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1071. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Les poëtes français. Recueil des chefs-d’œuvre de la poésie française »

  Quoiqu’il y ait une Introduction de ma façon en tête de cet ouvrage, j’en puis parler avec convenance et indépendance, parce qu’en dehors de cette Introduction très-générale, je n’y ai pris aucune part, si ce n’est dans quelques conversations avec l’honorable directeur et avec un ou deux collaborateurs de mes amis. […] J’aime ces doux combats, et je suis patient ; Dans l’étroit vêtement qu’à son beau corps j’ajuste, Là, serrant un atour, ici le déliant, J’ai fait passer enfin tête, épaules et buste.

1072. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « George Sand — George Sand, Indiana (1832) »

Comme l’auteur de Delphine, l’auteur d’Indiana, assure-t-on, est une femme : ainsi le nom qui se trouve au titre du livre n’y serait que comme le nom de Segrais en tête des romans de Mme de La Fayette, comme le nom de Pont-de-Vesle en tête de ceux de Mme de Tencin.

1073. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Réponse à M. Dubout. » pp. 305-316

Ils faisaient de telles têtes que je m’en suis allé sans achever ma lecture. […] Mais il paraît que Prétextat, vieux prêtre blanchi dans le saint ministère, et plein d’une terrible expérience, — d’ailleurs préparé au choc par les précédents aveux de la reine, déjà si semblables à de cyniques défis, — doit être surpris par sa dernière révélation, au point d’en perdre subitement et complètement la tête.

1074. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre X. Prédictions du lac. »

Ce fut durant une telle nuit que Jacob, la tête appuyée sur une pierre, vit dans les astres la promesse d’une postérité innombrable, et l’échelle mystérieuse par laquelle les Elohim allaient et venaient du ciel à la terre. […] La nue s’ouvrait encore sur le fils de l’homme ; les anges montaient et descendaient sur sa tête 478 ; les visions du royaume de Dieu étaient partout ; car l’homme les portait en son cœur.

1075. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Préface. de. la premiere édition. » pp. 1-22

Un ton imposant, des maximes éblouissantes, des sentimens hyperboliques, des sentences miraculeuses exaltoient les têtes, donnoient des convulsions philosophiques, & faisoient retentir le nom de Philosophe, des Académies jusque dans les Coches. […] C’est la tête de Méduse, tout se pétrisie à son approche.

1076. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Le Christianisme en Chine, en Tartarie et au Thibet »

Mais elles portent déjà le linceul de Dieu sur leurs têtes, et leur jugement est prononcé tout bas dans l’histoire, bien avant qu’il y retentisse promulgué par les visibles et définitives catastrophes. […] Indépendamment de ce qui est commun à l’une et à l’autre, de cette résistance de la race bien plus que de l’individu qu’elles opposent au Christianisme toutes les deux, — car on n’a pas déformé la tête humaine pendant des milliers d’années dans des doctrines de perdition pour qu’elle se courbe, au premier mot, sous le signe sacré du baptême, et pour que la lumière de la vérité y pénètre tout à coup dans la douceur de son premier rayon, — la Chine, de son côté, qui ne le sait ?

1077. (1906) Les œuvres et les hommes. À côté de la grande histoire. XXI. « Deux diplomates »

Et qu’on n’a pas, comme Metternich, un Napoléon à qui tenir tête tous les jours ! […] La Critique n’aura plus sur sa tête l’insupportable poids de ces productions sans signification et sans portée, comme, par exemple, ces Deux Diplomates, qui, par eux-mêmes, étaient, l’un beaucoup et l’autre quelque chose, et qui, victimes d’une fonction inutile, avec toutes leurs facultés, qu’il faut reconnaître, n’ont rien fait !

1078. (1885) Les œuvres et les hommes. Les critiques, ou les juges jugés. VI. « Paul de Saint-Victor » pp. 217-229

Il a tout fait pour être absolument insupportable à une époque où la distinction est honnie comme une aristocratie outrageante ; où, par exemple, le grand Lamartine est oublié pour les Lilliputiens du Parnasse, et où ce Flaubert, qui vient de mourir en emportant dans sa tombe la tête d’une littérature qui ne laisse plus derrière lui que ses parties honteuses, mugissait de son vivant, comme un bœuf qu’il était : « ce gueuloir de Chateaubriand !  […] Elle n’est jamais, pour sa tête de poète inspiré, l’horrible bonnet de soie noire fait pour des caboches d’institut !

1079. (1905) Les œuvres et les hommes. De l’histoire. XX. « La Révolution d’Angleterre »

Et, pour moi, Guizot l’a si bien compris ainsi, son expérience d’homme d’État et de philosophe l’ont si bien convaincu qu’en Histoire la plus forte des influences n’était ni les choses, ni les idées, ni les missions providentielles, comme disent les confidents indiscrets de la Providence avec d’inexprimables fatuités, ni toutes ces forces chimériques inventées lâchement pour sauver l’homme du danger de sa responsabilité, — espèce de laurier à électricité négative qu’on lui plante sur la tête pour repousser la foudre de Dieu et la condamnation des siècles, — que, dans les biographies récemment publiées, l’illustre historien n’a pas même pris la vie des hommes éclatants, des personnages décisifs de la Révolution d’Angleterre. […] Les têtes éminentes doivent prendre garde à ce qu’elles font !

1080. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Le docteur Revelière » pp. 381-394

Cet homme-ci se soulageait de sa pensée… Son livre, c’est toutes les idées portées cinquante ans dans sa tête et bloquées dans ces trois gros volumes, probablement pour y rester. […] … Eux, ses aînés, étaient morts dans leur influence sur les hommes, que ces ruines dont ils avaient prédit et calculé la chute leur pendaient encore sur la tête ; mais pour ce cadet attardé de leur génie, c’est avant que sa tombe, à lui, fût ouverte, qu’elles avaient entièrement croulé.

1081. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Μ. Eugène Hatin » pp. 1-14

L’histoire du journalisme en France, c’est-à-dire l’histoire de toutes les idées, de toutes les passions, de tous les partis qui se sont servis du journalisme comme d’une arme bonne à toute main, est, en effet, à cette heure, cruellement difficile, et qui l’entreprend doit avoir plus de froideur de tête et plus de mépris des préjugés contemporains que pour écrire toute autre histoire. […] La tête de l’homme à qui la pensée est venue d’écrire l’histoire du journalisme en France, a été faite évidemment pour mieux que pour entreprendre des catalogues.

1082. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

aujourd’hui que cette philosophie court-vêtue, et en souliers plats, — et fort plats, — comme la Perrette, portant sur sa tête son pot au lait, dans la fable, — aujourd’hui que cette philosophie a une peur blême pour ce pot au lait qui va tomber peut-être, M.  […] S’il était plus philosophe, il ne serait pas professeur… De plus, quand on vit eu intimité d’étude avec les grands esprits philosophiques, avec ces grands cerveaux, tous fausseurs ou corrupteurs, plus ou moins, de la tête humaine, si on leur arrache par la réflexion l’intégrité de sa pensée, on leur laisse de sa dignité par l’admiration qu’on ne leur arrache pas, et c’est ce qui est arrivé à M. 

1083. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

Il coupe avec de l’eau de Seine ce vin généreux, mûri par le soleil sur les rampes ardentes des volcans, et il épargne un mal de tête aux bourgeois, pleins de reconnaissance. […] Reboul, le célèbre boulanger de Nîmes, avait chance, à moins d’efforts qu’aucun autre écrivain, d’être personnel et original, pour peu qu’il eût dans la tête ce que madame de Staël appelait « l’étincelle divine  ».

1084. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Il y plonge, il s’y baigne, il s’y berce et, qu’on nous passe le mot, il y pique d’épouvantables têtes, car avec l’homme qui a eu l’idée, — cette idée de sauteur, — d’unir Mme Saqui et Pindare et d’ajouter à cet auguste nom d’Odes l’épithète de funambulesques, il faut parler la langue de sa prétention ou de sa manie et montrer ce que l’acrobate a fait du poète dans cet homme-là ! […] Hugo, dont on reconnaît la coupe, la solennité du mouvement et l’image, mais renversée du sérieux au burlesque : Un jour Ali passait, les têtes les plus hautes, etc.

1085. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Il est varié, ondoyant, contrasté, ayant dans sa tête une hiérarchie de facultés qui s’accompagnent, se tiennent, fondent leurs nuances comme l’arc-en-ciel, et non pas une grande faculté solitaire qui se dresse, pyramide isolée, dans le désert de son cerveau. […] Qualité plus étonnante que les autres, que cette faculté philosophique, se retournant contre la philosophie, en cette ironique tête de poète !

1086. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Feuillet y plonge très bien, au contraire, comme nous allons le voir tout à l’heure, piquant les plus belles têtes dans la couleur, l’or et la lumière, écrivant, ce diplomate, comme un peintre, un peintre qui peindrait un vitrail ! […] Il n’a pas voulu que vivifier ces contes et divertir ces petites têtes pensives dont il caressait les cheveux.

1087. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « II — L’arbitrage et l’élite »

Il projetait également d’inscrire en tête du programme de l’Institut « la codification de ce droit ». « Il est une autre tâche, ajoutait le promoteur de l’entreprise, concrète et accidentelle, à laquelle l’Institut pourra s’appliquer lorsque les circonstances le permettront et le conseilleront. […] Il est impossible de méconnaître l’importance de l’œuvre entreprise par l’Institut de droit international, et parmi les nombreuses sociétés qui ont inscrit l’arbitrage en tête de leur programme, il occupe, sans conteste, le premier rang, par l’importance et l’autorité de ses travaux.

1088. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « [Note de l’éditeur] »

[Note de l’éditeur] Nous ne pouvons mieux faire que de mettre en tête de ce volume, au lendemain de la mort de M. 

1089. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — H — article » p. 502

Galland en a été l’Editeur, & a mis à la tête de cette Collection, une Préface, où il expose l’utilité du travail de d’Herbelot, dont il étoit aisé de se convaincre par la seule lecture de l’Ouvrage.

1090. (1761) Salon de 1761 « À mon ami M. Grimm » pp. 112-113

Grimm Voici, mon ami, les idées qui m’ont passé par la tête à la vue des tableaux qu’on a exposés cette année au Salon.

1091. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Guerin et Roland de la Porte »

Le peuple s’est extasié à la vue d’un bas-relief représentant une tête d’empereur et peint avec sa bordure sur un fond qui représente une planche de bois.

1092. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 332

On eût pu d’abord être tenté de croire que ce nom, placé à la tête de la premiere Edition de l’Histoire du Siecle de Louis XIV, étoit un de ces noms de guerre dont M. de Voltaire avoit coutume de parer le frontispice de ses Ouvrages ; mais il est très-assuré qu’il est celui d’un Auteur existant.

1093. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — E. — article » p. 251

Il eût pu s’en tenir là ; mais le Calvinisme lui échauffa la tête, & d’Auteur estimable en fit un Libelliste & un Calomniateur.

1094. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 388

La Préface qu’il a mise à la tête de son excellente Traduction de Quintilien, prouve qu’il étoit capable de très-bien écrire d’après lui-même.

1095. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — II. (Fin.) » pp. 20-37

La corruption et la licence est la plaie qui atteint la tête du corps social et qui va prendre les âmes par le fond. […] Ces paroles pourraient s’écrire comme épigraphe et comme sentence en tête du Recueil tout entier de Maurepas. […] retentissaient de toutes parts : « Jamais, dit l’Estoile, ne vit-on un si grand applaudissement de peuple à roi que celui qui se fit ce jour à ce bon prince partout où il passa. » On le faisait remarquer à Henri IV, qui répondit en secouant la tête : « C’est un peuple ; si mon plus grand ennemi était là où je suis, et qu’il le vît passer, il lui en ferait autant qu’à moi et crierait encore plus haut qu’il ne fait. » On cite une réponse toute pareille de Cromwell ; mais dans la bouche de Henri IV le mot, ce me semble, a encore plus de poids.

1096. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Madame Dacier. — II. (Fin.) » pp. 495-513

Mme Dacier, ayant lu le Discours que La Motte avait mis en tête de son Homère, Discours où il s’autorisait d’elle et où il triomphait de lui après l’avoir de plus estropié dans ses vers, n’y tint pas et courut aux armes. […] Je sais bien qu’il y en a qui gémissent de cet attentat… Il est à remarquer, en effet, que l’Académie française qui, depuis, a été une sorte de sanctuaire classique et d’où sont partis en sens inverse, d’où sont tombés sur des têtes que nous savons bien des anathèmes, était alors un lieu beaucoup plus neutre et dans lequel les adversaires et les contradicteurs de Despréaux, et, ce qui était plus grave, les contempteurs d’Homère, avaient eu pied en toute circonstance : J’avertis ici Mme Dacier, disait La Motte dans sa réponse, qu’elle a une idée fausse de l’Académie française. […] La Motte, à la tête de ceux-ci, vivement attaqué par Mme Dacier, avait répondu poliment, mais avec force.

1097. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Henri IV écrivain. par M. Eugène Jung, ancien élève de l’École normale, docteur es lettres. — II » pp. 369-387

Et s’il parle en des termes si hauts au Clergé, il saura bientôt parler non moins ferme à Messieurs de son parlement de Paris venant lui faire, Achille de Harlay en tête, des remontrances sur le rétablissement des jésuites. […] » Le roi, secouant la tête, lui répondit : « C’est un peuple : si mon plus grand ennemi était là où je suis, et qu’il le vît passer, il lui en ferait autant qu’à moi, et crierait encore plus haut qu’il ne fait. » Cromwell ne dirait pas mieux ; mais, comme le caractère d’un chacun imprime aux mêmes pensées une diverse empreinte, Henri IV ne laissait pas de rester, à travers cela, indulgent et bon, et, qui plus est, de gausser l’instant d’après comme de coutume. […] Il ne serait pas raisonnable que ce beau danseur (le duc de Joyeuse) et ces mignons de cour en emportassent les trois principales têtes, que Dieu a réservées pour conserver les autres avec l’État.

1098. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Œuvres inédites de P. de Ronsard, recueillies et publiées par M. Prosper Blanchemain, 1 vol. petit in-8°, Paris, Auguste Aubry, 1856. Étude sur Ronsard, considéré comme imitateur d’Homère et de Pindare, par M. Eugène Gandar, ancien membre de l’École française d’Athènes, 1 vol. in-8°, Metz, 1854. — I » pp. 57-75

Ici j’entends des érudits de nos jours qui en parlent bien à leur aise, et qui disent (MM. de Schlegel en tête) : Cette poésie française élevée existait au moyen-âge, elle était dans les romans de chevalerie, dans ces chansons de geste qu’on exhume chaque jour, dans ces traditions vraiment modernes où il fallait l’aller chercher comme à sa source naturelle, et non chez les Grecs et les Latins. […] Ses premières œuvres, ses Odes (1550) sont remplies d’un feu de tête qui se ressent de la vie renfermée et de l’espèce de serre chaude où il s’était nourri. […] Peu après cette querelle de parti et cette polémique, la seule au reste qu’il eut dorénavant à soutenir, Ronsard publia en 1565 un recueil intitulé : Élégies, mascarades et bergerie ; ce sont pour la plupart des pièces de circonstance, des divertissements de cour qui furent représentés à des fêtes, et qui sont pour nous purement ennuyeux et sans intérêt ; mais j’y trouve en tête, sous le titre d’élégie, un discours en vers à la reine d’Angleterre Élisabeth, nouvellement en paix avec la France.

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