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962. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Huet, évêque d’Avranches, par M. Christian Bartholmèss. (1850.) » pp. 163-186

On sait que lorsque Huet fut nommé à l’évêché d’Avranches, et pendant les huit ou neuf années qu’il remplit les fonctions épiscopales si peu d’accord avec son amour opiniâtre pour l’étude, il passait bien des heures dans son cabinet, et quand on venait le demander pour affaire, on répondait : Monseigneur étudie, ce qui faisait dire aux gens d’Avranches, pleins d’ailleurs de respect pour lui : « Nous prierons le roi de nous donner un évêque qui ait fini ses études. » C’est cette idée de savant toujours absorbé et rêveur, tel qu’on se le figure communément, qui se sera répandue dans le peuple et qui aura donné lieu à ce dicton : T’es tout évêque d’Avranches. […] À cette époque, d’ailleurs, Huet n’était qu’un homme du monde, le plus savant des jeunes gentilshommes normands, mais pas autre chose. […] Huet, héritier et continuateur du xvie  siècle et de la Renaissance, se contentant d’y joindre la politesse du grand règne, ne participe d’ailleurs que le moins possible à ces impulsions propres à son moment ; il n’a pas du tout l’air, en vérité, de se ressentir de ces avènements signalés.

963. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Chansons de Béranger. (Édition nouvelle.) » pp. 286-308

J’y verrais le texte de tout un commentaire moral à l’adresse de ceux qui se font une idole de la popularité, et qui s’en montrent les grands prêtres obéissants, fussent-ils d’ailleurs les plus honnêtes gens du monde, et s’appelassent-ils Béranger ou La Fayette : « Ainsi, leur dirait-on, vous poussez sans cesse à ce dont vous ne voulez pas en définitive, ou à ce que vous ne voulez que très peu. » « Le peuple, c’est ma muse », a dit Béranger. […] Mais Béranger vieilli, et voyant d’ailleurs à l’œuvre des poètes de conversion nouvelle, aura pensé qu’il était de trop dans l’arène ; il a eu la migraine et s’est dégoûté. […] Je trouve dans une lettre familière le récit d’une visite chez Béranger, qui exprimera ce que j’ai à dire de lui, plus au vif que je ne le pourrais en termes généraux, et qui ne renferme rien d’ailleurs que d’honorable et d’adouci : Mai 1846. — J’ai revu Béranger, que je n’avais pas rencontré depuis des années, écrivait le visiteur ; c’est Lamennais qui m’avait fort engagé à l’aller revoir.

964. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Biographie de Camille Desmoulins, par M. Éd. Fleury. (1850.) » pp. 98-122

Mon point de vue d’ailleurs est restreint, et, sans fuir ce qui me semble à dire en politique, je me bornerai le plus possible à ce qui est de la langue et du goût. […] Quant aux phrases que je cite des anciens écrivains, persuadé du grand sens de cette devise de la Communauté des savetiers : Nihil sub sole novum, Rien de nouveau sous le soleil, plagiat pour plagiat, j’ai cru qu’autant valait être l’écho d’Homère, de Cicéron et de Plutarque, que de l’être des clubs et des cafés, que d’ailleurs j’estime beaucoup. […] L’auteur qui, dans son titre de Révolutions de Brabant, fait allusion à la révolution qui se tentait alors dans les provinces belges, s’occupe d’ailleurs de tout ce qui peut piquer la curiosité en France : Tous les livres, dit-il dans son prospectus, depuis l’in-folio jusqu’au pamphlet ; tous les théâtres, depuis Charles IX jusqu’à Polichinelle ; tous les corps, depuis les parlements jusqu’aux confréries ; tous les citoyens, depuis le président de l’Assemblée nationale, représentant du pouvoir législatif, jusqu’à M. 

965. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Correspondance entre Mirabeau et le comte de La Marck (1789-1791), recueillie, mise en ordre et publiée par M. Ad. de Bacourt, ancien ambassadeur. » pp. 97-120

Car, ne l’oublions pas, l’objet constant de Mirabeau, dans ses notes et correspondances avec la Cour, de quelque date qu’elles soient, et quelles qu’en paraissent d’ailleurs les variantes de ton, son but fixe est de concilier la liberté nationale et la monarchie, de chercher à former la coalition entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, sans laquelle un empire tel que la France ne peut durer. […] Il se montre désireux d’ailleurs, en toute occasion, de diminuer l’influence de Paris et sa prédominance sur les provinces. […] Le lendemain de ses saillies parfois incendiaires et de ce qu’on a appelé ses hémorragies d’orateur, Mirabeau avait fort à réparer et à s’excuser du côté de la Cour, et il ne parvenait pas à s’y acquérir une confiance qu’on ne lui eût d’ailleurs jamais accordée qu’à demi.

966. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Voltaire et le président de Brosses, ou Une intrigue académique au XVIIIe siècle. » pp. 105-126

Et c’est toujours en homme lésé et dupé, en homme généreux et désintéressé, ne visant qu’au bien d’autrui et ne marchandant pas d’ailleurs son plaisir, que Voltaire fait des siennes dans cette terre de Tourney, et qu’il se passe tous ses dégâts et toutes ses lésines : Je mets mon plaisir à rendre fertile un pays qui ne l’était guère, et je croirai, en mourant, n’avoir point de reproches à me faire de l’emploi de ma fortune… Je continue très certainement à faire le bien de la terre en agrandissant les prés aux dépens de quelques arbres… J’ai tout lieu de me flatter que vous ne me troublerez pas dans les services que je vous rends, à vous et votre famille. […] C’est vous-même qui empoisonnez une vie si bien faite d’ailleurs pour être heureuse. […] Je lui ai d’ailleurs envoyé une consultation de neuf avocats, qui tous concluaient que je pouvais l’arguer de dol à son propre parlement (faux).

967. (1865) Causeries du lundi. Tome VII (3e éd.) « Volney. Étude sur sa vie et sur ses œuvres, par M. Eugène Berger. 1852. — II. (Fin.) » pp. 411-433

D’ailleurs, il n’a aucun goût sensible pour les écrivains éloquents ou les poètes ; il cite une fois, sur « la crainte qui serait la cause première des religions (Primus in orbe Deos, etc.) », un mot de Pétrone ou de Stace, qu’il attribue par mégarde à Lucrèce : jamais il ne lui arrive de citer Virgile, Horace, un vers d’Homère, ce qui fait la douceur habituelle de ceux qui ont pratiqué ces sentiers de l’Antiquité ; il ne fleurit jamais son chemin d’un souvenir : avec des connaissances si approfondies et si particulières, il n’a pas plus la religion de la Grèce que celle de Sion. […] Parlant des auteurs de mémoires personnels, il a un morceau très vif contre Jean-Jacques Rousseau et Les Confessions, qu’il estime un livre dangereux et funeste : S’il existait, s’écrie-t-il, un livre où un homme regardé comme vertueux, et presque érigé en patron de secte, se fût peint comme très malheureux ; si cet homme, confessant sa vie, citait de lui un grand nombre de traits d’avilissement, d’infidélité, d’ingratitude ; s’il nous donnait de lui l’idée d’un caractère chagrin, orgueilleux, jaloux ; si, non content de révéler ses fautes qui lui appartiennent, il révélait celles d’autrui qui ne lui appartiennent pas ; si cet homme, doué d’ailleurs de talent comme orateur et comme écrivain, avait acquis une autorité comme philosophe ; s’il n’avait usé de l’un et de l’autre que pour prêcher l’ignorance et ramener l’homme à l’état de brute, et si une secte renouvelée d’Omar ou du Vieux de la Montagne se fût saisie de son nom pour appuyer son nouveau Coran et jeter un manteau de vertu sur la personne du crime, peut-être serait-il difficile, dans cette trop véridique histoire, de trouver un coin d’utilité… Volney, en parlant de la sorte, obéissait à ses premières impressions contre Rousseau, prises dans le monde de d’Holbach ; il parlait aussi avec la conviction d’un homme qui venait de voir l’abus que des fanatiques avaient fait du nom et des doctrines de Rousseau pendant la Révolution, et tout récemment pendant la Terreur. […] » parole blessante, fausse en elle-même, car la France, qui voulait en effet une religion, ne voulait pas pour cela les Bourbons ; parole sans excuse d’ailleurs dans la bouche de Volney qui n’était nullement royaliste ni bourbonien.

968. (1864) William Shakespeare « Deuxième partie — Livre II. Shakespeare — Son œuvre. Les points culminants »

Ces œuvres surhumaines de l’homme sont d’ailleurs plus nombreuses qu’on ne croit, car elles remplissent l’art tout entier. […] Jupiter, d’ailleurs identique à Jéhovah (Iovi, lova), punit cette témérité : avoir voulu vivre. […] D’ailleurs il a pour lui la légende, qui est une science, elle aussi ; et, autant que l’histoire peut-être, mais à un autre point de vue, une vérité.

969. (1872) Les problèmes du XIXe siècle. La politique, la littérature, la science, la philosophie, la religion « Livre III : La science — Chapitre II : De la méthode expérimentale en physiologie »

Qu’il y ait d’ailleurs une force vitale ou qu’il n’y en ait pas, M.  […] Qu’il y ait d’ailleurs une force vitale ou qu’il n’y en ait pas, cela ne modifie en rien le résultat de ses recherches. […] Quelle que soit d’ailleurs la solution que la science puisse donner plus tard au problème de la vie, n’oublions pas qu’elle ne peut compromettre en rien l’existence du principe immatériel que nous appelons l’âme pensante, car, si la vie se distingue des forces brutes par des caractères différents, l’âme pensante se distingue de la matière par des caractères opposés.

970. (1694) Des ouvrages de l’esprit

Il y a un terme, disent les uns, dans votre ouvrage, qui est rencontré et qui peint la chose au naturel ; il y a un mot, disent les autres, qui est hasardé, et qui d’ailleurs ne signifie pas assez ce que vous voulez peut-être faire entendre ; et c’est du même trait et du même mot que tous ces gens s’expliquent ainsi, et tous sont connaisseurs et passent pour tels. […] Il est étonnant que les ouvrages de Marot, si naturels et si faciles, n’aient su faire de Ronsard, d’ailleurs plein de verve et d’enthousiasme, un plus grand poète que Ronsard et que Marot ; et, au contraire, que Belleau, Jodelle, et du Bartas, aient été sitôt suivis d’un Racan et d’un Malherbe, et que notre langue, à peine corrompue, se soit vue réparée. […] Et d’ailleurs la vérité n’y règne-t-elle pas aussi vivement par ses images que dans le comique ?

971. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXVIII. Des obstacles qui avaient retardé l’éloquence parmi nous ; de sa renaissance, de sa marche et de ses progrès. »

Lingendes fit le premier des efforts heureux pour la chercher ; et dans son oraison funèbre de Louis XIII, d’ailleurs assez médiocre, on en rencontre assez souvent des traces. […] D’ailleurs, l’étude même des anciens, et notre première admiration pour Athènes et pour Rome, dans un temps où notre goût n’était pas encore formé, purent nous égarer. […] Vaugelas, d’Ablancourt et Patru, hommes très estimables d’ailleurs, et qui n’ont pas peu contribué à régler parmi nous et à épurer le langage, en furent comme les chefs.

972. (1848) Études sur la littérature française au XIXe siècle. Tome III. Sainte-Beuve, Edgar Quinet, Michelet, etc.

Il est trop humble, d’ailleurs, comme il l’est toujours, en s’accusant de manquer de courage et de charité ; il avait de l’un et de l’autre en surabondance, et Sainte-Beuve le sentait bien. […] L’article d’ailleurs était facile à faire. […] Il ne s’agit pas ici de la science de l’amour ; et dans cette affaire, d’ailleurs, j’ai pour moi le pénitent. […] D’ailleurs, des citations particulières ne rendraient pas assez sensible à notre gré le caractère dominant des Pensées d’Août. […] C’est au fond de la conscience, du milieu des idées de devoir et d’obéissance, que naît le vrai sérieux ; celui qui vient d’ailleurs est faux.

973. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — [Note.] » pp. 444-445

D’ailleurs depuis trois ans il avait quitté Florence, et l’éloignement est toujours un puissant remède pour cette malheureuse passion.

974. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Ponchon, Raoul (1848-1937) »

Son funambulesque n’est jamais souvent satirique et parfois doux-amer comme celui de Banville, non plus que sa finesse en quoi que ce soit épicurienne, à la façon d’ailleurs exquise de Monselet.

975. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Première partie. Plan général de l’histoire d’une littérature — Chapitre II. Pourquoi il faut préférer la méthode inductive » pp. 13-14

Elles n’empêchent point, d’ailleurs, de rechercher, chemin faisant, les causes et les effets dès maintenant accessibles ; elles relèguent seulement cette recherche au second plan.

976. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 308-311

D’ailleurs, un Ecrivain impartial doit insister, avec le même zele, sur le bien & sur le mal.

977. (1912) L’art de lire « Chapitre I. Lire lentement »

La précipitation n’est d’ailleurs qu’une autre forme de la paresse.

978. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE RÉMUSAT » pp. 458-491

D’ailleurs elle a prouvé, par le courage et le calme qu’elle a montrés dans ses derniers moments, que l’exercice prolongé des facultés du cœur n’en affaiblit point l’énergie. […] Attachée d’ailleurs par affection comme par position à l’impératrice Joséphine, elle se sentait pour rôle unique de suivre sa fortune. […] Son état de souffrance la reporta vers les idées religieuses dont son enfance n’avait jamais manqué, et qui depuis n’avaient été que distraites ; elle rêva, elle pria, surtout elle médita : « La méditation, a-t-elle dit, diffère de la rêverie en ce qu’elle est l’opération volontaire d’un esprit ordonné. » Des réflexions qu’elle écrivit vers le même temps, après avoir lu celles de Mme Du Châtelet sur le Bonheur, nous la montrent bien contraire à cette morale égoïste et sèchement calculée de l’amie de Voltaire, comme d’ailleurs elle eût été peu encline à la morale purement sentimentale que de plus tendres avaient puisée dans Rousseau. […] Cette vie de province, qui n’était pas d’ailleurs sans d’assez fréquents retours, laissait à Mme de Rémusat plus de loisirs ; elle ne continuait pas moins de participer au mouvement le plus intime de Paris par la précocité de son fils, qui entrait alors dans le monde, et qui correspondait de tout avec sa mère.

979. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « De l’influence récente des littératures du nord »

Il est clair que Renan, par exemple, qui d’ailleurs connaissait peu la littérature française contemporaine, demeurait possédé par la science et le génie allemands et mettait un Goethe, ou même un Herder, au-dessus de ce qu’il y a de mieux chez nous. […] La liaison, d’ailleurs chaste, de Rosmer et de Rébecca a poussé à la folie, puis au suicide, la douce Mme Rosmer. […] Je ne suis d’ailleurs nullement persuadé que ces écrivains aient plus d’émotion que les nôtres ; et ils n’ont assurément pas plus d’idées générales. […] Je me refuse d’ailleurs à admettre qu’ils soient nécessairement, par là, moins émouvants ou d’une moins riche substance humaine.

980. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Mme Desbordes-Valmore » pp. 01-46

Et, d’ailleurs, c’était peut-être un simple « amateur », dont l’histoire littéraire n’a pas gardé le souvenir… Paix à la cendre de ce « mufle !  […] La mélancolie de Marceline, ses beaux yeux, ses cheveux éplorés, son long visage pâle, expressif et passionné, d’Espagnole des Flandres, émurent vivement le jeune « artiste » ; il connaissait d’ailleurs les vers de Marceline et lui croyait du génie. […] Lacaussade n’en donne, d’ailleurs, aucune preuve sérieuse.) […] Il s’est réjoui d’introduire, dans une discussion de pure curiosité, et dont les conclusions ne peuvent toucher qu’un mort et une morte, un document faux, mais dont la fausseté n’était d’ailleurs ni paradoxale, ni imprévue, ni, d’autre part, désobligeante à aucun degré pour ceux qu’il abusait un moment.

981. (1890) L’avenir de la science « XXIII »

La bourgeoisie d’ailleurs a eu parfois le tort de chercher à revenir aux vieux airs de la noblesse ; à quoi elle n’a nullement réussi, et par là elle s’est rendue ridicule. […] La vie brahmanique, d’ailleurs, a sur la vie cénobitique et érémitique cette supériorité qu’elle est en même temps la vie humaine, c’est-à-dire la vie de famille, et qu’elle s’allie aux soins de la vie positive, sans prêter à ceux-ci une valeur qu’ils n’ont pas ; l’ascète chrétien reçoit sa nourriture d’un corbeau céleste ; le brahmane va lui-même couper du bois à la forêt ; il doit posséder une hache et un panier pour recueillir les fruits sauvages. […] Cet élément peut s’effacer dans les faits vulgaires de l’intelligence ; mais, comme il se trouve indubitablement dans les faits de l’âme exaltée, c’est une raison pour conclure qu’il se trouve en tous ses actes ; car ce qui est à un degré est à tous les autres ; et, d’ailleurs, l’infini se manifeste bien plus énergiquement dans les faits de l’humanité primitive, dans cette vie vague et sans conscience, dans cet état spontané, dans cet enthousiasme natif, dans ces temples et ces pyramides, que dans notre âge de réflexion finie et de vue analytique. […] Ce mot d’ailleurs est loin de désigner une doctrine absolument identique.

982. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Crétineau-Joly »

Ces hommes, d’ailleurs, consommés dans la connaissance de ce qui fait la force, n’avaient pas encore jugé nécessaire d’entrouvrir les sources précieuses qu’ils possédaient seuls et qu’ils avaient tenues si longtemps fermées pour des raisons bien supérieures aux vues de l’habileté humaine. […] L’opinion publique, insurgée par les écrivains, l’avait asservi, et d’ailleurs il trouvait de la sympathie en Europe. […] Nous n’avons point autorité pour descendre dans cette profondeur qu’on appelle la conscience, ombre mystérieuse claire à l’œil de Dieu seul, et nous sommes d’ailleurs trop soumis au signe vivant d’un pouvoir divin pour agiter des questions qui le mettent en cause devant les hommes. […] D’ailleurs, il y a mieux encore : élevons-nous une bonne fois par le sentiment théologique au-dessus des jugements humains de l’histoire, et finissons par une de ces considérations profondes qui finissent tout.

983. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — II » pp. 161-173

Je n’ai pour cela qu’à profiter des documents mêmes que me fournit la publication nouvelle, en tirant un peu moins du côté de l’éloge que ne l’a dû faire naturellement l’estimable biographe (tout biographe devient aisément un apologiste ou un panégyriste), et en me tenant d’ailleurs dans les lignes exactes du récit de Napoléon, le premier des juges, ainsi que dans les termes des meilleurs témoins, auteurs de mémoires. […] Le brave La Noue, cet excellent homme de guerre du xvie  siècle, a soutenu dans ses Paradoxes militaires « qu’il est profitable à un chef de guerre d’avoir reçu une route », c’est-à-dire d’avoir, une fois dans sa vie, essuyé une déroute ou du moins un échec qui lui est une leçon ; Joubert essuya une première défaite à Corona, et cela dut lui servir : il paraît bien, d’ailleurs, qu’il avait reconnu tout d’abord, et mieux que Masséna son chef, l’importance de ce poste de Corona, qui est la clef, le point stratégique des opérations dans cette contrée du Montebaldo : Pour ce qui me regarde, dit-il, je n’osais, après ma défaite de Corona, me présenter à Bonaparte ; mais tous les volontaires avaient parlé de ma défense.

984. (1868) Nouveaux lundis. Tome X « Appendice. »

Cousin, d’ailleurs, s’accoutuma de bonne heure à ne jamais séparer de la philosophie l’histoire, et par ce côté, du moins, on a un pied solide et l’on se sauve toujours. […] C’était, d’ailleurs, prêter flanc aux méchancetés légitimistes qui devaient saisir avec délices cette occasion de se venger d’une défection ancienne et toujours sensible.

985. (1874) Premiers lundis. Tome II « Hippolyte Fortoul. Grandeur de la vie privée. »

D’ailleurs, il était paisible, confiant et bon ; il se jetait dans l’imprévu avec cette insouciance naturelle aux êtres qui ne croient pas que le mal puisse exister ; il ne se plaignait pas de la fortune, qui l’avait exposé aux chances les plus dures, et il remerciait la nature des instincts qu’elle lui avait donnés et des trésors de jouissances inconnues qu’elle avait renfermés dans son âme. […] Le jeune Steven de Travendahl, fils d’un général de Charles XII, qui a péri à Pultawa, s’est retiré dans ce pays de Hartz avec sa mère, avec sa sœur ; devenu le chef respecté des intrépides mineurs, il n’a, d’ailleurs, qu’une pensée : servir sa mère, lui obéir, consoler sa triste sœur Mina, qu’une langueur secrète dévore.

986. (1925) Méthodes de l’histoire littéraire « I. Leçon d’ouverture du Cours d’éloquence française »

J’ai d’ailleurs remarqué que cette amabilité des citations l’avait suivi dans toute sa carrière : alors qu’il était arrivé, n’ayant besoin de personne, il aimait à citer des travaux secondaires d’inconnus, de jeunes gens, sans intérêt alors assurément, par souci d’exactitude et minutie d’information. […] Il n’imagine d’ailleurs que comme il juge : le document demande sa vision, et où le document se tait, il cesse de voir.

987. (1913) Les antinomies entre l’individu et la société « Chapitre IV. L’antinomie dans l’activité volontaire » pp. 89-108

. — La plupart des hommes n’ont d’ailleurs pas eu à opérer la conversion que nous venons d’indiquer. […] D’ailleurs l’homme supérieur, s’il s’isole de son groupe, ne s’isole pas de toute société.

988. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « Une soirée chez Paul Verlaine » pp. 18-33

Il faut d’ailleurs leur rendre cette justice, qu’ils ne se départaient jamais d’une certaine tenue devant le monde. […] Peine perdue d’ailleurs.

989. (1890) L’avenir de la science « IV » p. 141

D’ailleurs, l’activité, qui, en apparence ne se propose pour but qu’une amélioration matérielle, a presque toujours une valeur intellectuelle. […] D’ailleurs, la vie actuelle est le théâtre de cette vie parfaite que le christianisme reléguait par-delà.

990. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. James Mill — Chapitre III : Sentiments et Volonté »

Pour mieux comprendre cette doctrine, supposez qu’un inconnu vous rende en passant un petit service ; il vous cause un plaisir, et l’idée de ce plaisir fait pour vous de cet inconnu un objet d’affection — affection d’ailleurs très légère, comme le plaisir causé. […] Ces associations varient d’ailleurs selon les pays, et n’ont rien d’absolu.

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