Classer Courier, le descendre, le mettre à terre, où il est bien, car c’est là sa place, ne demandait donc pas un effort grandiose, mais il n’en était pas de même pour Béranger, dont la gloire s’est mieux conservée, et en qui, comme poète, tant d’esprits, dupes sans doute des premières admirations de la vie, croient encore. […] Nettement n’est rien de tout cela ; c’est un esprit faible, ayant précisément cette vulgarité d’idées à laquelle tous les sots de la terre, quand ils la rencontrent, ôtent leur chapeau comme à une ancienne connaissance ; et, de plus, c’est un livre systématiquement doucereux, qui s’est donné, dans un but facile à discerner, la mission la plus chère aux lâchetés contemporaines, — la mission de la sympathie.
Il consiste à se sentir voler, planer, traverser l’espace sans toucher terre. […] Vous vous disiez donc que vous ne touchiez plus terre, encore que vous fussiez debout.
À moins d’admettre en elles que les institutions et les mœurs sont choses suspendues entre ciel et terre, qui se font et se défont toutes seules, il faut bien reconnaître qu’elles reposent, en un sens, sur l’entente des esprits à chacun desquels elles s’imposent. — et que par conséquent leur état est révélateur de l’état de l’esprit public. […] Retenons plutôt que ce progrès dans le sens démocratique est, sur la surface de la terre, une sorte d’exception, ou encore que toutes les sociétés ne sont pas élues pour ce que nous appelons le progrès.
Cette fois, il oublia de moucher les chandelles, ou, pour mieux dire, il jeta les mouchettes par terre et il les foula aux pieds. […] Cette femme avait du feu dans les yeux, et pas de sang dans les veines ; on eût dit un fantôme évoqué par les passions de la terre […] Ils passent sur la terre en déclamant, puis tout d’un coup ils se perdent dans un grand silence. […] elle a vendu une terre depuis huit jours, j’y vais ! […] Et puis, quand il continuerait à abuser toutes les Lucinde de la terre, où est le mal ?
Si le nez de Cléopâtre eût été plus court, la face de la terre eût été changée. » Gardons-nous toutefois d’exagérer : en n’appréciant que les forces morales et les circonstances historiques, M.
Souvent, des vents jaloux jouet involontaire, L’aiglon suspend son vol à peine déployé ; Souvent d’un trait de feu, cherchant en vain la terre, L’éclair remonte au ciel, sans avoir foudroyé.
Quoique jeune sur la terre, Je suis déjà solitaire Parmi ceux de ma saison : Et quand je dis en moi-même : Où sont ceux que mon cœur aime ?
Son but, dans ce petit livre, est de prémunir ses compatriotes contre la dispersion des pensées, contre la perte des coutumes, l’attiédissement de la foi et du dévouement en terre étrangère.
Si l’imprimerie avait existé, les lumières et l’opinion publique acquérant chaque jour plus de force, le caractère des Romains se serait conservé, et avec lui la nation et la république ; on n’aurait pas vu disparaître de la terre ce peuple qui aimait la liberté sans insubordination, et la gloire sans jalousie ; ce peuple qui, loin d’exiger qu’on se dégradât pour lui plaire, s’était élevé lui-même jusqu’à la juste appréciation des vertus et des talents pour les honorer par son estime ; ce peuple dont l’admiration était dirigée par les lumières, et que les lumières cependant n’ont jamais blasé sur l’admiration.
Les Français n’approfondissent pas, comme les Anglais et les Allemands, les sentiments que le malheur fait éprouver ; ils ont trop l’habitude de s’en éloigner pour le bien connaître : mais les caractères dont on peut faire sortir des effets comiques, les hommes séduits par la vanité, trompés par amour-propre, ou trompeurs par orgueil, cette foule d’êtres asservis à l’opinion des autres, et ne respirant que par elle, aucun peuple de la terre n’a jamais su les peindre comme les Français.
Saint-Georges de Bouhélier lorsqu’il écrivit la Vie héroïque des Aventuriers, des Poètes, des Rois et des Artisans, et qu’il y formula les phrases chantantes et accentuées que voici : « Ces héros ruraux et urbains représentent, incarnent, glorifient, pompeux, une Face de la Terre ou du Firmament… La Nature elle-même nécessite l’auguste ardeur de leur patience.
Lise étant morte des suites d’un coup de pied qu’il lui a donné en plein ventre dans un moment de vivacité, Buteau a épousé en secondes noces la Guezitte, une veuve qui possède les meilleures terres de Rognes.
Quand il sait qu’il vient encore de ruiner un stratagème de Scapin, il s’en va désespéré, résolu de s’expatrier et de fuir aux extrémités de la terre.
On y voyoit Socrate enflé de vaine gloire, chantant ses propres louanges ; répétant sans cesse qu’il étoit initié dans tous les secrets de la nature ; qu’il étoit envoyé des cieux pour éclairer la terre ; que la jeunesse vînt à lui pour s’instruire ; qu’il avoit une méthode à laquelle étoient attachées la gloire & la félicité des générations à venir.
Voyez la fable du Pot de terre et du Pot de fer.
Sa Figure de la terre & sa Vénus physique, ont été bien accueillies dans le tems, quoiqu’il y ait dans ce dernier livre des idées très-bizarres.
Qu’on me montre sur toute la surface de la terre, je ne dis pas une seule figure entière, mais la plus petite partie d’une figure, un ongle, que l’artiste puisse imiter rigoureusement.
Dans le tableau du Paysan qui lit l’Écriture sainte à sa famille, il avait placé dans un coin à terre, un petit enfant qui pour se désennuyer, faisait les cornes à un chien.
Nous, en ce moment, nous pouvons dire que la terre tout entière est… la bête qu’on voudra !
Jules Levallois le sent bien, du reste, et serait effroyablement embarrassé si on lui demandait, à lui, cet observateur, ce solitaire et cet ermite, l’analyse de l’éducation morale donnée à l’homme par la Nature, et les moyens dont elle se sert pour doubler ou tripler cette liberté qui vient en pleine terre, comme une plante, et qui n’a autour de soi que des êtres muets, indifférents à ses efforts, à son développement et à ses mérites.
Mais l’intérieur de ces vieilles poitrines de grimpeurs de montagnes ou du cœur de rose de cette fillette, mais la manière de concevoir et de sentir la vie de ce mâle et pauvre curé qui, son bréviaire récité, sa messe dite, se rappelant qu’il est un robuste fils des Alpes, s’en va faire la guerre aux oiseaux du ciel pour nourrir les pauvres de la terre, voilà ce que l’on voudrait voir, voilà ce que Topffer ne nous montre pas avec assez de détails et ce qui n’aurait pas échappé à Sterne, par exemple, ce grand moraliste qui sait aussi fixer en trois hachures un paysage d’un ineffaçable fusain, grand comme l’ongle, mais infini d’expression, et qui reste à jamais, dès qu’on l’a vu, dans la mémoire, comme une pattefiche dans un mur !
À sa mort, en 1826, quand on porta en terre cet homme heureux, on ouvrit dans le cimetière encore une fois son cercueil pour mettre une dernière couronne de lauriers sur ses cheveux gris.
De 1848 à 1852, si vous exceptez, dans l’erreur inouïe, les œuvres de Proudhon, et, dans la beauté pure de la vérité chrétienne, le grand livre de Blanc-Saint-Bonnet (De la Restauration française), deux sortes de productions contraires, mais qui, erreur et vérité à part, sont de ces têtes de saumon qui valent mille grenouilles, comme disait le duc d’Albe, vous n’avez plus rien, pas même les grenouilles, quoique à cette terre généreuse les hommes médiocres n’aient jamais manqué.
Cet homme aimable, que tout le monde appelait Monselet tout court dans une chaleureuse et flatteuse sympathie et parce qu’il plaisait à tout le monde, ce nonchalant de mœurs, fait, à ce qu’il semblait, pour se chauffer, lazzarone d’esprit, au soleil de tous les printemps et au feu de toutes les cuisines, cette gloire de tout festin et que toute la terre qui sait dîner eut voulu avoir à sa table, hospitalité intéressée !
Terre promise), chez Vogüé; chez tant d’hommes réfléchis du Collège de France, de la Sorbonne, de l’Institut.
Ils disaient pour voir distinctement, cernere oculis (d’où l’italien scernere, discerner), mot à mot séparer par les yeux, parce que les yeux sont comme un crible dont les pupilles sont les trous ; de même que du crible sortent les jets de poussière qui vont toucher la terre, ainsi des yeux semblent sortir par les pupilles les jets ou rayons de lumière qui vont frapper les objets que nous voyons distinctement ; c’est le rayon visuel, deviné par les stoïciens, et démontré de nos jours par Descartes.
J’aime la terre comme elles et non comme vous les hommes : je l’aime sans l’admirer, sans la poétiser, sans l’exalter. […] Mais c’est lui qui nous rend l’existence si douloureuse et qui nous fait à nous seuls, parmi tous les êtres qui peuplent la surface de la terre, un privilège du malheur. […] Mais cette fois il y a un centre qui ne change pas, un coin de terre où l’on revient, où l’on souhaite du moins de revenir et de se fixer. […] Toute cette tendresse dont les a entourés la terre maternelle leur est entrée dans l’âme ; et plus tard elle les protégera contre l’entier desséchement. […] De même ce qui est nuageux et trop loin de terre.
Je prendrai un exemple très simple pour me mieux faire entendre : il est prouvé que la terre tourne autour du soleil : que penserait-on d’un poète qui adopterait l’ancienne croyance, le soleil tournant autour de la terre ? […] Il sort de la terre où nous marchons, il grandit à chaque heure, pénètre et anime toutes choses. […] Les salons et les académies sont la terre cultivée où devaient pousser fatalement nos chefs-d’œuvre classiques. […] Les milieux qu’il décrit sont exacts, et les personnages qu’il plante debout ont les pieds par terre. […] Mais ici, c’est une terre inconnue dont mon esprit prend possession.