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2792. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « De la poésie et des poètes en 1852. » pp. 380-400

Je voudrais pourtant donner quelque idée au lecteur ami des lettres, et que les préventions d’école n’aveuglent point, des richesses et des ressources que la poésie moderne recèle ; car on la calomnie souvent, et il y a des critiques instruits qui s’empressent de déclarer, à chaque rencontre, l’école moderne morte, et qui, de plus, ont l’air d’en triompher, comme si c’était le cas du proverbe : Tant plus de morts, tant moins d’ennemis.

2793. (1864) William Shakespeare « Première partie — Livre III. L’art et la science »

Ce philosophe, le même qui mourut, à la lettre, de rire en voyant un âne manger des figures dans un bassin d’argent, avait tout étudié, tout approfondi, écrit sept cent cinq volumes, dont trois cent onze de dialectique, sans en avoir dédié un seul à aucun roi, ce qui pétrifie Diogène Laërce.

2794. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 38, que les peintres du temps de Raphaël n’avoient point d’avantage sur ceux d’aujourd’hui. Des peintres de l’antiquité » pp. 351-386

Par les peintres prédécesseurs des nôtres, j’entends parler seulement des peintres qui se sont produits depuis le renouvellement des lettres et des beaux arts.

2795. (1911) Jugements de valeur et jugements de réalité

À plus forte raison en est-il ainsi des valeurs esthétiques qui sont lettre morte pour le plus grand nombre.

2796. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Sarcey n’y connut absolument rien et il est possible qu’il ne s’en serait jamais aperçu, s’il n’eût, à cette occasion, reçu quelques lettres élogieuses.

2797. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Macaulay »

Il a la force acquise de ces luttes nommées traductions, et, ce qui est plus intime et plus important que la lettre, le sentiment du génie de l’homme qu’il traduit. — Le traducteur ou plutôt les traducteurs du second volume, c’est un M. 

2798. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Brizeux. Œuvres Complètes »

qu’à applaudir à cette faveur d’une tombe dans la patrie, faite à un poète qui fut national et qui était assez pauvre pour rester exilé, après sa vie, à la place où il était mort… Avec la grâce franche, qui décore le don même qu’elle fait, le Ministre de l’instruction publique, qui est le Ministre des Lettres, a regretté de ne pas avoir à offrir à la famille de Brizeux une somme plus forte que celle qu’il a déposée sur son cercueil.

2799. (1868) Les philosophes classiques du XIXe siècle en France « Chapitre III : M. Maine de Biran »

Quand vous aurez envie ou besoin de l’autre chose, prenez un port d’armes, et faites écrire en tête, en bien grosses lettres : Par permission de l’autorité. » 14.

2800. (1859) Essais sur le génie de Pindare et sur la poésie lyrique « Deuxième partie. — Chapitre XXIII. »

Comme chez Fénelon, il y avait dans Réginald Héber, à côté du charme des lettres, de la persuasion habile et gracieuse, de la prévoyance et de la sagacité mondaine, le don naturel de l’enthousiasme, le goût de l’élévation spéculative, l’amour de Dieu et de l’humanité, et par là le génie du poëte dans son plus noble essor.

2801. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Première série

Il quitta les lettres, dès la troisième, pour se préparer à l’École polytechnique, passa son baccalauréat ès sciences et fit une partie des mathématiques spéciales ; une ophtalmie assez grave interrompit ses études scientifiques. […] Il passa son baccalauréat ès lettres pour entrer ensuite à l’École de droit. […] Jacquinet, qui a été un des maîtres les plus appréciés de l’École normale et qui a eu pour élèves Prévost-Paradol, Taine, About, Sarcey, me paraît être un remarquable épicurien de lettres. […] Cet homme a, dans sa Lettre à M.  […] Je ne suis pas un homme de lettres, je suis un homme du peuple ; je suis l’aboutissant de longues files obscures de paysans et de marins.

2802. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

D’un côté, elle n’osoit lever les yeux pour le regarder, se souvenant de sa faute, et de l’autre elle eût volontiers embrassé son fils pour les sages admonitions qu’il lui avoit faites, et lesquelles eurent tant d’efficace que sur l’heure elles éteignirent les flammes de sa convoitise… « Avec lui furent envoyés en Angleterre deux des fidèles ministres de Fengon, portant des lettres gravées dans du bois, qui portoient la mort de Amleth et la commandoient à l’Anglois. […] L’originalité de sir André, de sir Tobie et du bouffon, les espiègleries de la friponne Marie, la gravité comique et les prétentions de Malvolio, la scène délicieuse du jardin et de la lettre, le duel de sir André et du faux page, le charme que répand sur toute la pièce l’amour de Viola, un heureux mélange de sentiment et de cette gaieté que les Anglais appellent humour, tout contribue à rendre cette pièce une des plus agréables de Shakspeare. […] La coquetterie de Julie, quand elle reçoit la lettre de Protéo, est aussi une idée des plus gracieuses ; mais, en général, comme Jonson le fait observer, on trouve dans cette pièce un singulier mélange d’art et de négligence qui a fait douter qu’elle fût réellement de Shakspeare. […] Les choses se passèrent comme l’avait annoncé Lonardo ; mais Roméo ayant appris indirectement la mort de Juliette avant d’avoir reçu la lettre du religieux, partit sur-le-champ pour Vérone avec un seul domestique, et, muni d’un poison violent, se rendit au tombeau, qu’il ouvrit, baigna de larmes le corps de Juliette, avala le poison et mourut. […] « Quant à l’honneur, il doit passer de moi à mes enfants, et c’est lui seul que je veux défendre. » Ces mots semblent pris de la lettre d’Anne Boleyn au roi avant son exécution.

2803. (1893) Du sens religieux de la poésie pp. -104

C’est le lieu métaphysique des idées… Pour m’exprimer plus clairement, permettez-moi cette explication, un peu d’homme de lettres, mais brève : Dieu, c’est le mot propre. […] Dans leur propre histoire, dans l’histoire des lettres et des arts, ils sont dès si longtemps habitués au spectacle rhythmique des symétriques retours de la pensée sur elle-même et vers tel idéal naguère renoncé !

2804. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

C’est ainsi que nous apprenons à entendre une langue étrangère ; c’est ainsi que l’enfant, hésitant d’abord sur les lettres et les syllabes, en vient à interpréter couramment les mots et les phrases. […] Elle absorbe, pour ainsi dire, la force de toutes les erreurs qu’elle a domptées ; et le respect que l’on a accordé sans examen à toutes ces erreurs en détail, ou le donne en gros à la raison ; il se change en une servilité telle que l’on ne songe jamais à demander les lettres de créance de ce pouvoir qui a chassé les erreurs.

2805. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Je sais bien que les très rares témoignages que nous avons sur la douceur de mœurs de Shakespeare sont à l’avantage du grand poète, mais François Hugo avait-il besoin d’y ajouter des certificats de la force de ceux que l’on trouve dans des épîtres dédicatoires et dans des suscriptions de lettres adressées à la personne avec qui on est en politesse d’amitié ? […] Seulement, ce que nous savons de Lord Byron, de science certaine, par ses Mémoires, par ses lettres, par ses vers à Ada, dans Childe Harold, par cet Adieu que madame de Staël, au prix d’un égal malheur à celui de Lady Byron, eût voulu avoir inspiré, nous ne le savons pas de Shakespeare, le grand inconnu, le grand mystérieux, auquel François Hugo veut, à toute force, ôter ce mystère qui lui donne davantage l’air d’un dieu !

2806. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Il faut citer une fois de plus, d’une façon plus complète qu’on ne le fait d’ordinaire, ce fragment d’une lettre à Louise Colet : « Il y a en moi littérairement parlant deux bonshommes distincts, un qui est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d’aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui creuse et qui fouille le vrai tant qu’il peut, qui aime à accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les choses qu’il reproduit. […] « Un homme de lettres italien.

2807. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Sully, ses Économies royales ou Mémoires. — I. » pp. 134-154

Mais ce dernier le rappelle par lettres ; il lui remet en mémoire les vrais principes d’un homme de cœur ; il lui dit en le revoyant et en l’embrassant : « Mon ami, souvenez-vous de la principale partie d’un grand courage et d’un homme de bien, c’est de se rendre inviolable en sa foi et en sa parole, et que je ne manquerai jamais à la mienne. » Et il l’engage à aller à la cour de France pour y observer prudemment toutes choses et y découvrir le dessein des adversaires, sous air de se rallier à eux et de s’en rapprocher ; car Rosny a des frères ou des neveux qui sont alors des plus avant dans la faveur de Henri III.

2808. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Le maréchal de Villars — IV » pp. 103-122

Louis XIV écrivit à Villars (20 septembre) une lettre d’une entière et magnanime satisfaction : Mon cousin, vous m’avez rendu de si grands et de si importants services depuis plusieurs années, et j’ai de si grands sujets d’être content de tout ce que vous avez fait dans le cours de la présente campagne, en arrêtant par vos sages dispositions les vastes projets que les ennemis avaient formés, et vous m’avez donné des marques si essentielles de votre zèle et particulièrement dans la bataille du 11 de ce mois, dans laquelle mes troupes, encouragées par votre bon exemple, ont remporté le principal avantage (Louis XIV, on le voit, accepte la version de Villars) sur nos ennemis, que j’ai cru devoir vous témoigner la satisfaction que j’en ai en vous accordant la dignité de pair de France ; vous avez bien mérité cet honneur, et je suis bien aise de vous donner cette distinction comme une marque particulière de l’estime particulière que je fais de vous.

2809. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Merlin de Thionville et la Chartreuse du Val-Saint-Pierre. »

Il était parvenu à nouer avec elle un commerce de lettres, et, comme elle partait pour Paris, il résolut de son côté de s’y rendre.

2810. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

 » Le paysage de cette contrée mitoyenne, un peu en-deçà du Midi et y confinant sans en être encore, qui tient de la Vendée et de l’Anjou, qui mêle l’air salin de la mer et la fraîcheur du bocage, et que Henri IV avait déjà décrite dans une charmante lettre à Gabrielle, datée de Marans, trouve en M. 

2811. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Corneille. Le Cid(suite et fin.)  »

Et à ce sujet, je ne puis m’empêcher de me rappeler une analyse du savant Fauriel, une leçon professée, il y a trente ans, à la Faculté des Lettres.

2812. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVIIe entretien. Sur la poésie »

» V Cette lettre ne fut qu’une confidence sans réalisation.

2813. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jules de Glouvet »

M. de Glouvet écrit quelquefois comme un poète ému et qui trouve sa langue sans trop y songer ; plus souvent comme un magistrat qui a des lettres.

2814. (1894) Propos de littérature « Chapitre II » pp. 23-49

Analyse de ces méthodes dans les arts plastiques et musiques et dans les lettres.

2815. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Le sage classement qu’un critique proposait, un jour, pour les artistes de lettres, va nous suggérer une solution.

2816. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Le sage classement qu’un critique proposait, un jour, pour les artistes de lettres, va nous suggérer une solution.

2817. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

M. de Ryons fait si bien que l’amant évincé adresse la lettre au mari, par crainte d’un rival imaginaire qu’il lui montre prêt à le supplanter.

2818. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

On voit Mme Du Deffand, dans ses lettres à Horace Walpole, tout occupée des Mémoires de Saint-Simon, qu’elle se fait lire : le duc de Choiseul lui avait prêté, par faveur, le manuscrit déposé aux Affaires étrangères.

2819. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur Théodore Leclercq. » pp. 526-547

Le sujet était un jeune poète lisant sa première élégie à une femme de lettres.

2820. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame de Motteville. » pp. 168-188

Dans cette agréable discussion qu’elle soutint par lettres avec la Grande Mademoiselle sur les conditions d’une vie parfaitement heureuse, elle lui écrivait : « Je n’avais que vingt ans quand la liberté me fut rendue ; elle m’a toujours semblé préférable à tous les autres biens que l’on estime dans le monde, et, de la manière que j’en ai usé, il semble que j’ai été habitante du village de Randan », — un village d’Auvergne où les veuves ne se remariaient pas.

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