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1257. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Le Marquis Eudes de M*** »

Cette physionomie si respectueuse jusque-là devint tout à coup sarcastique, le regard s’enflamma, et, le rouge lui étant monté au visage, l’inconnu s’écria, de la voix la plus forte : Ah !

1258. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Alfred de Musset »

Après avoir fait résonner les fibres saignantes de son cœur, il nous les a dénudées pour nous montrer avec quoi est faite la voix du poète… Historiquement, lord Byron n’a rien laissé à écrire sur son compte à ceux qui viendront après lui.

1259. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « José-Maria de Heredia »

Plus loin, des éclats de voix, des rires, des battements de mains.

1260. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « Mme de Girardin. Œuvres complètes, — Les Poésies. »

. ; mais en 1838 la voix s’est affermie et étendue.

1261. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Amédée Pommier »

Il n’était poète que de génie, mais il n’avait pas l’effroyable légèreté des poètes, de ces oiseaux charmants qui chantent et qui s’envolent, et dont le monde, dans un sens plus amer que ne le disait Lamartine : Ne connaît rien d’eux que leur voix !

1262. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Alfred de Vigny »

Dans ses poèmes d’il y a trente-quatre ans, qui lui avaient fait tout de suite cette renommée sans tache qui s’étendit devant son avenir comme un moelleux tapis d’hermine, il avait imaginé ce genre de poésie qu’un vers de lui a si bien caractérisé ; L’enthousiasme pur dans une voix suave !

1263. (1902) Les œuvres et les hommes. Le roman contemporain. XVIII « Jean Richepin »

Celui qui me l’a faite n’est pas, du reste, une voix inconnue.

1264. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Madame Sand et Paul de Musset » pp. 63-77

Tout cela est horrible et infect, d’un travail pourrissant sur les esprits et sur les âmes, et c’est contre cela que la Critique a le droit d’élever la voix, encore plus que contre les détails plus ou moins inventés d’une liaison qui, comme toutes les liaisons coupables, aboutit, sans nul doute, pour l’un des deux amants, à des crimes de cœur.

1265. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « Deux romans scandaleux » pp. 239-251

Tout cela est horrible et infect, d’un travail pourrissant sur les esprits et sur les âmes, et c’est contre cela que la Critique a le droit d’élever la voix, encore plus que contre les détails plus ou moins inventés d’une liaison qui, comme toutes les liaisons coupables, aboutit, sans nul doute, pour l’un des deux amants, à des crimes de cœur !

1266. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Ch. Bataille et M. E. Rasetti » pp. 281-294

Bataille, qui manque ici à son tempérament pour n’écouter que la voix d’un esprit faussé par les livres et les idées modernes, fait la galeuse de son roman.

1267. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre iv »

Et le jeune Gustave Escande, de la Fédération Universelle des Étudiants chrétiens, écrit à ses amis : « Il m’est très doux de penser que des centaines de milliers de jeunes gens dans le monde luttent comme moi pour arriver à l’idéal que nous nous sommes composé : “Faire le Christ Roi”. » Mais la voix de ces jeunes lévites du droit n’est nulle part mieux persuasive que dans la prière que voici, d’un petit soldat protestant du pays de Monthéliard, qui mourait à l’ambulance de la gare d’Ambérieu.

1268. (1906) Les idées égalitaires. Étude sociologique « Introduction »

Nos préférences fondées ou non en raison, n’ont plus voix au chapitre : c’est avec un esprit méthodiquement désintéressé que nous devons aborder, comme s’il s’agissait de minéraux ou de végétaux quelconques, l’étude des idées égalitaires ; elles ne sont plus pour nous que des produits qu’il faut expliquer, et non estimer.

1269. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXIV. Des panégyriques depuis la fin du règne de Louis XIV jusqu’en 1748 ; d’un éloge funèbre des officiers morts dans la guerre de 1741. »

C’est là qu’on trouve le mot d’un jeune Brienne qui, ayant le bras fracassé au combat d’Exilles, monte encore à l’escalade en disant : Il m’en reste encore un autre pour mon roi et ma patrie  ; celui de M. de Luttaux qui, blessé de deux coups, affaibli et perdant son sang, s’écria : Il ne s’agit pas de conserver sa vie, il faut en rendre les restes utiles  ; celui du marquis de Beauveau, qui, percé d’un coup mortel, et entouré de soldats qui se disputaient l’honneur de le porter, leur disait d’une voix expirante : Mes amis, allez où vous êtes nécessaires ; allez combattre, et laissez-moi mourir.

1270. (1774) Correspondance générale

Heureusement, cette voix crie fortement en vous, et elle étouffera tout le petit caquetage de la tracasserie qui ne s’élèvera pas jusqu’à votre oreille. […] Il s’est élevé du milieu du parterre des voix qui ont dit : Quelle réplique à la satire des Philosophes ! […] Amis, ennemis, associés élèveront leur voix contre vous. […] Il n’y a qu’une voix sur le choix de votre artiste. […] Vous pouvez les adapter à votre voix, et votre musique vocale est toujours tendre, variée, touchante, j’oserai même dire voluptueuse.

1271. (1903) Hommes et idées du XIXe siècle

L’écho sonore mis au centre de tout répète les voix du siècle et ne choisit pas entre elles. […] La voix de l’opinion cesse de lui être perceptible. […] Cependant, à l’appel de cette voix enflammée, s’éveillent les images, tantôt sombres et tantôt gracieuses. […] Elle est à la merci de ses impressions, et, pour lui faire impression, il suffit d’un rien, d’un geste, d’un son de voix, de moins que cela. […] Survivant des âges disparus, héraut des vérités méconnues, il pouvait à son aise enfler la voix et jeter l’anathème aux hommes d’aujourd’hui.

1272. (1895) Nouveaux essais sur la littérature contemporaine

C’est Dieu qui parle par la voix des foules, et Lamennais n’a reculé devant aucune des conséquences de son principe. […] Avec une voix plus puissante et une plus longue haleine, le poète ici chante à l’unisson de tout le monde, et il sait bien qu’avec le triomphe de son art là est le secret de sa force. […] Et peut-être qu’après tout, le problème ne serait pas moins intéressant que de rechercher ce que Victor Hugo n’a pas répondu, le 21 mai 1850, à une voix de droite qui l’interrompait. […] On n’est pas insensible pour n’avoir voulu prêter sa voix qu’à la douleur ou à l’angoisse communes, au lieu de consacrer son génie à l’élégie de sa propre souffrance. […] Cette enfant, Francis veut la voir ; et cette ressemblance à son tour le frappe, ou plutôt l’étonne, le fascine en quelque sorte, et le cri sourd de la voix du sang s’éveille aussitôt dans son cœur.

1273. (1782) Essai sur les règnes de Claude et de Néron et sur la vie et les écrits de Sénèque pour servir d’introduction à la lecture de ce philosophe (1778-1782) « Essai, sur les règnes, de Claude et de Néron. Livre premier. » pp. 15-203

Sera-ce la voix du peuple ou celle de ma conscience que j’écouterai ? […] Le respect et la pitié élèvent leurs voix. […] et quelquefois des gens éclairés, joindre leurs voix à la sienne, et répéter ses discours ? […] Tous les jours un magistrat sensible laisse étouffer par le cri de la justice la voix intérieure de la commisération qui le sollicite. […] Princes de la terre, attachez-y vos regards, et entendez d’avance la voix libre des peuples à votre mort, si vous avez renfermé le gémissement dans leur cœur tandis que vous viviez.

1274. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — Chapitre III. La Révolution. »

Ils la vendent au roi, et si le roi la leur redonnait ils la lui vendraient encore. » Il faut voir dans le journal de Dodington, espèce de Figaro malhonnête, la façon ingénieuse et les jolies tournures de ce grand commerce. « Un jour de vote difficile, dit le docteur King, Walpole, passant dans la cour des requêtes, aperçut un membre du parti contraire : il le tira à part et lui dit : « Donnez-moi votre voix, voici un billet de banque de deux mille livres sterling. » Le membre lui fit cette réponse : « Sir Robert, vous avez dernièrement rendu service à quelques-uns de mes amis intimes, et la dernière fois que ma femme est venue à la cour, le roi l’a reçue très-gracieusement, ce qui certainement est arrivé par votre influence. […] Par-dessus ce concert de voix graves perce une voix stridente : Swift, de sa terrible ironie, complimente les coquins élégants qui ont eu la salutaire idée d’abolir le christianisme. […] Lorsque Pitt remplit pour la première fois la chambre des communes de sa voix vibrante, il avait déjà son indomptable audace. […] Il y a un homme, Charles Fox, qui s’est trouvé heureux dès le berceau, qui a tout appris sans études, que son père a élevé dans la prodigalité et l’insouciance, que, dès vingt et un ans, la voix publique a désigné comme le prince de l’éloquence et le chef d’un grand parti, libéral, humain, sociable, fidèle aux généreuses espérances, à qui ses ennemis eux-mêmes pardonnaient ses fautes, que ses amis adoraient, que le travail n’avait point lassé, que les rivalités n’avaient point aigri, que le pouvoir n’avait point gâté, amateur de la conversation, des lettres, du plaisir, et qui a laissé l’empreinte de son riche génie dans l’abondance persuasive, dans le beau naturel, dans la clarté et la facilité continue de ses discours.

1275. (1923) Critique et conférences (Œuvres posthumes II)

C’était, pour le moment, une vraie tête d’enfant, dodue et fraîche sur un grand corps osseux et comme maladroit d’adolescent qui grandissait encore et de qui la voix, très accentuée en ardennais, presque patoisante, avait ces hauts et ces bas de la mue. […] Il parlait d’une voix profonde aux intonations agréables au possible, et son discours, qui n’avait rien de positivement sententieux, néanmoins se répandait volontiers en conseils familiers, en préceptes loin d’être énoncés comme tels. […] Edouard Lockroy, alors à ses débuts en politique, que le maître éduquait pour les choses parlementaires à venir, selon sa propre expression, « comme une matrone renseigne une nouvelle épousée », ne l’ai-je pas entendu dire de sa grosse voix sourde et fatiguée : « Je n’aime pas Gambetta. […] Méditez ces consolantes paroles et dites s’il est possible de ne pas sentir là quelque chose de prophétique qui transfigure l’Écrivain, sanctifie le Penseur et met dans l’auréole glorieuse du Poète et dans sa voix retentissante un reflet et un écho des splendeurs sonores dont nous entretiennent les Religions Révélées. […] D’autant plus, dans l’espèce, que je ne suis pas un orateur le moins du monde, tout au plus un lecteur enrhumé et doué, pour le moment, d’une fluxion qui est loin de favoriser l’émission d’une voix insuffisante en faveur de laquelle je sollicite votre bonne indulgence.

1276. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Le Chevalier de Méré ou De l’honnête homme au dix-septième siècle. »

« On n’est plus du monde quand on commence à le bien connoître ; au moins le voyage est bien avancé devant que l’on sache le meilleur chemin. » « Comme la voix vient en chantant, et que l’on apprend à s’en bien servir quand on l’exerce sous un bon maître, l’esprit s’insinue et se communique insensiblement parmi les personnes qui l’ont bien fait. […] Le meilleur moyen qui s’en présente dépend de bien lire ; il faut donc que je tâche de lui plaire en tirant la quintessence de tous les agréments qui la peuvent toucher par la meilleure manière de lire ; elle consiste à bien prononcer les mots, et d’un ton conforme au sujet du discours, que ma parole la flatte sans l’endormir, qu’elle l’éveille sans la choquer, que j’use d’inflexions pour ne la pas lasser, que je prononce tendrement et d’une voix mourante les choses tendres, mais d’une façon si tempérée, qu’elle n’y sente rien d’affecté46. […] Les personnes qui en usent trop souvent, et d’ordinaire pour ne rien dire, leur ont donné cette aversion ; mais encore qu’il se faille soumettre au jugement et même à l’aversion de ces dames, je crois pourtant que l’on ne feroit pas mal de s’en rapporter quelquefois à tant d’excellents hommes qui jugent sainement et sans caprice, et qui sont assemblés depuis si longtemps pour décider du langage. » Il aurait eu voix au chapitre en bien des cas, s’il avait siégé parmi ces excellents hommes.

1277. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Les personnages se meuvent en lui, presque sans son concours ; il attend qu’ils parlent, il demeure immobile, écoutant leurs voix, tout recueilli, de peur de déranger le drame intérieur qu’ils vont jouer dans son âme. […] Morose, enchanté de ses courtes réponses et de sa voix qu’il entend à peine, l’épouse pour faire pièce à son neveu. […] Ce jeu d’enfants, ces gestes, ces éclats de voix, cette petite querelle amusante ôtent au public son sérieux, et le préparent aux bizarreries qu’il va voir.

1278. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre III. L’âge classique. — chapitre VII. Les poëtes. » pp. 172-231

. —  En somme, c’est un air de bravoure, avec oppositions de forte et de piano, avec variations et changements de ton ; Héloïse exploite son motif, et s’occupe à y insérer toutes les habiletés et les réussites de sa voix. […] Il en jouit comme d’un tableau ; il jouit des raffinements de la vie mondaine, des grandes lignes tranquilles de ce haut salon lambrissé, du doux reflet des longues glaces et des porcelaines luisantes, de la gaieté nonchalante des petits Amours sculptés qui s’embrassent au-dessus de la cheminée, du son argentin de ces voix flûtées qui autour de la table à thé gazouillent des médisances. […] Pope est comme eux ; sa voix détonne et tout d’un coup devient mordante.

1279. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXXe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (2e partie) » pp. 315-400

Il aime aussi peu ses lecteurs et les poètes ses émules que lui-même, et il mérite qu’on lui applique le mot de l’Apôtre : “Si je parlais avec une voix d’homme et d’ange, et que je n’eusse pas l’amour, je serais un airain sonore, une cymbale retentissante.” […] Je monte doucement l’escalier, et j’allais entrer dans sa chambre quand j’entends, à un bruit de voix, qu’elle n’est pas seule. […] dit-elle, et je reconnus sa voix chérie.

1280. (1866) Cours familier de littérature. XXI « CXXIe entretien. Conversations de Goethe, par Eckermann (3e partie) » pp. 5-96

S’il existait sur terre un homme capable d’écrire Faust, et qui eût besoin d’un écho, je me ferais muraille pour répercuter cette voix d’en haut ! […] Il y a eu, il est vrai, un temps en Allemagne où l’on se représentait un génie comme petit, faible, voire même bossu ; pour moi, j’aime un génie bien constitué aussi de corps. » Goethe, pendant cette soirée, me plaisait plus que jamais. — Tout ce qu’il y avait de plus noble dans sa nature paraissait en mouvement ; les flammes les plus pures de la jeunesse semblaient s’être ranimées toutes brillantes en lui, tant il y avait d’énergie dans l’accent de sa voix, dans le feu de ses yeux. […] — Les œuvres extraordinaires que ces hommes produisent, dit Goethe, supposent une organisation très délicate, car il faut qu’ils aient une sensibilité exceptionnelle et puissent entendre la voix des êtres célestes.

1281. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Voix souterraines « Poum peroumpoum ! […] Lorsqu’elles ouïssent la voix d’Albérich, les filles s’arrêtent. […] Ta figure de crapaud, les croassements de ta voix, ô si je pouvais, ébahie et muette, seuls les ouïr et voir !

1282. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Shakespeare »

Et enfin, répandant sur tout le drame les reflets de sa pénétrante sagesse et de sa plus touchante pitié, et y éteignant toute cette vie qui y pétille et brûle pour la rendre plus douce à la Mort, — à la Mort qui va venir tout à l’heure, — il y a un des personnages les plus délicieusement nuancés de tout le théâtre de Shakespeare, le frère Laurence, l’aimable prêtre, la bonté de Dieu dans un homme, ce rôle savamment composé que s’était réservé Shakespeare, quand il jouait, ce délicat Shakespeare, ce grand acteur exquis, à la voix de médium veloutée et à la physionomie « purement humaine », comme l’a très bien remarqué Tieck ; — car rien d’animal ou d’inférieur ne pourrait tacher, même une minute, en y passant, la calme splendeur de l’angle facial de Shakespeare ! […] Je ne veux pas enfin d’un Shakespeare que Carlyle, enivré de ce froid vin du Rhin du Panthéisme allemand, a panthéisé, et dont il a dit, pour le louer, après Novalis, qu’il était une des voix de la Nature , laquelle ne se sait point chanter et ne s’entend pas, quand elle chante. Shakespeare, l’ancien Shakespeare, était seulement la voix de Shakespeare, mais il se savait et s’entendait chanter comme un homme, comme un de ces roseaux pensants que Pascal, qui vaut bien Novalis, trouvait plus grands que l’univers, quand même l’univers les tuerait !

1283. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. VILLEMAIN. » pp. 358-396

Il se ressouvint honorablement, en 1824, de cette circonstance, le jour où dans sa chaire il éleva la voix pour son éloquent collègue (M. […] sa voix sonore et chantante avec agrément, mélodieuse et sachant les nombres, a dès l’abord tout racheté.

1284. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « M. Jouffroy »

Jouffroy disait fréquemment d’une voix pénétrée : « Tout parle, tout vit dans la nature ; la pierre elle-même, le minéral le plus informe vit d’une vie sourde, et nous parle un langage mystérieux ; et ce langage, le pâtre, dans sa solitude, l’entend, l’écoute, le sait autant et plus que le savant et le philosophe, autant que le poëte !  […] A propos de son cours sur la Destinée humaine, où il semblait n’indiquer qu’à peine aux jeunes âmes inquiètes un sentier religieux qu’on aurait voulu alors lui entendre nommer, on disait dans un article du Globe de décembre 1830 : « Comme un pasteur solitaire, mélancoliquement amoureux du désert et de la nuit, il demeure immobile et debout sur son tertre sans verdure ; mais du geste et de la voix il pousse le troupeau qui se presse à ses pieds et qui a besoin d’abri, il le pousse à tout hasard au bercail, du seul côté où il peut y en avoir un. » Le propre de M. 

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