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1983. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « Edgar Quinet »

Quand on veut donner une notion nouvelle de la Création et du Créateur, quand on croit tenir le secret du monde, la plume et la langue peuvent fourcher. Or, il croit le tenir comme Nadar son ballon, qui lui cassa le nez !

1984. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Achille du Clésieux »

Et, tenez ! […] Les arts plastiques, qui sont la tyrannie de l’imagination et de la curiosité moderne, et qui ont pris parmi nous un développement qui tient de la rage, les arts plastiques ont profondément modifié la notion du style en le surchargeant d’ornementations et d’images, en le poussant aux reliefs et à la couleur, qui est un relief de plus… On voudrait écrire en rondes-bosses peintes, pour mieux entrer dans l’imagination.

1985. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Roger de Beauvoir. Colombes et Couleuvres. »

Ces Poètes, qui, du reste, se nomment eux-mêmes des artistes, et qui ont réellement plus d’art dans leur manière que de génie et d’inspiration, travaillent leur langue comme un sculpteur travaille son vase, comme un peintre lèche son tableau, et nous donnent au xixe  siècle une seconde édition affaiblie de la Renaissance qui, elle aussi, avec le large bec, ouvert et niais, d’un Matérialisme affamé, happait la forme et s’imaginait tenir le fond, l’âme et la vie ! […] Roger de Beauvoir, ce qui nous a toujours empêché de le confondre, malgré ses erreurs d’homme et de poète, avec les Gentils de notre temps, avec les Idolâtres de la Forme qui n’ont d’autre dieu que le fétiche qu’ils ont eux-mêmes sculpté, c’est le parfum des croyances premières et flétries, mais qu’on retrouve toujours à certaines places de ses écrits ; c’est ce christianisme ressouvenu qu’il tient peut-être de sa mère et qui revient de temps en temps et comme malgré lui, dans sa voix : D’où vient, qu’après avoir dormi sous les platanes, Après avoir sur l’herbe épanché les flacons, Puis être revenus, Ô brunes courtisanes, En rapportant chez nous les fleurs de vos balcons, La tristesse nous prend comme fait la duègne Qui de la jeune Inès s’en vient prendre la main, Et que nous n’arrivons jamais au lendemain Sans qu’aux pensers d’hier tout notre cœur ne saigne ?

1986. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Agrippa d’Aubigné »

Tenez ! […] Et tenez encore !

1987. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « M. Edmond About » pp. 91-105

Pour cela, on prend des livres généreux et puissants et l’on en exprime ce qu’il faut pour tenir dans son rouleau d’eau de Cologne. […] Avec deux ou trois conseils, il tiendrait son genre, — l’annonce illustrée, — et la Critique, en les lui donnant, devrait surtout l’empocher de retourner à cette vieille littérature qui a la bonté de s’occuper, en retardataire, des développements et des problèmes du cœur humain.

1988. (1868) Curiosités esthétiques « VIII. Quelques caricaturistes étrangers » pp. 421-436

L’extase de cet imbécile est extrême ; aussi il ne voit pas les deux grosses jambes de sa chère épouse, qui dépassent l’eau et se tiennent droites, les pointes en l’air. […] Toute la hideur, toutes les saletés morales, tous les vices que l’esprit humain peut concevoir sont écrits sur ces deux faces, qui, suivant une habitude fréquente et un procédé inexplicable de l’artiste, tiennent le milieu entre l’homme et la bête.

1989. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXXI. De Mascaron et de Bossuet. »

Sa manière tient à celle des deux hommes célèbres qui, en le suivant, l’ont effacé. […] Ce défaut, comme on voit, tient à de grandes beautés ; car l’esprit humain est borné par ses perfections mêmes.

1990. (1911) Visages d’hier et d’aujourd’hui

Il ne pouvait plus tenir en place. […] De sa double origine il tenait une double nature. […] S’il tenait à ses jolies phrases, il n’était pas moins attaché au plus vif anticléricalisme. […] Seulement, alors, ce qu’il laisse ne tiendra plus, dégringolera, se brisera ? […] Ils le tenaient en haute estime.

1991. (1920) Essais de psychologie contemporaine. Tome I

L’actualité indestructible de cette brève étude ne tient pas à la facture. […] Cela tient à ce que, poussé par son goût passionné des idées, M.  […] A-t-il tenu d’ailleurs ses grandes promesses de rénovation esthétique ? […] Le développement de la race tient lui-même à des conditions spéciales de milieu. […] Une maison, un ameublement, un paysage, tiennent en une seule ligne.

1992. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXIII » pp. 291-293

Dans un temps où l’on n’a plus d’oraisons funèbres de Bossuet, de tels événements en tiennent lieu et disent assez lequel est le seul grand.

1993. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Boschot, Adolphe (1871-1955) »

Il a surtout une méthode qu’il tient de sa manière de sentir et qui est fort originale.

1994. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Mockel, Albert (1866-1945) »

Il faut louer hautement, aussi, avant d’aller plus avant, la pure atmosphère où l’auteur s’est tenu de la première à la dernière page.

1995. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Préface de la première édition »

Mais s’il ne m’a pas été donné d’éviter l’excès et de me tenir au vrai point, j’aime mieux qu’on me reproche la superstition, où il entre du moins de la reconnaissance, que l’indifférence, où il y a toujours un peu de vanité.

1996. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 55-57

Les plaisirs y sont purs & doux, Comme l’air que l’on y respire ; L’innocence y tient son empire, Et chacun, sans estre jaloux, Y possede ce qu’il désire….

1997. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 167-169

Un célebre Critique a eu raison de dire de cet Ouvrage, « qu’il étoit la Production d’un excellent Citoyen, qui n’écrit que pour se rendre utile, qui voit tous nos travers & tous nos vices, non pour en plaisanter avec légéreté, mais pour nous en corriger ; qui gémit sur cet abîme-de corruption où nous sommes plongés, & qui voudroit nous en faire sortir ; qui nous offre la perspective la plus effrayante des maux que nous preparent des révolutions qu’amenera cette mollesse hébetée, qui tient nos sens engourdis : car le voile est aisé à lever ; ce tableau de la Grece est un miroir où la France doit se voir elle-même.

1998. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 280-282

Son exemple n’a pas été suivi, parce qu’on s’en tient toujours aux choses consacrées, & que ce n’est pas la peine d’adopter de nouvelles regles, quand elles ne procurent pas un nouvel agrément.

1999. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — V. — article » pp. 409-411

Faudra-t-il donc que les jeunes Littérateurs s'en tiennent à la lecture des Auteurs nationaux ?

2000. (1913) Le bovarysme « Deuxième partie : Le Bovarysme de la vérité — III »

Dès que cette maladie de l’intelligence est guérie, il n’est plus d’autre attitude à prendre à l’égard de cet état de choses que celle qui consiste à l’enregistrer dans l’esprit et à en faire un mode d’explication universel puisque l’on voit qu’il domine la vie phénoménale, la seule qui nous soit donnée, et qu’il se tient à son commencement.

2001. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre cinquième. La Bible et Homère. — Chapitre premier. De l’Écriture et de son excellence. »

Fait qui tient du miracle !

2002. (1761) Salon de 1761 « Peinture —  Dumont le Romain  » pp. 115-116

pourquoi cette action ne l’écrase-t-elle pas ; ne lui tient-elle pas la bouche entrouverte, ne lui fait-elle pas sortir les yeux de la tête ; ne me la montre-t-elle pas prête à être étouffée ?

2003. (1932) Le clavecin de Diderot

Bonne fille ou ambitieuse, même avec le feu au derrière, elle ne tint pas rigueur au poète de son impuissance. […] Tout s’arrangera, finira par des chansons, tant que la bonne vieille gauloiserie tiendra la queue de la poêle. […] Alors, de qui pouvait-il tenir ce prodigue, ce voyou ? […] Savoir à quoi s’en tenir, comment, où se tenir, une fois pour toutes, c’est la foi. […] C’était mon sexe qui se détachait à l’instant que Mme Hebdomeros n’avait plus le courage, la vie de se laisser tenir sur ses quatre pieds de midinette.

2004. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

De son trône jusqu’à la porte s’étend une file de piliers où se tiennent debout les grands historiens et les grands poëtes, Josèphe sur un pilier de plomb et de fer, Stace sur un pilier de fer teint de sang ; Ovide, « le clerc de Vénus », sur un pilier de cuivre ; puis, sur un pilier plus haut que les autres, Homère, et aussi Tite-Live, Darès Phrygius, Guido Colonna, Geoffroy de Monmouth et les autres historiens de la guerre de Troie. […] Ou bien donnez-nous de votre jambon, si vous en avez, une pièce de votre couverture, bonne dame, notre chère sœur (tenez, j’écris ici votre nom), du lard, du bœuf, ou tout ce que vous trouverez. » Il promet de prier pour tous ceux qu’il inscrit et qui lui donnent ; à peine sorti, il efface les noms. […] Sur quoi Satan baissa sa queue et se tint tranquille… » Ce bel endroit, ajoute le conteur, « est le vrai héritage des moines. » Voilà les rudes bouffonneries de l’imagination populaire. […] C’est pour un instant, et par un élan isolé, qu’il est entré dans la grande observation et dans la véritable étude de l’homme ; il ne pouvait s’y tenir, il ne s’y est point assis, il n’y a fait qu’une promenade poétique, et personne ne l’y a suivi. […] On récite une leçon et on psalmodie un catéchisme ; même au paradis, même dans l’extase et dans les plus divins ravissements de l’amour, Dante se croit tenu de faire acte de mémoire exacte et d’orthodoxie scolastique.

2005. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préface de « Cromwell » (1827) »

Tout se tient. […] Car, une fois dans cette voie, la logique nous tient au collet, on ne peut plus s’arrêter. […] Notre Dame la grammaire mène l’autre aux lisières ; celle-ci tient en laisse la grammaire. […] Comme tout le monde, l’auteur de ce livre s’en tenait là. […] Jusque-là il continuera de se tenir éloigné du théâtre.

2006. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Ce groupe tenait à cette époque les clefs de la fortune et de la renommée. […] Pour les partis, dont cent fois j’osai rire, Ne pouvant être un utile soutien, Devant ma tonne on ne viendra pas dire : Pour qui tiens-tu, toi qui ne tiens à rien ? […] C’est le rôle ingrat que j’y ai pris et que je suis résolu à y tenir. […]   Mais quand la pauvre Champagne   Fut en proie aux étrangers,   Lui, bravant tous les dangers, Semblait seul tenir la campagne. […] Je tiendrais la place d’un homme utile à la patrie ; m’effacer pour qu’elle soit mieux servie c’est encore la servir. » XXVII Je ne tardai pas moi-même, non pas à me retirer du service de mon pays, mais à être écarté par mes concitoyens.

2007. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIII » pp. 206-208

On est comme au café ou au restaurant, et tout caprice du consommateur est tenu pour loi.

2008. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dujardin, Édouard (1861-1949) »

Le vers court, rapide, se brise, reprend ; c’est d’une technique qui tient le milieu entre la fantaisie de Banville pour la rime et de Gustave Kahn pour le rythme.

2009. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — F — Fabié, François (1846-1928) »

Cladel a écrit pour lui une préface curieuse et il a eu bien raison de signaler la Chatte noire comme un chef-d’œuvre en son genre : Dans le moulin de Ponpeyrac, Se tient assise sur son sac Une chatte couleur d’ébène, Il est bien certain qu’elle dort : Ses yeux ne sont que deux fils d’or Et ses griffes sont dans leur gaine.

2010. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pommier, Amédée (1804-1877) »

Édouard Fournier Poète complexe, et pour ainsi dire en partie double, qui sut se tenir entre les deux écoles, pour profiter de l’une et de l’autre.

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