/ 1848
336. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 142-143

L’imitation de la Nature, voilà le but essentiel auquel il faut tendre.

337. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 362-363

Nous ne laisserons jamais passer l’occasion de rendre de semblables témoignages, & par-là nous croirons remplir notre but.

338. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 305

Ont-ils oublié ce qu’ils ont dit tant de fois, qu’un bon Historien ne doit être d’aucune Secte, d’aucun parti ; qu’il faut qu’il soit exempt de tout préjugé, de toute passion, & qu’il n’ait d’autre but que la vérité ?

339. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 299-300

Sans se répandre sur tous les objets, comme font ces Ecrivains qui ne se proposent d'autre but que d'écrire, il ne peint jamais que les défauts & les vices dont il désire de guérir les hommes ; sa maniere de les présenter est très-capable de produire cet effet.

340. (1835) Critique littéraire pp. 3-118

Il y aurait rigueur à juger d’une forme qui nous paraît si intimement liée, dans la pensée de l’auteur, au but qu’il s’est proposé, avant d’avoir apprécié la moralité du point de départ. […] Sainte-Beuve s’était proposé un but d’éminente moralité, et que son roman s’adressait bien plus comme une austère et inflexible leçon aux vices de son siècle que comme un amusement frivole à ses loisirs ? Quel autre but, en effet, supposer à M.  […] » Ainsi Bossuet condamne énergiquement la seule mention de ce vice, dont l’analyse est le sujet, sinon le but du livre de M.  […] Le but de l’auteur est décidément l’émancipation de la femme.

341. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

Mon assujettissement aux dates des faits, aux âges des personnes, à la nomenclature des ouvrages ; ma division en périodes, qui fait revenir souvent les mêmes noms sans autre motif que d’en présenter une revue à différentes époques, tout cela est très fastidieux ; et cependant comme mon but était de prouver que les notions généralement reçues confondaient des personnes, des choses sans relation, uniquement parce qu’on n’avait pas démêlé les temps de leur existence, j’ai voulu rendre aux amateurs d’histoire le service de remettre les choses en leur temps et les personnes à leur place.

342. (1890) Dramaturges et romanciers

Elle marche au hasard, sans but fixé d’avance, sans itinéraire, et ses découvertes sont filles de l’occasion et de l’imprévu. […] Henri Rivière, s’est proposé le double but d’être à la fois émouvant comme le mystère et vrai comme la science la plus stricte. […] L’amour représente l’artiste et non pas l’art ; il n’est qu’un intermédiaire ; Dieu est donc le but véritable et légitime de l’art. […] La vie de l’intelligence demande une activité incessante, mais désintéressée, n’ayant autant que possible aucun but précis. […] Quelques parties en sont excellentes, mais l’ensemble n’a rien d’agréable ni d’émouvant, et va presque contre le but que poursuivait l’auteur.

343. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — II. (Fin.) » pp. 213-233

Quinze ans plus tard (1576), exposant encore les demandes diverses des huguenots et de plusieurs catholiques confédérés, il se complaira à développer celles du vicomte de Ventadour, « tout à fait généreuses, dit-il, et qui n’avaient pour but que le bien public dont tous les autres ne parlaient point. […] … » Ma seule conclusion, c’est qu’il y avait en ce temps-là pour cette classe moyenne d’esprits, engagés dans la Fronde et manquant leur but, un désappointement et une condoléance presque égale à ce qu’on peut voir aujourd’hui chez les plus étonnés de nos politiques déçus. […] Elle n’a d’autre intérêt que de bien fixer l’état de Mézeray sous Mazarin : il n’avait pas alors cette pension de 4 000 livres qu’il eut et qu’il perdit plus tard, et que, par une confusion intéressée, dans le but de la rendre plus inviolable, il aimait à faire remonter jusqu’au temps de Mazarin.

344. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — I. » pp. 431-451

Vers ce temps, comme s’il sentait qu’il doit commencer à se réconcilier avec l’idiome natal et à se diriger vers le but où l’appelle son secret talent, il se remet à lire les auteurs anglais, et surtout les plus récents, ceux qui, ayant écrit depuis la révolution de 1688, unissent à la pureté du langage un esprit de raison et d’indépendance, Swift, Addison ; puis, lorsqu’il en vient aux historiens, il est beau d’entendre avec quelle révérence il parle de Robertson et de Hume auxquels on l’adjoindra un jour : La parfaite composition, le nerveux langage, les habiles périodes du docteur Robertson m’enflammaient jusqu’à me donner l’ambitieuse espérance que je pourrais un jour marcher sur ses traces : la tranquille philosophie, les inimitables beautés négligées de son ami et rival, me forçaient souvent de fermer le volume avec une sensation mêlée de plaisir exquis et de désespoir. […] Le but principal du jeune auteur est de venger la littérature classique et l’érudition, de la légèreté avec laquelle d’Alembert les avait traitées. […] Selon Gibbon, les Géorgiques de Virgile ont eu un grand à-propos sous Auguste, un but politique et patriotique mêlé à leur charme : il s’agissait d’apprivoiser aux travaux de la paix et d’attacher à la culture des champs des soldats vétérans devenus possesseurs de terres, et qui, avec leurs habitudes de licence, avaient quelque peine à s’y enchaîner : « Qu’y avait-il de plus assorti à la douce politique d’Auguste, que d’employer les chants harmonieux de son ami (son ami est une expression un peu jeune et un peu tendre) pour les réconcilier à leur nouvel état ?

345. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Divers écrits de M. H. Taine — I » pp. 249-267

Taine oppose à la fable philosophique, sera celle où le poète ne courra pas tout droit à son but moral, où il s’oubliera et se complaira à animer ses personnages, à les faire parler, à les rendre vraisemblables et vivants. […] Il avait dit ailleurs, en parlant de l’action dans les fables du poète, de cette action qui semble si éparse et qui se rattache toute à une idée, à un but : « Poésie et système sont des mots qui semblent s’exclure, et qui ont le même sens. » — Oui assurément, si l’on entend par système un tout vivant, animé, coloré ; oui, si ce mot de système a le même sens que cosmos et que monde ; mais chez nous (et cela tient peut-être à notre peu de goût pour la chose), le mot de système se prend dans une acception moins entière et moins belle ; il implique la dissection, l’abstraction. […] Taine ne craint pas de forcer ses idées en les promulguant : « Selon la coutume des novateurs, a-t-il dit de l’historien philosophe Niebuhr, il pousse la vérité jusqu’à l’erreur : exagérer est la loi et le malheur de l’esprit de l’homme : il faut dépasser le but pour l’atteindre.

346. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

Laforgue, depuis nos vingt ans simultanés, connaissait mes théories ; mais à l’application de mes principes encore embryonnaires, désirs plus que système, mais contenant en germe les développements à venir, nos vers furent bien différents de par nos organisations et nos buts dissemblables. […] Qu’on en convienne, cela serait déjà mieux, et remplirait davantage notre but. […] Mais j’admettrai plutôt que ces grandes œuvres, loin de se limiter à une technique restreinte, en un but d’unité, chercheront à réunir toutes les ressources les plus variées de l’art poétique.

347. (1824) Discours sur le romantisme pp. 3-28

Mais faut-il donc attendre que la secte du Romantisme (car c’est ainsi qu’on l’appelle), entraînée elle-même au-delà du but où elle tend, si toutefois elle se propose un but, en vienne jusque-là, qu’elle mette en problème toutes nos règles, insulte à tous nos chefs-d’œuvre, et pervertisse, par d’illégitimes succès, cette masse flottante d’opinions dont toujours la fortune dispose ? […] Le théâtre a des moyens et un but qui lui sont propres.

348. (1892) L’anarchie littéraire pp. 5-32

Un moment je crus lui donner la cohésion qui lui manquait en essayant de faire converger toutes ses idées vers un but social. […] « Ce sont ces tendances combattives que je voulus diriger vers un but unique : la lutte contre l’argyrocratie. […] En voici un extrait : « Nous sommes des socialistes, et si nous entrevoyons l’Art comme but suprême de la vie, c’est dans la Science que nous voulons le chercher, non dans la Révélation.

349. (1766) Le bonheur des gens de lettres : discours [graphies originales] « Avertissement. » pp. -

Mon but a été aussi de rendre hommage aux Gens de Lettres, & d’éclairer certains hommes sur leur injustice envers des hommes qui se sacrifient pour leur être utiles.

350. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 150-151

Une morale saine, des sentimens délicats, des caracteres bien saisis & bien développés, des événemens présentés avec art, des réflexions naturelles & répandues avec choix, y forment un tableau intéressant, dont le but est d’inspirer l’horreur du vice & l’amour de la vertu.

351. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » pp. 272-273

Son but n’a pas été d’instruire ceux qui désirent d’approfondir les matieres, mais d’éclairer les Fideles & les Ecclésiastiques peu jaloux de connoître les sources, ou qui ne peuvent y remonter.

352. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » pp. 476-477

De ce dernier genre, est celle qu’il adresse au Comte de Nevers, dont le but est de prouver qu’il n’y a point de véritable noblesse sans vertu : Non pas vertu de laquelle est vestu L’homme arrogant, qu’on dit vertu mondaine, Qui semble belle, & ne vaut un festu, Pour ce qu’elle est de tout orgueil fontaine.

353. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » pp. 250-251

Rien de plus louable que le but qu'il s'est proposé.

354. (1854) Nouveaux portraits littéraires. Tome II pp. 1-419

Leurs œuvres peuvent se comparer à la lanterne magique ; ils n’ont qu’un but : exciter la curiosité. […] On dirait que l’auteur s’est proposé pour but unique, non pas d’instruire, mais d’effrayer le lecteur. […] Pour les esprits impartiaux, le but que s’est proposé M.  […] La narration est le but principal ; le jugement des faits est-il interdit à l’historien ? […] S’il se trompe sur la route à suivre pour toucher le but, il n’y a pas là de quoi éveiller notre colère.

355. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. FAURIEL. —  première partie  » pp. 126-268

Il écrivait dès lors beaucoup, comme il fit toute sa vie, sans projet aucun de publication, sans autre but que de fixer ses idées, et il se contentait de lire à ses amis particuliers ses essais d’ouvrages. […] Il voudrait faire comprendre aux détracteurs de la philosophie, à ceux qui sont amis du pouvoir nouveau (et il y en avait beaucoup dans ce cas), que peut-être ils vont contre leur but dans cette proscription un peu aveugle. […] Fauriel avait entrepris une Histoire du Stoïcisme ; il avait amassé dans ce but une quantité de matériaux, et avait sans doute poussé assez avant la rédaction de certaines parties. […] Son but, d’ailleurs, demeurait toujours historique, ses travaux, depuis 1815, se rapportaient entièrement à cette fin, et tout le reste de sa part n’était que moyen ou hors-d’œuvre. […] Dans ce but, il croyait avoir à préparer l’imagination, l’intelligence de ce lecteur moderne, et devoir l’acheminer dans le passé avec lenteur et par voie de notions successives.

356. (1864) Corneille, Shakespeare et Goethe : étude sur l’influence anglo-germanique en France au XIXe siècle pp. -311

Son but n’est pas de découvrir le vrai, quel qu’il soit, mais de faire des honnêtes gens, quoi qu’il en coûte. […] Quelque carrière que vous embrassiez, proposez-vous un but élevé, et mettez à son service une constance inébranlable. […] Tel fut le but du mouvement littéraire et philosophique que nous avons entrepris d’étudier. […] Cependant le Globe n’avait d’abord été fondé que dans un but purement littéraire. […] Le but de l’art est presque divin.

357. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 434-435

Il a fait beaucoup de Romans qui semblent n’avoir pour objet que l’amusement du cœur & de l’esprit, mais dont le but est réellement l’instruction & la piété.

358. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 283-284

M. de Méhégan n’avoit sans doute pas lu tous ces Ouvrages où la Morale est si fort défigurée sous le pinceau philosophique ; ces Romans où la vertu n’est rien moins que le but de ceux qui les ont composés ; ces Tragédies où le sentiment a beaucoup plus d’appareil & de machinisme, que de naturel & de réalité ; ces tirades aussi déplacées qu’audacieuses, qui ne peuvent plaire qu’à des esprits gâtés, qui ne peuvent être pardonnées que par des ignorans qui ne sentent pas combien elles sont hors de propos.

359. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — S. — article » p. 225

Ses Romans en effet n’ont point pour le but d’occuper l’oisiveté, de repaître l’imagination, encore moins celui d’égarer l’esprit & de corrompre les mœurs.

360. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — T. — article » pp. 384-385

Nous savons que ses Manuscrits n’offroient presque qu’un amas de feuilles volantes, de Pieces informes, de traits jetés au hasard sur le papier, & qui souvent n’indiquoient ni voie ni but.

361. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 415-416

Quelques Critiques se sont plaint de ne pas trouver, dans son style, cette politesse & ces graces, but actuel des efforts de tous nos Ecrivains ; mais quand il ne seroit pas injuste de lui reprocher d'avoir manqué de ces qualités, qui n'etoient encore qu'en germe, nous doutons qu'elles soient préférables à cette noblesse simple & naturelle, à cette aisance moëlleuse & toujours soutenue, qui regnent dans sa Traduction & dans tous les Ecrits qui ont paru quelque temps après lui.

362. (1827) Principes de la philosophie de l’histoire (trad. Michelet) « Principes de la philosophie de l’histoire — Livre cinquième. Retour des mêmes révolutions lorsque les sociétés détruites se relèvent de leurs ruines — Argument » pp. 355-356

Coup d’œil sur le monde politique, ancien et moderne, considéré relativement au but de la Science nouvelle.

363. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » pp. 272-292

La Poésie n’a jamais été & ne sauroit être regardée que comme une imitation de la Nature, la peinture des objets & des passions : le but du Poëte doit donc être de peindre. […] L’Iliade a pour but de montrer les suites funestes de la désunion parmi les Chefs d’une armée ; l’Odyssée, de faire sentir ce que peut la prudence soutenue par la valeur ; l’Enéide, de développer la piété jointe au courage & à la constance.

364. (1889) La critique scientifique. Revue philosophique pp. 83-89

« L’esthopsychologie, nous dit-il (p. 21), n’a pas pour but de fixer le mérite des œuvres d’art et des moyens généraux par lesquels elles sont produites ; c’est la tâche de l’esthétique pure et de la critique littéraire. Elle n’a pas pour objet d’envisager l’œuvre d’art dans son essence, son but, son évolution, en elle-même ; mais uniquement au point de vue des relations qui unissent ses particularités à certaines particularités psychologiques et sociales, comme révélatrices de certaines âmes ; l’esthopsychologie est la science de l’œuvre d’art en tant que signe. » Ce dernier mot annonce déjà quelle sera la méthode.

/ 1848