuse, que la concupiscence est la mère de toutes les passions, et que les passions sont dans nos humeurs.
La mère est mise en jugement et acquittée. […] — Ne m’oublie pas, dit la mère. […] demandait-il à sa mère. […] Vous fuyez donc ainsi que les feuilles des bois, ô baisers d’une mère ! […] Les chants sur les mères sont nombreux, mères mortes d’enfants vivants ou mères vivantes d’enfants morts.
Là furent mes premiers amours ; Là ma mère m’attend toujours. […] Il fallait que Béranger se chargeât de la négociation sans connaître ni le père, ni la mère, ni le prétendant. […] Votre mère me dira ses raisons, votre fiancé ses ressources. […] Une des femmes qui le servaient dans ses derniers mois raconte qu’elle le surprit quelquefois agenouillé dans sa chambre, les mains jointes sur le bord du lit, comme l’enfant qui se souvient des attitudes de sa mère. […] Le mari et la femme l’étendaient avec des soins de mère et de père sur son canapé ; ses pieds sans force touchaient encore à terre ; son visage était pâle, mais serein.
Il a vu sa sœur souffrir et pâlir au retour du bal du hameau ; il a entendu, caché derrière le feuillage, les timides aveux de Julie au sein de sa mère. […] Sa mère, sa sœur, toute sa famille, sont en fuite déjà, et vont chercher quelque abri au delà des mers ; lui-même, avec douze louis d’or qu’on lui fait secrètement remettre, il n’a que le temps de s’échapper. […] Bref, cette séparation consommée, Jocelyn, qui a passé deux ans de convalescence morale et d’épreuve dans une maison de retraite ecclésiastique, reçoit la cure de Valneige, petit village situé tout au haut des Alpes ; et c’est de là que (vers 98) il écrit à sa sœur, revenue avec sa mère de l’exil, les détails que tout le monde a lus, de son pauvre presbytère, de ses laborieuses journées, de ses nuits troublées encore. […] Jocelyn, lorsqu’il s’était informé de la santé de cette mère bienaimée auprès de sa sœur lors de leur retour, avait dit avec cette beauté de cœur qui n’est qu’à lui : Mais, dis-moi, rien n’a-t-il changé dans ses beaux traits ? […] Si vous avez perdu une mère, si, nourri aux affections de famille, vous avez éprouvé quelqu’une de ces grandes et saintes douleurs qui devraient rendre bon pour toute la vie, lisez, relisez, pour retrouver vos émotions les meilleures, la visite à la maison natale, l’évanouissement de la mère de Jocelyn, la rentrée folâtre des enfants du nouveau possesseur, courant de haie en haie, tandis qu’elle, on l’emporte par l’autre porte sans connaissance ; et, après cette mort, les larmes du fils pieux, sa foi soulageante, ses retours vers les jours passés de tendres leçons et d’enfance heureuse, Quand le bord de sa robe était mon horizon !
Je lui mis sa robe et le menai par la main le long de la garenne du nord, où il fit quelques pas tout seul, les premiers, ce que j’allai annoncer en grande joie à ma mère : “Maurice, Maurice a marché seul ! […] J’avais tout mis en toi, comme une mère en son fils ; j’étais moins sœur que mère. […] Mon Dieu, le voilà tombé lui aussi, lui si jeune, le dernier né de la famille, que je comptais bien laisser en ce monde, entouré d’enfants qui m’auraient pleurée comme leur mère ! […] D’abord sa mère, puis son père, puis ce frère Maurice, dans l’âme duquel elle se transvase, puis les amis de ce frère, dans lesquels elle voit encore et toujours lui, puis enfin, si l’on en croit des signes non équivoques de sa plume, cet admirateur de son frère, ce jeune homme original, d’un autre temps, ce chevaleresque paladin de style qui confond la plume avec l’épée, et qui aime le combat contre son siècle, parce que le siècle est nombreux comme une foule et que lui est seul comme l’antagonisme courageux, M. d’Aurevilly !
Il fut plein de résignation à la volonté de Dieu ; il l’aimait ardemment, ainsi que sa très sainte mère. […] Ma mère, mes frères, mes sœurs et mon oncle doivent une trop respectueuse gratitude au Souverain Pontife et à Votre Éminence pour attirer de nouveaux désastres sur cette ville où, proscrits de l’Europe entière, nous avons été accueillis et recueillis avec une bonté paternelle que les injustices passées n’ont rendue que plus touchante. […] Nous jouissons à Rome de tous les droits de cité, et quand ma mère a appris de quelle manière si chrétienne le Pape et Votre Éminence se vengeaient de la prison de Fontainebleau et de l’exil de Reims, elle n’a pu que vous bénir au nom de son grand et malheureux mort, en versant de douces larmes pour la première fois depuis les désastres de 1814. […] Il s’occupe du payement de ses dettes ; puis, par un touchant souvenir, le cardinal pense aux âmes des personnes qui lui furent chères et qui le précédèrent dans la tombe, et il écrit : « Dans ce feuillet, qui fait partie de mon testament, je laisse à prendre sur mon héritage la somme nécessaire à la célébration de : « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de ma mère, la marquise Claudia Consalvi, née Carandini, à célébrer dans l’église de Saint-Marcel au Corso, le 29 avril, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la princesse Isabelle Ruspoli, née Justiniani, à célébrer dans l’église de Saint-Laurent in Lucina, le 25 août, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la duchesse de Ceri, Catherine Odescalchi, née Justiniani, à célébrer dans l’église des Saints-Apôtres, le 24 novembre, jour anniversaire de sa mort, avec l’aumône de trois paoli ; « Cinquante messes chaque année, pour le repos de l’âme de la marquise Porzia Patrizi, à célébrer dans l’église de Sainte-Marie-Majeure, le…… jour anniversaire de sa mort (puisse Dieu prolonger longtemps ses jours !) […] Les schismes sont étroits ; la tolérance, mère de la bienveillance, les tue en les laissant respirer en liberté.
Je fis venir d’Algérie, à la voix de sa mère, le général républicain qui devait me remplacer. […] Il ne put l’obtenir ; le second mariage de la duchesse de Berri avait enlevé son crédit à cette princesse ; il eut peine à négocier la réconciliation apparente d’une mère suspecte avec le grand-père de cet enfant du mystère. […] L’accouchement forcé en public de cette mère sans mari fut le crime contre la famille, contre la pudeur et contre la nature, commis par le roi Louis-Philippe. […] Il avait été élevé par une mère et par des sœurs chrétiennes ; tout ce qu’il y avait de tendre dans son âme était chrétien. […] Il est doux, mais puéril comme un enfant qui conte ses fables à sa mère ; on l’aime, mais on ne le croit pas.
Le 27 mai, écrit-il à sa mère, on n’arrivait pas à se rendre maître de la sortie d’Ablain-Saint-Nazaire, du cimetière et du chemin creux. […] La guerre est son élément. « Nous avons été vaincus ; pour moi ce n’est que demi-surprise, avait-il écrit à sa mère, au lendemain de la bataille de Charleroi ; il faut résister jusqu’au dernier homme et au dernier sou. […] Joyeusement, c’est encore la pensée d’un petit aspirant de vingt ans, Jean Reverdot, du 39e d’infanterie, qui, peu avant sa mort héroïque, écrit à sa mère : A 50 mètres des Boches. […] Le 1er août 1914, Jacques de Laumont écrit à sa mère : « Je me battrai de tout cœur pour la France et pour vous. […] C’est peu de jours après que cet enfant écrivait à sa mère cette phrase d’une intensité de romanesque si profonde : « Crois-tu que les soldats de Napoléon aient souffert autant que nous ?
Cette enfant, dont la naissance a été entourée de mystère et dont le sort a pu rester ignoré de Parny, fut enlevée à sa mère par les intéressés, et secrètement confiée aux soins d’une dame Germaine, mulâtresse, et mère elle-même de plusieurs enfants. Cette dame vint s’établir à Saint-Denis ; elle eut pour sa fille adoptive des soins vraiment maternels, et se conduisit toujours de manière à passer aux yeux de tous pour la véritable mère. « J’ai particulièrement connu, nous écrivait un de nos amis créoles, la personne qu’on dit être la fille de Parny : déjà d’un certain âge quand je la vis, elle a dû être fort jolie, sinon belle ; de taille moyenne, blonde avec des yeux bleus, elle passe pour avoir eu quelque ressemblance avec Éléonore, dans la mémoire, peut-être complaisante, de quelques anciens du pays. […] De plus, elle a ajouté que la dame Germaine, quelque temps avant sa mort, lui avait confessé n’être pas l’auteur de ses jours, mais qu’ayant eu pour elle les soins d’une mère, elle lui demandait, avec le secret de cet aveu, l’amitié et les sentiments d’une sœur pour ses enfants, en retour de ce qu’elle avait eu pour elle de tendresse et d’affection. » Après ce tribut largement payé au chapitre des informations personnelles, je me hâte de revenir à l’élégie ; notez bien que, chez Parny, elle serre toujours d’assez près la réalité pour qu’on puisse passer, sans trop d’indiscrétion, de l’une à l’autre. […] Je noterai aussi le joli tableau intitulé le Réveil d’une mère ; on s’est étonné que ces jouissances pures d’une épouse vertueuse, ces chastes sourires d’un intérieur de famille aient trouvé, cette fois, dans Parny un témoin qui sût aussi bien les traduire et les exprimer ; mais c’est que les torts de Parny, s’il n’en avait eu que contre la pudeur et s’il ne s’était attaqué directement aux endroits les plus sacrés de la conscience humaine, ne seraient guère que ceux de l’époque qu’il avait traversée dès sa jeunesse. « Il ne faudrait pas trop nous juger sur certaines de nos œuvres, me disait un jour un vieillard survivant, avec un accent que j’entends encore : Monsieur, nous avons été trompés par les mœurs de notre temps. […] La personne qui se consacra à charmer ainsi ses ennuis et à consoler ses regrets était une créole aimable, déjà mère de plusieurs enfants d’un premier mariage : la douceur de la famille commença au complet pour Parny.
« C’est, nous dit-il, un envoi de ma mère, sœur de Xavier dont vous m’avez entendu parler ; il lui a adressé du fond de la Russie un petit ouvrage pour amuser ses soirées solitaires, intitulé le Lépreux de la cité d’Aoste. […] Sa sœur, Mme de Charly, la plus belle femme de Chambéry, n’apprenait plus la musique, mais elle la faisait apprendre à sa fille, toute jeune encore, mais dont la beauté naissante eût promis d’égaler celle de sa mère, si malheureusement elle n’eût été un peu rousse. […] Tous les matins, quand j’arrivais, je trouvais prêt mon café à la crème ; et la mère ne manquait jamais de m’accueillir par un baiser bien appliqué, et que par curiosité j’aurais bien voulu rendre à la fille, pour voir comment elle l’aurait pris. […] Mme la comtesse de Menthon, mère d’une de mes écolières, était une femme de beaucoup d’esprit, et passait pour n’avoir pas moins de méchanceté. […] — Non, dit-il, j’ai promis à ma mère, qui s’est fiée à moi, que je n’en prendrais ni n’en laisserais prendre copie d’une seule syllabe.
. — Mon enfant, dit la mère à son enfant comme par pressentiment, votre père est mort, comment vivrez-vous ? L’enfant répond par les vers de Racine : Comme vivent les oiseaux, ma mère. Pauvre petit oiseau, répond la mère, ainsi tu ne craindras pas le filet, la glu, le piége, le trébuchet ? […] Il m’a tué, ma mère ! […] tous mes pauvres petits poulets et leur mère, tous enlevés d’un seul horrible coup !
Il la prend telle quelle la plupart du temps, hardiment banale et conventionnelle, l’éternelle intrigue de la comédie antique et italienne, les amours de deux jeunes gens, servis par un valet ou une suivante, traversés par un père, un tuteur, une mère, un rival ridicules : ce n’est que le cadre où s’étale la comédie, qui est toute dans les caractères. […] L’autorité des pères et des mères était dure au xviie siècle : Molière la raille, l’avilit, la brise. […] Elle s’est formée elle-même, hors de l’influence d’une mère ; et notez que Léonor et Ansélique sont orphelines : leur éducation les a donc faites fortes plutôt que tendres391. […] On pourrait faire une place à part à Quinault, pour sa Mère coquette : il y a une observation vraie et fine dans cette idée d’une mère jalouse de sa fille qui la vieillit394. […] L’absence des mères dans la plupart des comédies de Molière est très notable.
Ils ne sont plus pour nous des êtres de fantaisie et nous connaissons leur famille, leur mari ou leur femme, leur mère et leurs enfants. […] dans huit jours il ne tient qu’à elle d’être la fiancée de ce garçon pour lequel elle n’a aucune espèce de sympathie ; elle n’a qu’un mot à dire pour être sa femme dans deux mois, et, à la suite de cette formalité, une mère de famille dans un ménage sans luxe et sans gaieté. […] Que vont dire le père, la mère et le frère aîné ? […] La mère soupirera bien un peu, car les mères ont encore un faible pour la vie de famille ; mais le frère aîné qui est à la hauteur des choses, félicitera grandement sa sœur, et le père verra en perspective la Comédie-Française, la considération, les réceptions officielles, sa fille à la table des ministres, ou bien à la droite des préfets à l’inauguration des statues de province. […] Son père et sa mère sont des paysans.
La vérité de cette conclusion est établie par la grande différence des résultats obtenus au moyen de croisements réciproques où les deux espèces fournissent alternativement le père et la mère. […] La forme mère de deux ou de plusieurs espèces ne serait pas directement intermédiaire dans tous ses caractères entre ses divers descendants modifiés, pas plus que le Pigeon biset n’est directement intermédiaire par son jabot et sa queue entre le Pigeon grosse gorge et le Pigeon-Paon. Il nous serait impossible de reconnaître l’espèce mère d’une ou de plusieurs autres espèces, lors même que nous pourrions comparer l’une avec les autres d’assez près, à moins que nous ne possédions pareillement beaucoup de chaînons généalogiques intermédiaires entre leur état passé et leur état présent ; et ces chaînons, nous ne pouvons guère espérer de les découvrir, vu les lacunes et l’imperfection des témoignages géologiques. […] Cette variabilité semble principalement due à ce que le système reproducteur est éminemment susceptible d’être affecté par des changements dans les conditions de vie ; si bien que ce système, s’il n’est pas rendu totalement impuissant, du moins ne reproduit plus exactement la forme mère. […] Les mammifères, entre autres, furent-ils créés avec la marque mensongère de leur suspension à la matrice de leur mère ?
ou sa mère si indifférente ?) […] Le sang d’un père, d’une mère, est garant des vœux que j’ai faits. […] Ma sœur me manda le dernier vœu de ma mère. […] La présence réelle dans le Saint-Sacrement m’était aussi sensible que la présence de ma mère à mes côtés. […] Il avait été fortement ému en apprenant la mort de sa mère et ce que sa mère avait souffert par lui.
Il doit aller dîner chez un voisin et dit à sa femme d’aller en faire autant chez sa mère. […] Diamantine croit que son mari l’a obligée d’aller chez sa mère pour être plus libre et régaler des femmes. […] » Fils d’un père et d’une mère qui jouaient la comédie, il avait été élevé pour la profession de comédien et possédait toutes les qualités, tous les talents nécessaires à cette profession, l’adresse, la souplesse, la dextérité.
Parlant, il y a quelque temps, d’Horace Walpole dans la Revue des deux mondes, et jugeant le roman et la tragédie que s’avisait de composer à un certain jour cet esprit distingué, M. de Rémusat y reconnaît bien quelques mérites d’idée et d’intention, mais il n’y trouve pas le vrai cachet original, et il ajoute avec je ne sais quel retour sur lui-même : « Le mot du prédicateur : Faites ce que je vous dis, ne faites pas ce que je fais, est l’éternelle devise des esprits critiques qui se sont mêlés d’inventer. » Si M. de Rémusat a, en effet, pensé à lui-même et à ses essais de drames en écrivant ce jugement, il a été trop sévère ; je suis persuadé que, pour être artiste, c’est-à-dire producteur d’ouvrages d’imagination, pleins d’intérêt, il ne lui a manqué que d’être un peu moins nourri dès son enfance dans le luxe fin de l’esprit, et d’être aiguillonné par la nécessité, cette mère des talents. […] Anselme était né de parents nobles et riches, d’un père homme du siècle et livré à ses passions, d’une mère bonne et pieuse, de laquelle il tint beaucoup. […] L’âge des passions et des séductions le prenait insensiblement ; sa mère mourut, et avec, elle il perdit ce qui alors le retenait le plus : « Elle morte, dit le biographe primitif, tout aussitôt le vaisseau de son cœur, comme s’il avait perdu son ancre, se laissa aller presque entièrement au courant du siècle. » Mais Dieu qui avait sur lui des desseins, de peur qu’il ne s’abandonnât à une paix mortelle et trompeuse, lui suscita une guerre intestine pleine de troubles.
, reprocha à Sterne sa dureté de cœur envers sa mère, comme si, lui, avait été si tendre déjà avec la sienne ! […] Malgré cet habit de ministre anglican que sa naissance lui jeta sur les épaules, c’était un chrétien de l’Évangile dans le pays de la Bible, un chrétien qui aurait dit si bien à l’Église : « Ma mère ! » et qui aurait si bien prié cette autre mère que l’Église nous fait adorer avec un enfant dans ses bras !
Le poëte romain n’avait rien gardé du contraste charmant et tout lyrique qui formait en partie l’exposition du drame d’Euripide, rien de ce chœur de jeunes Chalcidiennes venues au camp des Grecs pour attendre la souveraine de Mycènes, et accueillir de leurs saluts et de leurs chants le char où paraît Iphigénie près de sa mère, qui tient sur ses genoux le petit Oreste endormi. […] « Ô mon excellente mère, la meilleure des femmes ! […] Ma mère, j’ai pitié de toi et honte de moi-même.
Eugène Gandar naquit le 8 août 1825 au Neufour (Meuse), où son père avait de grands établissements industriels ; mais ses souvenirs d’enfance le reportaient plus habituellement à Remilly, pays de sa mère, foyer principal de sa famille, où l’on retourna bientôt demeurer, où il allait passer ses vacances, et d’où lui vinrent ses impressions les plus chères et les plus douces. Sa mère, Rolland de son nom, appartenait à une famille qui a donné un peintre très distingué au pays messin, et qui promettait dans un des frères mêmes du peintre un lettré et un poète. […] Nombre de lettres à sa mère, à ses amis de France, sont datées de là et nous rendent fidèlement ses impressions. […] Aussi Gandar n’y manque-t-il pas, et il écrit de là à sa mère avec un redoublement d’effusion et de tendresse : « (Ithaque, 20 août 1848.) — Je n’ai jamais été plus seul, ma bonne mère, et jamais je ne me suis senti plus près de vous. […] Dans une lettre à sa mère, datée de l’École française d’Athènes, à son second voyage (7 juin 1853), Gandar écrivait : « Je t’avouerai que je ferme les yeux et les oreilles autant que je le puis ; ce n’est point pour chercher les tracas de la politique que je vous ai quittés ; et tu peux voir, ma bonne mère, d’après le silence que gardent sur ce point toutes mes lettres, que je ne me suis point laissé distraire de mes préoccupations par tous ces bruits.
Je l’aurais vénérée partout ailleurs que sur un trône ; par tradition de famille, du côté de ma mère, je lui devais plus que du respect, je lui devais de la reconnaissance. […] La mère de ma mère était sous-gouvernante de ces enfants, des princes du sang et de la fille du vénérable duc de Penthièvre. […] Après 1814, ma mère avait retrouvé dans Louis-Philippe et dans madame Adélaïde, sa sœur, des souvenirs d’enfance et d’éducation communs qui les disposaient à toutes les bontés pour la fille de leur gouvernante. […] Ma mère, qui vivait encore à cette époque, appuya par ses larmes la prière du duc d’Orléans. Je n’hésitai pas : les vers et la requête du prince étaient secrets, il n’y avait aucune vile complaisance à moi de sacrifier, aux susceptibilités d’un prince que je n’avais pas eu l’intention de blesser, quelques mauvais vers de circonstance qu’il me priait d’effacer par la voix toute-puissante de ma mère.
Un songe symbolique a promis à sa mère enceinte un fils glorieux. […] On estimait glorieux, digne des poëtes et des chevaliers, de célébrer sa maîtresse, sa dame, comme on disait alors ; on ne parlait jamais de la mère de ses enfants. […] Cet autre magnanime, « quell’ altro magnanimo », c’est ainsi que le désigne Dante (ailleurs il appellera Florence, mère des magnanimes), sans changer de visage, sans se mouvoir, s’informe de sa ville natale et du doux monde des vivants. […] Et les paroles qu’elle adresse au poëte sont celles d’une mère superbe à son fils : Cosi la madre al figlio par superba. […] Vous savez que ma mère était Allemande.
On ignore comment Diderot fît la connaissance de mademoiselle Voland ; il la vit probablement dans quelque voyage qu’il fit aux environs de Langres, où elle demeurait avec sa mère. Cette mère, assez accommodante, malgré les épigrammes que Diderot lui adresse, n’opposa qu’une gêne assez légère à la bonne intelligence et aux projets des amants.
L’Italie le reçut comme une mère. […] pourquoi, juste ciel, lui donner une mère ? […] Bardoux s’attarde agréablement aux premières années de son héroïne et nous montre Delphine près de sa mère, nous aussi, parlons de cette mère digne d’une immortelle louange. […] Mais sa mère, la voyant fort en beauté, n’était pas en peine. […] — Prenez-le, répond la mère.
Sa mère restait au pays pendant que le mari guerroyait péniblement. […] Sa mère ne put jamais lui acheter un autre livre que sa grammaire latine. […] C’était La Mère rivale, quelque chose comme La Mère coquette, remise au goût du jour, quelque chose comme le développement du vers fameux : Une fille, à seize ans, défait bien une mère. […] C’est là ce qu’il y a de meilleur dans la « Mère rivale ». […] Ce n’était pas la mère rivale ; c’était la mère sans rivale.