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954. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XIII » pp. 109-125

C’était un homme de qualité, un homme d’esprit, de belle figure, un homme de cour, mais non un de ces courtisans de profession, qui bornant leur ambition à obtenir une parole ou un regard du prince, se pâmaient de joie en s’entendant nommer pour un voyage de Mari y ou Ce Fontainebleau.

955. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Mathilde de Toscane »

Sa joie, sa douleur également, sont immenses.

956. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Si j’avais une fille à marier ! » pp. 215-228

L’étiquette à mettre sur la philosophie ou les philosophies de Weill m’est bien indifférente, mais ce qui me cause presque de l’horreur dans ce livre dont je me promettais tant de joie, c’est la radicale impiété que j’y trouve, malgré l’âme honnête que j’y sens ; c’est enfin l’extinction, et l’extinction la plus complète, du sentiment chrétien, — de ce sentiment par lequel Weill, l’ingrat, est encore tout ce qu’il est quand il a raison contre l’immoralité de ce temps !

957. (1861) Les œuvres et les hommes. Les historiens politiques et littéraires. II. « XVII. Mémoires du duc de Luynes, publiés par MM. Dussieux et Soulier » pp. 355-368

Rappelez-vous Stendhal et sa joie cruelle quand parut la première édition de ce Dangeau, qu’on a complété depuis, et dont on nous donnera tout.

958. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Armand Carrel » pp. 15-29

Ils l’avaient si bien deviné, que, dans sa réponse à leurs attaques, on sent· la joie d’un reproche qui, pour lui, n’était pas une injure, et qui avait caressé, dans le secret de son âme, sa despotique vanité.

959. (1887) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (deuxième série). IX « M. Matter. Swedenborg » pp. 265-280

Rappelez-vous sainte Brigitte et sa conception de l’enfer, sainte Thérèse et sa conception des joies célestes !

960. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Guizot »

Faure, qu’il prouve péremptoirement, dans une excellente page, malgré Bossuet, Daunou et Guizot, son protecteur, que la Pragmatique sanction, dans laquelle les philosophes et les gallicans avaient vu avec tant, de joie une opposition au Saint-Siège, n’est qu’un cancan et un préjugé historique, il est vrai que Guizot n’est point de cet avis ; il résiste à l’opinion justifiée de son lauréat.

961. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Maurice de Guérin »

Nous le répétons et avec joie, il y a plus que ces deux volumes en Guérin, et il y a surtout une biographie intellectuelle et intime à faire de ce poète qui surgit maintenant, l’étoile au front, dans la constellation des poètes de son siècle.

962. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

Mais moi, par exemple, qui n’ai point de reconnaissance à garder envers la mémoire de Mme de Girardin, moi qui n’ai pas été reçu chez elle et qui n’ai pas bu dans les verres à champagne de ses soupers cette décoction de lotus qui fait oublier la Critique, j’oserai très bien écrire qu’en somme Mme de Girardin, cette Philaminte, mais sans le bourgeois, le cuistre et le grammatical de la Philaminte de Molière, Mme de Girardin, l’auteur des Deux amours, du Lorgnon, de La Canne de M. de Balzac, et dont les deux meilleures chosettes, La Joie fait peur et Le Chapeau d’un horloger, sont des comédies de paravent, ne fut guère qu’un talent de salon qui ne s’élevait pas beaucoup plus haut que les corniches.

963. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Il ôte aux êtres bas d’esprit, dont le monde est plein, cette joie de pouvoir dire que la vie des poètes les plus éclatants n’est que leur poésie à la renverse, et qu’avec leurs ailes, — leurs ailes de Chimères ! 

964. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Malot et M. Erckmann-Chatrian » pp. 253-266

… Nous l’aurions préféré, nous l’aurions constaté avec joie.

965. (1905) Promenades philosophiques. Première série

Une douleur continue d’ailleurs, ni une joie continue ne seraient perçues par la conscience. […] Il n’est pas de grand écrivain sans une grande sensibilité ; capables de joies très vives, ils le sont aussi de peines excessives. Or, la peine, qui est dépressive, laisse dans la vie des traces plus profondes que la joie. […] C’était un pessimiste d’instinct et de physiologie : la joie en fit un amoureux, et ses dernières années ne furent qu’une longue ivresse. […] Avec cela une grande ingénuité, beaucoup de candeur, beaucoup de joie.

966. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

Le fait est qu’elle pleura de joie : la liberté triomphait ! […] De tout temps, on s’était retourné dans les rues sur son passage : son accoutrement faisait la joie des badauds. […] Pour goûter la joie de blasphémer, il faut croire en Dieu. […] Donc, il s’en donne à cœur joie, exaltant ceux-ci, éreintant ceux-là, frappant à tort et à travers et criant comme un sourd. […] Il ne connaît que la passion et ses cris, ardeurs et lassitudes, enthousiasmes et découragements, joies, tristesses, emportements et blasphèmes.

967. (1890) Le réalisme et le naturalisme dans la littérature et dans l’art pp. -399

On y voit presque toujours, à travers le hérissement des lances, les crinières qui flottent, les chevaux qui foulent les morts, les cuirasses bossuées, les cervelles qui jaillissent, les bras qui tombent sur l’herbe, tranchés ; les cœurs n’y battent guère que de la joie des combats, de cette joie qui sonne, bruyante, avec une sorte de mâle allégresse, dans le sirvente où Bertrand de Born préfère au plaisir de voir venir « le doux temps de printemps », ou d’ouïr « la réjouissance des oiseaux qui font retentir leur chaut par bocage », celui de voir « errer chevaux démontés par la forêt », et « tomber dans les fossés petits et grands sur l’herbe », ou d’entendre râler les mourants « qui par les flancs ont les tronçons outre-passés35 ». […] La joie anime presque toutes ces laideurs, ces disgrâces physiques, ces grimaces, ces difformités, ces vulgarités plates que prodigue un art indifférent à la beauté. […] Car la douleur est bien voisine de la joie : elle n’en est séparée que par cet état d’âme réfléchi et sérieux du philosophe de Rembrandt qui songe, heureux si ses méditations ne le conduisent pas à la mélancolie et même à la vraie tristesse. […] Ses héros restent ce que leur tempérament réduit à lui-même pouvait les faire, incapables de se corriger, de se conduire, de se contraindre, tout entiers à la joie ou à la peine de l’instant, enflés par l’une, écrasés par l’autre, sans aucune force de résistance. […] « Il n’y a qu’un farceur qui ne voie pas que le rire et le pleurer, ces deux émotions de l’âme, ont dans le fond la même origine, qu’elles se touchent, qu’elles se fondent ensemble, qu’elles ne sont ni un signe absolu de joie, ni un signe absolu de tristesse. »« Poètes, dit-il ailleurs, qu’avez-vous fait ?

968. (1886) Le roman russe pp. -351

À ces dernières, le christianisme offrit l’ascétisme ; le bouddhisme leur ménagea les joies de l’anéantissement, le nirvâna. […] Ainsi la joie, la belle visiteuse inconstante, s’envole loin de nous. […] On avait cessé de regarder dans ce puissant cerveau, depuis longtemps vide d’images et de joies. […] Loukéria raconte son malheur, comment le mal inconnu la saisit après une chute qu’elle fit, la nuit, en allant écouter les rossignols ; comment toutes les fonctions et toutes les joies de la vie l’ont quittée l’une après l’autre. […] Ce qui fait la joie de notre cœur, c’est de bercer un rêve tout le long de la jeunesse, et non de le voir réalisé par les vieux ans.

969. (1894) La bataille littéraire. Sixième série (1891-1892) pp. 1-368

Voici, en quelques mots, l’analyse du livre : Un homme, le poète, veut connaître Dieu, le voir, savoir enfin quel est le but de sa vie, la raison de toutes choses, pourquoi les joies, pourquoi les douleurs. […] Mais quand un invité complaisant lui eut révélé, a lui aussi, le secret de cette joie, loin de le partager, ce qui eût été spirituel, il se mit dans une colère épouvantable. […] Demain, cette nuit peut-être, ce sera vous plein de santé, vous orgueilleux de vos forces, vous si fier de votre intelligence, vous dont la jeunesse est imprégnée de joie, ce sera vous que tranchera l’inexorable faux. […] Les idées sont également arrêtées sur son image ; on le veut éclatant de rire, montrant des crocs aigus, l’œil effronté, la joue rebondie supportée par un triple menton ; un peu comme ces moines qui font la joie des amateurs d’estampes à bon marché. […] Elle éprouvait une joie intime à songer qu’elle souffrait tout cela pour celui qu’elle aimait, et à se dire qu’elle ne verrait jamais d’autre homme que lui.

970. (1881) Études sur la littérature française moderne et contemporaine

Mme Du Barry en riait à cœur joie ; elle faisait jouer chez elle des proverbes où l’on mettait en scène la confrontation de Mme Goëzman et de Beaumarchais. […] si vous avez quelque pitiés, si vous avez jamais porté secours aux malheureux près de la mort, jetez les yeux sur moi, et si j’ai mené une vie honnête, éloignez de moi cette peste, ce poison qui a pénétré dans mes veines, engourdi mes membres et chassé à jamais toute joie de mon cœur. […] Clytemnestre, dans Eschyle, salue Agamemnon par un long discours qui est une vraie scène de comédie ; elle bavarde comme fait une femme et comme fait une menteuse, accumulant, pour prouver sa joie et sa tendresse, les protestations d’amour les plus hyperboliques jusqu’à ce que le souffle lui manque et qu’Agamemnon lui dise avec une mordante ironie : « Fille de Léda, tu m’as fait un discours… long comme mon absence !  […] Ce qui manque à la poésie contemporaine, moins qu’au temps de la bohème et de Murger, mais toujours beaucoup trop, c’est un fond de joie et de bonne santé. […] Si en furent faites les noces à bien grande joie.

971. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

René n’est donc point un homme aigri comme Werther ; il a peu souffert, il cherche à souffrir ; son imagination seule l’a jeté hors des routes battues ; sa vanité n’est point vindicative, elle ne hait point, et l’on sent qu’il garde en lui de quoi reprendre aisément aux jouissances de la vie usuelle et même aux petites joies, aux petites émotions qu’elle prodigue. […] Chez George Sand, Amédée Achard, Alexandre Weill, l’idylle reste idéale : ce qui y domine c’est l’âme humaine avec ses combats, ses douleurs et ses joies, et la description réaliste ne sert que de cadre au tableau. […] Soit que Juin ait verdi mon seuil, ou que Novembre Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre           Les chaises se toucher, Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. […] Les principales pièces de Bouchardy, telles que le Sonneur de Saint-Paul, Lazare le Pâtre, Jean le Cocher ont fait la joie des parisiens et la fortune des théâtres de l’Ambigu, de la Gaîté ou de la Porte Saint-Martin. […] Dans la seconde, rajeuni par Méphistophélès, plein d’une sève juvénile que le malin esprit lui a communiquée en échange de son âme, Faust se jette tête baissée et cœur béant dans le tourbillon de la vie ; mais au fond, on sent que sa joie n’est pas celle d’une âme naïve.

972. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

De la joie évidente d’être un grand poète, tels paysages féeriques, d’adorables amours esquissées et la plus haute ambition (arrivée) de style : tel est le résumé que nous croyons pouvoir donner de l’ouvrage ci-après. […] jusqu’à « flétrir » ce Décadent d’Adoré, ce symboliste de Flou, ce roman de Pette, le tout à la grande joie de Floupette et de ses « victimes ». […] quelle joie délirante et quel bonheur véritable éclataient dans tous les yeux ! […] Avec raison Roger Marx célèbre l’aspect « tout de charme et de joie » du Champ-de-Mars et de l’Esplanade des Invalides pendant le semestre du centenaire. […] Admirons qu’en ces dernières années d’un siècle qui en vaut bien un autre, mais qui passe pour ce qu’on appelle pratique à l’excès, prosaïque en un mot, étonnons-nous, non sans joie, que le nombre et non seulement le nombre, parbleu !

973. (1813) Réflexions sur le suicide

. — D’abord le régulateur, qui détermine le résultat de cette balance, est tout entier en nous-mêmes : le même genre de vie, qui réduit l’un au désespoir, comblerait de joie l’homme placé dans une Sphère d’espérances moins élevée. […] Asham m’annonça que la Reine me permettait de respirer l’air dans le jardin de ma prison, et je ne puis exprimer la joie que j’en ressentis, elle fut telle que notre pauvre ami n’eut pas d’abord le courage de la troubler. […] J’ai refusé cet instant dans lequel la joie et le désespoir se confondraient de trop près.

974. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

« Tu es le seul qui puisses m’attrister, qui puisses me consoler, qui puisses me donner de la joie… Je serais plus heureuse et plus orgueilleuse d’être appelée ta concubine que l’épouse de l’empereur… Jamais, Dieu le sait, je n’ai rien souhaité en toi que toi-même. […] Il voyait et aimait la campagne jusque dans ses plus minces détails, non par grimace, comme Saint-Lambert, son imitateur ; il en faisait sa joie, son divertissement, son occupation habituelle, jardinier de cœur, ravi de voir venir le printemps, heureux de pouvoir enclore un champ de plus dans son jardin. […] Comme lui, il exaltait l’amour profond, la tendresse conjugale, « l’union des âmes, la parfaite estime animée par le désir » ; l’affection paternelle et toutes les joies domestiques.

975. (1863) Cours familier de littérature. XVI « XCIIIe entretien. Vie du Tasse (3e partie) » pp. 129-224

Ses lettres du commencement de novembre débordent de joie et de félicitations qu’il s’adresse à lui-même, pour avoir accompli son projet de venir chercher la santé, le repos, la gloire à Rome. […] Au son des paroles sacrées qu’il prononce, Clorinde se ranime ; elle sourit, une joie calme se peint sur son front et y éclaircit les ombres de la mort. […] La joie du poète peut à peine se dépeindre ; le brevet de cette pension lui a été apporté par monsignor Paolini.

976. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

L’ascète tressaille de joie de ne plus se sentir lié aux choses, aux hommes, aux événements, de ne rien voir que d’en haut ; et le fond humain revit dans cet orgueil épuré. « Celui qui ne désire point de plaire aux hommes et qui ne craint point de leur déplaire jouira d’une grande paix. […] Entre les ouvrages écrits, envisagés comme des faits dont il faut chercher la loi de succession, la grande joie de M.  […] Né pour la guerre  et pour la guerre d’autrefois, celle qui était vraiment une profession et où la bravoure individuelle avait souvent le premier rôle  il eut une joie frénétique de vivre, commune chez ceux dont le métier est de donner la mort et de la mépriser.

977. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIVe entretien. Épopée. Homère. — L’Odyssée » pp. 445-524

VIII La tonte des brebis, le lavage des agneaux dans le bassin d’eau courante ; la dernière gerbe qui arrivait dans l’aire sur le dernier char de la moisson, festonné de bleuets, de pavots, de guirlandes de chêne ; la dernière gerbe battue, dont on apportait le grain dans une écuelle au maître du château pour la répandre sous ses pas et pour qu’il remplît à son tour l’écuelle vide de petites monnaies pour les batteurs ; la visite des étables, où les bœufs, les vaches, les taureaux, liés aux mangeoires par de grosses cordes, étalaient leurs flancs luisants et leurs litières dorées, témoignages des soins et de la propreté des bouviers ; les écuries des chevaux de trait, tapissées de harnais aux boucles de cuivre aussi éclatantes que l’or, le bruit de leurs mâchoires qui moulaient l’orge, la fève ou l’avoine entre leurs dents, délicieuse musique des râteliers bien garnis aux heures où le laboureur détèle trois fois par jour ses attelages ; les mugissements lointains des bœufs de labour répercutés d’une colline à l’autre, le matin avant que le soleil se lève ; les cris intermittents de l’enfant qui les chatouille de la pointe de l’aiguillon ; les claquements du fouet du charretier qui revient à vide de la ville où il a déchargé ses sacs de blé ; le roucoulement perpétuel des pigeons sur le toit du colombier ou sur la paille des basses-cours, ou ils disputent l’épi mal vidé aux poules ou aux passereaux ; les fêtes champêtres au château, fêtes qui marquaient pour les serviteurs et pour les mercenaires des hameaux voisins la fin de chaque travail essentiel de l’année ; les danses dans la grande salle délabrée quand la pluie ou le froid s’opposait aux danses sur les pelouses des parterres ; les préférences naissantes, les inclinations devinées, avouées, combattues, ajournées, triomphantes enfin entre les jeunes serviteurs de la ferme et les jeunes servantes de la maison ; les aveux, les fiançailles, les noces, les joies des épousées devenant la joie et l’entretien de toute la tribu ; enfin ces repos et ces silences complets des dimanches d’été succédant aux bruits de la semaine, silences délassants pendant lesquels on n’entendait plus autour du château et jusqu’au fond des bois que le bourdonnement des abeilles sur le sainfoin autour des ruches et le ruminement assoupissant des bœufs couchés sur les grasses litières dans les étables ; toutes ces scènes de la vie privée, quoique vulgaire, rurale, domestique, n’étaient-elles pas aussi riches de véritable poésie épique ou descriptive que les scènes de la vie publique dans l’Iliade, que les tentes des héros, les conseils des chefs, les champs de bataille d’Ilion ? […] C’est par de tels soins que vous acquerrez une bonne renommée parmi les hommes ; votre père et votre mère s’en glorifieront avec joie.

978. (1932) Les deux sources de la morale et de la religion « Remarques finales. Mécanique et mystique »

Le plaisir serait éclipsé par la joie. Joie serait en effet la simplicité de vie que propagerait dans le monde une intuition mystique diffusée, joie encore celle qui suivrait automatiquement une vision d’au-delà dans une expérience scientifique élargie.

979. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

Quelques critiques ont dressé, avec une joie féroce, la liste des auteurs auxquels il a emprunté, souvent mot à mot, de nombreux et longs fragments ; voici cette liste, forcément incomplète, et dont j’exclus les Italiens : Baudelaire, Maupassant, Flaubert, Zola, Paul Alexis, Jean Lorrain, Verlaine, Musset, Coppée, Péladan, Banville, Maeterlinck, Mendès, Gautier, Mauclair, Verhaeren, Schwob, Amiel, Hugo, Barrès — Poë, Shelley, Wilde, Mary Robinson, Swinburne — Hauptmann, Nietzsche — Dostoïewski, Tolstoï, Kovalenko — Ibsen — et enfin la Bible47 ! […] Comme on pouvait s’y attendre, il y prenait le parti des vierges folles ; repoussées par l’Époux, elles marchent en chantant au-devant du soleil, de la joie. […] Ce jugement paraîtra sévère ; j’ai dit ailleurs ce que le drame moderne a de bon et de grand à nos yeux ; je dirai plus loin quelle est sa conquête durable, comparé à la tragédie du xviie  siècle ; et j’ajoute que, à Paris, mes soirées se passent presque toutes au théâtre, dans une joie toujours nouvelle ; mais ici je me suis placé au point de vue de la technique, des conventions ; il fallait protester contre certains préjugés ou certaines illusions, et protester surtout contre la louange à jet continu d’une critique dramatique bien dégénérée depuis la mort de Francisque Sarcey et la retraite de Jules Lemaître.

980. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

Ce serait de trouver un amoureux d’art, plein de goût et de discrétion, n’ayant en conséquence qu’une vague ressemblance avec feu Chauchard ; il adresserait, sous le voile de l’anonymat, un chèque copieux au littérateur, dénué de millions et de relations, qui se serait contenté d’écrire un beau livre, pour sa joie personnelle, et qui n’aurait employé aucuns moyens louches et malpropres afin de décrocher a timbale d’argent doré. […] Mais ces mutations sont la vie du monde et elles offrent d’agréables joies spirituelles à notre observation.

981. (1841) Matinées littéraires pp. 3-32

Quand ils reçoivent l’instruction parmi des contes faits à plaisir, ils sont, par manière de dire, ravis d’aise et de joie. » Pénétré de cette vérité, nous avons mis tous nos soins à nous dépouiller de la gravité des écoles ; et, sans prétendre à vous ravir d’aise et de joie, comme le veut le philosophe de Chéronée, notre ambition sera satisfaite si nous parvenons à vous inspirer quelque intérêt pour nos études, et quelque bienveillance pour nous-même.

982. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Conclusion »

Rayons et Ombres, ce titre d’un de ses recueils, sera sa devise, si on l’entend non seulement de ces alternatives de tristesse et de joie, de doute et de croyance, d’espoirs et de découragements, qui de l’âme du poète se communiquent à la nôtre, mais de ses beautés qui resplendissent comme des rayons, et de ses défauts qui pèsent sur l’esprit comme des ombres134. […] Il a l’imagination, par laquelle l’historien se fait le témoin de la vie des aïeux, la sensibilité par laquelle il prend sa part de leurs joies et de leurs peines, le style qui seul préserve les ouvrages d’histoire de la fortune passagère des romans.

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