Cette pensée, il voulait la revêtir de grâce et de charme, sachant bien que le but de la poésie c’est, avant tout, de satisfaire le besoin de la beauté ; mais il pensait, sans le dire, que le travail de la forme pour elle, même, permis aux arts plastiques, risque de réduire la poésie au rôle de simple amusement… Vers la lumière respire le bonheur partagé, mérité et permis.
Je le crois bien, et il a fort bien atteint son but. […] Ce serait perfide si ce n’était léger, et cela va contre le but, puisque cela va par le chemin qu’on prend d’ordinaire pour s’en écarter. […] Donc point de loi morale, ce semble ; car la loi morale nous distinguerait du monde, nous donnerait un but en dehors du but commun, qui n’est que persévérer dans l’être. […] — ou croit-il qu’il s’y mêle, ou plutôt que les embrasse une intelligence universelle, les guidant vers un but connu d’elle, inconnu d’eux ? […] Il consiste à accuser Dieu de n’avoir pas atteint son but. « Vous avez crée l’homme, comme c’était votre devoir.
Jeune homme, qui vous destinez aux lettres et qui en attendez douceur et honneur, écoutez de la bouche de quelqu’un qui les connaît bien et qui les a pratiquées et aimées depuis près de cinquante ans, — écoutez et retenez en votre cœur ces conseils et cette moralité : Soyez appliqué dès votre tendre enfance aux livres et aux études ; passez votre tendre jeunesse dans l’etude encore et dans la mélancolie de rêves à demi-étouffés ; adonnez-vous dans la solitude à exprimer naïvement et hardiment ce que vous ressentez, et ambitionnez, au prix de votre douleur, de doter, s’il se peut, la poésie de votre pays de quelque veine intime, encore inexplorée ; — recherchez les plus nobles amitiés, et portez-y la bienveillance et la sincérité d’une âme ouverte et désireuse avant tout d’admirer ; versez dans la critique, émule et sœur de votre poésie, vos effusions, votre sympathie et le plus pur de votre substance ; louez, servez de votre parole, déjà écoutée, les talents nouveaux, d’abord si combattus, et ne commencez à vous retirer d’eux que du jour où eux-mêmes se retirent de la droite voie et manquent à leurs promesses ; restez alors modéré et réservé envers eux ; mettez une distance convenable, respectueuse, des années entières de réflexion et d’intervalle entre vos jeunes espérances et vos derniers regrets ; — variez sans cesse vos études, cultivez en tous sens votre intelligence, ne la cantonnez ni dans un parti, ni dans une école, ni dans une seule idée ; ouvrez-lui des jours sur tous les horizons ; portez-vous avec une sorte d’inquiétude amicale et généreuse vers tout ce qui est moins connu, vers tout ce qui mérite de l’être, et consacrez-y une curiosité exacte et en même temps émue ; — ayez de la conscience et du sérieux en tout ; évitez la vanterie et jusqu’à l’ombre du charlatanisme ; — devant les grands amours-propres tyranniques et dévorants qui croient que tout leur est dû, gardez constamment la seconde ligne : maintenez votre indépendance et votre humble dignité ; prêtez-vous pour un temps, s’il le faut, mais ne vous aliénez pas ; — n’approchez des personnages le plus en renom et le plus en crédit de votre temps, de ceux qui ont en main le pouvoir, qu’avec une modestie décente et digne ; acceptez peu, ne demandez rien ; tenez-vous à votre place, content d’observer ; mais payez quelquefois par les bonnes grâces de l’esprit ce que la fortune injuste vous a refusé de rendre sous une autre forme plus commode et moins délicate ; — voyez la société et ce qu’on appelle le monde pour en faire profiter les lettres ; cultivez les lettres en vue du monde, et en tâchant de leur donner le tour et l’agrément sans lequel elles ne vivent pas ; cédez parfois, si le cœur vous en dit, si une douce violence vous y oblige, à une complaisance aimable et de bon goût, jamais à l’intérêt ni au grossier trafic des amours-propres ; restez judicieux et clairvoyant jusque dans vos faiblesses, et si vous ne dites pas tout le vrai, n’écrivez jamais le faux ; — que la fatigue n’aille à aucun moment vous saisir ; ne vous croyez jamais arrivé ; à l’âge où d’autres se reposent, redoublez de courage et d’ardeur ; recommencez comme un débutant, courez une seconde et une troisième carrière, renouvelez-vous ; donnez au public, jour par jour, le résultat clair et manifeste de vos lectures, de vos comparaisons amassées, de vos jugements plus mûris et plus vrais ; faites que la vérité elle-même profite de la perte de vos illusions ; ne craignez pas de vous prodiguer ainsi et de livrer la mesure de votre force aux confrères du même métier qui savent le poids continu d’une œuvre fréquente, en apparence si légère… Et tout cela pour qu’approchant du terme, du but final où l’estime publique est la seule couronne, les jours où l’on parlera de vous avec le moins de passion et de haine, et où l’on se croira très clément et indulgent, dans une feuille tirée à des milliers d’exemplaires et qui s’adresse à tout un peuple de lecteurs qui ne vous ont pas lu, qui ne vous liront jamais, qui ne vous connaissent que de nom, vous serviez à défrayer les gaietés et, pour dire le mot, les gamineries d’un loustic libéral appelé Taxile Delord.
En symbole vers l’apostolat, c’est le Credo, c’est la bonté, la pitié indiquées comme le but à atteindre ici-bas.
« Le Beau étant la Variété dans l’Unité, plus un poème offrira de motifs à l’émotion esthétique dans une rigoureuse unité de but, plus il se rapprochera de l’idéal poursuivi.
Nous l'avons dit ailleurs, & nous croyons devoir le répéter ici en faveur des Esprits foibles ou peu réfléchis : l'accusation de malignité ne peut tomber avec justice que sur le Censeur caustique qui s'exerce à mortifier l'amour-propre des Auteurs, sans se proposer d'autre but que celui de mortifier ; le nôtre a été constamment d'instruire & de corriger, s'il étoit possible.
Tandis que les écrits de la première sorte s’attachent, en effet, à critiquer, à juger, à prononcer catégoriquement sur la valeur de tel ou tel ouvrage, livre, drame, tableau, symphonie, ceux de la seconde poursuivent, comme on sait, un tout autre but, tendent à déduire des caractères particuliers de l’œuvre, soit certains principes d’esthétique, soit l’existence chez son auteur d’un certain mécanisme cérébral, soit une condition définie de l’ensemble social dans lequel elle est née, à expliquer par des lois organiques ou historiques les émotions qu’elle suscite et les idées qu’elle exprime.
La réflexion marche vers un but ; elle s’impatiente des retards et des détours ; elle veut arriver ; elle a hâte d’en finir. […] La rêverie n’a pas de but ; elle ne cherche rien ; insouciante, distraite, elle suit sa pente ; elle va où la mène son caprice. […] Notre but étant pratique, nous cherchons à abréger le plus possible l’opération mentale, à l’alléger de toute représentation inutile. […] Elle-même n’est libre qu’en ce sens qu’elle n’a pas de but fixé d’avance. […] Etant donné qu’elle a pour but la transmission fidèle et économique de la pensée, elle a raison de le faire.
Mon but a été surtout de suggérer l’importance du problème et de fixer sa position vraie. […] Pour parvenir à ce but il y a divers moyens. […] Néanmoins le but serait le même : constituer des corps vigoureux, des organismes normaux et puissants, emplis de cette grande vie animale dont dépendent la vie morale et mentale. […] C’est, dit un médecin anglais, « une ségrégation obligatoire dans le but d’éliminer quelques-uns des défauts de la race ». […] Les réunions ayant pour but l’assistance aux cérémonies catholiques seraient interdites.
Les principaux personnages du roman sont des prêtres ; le but de l’auteur est évidemment de peindre le clergé provincial. […] Dans chaque cas particulier, il se décide par des causes et des buts extérieurs, dès que ces causes ne sont pas fortuites, et que ces buts ne sont pas momentanés, mais découlent subjectivement de l’ensemble, de la nature et se rapportent objectivement à elle. […] De tout ce qui porte en soi sa valeur et son but (le Tout néanmoins toujours excepté), le réaliste n’en fait pas grand cas. […] Indépendance de position, voilà le but suprême du premier ; indépendance de la position (expositione), voilà le but suprême du second ; et cette différence caractéristique se révèle dans leurs pensées et dans leurs actions des deux côtés. […] L’expérience seule peut nous apprendre ce qui est soumis à certaines conditions, ce qui découle de certaines présuppositions, ce qui peut aboutir à certains buts.
Dans quel but ? Le but était atteint aussi bien quand ils faisaient les mêmes fonctions de parle tzar et non de par eux-mêmes. […] C’est le but évident de tous les tours de force dialectiques de Bonald. […] Le bonheur est pour elle un but, non un accident dans la vie. […] Cette irrésolution n’est pas d’un homme mou et inconsistant ; elle est d’un homme surexcité et bondissant, actif non sans but, mais pour mille buts, et toujours emporté en impétueuses saillies.
De tous les chapitres de cet ouvrage, il n’en, est point sur lequel je m’attende à autant de critiques que sur celui-ci ; les autres passions ayant un but déterminé, affectent à peu près de la même manière tous les caractères qui les éprouvent.
Si la matiere principale de l’Histoire n’est pas la Vie des Princes, le but principal qu’on doit se proposer en l’écrivant, c’est de les instruire : & c’est une raison de rapporter tout aux affaires publiques, & de leur faire connoître qu’il n’y a rien de beau ou de bon à exécuter, que ce qui tend à détourner un mal ou à procurer un bien public. » Les Littérateurs cultivés reconnoîtront d’abord dans ces maximes, bien des principes qui nous ont été débités récemment comme des découvertes ; & si l’on jugeoit d’après elles certains Historiens qui s’en sont fait honneur, pourroient-ils seulement mériter ce titre ?
Celle de Louis XIV est bien propre à faire connoître que l’Orateur avoit de la noblesse & de la fermeté dans le caractere ; que son imagination étoit riche & féconde, son style séduisant & inépuisable ; mais elle humilie en quelque façon son Héros, ce qui n’est pas ordinaire dans ces sortes d’ouvrages, & n’en fut jamais le but.
Nous pouvons assurer, d'après la connoissance que nous avons de son caractere, que son travail n'a eu d'autre but que l'utilité publique.
Une chose n’est bonne, une chose n’est positive qu’autant qu’elle renferme une intention morale ; or, toute métaphysique qui n’est pas théologie, comme celle des anciens et des chrétiens, toute métaphysique qui creuse un abîme entre l’homme et Dieu, qui prétend que le dernier n’étant que ténèbres, on ne doit pas s’en occuper : cette métaphysique est futile et dangereuse, parce qu’elle manque de but.
Il reste bien encore quelques petites difficultés sur l’origine des choses et le but de notre existence, mais on a bien simplifié la question, et la raison conseille de supprimer en nous-mêmes tous les désirs et toutes les espérances que le génie, l’amour et la religion font concevoir ; car l’homme ne serait alors qu’une mécanique de plus dans le grand mécanisme de l’univers : ses facultés ne seraient que des rouages, sa morale un calcul, et son culte le succès. […] La révolution française, ou plutôt la révolution européenne, couvant et éclatant dans le foyer de la France, avait deux buts : un but humain, l’émancipation de la classe la plus nombreuse, ou du peuple, de toute servitude et de toute inégalité aristocratique ; un but surhumain, l’émancipation de la raison et de la conscience de toute religion imposée et de toute servitude religieuse ; le détrônement des castes privilégiées par la loi, et le détrônement des églises d’État ; la loi égale et la foi libre, voilà la révolution.
Ce chiffon de papier a pour moi un prix inestimable, mais pour moi seul qui ai pu sentir la valeur des demandes et des réponses. » L’idée de publier ces documents de première main, en les développant dans un simple récit, ne souriait nullement à son esprit plus compliqué et plus exigeant, qui aimait à avoir en vue plus d’un but à la fois : « Vouloir présenter un tableau complet de l’Union serait une entreprise absolument impraticable pour un homme qui n’a passé qu’un an dans cet immense pays. […] « Vous êtes bien heureux d’avoir vécu dans un temps où il fût possible de se proposer un but, et surtout un but haut placé.
L’Esprit caché dont elle suit les lois, Tout en marquant mille buts à la fois, Veut sur un point faire briller l’ouvrage. […] Ainsi, sans guide et vers des buts lointains, Chemin faisant, accosté de Lisette, Entre Clovis et les amours mutins, Par complaisance égayant la musette, Génie heureux, facile aux contre-temps, Tu te cherchais encore après trente ans ; Tu te cherchais… quand la France foulée Te laissa voir deux fois dans la mêlée Ce sein de feu que Thersite conquit ! […] Il comprend son rôle de chantre populaire ; il s’y tient jusqu’au bout ; il a certes le droit d’y placer son orgueil, puisqu’il ne s’en fit jamais un marchepied vers le but des ambitions mesquines.
Le népotisme les envahit, l’intrigue les attire et les morcèle, la jalousie les ulcère ; leur vœu secret et leur but habituel ne se peuvent plus avouer désormais sans honte. […] M. de La Mennais ne prétendait certes pas que le temps des dépositions de rois dût revenir, et s’il citait la bulle de Boniface VIII, c’était comme mementodu dogme à des absolutistes qui se disaient chrétiens ; toujours y avait-il en ceci quelque difficulté à embrasser, je ne dis pas la droiture, mais le fond et le but de sa tendance politique. […] Pendant les intervalles de la controverse vigoureuse à laquelle on l’aurait cru tout employé, serein et libre, retiré de ce monde politique actif où le Conservateur l’avait vu un instant mêlé et d’où tant d’intrigues hideuses l’avaient fait fuir, entouré de quelques pieux disciples, sous les chênes druidiques de La Chênaie, seul débris d’une fortune en ruine, il composait les premières parties d’un grand ouvrage de philosophie religieuse qui n’est pas fini, mais qui promet d’embrasser par une méthode toute rationnelle l’ordre entier des connaissances humaines, à partir de la plus simple notion de l’être : le but dernier de l’auteur, dans cette conception encyclopédique, est de rejoindre d’aussi près que possible les vérités primordiales d’ailleurs imposées, et de prouver à l’orgueilleuse raison elle-même qu’en poussant avec ses seules ressources elle n’a rien de mieux à faire que d’y aboutir.
J’ai souvent pensé, durant ces débats si prolongés, combien Pascal aurait souri de pitié et d’ironie s’il avait pu y assister, s’il avait pu voir comment le livre tout d’édification et de guérison intérieure qu’il méditait était venu, deux siècles après, en se dispersant en feuilles légères, à partager seulement les curiosités oisives pour un intérêt littéraire et philosophique si loin du but réel : « Je blâme également, a-t-il dit en commençant, et ceux qui prennent parti de louer l’homme, et ceux qui le prennent de le blâmer, et ceux qui le prennent de se divertir ; et je ne puis approuver que ceux qui cherchent en gémissant. » Ici on ne cherchait plus ce que pensait Pascal que par amusement et pour se distraire. […] Durant cette phase, qui est la seconde de la critique française, et qui se produit par madame de Staël, Benjamin Constant et leur école, le caractère de la critique, tout en gardant son but de théorie et son idée, devient déjà historique, elle s’enquiert et tient compte des circonstances dans lesquelles sont nées les œuvres. […] Dans le christianisme tel que nous l’entendons volontiers aujourd’hui, civilement et philosophiquement, on oublie trop une seule chose ; — mais pour ne pas avoir l’air de prêcher, quand je n’ai pour but que de rétablir le vrai sur Pascal, je prendrai un détour dont on ne se plaindra pas, avant de dire mon mot sur cette chose ou cette personne, qu’on oublie trop généralement aujourd’hui en parlant du christianisme.
Les théories de l’« Art poétique » L’Art poétique répondit aux doutes de ceux qui avaient pu hésiter sur le but des Satires : Boileau y exposait toute sa doctrine, ramassée en un corps de préceptes. […] Sacrifier la raison à la rime, c’est chercher la beauté ailleurs que dans la vérité, c’est tourner l’art contre son but, qui est de créer dans la forme un équivalent sensible de l’idée. […] Tandis que Perrault, dans ses Parallèles, se donnera bien du mal pour réduire tous les arts à son système, et les faire marcher tous du même pas dans son idée du progrès indéfini, Boileau, sans parler de peinture ni de sculpture, sans y penser, n’y entendant peut-être pas grand’chose, mais concevant la poésie comme un art, et lui donnant pour but l’imitation de la nature, va au-delà des règles littéraires, et propose vraiment une formule d’où peut sortir une théorie générale des beaux-arts.
Comme l’archer Pandarus d’Homère, il cherche longtemps dans son carquois une flèche droite et acérée, mais cette flèche ne manquera pas le but. […] Il se contentera de sons au lieu de pensées, et croira avoir atteint le but de l’art lorsqu’il aura réjoui les oreilles par une certaine mélodie appréciable par un petit nombre de connaisseurs. […] La facilité qu’ils ont d’exprimer avec une gracieuse précision les moindres détails, de noter des nuances presque imperceptibles, les a conduits à une grâce coquette et mignarde, qui n’est pas le but de l’art.
Après tout, la royauté n’a jamais eu d’autre but que de détruire le pouvoir politique des nobles, mais non pas leurs privilèges, leurs faveurs, leurs immunités. […] Les sociétés qui sont sur cette pente ne sont donc pas dans le faux : elles peuvent dépasser le but, aller trop vite, s’égarer même. […] Il en parle avec un sens très-juste et très-fin dans cette belle lettre à M. de Corcelles : « Comme vous, mon cher ami, je n’ai jamais eu beaucoup de goût pour la métaphysique, peut-être parce que je ne m’y suis jamais livré sérieusement, et parce qu’il m’a toujours paru que le bon sens amenait aussi bien qu’elle au but qu’elle se propose ; mais néanmoins je ne puis m’empêcher de reconnaître qu’elle a eu un attrait singulier pour plusieurs des plus grands et même des plus religieux génies qui aient paru dans le monde, en dépit de ce que dit Voltaire, que la métaphysique est un roman sur l’âme.
Pour qu’il soit tel, il faut au moins avoir un but, & l’Arioste semble n’avoir que celui d’entasser fable sur fable. […] La traduction en vers par M. l’Abbé du Resnel, est une preuve de la ressource qu’un homme d’esprit & de goùt peut trouver dans l’élégante clarté & dans la douce énergie de notre langue ; mais son but semble avoir été plûtôt de se faire lire par les François qui exigent l’ordre & la clarté dans un ouvrage traduit, que de laisser à son auteur l’air étranger qui ne peut souvent lui être conservé qu’aux dépens de la justesse & de la saine élocution. […] C’est pour lui, dit un de ses commentateurs, la pomme d’or qui le détourne sans cesse de sa route, & lui fait manquer son but.
Elle n’a pour but que de faciliter leur travail à ceux qui entreprendraient d’étudier la matière plus à fond. […] Cf. les milices flamandes s’attachant avec des chaînes dans le même but à Roosebecque et les Cimbres49 à Verceil. […] Rien d’analogue à Circé ou aux magiciennes des 1001 nuits, changeant, d’un geste, les hommes en animaux dans le but de leur nuire.
Soustrait à toute inspection, à tout contrôle officiel, le régime intellectuel des grands séminaires est celui de la liberté la plus complète : rien ou presque rien n’étant demandé à l’élève comme devoir rigoureux, il reste en pleine possession de lui-même ; qu’on joigne à cela une solitude absolue, de longues heures de méditation et de silence, la constante préoccupation d’un but supérieur à toutes les considérations personnelles, et on comprendra quel admirable milieu de pareilles maisons doivent former pour développer les facultés réfléchies. […] La vocation, c’était évidemment, quant au but, l’histoire religieuse ; quant à la méthode, c’était d’étudier chaque forme, chaque production du génie humain, historiquement, non dogmatiquement ; et, dans cette étude historique, de ne pas s’en tenir au fait en lui-même, ni à la série et au recueil des faits, mais d’envisager le tout sous l’aspect de production et de végétation vivante continue, depuis la racine, depuis la germination sourde, et à travers tous les développements, jusqu’à la fleur.
Ceux qui ont pris à tâche de décomposer l’œuvre reconstruite se sont fait trop beau jeu vraiment en combattant l’admiration un peu superstitieuse de madame Dacier ou du Père Le Bossu sur le plan exact et le but de l’Iliade, sur la perfection rigoureuse de la marche et sur l’observation inviolable des prétendues règles épiques qu’on en avait déduites après coup : Chaque vers, chaque mot court à l’événement, avait dit Boileau. […] ugène Bareste, en entrant dans cette voie séduisante, mais où l’on trouve, si l’on y prend garde, un repli et une ciselure à chaque pas, n’a pu espérer atteindre le but du premier coup.
vous cherchez les traces que l’humanité a laissées dans sa marche ; vous voulez saisir la direction et le but du mystérieux voyage ; vous aspirez à en assigner la raison et la loi ; et dès le premier pas que vous faites dans cette recherche, voilà que vous ne tenez aucun compte des points radieux et des sommets où elle s’est posée avec complaisance ; vous ne daignez voir ni l’Himalaya, ni l’Ithome et le Lycée, ni le Sina, ni le Calvaire, ni le Capitole ; mais vous vous inquiétez beaucoup de quelque vallée obscure, de quelques jardins philosophiques, où elle ne s’est pas même arrêtée ! […] Il a montré le gouvernement, comme la société, en quête de l’idée nouvelle et ne la possédant pas ; l’ordre moral nul, l’ordre matériel ne subsistant que parce que tout le monde se rend compte du péril et y prend garde ; il n’a vu dans la liberté et dans les diverses conséquences qu’on en réclame que des moyens pour atteindre à un but inconnu ; et durant tout le temps qu’il appuyait ainsi le doigt sur ces plaies du siècle, l’auditoire jeune et fervent, comme un malade plein de vie, palpitait ; il était suspendu en silence aux lèvres du maître éloquent, et il attendait jusqu’au bout le remède : le remède n’est pas venu.