Ce livre rouge d’une police secrète faite par un homme qui s’était donné la mission redoutable de tout écrire de ce qu’il entendait dire tout haut ou tout bas dans les sociétés où on avait la bonté de le recevoir, ce livre, qui pouvait être quelque chose de grand, d’imposant, disons plus, de terrible, est tellement froid et le bavardage en est si visqueux, qu’on se demande en vain, quand on l’a lu, quel but autre que celui d’apaiser sa soif de sornettes eut des Réaux en l’écrivant ?
Prenez encore le mot de Richelieu : « Quand j’ai une fois ma résolution, je renverse tout, je fauche tout, puis je couvre tout de ma soutane rouge. » Le peseur d’atomes, Fournier, rétablit le texte du mot : « Quand une fois j’ai ma résolution, je vais droit à mon but et je renverse tout de ma soutane rouge », et il dit que c’est bien différent.
… Assurément, on ne doit rien entreprendre que dans la mesure de ses forces, mais, si on n’en activait pas, si on n’en provoquait pas le développement et le jeu par la difficulté du but qu’on se propose, en aurait-on la mesure réelle ?
On but à la santé du roi, à celle de la reine et de son fils, point à la nation.
Mais de toutes les figures que Segretain nous a peintes, celle qui domine, à dessein, toutes les autres, est la majestueuse figure de Sixte-Quint, opposée à la figure de Henri IV, dans ce livre qui porte leurs deux noms, mais non dans un but d’antithèse.
Dans quel but cette aristocratie féminine ?
En ce temps-là, les de Goncourt n’avaient pas la visée d’être scientifiques, et, dans un but d’enseignement social, d’exposer des faits répugnants ou odieux, avec l’impassibilité de la science.
II En effet, que trouvons-nous dans cette publication, dont le but certainement sera manqué.
je crois bien qu’elle se l’est dit, Madame de Hanska, dans le gonflement d’orgueil de son âme d’être le but suprême de la vie d’un homme comme Balzac !
Plus vrai qu’Edgar Poe, le chasseur américain au succès21, dont le but caché est de terrasser l’imagination de son temps à l’aide de combinaisons enragées et d’excentricités réfléchies, Hoffmann n’a pas cette puissance terrible qu’avait Edgar Poe, et que du fond de ses ivresses il pensait encore à exercer ; Hoffmann, lui, perdait de vue son public comme on perd de vue les convives lorsque l’on glisse sous la table.
Bernard-Derosne nous assure que Guy Livingstone a été écrit en « vingt-sept jours » et sans « autre but que l’envie de se distraire ».
Et cependant, malgré cet ennui inconnu en Allemagne, mais partout ailleurs insupportable, d’une logique qui déchiquète l’abstraction plus que toutes les autres logiques qui aient jamais été publiées par les anatomistes du raisonnement, malgré l’effrayante spécialité de son langage et tout ce qui nous empêche, de peser sur le texte même d’Hegel, nous ne pourrons pas ne point l’atteindre, puisque nous voulons vous parler des travaux d’un écrivain qui en a fait le fond et le but de ses œuvres.
Matter un sourire ; mais il n’en pose pas moins la triple question dont la solution est le but de son livre : — Faut-il rejeter les révélations de Swedenborg comme « une illusion qui fait ombre dans la vie d’un si grand homme et avec une compassion sincère pour une telle infortune d’esprit ?
Il avait — avec un observateur très profond, dit-il, — remarqué que la musique « avait pour but la santé », — ce dont ne se doutait guères Beethoven, et il se régala de musique.
Tel a été le but dominant de l’abbé Monnin, en écrivant, pour la première fois, la vie prodigieuse de cet homme inouï qui a perdu son nom dans le titre de sa fonction, et qui, dans l’avenir comme dans le ciel, ne s’appellera plus que le Curé d’Ars.
Assurément, il ne s’agit point ici du christianisme du Dr Athanase Renard, qui soumet respectueusement son livre à l’examen et à la décision de l’Église, mais il s’agit de la rigueur d’une définition nécessaire, si elle n’est pas impossible… Et puisque le Dr Athanase Renard s’est donné le noble but de ramener la Philosophie à la Métaphysique chrétienne, il ne doit la ramener que par des moyens métaphysiquement chrétiens.
Tel que l’on croit complet et maître en toute chose Ne dit pas les savoirs qu’à tort on lui suppose, Et qu’il est tel grand but qu’en vain il entreprit, — Tout homme a vu le mur qui borne son esprit » Enfin, — car il faut se borner, — dans une pièce intitulée : Jésus au mont des Oliviers, où l’âme du chrétien, rouverte un moment, se referme tout à coup, redevenue rigide, je trouve ces vers d’une stoïcité presque impie, qui vont assez avant dans l’inspiration du poète pour qu’on en comprenne la profondeur et pour que rien ne soit citable après : ……………………………………………… Le juste opposera le dédain à l’absence Et ne répondra plus que par un froid silence Au silence éternel de la Divinité.
Le livre qu’il publie aujourd’hui ne porte pas ce nom de L’Illustre Docteur Mathéus pour marquer un ensemble commun de récits, reliés sous une idée qui les embrasse dans un but unitaire de composition, mais tout simplement L’illustre Docteur Mathéus est la plus grosse pièce du recueil.
Il est fantastique dans le détail, mais il est scientifique dans son but.
Le livre qu’il vient de publier, ce livre révolutionnaire sans but et moraliste sans foi, n’a pas d’autre explication et d’autre signification que le bonheur de se vautrer là dedans, comme un bœuf dans un pâturage !
Bernard Derosne nous assure que Guy Livingstone a été écrit en « vingt-sept jours » et sans « autre but que l’envie de se distraire. » Mot bien nonchalant pour une chose si intense !
Or, ces gens-là, que suppose Feydeau pour avoir le plaisir de leur répondre, sont évidemment des cuistres de moralité, faciles à découdre sans qu’on soit pour cela, en fait de raisonnements vainqueurs, un sanglier d’Érymanthe ; mais la question n’en reste pas moins tout entière de la moralité dans l’art, lequel n’atteint réellement son but idéal et suprême qu’à la condition d’étre moral dans l’effet ou l’émotion qu’il produit, — ce qui, par parenthèse, est précisément le contraire de l’effet produit par les livres de Feydeau.
Aimons donc à le dire : dans la religion, dans la science, dans les arts, dans la vertu politique enfin, ce dernier but de la société civile, il reste encore, il se reproduira sans cesse un levain précieux d’enthousiasme.
Elle a un but, elle sait où elle va. […] Aucun caprice ; une marche logique, allant à un but déterminé. […] Je répète que c’est là le but évident où va notre théâtre. […] La vie sur les planches, la vie sans mensonge avec sa bonhomie et sa passion, tel doit être le but. […] Jamais personne n’a eu le courage de mener à bien de longs travaux, dans le but étroit d’obtenir des articles.
Ses chansons même les moins réussies ont un plan, une suite, un but ; elles commencent, se développent et finissent logiquement. […] L’Histoire des Treize n’est que cette idée agrandie et compliquée : une unité puissante composée d’êtres multiples agissant tous aveuglément pour un but accepté et convenu. […] Lorsque le nombre fut complet, il assembla les adeptes et déclara le but de la Société. […] Quel était le but du Cheval rouge ? […] C’est à cette passion conçue depuis longtemps qu’il faut rapporter ses excursions lointaines, dont le but resta jusqu’au dernier jour un mystère pour ses amis.
Permettez-moi de revenir en quelques mots sur ce sujet, afin que nous puissions mieux comprendre, et atteindre d’une manière plus sûre le but que nous poursuivrons dans le cours de ces leçons. […] Ce sera, ainsi que nous l’avons dit, le but unique de nos efforts dans cet enseignement. […] Magendie a choisis depuis plusieurs années pour titre de ce cours, ont pour but de consacrer cette union indissoluble de la physiologie expérimentale et de la pathologie que nous ne devrons mais perdre de vue. […] Je vous dirai dans un instant le but de cette addition de prussiate jaune de potasse. […] J’ai fait dans ce but des injections d’eau pure dans lesquelles le même fait s’est reproduit.
Cela dépend du but que l’on se propose. […] L’art de peindre est, comme l’art d’écrire, un moyen d’expression : ce n’est pas un but. […] Elle assigne aux artistes, comme terme de leur effort, un but bien défini, et digne de cet effort. […] Poursuivant le même but que les anciens, il faut bien qu’il revienne aux mêmes types. […] Il s’est assigné un but plus élevé que la recherche, de la pure jouissance esthétique.
Mon but n’est d’ailleurs pas de défendre Prévost-Paradol, mais de le rappeler à ceux qui l’ont connu et de le faire connaître à ceux qui l’ignorent. […] Il devait savoir se dédoubler, s’occuper d’une affaire en la conduisant au but, mais en même temps en l’étudiant pour elle-même, et les hommes qui y étaient mêlés comme objets très intéressants pour le curieux de choses humaines. […] Il commençait à suivre la route inconnue, sans but, sans retour probable. […] Son but est bien de faire comprendre comment il faut interpréter ce mot liberté qui est dans toutes les bouches et dans si peu de cœurs. […] Toutefois, son but fut atteint, puisque, à dater de ce moment, les conspirations royales cessèrent.
c’est bien là le sublime de la galanterie romanesque ; mais l’amour naturel va plus droit à son but. […] C’est même le but évident de ce tour burlesque : et, dès ce moment, Racine put dire : La tragédie m’appartient . […] Cette grande et belle doctrine sur le clinquant oriental, n’a pour but que d’insulter à la prétendue faiblesse de Racine, que les philosophes ont toujours affecté de nous représenter comme un écrivain timide, comme un coloriste pâle, quoiqu’il soit en effet le plus brillant des versificateurs, le plus hardi des poètes, et quoiqu’il efface réellement par l’éclat de son coloris, par la richesse et la magnificence de sa poésie, tous les auteurs français qui se sont mêlés d’écrire en vers : il n’y a point, chez les poètes épiques anciens et modernes, de beautés plus sublimes et plus mâles que celles qu’on voit briller en foule dans Athalie, dans Esther, et dans les narrations qui terminent la plupart de ses tragédies.