On ne peut que gagner et s’honorer en s’approchant, même en toute liberté d’examen et de critique, d’un personnage tel que d’Aguesseau. […] Il est également pour la liberté morale, pour la liberté d’examen, et il aime à l’exercer pour son compte et à s’en donner le plaisir dans un cercle à l’avance tracé.
« Toute la création — dit Saint-Bonnet — est dans l’homme, l’homme dans la liberté, la liberté dans la loi, la loi dans l’infaillibilité. […] Sans ce mal de la vie ici-bas, qui est toute la vie, l’homme n’agirait pas : « La liberté, ce pouvoir d’être cause, — dit, avec sa profondeur perpétuelle, Saint-Bonnet, — cette faculté du mérite, exige que l’homme se refasse lui-même.
Ils ne s’aperçurent même pas qu’il n’y avait que le catholique, et le catholique croyant à l’infaillibilité papale, qui, seul, pût se permettre sans danger ces fières libertés de jugement sur la politique du pontife. […] IX En effet, dans ces quelques pages qui n’omettent rien en leur brièveté pleine, Joseph de Maistre commence, il est vrai, par s’opposer à l’émancipation en principe, mais il ne répugne pas à la préparer, historien que le métaphysicien n’infirme jamais : « Quand on lit l’Histoire, il faut savoir la lire », dit-il quelque part ; et l’Histoire, dont il parcourt les annales avec les trois pas homériques de Bossuet, « montre » (ajoute-t-il), « avec la dernière évidence, que le genre humain n’est susceptible de liberté qu’à, mesure qu’il est pénétré et conduit par le Christianisme. Partout où règne une autre religion (ajoute-t-il encore), l’esclavage est de droit, et partout où cette religion s’affaiblit, le peuple devient en proportion précise moins susceptible de liberté générale ».
À une époque où la liberté est le principe qui gouverne le monde en le malmenant, le livre des Blasphèmes est un livre de liberté… et personne n’a le droit de s’insurger si fort parmi ceux-là qui ont toujours le mot de liberté à la bouche !
Lettres sur le clergé français : — De la liberté de conscience.
Si la liberté ressort des enseignements de la conscience, le déterminisme qui la supprime est la conclusion de toutes les explications de la science.
Il a toujours été malaisé de concilier la toute-puissance divine et la liberté humaine. […] Ils diffament le paganisme, qui autorise certaines libertés, mais ouvertement, sans bassesse d’aucune sorte. […] Les intérêts de la liberté scientifique étaient réellement enjeu. […] Acte étrange d’un protecteur de la liberté de penser ! […] Il voulait l’Irlande autonome : elle l’est ; la liberté de conscience pour les catholiques : ils l’ont.
« Est-il une liberté civile ? […] Et alors le flot d’amertume se précipite : Liberté ! […] et qu’est-ce que la liberté politique ? […] Chateaubriand ajoute : « À cela près, la Charte remplaçait le despotisme, nous apportait la liberté légale, avait de quoi satisfaire les hommes de conscience. » La liberté ? […] » — Le remède radical, c’était sans doute la suppression de la liberté de la presse.
Notre incertitude spéculative, pour Hugo comme pour Kant, est la condition même de notre liberté morale : Où serait le mérite à retrouver sa route. Si l’homme, voyant clair, roi de sa volonté, Avait la certitude, ayant la liberté ?… Le doute le fait libre, et la liberté grand141. […] Liberté qui te voiles, J’irai vers vous. […] il pourrait demain, par un vote hébété, Prendre, prostituer, vendre ma liberté !
Dieu lui a donné l’aspiration à la liberté pour moyen, et la liberté pour but ; mais Dieu tient l’homme sous le poids de mystères insondables et de problèmes insolubles où il s’agitera jusqu’à je ne sais quelle transformation de son intelligence. […] Cette antithèse a été apportée dans notre monde par les tâtonnements de la liberté de l’homme. […] Oui, sans aucun doute, la barbarie tombera devant la civilisation, le despotisme sous la liberté. […] … L’exil, voilà ma liberté ! […] Il n’avait que des instincts de droiture, de tolérance et de liberté.
. — Pauline ou la liberté de l’amour (1896).
C’est cette liberté qui lui attira ses disgraces.
(Pourtant) aucun gentilhomme n’a autant fait pour les habitants de ses terres que M. le marquis de Marnezia… Les excès en tout genre augmentent ; j’ai des plaintes perpétuelles sur l’abus que les milices nationales font de leurs armes, et je ne puis y remédier. » D’après une phrase prononcée à l’Assemblée nationale, la maréchaussée croit qu’elle va être dissoute et ne veut pas se faire d’ennemis. « Les bailliages sont aussi timides que la maréchaussée ; je leur renvoie sans cesse des affaires, et aucun coupable n’est puni… » — « Aucune nation ne jouit d’une liberté si indéfinie et si funeste aux honnêtes gens ; il est absolument contraire aux droits de l’homme de se voir perpétuellement dans le cas d’être égorgé par des scélérats qui confondent toute la journée la liberté et la licence. » — En d’autres termes, les passions, pour s’autoriser, ont recours à la théorie, et la théorie, pour s’appliquer, a recours aux passions.
Homère ne me donne que la hauteur de sa figure ; il me laisse la liberté de la voir si menue qu’il me plaira. […] ne laissent pas à l’imagination la liberté de donner à Amphitrite des bras maigres et menus ; il ne faut pas une si grande ouverture de bouche pour désigner une chose exiguë.
Il semble néanmoins, que dans les sujets de spéculation et d’agrément, on ne saurait laisser trop de liberté à l’industrie, dût-elle n’être pas toujours également heureuse dans ses efforts. […] La raison donne donc au génie qui crée une liberté entière ; elle lui permet de s’épuiser jusqu’à ce qu’il ait besoin de repos, comme ces coursiers fougueux dont on ne vient à bout qu’en les fatigant.
cette âme charmante d’André Chénier, qui avait en elle toutes les causes d’erreur qu’ont les poètes, dut naturellement se faire prendre à cet Idéal impossible de liberté et d’égalité qui, soixante ans après Chénier, égara aussi Lamartine. […] Dans un temps où le flot furieux des partis ne permettait plus à personne de rester dans sa liberté et dans sa conscience, André Chénier resta dans la force de sa raison, et, ne vous y trompez pas !
Car ce sage gardait dans l’esclavage le plus cher des trésors, la liberté intérieure. […] Car la liberté ne saurait exister dans un monde où la servitude n’existe pas. […] C’en est fait de la liberté et des vertus antiques. […] Il lui a fallu, pour se développer, une époque d’absolue liberté intellectuelle. […] Ariel, entre nous, est fini ; il n’aspire plus qu’au repos et à la liberté.
Gaston Paris a fait preuve d’autant de mesure et de tact que de respectueuse liberté d’esprit. […] Autre tâche que je prendrai la liberté de recommander à nos érudits. […] Qu’est-ce en effet que romantisme a revendiqué sous le nom très équivoque de liberté dans l’art ? […] On feint de croire qu’il s’agirait de contrarier ou de gêner la liberté de l’artiste, et de renouveler contre lui les prescriptions des anciennes rhétoriques. […] C’est qu’aussi bien le peintre n’en saurait user avec nous de la même liberté que le poète.
Mais si Riotor a une affection marquée pour les rythmes réguliers, il ne lui répugne pas, le cas échéant, et s’il croit y trouver un effet, d’utiliser les libertés récemment conquises sur la métrique.
L’Abbé de Chaulieu, son ami, lui inspira sans doute le goût des Poésies légeres, & avec lui, cette liberté épicurienne qui se plaît à afficher l’insouciance dans la plupart de ses Pieces.
Son Traité des libertés de l’Eglise Gallicane est un de ces Ouvrages qui supposent les connoissances les plus profondes, mais qui ont quelquefois besoin de commentaire.
Cette liberté déplacée n’offensa point, et le portrait s’acheva.
. — Avec ces trois vérités philologiques s’accordent deux principes philosophiques : le premier est tiré de la nature sociale des peuples ; ils admettent difficilement les dieux étrangers, à moins qu’ils ne soient parvenus au dernier degré de liberté religieuse, ce qui n’arrive que dans une extrême décadence.
Elle commence à la première heure des libertés nouvelles, elle s’arrête aux premiers bruits de la république envahissante. […] Vous voyez que vous avez tort de me plaindre, puisque je préfère le présent à l’avenir, la province à Paris, la liberté à vos grandeurs de passage et le bonheur à la gloire. […] Et pourtant, dans l’art antique, toute liberté est donnée à la douleur. […] « J’aime mieux vivre un seul jour de la vie et de la liberté d’un homme que de vivre cent ans de l’inertie et du sommeil d’une pierre ! […] Écoutons-le, il nous dira comment la gloire elle-même, poussée à l’excès, n’a guère moins de dangers que la liberté excessive ; comment et pourquoi les peuples intelligents sont aussi fiers et plus heureux d’une toute petite liberté pacifiquement conquise, que d’une énorme victoire gagnée en bataille rangée !
Guimberteau ne sont rien moins que la mise en œuvre d’un système ; ils ont toute la liberté, et parfois la grandeur d’une confession personnelle.
Ménage sur-tout fut offensé de la liberté, ou, pour mieux dire, de la justice avec laquelle il s’étoit expliqué à son sujet ; mais les Lecteurs furent du parti de Baillet, & seront toujours de celui de quiconque, sans humeur & sans partialité, fera connoître les défauts de chaque Ecrivain, sans lui rien dérober de la gloire qu’il mérite pour ce qu’il a composé de bon.
Piron, c’est que, malgré les libertés condamnables qu’il s’est permises dans les Productions de sa jeunesse, il ne lui est rien échappé, dans ses Ecrits, contre la Religion.
L’inversion ne constitue pas le génie d’une Langue, moins encore de la Latine, qui a une plus grande liberté à cet égard que toute autre.
Il s’agit d’avoir du bon sens, mais de l’avoir sans fadeur, sans ennui, de se mêler à toutes les idées pour les juger, ou du moins pour en causer avec liberté et décence.