Car Charles Cros, il ne faut jamais l’oublier, demeure poète, et poète très idéaliste, très chaste, très naïf, même dans ses fantaisies les plus apparemment terre-à-terre ; cela, d’ailleurs, saute aux yeux dès les premières lignes de n’importe quoi de lui.
Leurs rêves bleus ont des lignes courtes, un peu sèches, droites et brusquées : Marie épandez vos cheveux : Voici rire les Anges bleus, Et dans vos bras Jésus qui bouge Avec ses pieds et ses mains rouges, Et puis encore les Anges blonds Jouant de tous leurs violons… Ce sont pieuses gens qui laissent leurs paroles suivre la pente des litanies.
Il faut donc admirer la beauté aux grandes lignes calmes et nobles, ainsi que de symbole de la grandeur morale ; mais non la gentillesse fardée.
Mon frère mort, regardant notre œuvre littéraire comme terminée, je prenais la résolution de cacheter le journal à la date du 20 janvier 1870, aux dernières lignes tracées par sa main.
Mon frère mort, regardant notre œuvre littéraire comme terminée, je prenais la résolution de cacheter le journal à la date du 20 janvier 1870, aux dernières lignes tracées par sa main.
Dans cette ligne de vie qui nous fut transmise par nos ancêtres, et que nous devons prolonger au-delà de nous, on ne saisit que le point présent ; et, chacun se consacrant à sa propre corruption, comme un sacerdoce abominable, vit tel que si rien ne l’eût précédé, et que rien ne le dût suivre.
J’ai jeté quatre ou cinq lignes sur un morceau de papier. […] Pas, sur toute la ligne des boulevards, un membre de la Commune ceint de son écharpe. […] Les Versaillais se répandent en ligne sur la chaussée, et ouvrent un feu terrible dans la direction du boulevard Montmartre. […] Une ligne de cavaliers en manteaux blancs a doublé la ligne des fantassins. […] Toute l’avenue est remplie d’une foule confuse, entre deux lignes de cavaliers.
Elles ont certes changé depuis cette époque, mais en gardant, le long de ce changement, une ligne intelligible. […] La dernière forme qu’il ait prise est celle d’une ligne de repli des catholiques après l’affaire Dreyfus. […] C’est ce que l’auteur de ces lignes s’efforçait récemment il expliquer, contre son ami Halévy, à propos de la Décadence de la Liberté. […] Et le jeune clergé suit plus ou moins la ligne du mouvement de l’Avenir, ou la ligne du mouvement tout court. […] Elles constituent pour des sociétés de pensée, pour des comités électoraux, un mot d’ordre et une ligne de conduite faciles.
. *** racontait l’autre jour qu’il était obligé d’intenter un procès à un petit Magazine à bon marché où on lui refusait de lui payer ses bouts de lignes et ses blancs. […] (Commencement de pâmoison sensible sur toute la ligne des gilets blancs.) […] …… … Entre autres solennités que ramène l’hiver, il faut citer en première ligne le bal des artistes dramatiques, qui a eu lieu cette année, comme les précédentes, dans la salle de l’Opéra-Comique. […] *** Tout le monde connaît la paresse proverbiale du peintre C…, duquel on a dit qu’il devait être fils d’un lézard et d’une ligne horizontale. […] *** Au jour naissant, nous commençons à voir la côte anglaise surgir à l’horizon, comme une ligne blanche et mince.
L’idée de communiquer ce rêve et l’émotion qui en résulte à ses semblables, ne vient qu’en seconde ligne. […] Aussi, à chaque ligne, il se contredit. […] Plus loin encore, Nietzsche consacre quelques lignes à la question du style. […] » Tout au moins, dans ces quelques lignes, y a-t-il une grande élévation de sentiments. […] » À ces lignes se rattache une autre observation précieuse.
Pour abréger, je donnerai à la ligne de convergence optique le nom plus court de ligne optique. […] Dans l’Ami Fritz, c’est sur la ligne optique que Sûzel vient se jeter dans les bras de Fritz. […] C’est encore sur la ligne optique que les soldats déposent le lit de Milthridate mourant, etc. Quand il y a dualité de personnages, les deux personnages ou les deux groupes s’équilibrent, placés à peu près à la même distance de la ligne optique. […] C’est sur la ligne optique, qu’épuisée et ne se soutenant plus, elle s’arrête soudain et refuse d’aller plus loin.
La réaction semble complète sur toute la ligne.
Pour écrire six lignes sur la mort de Louvois, ce n’a pas été trop d’avoir entendu Bossuet et Bourdaloue, d’avoir médité sur Pascal et sur saint Augustin ; mais, ainsi préparée, elle a vu l’inexorable main de Dieu qui renversait Louvois et sa grandeur, elle l’a dit tout bonnement, et ce qu’elle a dit tout bonnement est sublime.
Fernand Gregh, de son côté, y publia (nº du 1er février 1896) et sous le titre : Paul Verlaine, quelques pages au cours desquelles il reproduisait, en indiquant bien qu’il en était l’auteur, le court poème intitulé : Menuet, et qu’on trouvera après ces lignes.
Gabriel de La Salle Presque sur la même ligne que Leconte de Lisle, je ne vois qu’un seul poète : J. de Strada.
La ligne en est d’une pureté admirable alors même qu’elle se complique savamment, et la couleur en est adorablement fanée.
Il ne suffit pas qu’un païs soit à une certaine distance de la ligne pour que le climat en soit propre à la nourriture des hommes d’esprit et de talent.
Mme d’Albany, une fois séparée de son poète, ne prononce pas un mot, n’écrit pas une ligne qui puisse nous faire soupçonner le fond de son âme ; mais sa conduite nous révèle la vérité tout entière beaucoup plus clairement qu’on ne le voudrait. […] Qu’il y ait dans ces lignes un sentiment de fatuité mondaine, que l’auteur soit heureux d’opposer secrètement à la Béatrice un peu déformée d’Alfieri la Béatrice toute gracieuse et tout idéale de l’Abbaye-aux-Bois, nous n’essayerons pas de le nier ; ce n’est pas une raison pour récuser un témoignage confirmé par des juges plus bienveillants. […] Les traits de son visage, trop arrondis et trop obtus aussi, ne conservaient aucunes lignes pures de beauté idéale.” […] Les traductions sont des traductions pénibles, sans originalité, sans grâce et sans sel ; exercices de collège qu’on brûle après les avoir écrits, quand on n’a pas l’adoration de sa plume et quand on ne fait pas de la collection de ses lignes l’ex-voto de sa misérable vanité.
Le prix de ta prose se sera élevé, chemin faisant, de vingt centimes à un franc la ligne. […] 5° Enfin, la masse de ceux dont le nom ni les chances ne méritaient d’entrer en ligne. […] Le même Dumas s’engageait à fournir au Siècle 100.000 lignes par an, payées 1 fr. 50 chacune, et encore se réservait-il le droit, dont il usait et abusait, de composer une ligne de deux mots, d’un seul, et souvent d’une seule syllabe comme Oh !
Robert de Bonnières, avec de curieuses lignes à l’adresse d’un célèbre wagnérophobe compositeur ; notons encore la page relative au roi Louis II. […] J’ai vu, sur un bateau qui descendait le Rhin, un homme qui vidait une chope de bière, les yeux fixés avec exaltation sur le noble fleuve, les burgs démantelés, la ligne des collines fuyantes. […] Théodore Thomas, est hors ligne, que les choeurs sont admirablement disciplinés, mais que seuls, les interprètes principaux, quoique consciencieux, ne dépassent point la moyenne. […] En ce qui concerne ces deux artistes hors ligne, on ne vit jamais, paraît-il, une telle identification des acteurs avec leurs personnages : c’était à craindre, ce certains endroits, de les voir succomber à leurs émotions presque surhumaines.
Ce n’est pas en quelques lignes que je puis formuler un jugement sur le grand maître allemand, et d’ailleurs, il y a longtemps que j’ai fait ma profession de foi à cet égard. […] Je vais essayer de la résumer en quelques lignes : J’ai la plus grande admiration pour Wagner en tant que manipulateur musical. […] Voilà, mon cher ami, mon opinion bien respectueusement résumée en ces quelques lignes : je ne prétends l’imposer à personne, mais elle aura du moins le mérite de la sincérité. […] La Revanche, dont jusqu’à ce jour l’hostilité avait égalé, sans guère la dépasser, celle des autres journaux spécialement anti-prussiens ou anti-wagnériens, répondit par un article où sont ces lignes (19 avril) : … Puisqu’il plaît à M.
si vous vous le rappelez, ces antinomies firent croire un instant que Proudhon descendait en droite ligne de Hégel ; mais c’était là une illusion. […] Lui, le porteur de massue, il va devant lui, — en droite ligne, — mais, en droite ligne, il écrase tout sans pitié. […] Mais, né après Rousseau et de Rousseau, fou de sciences folles, né ouvrier, — dans un temps où la révolution des ouvriers se prépare contre les bourgeois avec la logique vengeresse des révolutions, — ouvrier lui-même, ayant mis la main à la pâte, il a été la victime de son siècle, le déforme de son siècle et de son berceau, qui n’ont pas tué son génie mais qui l’ont horriblement gauchi, mais pas encore de manière, cependant, qu’on n’aperçoive ces deux belles lignes qui, en talent, font les camées : le bon sens et la pureté de cœur, XVI Il les a retrouvées — intégralement retrouvées — dans le livre que voici, où il ne s’agissait plus des progrès chimériques de l’esprit humain, — la griserie des cerveaux modernes, — mais de la morale éternelle, — mais du rapport éternel de l’homme et de la femme, — mais de la famille, base, pour Proudhon comme pour Bonald, de toute société.
M. de La Mennais ne s’y méprit pas : il pénétra plus avant, et, sous les haines politiques déchaînées, il vit indifférence religieuse dans la masse, indifférence dans le pouvoir, indifférence même dans toute cette portion considérable du clergé et du royalisme qui mettait le temporel en première ligne. […] Et qu’on ne dise pas qu’il doit mal connaître notre foyer actuel de civilisation, pour l’avoir traversé sur une ligne si droite, dans une irruption si rapide ! […] Je trouve dans son livre des Progrès de la Révolution ces lignes écrites en 1829, et dont il est piquant de se souvenir : « Les ministres, depuis quatorze ans, n’ont eu à tâche que de fixer ce qui existait, quel qu’il fût, en résistant aux exigences des libéraux et des royalistes.
Seul Pascal n’avait pas écrit une ligne qui ne fût pour la vérité et selon la nature. […] Il est dans la situation de nos naturalistes qui redoutent avant tout les écarts de romantisme : et c’est pourquoi la meilleure interprétation qu’on ait donnée des idées de Boileau est dans ces lignes de M. […] Le Bossu, chanoine de Sainte-Geneviève : et dans les grandes lignes, abstraction faite du choix des sujets, ce type est celui sur lequel ont été composés l’Alaric, le Saint Louis, la Pucelle, le Clovis, tous ces poèmes dont Boileau lui-même a immortalisé le ridicule.
Pour que ce corps B forme son image en O, il n’est pas nécessaire que les points M et M′ coïncident : comme la vue s’exerce à distance, il suffit que les trois points O M M′ soient en ligne droite. […] Soit en effet dans l’espace une surface A, sur cette surface une ligne B, sur cette ligne un point M ; soit C0 l’ensemble de toutes les séries Σ, soit C1 l’ensemble de toutes les séries Σ telles qu’à la fin des mouvements correspondants le doigt se trouve sur la surface A et de même soient C2 ou C3 l’ensemble des séries Σ telles qu’à la fin le doigt se trouve sur B, ou en M.
Voltaire, ce prince des moqueurs, écrivait dans son Dictionnaire philosophique 110 ces lignes de généreuse inspiration : Si un animal sentant et pensant dans Sirius est né d’un père et d’une mère tendres qui aient été occupés de son bonheur, il leur doit autant d’amour et de soins que nous en devons ici à nos parents. […] Ainsi envisagé, sous ses diverses faces, le xviiie siècle apparaît semblable à la petite statue que le philosophe Babouc présenta au génie Ituriel, pour lui faire entendre ce qu’il pensait de la ville de Persépolis : elle était composée « des terres et des pierres les plus précieuses et les plus viles. » Si l’on représentait par un de ces graphiques, qui sont aujourd’hui d’usage courant, les différentes vertus et le niveau moyen que le xviiie siècle a atteints dans chacune d’elles, c’est une ligne montant très haut et descendant très bas qu’on obtiendrait de la sorte. […] Une scène, une page, une ligne peuvent ainsi contenir une essence subtile qui monte à la tête des gens.
La duchesse arrive ensuite, et, sans transition, à brûle-pourpoint, d’arrache-pied, l’Étrangère lui défile sa confession en un monologue de trois cents lignes, — on les a comptées, — à faire pâlir les tirades des Pirates de la Savane et de l’Oncle Tom. […] Lionnette a le charme des demi-folles, un caractère brusquement sculpté, à vives arêtes et à lignes saillantes : on comprend qu’elle puisse fasciner. […] En résumé, tout compte fait des invraisemblances prodigieuses et des bravades volontaires dont il est rempli, ce drame sort de ligne par ses qualités comme par ses défauts.
La ligne honorable d’André Chénier s’y dessine déjà tout entière : Lorsqu’une grande nation, dit-il en commençant, après avoir vieilli dans l’erreur et l’insouciance, lasse enfin de malheurs et d’oppression, se réveille de cette longue léthargie, et, par une insurrection juste et légitime, rentre dans tous ses droits et renverse l’ordre de choses qui les violait tous, elle ne peut en un instant se trouver établie et calme dans le nouvel état qui doit succéder à l’ancien. […] Par tous les moyens, par toutes les raisons, il provoque une ligne active et vigilante de tous les citoyens probes et sages, une « concorde courageuse » et presque un « vertueux complot » de leur part pour conjurer les efforts contraires de la sottise et de la perversité. […] Quelle que soit la ligne politique qu’on suive (et je ne prétends point que celle d’André Chénier soit strictement la seule et la vraie), cette manière d’être et de sentir en temps de révolution, surtout quand elle est finalement confirmée et consacrée par la mort, sera toujours réputée moralement la plus héroïque et la plus belle, la plus digne de toutes d’être proposée aux respects des hommes.
Il n’y avait en tête des premières éditions de cet ouvrage, publié d’abord sans nom d’auteur, que les quelques lignes qu’on va lire : « Il y a deux manières de se rendre compte de l’existence de ce livre. […] La question de la peine de mort fut mise sur le tapis, nous allons dire quelques lignes plus bas à quelle occasion ; et alors il sembla que toutes ces entrailles de législateurs étaient prises d’une subite et merveilleuse miséricorde. […] Si jamais, par impossible, leur échafaud eût été dressé un jour en Grève, nous ne doutons pas, et si c’est une illusion nous voulons la conserver, nous ne doutons pas qu’il n’y eût eu une émeute pour le renverser, et celui qui écrit ces lignes eût été de cette sainte émeute.