On n’en tolère pas d’autre, on n’en imagine pas d’autre, et si, dans ce cercle fermé, un étranger parvient à s’introduire, c’est à la condition d’employer l’idiome oratoire que la raison raisonnante impose à tous ses hôtes, Grecs, Anglais, barbares, paysans et sauvages, si différents qu’ils soient entre eux, et si différents qu’ils soient d’elle-même.
« Car, disait Longin traduit par Boileau, lorsqu’en un grand nombre de personnes différentes de profession et d’âge, et qui n’ont aucun rapport ni d’humeurs ni d’inclinations, tout le monde vient à être frappé également de quelque endroit d’un discours, ce jugement et cette approbation uniforme de tant d’esprits, si discordants d’ailleurs, est une preuve certaine qu’il y a là du merveilleux et du grand. » Quand à la diversité des âges, des humeurs et des professions s’ajoute celle des races, des époques et des mœurs, l’uniformité d’approbation sera une marque bien plus certaine et plus indubitable encore de l’excellence des ouvrages. […] Mais qu’est-ce que cette beauté même, sur laquelle se fait l’accord de tant d’hommes si différents d’ailleurs ?
Quand son portefeuille a été assez rempli, l’auteur a classé ses notes sous différents titres, trouvés après coup. […] Cette Lettre à l’Académie est, après l’Art poétique, le plus important ouvrage que la critique nous présente ; avec elle, nous sommes à la fois tout près et très loin de Boileau : les résultats sont identiques, mais la méthode et l’esprit différent.
Cette puissance, le poète l’a sans doute appliquée, dans le cours de sa vie, à des sujets différents et même à des idées contraires. […] Or, cette idée, Hugo l’exprime dans un couplet de quarante et un vers, par trente-cinq images différentes, toutes belles, toutes souverainement expressives.
Un critique, différent pour chaque rubrique, donnerait des analyses sérieuses des livres qui lui paraissent les plus importants, et remettrait à un critique qui lui serait adjoint, et qu’il aurait choisi, le reste des livres concernant cette rubrique et dont ce lieutenant donnerait un bref compte rendu. […] Il y a différentes manières d’exercer la critique littéraire, et chacune a ses avantages.
Je ne dirai rien de quelques poèmes, tels que les Frères bandits, Mazepa, le Cavalier de bronze, la Fontaine de Bakhtchisaraï, ayant hâte d’arriver au plus important des ouvrages de Pouchkine, à celui qui seul pourrait donner une idée complète de son génie et en montrer les différentes transformations. […] Les derniers sont d’un caractère tout différent, et on dirait que le railleur, le sceptique impitoyable, a fait place à une âme tendre et passionnée.
ces mois passés à prendre son élan, pour ne jamais sauter. » Il s’engage pourtant, vaille que vaille, mais, tandis que le flirt se poursuit, il s’aperçoit de l’accord impossible et que tous deux chantent le même air sur un ton différent. […] « Nous ne nous aimons pas, pense Jean de Tinan, mais serait-ce si différent si nous nous aimions ?
Ma conviction est qu’on arrivera, dans les sciences morales, à des résultats tout aussi définitifs, bien que formulés autrement et acquis par des procédés différents. […] Reid) Plus de vigueur d’esprit montre bientôt le peu de fondement de cette nouvelle tentative ; on s’attaque à l’instrument même : de là un grand, terrible, sublime scepticisme (Kant, Jouffroy, Pascal) Enfin, la vue complète de l’esprit humain, la considération de l’humanité aspirant au vrai et s’enrichissant indéfiniment par l’élimination de l’erreur, amène le dogmatisme critique, qui ne redoute plus le scepticisme, car il l’a traversé, il sait ce qu’il vaut, et, bien différent du dogmatisme des premiers âges, qui n’avait pas entrevu les motifs du doute, il est assez fort pour vivre face à face avec son ennemi.
C’est sur la foi de ceux qu’on suppose plus instruits, plus éclairés, qu’on se forme les différentes idées des choses ; celui qui croit savoir moins qu’un autre, quelque pénétrant qu’il soit d’ailleurs, s’en rapporte volontiers à des lumieres qu’il juge supérieures ; & c’est sur cette adhésion aux idées d’autrui, que se sont établies les différentes persuasions qui ont donné cours à tous les systêmes adoptés depuis le commencement du monde.
Un autre jour, une partie toute différente. […] Gavarni ne dîne-t-il pas dans ce moment à la Poissonnerie anglaise, absolument parce que le maître du restaurant lui révèle les différents trucs avec lesquels les filous volent dans les cafés.
Peut-être le parfait symbolisme est-il après tout celui qui se prête à mille interprétations différentes. […] L’oreille des noirs ne perçoit pas, semble-t-il, les sons de la même façon que la nôtre, sinon, il faudrait conclure qu’ils interprètent leurs perceptions d’une manière très différente de nous.
Pour nommer les choses, et même les plus augustes, l’homme a deux mots différents, qui correspondent aux deux partis qu’en toute occasion il peut prendre et qui attestent sa liberté. […] Ni la longue absence, ni les années, ni le monde, ces trois morts sous des aspects différents, ne purent l’effacer.
Ils ont beau dire qu’ils sont les mêmes et trouver, à le croire, une grande satisfaction, nous voyons bien que beaucoup d’entre eux sont à la fois pareils et différents, comme un arbre dans une saison nouvelle15. […] Beaucoup de socialistes sont à la fois pareils et différents… Enfant du Paris ouvrier, le fusilier marin Luc Platt est socialiste.
J’ai cité ces différents thèmes empruntés au même roman : le repentir du criminel, la guerre, l’enfant, parce qu’ils sont des thèmes universels, d’une grandeur simple, qui caractérisent l’œuvre de Hugo. […] Et ceci révèle l’amour spécial et caractéristique qui dort au fond de la plupart d’entre nous. » En France, et sous des formes très différentes, j’ai retrouvé l’expression de la même idée.
Puis, à supposer que cet entourage « dure », rien ne prouve rigoureusement que nous retrouvions la même durée quand nous changeons d’entourage : des durées différentes, je veux dire diversement rythmées, pourraient coexister. […] Quand nous sommes assis au bord d’une rivière, l’écoulement de l’eau, le glissement d’un bateau ou le vol d’un oiseau, le murmure ininterrompu de notre vie profonde sont pour nous trois choses différentes ou une seule, à volonté.
Ce discours vous déplaira fort, Et je confesse que j’ai tort De parler du soin de ma vie À celui qui n’eut d’autre envie Que de chercher partout la mort… Mais vous et moi, c’est bien différent, continuait agréablement Voltaire : si, en l’une de vos belles journées, un coup de canon vous avait envoyé chez Pluton, vous étiez sûr d’avoir toutes les consolations magnifiques qu’on décerne aux fameux capitaines : service solennel, oraison funèbre, et Saint-Denis peut-être au bout : Mais si quelque jour, moi chétif, J’allais passer le noir esquif, Je n’aurais qu’une vile bière ; Deux prêtres s’en iraient gaiement Porter ma figure légère Et la loger mesquinement Dans un recoin du cimetière.
Vers ce même temps, et non plus dans l’ordre de l’action, mais dans celui du sentiment, de la méditation et du rêve, il y avait deux génies, alors naissants, et longuement depuis combattus et refoulés, admirateurs à la fois et adversaires de ce développement gigantesque qu’ils avaient sous les yeux ; sentant aussi en eux l’infini, mais par des aspects tout différents du premier, le sentant dans la poésie, dans l’histoire, dans les beautés des arts ou de la nature, dans le culte ressuscité du passé, dans les aspirations sympathiques vers l’avenir ; nobles et vagues puissances, lumineux précurseurs, représentants des idées, des enthousiasmes, des réminiscences illusoires ou des espérances prophétiques qui devaient triompher de l’Empire et régner durant les quinze années qui succédèrent ; il y avait Corinne et René, Mais, vers ce temps, il y eut aussi, sans qu’on le sût, ni durant tout l’Empire, ni durant les quinze années suivantes, il y eut un autre type, non moins profond, non moins admirable et sacré, de la sensation de l’infini en nous, de l’infinienvisagé et senti hors de l’action, hors de l’histoire, hors des religions du passé ou des vues progressives, de l’infini en lui-même face à face avec nous-même.
Bien différent du commun des historiens, il expose avec autant d’intelligence que de clarté toutes les opérations de finances et de guerre.
Le charmant récit où Voltaire nous peint les différentes destinées de Jeannot et de Colin est le modèle accompli de ce genre de moralité : tout est combiné pour l’instruction que veut donner l’auteur ; c’est le procédé même de l’apologue, un conseil donné par l’exemple des personnages qu’on invente : mais ici plus rien de merveilleux ; tout est vraisemblable, c’est la nature même et la vie.
Et les personnages, se figurait-on, vivraient d’une vie différente de celle des autres hommes : leur extase dissiperait nos pauvres, mais si passionnantes psychologies ; et même au théâtre on rêvait un poème brûlant où éclaterait seul le génie du poète des Villes tentaculaires reprenant ses lointaines évocations de Moines… On se trompait.
Les vérités diverses sont de plans différents et ne se choquent point.
La nouveauté de leur cas ne fait pas leur mérite, car être postérieur de dix ans suffit à inspirer une manière différente, pour peu qu’on soit intelligent.
Des chroniques insérées çà et là, dans les feuilles publiques, des pièces représentées dans différents théâtres, ont soulevé autour de son nom une certaine agitation.
On s’explique de la sorte comment le caractère des personnages appelés « frères du Seigneur », de Jacques par exemple, est si différent de celui des vrais frères de Jésus, tel qu’on le voit se dessiner dans Jean, VII, 3 et suiv.
Non-seulement sa religion, ce jour-là, fut la bonne religion de l’humanité, ce fut la religion absolue ; et si d’autres planètes ont des habitants doués de raison et de moralité, leur religion ne peut être différente de celle que Jésus a proclamée près du puits de Jacob.
Il faut recourir aux procédés des classifications naturelles : rapprocher, comparer les œuvres littéraires nées à différents moments ; constater les caractères principaux qu’elles présentent ; noter à quelle date apparaissent ceux-ci et disparaissent ceux-là.
Cette aïeule vit longtemps, traverse des époques très différentes et se confie dans le style de chacune de ces époques, déclamatoire et humanitaire aujourd’hui, rieuse et nonchalante hier.
Ces clartés errantes, Par qui sont nos destins et nos mœurs différentes.
Le livre de Rome et la Judée n’est pas le livre des Césars, repris dans une gamme différente, et cependant c’est toujours le livre des Césars !